Catégorie : Plaisir des sens

Sex Bomb

18 juin 2006

Sex bomb

Il y a quelques jours, je rentrais chez moi après une journée harassante et un trajet en bus éprouvant, coincée entre deux grands bonhommes transpirants et sans arrêt déséquilibrée par des coup de freins intempestifs – vive les embouteillages en pleine canicule. Je rentrais, disais-je, fatiguée, sans entrain, à moitié déprimée à l'idée du repas qu'il allait falloir préparer tout en répondant aux attentes multiples de mes deux enfants toujours très en demande à cette heure de la journée. Mon sac était lourd, lesté par l'ordinateur portable qui me rappelait que le réveil du lendemain serait très matinal en raison d'un train à prendre à l'aube. Bref, ce soir là, j'étais dans une forme relative, handicapée qui plus est par des ampoules cuisantes dûes à la chaleur soudainement tombée sur Paris. Et puis, dans mes écouteurs, alors que je descendais la dernière marche du bus, Tom Jones s'est mis à me susurrer avec sa voie rocailleuse et langoureuse: "You're my sex-bomb…". J'ai d'abord souri, me disant qu'à cet instant précis, j'avais tout d'une mule épuisée et rien d'une bête de sexe. Mais il a insisté:

 

"Sexbomb sexbomb (uh) you're my sexbomb
And baby you can turn me on… baby you can turn me on"

 

Ses "uh" et ses "hah" étaient on ne peut plus explicites et le morceau remixé techno de plus en plus dansant. Subitement, mon ordinateur s'est fait léger, et mes pieds empoulés ont dégonflé. Mon pas s'est accéléré, et mes hanches, malgré moi se sont balancées. Lorsqu'il m'a dit: "sex me slow", j'ai redressé le buste, et les seins en avant je me suis cambrée. J'ai traversé mon avenue bruyante et polluée le cul bombé, au rythme d'une batterie de plus en plus effrénée. J'ai fini le trajet en chaloupant, fredonnant des "turn me on, turn me on…" sur un tempo de plus en plus lent. Lorsque j'ai ouvert la porte de chez moi, la chanson se terminait. Les enfants ont dévalé l'escalier en hurlant qu'ils avaient faim, que la maitresse avait dit que j'avais oublé le mot pour la sortie de classe, que théo les avait invité, qu'ils avaient joué au foot à la récré, que Fatoumatah était malade et que Marine avait des poux.

 

J'ai respiré un grand coup et une petite voix m'a susurré qu'une sex-bomb comme moi devrait être en mesure de tout assumer…

 

Nous sommes toutes des sex-bomb, les filles. Le tout est que parfois, quelqu'un nous le rappelle…

SOS Jambes lourdes

Rondes aux jambes lourdes, ce billet est pour vous.

Hier, la ronde a décidé de prendre ses gambettes – ou plutôt, depuis
que la température est montée au dessus de 28°, ses poteaux – en main
et s'est rendue dans un institut de beauté pour un "soin spécial jambes
lourdes". Convaincue que cette heure consisterait à se faire masser
vigoureusement les cuisses et les mollets à l'aide de gels mentholés,
la ronde ne plaçait pas d'espoirs inconsidérés sur un hypothétique
bénéfice à long terme. Elle avait malgré tout hâte de goûter aux
délices d'un massage professionnel, et de se voir soulagée, même
temporairement de cette douleur lancinante de sang qui stagne.

Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsque l'esthéticienne, après
l'avoir rapidement badigeonnée d'un liquide soit-disant "cryogénant" (bof),
s'éclipsa quelques secondes pour revenir chargée comme un mulet, d'un
équipement digne d'un astronaute de la nasa… Trop tard pour s'enfuir,
la ronde se laissa arnacher, bientôt prise d'un fou-rire nerveux. Il
faut dire que la situation était on ne peut plus cocasse.

presso1

La masseuse enveloppa tout d'abord chacune de ses jambes de
cellophane. Ainsi transformée en rouleau de printemps, la ronde fut
ensuite comme qui dirait cadenassée dans une sorte de combinaison
pneumatique, partant du bas des seins et se terminant au niveau des
pieds. Désormais prisonnière, elle regarda avec une inquiétude
non-dissimulée l'esthéticienne – manifestement stagiaire – hésiter de
longues minutes avant de brancher les différents tuyaux sortant par
endroit de la chambre à air géante. Après quelques essais infructueux,
la jeune femme pianota finalement sur la console centrale. Un
vrombissement étrange fit sursauter la ronde, tétanisée de peur.

