Mois : avril 2011

Le diable danse à Bleeding Heart Square (avec du mariage princier inside)

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En l'honneur d'un petit couple de jeunes gens très simples ayant décidé de s'unir dans la plus grande discretion à Londres aujourd'hui, un conseil lecture très… british.

Je l'ai assez écrit ici, il y a des bouquins sur lesquels je me rue comme Posh sur des Louboutins. Au premier rang de mes tocades: tout ce qui se passe à New-York et qui si possible implique une bande de socialites cyniques et dépravés mais cherchant malgré tout l'amour. Tout roman se déroulant dans une grande université américaine et mettant en scène des professeurs dépressifs peut également attirer mon regard. Juste après viennent les polars anglais, époque victorienne appréciée mais du moment où il est question des bas-fonds de Londres versus quartiers huppés, je prends aussi.

C'est le cas de ce délicieux policier d'Andrew Taylor, "Le Diable danse à Bleeding Heart Square". Il y est question d'une vieille fille un peu crédule qui se serait peut-être fait zigouiller par un sale type très louche l'ayant séduite pour son argent, d'une jeune aristocrate fuyant son mari apprenti nazi aux penchants tabasseurs et d'un journaliste débutant revenu des Indes et se remettant difficilement d'une rupture de fiançailles. Tout se passe à Bleeding Heart Square, dans un immeuble où se croisent des locataires qui à priori n'ont rien à voir les uns avec les autres mais qui bien sûr vont se découvrir moultes intérêts communs.

Je ne vous en dis pas plus, pas question de vous dévoiler la fin, même si très honnêtement, bien que parfaitement ficelée, l'intrigue n'est finalement pas ce qui compte le plus. Ce qui est passionnant, c'est l'atmosphère très particulière de l'avant seconde guerre mondiale avec la montée du parti fasciste anglais, la peur panique des anciens combattants de 14 – 18 que "ça" recommence, le début de l'émancipation des femmes, aussi. Surtout, d'ailleurs. L'héroïne s'émancipe au fil des pages et on a envie de la prendre par la main pour l'accompagner dans son cheminement.

Voilà, ce n'est pas du Dickens non plus, mais je l'ai dévoré sur ma chaise longue au soleil lors de mes vacances qui me semblent remonter à plus d'un siècle.

Bon mariage princier à ceux qui s'en soucient. Personnellement je m'en contrecarre, même si je n'exclue pas de jeter un oeil à la robe de Katie. Il faut dire que ça me rappelle l'union de Lady Di avec ce cornichon de Charles. J'étais, je m'en souviens, au châlet, justement. Et pour la première fois de notre vie, ma mère avait consenti à acheter Paris-Match pour qu'on puisse admirer les jeunes époux. Quel sentiment transgressif j'avais éprouvé en ouvrant les pages de ce que ma mère considérait – et considère encore – comme un achat honteux…

Edit: La photo date d'il y a un an et demi, c'était lors d'un mémorable week-end à Londres avec le churros, Zaz et son roi des Nachos (ouais on est assez branchés mexican food). Je donnerais cher pour me refaire un séjour london with friends. Sans gastro par contre si c'était possible…

Affreux, sales et méchants ?

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L'anniversaire de tes enfants, c'est la double peine. A savoir que tu te traines la misère toute la journée, confrontée que tu es à la réalité du temps qui passe (putain, onze ans) mais qu'en sus, il est impossible d'échapper à la corvée de l'année: la fête avec les copains.

Je rectifie: quand tu as eu la bonne idée de pondre des jumeaux, tu prends carrément perpète. Je reviendrai sur les immondes tractations de mon fils plus élaborées chaque année pour m'arracher la permission d'inviter non pas les CINQ amis réglementaires mais six, puis sept, puis dix. Là n'est pas le sujet.

