Une onzième chronique initialement programmée avant les vacances, pardonnez moi ce retard, je n’ai pas bien touché terre depuis deux mois et la vérité c’est que ça me faisait aussi un peu mal au coeur de la publier en plein été, à un moment où vous êtes moins nombreux sur ces pages. Marje ayant vu grand pour ce billet, je l’ai scindé en trois, il y aura une première partie aujourd’hui, une seconde samedi et une troisième dimanche !
Allez, c’est parti, en espérant que les liens – en cliquant sur les titres vous arrivez sur la page Amazon du bouquin – aboutissent bien sur les bons livres, j’ai fait tout ça un peu tard hier soir, en ce moment, non contents d’avoir des dizaines de rendez-vous médicaux à honorer – on cumule toutes les spécialités en cette rentrée, du dentiste à l’orthopédiste en passant par l’orthophoniste et l’orthodontiste (je commence à ne plus saquer les mots en iste), on s’est mis en tête de voir si on ne pourrait pas acheter un chez nous qui compterait le bon nombre de chambres. Or à quel moment sommes-nous tous dispos pour visiter ? Le soir, tard. Et bien sûr, ne rêvons pas, à l’extérieur de Paris parce que la bloguerie ça rapporte certes un max mais pas assez pour une maison à la Butte aux cailles… Bref, encore merci à Marje pour ce boulot titanesque et passionnant… Bonne lecture !
Edit: j’ai laissé les références de bouquins « vacances », après tout la Toussaint c’est après demain non ?
Edit 2: vous pouvez aussi télécharger la chronique intégrale en PDF: chron11 ou en version mini-tablette : minitablochronique11
D’une manière générale, pour des livres « de vacances », je vous conseille les coins bleu de cette chronique ici, là et encore là. Vous y trouverez déjà la mer, la plage et donc un avant-goût des vacances ! Si comme moi, les longues heures de voiture avec les enfants vous angoissent un brin, n’hésitez pas à écouter cet excellent album des Ogres de Barback, Pitt’Ocha et la tisane des couleurs. Cet album propose quatorze chansons suivi d’un conte musical. Juliette, Thomas Fersen, Manu Chao Emily Loizeau, les Ogres et les Ogrillons sont à découvrir. Les styles musicaux sont variés et permettent à tous les membres de la famille d’avoir son morceau préféré : GrandGrand et MoyenPetit adorent la Varicelle. MoyenGrand se délecte de Petit Frère. Il aime chanter à tue-tête à NéronPinochet « Mon Trésor, Mon cauchemar, mais ensemble qu’est-ce qu’on se marre ! Je te hais et je t’adore celui qui te touche, il est mort ». Avec ou sans les enfants, en ce moment, j’écoute en boucle Petit, petit blues qui me remonte le moral illico. Le conte musical de plus de trente minutes est une belle histoire à partager en famille.
Lou, GrandeChérie, a participé à l’élaboration de cette chronique. Sur ses conseils et grâce à sa présentation fine et intelligente, j’ai acheté et lu les Orphelines D’Abbey Road et je ne le regrette pas ! Ici …
Pitt’Ocha et la tisane des couleurs – les Ogres de Barback – 2013 – CD 15 € ou livre-CD 25 €
Toujours dans la voiture, j’entends souvent mes enfants se dire « passe moi un bonbek ». J’ai toujours le poil qui se hérisse et les sourcils qui se froncent (je suis une femme capillaire !) lorsqu’ils s’apostrophent si sèchement. Après m’être retournée vingt fois, prête à hurler … J’ai compris qu’ils ne parlaient pas de bonbons. Bonbek est une revue que je leur achète régulièrement. Découverte au Salon du livre de Montreuil en 2011, elle fait souvent partie du pack de survie pour les salles d’attente, les trajets en voiture et tous les temps de repos des vacances. Ces bonbek ressemblent à des mook. Plus de 60 pages, des bandes dessinées, des dessins, des coloriages, des recettes, des jeux de quoi occuper les petites mains pendant des heures. Les illustrations sont originales et offrent aux PetitsProches un éveil artistique et graphique. Ils pourront se défouler sur les chorégraphies présentées, MoyenPetit, bientôt 7 ans, adore reproduire les mouvements devant le miroir même s’il ferme la porte et interdit ses grands frères de rentrer. Je suis la seule à être autorisée à passer la porte. Il sait que je suis bon public et que je ne taris pas d’éloge sur ses qualités de danseur ! Dans chaque numéro, GrandGrand retrouve Sa rubrique La Grande histoire en français et en anglais. J’apprécie cette revue qui propose un ton original, des récits de qualité, des illustrations fortes sans gnangnanrie. Je l’offre souvent lorsque mes enfants sont invités à des goûters d’anniversaire. Je trouve que c’est un cadeau qui permet à tous les enfants de prendre du plaisir : les lecteurs, les créatifs, les ludiques, les bricolos, les fashions ! Même s’il ne souhaite pas proposer de rubrique littérature jeunesse, c’est un mook, un Bonbek à partager.
Bonbek – revue trimestrielle – 11.95 €
Le site de la revue : ici – L’interview de l’éditrice : là
Deux auteurs m’ont particulièrement marqué depuis le début de cette année 2013, Tout d’abord Ilya Green avec les albums Mon Arbre et le Masque puis Emmanuelle Houdart avec le sensatier Dedans, l’Apprentissage amoureux et les Heureux Parents. Je vous conseille sincèrement ces ouvrages qui offrent des moments de lecture intense et enrichissante.
Merci à Catherine qui épluche cette chronique mot à mot avec patience et bienveillance. Merci à Caroline dont le soutien sans faille me permet de partager avec vous tous mes coups de cœur !
0-3 ans
Didier Jeunesse – 2013 – 12.80 €
FILIATION/ADOPTION/ETRE SOI/AMOUR/PROTECTION/CHAT
Un enfant, éclos d’un cocon, nous raconte son histoire et ses aventures pour trouver un refuge accueillant. Il nous présente son arbre qui était là bien avant sa naissance. Sa branche était aussi le refuge d’un jeune chat qui devient son meilleur ami et son compagnon d’aventures. A eux deux, ils se mettent en quête d’un refuge, d’une maison, d’un lieu hospitalier et chaleureux. Malheureusement, le trou de la chouette est trop étroit pour trois, les oiseaux ne veulent pas partager leur nid avec un chat, le terrier des loirs est trop sombre et leurs copains les papillons n’ont pas de maison. Heureusement, l’enfant est courageux et débrouillard. En descendant de son arbre, il trouve une maison parfaite. Une paire de bras qui le rassure, une poitrine qui le réconforte, un cœur qui bat pour lui et un visage bienveillant qui lui sourit ! Cette femme accueille chat et enfant, tous deux lovés contre elle sur un coussin-nid aussi rouge qu’un cœur qui bat. Le récit, construit comme une comptine, fait rimer et sonner les mots. L’harmonie texte/image et la synchronisation permettent aux enfants de vivre l’histoire étonnante de ce jeune enfant. Son cocon ressemble autant à un chou, qu’à une rose mais il n’est aucun des deux, ce cocon est unique. Les illustrations sont merveilleuses. Les couleurs vives sont chatoyantes. Le trait caractéristique d’Ilya Green est un plaisir. Les joues de l’enfant sont à croquer et ses différents essais de maison permettent aux enfants de ressentir l’étroitesse, l’obscurité, le dedans, le dehors … Lorsque l’enfant décide de quitter son arbre-abri, la tourne de page donne l’illusion d’une continuité entre les branches et les bras protecteurs de la femme-refuge. D’ailleurs sa robe arbore les mêmes couleurs que l’arbre, et les feuilles dessinées rappellent la ramure de celui-ci. Si certains y voient une métaphore de la filiation, ma première impression a été celle de l’adoption. Cet enfant est né dans un ailleurs inconnu et mystérieux. Après bien des essais, il trouve enfin une femme qui l’aime et qui le reconnaît comme sien … C’est souvent le grand talent des albums majeurs, nous y lisons tous une histoire différente, nous projetons une part de ce que l’on est et nous construisons notre propre histoire …Ilya Green est mon illustratrice de ce début d’année 2013. Avec Emmanuelle Houdart, elles m’offrent ainsi qu’à mes PetitsProches des heures de lecture enrichissante et savoureuse. Je cherche toutes ses œuvres. Dans la prochaine chronique, j’espère vous présenter Bou et les trois zours et Marre du rose ! Dès 1 an. Critique de Télérama : ici !
