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Irradiées de bonheur

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Hier j’ai involontairement secou�� mon t��l��phone alors que je prenais une photo avec hipstamatic et comme par magie, ��a a chang�� le « Lens ». (l’effet de la photo, pour les b��otiens de l’hipstamatic) (comme moi jusqu’�� hier).

Voil��, il va sans dire par ailleurs que je mise ��norm��ment sur le potentiel fashion de ce clich��.

��dit: je ne sais pas pourquoi mais une fois sur deux les accents ne passent pas. Et je ne peux pas corriger le truc.

Envoy�� de mon iPhone

Rose & Rose

Mamierose
Je l'ai toujours vue faire ça. Dessiner des moustaches sur les filles des magazines. Des lunettes, aussi, de la barbe et tout un tas d'autre choses disgracieuses. Ce n'est pas méchant, c'est elle, l'impertinence, la malice, le jeu, c'est tout ce qui la définit. Souvent, ça la prend quand elle a fini ses mots croisés. Petite, je m'asseyais à côté d'elle et je faisais la même chose.

La dernière fois qu'on était à Lyon, j'ai vu Rose se précipiter sur elle, un crayon à la main et coller consciencieusement un gros furoncle rouge sur la joue d'une pauvre fille à moitié à poil, vendant un parfum ou que sais-je.

J'adore l'idée que ma fille garde ça d'elle. Parce que c'est le genre de manie qu'on ne perd pas. Si je m'ennuie et que j'ai un magazine et un crayon sous la main, sans même y penser, je commence à gribouiller. Et immanquablement, je pense à elle.

J'aime aussi l'idée qu'elles passent leur temps à se chercher et s'engueuler lors des séjours de Rose chez mes parents. Rose & Rose, beaucoup d'amour et quelques épines. Je chéris cette photo et j'espère qu'il y aura encore beaucoup, beaucoup de visages à massacrer au crayon de papier…

Thank you for the music

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Alors donc lundi, j'étais à Stockholm avec William et tout un tas d'autres gens drôlement chouettes pour aller interviewer un des chanteurs du groupe ABBA, Björn Ulvaeus de son petit nom. Vous verrez le résultat dans quelques semaines, le tout était en effet filmé pour un épisode de Puzzle, une émission de la chaine OFF TV d'Universal, qui fait se rencontrer blogueurs et chanteurs. Quand on m'a fait cette proposition, j'avoue, j'ai un peu sauté de joie. Non seulement je n'étais jamais allée à Stockholm et la perspective de découvrir la ville de Millenium me tentais carrément, mais surtout, surtout, rencontrer l'auteur des tubes à qui je dois des dizaines de soirées endiablées, comment vous dire ? Grosse montée d'adrénaline.

Je vous raconte ?

– 4h56: Après avoir dormi par tranches de 5 minutes toute la nuit de peur que mes trois réveils soient victimes d'une attaque nucléaire, je décide de devancer les hurlements des alarmes et de me lever.

– 4h57: Je ne sais pas ce qui me parait le plus insurmontable dans la journée qui s'annonce: être prête dans 28 minutes pour sauter dans mon taxi, décoller deux fois en moins de cinq heures ou interviewer un monstre du show bizness.

– 4h58: En anglais.

– 4h59: Je ne suis pas certaine d'avoir précisé à William que mon anglais se compose d'une vingtaine de mots dont 18 relatifs à l'autonomie des universités.

– 5h00: Je n'en finirai jamais avec ce syndrôme de l'imposteur.

– 5h01: Imposteuse.

– 5h02: Impostrice.

– 5h03: De grâce, que quelqu'un sorte son Larousse et achève mes souffrances.

– 5h04: Je suis donc à la bourre alors que je suis prête depuis 22h45. Tout ça à cause de ce mystère au sujet du féminin d'imposteur.

– 5h12: Je bois mon thé tout en checkant mes affaires et en me récitant mentalement mes questions méticuleusement préparées la veille.

– 5h13: MA question.

– 5h14: J'ai l'illusion de penser que les autres viendront toutes seules.

– 5h17: "Björn, I wanted to thank you because you gave me so much hapyness. If I feel sad, I put one of your song and I feel suddenly better".

– 5h19: On sent les dix années de journalisme d'investigation.

– 5h22: Ils vont être séchés chez Universal. Pauvre William.

– 5h24: Ce n'est pas que je veuille son poste mais franchement, si on me le propose, ça risque d'être un véritable cas de conscience.

– 5h27: Ce n'est pas de ma faute non plus si je suis naturellement lumineuse à l'écran. Quand à ma voix, il parait que je pourrais faire bander un mort dès que je sussurre trois mots dans un micro.

– 5h30: Le taxi est là, je saute dedans. Vivement que j'ai mon poste à Universal qu'on m'envoie une voiture.

– 5h45: Texto de William: "On dirait que je passe mon bac tellement j'ai pas dormi et que j'ai la colique".

– 5h46: Qu'est-ce que ça va être demain mon chéri, quand Björn aura appelé le siège pour qu'on coupe ta tête et qu'on y mette la mienne à la place…

– 5h47: "I wanted to thank you, Björn. Are you aware of being such helpfull for so many people ?".

– 5h49: Je tiens ma deuxième question. C'est bon.

– 5h50: Par contre après je cale.

– 5h52: J'ai un doute. Est-ce que "aware" ça s'applique à la situation ? Je vais demander à Will. Après tout il ne sait pas encore que je vais lui voler son job. Il devrait m'aider.