Le sujet c'est qu'hier, tout à notre joie de cet anniversaire simple mais chic (bagels et gâteaux achetés à l'arrache à la boulange) (wild attitude) (je rêve depuis deux semaines de caser "wild" dans un billet, ne cherchez pas), nous avons devisé gaiement sur ces futures agapes.

Qui prendront cette année la forme d'une boum. (deux tranxènes avec ma margharita, merci).

Tout se passait bien quand ma fille s'est écriée subitement qu'il était urgent de commencer à ranger l'appartement.

"Pas question que mes amis voient à quoi ressemble ma maison, j'ai trop honte".

Je préparais une réplique bien sentie sur fond de petits enfants qui n'ont même pas un toît au dessus de la tête et parfois ni papa ni maman voire (je te jure ma chérie ça existe) pas d'Ipod touch (je sais que ça n'a pas de rapport avec le désordre supposé de ma demeure mais ne jamais perdre une occasion de rappeler à ta progéniture qu'elle est privilégiée et que tu peux arbitrairement décider de sucrer leur Ipod touch), quand son frère a volé à mon secours:

– Non mais attends, t'inquiète, c'est bon, de toutes façons, nos copains, ils ne seront pas surpris, ils savent très bien comment on est…

On peut appeler ça de l'évitement mais j'ai préféré ne pas l'encourager à préciser ce qu'il entendait exactement par "comment on est". Ce qui m'inquiète le plus à vrai dire c'est l'air absolument sincère qu'il affichait, convaincu d'avoir prononcé les mots qui consolent, quoi. Non seulement mon fils s'apprête à vivre dans une porcherie sans que ça lui pose le moindre problème mais il aura très certainement d'énormes soucis conjugaux s'il persiste dans cette technique de réconfort.

Depuis, je suis au taquet et range tout ce qui me passe sous la main.

(grain de sel du churros: "Tu ne ranges, pas tu déplaces tes tas")

Ça se précise, cette histoire du pain blanc qu'on aurait déjà pas mal boulotté.

J’aime #1

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J'aime regarder les champs de colza depuis la fenêtre du TGV, surtout quand le ciel est un peu sombre. C'est comme si le soleil avait décidé de s'étendre le long des routes en attendant l'orage.

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J'aime mon sac de l'Atelier Catherine Membré, avant-goût de l'été avec son liberty et son tissu soyeux. J'aime les nouveaux imprimés de sa collection 2011.

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J'aime les mots de ma Rose tous déformés et cabossés qui sortent de son adorable bouche.

J'aime ses "taime maman" à tout bout de champ.

J'aime le disque d'Alex Beaupain, dans lequel il reprend un titre des Chansons d'amour, avec Camelia Jordana.

J'aime le Panthéon vu du presque ciel.

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J'aime les romans de Laura Kashischke

J'aime le tiramisu et la ratatouille.

J'aime les oeufs milka avec du riz soufflé dedans et aussi les gavottes.

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J'aime mon slim vert, j'aime surtout les yeux du churros quand je porte mon slim vert.

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J'aime moyennement que toutes mes lampes Ikéa soient en train de rendre l'âme. Peut-être ont-elles pris peur devant le tas de linge à repasser ?

J'aime le lilas mais je n'aime pas que ce soit déjà fini, le lilas.

J'aime l'application qui me permet de prendre la température de mon mac. Je n'aime pas quand mon mac a de la fièvre.

J'aime Gwyneth Paltrow dans Glee, pourtant je n'aimais pas Gwygwy, avant.

J'aime Cumba, le bébé singe de la ménagerie du jardin des plantes. Rejettée par sa mère à la naissance, elle pèse à trois mois près de 800 grammes et triture son doudou, un bout de tissu vert, comme le ferait n'importe quel nourrisson. Je pourrais rester des heures à la regarder, cette minuscule petite bête dont le visage misérable incarne la solitude et l'abandon dans ce qu'ils ont de plus tragique.

J'aime que ma Rose soit tombée en amour de Cumba. "Elle est criste, a pu sa maman".

J'aime le thé de la mosquée.

