Catégorie : Plaisir des sens

Si tu dis cheesecake je dis Brooklyn

 

Je t'ai déjà parlé de ma passion pour les flans. Un jour je te
parlerai de celle des quiches. Mais j'ai aussi un autre béguin. L'objet de
mon affection ? Les cheesecake.

D'abord parce que ça m'évoque
New-York. C'est comme les Bagels. Tu me dis Bagels, je pense Katz, je
pense Manhattan, je pense S. and B*., je pense Dan Humphrey* et surtout
Rufus*, son sexy de père. Bref, tu me dis Cheese-Cake (ou Bagel, c'est pareil je te dis) je pense Gossip Girl,
Harry and Sally, preppy girls et pont de Brooklyn, bonjour les clichés,
Central Park attends moi, je choppe Harrison Ford et Melanie Griffith au passage et j'arrive.

Mais comme la vie n'est pas toujours un chemin parsemé d'épines sinueuses et pentues, y'a moyen d'assouvir sa passion de gâteaux au fromage ailleurs qu'à la grosse pomme.

En l'occurence, à Paris il n'y a à mon sens un seul endroit valable: chez Finkelstein rue des Rosiers. Même si franchement ils ne se mouchent pas du coude les rois du delicatessen. Mais faut ce qu'il faut, on n'a rien sans rien et patin coufin.

Sauf qu'en vrai, ma copine Fanny, qui s'autoproclame à juste titre reine des flans et des quiches vient d'élargir sa palette et te claque un sacré bon sang de sa mère de cheesecake. Que c'en est indécent. D'autant que j'ai tenté de reproduire l'exploit par deux fois et que bon, ce n'était pas aussi… bon.

Qu'à cela ne tienne, je compte bien persister, c'est la crise et un gâteau qui te fait traverser l'Atlantique pour pas un rond ou presque, c'est tout à fait dans l'esprit "combien ça coûte pas cher". Bref, après ce préambule je laisse la parole et l'appareil photo à ma copine Fanny, que je remercie pour ce reportage digne des plus grandes.

Donc pour faire the cheesecake qui déchire sa mémé, il te faut:

200g de biscuits secs (Petit Lu ici)
50-60g de beurre + 1 petit verre de lait
300g de fraises ou framboises (ou un sachet fruits rouges Piquard 450g => 300g EGOUTTES)
1 citron (bio de préférence parce que c'est seulement pour le zeste)
3 oeufs
100-125g de sucre semoule + 2 sachets sucre vanillé (tu remarqueras que j'ai oublié sur la photo des ingrédients de départ le sucre) – moi je mets 100g de sucre
125g de crème fraiche (de la crème du fromager si possible, et c'est pas gênant d'avoir la main lourde : je pense que je suis + proche des 150-200g mais j'ai pas de balance pour confirmer)
400g de fromage faisselle (si possible from fromager aussi, c'est meilleur et sûrement moins cher au marché)
1 moule à manqué 22-24 cm diamètre


 1- T'allumes ton four Th10 – 150° (Vous noterez que Fanny elle ne vous laisse pas dans le flou comme bibi avec son pudding bordélique, on joue pas dans la même catégorie, on est bien d'accord, là on est dans la précision et le choc des photos)

 

 
2- Tu mixes gâteaux + beurre et lait et tu tapisses ton moule…
 

 
que tu mets ensuite au
four 10 bonnes minutes
 
 
3- tu rappes le zeste de ton citron
 
Heu, Fanny, où qu'elle est la photo du citron qu'on rape, hein ? Non parce que là, tu vois, je me demande si nos amies vont pas se sentir abandonnées au niveau du zest, rapport que moi je sais jamais si le zest c'est aussi le blanc de la peau ou que le jaune, quoi.
 
