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Deux jours en apesanteur à Amsterdam


Je sais, je sais, je sais… J’avais plus ou moins promis d’être plus présente et puis… Et puis ce mois de janvier qui n’en finit pas d’être compliqué à tous les étages. Il y a des périodes comme celle-là, où l’on ne se sent pas complètement alignée, où l’on sait bien qu’à un moment où à un autre il faudra faire sauter quelques verrous, choisir, renoncer, se recentrer. J’ai eu l’habitude depuis des années, treize, en réalité – vous le croyez ? – de tout dire ici ou presque. Mais pour mille et une raisons, il m’est difficile cette fois-ci de m’épancher, parce que mes sujets de préoccupation engagent d’autres que moi, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel.

Ce que je peux en revanche vous raconter, c’est ce week-end à Amsterdam. C’était mon cadeau de Noël pour le Churros, à ce moment là j’ignorais que c’était sans doute la meilleure des idées. La veille, je n’étais plus tout à fait certaine de vouloir partir, trop fatiguée, trop angoissée par des décisions à prendre et moyennement encouragée par la météo annoncée. La malédiction d’Amsterdam allait-elle encore frapper ? Il y a une dizaine d’années, nous nous étions déjà offert une échappée belle entre noël et le jour de l’an. Nous avions du renoncer pour cause de grippe carabinée, quatre jours dans notre lit à agoniser en disant adieu aux canaux et autres Coffee shops. En lire plus »

New-York, mon compte-rendu

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Chose promise, chose due. Je vais tenter de vous proposer un petit compte-rendu de ce séjour à New-York en famille. Mais avant toute chose, quelques précisions d’usage. Je pense qu’il y a autant de façons de voyager que de voyageurs. Ce qui nous semble être idéal ne correspondra peut-être pas à d’autres, sans compter qu’il faut aussi s’adapter au budget dont on dispose. En l’occurrence, nous avions décidé de nous offrir un gros cadeau, ce tour en hélicoptère (on est passés par Manhattan Helicopters), qui à lui seul je pense représente autant que ce que nous avons dépensé durant la semaine. J’ai bien conscience que c’est une petite folie, j’ai d’ailleurs longtemps hésité, à tel point que je n’ai finalement dégainé que sur place, au dernier moment, parce qu’on passait devant l’héliport et que le temps s’y prêtait à merveille. Cette cerise sur le gâteau du séjour était le cadeau d’anniversaire des grands, qui en rêvaient. Je pense que l’on peut tout à fait s’en passer (j’ai cru décéder de peur personnellement, mais j’ai également adoré cette impression unique de toucher du doigt les gratte-ciels) mais si on en a les moyens et que l’on est tenté, alors il ne faut pas s’en priver.

Autre chose, cet « itinéraire » que je vous suggère est fortement lié à l’âge de mes enfants et à la nécessité de contenter chacun, en tenant compte de la diversité de leurs intérêts et aspirations. Autrement dit, on a fait des compromis. Rose par exemple a finalement surtout adoré de pouvoir fabriquer sa propre peluche chez « Build a bear », une boutique plus américaine tu meurs, qui te donne un certificat de naissance à la fin pour ton ours. Elle n’a pas spécialement goûté les visites de l’Empire ou de Top of the rock, mais elle garde un souvenir impérissable du zoo, des hot-dogs et de la statue de la liberté.

Quant aux activités du soir, n’attendez pas grand chose de ce côté là, entre le décalage horaire et la fatigue de la demoiselle après des heures à arpenter la ville, on restait bien sagement dans l’appartement à se manger des bagels ou des sandwichs au peanut butter en regardant des films. Alors bien sûr, nous avons parfois été frustrés de ne pas pouvoir aller boire des cocktails au Standard, mais en toute honnêteté, on n’était pas des foudres de guerre non plus.