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J'aime les lundis fériés.

J'aime les déjeuners sur le balcon avec Zaz. Même que depuis quatre mois, on a beau être deux apparemment, en réalité on est trois quand on déjeune. Et j'aime bien l'idée que sa crevette assexuée ou presque s'habitue à ma voix.

J'aime la possibilité d'une fête.

J'aime que parfois les cloches apportent des oeufs de toutes sortes et j'aime à penser que c'est plus qu'un bon présage

Je n'aime pas spécialement les billets "j'aime" mais aujourd'hui mes grands ont onze ans et si je n'aime pas ça, de les voir grandir, eux, je les aime.

Parfois, Psycho, c’est chaud

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Dans le Psychologies magazine du mois de mai, je signe un long papier sur les hommes et la sexualité. Je vous laisse le découvrir si vous en avez l'envie et je ne m'étendrai pas sur le sujet (hin hin hin), histoire de ne pas déflorer l'article (hin hin hin bis).

Juste, je ne suis pas bégueule, hein. Mais c'était une grande première pour moi de conduire des interviews – téléphoniques et c'est heureux – en utilisant à plusieurs reprises les mots masturbation, verge, vulve ou encore cunilingus.

Je ne sais pas ce qui était le plus embarrassant. Poser les questions ou accueillir stoïquement les réponses des sexologues, qui, c'est le moins qu'on puisse dire, ne prennent pas de gants.

"Ce qui est navrant, voyez-vous, c'est que les hommes ne regardent pas assez la vulve de leurs compagnes. Ils y mettent le nez, la bouche, mais les yeux, pas assez. Du coup, ils ont du mal à la décrire, bien évidemment." "Mais jeune fille, nous avons souvent peur que vous nous dévoriez ! Quel homme n'a pas craint un jour pendant une pipe que sa femme y mette les dents ?". "Mais évidemment que la branlette est un anxiolytique ! Il serait d'ailleurs bien temps qu'on reconnaisse les vertus de la masturbation !"…

J'ai beaucoup appris.

J'ai particulièrement adoré cette conclusion, quelque peu adoucie dans le papier mais que je ne résiste pas à vous livrer dans le texte, de Bernard Elie Torgemen, psychanalyste de renom: "Les hommes doivent apprendre à ouvrir leur coeur. Et pour bien ouvrir son coeur, il faut savoir bien se servir de sa bite".

"Et vous écrivez bite, mademoiselle, ça ne me pose aucun problème".

A moi non plus, Bernard Elie, à moi non plus.

Voilà, la vie est facétieuse. Il y a quelques mois encore, je questionnais moultes présidents d'universités sur les implications de l'autonomie dans la gestion de leur établissement, ou me passionnais pour la recomposition du paysage universitaire parisien. Sujet qui continue d'ailleurs de m'intéresser. Mais d'un peu plus loin je dois bien l'avouer.

Non parce que la façon dont les hommes perçoivent notre anatomie la plus intime, c'est sacrément important aussi, non ? Et le fait est mesdames, qu'ils en sont dingues, de notre petite fleur. Mais alors crazy de chez crazy. Même qu'ils trouvent quasi unanimement qu'en plus d'être belle, elle est délicieuse. Au goût, je veux dire. Et pour beaucoup, plus ça sent, mieux c'est. Allez, ladies, on jette les gels douche intimes et on se fait bouffer la chatte en toute sérénité.

Edit: J'était tout de même assez soulagée d'avoir terminé cet article. Non parce que le churros, je ne le tenais plus. Trois fois par jour, il arrivait avec son air lubrique et me posait la même question: "C'est quand que tu m'interviewe ?". Il était même prêt à me laisser parler dans le micro. Hin hin hin (ter).

Edit2: Un grand merci à Gaëlle Marie (Zone Zero Gêne) et à un jeune homme qui se reconnaitra, qui m'ont accordé du temps pour ce papier et qui au final n'apparaissent pas dedans pour des raisons qui ne m'appartiennent pas (manque de place). Ce fut un vrai plaisir que de parler avec vous.