4- Tu mixes fromage+crème fraiche+sucre+sucre
vanillé+oeufs+zeste citron
(ah ben si, toi tu mets du blanc dans ton zest, au temps pour moi)
 

 
A ce moment, tes biscuits ont dû cuire, ce qui
tombe bien puisque tu vas en avoir besoin
 
5- tu mets tes fruits sur ta pâte
biscuitée
(sincèrement micheline, si tu loupes ton cheesecake t'es qu'une brelle compte-tenu du tutorat de malade qu'elle nous fait, Fanny)
 

 
6- tu  rajoutes ton mélange crème+from+…
(très bon comme ça ceci dit)
(Je confirme, sauf qu'après tu te sens comme qui dirait un peu grasse aux alentours du duodenum)
 
 
7 – Au four, cuisson 1h10
 


 
 Et après ? Ben après c'est fini, quoi, ma crotte. Tu veux pas non plus que Fanny elle te montre comment le manger ? Tout ce que je peux te dire c'est qu'il a été tellement vite boulotté – même qu'en parents vraiment indignes on avait envoyé toute la marmaille présente jouer dans leur chambre au moment de le servir – que j'ai même pas eu le temps de prendre une photo de la bête une fois coupée. Mais l'effet est assez spectaculaire, tu as trois couches qui se superposent et madame Finkelstein peut aller se rhabiller avec sa part à 8 euros. Et je reste polie.
 
Voilà, qu'est-ce qu'on dit ? Merci Fanny !
 
Avec une spéciale dédicace parce qu'en plus Fanny elle reprend cette semaine le boulot et qu'elle laisse sa pépette et que c'est duuuuuur.
 
* Personnages de la série Gossip girl, le truc le plus addictif et régressif depuis Melrose Place, même que dedans y'a une ex de Melrose Place. Je mate la saison 2 en même temps que les ricains et sans les sous-titres, bref, Gossip girl c'est ma came et j'en ai à peine honte, pourtant j'ai une vingtaine d'années de plus que la cible.
 
 

La trendytude du pudding

Bon ma chérie, c'est la crise. Alors ton argenterie tu la ranges et tu fais des plats éco-no-miques.

Quoi c'est triste ?

Non,
pas toujours. Surtout que maman caro est là, pour te donner une
idée qu'elle est bonne d'un délicieux petit dessert qui ne coûte pas un
rond et qui fait toujours son effet.

Oui, appelle moi le Julien Courbet de la blogosphère, je suis là pour te faire économiser de l'argent.

Y'en a qui font rien qu'à te tenter avec des billets sponsorisés sur les ventes privées, moi je te parle valeurs sûres, terroir et patrimoine gourmand. 

Tout ça dans un esprit développement durable et recyclage parce qu'aujourd'hui, la trendytude c'est d'être green et bio.

Et je te rappelle qu'on peut être un peu grosse, mal fagotée, molle du bide – mais trop dynamique du périnée – et néanmoins trendy.

Bref, aujourd'hui, je te livre ma recette qui te servira à écouler tous tes restes de pain de la semaine.

Non, pas du pain perdu.

Beaucoup plus healthy, ma crotte.

Du pudding. Qui, partant du principe qu'en 2008 je te parlais du flan et que dans la foulée c'est devenu THE gateau de la branchitude parisienne, ne devrait pas tarder à être en quelque sorte à la hype ce que le macaron était aux blogueuses en 2007. Incontournable.

Attends, je ne rigole pas, ce pudding est mortel. C'est ma copine zaz qui m'a initiée et depuis, je pudding à tout va, j'innove, je crée, je m'épanouis.

Et je grossis.

Mais moins que si je boulotais du pain perdu. Parce que dans le pudding, pas de beurre, ma caille.

Donc donc donc…

Tu prends ton pain rassis. Oui, chez moi on est assez mauvais au niveau de la planification de la baguette et soit on en a douze de trop, soit est en panne sèche, obligés de se rabattre sur de la mauvaise biscotte de secours, pile le jour où y'a un plat en sauce, évidemment.

 

 

Mais passons et revenons à nos quignons.

Tu coupes ton pain rassi en essayant de garder tous tes doigts. Et tu le mouilles de lait. Pas trop, pas trop peu, juste de quoi bien le mouiller, quoi.

 

 

Au bout d'un moment, une fois que ç'est devenu bien caca dégoûtant, tu y vas avec les mains et tu goûtes ce moment de communion avec les éléments. Tu malaxes et en même temps, tu contractes ton périnée. Ce sera toujours ça de pris, ne jamais oublier que sinon, un jour, c'est pipi culotte.