Thierry Magnier – 2006 – 19 €
SENSATION/IMAGIER/ABECEDAIRE/IMAGINATION/ANALOGIE
Emmanuelle Houdart est une illustratrice dont je remonte la bibliographie au fil du temps. Dedans est un imagier ou plutôt un « sensatier » c’est-à-dire un imagier des sens ! Chaque double page propose une sensation à découvrir et à ressentir. A gauche, des vignettes illustrées offrent un panorama original d’éléments à découvrir avec en légende une succession de mots qui fonctionnent par analogie. Ces mots, classés par ordre alphabétique, sont beaucoup plus nombreux que les vignettes. L’enfant est alors implicitement invité à retrouver les mots correspondants à l’image représentée au dessus ou dans l’illustration de la page de droite. Cette illustration grand format met en scène un jeune enfant. Cet enfant est, vit et expérimente les sensations visitées avec plaisir et espièglerie. Accompagné de son ami lapin dissimulé dans chaque illustration, ils forment une paire de joyeux compères qui profitent de tous leurs sens. Ils découvrent la douceur, en mouvement, la lumière, les bruits, en désordre, le mouillé !, le dehors, en noir et blanc, la gourmandise, le froid, dedans-dedans et dedans le livre ! A la lecture, cet album est un délice car la ribambelle de mots à lire permet toutes les fantaisies. L’enfant peut observer la grande illustration tout en s’imprégnant de toutes les notions qu’il entend. Il peut aussi s’amuser à retrouver les illustrations de ces mots. Il peut même faire appel à ses souvenirs ou à ses propres sensations pour s’approprier pleinement cet album original et farfelu. L’univers graphique d’Emmanuelle Houdart est caractéristique. Son style est fantasmagorique et complètement extravagant. Ses illustrations nous entraînent dans un monde que j’affectionne sincèrement. J’aime les nombreux détails qui font sourire et qui émeuvent comme les vignettes-images qui parfois entrent en relation ou s’opposent. J’ai adoré voir le pyjama du jeune héros se modifier au fil des pages pour souligner l’importance des sensations chez les tout-petits. L’harmonie des couleurs est travaillée avec finesse et talent. MoyenMoyen et PetitPetit se le volent sans cesse. Je les retrouve souvent à le lire collés l’un à l’autre avec une page chacun sur les genoux. MoyenMoyen est très fier de lire les mots à son frère qui pointe les illustrations correspondantes. Lorsque MoyenMoyen va trop vite, PetitNéron lui décoche alors un coup de coude dans les côtes en hurlant « Attends …. » Vive les fratries douces, compréhensives et affectueuses ….Dès 1 an.
Si vous souhaitez entrer dans un monde onirique : la page facebook d’Emmanuelle Houdart : ici. Deux autres albums dans cette chronique L’Apprentissage amoureuxet les Heureux Parents.
Petit Musée – A.Le Seaux/G.Solotareff – 310 p.
Ecole des Loisirs – 2005 – 15 €
IMAGIER/EVEIL ARTISTIQUE/PEINTURE
Petit musée est un imagier, un abécédaire, un dictionnaire et aussi un musée ! Quelle richesse dans un si petit format ! Chaque double page offre à droite un mot et à gauche l’illustration de ce mot. Vous me direz, que d’engouement pour une organisation de l’objet livre déjà vue et revue … La richesse de cet imagier est le choix des illustrations qui sont des détails des plus grands tableaux de nos musées. Braque, Cézanne, Goya, Magritte, Picasso, Hokusaï, Hopper, Van Gogh sont offerts aux regards des plus petits. Avec des mots de la vie quotidienne comme une assiette, la mer, des prunes, le soleil, les enfants développent leur langage tout en éveillant leur sens artistique. Une fois que l’on voit le soleil de Van Gogh, on ne verra jamais plus le soleil du même œil ! Certains découvriront que des tableaux sont utilisés plusieurs fois dans cet album comme un jeu de piste à suivre …149 mots à dire, à redire et autant de détails de tableaux à admirer quel que soient l’époque, le mouvement ou le continent … Un incontournable ! Ce titre est un des cadeaux de naissance que j’offre souvent. Dès 1 an.
Si vous souhaitez visiter un musée original et participer avec vos enfants à des ateliers d’éveil artistique, je vous conseille le Musée de poche Paris 11ème. Je pense inscrire MoyenPetit à l’un des ateliers lors de notre sortie parisienne. Le site : iciet l’interview de la directrice Pauline Lamy dans l’émission de Véronique Soulé Y’a un éléphant dans le jardin, Aligre FM : là
Qu’y a-t-il dedans ? Rue du Monde – 2012 – 7.50 €
COMPTINE/JEU/MEMORISATION/LANGAGE/DIALOGUE
Ce court album carré et cartonné propose deux comptines. Sens dessus dessous, une comptine à l’endroit, une comptine à l’envers et quelle que soit la préhension, l’enfant peut lire et feuilleter ce livre. J’ai eu un coup de cœur lorsque j’ai découvert cet ouvrage à la librairie. La comptine Qu’y a-t-il dedans ? est la première comptine apprise à l’école par MoyenMoyen. Il me l’avait jouée avec tellement de talent du haut de ses trois ans que j’avais sursauté lors de la chute de l’histoire. Je me souviens exactement de ce moment. Je me souviens de ce soir d’automne sombre et menaçant et je me souviens de son sourire extasié de m’avoir attrapée … C’était il y a des années mais son talent de comédien ne fait que se confirmer (en toute modestie maternelle !). Cette comptine traditionnelle incite l’enfant à mémoriser un dialogue dont la répétition « qu’y a-t-il dedans » provoque un effet de zoom saisissant. « Il passe une voiture. Qu’y a-t-il dedans ? Un panier. Qu’y a-t-il dans le panier ? De la paille. Qu’y a-t-il dans la paille ? …… » A la première lecture, l’enfant est très concentré et reste bouche bée devant la chute et les chatouilles provoquées par celle-ci. Le livre n’est pas fermé qu’il faut recommencer et recommencer jusqu’à épuisement de l’adulte ou de l’enfant. Vous pourrez alors proposer la deuxième comptine. On ferme et on retourne le livre. « Il passe un bateau. Qu’y a-t-il dessus ? Un château. Qu’y a-t-il sur le château ? Un chapeau …… »A chaque tourne de page, l’effet d’élévation fonctionne jusqu’à la chute tonitruante ! Cette comptine joue sur le langage et la sonorité des mots. Dès les premières lectures, les enfants mémorisent les récits. La lecture se fait alors à deux voix et c’est un plaisir de partager ces courtes comptines. Les illustrations aux couleurs vives et tranchées permettent à l’enfant de retrouver le mot juste et la réponse adéquate. PetitPetit aime beaucoup ce court album qui convient parfaitement à ses mains. Il tourne les pages en répétant dans un langage qui n’appartient qu’à lui les mots dont il se souvient. Les doudous sont tous au garde-à-vous car Néron attend des applaudissements à chaque lecture. Dès 1 an.
Lapin bisou – E.Jadoul – 24 p.
Ecole des Loisirs – 2007 – 5.32 €
BISOU/BAISER/AMOUR/RITUEL DU COUCHER/SEPARATION
J’aime beaucoup cet album simple qui reflète pourtant parfaitement le rituel du coucher de MoyenMoyen. Emile Jadoul doit nous observer le soir. Mon fils réclame autant de bisous exotiques que Lapin Câlin. Tout commence au lit, Petit Lapin réclame un bisou secret, puis un bisou main accompagné d’un bisou papillon. En échange Maman Lapin reçoit un bisou esquimau, des bisous poches et même un collier de bisous. L’heure du dernier baiser à sonner mais Petit Lapin a des difficultés à accepter la séparation du coucher. Heureusement comme toutes les mamans, Maman Lapine a le secret du bisou que l’on n’oublie pas de toute la nuit … Cet album est un dictionnaire technique des bisous. Chaque baiser est expliqué par une définition en italique. Les illustrations sont très réussies et le fond noir réhausse les expressions du couple Petit et Maman Lapin. PetitPetit et MoyenMoyen adorent cet album que nous lisons cérémonieusement tous les soirs en ce moment. Chaque page est l’occasion de s’échanger des bisous en améliorant nos techniques respectives. Je reste gardienne des baisers esquimaux et papillon ! Dès 2 ans et peut-être plus tôt si vos Petitsproches aiment les bisous et les câlins !
Je vous conseille aussi A la Folie d’Emile Jadoul. Cet album au format à l’italienne est un épais cartonné. Un chat et un poisson rouge se livrent au jeu du je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément et pour toujours … Pour le jeune chat blanc, les preuves d’amour ne sont pas que des paroles de comptine, il va prouver son attachement sincère à Poisson en le libérant de son bocal. Il ne craint pas de le perdre car leurs liens sont plus forts que les barreaux, les parois et tout se qui emprisonne. Les illustrations sont gaies. Sans décor et en économie de couleur, elles laissent place aux expressions des deux amis et au jeu de la graphie. Un très court album à lire dès que possible !
Casterman – 2009 – 9.50 €
AMITIE/LAPIN/BOISSON/COMPTINE
Dans sa maison, un grand cerf – J. Bauer – 40 p.
Ecole des Loisirs – 2012 – 9.31 €
COMPTINE/AMITIE/SOLIDARITE/CHASSE
Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais je ne peux pas lire le titre de ce livre sans le chantonner. Quatre années de maternelle, des dizaines d’été en centre de loisirs ont creusé en moi des sillons dignes des plus anciens vinyles (Si vous êtes trop jeunes pour être sillonnée ou si vous ne sillonnez plus : clic). A bientôt trente-dix ans, j’arrive à contenir mes mains qui tentent elles aussi de mimer cette chanson à doigts de mon enfance ! J’ai donc un peu hésité avant d’acheter ce livre, l’addiction de la comptine, quoi … L’ouvrage commence comme la traditionnelle chansonnette : en plein hiver, un grand cerf regarde par sa fenêtre un lapin venir à lui et demander asile sous peine de mourir sous les coups de fusil du chasseur. Le cerf accueille le lapin à sa table et ils se serrent la main. Au printemps, notre ami le Cerf aperçoit par sa fenêtre un renard approcher. Il demande au cerf de rentrer car il est pourchassé par le chasseur. Le Grand cerf ouvre sa porte et demande à Renard de serrer la main à Lapin. Aux premiers jours d’été, les trois compères jouent aux cartes. Avec ses nouveaux amis, le Grand Cerf ne s’ennuie plus et ne regarde plus par la fenêtre avec mélancolie. Ils sont alors surpris lorsqu’ils entendent de nouveau frapper à la porte …. Cet album cartonné épais est un délice à lire, à chantonner et à mimer. Cette version est savoureuse par sa réinterprétation riche sur la thématique de la solidarité. Les illustrations sont douces et harmonieuses. Les expressions d’effroi, de joie et de surprise des animaux orchestrent les répétitions de la comptine. La maison du cerf s’agrandit à chaque tourne de page afin d’accueillir les nouveaux habitants. Les couleurs chaudes soulignent le temps qui passe et les saisons qui se suivent …Dès 2 ans.