Je vous laisse avec quelques animaux bien montés de la ménagerie du jardin des plantes. C'était ça ou des photos de cul et comment dire…

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PS: Tous mes articles pour Psycho mag sont mis en ligne sur le site deux semaines environ après la sortie en kiosque. Ma page "auteur" est accessible ici

Boulevard des Capucines

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Il suffit d'un car rouge qui passe devant l'opéra pour que Paris prenne des airs de jeune fille anglaise. Joyeuses Pâques à tous, je ne sais pas vous mais moi je prends un plaisir fou à jouer les touristes dans ma ville en profitant du soleil qui chauffe juste ce qu'il faut.

Boulevard des Capucines, j'aime l'Olympia, les boutiques de filles, l'Opéra et la place du théâtre Edouard VII. Un autoportrait s'est caché dans ces clichés et il est color block, en plus…

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Un long week-end

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Une mère et un fils qui vivent seuls sur la côte est des Etats-Unis, reclus depuis que le père est parti fonder une autre famille, avec une femme plus stable, moins inadaptée. Un long week-end du Labor day qui s'annonce sous une chaleur étouffante. Et puis l'apparition d'un repris de justice qui vient de s'échapper, vient chambouler ce huis-clos.

Franck, condamné pour un double meurtre, prend en otage Adèle et Henry chez eux. Mais contre toute attente, il est celui qui vient libérer ce drôle de couple de leur enfermement. Franck aime Adèle, Adèle reprend vie sous les attentions de Franck. Et pendant ce temps, Henri, 13 ans ne pense qu'à ça.

A ça ?

Au sexe. Celui auquel Adèle et Franck succombent dès la seconde nuit de cette fausse captivité. Le sexe des filles, surtout, qui semblent totalement inaccessibles à cet enfant pas comme les autres.

Il ne se passe presque rien durant ce long week-end et pourtant la tension est palpable. Tension érotique et sentimentale, imminence d'un dénouement dont on se doute qu'il ne peut pas être heureux. Tout est écrit avec une délicatesse et une subtilité qui décourageraient n'importe quel aspirant écrivain.

Ce petit livre est signé Joyce Maynard. Elle fut, alors qu'elle était à peine sortie de l'adolescence, la muse et presque la captive de JD Salinger. Certains ont voulu voir dans ce roman une métaphore de ce qu'elle vécut avec l'écrivain. Je ne sais pas si c'est la réalité, pour moi il s'agit surtout d'une allégorie de l'adolescence, de l'amour qui peut naitre quand on pense qu'il n'y a plus d'espoir. Une critique de la société américaine aussi, de l'individualisme des banlieues et du conformisme qui tue.

Voilà, je ne suis pas sûre de l'avoir bien vendu, mais j'ai vraiment adoré ce long week-end. Et comme on est à la veille de trois jours off, je me dis que c'est tout indiqué, non ?

Edit: La photo a été prise hier, à deux pas du panthéon. Je n'avais jamais vu cet immeuble qui abrite une cour luxuriante et dont l'une des fenêtres est prénommée "AMOUR". J'ai trouvé que ça collait bien à l'histoire…

 

Le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants

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Aujourd'hui, si vous voulez me lire, allez sur Mon Bazar vert, c'est le jour de ma chronique mensuelle.

A part ça, en revenant du ski, de passage chez mes parents, je me suis amusée à photographier avec mon Iphone quelques vieilles photos de moi à l'âge de Rose. C'est la Violette qui m'en avait donné l'idée, en effet lorsqu'elle a lancé son appel aux photos vintages, je n'ai pas pu lui en envoyer, faute de matière première.

Bref, j'ai immortalisé quelques clichés vieillis qui me plaisaient. Et en triant mes photos de vacances, j'ai découvert, troublée, que beaucoup d'entre elles renvoyaient à celles d'hier, voir d'avant-hier. Ok, avant avant hier.