Enfin, l’endroit où l’on est logé influe généralement sur les itinéraires. New-York est une ville immense et remonter vingt rues par exemple peut prendre une bonne demi-heure. Le métro est assez bien foutu une fois qu’on en comprend le fonctionnement (ok, on a toujours pas vraiment capté la subtilité des « locals » et des « express ») mais coûte cher, le taxi à cinq peut être assez intéressant du coup mais la circulation est dense (et j’ai fabriqué des vomisseurs, on l’aura compris). Bref, forcément, on a tendance à explorer plus volontiers son quartier. Comme on habitait dans le bas Harlem, on a moins vu le lower east side, que nous connaissions déjà en plus, mais ce qui est cool à New-York c’est que la moindre rue a son intérêt. En une semaine, il est illusoire de vouloir « tout » faire même si pour une fois, nous les flemmards capables de rester des heures en terrasse d’un café à bouquiner alors qu’on est au bout du monde, nous avons tout de même bien dépoté, les enfants en effet avaient vraiment envie de louper le moins de choses possibles.

Allez, c’est parti.

Edit: voici les deux itinéraires que m’ont gracieusement donné Jenny, une lectrice : Topo-New-York et P. (écrit en réalité par son amie Sophie): NEW YORK Itinéraire

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Darwin avait raison ?

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Le week-end dernier j’étais donc à Bordeaux pour célébrer l’amour, l’amitié et toutes ces choses. J’en ai profité pour voir Cédric et Javi, deux des trois protagonistes de French Disorder (je vous ai parlé de ma coolab?) (ah ?) et visiter leurs bureaux dans lesquels j’ai décidé de m’installer puisqu’ils correspondent exactement à l’idée que je me fais de l’endroit idéal où travailler. Ensuite, nous sommes allés nous promener à l’ecosystème Darwin, THE spot bordelais, sur la rive gauche (ou droite ?) (je n’ai jamais su distinguer le Rhône de la Saone, n’attendez pas de moi que je sache aujourd’hui sur quelle rive de la Garonne je me trouve) (en tous cas, la rive autrefois bannie et considérée comme un repère de drogués et devenue le Brooklynn bordelais désormais). Darwin, c’est un endroit qui évoque instantanément les quartiers branchés de Berlin Est (dans lesquels je ne suis jamais allée, mais c’est l’idée que je m’en fais) (paie ta crédibilité) ou tout autre lieu arty en périphérie de New-York, mais avec l’accent du sud-ouest (gavé). Murs dédiés aux grapheurs, pistes de skate, co-working, eco-lodge et surtout, le Magasin général, immense épicerie/restaurant/cave à vin/place to chill/musée du formica où tout est plutôt très cher mais tellement bien présenté qu’on se surprend à errer dans les rayons de fruits et légumes comme dans une expo. C’est simple, on se croirait dans les photos d’un blog fooding.
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Séville oh ma douce

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A Séville en hiver, il y a des oranges partout sur les arbres, qui ploient sous leur poids. Il y en a tant que l’on a très vite la sensation, peut-être totalement psychosomatique que la ville entière exhale un parfum d’agrume. Je veux absolument revenir lors de la floraison, je suis convaincue que là, le parfum n’est pas une vue de l’esprit.

Des oranges comme s’il en pleuvait – d’ailleurs parfois il en pleut, attention à la tête – et une douceur de vivre qui n’est pas qu’une expression un poil galvaudée. Il faut dire que tout prête à la sérénité: les dégradés de rose, d’ocre ou de bleu pastel dont les immeubles sont peints, les patios ombragés, les jardins aux quatre coins de la ville, le Guadalquivir, fleuve dont le nom lui seul vous fait voyager, qui s’étire langoureusement ou encore les terrasses riantes, où les verres de Tinto se disputent aux pintes de bières. Sans parler des odeurs de cuisine toutes plus alléchantes les unes que les autres et de la spécialité locale, le salmorejo, de la famille des gaspacho mais avec plus de mie de pain (tuerie absolue).