Au lit tout le monde ! – A.Poussier – 10.65 €
Ecole des loisirs – 2010 – 10.65 €
SOMMEIL/DOUDOU/RITUEL DU COUCHER/AMITIE/SOLIDARITE
Vous vous souvenez de la Farced’Audrey Poussier ! PetitPetit, MoyenPetit et moi-même avions vraiment apprécié cet album. Je leur ai donc offert Au lit tout le monde du même auteur. Nous étions ravis de retrouver nos compagnons de lecture : le trio de chat espiègle, le lapin rose, la poule …Dans cet album, Lapinrose va se coucher, il attend ses amis. Mouton est le premier arrivé mais il précise qu’il ne dort jamais sans son doudou. La poule rieuse prévient qu’elle ne peut pas fermer l’œil si elle ne se blottit pas contre sa bouillotte. Le loup en robe de chambre s’installe avec son en-cas pour la nuit et mini-souris, elle, tapote son coussin rose adoré… Vous l’avez compris tous les protagonistes de cette aventure du sommeil apportent leurs marottes, leurs habitudes et leurs doudous mais aussi leurs caprices et leurs manies. Dix amis s’endorment ensemble rassurés car leurs rituels du coucher sont effectués mais chut, l’un d’entre eux pleure ! « C’est qui qui pleure ? » La fin est un délice de finesse et de poésie. J’étais vraiment émue à la dernière page car je me sentais sincèrement concernée par l’angoisse du pleureur ! Avec légèreté et humour, cet album recèle une vraie réflexion sur les angoisses du coucher. Les thèmes de la solidarité et de l’amitié sont intelligemment présentés. Après avoir refermé cet album, PetitPetit a charabiané qu’il ne pouvait pas dormir sans son frère. MoyenMoyen a rappelé sa vénération pour son doudou-lambeau et l’importance de voir la lumière dans le couloir. Et vous de quoi avez-vous besoin pour dormir ? Dès 2 ans.
Chez un père crocodile – M.Doray – 32 p.
MeMo – 2012 – 12 €
PATERNITE/RELATION PERE-ENFANT/CONSTRUCTION DE SOI/PERSONNALITE
Depuis que j’ai lu cet album, je l’offre souvent en cadeau de naissance ou en cadeau d’anniversaire pour un futur Papa. Cet album est un vade-mecum à destination des enfants. Ils pourront trouver la composition précise et exacte d’un papa ! Un papa se constitue de l’enfant qu’il a été, des voyages qu’il a effectués, des chagrins qu’il a traversés et de beaucoup des tempêtes qu’il a surmontées. Ce guide précieux indique ainsi à l’enfant qu’il a le choix de ressembler à son père ou non. Il peut s’imprégner de ce qui lui convient chez son aîné ou de ce qui le rend fier de son père. Comme me l’a fait remarquer MoyenMoyen, le père est un crocodile alors que le petit est un enfant. Je pense que Malika Doray souligne l’image de la fonction paternelle dans la construction d’un enfant que ce lien soit biologique ou non. Les illustrations douces enrichissent ce bel album. Tout au long de ce livre, on peut suivre le parcours du manteau du père crocodile comme une allégorie. A la première page, l’enfant porte le manteau de son père comme une cape pour jouer au chevalier. Puis le père crocodile revêt son manteau lorsque l’album remonte le cours de sa vie. A la fin de l’album, le Père recouvre son petit avec le manteau pour le tenir au chaud pendant la nuit. A la dernière page, l’enfant se lève et utilise le manteau de son père comme d’un baluchon. Ce manteau symbolique rassemble et protège ce qui fait que l’enfant est lui, un et unique. Il a su se libérer de son père, il ne le porte pas comme un joug sur ses épaules. Il utilise le manteau pour partir, pour se détacher, fort de l’amour que lui porte son père . Beaucoup de douceur et de poésie se dégagent de ce livre. J’ai été sincèrement émue et je pense que ce livre est un ouvrage que mes enfants aimeront lire et relire à différents âges … Dès 2 ans.
Dis-moi l’oiseau … – A.Brière-Haquet/C.Garralon – 24 p.
Thierry Magnier – 2013 – 6.50 €
COMPTINE/CHAT/MANGER
Je l’ai retrouvée … Claire Garralon dont j’aime tant les illustrations. Rappelez-vous Rond rougeet Jamais Seul! Dis-moi l’oiseau est un nouvel album : tout petit, carré et cartonné. Un chat affamé et bien malin essaie de séduire un oiseau afin de le manger. « Dis-moi l’oiseau, pourquoi tu voles si haut ? Et bien, le chat, parce que tu es en bas ! Dis-moi l’oiseau, tu sais que je te trouve très beau … » Vous aurez compris que le chat gris est un matou filou et que ses tentatives pour approcher l’oiseau sont subtiles ! Arrivera t-il à ses fins ? Les répétitions à chaque tourne de page rappellent le rythme des comptines enfantines. Les rimes sonnent et les petits mémorisent rapidement les dialogues. Les illustrations intensifient le texte grâce au travail sur les expressions des deux héros et à l’effet de zoom. PetitPetit aime beaucoup ce court album. Il aime le raconter à ses doudous. Il prend alors un air machiavélique qui me fait penser qu’il est du côté du chat ! Dès 2 ans.
J’aime beaucoup les titres de cette collection proposée par les éditions Thierry Magnier. Nommée Tête de Lard, cela ne s’invente pas !
Regarde bien – T.Hoban – 48 p.
Ecole des Loisirs – 1999 – 14 €
PHOTOGRAPHIE/JEU/LANGAGE/VIE QUOTIDIENNE
Cet album, comme tous les albums de Tana Hoban, est un classique de la littérature jeunesse. Vous trouverez certainement ses livres dans les bacs de vos bibliothèques ou médiathèques municipales. Je tenais à le présenter car il fait partie des ouvrages que je retrouve régulièrement oublié sur le canapé. Il est lu parfois par MoyenMoyen ou bien MoyenGrand et depuis peu PetitPetit le prend aussi dans son lit. Regarde bien est un recueil de photographies. La lecture est rythmée par la tourne de page. La première page noire est trouée et permet d’apercevoir un tout petit détail de la page suivante. L’enfant émet alors des hypothèses. Il doit analyser l’indice : couleurs, texture et apparence. Il doit faire appel à ses souvenirs et trouver le mot juste. A la page suivante, il peut alors découvrir la photographie dans son entier. Le jeune lecteur est très content lorsque son hypothèse est confirmée. A la première lecture, ils sont surtout surpris ! A la page suivante, l’objet, l’animal, le monument est photographié dans son environnement. L’enfant peut alors découvrir de nombreux détails. Sans texte, cet album permet pourtant aux enfants de parler et d’enrichir leur vocabulaire. Le cache-cache des photographies les entraine dans un jeu sans fin. Cet album aiguise le sens de l’observation et participe à une première approche des arts visuels. Je sais que MoyenMoyen le feuillette pour cerner les détails techniques : plan, points de vue, couleurs et lumières. MoyenPetit le consulte pour épater son petit frère car il connaît les réponses par cœur. PetitPetit le prend pour mettre une main devant le trou afin d’empêcher son frère de répondre ! Dès 2 ans.
Exactement le contraire – T.Hoban – 26 p.
Kaléidoscope – 2002 – 12.50 €
PHOTOGRAPHIE/JEU/LANGAGE/CONTRAIRE
J’aime beaucoup aussi cet album. Les pages sont liées deux à deux et proposent en opposition des photographies qui représentent des contraires. Par exemple, la page de gauche, un portail est ouvert, page de droite, le même portail est fermé. Il peut être perçu comme un simple ouvrage pour inciter les enfants à utiliser les mots à bon escient : plein-vide, petit-grand, devant-derrière, pousser-tirer ….En ce qui me concerne ce livre m’invite toujours à la réflexion. Je le trouve très esthétique et infiniment poétique ! Je n’oblige pas mes fils à nommer et à définir chaque photographie. Certains l’ont feuilleté pendant des mois sans prononcer un mot, d’autres sont intarissables, ils remontent les aventures du portail sur trois générations. PetitPetit essaie de trouver une histoire commune qui relirait toutes les photographies : il travaille son imagination …Dès 2 ans.
3-6 ans
Le parapluie jaune – R. Jae-Soo – 30 p.
Mijade – 2008 – 10.45 € (avec CD)/4.94 €
PLUIE/ECOLE/ENFANT/EFFET VISUEL/CD
Plic, ploc … Un matin, on se réveille sous la pluie ! Il faut sortir le parapluie pour se rendre à l’école. Parapluie jaune s’arrête au détour d’une allée pour attendre son ami parapluie bleu. En sautant au dessus des flaques d’eau, ils sont rejoints par leurs camarades parapluie rouge et parapluie vert. En traversant le square déserté, un beau parapluie rose les rejoint … Qu’ils sont nombreux, les parapluies devant l’école en ce matin pluvieux ! Cet album sans texte est un récit visuel de pérégrination. En traversant la ville, les enfants cachés sous leurs parapluies créent une ribambelle multicolore. L’effet de vue en plongée mené tout au long des pages est saisissant. Ce travail d’illustration est vraiment pertinent car l’album est construit sur ce repère spatial en hauteur, tout le parcours des enfants prend alors une dimension iconographique intense : la rue, une fontaine, un train, les immeubles. La ville si grise et terne aux premières pages de l’album s’égaye au fur et à mesure que les enfants abrités sous leurs pépins se rassemblent … Les PetitsProches les plus jeunes compteront les parapluies au fur et à mesure de leurs apparitions. Ils apprécieront de montrer l’étendue de leur connaissance chromatique en citant toutes les couleurs ou peut-être en apprendront-ils de nouvelles ? Cet album est accompagné d’un CD musical (10.45€) qui rappelle la pluie, la course des enfants dans les flaques d’eau, le clapotis des gouttes sur les parapluies, le claquement des semelles de botte dans les caniveaux …La lecture de cet album graphique et l’écoute du CD musical est un vrai délice ! J’ai retrouvé un peu de Petit-Bleu et Petit-Jaune de L.Lionni ! Dès 2 ans.