Je trouve ça très émouvant et en même temps totalement flippant, de me voir dans ce babygro color bloque exactement au même endroit que Rose avec son mini BN, ou sur ce canapé improvisé en plein champ avec ma mamie, reproduisant les mêmes gestes que ma fille 40 ans plus tard avec elle ou bien encore m'essayant pour la première fois au ski (avec un style qui m'appartient, merci) aidée par mes parents, les mêmes qui se sont à nouveau cassé le dos avec mon helmut la semaine dernière.

La vie est un éternel recommencement et je crois que j'aime cette idée. Et en même temps, ce temps qui passe me terrifie.

Edit: Par contre j'avais déjà des problèmes de frange. Mais j'étais blonde. Je veux dire, sans l'aide de Michel.

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Reine des Quiches et des Oeufs à l’anglaise…

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Billet sponsorisé

Alors figurez-vous que Herta a senti qu'il se passait un truc sur ce blog. Un truc super before de la tendance. En gros, que j'étais la parfaite ambassadrice des lardons et de la pâte feuilletée.

Vous connaissez mes réticences quand il s'agit de faire du billet sponsorisé. Surtout si c'est pour vendre quelque chose auquel je ne crois pas. Là bien sûr, je ne vais pas prétendre que le bacon, c'est glam. Mais en l'occurence, je dois être la plus grande consommatrice de lardons de France et de navarre.

Petits pois ?

Lardons.

Pâtes ?

Lardons.

Salade ? Lardons.

Riz ? Lardons.

C'est simple, si je pouvais je t'en collerais dans la salade de fruits.

Il faut dire que ça fait tout passer, les lardons. Les enfants, tu leur fais bouffer des brocolis en chantant, avec les lardons.

Et le bacon ? Avec les oeufs et les baked beans, c'est le déjeuner préféré du churros.

Quant à la quiche, c'est mon plat SOS, quand il n'y a plus rien dans le frigo (= deux soirs par semaine) (le reste du temps on achète à emporter chez le thai).

Et en plus, les enfants connaissent la recette et pourraient la faire les yeux fermés.

  
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Comme je sens que vous êtes intéressés, la voici:

– Une pate feuilletée Herta
– Des lardons (what else ?)
– Un pot de crème, allégée ou pas, tout dépend si on aime la quiche dense (dans ce cas, pas d'allégé)
– Du gruyère rapé.
– 3 oeufs

Vous faites rissoler les lardons, pendant ce temps vous battez les oeufs, vous y collez la crème et le gruyère, puis les lardons grillés. On jette le tout dans la pâte préalablement déroulée et on enfourne une demi-heure – 3/4d'h à four chaud.

Total de l'opération: une heure à tout casser. C'est simple, la semaine dernière, j'ai commencé à 19h12 et à 20h00 on se régalait.

Quand à mes oeufs spécial churros, un jeu d'enfant aussi

– Du bacon Herta
– Des oeufs
– Des baked beans
– Du ketchup

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On fait griller le bacon et une fois qu'il est tout croustillant, on fait cuire les oeufs au plat. On sert avec les beans chauds et plein de ketchup. Et on se dit que my tailor is rich, mais moins que nous…

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Pour en savoir plus, rendez vous sur le site d'Herta

Let’s talk about money

Ongles
Il y a quelques jours, donc, il y a eu cet article dans Le Monde, qui s'appelait "La révolte des blogueurs". J'ai eu l'extrême honneur d'y être citée et je dois avouer que ça m'a remplie d'une fierté inavouable. Le Monde, quoi. Au delà de ça, le sujet du papier était alléchant. En gros, la question posée était la suivante: "Les blogueurs ont-ils raison de vouloir être payés ?".

