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Parenthèse enchantée au Palace Es Saadi

Ce fut un week-end doux comme un smoothie, comme cousu sur du velours. Deux jours et demi sans accroc, essentiellement faits de lectures silencieuses, de conversations feutrées, de confidences entrecoupées de thés à la menthe (ou d’autres boissons avec de la menthe dedans mais moins raisonnables), de rires à l’évocation de souvenirs communs. Un week-end dont on revient avec la sensation d’être parties longtemps et loin, loin, loin. Une coupure salvatrice pour nous deux, la possibilité de prendre un peu de recul, de « défocaliser » comme me le conseillait souvent mon quelqu’un lorsque je lui confiais ma sensation d’avoir le nez dans le guidon.

Il faut dire que le cadre fut parfait et que ne pas apprécier le cadeau qui nous était fait aurait été le signe d’une inaptitude totale au bonheur. Comme je vous l’avais expliqué brièvement, il m’a été proposé de visiter le ressort Es Saadi à Marrakech et plus précisément la partie « palace » de l’établissement (qui possède également un hôtel 5 étoiles ainsi que des villas privées). Qu’à cela ne tienne, j’ai courageusement accepté la mission, emmenant dans ma besace ma copine MC. Je crois que je n’avais jamais ressenti une telle douceur de vivre dans un tel lieu. Il est souvent difficile de conjuguer luxe et convivialité et je ne suis généralement pas spécialement à l’aise dans ces endroits où tout est fait pour agrémenter le quotidien des clients, jusqu’à, parfois, l’écoeurement. Là, rien de tout cela. Certes le lieu est majestueux, la décoration extrêmement soignée et de bon goût, mais il y a ce je ne sais quoi qui rend le tout presque familial, une simplicité qui ne vous fait pas redouter de n’être « pas assez » ou « trop quelque chose ». Et puis ces suites vastes comme des appartements, le sol en zellige patiné comme s’il avait mille ans alors que l’établissement n’est pas si ancien, les tapis berbères au sol, les couloirs colorés et les portes en bois monumentales peintes à la main… Sans parler du parc, qui m’a fait penser, comme le reste d’ailleurs, à ce dessin animé adoré de mes enfants, « Azur et Asmar ». Jardin de cocagne avec ses orangers ployant sous les fruits, ces rosiers odorants et les eucalyptus centenaires exhalant leurs essences. Difficile dans un tel contexte de sortir de l’hôtel, d’autant que ce dernier abrite non seulement une piscine lagon mais également un spa incroyable, dont l’accès est gratuit pour les résidents. En lire plus »

Berlin, ich liebe dich

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On m’avait dit, « tu verras, Berlin, c’est moche mais c’est génial » (je résume). On m’avait promis, « tu vas adorer, tu vas tomber amoureuse, c’est obligé ». Forcément, du coup, fidèle à mes superstitions idiotes (« si je pense trop que je vais avoir une bonne note, c’est sûr, je vais me planter », fut le mantra de toute ma scolarité), j’avais hyper peur de ne rien éprouver de tout ça et de passer totalement à côté de la magie berlinoise. D’autant que nous sommes arrivées sous la pluie et que durant nos trois jours dans la capitale allemande, nous avons aperçu un seul et pauvre rayon de soleil (littéralement). Ce qui généralement ne m’aide pas à aimer un lieu, je suis en effet lumino-dépendante à un point presque pathologique.

Et pourtant.

Dès les premières heures du premier matin, je l’ai sentie. Cette atmosphère dont tout le monde parle. Cette impression de liberté, cette simplicité. Oui, la ville est un peu laide, tout au moins par endroits, criblée de travaux, sans homogénéité architecturale, immense et taguée, encore éventrée par les vestiges de ce mur sombrement mythique. Mais en réalité, la ville est belle. Belle de ses jardins, de ses cours, de ses immeubles renaissance qui côtoient les barres emblématiques de l’ancienne RDA, de son street art omniprésent, de ses bars aux terrasses illuminées de lanternes guinguettes, de ses canaux qui par moments évoquent la belge Bruges, de la Spree qui se prélasse, de ses anciennes usines de brique rouge réhabilitées en centres culturels alternatifs.

Découvrir Berlin, c’est bien sûr faire un voyage à travers le temps, c’est traverser ces époques les plus sombres, c’est apercevoir sur les trottoirs ces petites plaques de cuivre gravées des noms de juifs déportés et avoir le ventre qui se noue, c’est tomber sur un morceau de mur ou longer le kilomètre de l’East Side Galerie, plus grand musée à ciel ouvert au monde, vestige de l’immonde cicatrice qui sépara des dizaines d’années durant les Berlinois. C’est frissonner devant la Brandenburg Tor, se dire qu’un jour, Hitler y célébra son arrivée au pouvoir, mais qu’un autre jour, des milliers d’Allemands y détruisirent pacifiquement le mur de la honte. C’est marcher dans le Tiergarten et avoir l’impression de se promener en forêt, c’est s’asseoir sur l’un des blocs de béton du mémorial de l’holocauste et se dire que plus jamais… j’espère. En lire plus »

New-York, mon compte-rendu

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Chose promise, chose due. Je vais tenter de vous proposer un petit compte-rendu de ce séjour à New-York en famille. Mais avant toute chose, quelques précisions d’usage. Je pense qu’il y a autant de façons de voyager que de voyageurs. Ce qui nous semble être idéal ne correspondra peut-être pas à d’autres, sans compter qu’il faut aussi s’adapter au budget dont on dispose. En l’occurrence, nous avions décidé de nous offrir un gros cadeau, ce tour en hélicoptère (on est passés par Manhattan Helicopters), qui à lui seul je pense représente autant que ce que nous avons dépensé durant la semaine. J’ai bien conscience que c’est une petite folie, j’ai d’ailleurs longtemps hésité, à tel point que je n’ai finalement dégainé que sur place, au dernier moment, parce qu’on passait devant l’héliport et que le temps s’y prêtait à merveille. Cette cerise sur le gâteau du séjour était le cadeau d’anniversaire des grands, qui en rêvaient. Je pense que l’on peut tout à fait s’en passer (j’ai cru décéder de peur personnellement, mais j’ai également adoré cette impression unique de toucher du doigt les gratte-ciels) mais si on en a les moyens et que l’on est tenté, alors il ne faut pas s’en priver.