Les Animaux extraordinaires – U.Fuhr/C.Delafosse – 24 p.
Gallimard Jeunesse – 2012 – 9 €
DECOUVERTE DU MONDE/CURIOSITE/DOCUMENTAIRE
La collection Mes premières Découvertes sont des ouvrages documentaires que mes enfants affectionnent particulièrement. En ce moment, PetitPetit nomme précisément rouge, bleu, vert, jaune grâce au titre la Couleur. Je crois que son attrait soudain s’explique par la présence d’une glace qui change de couleurs au fil des pages. Il voue un amour inconditionnel aux glaces … Ce cône multicolore le met en transe. MoyenMoyen lit consciencieusement celui sur le loup car cet animal effrayant est le thème travaillé en classe. Si nous avons le réflexe d’ouvrir l’Universalis ou le dictionnaire pour commencer une recherche, les enfants, eux, vont facilement vers ces documentaires pertinents et ludiques. Des transparents, des découpes et des jeux de lumière permettent une lecture récréative mais néanmoins enrichissante. Grâce à la tourne de page dans chaque titre, une interactivité s’établit : le hérisson se roule en boule, la tortue sort la tête, un pont-levis se baisse, un Indien et des pionniers échangent un calumet de la paix, un lion se lève, les œufs de tricératops éclosent …Dès 6 ans, les jeunes lecteurs pourront s’approprier seuls les informations car les textes sont courts et utilisent un vocabulaire simple. Les illustrations sont précises et légendées avec soin. Certains titres proposent un effet « Lampe magique » qui permet de visualiser des calques noires et donc de nouvelles illustrations. Ces livres cartonnés à spirales sont résistants et autorisent le feuilletage même aux plus petits. Plus de 85 titres sont disponibles en version papier (clic). Gallimard jeunesse propose aussi maintenant quelques titres en version iphone et ipad clic: la Coccinelle, la Fôret et le dinosaure ! Dès que possible.
Pour les plus Grands, collection les Yeux de la découverte : ici !
Perdu ! A. Brière-Haquet/O.Philipponneau – 15 p.
MeMo – 2011 – 12.20 €
PETIT POUCET/SEPARATION/EPREUVE/CONTE
Sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, mes parents m’ont souvent perdue lorsque j’étais petite. J’étais une brunette muette qui savait se faire oublier … Je ne me souviens pas d’avoir eu peur d’être perdue mais je me souviens très bien du chocolat préparé par les gendarmes pour me réchauffer. J’avais 5 ans. Lorsque j’ai vu ce livre, je me suis tout de suite sentie concernée. Chaque jour de la semaine, un jeune lutin est emmené dans la forêt pour être perdu. Il essaie différentes techniques pour retrouver son chemin mais il est confronté à des imprévus qui rendent son retour long et difficile, les bonbons fondent au soleil, les pièces d’or sont volées par des brigands, les petits pois font n’importe quoi ! Il ne manque pourtant pas de courage et de ténacité. Seulement ce lutin ne connaît pas ses classiques, c’est tout ! Le récit est construit comme une comptine avec des répétitions délicieuses « Quand lundi on m’a emmené pour me perdre dans la forêt, j’ai semé des fraises des bois …Il y en avait déjà des tas ! Pour retrouver mon chemin ça m’a pris jusqu’au lendemain. Quand mardi on m’a emmené pour me perdre dans la forêt … ». On s’amuse beaucoup en lisant cet album car les répétitions créent un rythme entraînant tout en laissant la place à des situations fantasques et comiques. Les PetitsProches s’amuseront à réciter les jours de la semaine. Ils pourront réviser ou apprendre leurs couleurs car chaque journée est associée à une seule et unique couleur. De nombreux clins d’œil aux contes et à la littérature jeunesse sont à découvrir comme les trois Brigands de T.Ungerer, Didi Bonbond’O.Lecaye. Les illustrations d’Olivier Philipponneau sont originales. Elles sont réalisées en gravure sur bois et donnent une vraie profondeur à la page. La même illustration du jeune lutin qui sème derrière lui ses indices en différentes couleurs rappelle les répétitions du texte et aiguise la curiosité du lecteur. Cet album est une réinterprétation très réussie du Petit Poucet. Il est d’ailleurs une belle invitation à découvrir ou redécouvrir ce conte terrifiant de Perrault. Dès 4 ans.
Le Potager de Lili – L.Albon – 32 p.
L’Elan Vert – 2012 – 10 €
AMITIE/PARTAGE/NATURE/JARIN/LEGUME/ART CREATIF
Cet album m’a été conseillé par l’une d’entre vous. J’ai tenté de le réserver à la bibliothèque, il n’était jamais disponible ……. Rhhh, j’ai profité du passage des cloches de Pâques pour l’offrir à MoyenMoyen. Je n’ai pas attendu le jour fatidique pour le lire. Comme une vilaine mère, je l’ai caché pour le lire paisiblement avant de l’emballer ! J’ai vraiment beaucoup aimé cet album malin et divertissant. Mois après mois, Lili et son ami-amoureux Henri jardinent. En janvier, Lili couvre de paille ses choux-fleurs car le gel risquerait de les abîmer. En février, elle décide d’arracher des poireaux pour cuisiner une tarte. En mars, elle recherche le drôle d’animal qui a pu grignoter ses salades pourtant protégées par des cloches en verre … A la fin de l’année, les souris ont bien travaillé et ils partagent une soupe bien au chaud dans leur maison. Lili est une souris très consciencieuse et très appliquée. Son jardin est très important pour subvenir à ses besoins. Henri, son compagnon, est plus dilettante. Il distrait sans cesse Lili qui sait heureusement apprécier son humour et sa décontraction. Chaque double page présente donc un mois de l’année, un légume, un conseil de jardinage et un échange cocasse entre Lili et son ami ! L’humour dégagé par ce livre se situe dans l’interaction entre le texte et l’image. Les illustrations soulignent la complicité entre les deux souris. Sans décor, le regard est immédiatement attiré par la texture des légumes. Effectivement elles sont réalisées à la gouache directement avec les doigts, le pouce ou la tranche de la main. Un mode d’emploi est proposé à la fin de l’ouvrage pour inciter les enfants à réaliser eux-mêmes leurs illustrations de légumes. Les souris sont aussi peintes à la main. Ces illustrations sont donc très vivantes et tout en nuance. Cette impression de fraîcheur est soulignée par l’emploi de couleurs intenses et vives. Le violet des aubergines est vraiment aubergine, je ne vois pas d’autre terme pour définir cette couleur exacte tout comme le vert tendre, épais et pelucheux des fanes de radis n’a pas de terme strict, c’est un vert, tendre, épais et pelucheux. Dans ma région, une expression dit que les gens talentueux ont des mains en or … Lucie Albon, que je ne connais pas mais dont je reconnaîtrai les empreintes digitales entre mille maintenant, a de la gouache au bout des doigts et cela vaut certainement son pesant d’or. Je l’ai lu à de nombreuses reprises à MoyenMoyen et à PetitPetit (qui nous fait parfois l’immense honneur de nous rejoindre pour la lecture du soir ! Il préfère lire seul ! Il s’autonomise d’après la puéricultrice !). Ils aiment beaucoup cet album que nous jouons avec MoyenMoyen qui lit de mieux en mieux. La typographie aérée et grand format lui permet de suivre et d’intervenir au bon moment. Il révise la litanie des mois de l’année par la même occasion. PetitPetit pointe les légumes et baragouine leurs noms en précisant qu’il ne veut pas en manger. Il nomme précisément les couleurs sauf l’asperge et les radis qui lui posent des problèmes de bi-chromie ! Depuis que je leur ai expliqué que les illustrations étaient faites avec les doigts, ils cherchent à couvrir toutes les formes pour savoir si ce légume est réalisé avec un index, un majeur et un pouce. J’avoue que j’ai attendu un jour favorable pour profiter du mode d’emploi de la peinture des légumes avec les doigts proposé en fin d’ouvrage. Je ne vous décris pas l’œuvre de PetitPetit (il était couvert de peinture des cheveux jusqu’aux genoux. Je crois que des résidus de peinture doivent encore se trouver sur sa glotte et ses tympans. MoyenMoyen a réalisé son potager rêvé (version XXL). Ses légumes étaient très réussis. Intuitivement, il a joué sur la pression des doigts pour imprimer plus ou moins intensément la couleur. Il a saisi qu’il fallait parfois tapoter la feuille et parfois poser sa main avec plus de force. Je conseille cet album dès 4 ans ! Lucie Albon vit dans un bocal dans lequel on ne tourne pas en rond : ici.
Pourquoi tu ne m’aimes pas ? – F.Armengaud/M.Bourre – 40 p.