– 5h53: William pense qu'"aware" ça le fait. Après il me dit tout un tas d'autres choses en anglais que je ne comprends pas. Il est native ou quoi ?

– 5h56: Ok, ça risque qu'être un peu plus compliqué que prévu au niveau de la supplantation professionnelle.

– 5h57: Ce qui va se passer en fait, c'est qu'il va se faire virer par Pascal Nègre quand ce dernier aura vent que cette petite plaisanterie d'aller-retour à Stockholm, hôtel compris, a été organisée pour permettre à une dinde de blogueuse de remercier Björn pour sa musique.

– 5h58: "Thank you for the music".

– 6h00: Non mais je m'épate, moi. Jeu de mots, référence à l'un de ses hits, remerciement subtil avec une touche d'humour… La prochaine fois que j'ai un défi à relever je me tape une nuit blanche, on dirait bien que ça stimule considérablement mon cerveau qui n'en a pourtant pas vraiment besoin.

– 6h02: J'arrive à Roissy.

– 6h03: William m'attend. Il est tendu comme un string et cette histoire de colique n'était pas qu'une boutade à en juger son teint livide.

– 6h06: "Non mais tu te rends compte putain, chérie ? – ouais je sais, je t'appelle chérie, c'est super gay, mais là pardon, quoi – Björn, merde ! Je veux dire, il y a les Beatles, Michael Jackson et Abba. Je ne veux pas te mettre la pression mais 460 millions d'albums vendus, hein".

– 6h07: Je demande à William de me filer son immodium.

– 6h10: Je commence à tâter le terrain au niveau de mon level en anglais. "Il se pourrait, Will, que je n'ai pas été très honnête avec toi, pour ce qui est de mon fluently english…"

– 6h12: Will est mort de rire, il trouve ça trop drôle comment je fais semblant de pas parler anglais. Il m'est super reconnaissant de dédramatiser la situation. "Je te voulais toi, notamment parce que je sais que tu n'as pas arrêté de voyager dans ton ancien boulot et que tu maitrises, ce qui n'est pas le cas de tout le monde dans la blogo. Et là je ne te cache pas qu'on joue gros."

– 6h14: On est MAL.

– 6h15: Je demande à Will si par hasard il n'en a pas marre de son nouveau travail qui lui permet de rencontrer des stars internationales tous les jours. "L'atmosphère des maisons de retraite te manque, parfois, avoue ?"

– 6h17: Will trouve que je suis hilarante, il est FAN.

– 6h21: Will me prévient que "FAN" en suédois veut dire putain.

– 6h22: Je raye mentalement mon éventuelle troisième question qui aurait pu suggérer à Björn que je lui proposais une relation tarifée.

– 6h23: Will m'explique le déroulé de la journée. Outre l'interview qui aura lieu à 15h, on va tourner dans la ville et prendre des images de moi en mode "FAN de" (hey, ho, ça va, hein ?). On va aussi faire une petite chorégraphie Will et moi, qu'on reproduira un peu partout. Au montage, JB mettra de la musique dessus et ça sera génial. D'ailleurs on va commencer tout de suite.

– 6h26: Il est con ce Will. Je vais sûrement m'humilier dans quelques heures et provoquer son licenciement dans la foulée mais d'ici là qu'est-ce qu'on va rigoler avec toutes ses blagues.

– 6h28: Will vient de prendre une drôle de position. Il met ses mains sur ses hanches et commence à battre la mesure avec son pied gauche. JB fait les derniers réglages caméra, il me fait signe qu'il est prêt à filmer la choré, épisode 1.

– 6h30: La journée va être longue.

– 6h32: En même temps on a une petite chance de se faire expulser de l'aéroport si on continue à danser la macarena sans musique dans la file d'enregistrement.

– 6h45: A la douzième prise je parviens à agiter les bras du bon côté au bon moment et à reproduire la chorégraphie de Will pourtant à la portée d'un enfant de 4 ans.

– 6h47: J'explique à JB (abattu le JB, il vient de comprendre qu'il a tiré le gros lot) qu'au terme d'un an de danse africaine, j'ai eu l'honneur de participer à un modeste spectacle de rue lors de la fête de la musique. A la fin, mon fils chéri, âgé de trois ans à l'époque, était venu me féliciter, tout en me demandant pourquoi je n'avais pas fait le même spectacle que les autres danseurs du groupe.

– 7h12: On entre dans l'avion.

– 9h30: On atterrit à Munich

– 9h34: Alors qu'on court pour attraper notre correspondance, je commence à regretter cet emprunt à ma mère. Je veux parler de sa veste en mouton retourné hors de prix offerte par mon père il y a trente ans et quasi jamais portée (un sujet totalement tabou chez mes parents, mon père n'ayant toujours pas avalé la facture de ce cadeau raté). Pour avoir chaud, je vais avoir chaud. En attendant, elle pèse un âne mort, je sens DEJA la transpiration et je suis à peu près certaine de ressembler à Charles Ingals dans un épisode qui se passe à Sleepy Hide par un hiver rigoureux, quand il travaille dans un saloon pour faire vivre sa famille ruinée à cause d'une récolte foutue en l'air. En plus qu'il faut payer les lunettes hors de prix de Marie. (alors que ça ne sert à rien vu qu'elle va devenir aveugle) (et perdre son unique enfant dans un incendie) (provoqué par Albert, son frère) (lequel va se droguer, ensuite) (mais Charles le sauvera) (juste avant qu'il soit emporter par une leucémie foudroyante) (Albert, pas Charles). Bref.