 

 

Oui, tu peux aussi serrer les fesses et rentrer le ventre.

Mais gaffe, ne JAMAIS faire des abdos sur un périnée mou du genou, parait que c'est contreproductif. Moi dans le doute, je m'abstiens.

Après avoir dit merci au soleil et à la nature pour tout ce pain auquel tu t'apprêtes à donner une nouvelle vie, tu balances un peu de sucre. Ou beaucoup, c'est selon tes goûts et aussi si tu veux que ce soit healthy ou surtout bon.

Moi j'y mets aussi un sachet de sucre vanillé mais ça c'est ton business, je ne m'en mêle pas.

Au préalable, tu auras fait mariner des raisins secs dans du rhum.

 

 

Si tu n'aimes pas le rhum, c'est ton problème. Mais comme je suis magnanime, je te propose un plan B: mets-y du thé. Et pas du lait comme la photo pourrait le laisser supposer.

 

 

Donc je récapitule: pain mouillé et malaxé, sucre/sucre vanillé, raisins secs. Après, tu es libre comme l'air, ma fille. Tu as envie de rajouter des morceaux de pomme ? Fais péter la reinette. Tu aimes les amandes ? Fais-toi plaisir. Du chocolat ? Poourquoi pas. Des abricots secs ? Tu feras caca, et alors ?

 

 

Tu auras compris, le pudding, c'est le plus démocratique des gâteaux, c'est le dessert Web 2.0, c'est un concept évolutif, le wikipedia de la patisserie.

Pour ce que soit encore meilleur, je te conseille un petit caramel au fond de ton plat. Et je te livre comme ça, en toute simplicité, le secret de Zaz pour que le caramel, il ne reste pas comme un con attaché au plat. Au dernier moment, une fois qu'il est bien caramel, tu lui balances une noix de beurre et tu remues. Et hop, un caramel onctueux qui va se mélanger comme un amant espagnol à ton pudding participatif.

 

 

Voilà, ensuite tu fais cuire le temps que tu veux, une heure, quarante minutes, c'est comme tu le sens.

Tu attends qu'il ait refroidi et tu jouis.

C'est délicieusement régressif et pas très distingué mais franchement, le jogging, c'est moche, c'est beauf et ça revient furieusement à la mode. Alors pourquoi pas le pudding, hein ?

Edit: Je me demande si je ne vais pas me lancer dans la photographie culinaire, moi.

C’est quand le printemps ?

Il y a un an et quelques semaines, je prenais cette photo de mon balcon. C'est mon arbre. Autant le dire de suite, je n'en connais pas le nom, ce n'est ni un cerisier, ni un autre arbre fruitier. Je sais juste qu'au printemps il devient violet et que le regarder me fait du bien.

Alors en attendant qu'il lui prenne enfin l'envie de bourgeonner au lieu de ne ressembler à rien, le voilà.

Et puis tant qu'on y est, un peu d'oranges aussi, d'oranges monégasques prises lors de ce séjour mémorable sur la french riviera alors que l'iroquoise commençait tout juste à toquer à la porte de mon ventre.

Edit: Non, je ne suis pas une artiste, pas même une geekete en devenir, seulement une copieuse, j'ai découvert l'existence de ce petit logiciel, Poladroïd, chez Deedee, et après l'avoir téléchargé en deux secondes, je m'amuse comme une petite folle à faire des photos vintage. Il faut dire que je suis une maniaque du pola et si ce n'était le prix des pelloches, je ne ferais que ça. Alors forcément, là, je suis aussi excitée qu'une bonne soeur devant une fiole d'eau bénite. Ou pas, remarque.

Huit heures dans la paume de ma main

J'ai les mains sèches.

Je sais, tu t'en tamponnes un peu.

Tu ne devrais pas.