Petit problème, j'ai eu la sensation en le lisant qu'il y avait confusion. Entre les blogueurs et les contributeurs sur le net. Tout est parti en effet de la bronca des contributeurs du site "The Huftington Post", sorte de Rue 89 à l'américaine, qui repose essentiellement sur les chroniques de people du net, certains étant des blogueurs, d'autres non. Des contributeurs non payés, le site leur apportant une notoriété censée leur suffir.

C'est peu ou prou la même position défendue chez Rue 89, qui rémunère ses journalistes mais pas ses contributeurs.

On est donc un peu loin du marronier de la blogosphère concernant les revenus des blogueurs, ces salopards qui se rincent à grands coups de billets sponsorisés. Ce qui ne signifie pas que l'article soit dénué d'intérêt.

J'avoue être partagée, concernant justement ces contributeurs qui estiment devoir être payés. Pourquoi ? Parce qu'en tant que journaliste, je suis évidemment menacée par cette illusion selon laquelle n'importe quel citoyen peut faire mon métier et revendiquer un salaire en retour. Je suis menacée professionnellement, mais également personnellement. Parce que je sais que bien que souvent galvaudée, la compétence du journaliste existe. Que lorsque j'écris un article, je croise mes sources, je passe du temps à prendre des notes, je m'astreins à respecter des règles éthiques, je garde mon jugement pour moi, etc. Nombre de reporters amateurs ne s'embarrassent pas de toutes ces contraintes. Ça donne à l'arrivée des informations moyennement fiables, sans recul, sans filtre journalistique.

Du coup, je ne peux que m'élever contre ce courant qui vise à faire de chacun de nous des producteurs d'information.

Ceci étant dit, en tant que blogueuse, je sais aussi que rien ne m'agace plus que les sollicitations des sites participatifs, m'invitant à pondre un ou deux billets pour eux gratuitement, en échange de cette sacro-sainte notoriété.

Devinez-quoi les gars: la notoriété ne paye pas le loyer. Ni même une baguette de pain. J'ai bien tenté récemment de négocier mon croissant avec ma boulangère en lui expliquant que j'avais un putain de nombre de pages vues, elle m'a regardée aussi perplexe qu'une poule à qui on aurait donné un couteau.

Bref, je ne suis pas très favorable à ce que les sites participatifs élèvent n'importe qui au rang de journaliste mais je suis également opposée à la manière dont ces sites utilisent les blogueurs et contributeurs, se servant de leur plume pour faire du clic sans les rétribuer.

La solution ? Je ne la connais pas. Je pense qu'avant tout, il faut absolument clarifier le statut des informations mises en ligne, préciser si l'auteur fait part d'une opinion personnelle, qui vaut ce qu'elle vaut parce que le simple fait qu'il l'énonce lui confère un intérêt, ou s'il a réalisé une enquête rigoureuse au préalable et que les faits sont avérés.

Ensuite, lorsqu'une personne, journaliste ou non, de par sa notoriété, donc, permet à un site participatif d'enregistrer des visites, ça me semble normal également qu'on le rémunère.

Oui, absolument, je prends vachement position.

Et en ce qui concerne les blogueurs et le blé qu'ils ramassent ? ("non parce que c'est ça, quoi, qu'on veut savoir, putain")

Vaste sujet également, sur lequel j'avais pas mal bavassé avec le journaliste, étant incapable personnellement de tenir ma langue. Surtout, je trouve toujours étonnant la manière dont on ne parvient pas en France à parler d'argent. Donc je veux bien dévoiler ce que ce blog me rapporte. Sachant que ce qui est valable pour moi ne le sera pas pour un ou une autre.

En gros, ce serait mentir que de prétendre que "PDR" me fait vivre. Ce le serait tout autant que de jurer que je ne gagne rien avec. Disons que ce fut jusqu'à ce que je démissionne une cerise sur le gâteau. Et qu'aujourd'hui, c'est une part du gâteau, lequel étant devenu plutôt un biscuit (je vous confirme que la pige ne garantit pas un revenu mirobolant) ("oh, l'autre, elle va arrêter de nous faire chialer ?").

Combien, donc ? ("mais elle va la cracher sa valda ?")