– 9h40: On est arrivés devant l'embarquement Lufthansa pour Stockholm. Will se remet en position pour une deuxième choré. Au taquet, Gene Kelly.

– 9h42: C'est le feu à Munich. On te met une ambiance.

– 9h45: Je remets mon mouton et on monte dans l'avion.

– 9h50: Ce qui est bien avec cette histoire d'interview d'une légende vivante (en anglais, je l'ai précisé ?), c'est qu'à côté, le décollage c'est une partie de plaisir.

– 9h54: Will me dit qu'il vient d'avoir un message de l'attachée de presse, c'est GÉ-NI-AL, on a UNE HEURE d'interview au lieu de dix minutes.

– 9h56: Pour le bien être de tout le monde il vaudrait mieux finalement que cet avion explose en plein vol.

– 10h15: Bien sûr (toujours comme ça, pour une fois que j'étais prête à mourir) tout s'est bien passé et on file à la vitesse de la lumière vers Stockholm.

– 10h16: Je SAIS.

– 10h18: Je vais faire le coup du portrait chinois.

– 10h19: Très très très malin, le coup du portrait chinois. Je devrais parvenir à caser mes huit mots de vocabulaire. If you were a flower, If you were a city, if you were a movie, If you were a book… If you were a university.

– 10h23: Will trouve que c'est génial le portrait chinois. "Et ensuite, tu enchaines sur quoi ?"

– 10h25: A la limite, je pourrais foutre le feu à mon mouton dans l'avion, ça pourrait suffir à ce qu'on nous détourne sur Copenhague.

– 12h41: L'avion entame sa descente. Les statistiques sont formelles, c'est à ce moment là qu'il y a le plus de risques d'accident. Je prie pour qu'un des trains d'atterrissage reste en carafe. Tout plutôt que d'avoir à affronter une heure entière en face d'une diva qui ne va pas comprendre pourquoi on lui a collé dans les pattes une nana qui lui demande ce qu'il pense de l'harmonisation des cursus universitaires. Non parce que là, franchement, une fois le portrait chinois balancé, soit je pars direct sur le LMD, soit on compte les moutons (hin hin hin) (rapport à mon manteau).

A suivre…

La Virevolte, de Nancy Huston

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Avant de me plonger dans les Harry Potter – non je ne les ai pas encore lus, je sais, je suis une vraie followeuse -, j'ai lu un autre livre offert également pour mon départ du boulot. La Virevolte, de Nancy Huston. C'était bon de relire, à vrai dire. En effet, depuis quelques semaines, ma tête était tellement pleine de questions, de pensées parasitantes et d'émotions contradictoires qu'il m'était strictement impossible de terminer la moindre page.

Le fait d'être arrivé au bout de ce bouquin en une soirée m'a rassurée finalement sur mon état. Je dois commencer à digérer doucement ce grand chambardement, puisque j'ai été capable de me concentrer sur autre chose. C'est là que je vois d'ailleurs la grande différence entre la lecture, pendant laquelle je suis d'une certaine manière active, et le visionnage de séries qui je le crains peut vite devenir pour moi une fuite en avant dans un monde fictif. A petite dose, je me dis que ce n'est pas si grave. Mais ce samedi qui a suivi mon pot de départ et pendant lequel j'ai enchaîné une dizaine d'épisodes de The good wife, je crois que ça revenait à peu près au même que d'avaler un tube de tranxène.

Mais ce n'était pas le sujet.

Le sujet, c'est ce magnifique livre de Nancy Huston, dont j'avais commencé il y a quelques années l'Empreinte de l'ange sans le finir. Je vais, je crois, le reprendre tellement j'ai apprécié le style de la Virevolte. J'y ai retrouvé la sobriété et l'épure de Claudie Gallay, la Claudie Gallay de Seule Venise, surtout.

Et puis cette histoire, cette femme habitée par sa danse, qui ne parvient pas à être mère ET artiste, m'a profondément bouleversée. Non que j'aie fait un quelconque transfert, je ne me vois absolument pas comme une artiste, mais je dois avouer que tout en étant incapable d'imaginer devoir un jour faire ce choix aux dépens de mes enfants, cette femme, par la grâce d'une écriture qui ne juge jamais, je l'ai comprise. Comme j'ai ressenti physiquement le manque éprouvé par ses filles.

Vous l'aurez compris, La Virevolte n'est pas le plus gai des livres et il peut rebuter quelques âmes trop sensibles. Mais c'est une de ces réflexions sur la création et la maternité qui ne pouvait que me passionner. Merci Julie et Nico…

En passant, Amber anthe Dude à l’OPA et autres choses

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En passant, parce que c'est mercredi et que le mercredi c'est un peu chargé comme une journée de ministre (pourquoi mais POURQUOI s'emmerde-t-on à convaincre nos enfants de faire des activités, activités qu'ils détestent et que NOUS détestons encore plus, qui nous pompent le dard et nous ruinent, alors qu'il n'y a AUCUNE raison qu'une inapte en tout ce qui est periscolaire ait donné naissance à de futurs artistes et/ou sportifs de haut niveau ? Hein ?).

Bref, en passant, juste pour vous dire qu'Amber and the Dude sont à l'OPA demain soir c'est vers Bastille et ça va déchirer.

Vous dire aussi que…

Vous dire aussi que vos commentaires d'hier m'ont beaucoup touchée, zêtes des gens chouette, ça va sans dire mais mieux en le disant.