Parce que grâce à la sèchitude de mes mains, j'ai découvert que parfois, les stars de la cosmétiques, n'ont pas volé leur réputation. Oui, je veux parler des produits dont on entend parler tout le temps, souvent par les people interrogés dans la presse féminine sur qu'est-ce qu'elles ont toujours dans leur sac à main ("oh, trois fois rien, juste ma crème aux écorces de bambou du zimbabwe, mon spray au citron pour cheveux fatigués, mon tonique à l'extrait d'agar agar, un baume pour les lèvres spécialement fabriqués par Joëlle Ciocco, du blush Menard, mon pinceau touche éclat de chez Bobby Brown, une pierre d'Alun, un mascara bio et c'est tout, de toutes façons moi, je ne me maquille pas, j'aime le naturel")

Naturel mes fesses.

Bref, parmi les vieux routards des sacs à main de peopolettes en devenir ou passées, il y en a un qui revient de façon récurrente. Et qu'un jour, tentée par un conditionnement mini – et donc le prix qui allait avec – j'ai acheté.

Je veux parler de la crème de 8 heures d'Elizabeth Arden.

Mais revenons à mes mains, puisque ce sont elles qui nous intéressent.

Elles sont sèches. Ce qui n'a pas toujours été le cas. Mais là, je souffre manifestement d'une très mauvaise répartition de mon sébum. Celui-ci aurait comme qui dirait migré en masse vers ma zone T, que ça ne m'étonnerait pas. Zone T qu'on pourrait, dans mon cas, rebaptiser zone W. Ou M. Ou les deux. Voire la zone alphabet.

Tu m'auras comprise, sur mon visage, pour bosser, elles bossent, mes glandes sébacées.

Les truies.

En revanche, au niveau de mes menottes, elles ont bien déserté, les garces. C'est le no man's land de l'hydratation.

A tel point – et c'est là que la crème de 8 heures s'apprête à faire son entrée de femme du monde – que la semaine dernière, j'avais une crevasse à l'intérieur de la paume de ma main. Cette saleté avait fait son nid sur ma ligne de vie, en plus. Tu vois pas de surcroit que je me suis fait un sang d'encre sur la dimension morbide du désagrément ?

En plus de gémir douze mille fois par jour sur le degré de souffritude entrainée par l'escarre ? Oui, escarre, parfaitement. 

Après avoir essayé l'éosine, la bétadine, le pansement qui se barre parce que l'intérieur de la main c'est humide (mais pas hydraté, va pas confondre ça n'a rien à voir) et tout un tas de trucs inutiles en "ine" qui n'ont eu pour effet que d'agraver la situation, je me suis souvenu que j'avais acheté la sus-dite crème.

Qui végétait dans une trousse de toilette pour cause de sacrée puanteur à la première application.

Bravant l'odeur de bouse de la chose (limite on dirait un shampoing bio pour bébé) j'ai appliqué l'onguent royal sur mes mains.

Première sensation: l'apaisement. Le bobo ne me faisait plus mal. Alors qu'avant c'était du niveau de la mauvaise coupure au papier qui n'arrête pas de se rouvrir, tu vois ?

Et le lendemain, crois moi ou pas, il n'y avait plus RIEN.

Si.

On est dans X files ou quoi, je me suis demandé.

Ben non, on est dans du produit de qualité, et pis c'est tout.

Que dedans le tube, il y a une armée de petits agents cicatrisants qui se sont contentés de faire leur job, en toute modestie. Ah ça c'est sûr, les mecs, ils ne sont pas syndiqués. Et vas-y que je te la désinfecte, et vas-y que j'y mets des anti-corps, et vas-y que j'y referme la plaie, et vas-y qu'en plus je lui fais la peau douce… Pas de 35 heures ou de dimanche non travaillé.

De la crème sarkosyste, que c'est, la demoiselle Arden.

Enfin voilà, moi je crie au miracle et je te dis, si tu as des crevasses, n'hésite pas, voilà un achat que tu ne regretteras pas.

La prochaine fois je te parlerai du Dexeryl, que pour 4 euros et des poussières ton bébé il a une peau veloutée. Jusqu'à sa majorité vu que le tube il fait douze litres.

Bien le bonjour et toutes ces choses.

Edit: La réponse est non.

Edit2: La question étant "Et elle t'a payée, dame Arden, pour dire du bien de son tube ?"