Et puis il y a ces balcons fleuris, qui, si l’on prend le temps de lever le nez, révèlent des carrelages en mosaïques, qui ne sont là donc que pour les passants les plus curieux. Il y a ces vierges et ces saints peints ou en faïences sur les murs, les trottoirs pavés à l’espagnole dont on imagine qu’ils renvoient un peu de fraicheur lorsque le soleil de plomb assomme la ville. Il y a ces mille et une places, les palmiers qui crient le sud, la cathédrale qui s’élève fièrement, construite sur une mosquée dont on devine encore certains murs et dont il reste l’immense porte d’entrée. Il y a le palais dingue de l’Alcazar, aux accents mauresques et byzantins, dont les jardins sont probablement les plus beaux jamais visités. Il y a cette folie kitsch de la Place d’Espagne, construite à l’occasion d’une exposition universelle en 1929 et que l’on aperçoit dans l’un des épisodes de Star Wars. Magnifique et inutile, tout ce que j’aime.

Il y a ce que l’on ne peut pas décrire avec des mots, cette magie qui parfois opère, celle qui vous fait rêver d’une autre vie là bas, pourquoi pas, qui vous serre la gorge à l’idée de repartir, qui vous donne des frissons et vous fait vous serrer contre votre amoureux, parce que tant de beauté vous rappelle à quel point vous l’aimez.

J’ai adoré Séville, j’ai adoré la découvrir en calèche le premier jour, comme des cons de touristes béats. Nous sommes allés de bar en bar, de ruelles en ruelles et de places en places. J’ai les jambes en compote à force d’avoir arpenté la ville mais j’ai pris soin d’oublier quelques coins, il me fallait une bonne raison pour y retourner un jour. On ne dit pas adieu à des lieux qui vous ont si doucement accueillis. Alors que nous profitions de nos dernières minutes dans le patio de l’hôtel, j’ai eu ma grand-mère au téléphone. « Tu es en Espagne ? Et bien construisez-y de beaux châteaux… », m’a-t-elle dit… En lire plus »

No but allo, what

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La dernière fois que j’étais allée à Londres, j’avais été terrassée en arrivant à Saint Pancras par une gastro fulgurante d’une exceptionnelle violence qui m’avait clouée au lit la majeure partie du week-end. Sachant que quelques années auparavant c’était une grippe plus qu’aviaire qui m’avait séchée alors que nous passions le nouvel an dans une auberge de jeunesse pas chauffée du côté du British Museum. Autant vous dire que cette fois-ci je marchais sur des oeufs. D’autant que les miasmes semblent avoir décidé de s’éterniser chez nous. Entre Rose et son pieds-mains-bouche qui l’a laissée sur le carreau et le machin qui tousse à s’en décrocher les bronches, c’est la fête du mouchoir et du doliprane.

Mais thank god, la malédiction londonienne semble avoir pris fin, ces presque 48h se sont déroulées sans accroc ou presque et malgré une météo moyennement clémente le moins que l’on puisse dire c’est qu’on en a grave profité.

Il faut dire qu’entre vos conseils et l’attention absolument adorable de Lili Bé, une lectrice et blogueuse qui m’attendait à Saint Pancras avec un guide consacré à la visite de Londres en famille illustré par ses soins, on partait avec quelques atouts dans notre manche.

Bien sûr, on s’est quand même pas mal perdus, multipliant par douze au moins le nombre de kilomètres arpentés pendant le week-end. Et qui dit « on s’est perdus » dit aussi on a failli divorcer plusieurs fois, l’un accusant l’autre, l’une ayant alors peut-être brandi le guide sus-nommé de manière un poil menaçante sous le coup de l’énervement. Suffisamment pour que son tendre époux se drape dans sa dignité d’homme « potentiellement » battu (j’en ai pour dix ans). Mais mis à part ce petit incident de parcours (je suis bonne pour un stage de gestion de la colère), rien à déclarer. Si ce n’est les « No but allo, what », répétés ad nauseam par la chérie, convaincue du même coup d’être totalement bilingue (merci Nabila).

Sans rire, Londres n’est pas une ville évidente à apprivoiser, je crois que c’était la première fois que je parvenais à peu près à me sentir en territoire connu et à me situer géographiquement. Et je crois que du coup je n’avais jamais autant profité de la capitale anglaise. Je ne prétendrai pas avoir de quelconques leçons à donner pour qui souhaite découvrir cette ville tentaculaire et bouillonnante, mais je peux éventuellement vous donner deux trois impressions, qui n’engagent que moi: En lire plus »