Egalement, merci pour vos conseils de free lance avertis. Je tiens à rassurer celles qui redoutent de m'imaginer en pyjama jusqu'à pas d'heure, pour l'instant en tous cas je suis toujours la première lavée et habillée, je n'imagine pas les choses autrement, j'aurais l'impression d'être en congé maladie à vrai dire. Et pas de panique, je ne suis pas trop du genre à ne pas résister à l'appel de la table à repasser ou du chiffon à poussière. Le churros, quand il a lu que certaines me prévenaient que ça pouvait être tentant de faire mille et une petites choses dans la maison au lieu de bosser a failli décéder de rire.

Que les choses soient claires, il ne se moquait pas de vous. Si vous voyez ce que je veux dire.

Bonne journée…


 

Que la frange soit avec toi

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Samedi matin, à l'heure où blanchit la prairie, j'ai traversé Paris pour aller chez le coiffeur. Pas n'importe lequel, attention. Ayant laissé ma personnalité quelque part dans les vieux cartons de 2010, j'ai tout bonnement contacté THE Hair-artist de la blogosphère, j'ai nommé Michel, the famous one, alter ego capillaire de Violette, mais aussi de Nadia et de tout un tas d'autres stars on line.

Je sais, je sais, je sais, on est toujours l'influencée de quelqu'un.

Je suis donc partie avec dans un coin de ma tête cette impression d'être légèrement pathétique (mais qui ne poursuit pas inlassablement le rêve impossible de rencontrer celui qui te fera VRAIMENT ressembler à la photo de la bombasse bien coiffée que tu lui montres en rougissant me jette la première brosse à la figure). Un peu honteuse mais aussi assez excitée à l'idée que peut-être, on ne sait jamais, les miracles existent, j'en ressortirais plus jolie qu'en y entrant..

Je vous raconte ?

9h00: Je cherche mon itinéraire sur Internet pour trouver mon chemin. Il faut dire que Chez Privé, le salon blogueuse's friendly, c'est un tout petit peu à l'opposé de mon quartier chinois. Une heure de métro pour aller se faire couper les tifs, on est à la limite du raisonnable.

9h02: En même temps je traverse bien Paris depuis des années pour aller voir ma gynéco. Aux dernières nouvelles un frottis c'est un frottis et pourtant plutôt mourir que de laisser qui que ce soit d'autre inspecter mon frifri pendant que mes pieds sont dans des étriers. Comparativement, le risque de se louper pour un coiffeur est bien plus élevé. Ce qui justifie amplement mon épopée. CQFD.

9h12: Je pars de la maison en prévenant toute la famille qu'il se pourrait qu'on me confonde avec une autre à mon retour. Rapport que je vais poursuivre dans mes bonnes résolutions de 2011. A moi la frange, quoi.

9h23: Le churros m'envoit un texto d'encouragement: "que la frange soit avec toi". L'amour c'est ça aussi.

9h45: Je m'arrête à Saint-Lazare et je pars, comme il se doit, dans la direction opposée de celle que j'aurais du emprunter.

10h23: Après avoir arpenté une dizaine de rues en espérant déboucher par miracle sur la pigalle street et demandé mon chemin à 25 personnes, j'arrive essouflée et penaude dans un salon tout ce qu'il y a de plus normal (j'avais un peu les foies de me sentir under-looked). Je me demande néanmoins si le fait de m'être perdue dans un périmètre de 12m carrés n'était pas un message de mon ange gardien. Du style: "tu es malade ou quoi ? La FRANGE, toi ? Je te rappelle que tu nous chies une armoire dès qu'on te coupe plus de 3 cm sur les pointes. Repars immédiatement dans le 13e arrondissement, pauvre dinde". (mon ange gardien et moi avons des relations cordiales mais on aime se parler sans détour) (ce qui explique que je lui ai répondu, avec le sourire, de la fermer et d'aller bouffer ses morts) (tribute to Caro(roca) et Gomar).

10h25: Karine, la douce coloriste, me demande ce qu'on fait.

10h26: "On planque ces connards de cheveux blancs qui font rien qu'à se reproduire comme des lapins", je lui dis.

10h28: Karine me dit qu'elle ne les voit pas mais que pour vraiment les cacher, va falloir y'aller sur le balayage, quand même. Karine est diplomate mais pragmatique, ça me va.

10h32: Je signe une décharge à Karine et lui donne carte blanche pour dézinguer tous ces signes extérieurs de quarantenaireattitude. En avant pour le blond platine.

10h33: Michel arrive et me demande ce qu'on fait.

10h35: J'explique à Michel que je crève d'envie d'avoir une frange depuis environ trois ans mais qu'à chaque fois la réponse des coiffeurs est sans appel: ça ne m'ira pas du tout.

10h36: Michel est homme à relever les défis, je le sens. Il plie une mèche devant mon front et regarde attentivement.

10h37: Michel est catégorique, ça va très bien m'aller.

10h38: Je n'en suis pas si sûre mais je suis dans un salon de coiffure et donc incapable d'exprimer le fond de ma pensée. A mon avis je fais une intolérance à la laque, ce qui explique ma propention à approuver toute suggestion émanant d'un coiffeur, du soin pour cheveux secs à 200 euros à l'achat d'un fer à lisser (d'une utilité évidente sur mes tifs raides comme la justice).

10h40: Je précise à Michel que je porte mes lunettes 24h/24, au cas où ça entrerait en ligne de compte dans son diagnostic de visagiste diplômé.