Edit3: On n'a pas toutes le même avis sur la question. Sauf que deedee, elle, elle en a mis sur sa zone T la malheureuse !

La tarte au chocolat qui file la banane

Alors pas de panique, mes copines des blogs culinaires, je ne suis pas du tout en train de changer de voie. Ouf, hein, tu te dis ? Et je te comprends, parce que tu aurais du souci à te faire, crois moi, je suis une sacrée cuisinière.

Qui rate souvent quand même.

Et qui n'a jamais su allier bon goût et belle apparence.

En plus je fais des photos de merde.

Allez, sèche tes larmes, mon amie, tu vois bien que je ne vais pas être très dangereuse.

Toutefois, toutefois, j'ai quelques hit que j'ai envie de partager avec mon public. Et la tarte banane/chocolat en est un. Alors accroche tes mains à ma taille et hop, la chenille redémarre…

Donc pour faire ta tarte, il te faudra:

Pour la garniture

– une tablette de chocolat noir à cuisiner

– une banane

– un petit pot de crème (250 ml).

Pour la pâte

– 200 g de farine

– 100 g de beurre

– une grosse poignée de sucre glace

– deux jaunes d'oeufs

Pour commencer donc, tu fais une pâte sablée. Tu peux aussi l'acheter toute faite, celle de chez Picard est très bien, ou alors aussi celle que tu trouves en supermarché, je ne sais plus la marque, m'enfin c'est pas mal, limite ça ne vaut pas le coup de s'emmerder. Bon, moi j'aime bien faire ma pâte, en plus j'en mange un peu après que je l'ai étalée. Ben ouais, y'en a, avec ce qui dépasse, elles font une petite tarte pour leur enfant voire elles congèlent les restes. Moi je les boulotte. Y'a pas de fumée sans feu en même temps.

Donc tu mets dans ton robot – t'as pas de robot ? Ah, alors t'as qu'à l'acheter, ta pâte. Ou tu la pétris de tes mains ça aussi c'est bien mais après t'en as plein sous les ongles et dans ta bague – la farine, le sucre glace, le beurre coupé en morceaux et les deux jaunes d'oeuf.

Tu mixes.

Si tu trouves que c'est trop sableux pour povoir être étalé, tu y mets un peu d'eau et roule ma pou… ma pâte.

Après, si tu es un vrai cordon bleu, tu laisses reposer au frigo pendant une heure. Si tu es du genre comme moi à décider de faire un gâteau une heure avant l'heure d'arrivée des invités, tu te magnes le postérieur et tu l'étales fissa. Et pour éviter de fiche de la farine partout rapport que ta pâte elle colle au plan de travail vu que t'as mis trop d'eau au final dedans, je te donne un secret: tu mets ton papier sulfurisé sur ton plan de travail et tu étales direct dessus. Comme ça en plus après pour la mettre dans le plat, c'est bien plus simple.

De rien, appelle moi Huggy.

Une fois le moule foncé de ta pâte (comment que je parle bien le Cyril Lignac, moi), tu la fais cuire.

Genre un quart d'heure si tu as un bon four à chaleur tournante.

Une demi-heure si ta cuisinière tu l'as achetée à la CAMIF du temps où c'était trop la classe de pouvoir pécho un truc à la CAMIF tellement c'était pas cher. Alors que maintenant la CAMIF c'est moribond et ça c'est con.

Pendant ce temps, tu prépares ta ganache.

Et là je peux te dire que c'est supra difficile. Nan c'est de l'ironie, hein.

Genre, tu fais fondre ton chocolat, au bain marie sans rajouter d'eau, comme ça y'a pas de grumeaux.

Puis, après avoir bavé devant cette vision paradisiaque, tu ajoutes une bonne dose de crème, en gros ton pot entier. En ce qui concerne la grasseur de la crème, là, y'a débat.

J'ai en effet tenté une fois avec de l'allégée semi épaisse et une autre (celle de la photo) avec de la crème qui tue sa mémé achetée chez le fromager (que si tu retournes le pot, y'a rien qui goutte).

Et à ma grande surprise, mes convives (= mon mec et mes rejetons) ont préféré la version light, sous prétexte qu'avec de la vraie crème grasse, c'était un peu écoeurant.