MeMo – 2009 – 17 €
DIFFERENCE/ETRE SOI/IMAGE DE SOI/AMITIE
Je trouve que le titre de cet album est vraiment désopilant … Sous cette forme négative et interrogative, le lecteur est tout de suite interpellé. Ce titre donne l’impression d’entendre une conversation déjà entamée. On ne peut qu’ouvrir cet album pour connaître la réponse. Il faut beaucoup de courage pour poser cette question (quel que soit son âge, animal ou pas, vous ne trouvez pas ?). Dès la première page, on découvre que c’est un jeune renard qui pose cette question. Il commence par interroger une belette : « Pourquoi tu ne m’aimes pas ? Parce que moi, Renard, je suis plus grand que toi ? » Belette n’a pas le temps de répondre. Elle a à peine entendu la question que Renard est déjà parti … Il rencontre un cheval et lui demande « Parce que je suis plus petit que toi ? » et il repart très vite sans attendre la réponse du cheval qui n’a même pas eu le temps non plus de reposer sa patte avant. Renard s’arrête devant le lion et sans lui dire bonjour ni comment vas-tu, il s’exclame « Parce que mon pelage est plus roux que le tien ? » … Comme tout récit de pérégrination, le jeune renard rencontre un nouvel animal à chaque tourne de page. On devine qu’il connaît chacun des animaux et que ce sont certainement ses amis car ils semblent tous plus surpris que mécontents. Les critiques énoncées par le jeune renard sont touchantes. On découvre que ce ne sont que des constatations et qu’en aucun cas, il ne pourra changer son passé, son apparence ou ses antécédents. A l’avant-dernière page, le jeune Renard se regarde dans une mare et demande à son reflet « Parce que tu n’es pas content d’être moi ? ». On comprend alors que Renard reporte sur ses amis son mal-être et la difficulté qu’il éprouve à être fier de lui. Heureusement qu’à la dernière page, Monsieur Hibou ne lui laisse pas le temps de parler et l’oblige à écouter son message d’amour et d’espoir. Ces face-à-face retracent bien les situations vécues parfois entre enfants. Afin de préserver sa susceptibilité, il est parfois plus facile de devancer la critique et d’émettre soi-même un jugement. Ce parcours permet au jeune lecteur de se confronter à des émotions fortes comme la jalousie, la colère, la honte. De nombreux clins d’œil aux classiques de la littérature jeunesse sont à découvrir comme le Petit Chaperon rouge ou les Fables de la Fontaine. Les mises en abyme sont très réussies et surprennent le lecteur. Les illustrations sont fabuleuses. Créés en papier, les animaux semblent arrêtés en pleine course. La souplesse et les pliages offrent au regard des créations simples, pures mais réellement innovantes. Sans décor, ces origamis suffisent à créer un monde de forêt et de sous bois où le renard ne répond pas à l’image récurrente de l’animal rusé et solitaire. Les couleurs choisies, les traces de pinceaux et les pliures suscitent toute la grâce, la majesté et la vivacité des animaux mis en scène. Avec cet album, Martine Bourre montre une fois de plus tout son talent (Hop ! la Balle clic, Princesse Inès, Chevalier Xavier et Au galop les mots clicToi clic! Dès 4 ans.
Bayard Jeunesse – 2013 – 15.11 €
MIS EN ABYME/ALBUM/PERSONNAGE/AUTEUR/LECTEUR
J’attendais ce nouvel album d’Hervé Tullet avec impatience. Son dernier ouvrage le Livre a été un gros coup de cœur ici tout comme son application numérique là. Mes enfants étaient aussi contents que moi de découvrir ce livre sans titre. Après expliqué quelques minutes à MoyenMoyen le jeu de mots sur Sans Titre, nous avons commencé la lecture … Un cochon rose et une fée jouent au ballon. A la tourne de page, ils se rendent compte qu’ils sont observés par le lecteur. Ils appellent leurs amis afin de dire bonjour, la page se remplit alors de personnages hauts en couleurs la fée et le cochon sont maintenant accompagnés d’un bonhomme-bâton, d’un ver géant cyclope et d’un chien rouge. Une fois les présentations faîtes et les échanges de civilité effectués, ils devinent que le lecteur attend une histoire. Ils se donnent beaucoup de mal pour créer un décor et avoir l’air sympathique. Cochon siffle même Monstrorougeadentspointutes pour simuler une scène un peu effrayante. Mais rien n’y fait ! Il propose alors de faire appel à l’auteur pour les sortir d’affaire. Une porte s’ouvre et Monsieur Tullet apparaît dans son atelier. Les personnages négocient pour que l’auteur raconte une histoire à leur lecteur préféré. Hervé Tullet cédera t-il aux pressions exercées par ses personnages … A vous de le découvrir ! Dans cet album, Hervé Tullet s’affranchit de tous les codes du livre : le titre Sans Titre, il n’y a pas de pages liminaires, les personnages semblent doués d’une vie propre. Ils posent des questions et jugent le travail de leur créateur. L’auteur est énervé d’être dérangé par ses personnages et ses lecteurs. Il rappelle aux enfants qu’il n’est pas prêt et son livre non plus. On peut voir dans son atelier qu’il travaille sur une planche avec tous les personnages à l’état de brouillon. J’ai particulièrement aimé cette page montrant l’atelier d’Hervé Tullet. De nombreux détails sont à découvrir : des blops, le Livre, ses outils, ses sources d’inspiration …J’ai apprécié l’audace de l’auteur, j’ai ri devant l’impertinence de ses personnages brouillons, j’ai trouvé les interactions lecteur-auteur-personnages complètement délirantes. Les enfants comprennent tout de suite la mise en abyme de ce récit. Cet album n’est pas un album classique, il plaira aux enfants mais je ne suis sûre de sa réception auprès des adultes … MoyenMoyen et MoyenGrand ont ri et ont réclamé ce livre plusieurs soirs d’affilé. MoyenMoyen veut même le présenter à sa classe et ça c’est la preuve que ce livre farfelu et décalé est un grand livre. Dès 5 ans. N’hésitez pas à visiter le site de l’auteur, c’est fun ! clic.
C’est pour mieux te manger – F.Rogier – 32 p.
Atelier du Poisson soluble – 2013 – 15 €
LOUP/CONTE/CHAPERON ROUGE/PARODIE
Cet album est une réinterprétation délicieuse du Petit Chaperon rouge !
Tout commence selon les codes des contes traditionnels ou presque « Il était «encore» une fois », la forêt, un Chaperon rouge tiré à quatre épingles, le panier de victuailles pour mère-grand. Le loup joue son rôle de gps et envoie le Chaperon au plus profond de la forêt. Sur le chemin, les trois petits cochons se cachent derrière les arbres pendant que le Chaperon s’enfonce dans les bois. Elle frappe à la porte et là on entend la formule usuelle mais non usée « Tire la chevillette et la bobinette cherra … ». Le Chaperon entre … Je ne vous raconte pas la suite de cet album qui est savoureux par sa chute. Une surprise attend le lecteur qui s’interrogera du coup sur la facilité avec laquelle il s’est fait duper. Les repères habituels du conte sont si bien mis en scène que les autres détails et informations fournis ne sont pas remarqués à la première lecture. Pourtant l’auteur laisse deviner par de multiples éléments que cette histoire est un peu inhabituelle : pourquoi les trois petits cochons se cachent-ils du Chaperon ? Pourquoi la maison de mère-grand est-elle si inhospitalière avec sa décoration intérieure bien particulière ? MoyenMoyen, 6 ans, s’est laissé prendre comme un perdreau de l’année bien qu’il m’ait fait remarquer qu’il ne voyait pas le visage du Chaperon dès la troisième page. En ce qui me concerne, j’avais bien noté l’ambiance originale mais je ne m’attendais pas à cette fin vraiment pas ordinaire. En fermant l’album, nous avions l’impression d’entendre Françoise Rogier nous dire « Je vous ai bien eus ! ». Nous avons beaucoup aimé et nous avons bien ri de cette ruse. Nous avons aussi discuté sur l’importance de se faire sa propre opinion. Je lui ai rappellé qu’il ne fallait pas se laisser embrigader par l’opinion commune et une certaine paresse intellectuelle …Nous avons relu plusieurs fois cet album pour retrouver et détailler tous les indices qui préparaient la situation finale si délicieuse. Les illustrations sont délectables. Rouge, blanc et noir sont les trois seules couleurs utilisées. Elles permettent d’obtenir une ambiance vraiment particulière. Les crayonnés jouent sur le rapport de contradiction texte/image qui crée un effet de décalage intrigant. Elles appuient la tension narrative et incitent à tourner les pages pour découvrir la fin de l’histoire. La double page complètement illustrée de l’entrée du Chaperon rouge chez mère-grand est un régal. Elle entre véritablement dans la gueule du loup. L’entrée de la maison est personnifiée. L’ambiance est inquiétante à souhait avec des couteaux, des jambons et une blouse ensanglantée qui pendent au porte-manteau. Les coups de crayon simulent les poils du loup et toute cette double page insiste sur la peur de la dévoration. Une interprétation du petit Chaperon rouge qui vaut le détour ! Dès 5 ans.
Il était mille fois – D.Perret/L.Flamant – 60 p.