10h42: Michel recommence l'opération de la mèche pliée, cette fois-ci avec mes lunettes.

10h43: Michel n'est plus du tout certain que ce soit une bonne idée.

10h45: Karine pense aussi que sans lunettes c'est mieux.

10h47: La dame à côté de moi hésite.

10h49: Tout le salon de coiffure s'interroge et me scrute pendant que michel tient ma mèche en l'air.

10h52: Je suis très à l'aise.

10h53: Cellule de crise Chez Privé. Chacun donne son avis, personne n'est d'accord. Les passants entrent dans le salon et s'immiscent dans la conversation. Les voitures s'arrêtent en double file, on est à deux doigts du mouvement de foule. La tension est insoutenable. Soudain, de la fumée blanche sort des casques chauffants. Michel arrive et déclare solennellement: "habemus frangeam".

10h54: Mon ange gardien est consterné.

10h55: Michel m'avertit qu'il va donc couper. Il y reviendra ensuite mais pour le balayage c'est mieux que la frange soit déjà là. Il me demande de respirer profondément.

10h56: Le malaise vagal n'est pas loin. Je demande si le salon est équipé d'un défibrilateur.

10h57: Au moment où il approche ses ciseaux, je préviens Michel que j'ai des milliers de lecteurs et que je peux faire et défaire n'importe qui en deux mots sur mon blog. Je dis ça je dis rien, rajouté-je.

10h59: Michel me dit qu'il en a vu d'autres. Il semblerait que Violette n'ait pas été la moitié d'une chiante le jour où elle est passée à l'acte et que ça l'ait comme qui dirait immunisé contre les caprices d'influentrices. Il ne tremble pas et il coupe.

11h02: Je suis complètement frangée.

11h03: Ça ne fait pas mal c'est déjà ça.

11h04: A première vue ce n'est pas atroce. Sachant que je ne porte pas mes lunettes pour l'instant ce qui a) ne me permet pas d'avoir un cliché très net de la situation et b) ne m'en dit pas beaucoup plus sur le résultat final une fois mes bésicles chaussées.

11h05: Avant qu'il n'aille plus loin dans la coupe, Je montre fébrilement à Michel une photo de Kate Moss dans le dernier Grazia. "Je veux ÇA", lui dis-je dans un souffle.

11h06: Michel confirme que c'est exactement ce qu'il envisage de faire.

11h08: Je suis à deux doigts de tout plaquer pour vivre une grande histoire avec Michel.

11h10: Je me demande à quoi ressemblera ma prochaine collection chez Topshop.

11h13: Michel n'a pas de cocaïne. Qu'est-ce que Kate ferait dans cette situation ?

11h14: Karine s'attaque au balayage. Et elle ne fait pas de quartier. M'est avis que mes cheveux blancs ne doivent pas trop se marrer.

11h56: Je pense que même mon cerveau est blond désormais. Ça m'arrangerait qu'on me rince, là.

11h58: La shampouineuse appelle Karine. Je sens de l'inquiétude dans sa voix. Soit j'ai des poux, soit la peau de mon crâne s'est décollée.

11h59: Karine dit à la shampouineuse que le résultat est exactement celui qu'elle espérait. Je reprends ma respiration mais me promets de passer toute la famille au paranix au cas où.

12h00: Michel m'installe et m'explique qu'il va donc dégrader, alléger, donner du volume.

12h03: Un jour il faudra qu'on m'explique pourquoi il faut t'enlever la moitié des cheveux pour te donner du volume.

12h15: Michel fignole la frange mais la laisse volontairement assez longue parce que c'est comme ça que c'est beau.

12h17: Je demande à Michel s'il va falloir que je revienne régulièrement pour la recouper.

12h18: Michel est un peu gêné de m'avouer que je viens de mettre le doigt dans un engrenage sans fin et que oui, il faut prévoir de revenir assez souvent.

12h19: Je serais prête à jurer d'ailleurs qu'elle a déjà repoussé.

12h20: Dieu merci j'ai démissionné, je ne vois pas comment un plein temps aurait été compatible avec l'entretien de ma frange.

12h23: Putain, j'ai démissionné.

12h24: C'est génial.

12h25: C'est affreux.

12h27: C'est gén… Ok, focus sur la frange, caro.

12h29: C'est atroce.

12h30: Je veux dire, la frange.

12h34: Je ne ressemble pas du tout à Kate Moss. Ce qui était prévisible, on est d'accord.

12h35: Ce qui l'était moins c'est que je devienne le sosie de Christine Bravo.

12h37: Croisée avec celui de Patrick Juvet.

12h40: Frou-frou, frou-frou…

12h42: Qu'on m'achève.

12h43: "C'est super, j'adore", je dis à Michel (toujours cette allergie à la laque).

12h45: Michel est ravi. Il me dit que finalement, même avec les lunettes ça le fait.

12h46: Je n'arrive pas à me rappeler si Christine Bravo avait des lunettes.

12h48: Mon ange gardien se roule par terre et me demande entre deux hoquets de rire si je vais aller m'installer au Mexique.

12h50: Le point positif c'est qu'on ne voit plus ma crevasse ride du lion. Je viens d'économiser 300 euros d'acide hyaluronique.

12h51: Le point négatif c'est qu'on ne voit plus que mon nez.

12h52: Si je me mets un peu de profil et que je baisse la tête, ce n'est pas si moche.

12h53: Ça ne va pas être pratique pour marcher, cela dit.