– Voilà, je vous laisse, ça dure 3/4 d'heure, vous allez gonfler et dégonfler progressivement.
– Je… je… quoi ?
– Ah vous n'en n'avez jamais fait ? Vous verrez, c'est très bien pour ce que vous avez

Sur ces mots, la garce sortit, un sourire diabolique au lèvres. Le
vrombissement se fit plus fort, et la ronde sentit une pression d'abord
légère puis de plus en plus soutenue, au niveau des pieds, puis des
mollets. Au bout de quelques secondes, le gonflement s'interrompit, les
gouttières pneumatiques se vidant de leur air dans un bruit à mi-chemin
entre le pet et… le pet.

De nouveau une pression, plus longue, montant plus haut sur la
jambe, puis le pet. Et ainsi de suite. Passées les premières minutes de
panique et les suivantes de honte suprême – honnêtement, à côté, même
la position jambes en l'air écartées chez la gynéco est plus digne – la
ronde fut gagnée d'un sentiment de bien-être incroyable. A chaque
étreinte, le sang ankylosé de ses jambes semblait repartir d'un flot
joyeux dans des veines qu'elles pensait disparues.

3/4 d'heure plus tard, l'esthéticienne réapparut, réveillant la
ronde Michelin d'un strident: "et ben dites-donc, vous avez bien gonflé
!".

L'arnachement fut enlevé et foi de ronde, les jambes une fois
dégagées, semblaient avoir diminué de moitié.  "Ben c'est sûr, madame,
la machine a drainé toute l'eau de vos cuisses. Maintenant, je ne vous
dis pas ce que vous allez pisser !". Un peu hébétée, la ronde ne releva
pas cette dernière salve distinguée, et partit d'un pas léger. Oui,
léger, absolument. Elle dut effectivement accélérer la cadence au bout
de dix minutes, histoire de ne pas vivre une humiliation urbaine de
plus et multiplia les pauses pipi le reste de la journée.

Mais elle n'en n'avait cure. Pour la première fois depuis longtemps,
elle sentit sous ses doigts les os de son genou et remarqua même le
galbe de son mollet. Si bien qu'elle se jura qu'une fois par mois
désormais, elle y retournerait…

Pour info cette technique étrange et un peu barbare s'appelle de la
"Pressothérapie", est pratiquée dans un bon nombre d'institut de beauté
et coute la modique somme de 40 euros la séance. Franchement… c'est
top. PS: ce n'est pas moi sur la photo !

Des mains expertes

Elle en avait souvent eu envie, mais jusque là, elle n'avait jamais osé. Confier son corps à une inconnue et s'abandonner à ses mains expertes, c'était tentant mais au dessus de ses forces.

Pourtant, l'idée de se faire huiler et masser la séduisait. Ses amies qui allaient souvent au hammam ne tarissaient pas d'éloges sur les bienfaits de ces coutumes ancestrales.

Alors un jour, après ce fameux après midi à la mosquée de Paris, elle retourna au hammam. Et cette fois-ci, elle ne se contenta pas de suer. Timidement, après deux heures de transpiration, de shampoings et de gommages, elle s'allongea sur un matelas, enroulée dans une serviette, et dégustant un thé, elle attendit son tour. Les tables de massages trônaient au milieu de la salle de repos et quand elle réalisa que toutes les femmes qui se prélassaient à ses côtés pourraient la regarder nue et malaxée, elle décida de s'en aller. Le hasard voulut que la masseuse choisisse cet instant pour appeler son numéro. Prise au piège, elle se rendit de mauvaise grace.