Ça dépend, ça dépasse. La pub, que vous voyez parfois s'afficher à droite, ce qu'on appelle le display, peut être assez lucrative, lorsqu'il y en a beaucoup et qu'on comptabilise pas mal de pages vues. Le problème, c'est que certains mois, c'est le désert de Gobi et d'autres c'est l'affluence. Comme ces derniers jours, par exemple, où c'est la fête du string au pays des pavés. Donc donner une moyenne mensuelle ne me semble pas très pertinent. En gros, au mois de janvier, j'ai du gagner 50 euros. Mais en février, c'était plutôt 600. Et les très bons mois, rares (un ou deux dans l'année je pense), cela peut monter jusqu'à 1500 (là c'est champagne). Ramené sur douze mois, ça ne fait pas un salaire, donc, mais ça n'est pas négligeable non plus.

L'autre moyen de gagner des sous, c'est le billet sponsorisé. J'en fais peu, par goût et aussi parce que mon blog n'est pas assez lisse pour intéresser les annonceurs. Ce qui ma foi ne me dérange pas plus que ça, au moins je n'ai pas très souvent de cas de conscience. Mes principes ont les limites de mon découvert, je dois bien le dire. (je veux dire par là qu'il est parfois difficile de refuser. En revanche, je n'ai jamais pu me résoudre à changer le contenu de ce blog pour qu'il "colle" aux attentes des annonceurs. Autrement dit, je continue à parler de ce que je veux, sans jamais penser à ce que ça peut avoir comme conséquences sur ma "côte" auprès des marques)

Combien pour un billet sponsorisé ? Ma transparence s'arrête là ("ben voyons, j'en étais sûr"), parce que j'ai une obligation de confidentialité vis à vis de ma régie, cette dernière fixant le tarif pour chaque blogueuse en fonction de tout un nombre de paramètres. Mais c'est bien payé. Et assez écoeurant pour la pigiste que je suis: c'est à peu près équivalent à ce qu'un long papier dans la presse magazine rapporte, avec croyez moi bien plus de boulot à la clé et d'huile de coude au moment de l'écriture.

Bref, voilà, après il peut y avoir des à côtés, des collaborations comme celle avec Mon Bazar Vert ou d'autres sites (je vous en parlerai le temps venu), rémunérées elles aussi, mais plutôt comme des piges.

Je précise que tous ces revenus du blog sont déclarés au titre du statut bien batard d'autoentrepreneur et qu'il faut donc déduire 20% de la somme touchée. Somme qui n'ouvre droit à aucune cotisation chômage.

La conclusion ? Un blog peut rapporter de l'argent. En vivre est peut-être possible mais 1) ce n'est pas mon intention 2) c'est à mon avis très difficile 3) de toutes façons précaire.

J'espère que ce long billet sentencieux ne vous a pas gonflés et qu'il ne déchainera pas les passions. Je l'ai écrit parce qu'on m'interroge fréquemment par mail sur le sujet et que je lis ça et là n'importe quoi. Je peux comprendre que certains estiment que faire du profit grâce à son blog est antinomique avec l'acte même de bloguer. Ce n'est pas mon avis, tout est une question de limites qu'on s'impose.

Dernière chose. Les blogs ont ceci de merveilleux qu'ils sont libres d'accès. Je ne dis pas "gratuits", parce que quelque part, la pub, on la paie tous un peu, elle fait partie du prix des biens qu'on achète. Mais il n'empêche que venir me lire ou tout autre site est un acte volontaire qui ne vous engage pas financièrement. Par conséquent, si la présence de temps à autre de pavés publicitaires envahissants ou de billets sponsorisés vous file de l'urticaire, il y a une solution toute simple. Cliquer sur un des liens de ma blogroll, par exemple.