Les Fourmis Rouges – 2013 – 13.80 €
VIE QUOTIDIENNE/SOUVENIR/ENFANCE/ECOLE/FAMILLE
Depuis Moi le Loup et la cabane, je suis Delphine Perret pas à pas. Je m’intéresse même à des petits pas minuscules laissés par des fourmis rouges ! Il était mille fois est un album qui m’a sincèrement touchée. J’ai eu des frissons le long des bras et tout le long du dos. Je suis une émotive à poils ! Cet ouvrage est un recueil d’émotions et de sensations. Chaque page décrit un souvenir, un bonheur passé, une difficulté surmontée, un sentiment éprouvé, un frisson de joie ou de peur ressenti. La tourne de page, nous fait vivre plus de cinquante instantanés de la vie quotidienne. Le fil conducteur est l’enfance. A l’école, avec les copains, entourés de frères et sœurs, avec les parents, devant son assiette ou dans la solitude de sa chambre, les souvenirs émergent les uns après les autres au fil de l’album comme un chocolat laissé au fond d’une poche, un bisou pas fait exprès sur la bouche, un marchand qui offrait des bonbons ou un frère et une sœur qui ne voulait pas faire la paix ! J’y ai retrouvé mes souvenirs d’enfance mais aussi certains moments vécus avec mes enfants. Ce bibliosouvenirs permet aussi d’éprouver des sentiments intenses comme le chagrin, la peur, la honte mais aussi l’amitié, l’amour et le plaisir d’être encore et toujours un enfant. Les illustrations de Delphine Perret sont subtiles, douces et fraîches. Son style épuré et simple permet de s’approprier immédiatement les émotions et les sensations évoquées. Chaque illustration est accompagnée par une phrase courte mais au ton juste. Le rapport texte/image est tantôt complémentaire, tantôt contradictoire et parfois savoureusement répétitive. L’enchaînement des situations croquées est souvent analogique mais aussi étonnamment suggestive, une couleur, un simple objet ou une émotion. L’harmonie est parfaite dans cet album. Je l’ai lu à MoyenMoyen qui a beaucoup ri. Il était fier d’avoir plein de souvenir à raccrocher lui aussi. Ses grands frères ont été attirés par nos rires. Nous l’avons lu tous ensemble. Je les regardais lire cet album en disant « Ah, ça c’est toi qui a fait ça quand tu étais en grande section ». J’ai aussi entendu « A celle là, elle est pour toi MoyenMoyen, tu te relèves tout le temps le soir pour demander un verre d’eau à Papa et Maman ». Cet album est à lire et à relire ! Dès 4 ans.
Cet album est édité par une toute nouvelle maison d’édition Les Fourmis rouges dirigée par Valérie Cussaguet. Je suis toujours admirative de l’audace, du courage et de la foi nécessaire pour créer sa propre maison. Réussir à publier des ouvrages qui correspondent exactement à nos exigences doit être un grand bonheur. Vous pouvez voir l’interview de Mme Cussaguet sur le site des Histoires sans fin : iciet découvrir les premiers ouvrages là ! Je suis les empreintes des Fourmis rouges … Et aussi une interview percutante dans l’émission Y’a un éléphant dans le jardin par Véronique Soulé : ici !
Le panier de Lulu – K.Di Giacomo – 32 p.
Editions Frimousse – 2012 – 5.22 €
PARTAGE/SOLIDARITE/PEREGRINATION/ENTRAIDE/AMITIE
Je vous ai déjà présenté un ouvrage de cet auteur que j’affectionne Tous les montres ont peu du noir. Dans cet album, oubliez les monstres et la peur de la nuit et ouvrons la porte à l’amitié, au partage et aux plaisirs de la table. Lulu est une dame âgée qui tricote beaucoup. Elle tricote tout le temps. Un point à l’endroit, un point à l’envers, elle tricote tellement qu’elle oublie de garnir son réfrigérateur. Son ventre crie famine. Elle fait donc la liste de ce que son estomac lui réclame : des fraises, une salade, un kiwi, du fromage, du pain et des bananes. Chevauchant sa moto, Lulu va remplir son panier au marché. Ses courses effectuées, elle s’apprête à rentrer chez elle quand elle rencontre son ami l’oiseau. Après quelques échanges cordiaux, son ami lui avoue sa faim car les temps sont durs et les vermisseaux se font rares. Sans hésiter, Lulu lui offre son sachet de fraises. Rassurée sur le sort de son ami, elle reprend la route. Un peu plus loin, elle croise la mine triste de son ami le cochon. Groin au sol, son ami cochon est tiraillé par son estomac qui crie famine aussi. Lulu lui offre alors ses trois bananes. Cochon sourit et la remercie. Chignon au vent, le chemin de Lulu va être ponctué de rencontres amicales mais néanmoins affamées. Ce récit de pérégrination est un vrai plaisir visuel et gustatif. Les illustrations sont un mélange de crayonnés, d’aquarelles et de montages. De nombreux détails de texture sont rendus fidèlement. Les thèmes de la solidarité, de l’entraide et du partage sont abordés avec élégance et sans gnangnanrie. J’ai apprécié de voir une femme âgée sortir du cadre familiale et du rôle de la Grand-Mère qui lui est souvent destiné. Cet album rompt avec l’image de la femme vieillissante. Lulu est une femme Libre, autonome et motarde. Elle se suffit à elle-même et n’a pas besoin de l’appui d’une famille pour être et donner un sens à sa vie. La situation finale est un délice à partager dès 5 ans.
L’Histoire d’un œuf – D.Hutts Aston/S.Long – 38 p.
Circonflexe – 2011 – 13 €
DOCUMENTAIRE/ŒUF/FAUNE/NID/REPRODUCTION
J’ai choisi cet album pour MoyenMoyen comme petit présent de Pâques. Tout d’abord parce qu’il ne croit plus aux cloches, lapins et autres belettes livreurs de chocolat et aussi parce qu’il est toujours aussi passionné par les insectes, les animaux, les empreintes … Cet album est un documentaire même s’il n’y ressemble pas. Sous sa belle apparence d’album « fictionnel », il fournit de nombreuses informations sur les œufs : couleur, taille, forme, méthode de camouflage, aspect de la coquille, composition, évolution interne et caractéristiques externes. Malgré nos connaissances (enfin surtout les siennes), nous avons été étonnés de découvrir la diversité des animaux ovipares : les poissons, les insectes, les batraciens, les reptiles, les crustacés et évidemment les oiseaux. Les présentations sont fascinantes comme les enveloppes caoutchouteuses des roussettes, les œufs de casoar. Même l’œuf de dinde est beau ! MoyenMoyen, lui, est resté longtemps sur la page des œufs fossilisés de dinosaures. Les illustrations sont délicates. Elles sont réalisées à l’encre et à l’aquarelle. Les effets de mise à l’échelle ou de grossissement sont vraiment intéressants. Sur sa liste d’anniversaire, MoyenMoyen a ajouté une loupe ! Il veut débusquer les œufs de grillons, de sauterelles et de punaises arlequin. Les graphies sont elle aussi très soignées et offrent des titres en écriture cursive qui facilitent la lecture en autonomie. Les courts paragraphes informatifs sont aussi très accessibles. MoyenMoyen est en CP, c’est un tout jeune lecteur, ce documentaire très facile à lire lui permet de le parcourir seul. Il en est très fier. Les pages liminaires proposent une soixantaine de variétés d’œufs. A vous de retrouver son propriétaire dans les pages finales … Je vous préviens ce jeu est un vrai marathon visuel et lexical ! MoyenMoyen adore me piéger … Dès 6 ans.
Le Dîner – M.Van Zeveren – 37 p.
Ecole des Loisirs – 2012 – 5.50 €
OBEIR/REGLE/DANGER/ETRE SOI
J’ai découvert cet auteur grâce à MoyenMoyen. Si je suis dans une phase bleue, il est dans un cycle Van Zeveren. Sa classe participe à un concours autour des ouvrages de cet auteur. Ils ont construit une cabane de cochonnes ! J’ai hésité entre la maison close et l’élevage des truies mais je n’avais rien compris … Cela étant, j’ai pu emprunter cinq ouvrages de cet écrivain prolifique. Tout d’abord le Dîner qui est mon préféré. Dans un terrier bien décoré, GrandLapin demande à PetitLapin de rester sage pendant qu’il va chercher le dîner. Comme à son habitude, PetitLapin profite d’être seul pour aller jouer dans la forêt. Malheureusement il se fait capturer par GrandLoup qui l’enferme dans son réfrigérateur. Sur les conseils d’une petite grenouille emprisonnée elle-aussi, ils décident d’attendre que PetitLoup, comme à son habitude, désobéisse à son père en grignotant avant l’heure du dîner. Une fois le réfrigérateur ouvert par PetitLoup, PetitLapin et son amie s’échappent au grand désarroi de la famille Loup. De retour au terrier, PetitLapin doit lui aussi attendre l’heure du dîner … Mais obéira t-il à GrandLapin ? Cet album au ton léger et drôle rappelle les fables de la Fontaine. Le thème de l’attrapeur-attrapé, la petite « morale » finale, les dialogues entre les héros forment une courte fable moderne et joviale. Les répétitions rythment le récit et permettent de créer des scènes décalées. Les illustrations sont savoureuses et les expressions des animaux invitent à jouer le récit ! Dès les pages liminaires, les repères visuels et les jeux de mise en scène sont habiles et donnent de l’intensité à cette histoire pas si anodine que ça ! Dès 4 ans.
En lisant les deux albums suivants, j’ai mieux compris la construction d’une cabane de cochonnes.
La Porte – M.Van Zeveren – 61 p.