Petits joueurs.

Bref, tu fais comme tu veux, plus la crème est grasse, plus ta ganache elle se tient.

Donc, une fois que la crème et le chocolat ils ont bien fait l'amour et que tu arrives à une couleur que t'en mangerais, tu laisse un peu refroidir, le temps de couper ta banane en rondelles et d'en garnir ta pâte cuite.

Puis tu balances par dessus ta crème au chocolat. Et tu égalises comme tu peux. 

Et voilà tu as terminé. Il ne reste plus qu'à mettre ton chef d'oeuvre au frigo une heure ou deux, pile le temps que tes invités se ramènent.

Franchement, la vérité, il ne doit pas t'en rester, ou alors tes invités sont de tristes sires.

Edit: si tu tombes sur des allergiques à la banane tu peux y mettre des poires, ça s'y verra pas.

 

Un thé à la menthe…

Il n'a pas fait très chaud l'été dernier, excepté peut-être
cette journée du 6 août, lendemain de mon accouchement. Après une
césarienne, en plus, au début tu ne peux même pas boire. Ensuite, t'as
pas droit à autre chose que de l'eau, du thé et si t'as de la chance,
du bouillon. Tout ça made in APHP (Assistance publique – Hôpitaux de
Paris) et je peux te dire que Mariage-Frère à la pitié, ils n'en n'ont
jamais entendu parler.

Alors tu rajoutes à ça un bon début de baby blues, un bébé qui n'en a rien à branler de ton collustrum rapport qu'il a les crocs comme c'est pas permis et qui donc après avoir ruiné tes tétons te vrille les tympans, une cicatrice qui tire et les draps en carton de la maternité qui suintent ta transpiration et tu obtiens un moral down down down.

C'est dans ces moments là que tu apprécies peut-être le plus intensément toute la valeur de ce qu'on appelle une amie. Le genre qui débarque dans ta chambre alors que les visites sont terminées, que ton mec il est reparti, ta maman aussi, que le silence tombe peu à peu dans les couloirs et que tu as un peu peur de cette nuit qui s'annonce étouffante et forcément blanche.

Le genre qui de surcroit sort en douce de son cabas une bouteille de thé glacé à la menthe fait maison. Avec une pointe de sucre mais pas trop.

Et de la vraie menthe fraiche.

Le meilleur thé glacé à la menthe de toute ta vie.

Il n'a pas fait très chaud l'été dernier. Sauf peut-être le 6 août. Mais cette nuit là, j'ai siroté le thé de mon amie en regardant ma fille toute neuve. Et la douceur du breuvage qui est resté glacé jusqu'à l'aube a chassé mes appréhensions. Un peu d'orient dans ma chambre et subitement tout a pris une autre couleur.

Et comme je ne suis pas sûre d'avoir dit merci assez, pas plus que pour le gâteau de riz qui suivit le lendemain, la semoule au lait ou encore le clafoutis aux quetsches (oui, absolument, tous les jours, jusqu'à ce que je sorte, j'ai reçu ma douceur), voilà, ce billet est pour toi, la miss qui signe à la pointe de l'épée un Z qui veut dire…

Edit: Et tant que j'y suis, merci aussi pour le citron chaud au miel de y'a deux jours. Et le reste.

Edit2: Oui, en effet, même en amitié je ne pense qu'à bouffer.

Chacun sa touffe, chacun son chemin

 Bonjour ma crotte.

Tu me pardonneras, mais aujourd'hui on va faire dans la brièveté parce qu'Helmut – alias Rose alias number three – est du genre qui demande de l'attention. (= un poil collante).

Et dans ce court moment, donc, on va parler épilation intime.

Ou comment garder sa dignité après s'être fait faire la moule à zéro.

Non parce que faut pas croire, la repousse du maillot, c'est coton.

Limite une fois que tu as décidé de franchir le cap – douloureux, le cap, je préfère te prévenir – de l'épilation intégrale t'es condamnée à te la jouer Kojak de la touffe pour le restant de tes jours. 

Enfin, peut-être que certaines ont la chance d'avoir les poils intimes disciplinés, mais moi, autant te dire que ce n'est pas le cas.