Autre chose, cet « itinéraire » que je vous suggère est fortement lié à l’âge de mes enfants et à la nécessité de contenter chacun, en tenant compte de la diversité de leurs intérêts et aspirations. Autrement dit, on a fait des compromis. Rose par exemple a finalement surtout adoré de pouvoir fabriquer sa propre peluche chez « Build a bear », une boutique plus américaine tu meurs, qui te donne un certificat de naissance à la fin pour ton ours. Elle n’a pas spécialement goûté les visites de l’Empire ou de Top of the rock, mais elle garde un souvenir impérissable du zoo, des hot-dogs et de la statue de la liberté.

Quant aux activités du soir, n’attendez pas grand chose de ce côté là, entre le décalage horaire et la fatigue de la demoiselle après des heures à arpenter la ville, on restait bien sagement dans l’appartement à se manger des bagels ou des sandwichs au peanut butter en regardant des films. Alors bien sûr, nous avons parfois été frustrés de ne pas pouvoir aller boire des cocktails au Standard, mais en toute honnêteté, on n’était pas des foudres de guerre non plus.

Enfin, l’endroit où l’on est logé influe généralement sur les itinéraires. New-York est une ville immense et remonter vingt rues par exemple peut prendre une bonne demi-heure. Le métro est assez bien foutu une fois qu’on en comprend le fonctionnement (ok, on a toujours pas vraiment capté la subtilité des « locals » et des « express ») mais coûte cher, le taxi à cinq peut être assez intéressant du coup mais la circulation est dense (et j’ai fabriqué des vomisseurs, on l’aura compris). Bref, forcément, on a tendance à explorer plus volontiers son quartier. Comme on habitait dans le bas Harlem, on a moins vu le lower east side, que nous connaissions déjà en plus, mais ce qui est cool à New-York c’est que la moindre rue a son intérêt. En une semaine, il est illusoire de vouloir « tout » faire même si pour une fois, nous les flemmards capables de rester des heures en terrasse d’un café à bouquiner alors qu’on est au bout du monde, nous avons tout de même bien dépoté, les enfants en effet avaient vraiment envie de louper le moins de choses possibles.

Allez, c’est parti.

Edit: voici les deux itinéraires que m’ont gracieusement donné Jenny, une lectrice : Topo-New-York et P. (écrit en réalité par son amie Sophie): NEW YORK Itinéraire

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Oléron, mes impressions

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Donc je suis plus ou moins censée avoir repris le boulot. La.grosse.blague. Essayez de reprendre le boulot avec trois enfants à demeure, plus un chaton. Lequel a vomi. Ce qui nous a tenus en haleine toute la journée. Est-ce que c’était grave, est-ce qu’il fallait appeler sos vétérinaires, et là quand même, il dort beaucoup, non, sur internet ils disent que s’il est hagard, c’est une urgence, je le trouve hag… noooon, pas le ficus, ok il n’est pas hagard, mais quand même, il a vomi et il parait que ça se déshydrate en un rien de temps à cet âge là, est-ce qu’il a bu, dis, Jiji, tu as soif, pourquoi il ne boit pas ce con, oh là là, il dort encore, tu crois qu’on le réveille, en même temps, c’est comme les bébés, faut pas les réveiller, ça casse leur rythme, en plus s’il est malade, il a besoin de se reposer, attends, Rose, bien sûr qu’on va aller acheter des fournitures, mais là tu comprends, on a un PROBLÈME.

Bref, le chaton a vomi et moi du coup j’ai rien foutu de mon lundi.

Quelque chose me dit que ma productivité va en prendre un coup. Toujours est-il que je vous avais promis une sorte de débrief sur Oléron et qu’à force ça va être daté. Non qu’on aie écumé les endroits branchés de l’île, hein, mais mes bons plans charentais en novembre, je sens que ça va vous faire une belle jambe. Je vais vous faire une sorte de Up and Down, ça ira plus vite, d’autant qu’au final, vous allez le constater on a pas non plus beaucoup bougé, par conséquent mon city guide ne va pas vous mener bien loin. En lire plus »

Ma première fois avec du caviar (de Neuvic)

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La semaine dernière, mes acolytes de la blogosphère et moi même nous sommes donc rendus à Neuvic, petite bourgade bien charmante de Dordogne. Nous avions été invitées par Laurent Deverlanges, fondateur du Caviar de Neuvic. Autant vous dire que pendant 24h, j’ai revêtu mon costume de Candide. Premièrement, je n’avais jamais mangé de caviar de ma vie, à part trois oeufs une fois sur une noix de Saint Jacques. Deuxièmement, j’ignorais totalement qu’il existait du caviar français. Troisièmement… non troisièmement rien, c’est juste que je suis adepte du rythme ternaire.

Plus sérieusement, je faisais un peu partie de ces personnes convaincues que le caviar on en fait tout un plat alors que franchement, un bon petit toast d’oeufs de lompe (lump ?) et on n’en parle plus. Verdict après m’être un poil lâchée au moment de la dégustation: les oeufs de lump (lompe ?) ressemblent à peu près autant au caviar que moi à Catherine Deneuve (et encore, il parait que…) (de dos). En lire plus »