Ecole des Loisirs – 2009 – 5.50 €
FAMILLE/INTIMITE/PARTAGE/BAIN
La Porte est un album sans texte. Une jeune cochonne se faufile dans la salle de bains. Elle a envie de prendre un long bain toute seule. Comme un grande, elle prépare le tapis de bain, elle ôte ses ballerines rouges, elle enlève sa robe. Elle sort le grand miroir doré pour s’admirer sous toutes les coutures. Malheureusement, sans frapper, sa mère surgit dans la salle de bains en tenant le petit dernier à bout de bras. Elle doit changer le bébé tout de suite. Voyant ce grand bain chaud disponible, sa mère et le petit en profitent pour faire leurs toilettes du soir. La jeune cochonne qui s’est enroulée précipitamment dans le tapis de bain, boude. Elle n’apprécie pas trop que sa Maman utilise son bain sans demander … A ce moment, la porte s’ouvre en grand pour laisser le passage à ses deux petits frères. Les jumeaux ont une envie pressante et doivent utiliser les wc qui sont dans la salle de bains. La petite cochonne ronge son frein car plus le temps passe et la famille s’invite dans la salle de bains qu’elle espérait occuper quelques minutes seule. Notre jeune héroïne va-t-elle patienter ? Ou bien va-t-elle remettre ses ablutions à plus tard ? Cet album sans texte permet à l’enfant d’imaginer tous les dialogues. Chaque lecture offre une nouvelle version. Selon l’âge et le vécu de l’enfant, il projettera certainement des moments de sa propre vie. MoyenMoyen en profite généralement pour prêter un langage ordurier à la jeune cochonne (il n’a pas de chance, je l’ai entendu au babyphone !). Tout le récit est donc dans les illustrations. Les mimiques et la colère de la jeune fille sont mises en valeur. Les tournes de page sont utilisées comme des ellipses qui enrichissent et rythment le récit. Les enfants sont friands de cette famille qui se dénude à chaque page. La scène des jumeaux qui utilisent les wc est un grand moment de rire. On peut aussi discuter sur ces moments du soir où toute la famille se réunit pour les douches, les brossages des dents et les pyjama. On peut souligner aussi l’importance de l’intimité dont chacun peut avoir besoin et alors rappeler à l’enfant qu’il doit demander à avoir un moment à lui seul et tranquille dans la salle de bains ou ailleurs aussi … Vivre en fratrie ne rime pas obligatoirement avec vivre en batterie ! Dès 5 ans.
Il est minuit – M.Van Zeveren – 58 p.
Ecole des Loisirs – 2008 – 10.50 €
IMAGINATION/CENDRILLON/JEU
Dans l’album, Il est minuit, nous retrouvons la même famille. L’album ne comporte pas de texte. Seulement une phrase apparaît : « Il est minuit ». A la première page de l’album, l’héroïne s’ennuie. En fouillant dans les tiroirs, elle trouve des vieux vêtements qu’elle décide d’enfiler pour se déguiser. Devant les yeux de son père qui essaie de lire son journal, elle devient Cendrillon. Fidèle au récit de Perrault, elle va jouer le conte parfaitement. Tout d’abord, elle enfile un tablier et couvre ses cheveux d’un fichu. Accroupie au sol, elle lave le sol du salon. Quelques lattes de parquet plus loin, elle décide qu’il est l’heure d’aller au bal. Elle se pare alors d’une magnifique écharpe et d’une paire de souliers verts (vair !). Elle n’a pas besoin de chercher un prince, son cher Papa fera un excellent cavalier. Ils tournent, ils dansent, ils valsent mais tout d’un coup, « il est minuit » ! Son père connaît-il la suite du conte ? Saura t-il combler sa princesse ? Une fois de plus, ce court album sans texte permet d’imaginer une nouvelle histoire à chaque lecture. L’enfant peut donc aussi lire l’histoire seul. Il offre aussi la possibilité d’inverser les rôles et l’enfant peut lire à un GrandProche. Les enfants sont toujours fiers d’endosser ce rôle. Ils n’auront pas à retrouver les mots ou à se souvenir du récit car c’est à eux de l’inventer. Michel Van Zeveren fait donc confiance aux enfants pour interpréter le célèbre conte de Perrault. Les illustrations qui portent tout le récit sont très réussies et une fois de plus la tourne de page est utilisée avec pertinence. Dès 5 ans.
Trois courageux petits gorilles – M.Van Zeveren – 31 p.
Ecole des Loisirs – 2006 – 5.50 €
SE COUCHER/S’ENDORMIR/PEUR/COURAGE/NUIT/FRATRIE
Je vous conseille aussi Trois courageux gorilles du même auteur. Dans ce récit drôlissime trois jeunes gorilles se couchent ensemble dans le même lit après avoir été embrassés par leurs parents. Malheureusement, la tempête qui sévit ce soir-là rend la jungle très bruyante. Des houhou, des claquements et des crissements terrorisent les trois jeunes gorilles. L’un d’eux décide d’aller voir d’où proviennent les bruits car il sait qu’il est le plus courageux. Il sort de la chambre et ne revient pas. Les deux petits gorilles sont encore plus angoissés. Des bang, bang retentissent dans la chambre. L’un des deux jeunes gorilles décide lui aussi d’aller voir d’où viennent ces bruits car il sait qu’il est le plus courageux. Il sort et ne revient pas mais que va faire le dernier petit gorille … MoyenMoyen et moi aimons beaucoup cet album qui nous fait rire à chaque lecture bien que nous connaissions la chute depuis bien longtemps. Les répétitions sont savoureuses et le « je n’ai pas peur » prend tout son sens. Il permet de rire et en même temps de discuter des angoisses de la nuit qui tombe, de la séparation et de cet environnement qui change une fois la lumière éteinte … Je sais qu’il déteste lorsqu’il se retrouve seul dans son lit. Il n’apprécie pas encore les bienfaits du sommeil. Je pense qu’il choisit cet album pour se donner du courage et se réconforter … Je le lui lis donc sans relâche depuis longtemps et dans les périodes les plus difficiles. Dès 4 ans.
Superbe chronique ! Je collectionne les livres pour enfants, je devrais dire les livres illustrés, du coup je découvre l’univers d’Emanuelle Houdard … Lorsque j’achète des livres sur les vide-greniers et que l’on me demande « pour quel age ? » je réponds « Ben l’enfant c’est moi »…
xoxo
Emmanuelle Houdart est vraiment une artiste qui me touche … Sur ma liste d’anniversaire, j’ai noté une Amie pour la vie qui semble génial aussi ! J’aime découvrir ses planches sur sa page facebook https://www.facebook.com/pages/Emmanuelle-Houdart/230544383630803
J’espère que cette chronique vous plaira. Dans la catégorie 9-12 ans, vous trouverez ce week end une critique de GrandeChérie avec qui je partage mes coups de cœur ! Si vous souhaitez recevoir par mail les chroniques compilées par âge, n’hésitez pas : marjolaineplassart@gmail.com. Si les vacances de la Toussaint approchent, je vois surtout Noël arriver à grands pas …
Il y a cette fois encore des petits bijoux dans ta chronique…
Merci Geneviève ! J’ai fait deux formations littérature jeunesse en mai et juin et j’avoue que ces bains littéraires ont enrichi mes sélections …
Je lirai ce soir en entier. Là, je reste sur l’intro. Y’a des trucs par ici qui coûtent pas un bras (de blogueuse parisienne). M’enfin bon, ça risque faire un peu loin. Bienvenue dans le pays des proprios, avec ses joies de factures à 4 chiffres de derrière les fagots et ses taxes à n’en plus finir ! (mais c’est bien quand même) (je veux une piscine) (et une chambre de plus) (et, mon rêve, une bibliothèque-bureau sous les combles avec des fauteuils club et une vieille lampe verte et dorée sur mon bureau en bois)
Ah… Le rêve d’une grande bibliothèque dans un grand logement…
On a une grande bibliothèque, chez nous. Une chambre d’amis remplie de livres, partout partout. Je l’adore.
Mais il faudra sûrement la reconvertir quand nous déciderons de mettre le deuxième grumeau en route. Je ne peux pas imaginer ne plus avoir sous la main mes livres chéris (même si paradoxalement je ne relis que très peu les bouquins)… Je cherche activement une solution (on n’a pas des vies faciles, hein ma bonne dame?)
Mais par contre, Chag, je te cèderai alors volontiers ma lampe verte à pied doré, si tu veux!
J’avais une grande grande maison avec des livres… partout ! Maintenant, j’ai un petit appartement avec des livres (certains en caisse) … partout ! Mes préférés de préférés, ceux que je relis souvent, sont à portée de main.
Mes chers amis qui m’ont aidée au déménagement 2 fois en 8 mois me maudissent (mais ils m’aiment 😉 )
Merci une fois de plus pour cette chouette chronique, Marje!
Merci Marje et merci Caroline.. j’ai pas encore eu le temps de tout lire, mais j’ai déjà retenu « bonbek ».. à acheter !! 😉
bon courage Caro pour la recherche de la perle rare !! (surtout en région parisienne…les prix sont surréalistes, même si à Annecy..on se défend pas mal aussi côté « chero » ..au delà d’un studio, tu te retrouves en petite culotte !!! 🙂 )
Merci Marje, cette chronique est à chaque fois une vraie mine d’or et j’attends de découvrir la suite avec impatience.
Une première: je te lis plus tôt le matin, après le petit déjeuner sur mon… téléphone.
Du coup, j’attendrai d’être sur l’ordi pour lire la chronique de Marje pour en profiter.
En plus, j’ai 2 fois une série de petites quenottes dont je dois vérifier le brossage.
Ah la la j’attends le jour où on devra (pourra) faire des visites pour se retrouver chez nous.
Je ne suis que respect et admiration pour toi Marje ! Et bon courage Caro pour la quête du nid rêvé !
C’est beau comme une rentrée littéraire ta chronique Marje 🙂 je languie les propositions pour les grands ce weekend… Et je profite de ma rentrée aussi ici (pas forcément après des vacances hein… même s’il y en a eu aussi… mais plutôt après un évènement de dingue à organiser justement sur mon territoire à la rentrée…ouf c’est passé !) donc je profite de mon retour dans les commentaires pour dire un grand coucou à toutes et tous et bien sûr à ma blogueuse préférée et sa family 🙂
Merci Marje pour tout ce travail !
Depuis le début de l’été, je lorgne sur Bonbek, il faut vraiment que j’abonne ma fille !
On attend la suite ce we avec impatience !
merci Marje, je suis une gde fan de tes chroniques, que je dévore avec délectation (même si je n’achete pas forcement les bouquins, j’adore lire tes critiques forcément positives vu qu’il n’y a QUE des bons livres ds la selection :)) ♥
merci à Caro de partager avec nous ta selection 😉 j’attends avec impatience la critique de ta Chérie 😉
Ces chroniques sont souvent rédigées à partir d’ouvrages que j’emprunte en bibliothèque … Je ne peux malheureusement pas acheter tout ce que je lis !