12h54: Michel m'assure que je suis superbe et que ça me fait perdre 10 ans. En même temps il ne va pas me dire que je ressemble à s'y méprendre à une animatrice télé alcoolique et tricarde.

12h55: Je paie et je manque m'évanouir en constatant que ça me coûte la moitié de ce que je lâche chez coiffirst. Alors que franchement, le balayage est magnifique. Et la coupe aussi. Je veux dire, s'il n'y avait pas ce nez, ces lunettes et cette ressemblance troublante avec Patrick Juvet Christine Bravo, ce serait superbe.

12h56: Je remercie tout le monde et je promets à Michel que je réfléchis pour le fer à lisser.

12h57: Je n'en reviens pas d'avoir résisté à l'appel du fer à lisser.

12h58: Je sors dans la rue.

12h59: J'ai l'impression que tout le monde me montre du doigt en rigolant.

13h00: Je me cache derrière ma frange dans le métro. 

13h56: J'arrive à la maison.

13h58: Le churros ouvre la porte. "Ben c'est très bien. Tu ne ressembles pas du tout à Christine Bravo".

14h12: J'ai beau remonter le fil, je ne retrouve pas le moment où j'ai dit au churros que je ressemblais à Christine Bravo.

Je vous laisse, j'ai une super idée de talk show et il faut que j'appelle Sonia Dubois pour voir si elle serait ok.

Edit: Donc démissionner c'est fait, couper ma frange, c'est fait… Si quelqu'un pouvait ordonner mon internement d'office avant qu'il me prenne l'envie de me piercer le clitoris ou de sauter à l'élastique du haut de la tour Eiffel ça m'arrangerait, merci. Vivement 2012.

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Edit2: En vrai de vrai, ma frange c'est un peu comme ma démission. Une heure sur deux je trouve ça génial. Et le reste du temps je trouve ça atroce.

Dame de pique

Stopmeifyoucan
Hier, j'avais un de ces échanges tendres et merveilleux que seule une mère peut avoir avec son enfant. Un instant de pédagogie et de transmission de savoir. Parce qu'être maman, c'est ça aussi.

En d'autres termes, je la stimulais. C'est que les évaluations de CM2, c'est dans moins de 8 ans, tu vois ? Et force est de reconnaitre qu'au niveau de ce qui est langage, on n'est pas rendus avec number three. Enceinte d'elle, j'avais lu cet article terrible qui rendait compte d'une étude faite sur de grandes fratries. Le résultat était sans appel. A partir de trois enfants, les petits derniers ont plus de chances d'être des ratés que leurs aînés. Je caricature à peine. Ça m'avait fait une de ces peines pour Helmut qui à l'époque mesurait 12 mm les bras levés… Même pas finie et déjà cataloguée au fond de la classe, contre le radiateur.

Je ne dis pas que la prophétie se réalise, mais franchement on est très très loin des 200 mots de Ruffo (sa mère). Bon, il y a eu du progrès et ça s'étoffe un peu. Au rayon nouveautés de ce début 2011, on note l'appartition d'un très explicite "C'est nul" (les légumes, se coucher, les dessins animés pour bébé, s'habiller, aller chez la nounou, ranger les jouets, dessiner sur du papier et non sur le mur, mettre son bonnet, monter dans la poussette, s'en aller du parc) et d'un non moins efficace "j'ai pas envie-euh" (de manger mes haricots, d'aller dans la chaise haute, de dormir, de se baigner, d'éteindre la télé, de faire pipi, de jouer avec SES jouets, etc).

Très usité par mon helmut également, le "à moi", qui s'applique à peu près à tout, de sa maman au pot en passant par sa soeur, son frère, mon sac à main, les bijoux de sa soeur, la console de jeu de son frère, le portefeuille de son père, le toboggan, la balançoire, les jeux des enfants de nos amis, le doudou de sa copine, tous les sièges du bus 47, ainsi que tous les rayons du Monoprix de l'avenue d'Italie.

Elle sera peut-être cancre mais m'est avis que l'instinct de propriété lui a été donné en héritage. Ce qui pourrait l'aider plus tard.

Mais revenons à cette conversation qui transpirait l'amour. Parmi les innombrables apprentissages d'Helmut, il en est un qui la passionne par dessus tout. A savoir, qui a un zizi et qui a une zezette. Et par esprit de déduction, qui est fille et qui est garçon.

– Alors ta soeur, c'est…

– Une filllllle !

– Super. Ton frère ?

– Un son ! (ah oui, pour les mots à plusieurs syllabes, elle a décidé que ça l'emmerdait grave donc on se contente de la dernière. Il y a du level dans les conversations, je ne vous dis pas. Et parfois quelques confusions, je vous l'accorde. Même si par esprit de déduction c'est assez facile de la comprendre. Soit elle veut du saucisson, soit elle souhaite regarder la télévision. C'est d'un surfait le langage).

– Ouiiii, mon coeur, bravo (stimulation, valorisation, think positive).

– Et papa, c'est quoi ?

– Un son !

– Encore gagné ! Et ta copine lala ?

– Une fiiiiillle.

– C'est bien (n'importe quoi cette étude. Elle est brillante).

– Et ta Manou ?

– Une fillllle.

– Et Padom ?

– Un son !

– Et ta nounou ?

– Une fille !

– Trop forte ! Et maman ?

– UNE DAME !

Bon, laisse tomber, j'ai dit au churros. On n'en fera rien.