Et je le dis sans animosité, sans arrogance. Parce que moi même, lorsque je trouve qu'un blog devient trop commercial, je passe mon chemin. Mais le fait est que demain, vous allez bouffer du sponso. C'est un concours de circonstances, je ne savais pas du tout quand j'allais le publier et alors que je mettais un point final à ce billet titanesque, on vient de me donner le feu vert. Quand je dis "manger", d'ailleurs, c'est au sens propre comme au figuré. Moi je dis, à bon entendeur…

Edit: Le vernis c'est l'OPI "Yoga-Ta get this blues". Je le signale parce qu'on me le demande souvent quand je mets une photo avec du vernis. Pourquoi cette photo ? Parce qu'elle est chouette, non ? Et puis ça fait riche, le vernis. Même si ça n'est que… du vernis.

Edit 2: Par contre j'ai de la couperose sur l'index, non ?

Edit 3: Rien à voir mais ce soir, sur la péniche Anako dans le 19ème, est organisée une soirée de soutien au Japon. Pour 10 euros l'entrée, vous assisterez à un spectacle avec jongleurs, musiciens, comédiens, etc. Moi je dis, combiner bonne action et chouette moment, c'est toujours profitable. Pour plus d'infos, allez sur le site de la péniche.

La belle vie

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Rentrée hier soir tard, je suis à la fois heureuse d'avoir retrouvé mon chez soi (= mon wifi – c'est pitié de l'écrire mais ce serait mentir que de prétendre que ça ne m'a pas manqué) – et triste comme les pierres de ne plus être là bas, dans ce châlet qui ne m'appartient pas mais auquel j'appartiens un peu, conséquence de toutes ces années à y traîner mes guêtres au mois d'avril, quand la neige est soupe mais les pistes sont vides, quand en haut du téléphérique on est encore en hiver mais que l'été commence à embaumer les remontées et que les crocus percent ça et là, entre deux névés.

Je n'ai évidemment rien fait de ce que je m'étais juré d'entamer (mon roman, entre autres) (si j'avais écrit autant de romans que j'en avais eu l'intention à chaque veille de vacances, Danielle Steel et moi partagerions un bungalow au Château Marmont) mais en revanche je ne suis pas peu fière d'avoir bien avancé dans le visionnage des Brothers and Sisters, sorte de ressucée de Dallas à la mode californienne. De ce côté là on peut dire que j'ai été sacrément efficace.

Lu aussi, pas mal, je vous en dirai deux trois mots dans les jours à venir (note pour plus tard, ne pas griller toutes ses cartouches en un billet) et surtout, mis mon cerveau en pause, profité d'êtres chers presque perdus de vue depuis trois ans pour cause de saloperie de virus à la con, marché (si si si), consommé (peu), mangé (beaucoup), bu (énormément mais uniquement du vin d'orange home made, thanks again Chantal), rêvassé, réfléchi, aussi, sur ce qui me meut et m'émeut.

En fin de compte, je reviens sans certitude aucune si ce n'est celle d'aimer sans retenue toutes les belles âmes cotoyées ces jours derniers. Et c'est peut-être ça, qui me meut. Et m'émeut.

Voilà, pas grand chose de plus en ce jour de rentrée un peu particulière puisqu'elle se fait sans enfants – allez-y, jettez moi vos pierres – et sans reprise du métro – ça ira, là non ?

Ah, si, ça me fait quand même un peu mal de n'avoir aucun collègue à qui montrer mon bronzage. A quoi ça sert, du coup ? Je veux dire, à part pour mon cancer de dans dix ans ?

Je vous laisse avec la suite de mes photos Iphone, j'ai bien aimé vous envoyer mes cartes postales, en voici d'autres, prises au fil de cette semaine. Je reviens très vite avec du sexe et de la mode. Ou pas.

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(je suis d'accord qu'on est en pleine crise capillaire)

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Les dernières photos ont été prises dans le jardin de mes parents, hier au retour. C'est fou comme en une semaine, le printemps reprend ses droits, à chaque fois on a l'impression d'être partis des mois tant la végétation semble luxuriante quand on revient.