 

La vieille marocaine la fit prendre place sur la table, lui enlevant d'autorité le drap qui la protégeait des regards. Guidée par la masseuse qui accompagnait ses gestes d'une douce mélopée en arabe, elle fit tomber ses bras le long de son corps et écarta légèrement les jambes. La femme fit couler sur son ventre une décoction d'argan et de thym. Les gouttes d'huile coulèrent dans les sillons de son abdomen. Les mains habiles commencèrent alors leur travail. Energiques et douces, elles empoignèrent chaque bourrelet, s'infiltrèrent d'autorité dans chaque repli, dans chaque commissure. Tout en laissant courir ses doigts, la masseuse fredonnait une chanson de chez elle et parfois s'interrompait pour lui demander de se retourner, de lever un bras ou de se mettre sur le côté. "Allez, la belle, viens, je vais te frotter le coude… donne ta main, ma fille, assis toi, la chérie…"

 

Il n'y avait plus personne autour d'elles. Elle obéissait en silence, la laissant masser ses reins, ses fesses et ses seins. Elle finit huilée jusqu'au bout des doigts et des orteils, le visage luisant lui aussi, a force d'être modelé.

 

Le massage avait duré trente minutes, il aurait pu s'éterniser des heures. Quand elle se leva, elle n'était plus tout à fait la même. Elle s'était réappropriée ce corps qu'elle refusait parfois même de regarder. Il avait fallu pour cela qu'elle laisse cette vieille magicienne s'en emparer.

Ronde en string

 

Suite à un commentaire de Pati, petite histoire d'un string…

 

Longtemps, la ronde a fantasmé sur les strings. Convaincue que ce n'était pas pour elle, elle convoitait pourtant l'objet interdit, ce privilège des petits culs, seuls habilités à en porter. Parfois, elle hésitait, tripotait la petite ficelle, caressait l'étoffe. Mais invariablement, lorsqu'elle achetait un soutien-gorge, elle se rabattait finalement sur la bonne vieille culotte montante parfois même pas coordonnée.

 

Un jour pourtant, une vendeuse d'un magasin de lingerie insista pour qu'elle en achète un. Elle prit cette incitation comme une faveur. Elle se sentit adoubée. Elle, et surtout ses grosses fesses, avaient la permission de porter sous ses pantalons ce triangle de soie. Qui plus est, ce droit lui était reconnu par LA prêtresse ultime, la vendeuse de lingerie…

 

Certes, cette dernière lui conseilla de choisir un modèle "bien extensible" et l'encouragea vivement à le prendre en taille 4, voire 5. Certes, un string taille 5 ne ressemble en rien aux format mini d'ordinaire exposés. Mais peu importe, après avoir payé la divine parure, la ronde sortit de la boutique persuadée d'être la fille la plus chaude du quartier.

 

A peine arrivée chez elle, n'y tenant plus, la ronde fit valser sa vieille culotte et enfila voluptueusement son string noir taille 5 extensible. La volupté ne dura pas. Elle s'y reprit à trois fois, et encore aujourd'hui, n'est pas sûre d'avoir trouvé le bon sens dans lequel le mettre. Après avoir étudié toutes les options, elle se dit qu'après tout peu importait, un string était peut-être ainsi fait qu'il pouvait s'enfiler de différentes façons. Le problème, tout de même, c'était cette ficelle. Pas moyen de s'empêcher de tenter de la décoincer d'entre ses fesses. D'autant qu'une fois sur elle, le slip semblait bien plus petit que dans le magasin et que la dentelle censée "se faire oublier" – dixit cette garce de vendeuse – devenait, pas après pas, un objet de torture, relevant plus de la ceinture de chasteté que de l'accessoire sexy. En se contorsionnant, la ronde s'aperçut en outre qu'ainsi départagées, ses fesses semblaient encore plus énormes, boudinées à la taille par un élastique tendu à l'extrême.