Je vous laisse, j'ai un saladier d'acide hyaluronique à m'enfiler dans la ride du lion.

Karine Roitfeld aussi est partie pour des projets personnels

Mimi
J'avais envisagé un minute par minute sur cet instant mémorable qui s'est donc déroulé mardi dernier et à l'issue duquel j'ai démissionné (mes sels, Marguerite, mes sels). Le souci c'est qu'en réalité, cette scène n'a duré que quelques longues secondes. Ou deux ans, si on prend en compte les j'y vais j'y vais pas. Or un minute par minute sur deux ans, ça s'appelle un roman (note pour plus tard: pourquoi ne pas écrire un roman sur ma démission ?). Et un minute par minute couvrant une période de 55 secondes ça risque d'être un peu court.

Surtout, j'ai l'impression de ne pas avoir vraiment vécu la scène. J'aimerais vous dire que mon chef s'est effondré en larmes, la vérité c'est qu'il a trouvé mon annonce… géniale. "J'aime les gens qui prennent des risques, tu as raison si tu le sens comme ça, fonce. On te regrettera, bien sûr" (je ne suis pas absolument certaine que les derniers mots aient vraiment été prononcés) ( Je les ai ajoutés dans une tentative désespérée paraitre sous mon meilleur jour pour d'éventuels futurs employeurs) (je veux dire, ceux qui n'ont pas lu les précédents billets dans lesquels j'évoque l'odeur de mes pieds ou mes flatulences post-haricots blancs).

Petit apparté: à ceux et celles qui fantasment sur le fameux "au revoir patron". Je leur conseille d'y réfléchir à deux fois si leur principale motivation est d'anéantir leur boss. Un vrai manager qui se respecte suit des entrainements intensifs pour ne JAMAIS montrer son desarroi lorsqu'un de ses salariés le quitte. Même s'il souffre à l'intérieur de lui même. Question de fierté et de continuité de l'entreprise. D'autant que comme chacun sait, les cimetières sont remplis de gens irremplaçables et qu'un employé qui s'en va, c'est immédiatement dix lettres de motivations de retrouvées pour un chef d'entreprise.

Je dis ça, mais j'ai senti comme un tremblement dans sa voix quand, deux minutes après mon annonce, mon boss s'est exclamé qu'il était ravi pour moi. Après il a enchainé sur le fait qu'il avait justement reçu un "excellent cv d'une normalienne bilingue" le matin même (les plus grandes douleurs sont silencieuses).

Bref, rien de bien palpitant à raconter de plus sur cet instant parait-il fondateur de ma modeste existence.

Par contre, je peux sans difficulté vous donner une idée de ce qui s'est passé dans mon cerveau légèrement perturbé le lendemain matin. Sachant que pour l'instant je ne vois pas trop d'amélioration à mon état.

6h54: Le réveil sonne. C'est marrant, j'ai rêvé qu'hier j'avais donné ma démission.

6h55: PUTAIN HIER J'AI DONNÉ MA DÉMISSION.

6h56: Je suis une sacrée bonne femme. D'ailleurs, plus de 500 commentaires vont dans ce sens: j'ai des couilles grosses comme la tête à Martine Aubry.

6h57: J'ai fait une énorme connerie.

6h58: Il me faut une cigarette. Ou une corde. Ou le samu psychiatrique.

6h59: Je suis libre. Ma vie est une page blanche qui ne demande qu'à être écrite.

7h00: Je suis une merde.

7h01: Je peux être fière de moi. Démissionner sans indemnités en pleine crise financière et au moment où tous les journaux se cassent la gueule, c'est un acte de rébellion. Call me Stéphane Hessel.

7h02: Je suis d'une stupidité abyssale.

7h03: Dans six mois je bois de la villageoise à côté du G20.

7h04: Le churros va me quitter. On va me retirer mes enfants. On dira de moi que j'ai foutu ma vie en l'air, que j'étais bien tranquille, avec un boulot en or que j'ai quitté pour vivre de ma passion (= raconter des conneries sur un blog). Les gens se regarderont, consternés. Quand leurs enfants refuseront de faire leurs devoirs, il leur diront: "tu ne veux pas finir comme Caroline, quand même ?". Et leurs enfants se remettront à bucher tellement ça leur foutra la trouille. "Noooon, pas la dame du G20" !

7h05: Pourquoi mais POURQUOI je ne suis pas allée faire caca hier à 10h56 plutôt que de pousser la porte de mon chef ? D'une certaine façon, j'aurais vidé mon sac mais sans conséquences à long terme.

7h06: J'arrête de paniquer, tout va très bien se passer. Dans deux mois j'ai fini mon roman, Pathé me rachète les droits et je suis en une de Vogue en décembre. Ça me gêne un peu vis à vis de mon entourage, mais il est évident que je vais avoir un destin hors du commun. Je me demande ce que ça fait d'être quelqu'un de banal.

7h07: Je vais écrire une sorte de saga qui racontera les aventures d'un apprenti sorcier dans un collège anglais. ça devrait se vendre comme des petits pains. Ou bien les chroniques d'une trentenaire un peu barrée qui aurait des problèmes de poids. Yeah, you rock, Caro.

7h08: On va enfin pouvoir se l'acheter cette maison à la Butte aux cailles. Quand on voit ce que se palpe Guillaume Musso, de la merde que je ne peux pas en faire autant.

7h09: En même temps au moins Guillaume Musso arrive à gratter 150 pages tous les ans.

7h10: Il est encore temps de tout annuler.