C'est simple, un mois et des poussières après, on dirait qu'on m'a vaporisé du désherbant, mais pas partout, tu vois ?

Et forcément, histoire qu'on se poile vraiment – hin hin hin – c'est au milieu qu'il y a des trous et sur les côtés que ça commence à bien repousser. Je souffre d'une alopétie du pubis, manquait plus que ça pour être au top.

A vue de nez, j'en ai pour un an ou deux pour retrouver un triangle correct. Au bas mot.

Cela dit, je ne suis pas certaine de vouloir vraiment recouvrir ma pilosité.

Pourquoi ?

Ben premièrement parce que même si passé 14 ans c'est très moche, un pubis tout, c'est aussi hyper pratique rapport que toutes les culottes te vont sans risque de moustache qui dépasse et pareil pour les maillots.

Et puis surtout, en cas de relations sessouelles – enfin, ça c'était dans ma vie d'avant, quand Helmut était encore in utero – c'est la fête du slip à tous les coups.

Sans rire, je n'y croyais pas quand je le lisais ça et là, soupçonnant les adeptes de la boule de billard de perversité ou que sais-je, mais voilà, je dois bien l'avouer, sans poils, la baise est plus folle.

Peut-être que ça s'estompe, passé l'effet de nouveauté.

Peut-être.

Mais ce n'est pas certain. 

Et j'ai envie de dire, il sera toujours temps de remettre tout ça en jachère si un jour je n'y trouve plus mon compte.

Donc dès le week-end prochain je retourne faire des acrobaties chez ma copine l'esthéticienne. Toi tu fais comme tu veux, après tout, chacun sa touffe, chacun son chemin.

Je veux bien un peu de sel avec mon chocolat


Pas vraiment d'énergie ni de temps pour m'étendre aujourd'hui, au sens
propre comme au figuré, hélas. Alors voici, rapidement, un billet
inutile et 100% pas diet.

Parce que oui, je tiens, malgré mon
état semi-comateux, à partager avec toi une découverte culinaire
incroyable et qui tue sa mémé. Un nouveau chocolat que même c'est ma
mère – qui soit-dit en passant ne mange rien mais fait rien qu'à me
tenter, merci maman – qui me l'a fait découvrir cet été, quelques jours
après l'accouchement (= en plein épisode dépressif sur lequel je
reviendrai parce que tout de même le baby blues c'est une sacrée
saloperie).

Je te le donne le nom de cette tuerie ?

Il s'agit du Lindt noir à la pointe de fleur de sel.

Dit comme ça t'as l'impression que c'est super light comme gâterie.

Seulement quand t'en croques, navrée, mais tu le sens le poids du beurre qu'ils ont dû y fourrer pour que t'aies même pas l'impression de manger du chocolat noir.

En même temps la tablette elle est super fine, même que monsieur Lindt, tu pourrais pas la faire un peu plus épaisse, s'il te plait ?

Non sérieux, j'ai rarement goûté un truc aussi fin ET vendu en supermarché. Une fois que le chocolat il a fondu dans ta bouche il te reste des petits grains de sel sur la langue. C'est simple, quand je le commence je ne m'arrête plus. Je pourrais même ne manger que ça.

Voilà, je sais, ne me dis pas merci, j'ai la cellulite partageuse, je suis comme ça moi.

Edit: Depuis que je suis tombée enceinte, je ne m'interdis plus rien. Je mange quand ça me chante, ce qui me chante. Je m'achète des tartes aux fraises pour mon quatre heures et boulotte du chocolat en guise de dessert. J'arrête de m'obliger à manger des légumes si ça ne me dit rien et si j'en mange c'est justement parce que ça me botte. Par contre quand j'ai pas faim, rien. Le repas je le saute ou je fais service minimum pour rester polie en société, on est femme du monde ou on ne l'est pas.