 

Malgré tout, elle décida de le garder jusqu'au soir. Petit à petit, et de façon totalement inespérée, la ficelle sembla trouver sa place et la dentelle se fit plus lache. De là à dire qu'elle se fit oublier… non. Mais la ronde connut ce sentiment particulier de savoir, alors qu'elle marchait dans la rue, qu'elle portait un string. C'était comme un secret que l'on rêve de susurrer à l'oreille des hommes, un plaisir inavouable et coupable, une délicieuse cachotterie.

 

Elle était peut-être trop ronde, mais sous son pantalon, son cul était nu…

Un jour au hammam

La ronde rêvait d'aller au hammam. L'ambiance orientale, la chaleur, l'idée de s'occuper de son corps trop négligé, et puis aussi le thé à la menthe, l'odeur des huiles de massage… Mais à chaque invitation de ses amies, elle déclinait, invoquant les mêmes prétextes fallacieux que lorsqu'on lui proposait d'aller à la piscine. Parce que le hammam, bien sûr, impliquait de se dénuder et de se mouvoir ainsi en public. Sans même la perspective de s'immerger dans l'eau.

Et puis un jour, une amie de passage à Paris ne lui laissa pas le choix. C'était une fille différente, de celles à qui on ne dit pas qu'on peut pas se mettre nue devant elle, qu'on se sent trop grosse. Le style de fille qui n'aurait d'ailleurs jamais regardé les bourrelets de qui que ce soit et que ce genre de considérations futiles semblait dépasser. Non pas qu'elle fût indifférente, mais son chemin avait été et serait toujours semé d'embuches bien plus insurmontables que quelques kilos en trop.

Alors, un peu malgré elle, la ronde se laissa faire et accepta de l'accompagner. Dès qu'elle entra dans la mosquée, elle fut submergée par l'odeur de l'huile qui sentait à la fois l'amande, l'argan, le thym et la lavande. La vapeur aussi, lui fit presque peur, comme si l'air saturé d'humidité ne parvenait pas à l'oxygéner. Et puis, petit à petit, elle s'habitua. Première bonne surprise, il n'y avait pas que des jeunes femmes au corps parfait. Vieilles marocaines aux seins lourds, femmes à la maigreur maladive, futures mères et copines étudiantes formaient un groupe disparate et hétéroclite, au sein duquel la ronde pouvait presque trouver sa place.

 

Elle resta malgré tout un long moment entortillée dans son paréo devenu instantanément humide et collant. Son amie, elle, fut tout de suite nue, offrant le spectacle de son corps brut et sûr. Ses hanches pleines étaient rassurantes et ses longs cheveux noirs lui donnaient l'air d'une orientale. Il émanait d'elle une telle vérité, un aspect si terrien, que la ronde se sentait presque apaisée. Elles s'installèrent dans une alcôve, et commençèrent le rituel consistant à s'oindre de savon noir. Mais la ronde, toujours bridée par ses complexes, se contentait de s'enduire les bras, refusant l'idée de tomber le paréo. Alors son amie eut ce geste dont elle ne soupçonna probablement jamais les répercussion ni la portée.

 

D'un geste doux mais sans appel, elle ota le tissu trempé et commença à l'enduire de mélasse noire. Le dos, puis les bras, le ventre, les jambes. Elle la lava comme une mère l'aurait fait. La ronde en pleura d'émotion, ses larmes se mêlant aux gouttes de vapeur. Difficile de trouver les mots pour dire ce qu'elle ressentit. Entre ces mains énergiques et amicales, son corps devenait aimable et pouvait être touché. Elle qui avait si souvent eu l'impression d'inspirer le dégoût, devenait l'objet d'une attention inespérée. Il n'y avait pas d'ambiguité dans le geste de son amie. En la lavant elle faisait simplement d'elle son égale.

 

Le reste de l'après-midi, je ne m'en souviens pas. Je garde juste en mémoire ces quelques minutes de plénitude. Et regrette que cette amie, partie aujourd'hui, n'ait jamais su.