7h11: "Tu vas rire, JB, mais on vient de me diagnostiquer un syndrôme de la Tourette."

7h12: Il n'y aura plus jamais de dimanche soir.

7h13: Il n'y aura plus jamais de vendredis soir.

7h14: Le point positif c'est que je vais avoir plus de temps pour m'occuper de la maison.

7h15: Le point négatif c'est que je vais avoir plus de temps pour m'occuper de la maison.

7h16: Je vais pouvoir prendre des rendez-vous chez l'esthéticienne en plein milieu de la journée.

7h17: Je n'aurai plus un rond pour aller chez l'esthéticienne.

7h18: Au moins, les courses, je les ferai l'après-midi. Fini les queues à la con.

7h19: Je vais faire mes courses avec toutes les retraitées du quartier.

7h20: Il me faut une cigarette.

7h21: Je suis déjà en train d'en fumer une.

7h22: Je n'irai plus jamais à la machine à café.

7h23: En même temps je n'y allais jamais.

7h24: Elle va quand même me manquer. Même mon badge me manque déjà. Même PERDRE mon badge me manque.

7h25: Je vais pouvoir m'enrouler dans un plaid pour écrire mon roman.

7h26: Comment on tape sur un clavier quand on est enroulée dans un plaid ?

7h27: Je vais pouvoir enmmener Rose à l'école l'année prochaine.

7h28: J'aiderai les grands à faire leurs devoirs.

7h29: Les grands vont se rendre compte que leur mère a un niveau CE1 en maths.

7h30: J'ai eu raison. J'ai eu RAI-SON.

7h31: Mieux vaut vivre ses rêves que rêver sa vie. Ce qui compte c'est le voyage, pas l'arrivée. Les remords c'est moins pire que les regrets.

7h32: Ou alors l'inverse.

7h33: Je veux être écrivain et je ne sais pas faire la différence entre les remords et les regrets.

7h35: Je vais me mettre au sport.

7h36: J'écrirai dans les cafés.

7h37: Non, j'écrirai au Flore, pas dans "les" cafés. Avec Houelbecq on se regardera d'un air entendu.

7h38: Je suis géniale.

7h39: Je suis la reine des connes.

7h40: Je fourmille de projets.

7h41: Je vais me faire couper la frange.

7h42: Au pire j'irai vendre mes créations sur les marchés.

7h43: Les créations de mes enfants. Ils sont doués.

7h44: Ou alors je fais des tutos de make-up sur Youtube. Malin, ça. Avant-gardiste.

7h45: Je me sens incroyablement bien, le monde me tend les bras.

7h46: Je me sens terriblement mal.

7h47: Je réclame une mise sous tutelle.

7h48: Ça va aller.

7h49: Techniquement je ne suis pas au chômage.

7h50: Je pars pour des projets personnels. C'est tout à fait différent. La preuve, je ne vais pas toucher le chômage.

7h51: Karine Roitfeld aussi a décidé de lâcher un job en or pour des projets personnels.

7h52: Qu'on m'achève.

7h53: Je suis heureuse.

7h54: J'ai peur. Mais je suis heureuse. Mais j'ai peur. Mais je suis heur…

A part ça, comment dire ? Ça va, en somme.

Edit: En vrai, et je ne précise pas du tout ça parce que désormais il y a de grandes chances pour que l'intégralité de mon agence lise désormais ce blog, la réaction de mes supérieurs a été la meilleure possible dans ces circonstances, à savoir qu'ils m'encouragent vivement et qu'ils ne semblent pas douter de ma réussite future. Et c'est ce dont j'avais besoin. Ils vont me manquer (ça c'est parce que je sais qu'ils me lisent. Ne jamais insulter l'avenir, je vous dis).

Edit2: Je me répète mais vous n'imaginez pas comme vos commentaires me portent. Et comme ils me font réfléchir sur la façon dont on ne sait plus motiver les gens ni les aider à s'épanouir. Parce que vous semblez si nombreux à avoir envie de vous réaliser, que ça me semble incroyablement triste que le monde du travail d'aujourd'hui soit à ce point inadapté aux aspirations de ceux qui le font, ce monde.

Edit3: Les jambes appartiennent à mon amie Mimi, avec ses talons de dingue, elles m'évoquent un peu Karine Roitfeld. Ben quoi ?

Un petit coup de Jegounotron

Alexa
Allez, pour ceux qui auraient envie de surfer un peu cet après-midi et pour remercier les blogueurs qui ont "linké" PDR ces derniers semaines, un petit coup de Jegounotron. Non, ceci n'est pas une tentative désespérée de grimper dans le top wikio. Le top wikio, est, comment dire ? Le cadet de mes soucis du moment. Et encore.

Enjoy la visite !

19 sites ont fait des liens sur www.penseesderonde.fr depuis le 2010-12-09
The Bchous Family
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Au comptoir de la Comète
Olympe et le plafond de verre
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Le grumeau
Moi, je
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Raaahaa !
le blog d'une femme de sportif
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Les Agapes
Une tranche de cake & un café sans sucre.
Ma vie c'est du blabla…

Liste générée à partir des infos du Top Blog Wikio par le Jegounotron

Edit: La photo c'est parce que le churros trouve que je n'ai pas assez parlé du cadeau de malade qu'il m'a fait à Noël. Et puis la rencontre d'un Mulberry et d'un Fendi, ça te donnerai presque envie de faire des petits, non ? (Non, le Fendi n'est pas à moi, faut pas non plus déconner).