Et tu sais quoi ? Je n'ai plus que deux kilos à perdre de ma grossesse. Alors on est d'accord, je suis loin d'être bien roulée, je suis encore dans une dizaine inavouable et mon ventre est pour l'heure assez proche d'un bon vieux bol de gelly. Mais je ne grossis pas, mieux, je maigris, petit à petit. En ne me privant de rien. Juste en réduisant les quantités et en écoutant ma faim. Où qu'il est Zermati que je l'embrasse ? Hein ? Où qu'il est ? 

Edit de 9h08: Voici un lien vers un billet que j'avais fait sur Zermati. c'est ICI

Annie Leibovitz, une femme moderne

Bien décidée à faire venir désormais mademoiselle pimprenelle, je
commence depuis quelques jours à arpenter les rues parisiennes dans
l'espoir de déclencher je ne sais quoi au niveau de mon périnée.

Du
coup, moi qui avais l'activité intellectuelle d'une huitre depuis un
mois ou deux – je suis devenue accro à "Un diner presque parfait", ça
te donne une idée des dégâts – je suis redevenue une femme Barbara
Gould, au courant des dernières tendances de la capitale et capable au
débotté de te donner le nom d'une exposition inratable, un conseil
cinoche imparable ou l'adresse d'un resto où te faire péter la panse en
ce début d'été un peu morose.

Bref, I'm back. A deux à l'heure et les pieds en canard, certes, but I'm back.

Je commencerai donc par te parler de l'exposition qui m'a fait craquer dimanche…

Celle sur Annie Leibovitz qui se tient à la merveilleuse Maison européenne de la photographie. Je tiens de suite à te préciser que je ne suis pas une spécialiste de la photo et que en gros, en la matière, j'aime ou j'aime pas.

Et là, j'ai adoré.

D'abord parce qu'Annie Leibovitz est avant tout photographe de stars et que l'on retrouve des clichés vus dans les féminin, du style Demi Moore enceinte ou Johnny Depp et Kate Moss sur le point de faire l'amour – à moins que ça ne soit juste après – dans un des palaces qu'ils aimaient alors à dévaster.

Ou tout simplement Brad, du temps où il ne consacrait pas sa vie à repeupler la planète…

 

 

Bref, mon côté liseuse en cachette des voici et cie ne pouvait qu'être satisfait.

Mais l'expo ne s'arrête pas là, je dirais même que l'autre versant est peut-être le plus passionnant et émouvant. Parce qu'Annie Leibovitz a aussi consacré sa vie à immortaliser le quotidien d'être aimés. Notamment celui de ses parents, frères et soeurs ou de sa première fille, Sarah, adorable lutin aux yeux démesurés.

Ici le père et le frère d'Annie Leibovitz, dans une symétrie émouvante…

Il y a enfin surtout des dizaines de portraits de sa compagne, Susan Sontag, morte en 2004 d'un cancer. L'amour qui se dégage de ces clichés sans concessions – la série faite pendant tout le traitement de Susan est saisissante d'humanité, d'humour et de tendresse – te prend aux tripes et fait finalement paraitre le reste bien secondaire.

Là on la voit pénétrer dans Petra, comme une entrée au Paradis, quelques années avant sa mort…

Ces deux vies, celle de la femme privée et celle de la star de Vanity fair, Vogue et Rolling Stones s'entremêlent, se complètent et parfois s'affrontent. J'en veux pour exemple le contraste incroyable entre les photos de Demi Moore enceinte – magnifique mais esthétiquement parfaite – et celle d'Annie prise par Susan Sontag qui ne cache rien de la cellulite, du poids, des seins lourds et de la fatigue. Devinez celle qui m'a le plus touchée ?…

 

  

 Edit: Après cette visite enchantée, je te conseille évidemment d'aller rue des rosiers pour un voyage gratuit à Tel Aviv. Tu mangeras un fallafel, tu t'en mettras plein les doigts malgré la petite fourchette fournie avec le sandwich pita et ensuite tu iras chez Finkelstein t'acheter le meilleur cheesecake à la griotte qui existe sur terre. 

Edit2: I know, c'est un billet pour les parisiens. Ou ceux de passage. M'enfin à 39 semaines je ne vais pas aller visiter la rade de Brest, malheureusement. 

Edit3: Rien à voir, mais tu préfères cette police de caractères ou celle d'hier ? Paske moi, chais pô…