Merci Marje, bon j’attends la suite avec impatience…C’est déjà le calendrier de l’Avent ou quoi, chaque jour 1 case? 🙂
Non la chronique de Noël est encore en cours d’élaboration mais je pense que tu trouveras ton bonheur puisqu’elle présentera des coups de cœur tout neufs et elle récapitulera tous les coups de cœur de l’année …
Une jolie sélection, j’attends la suite avec impatience !
Merci Marje pour ce magnifique travail. Comme je suis au boulot, je lirai tout cela attentivement ce soir mais je craque déjà pour Bonbek!
Bonbek est vraiment un mook réussi. On sent l’exigence et le sérieux de l’équipe à chaque page … Mes fils adorent et moi aussi !
super chronique de Marge comme d’hab, avec de belles trouvailles ! j’en possede quelques unes mais il est toujours bon de noter certains titres ! vivement demain pour la suite !
Quant à Caro, waouh quelle nouvelle ! une recherche d’appart ? de maison ? en tout cas un nid douillet rien qu à vous ….je rejoins Ingrid sur ce qu elle dit sur Annecy ! les tarifs logement ici sont comme à Paris…:-(
bonne journee !
Ce blog est définitivement un refuge riche et cosy où je viens faire une pause avec un plaisir sans cesse renouvelé.
La plume quotidienne de Caro (mais comment fait-elle ?) et son accueil généreux aux superbes chroniques de Marje sont un vrai bonheur.
Merci donc…
Très très bonne sélection !!!!
Certains déjà repéré et d’autres que je découvre, j’adore !!!!!
Faut pas me mettre ce genre de billet sous les yeux grande adepte de la lecture et grande passionnée de livres j’ai envie de tout acheter
Manque de pot ce mois de septembre remplis de sa rentrée pour les 2 grumeaux, de 3 anniversaires, d’un week end à Bordeaux avec un passage chez mon amis Suedois :D, me font hélas dire que mon compte en banque et mon cher et tendre vont tirer la tronche oohhh damned !
de tout de façon j’ai noté tous les noms 🙂 je me rattraperai ! niark niark niark merci Marje pour cette super chronique !
N’hésite pas à te tourner vers les bibliothèques. De nombreux ouvrages que je présente sont issus de médiathèques …
toujours passionnant . Merci Marje
Le lien vers GrandeChérie n’est pas bon : il renvoie vers ce même billet…
Merci Marje pour ces chroniques, à regretter que ma bientôt grande soit bientôt si grande, et de ne plus avoir de petits dans mon entourage proche, et merci Caroline pour le relais et pour vos billets dans leur ensemble. Des pensées pour le Machin, le temps qu’il se remette de sa coupe de douille, et à GrandeChérie, pour le corset et toutes les séances de kiné…
Bonne fin de semaine à tous, malgré l’automne déjà presque là.
Le lien fonctionnera dans le we lorsque toute la chronique sera publiée. En téléchargeant le pdf, tu pourras lire la critique de GrandeChérie qui est sincèrement chouette !
Je viens de prendre un abonnement au mag, j’espère que mon bonhomme aimera.
Merci Caroline et Marje
Je pense sincèrement qu’il ne sera pas déçu. Bonbek est bien conçu et vraiment innovant …Je pense qu’il représente l’avenir de la presse jeunesse (qui n’évolue plus depuis de nombreuses années) avec aussi Georges que j’ai déjà présenté et un autre que je vous présenterai bientôt … N’hésite pas à m’envoyer un mail pour me donner vos expériences et vos avis !
« Georges », j’ai un peu de mal…
Je suis désolée si ce prénom te rappelle de mauvais souvenirs ! J’ai un neveu qui est né en juillet et qui se prénomme comme ça. Je crois qu’il est à la mode …
A non… Ce n’est pas le prénom ! C’est avec la revue que j’ai un peu de mal…
Très intéressant; Merci !
Merci, Marje: comme d’hab, un travail de titan et de fourmi à la fois. Je vais me délecter de tout lire ce week-end.
Et ça y est, mon BB est passé dans la catégorie +6 ans…
PS PUREE 78 PAGES LE PDF !!!!! Vous zêtes barges, Caro et Marje!
Justement, 78 pages, c’est trop ! Si Caro est d’accord il y aura encore une « grosse » chronique pour novembre avec les coups de cœur de l’année afin d’enrichir le pied du sapin de Nöel et après je ferai des chroniques un peu plus courtes …Nous pensons sincèrement qu’il faut réduire le volume pour peut-être gagner encore plus en qualité et en sélection ! Merci de ton message et à bientôt !
Han, La Porte ! Il y a quelques années, il faisait partie de mon comité de lecture pour mes petites sections de l’époque. On avait choisi ce livre, avec les parents et les enfants, pour bosser dessus et proposer une oeuvre à exposer à la bibliothèque de la ville. C’était génial. Tous les instits arrivaient avec des trucs très beaux et plutôt pratiques, genre des dessins à accrocher. Moi, je suis arrivée avec… une porte. Une vraie porte en bois, dénichée à la déchetterie et customisée avec les élèves. Ça valait le coup, rien que pour la tête des nanas de la bibliothèque ! Bref, on s’est beaucoup amusés avec ce bouquin tout simple.
Et sinon, j’ai appris avec presque un an de retard que Mario Ramos était mort. Avec lui s’envolent des loups. Des plus beaux, des plus forts, des gentils, des méchants, des un peu bêtes aussi. Du coup, je crois que le futur doudou de Numéro Trois sera un loup. Un gentil loup qu’on appellera Mario.
Je ne sais pas si tu as déjà rencontré Michel Van Zeveren mais grâce à celui organisé par l’institutrice de mon fils, je lui ai parlé et il est super canon ! Vraiment …
« La porte »… C4est un livre « obligé » tellement c’est un bon album…
ah oui, Marje, je voulais aussi te demander ce que tu pensais des Anthony Browne. Il ne me semble pas qu’on en ait vu dans tes chroniques (mais je me trompe peut-être). Ils sont hyper célèbres, comme la fameuse Histoire à Quatre Voix, qu’on fait souvent en CM, ou encore Billy se bile, pour CE1, avec les poupées tracas. Perso, je trouve que tout est bien ficelé, les graphismes sont hyper intéressants, mais… (il y a un mais), je n’arrive résolument pas à me faire à ces gorilles……… C’est mal, docteure ?
Nous allons consulter ensemble alors ! Peut-être le dealer de MM&S qui sont ma came quotidienne ! J’aime A.Browne mais j’avoue que je doute toujours de la réception auprès des jeunes lecteurs … Je pense que ces albums ne sont vraiment lisibles qu’après une médiation par un œil adulte et averti. C’est pourquoi je ne les ai jamais proposés. J’ai peut-être tort (Qu’en pense Michelle ?) mais je n’y arrive pas. Ces gorilles me terrorisent et son univers en général me laisse pantoise … Je crois que c’est clair, il faut consulter ! D’autant que nous avons un concours à débattre toutes les deux, il me semble ?
Non, non, non… « Tout se transforme n’a pas besoin de la médiation adulte par exemple. Ni « Mon Papa », ni « Ma Maman »…
Merci Geneviève !
Merde. J’ai zappé le concours. Euh….. c’était quoi ?
Un concours en région Centre ! Les élèves devaient rendre une création plastique à partir des albums de Van Zeveren …Je suis sous le charme de l’auteur trois mois après !
Euh………..
moi j’emménage le we prochain dans la maison que nous venons de faire construire à 10 min d’Annecy…c’est cool de chercher un home sweet home bien à vous… et merci à Marje ou pas… car là je suis à sec donc pas facile financièrement et pas le temps à 1 semaine de déménager de flâner dans les librairies !
N’hésite pas à te présenter dans ta nouvelle bibliothèque. Généralement la première inscription est offerte aux nouveaux arrivants … J’aimerai aussi me sentir bien dans un chez moi …
Hiiiiiii la chronique de Marje !! Merci merci !!!
Comme toujours, tellement de chouettes albums… dont plusieurs inconnus, chouette, des découvertes en perspective ! J’ai l’immense chance qu’une magnifique médiathèque soit en cours d’ouverture chez moi (dans ma montagne suisse paumée), les documentalistes sont au top et nous sollicitent beaucoup pour les achats, je vais pouvoir leur glisser de nouveaux titres ! Le budget est énorme, et la plupart de tes suggestions font partie du panel proposé…
Encore merci !!
PS : j’avais beaucoup de peine avec A.Browne aussi, jusqu’à ce qu’un petit apporte en classe « Mon papa » (on travaillait sur la famille), et bien finalement ça a été bien apprécié et redemandé par les enfants !
Je note A.Browne … Merci !
À propos d’Anthony Browne, je me souviens d’une magnifique exposition, sous la direction de Christian Bruel, et qui avait « tourné » dans les bibliothèques (je l’avais vue à Chambéry…). On y pouvait voir, entre autres, la vraie robe de chambre du papa d’A. Browne, et de nombreux documents prêtés par l’auteur. un bijou, je la regrette encore…
hello, merci 1000 fois pour cette chronique que j’ai sagement imprimée en vue des prochains cadeaux.
PS : j’ai offert à mon grand, pour ses 6 ans, « ma petite fabrique à histoire » : un grand succès !!
PS : livre acheté sur tes conseils précieux Marje. Donc merci merci
Merci beaucoup ! Chez nous, ce livre a été lu et relu des milliers de fois …Il est usé !
Je vous souhaite à toutes une bonne nuit et à demain pour les 6-9 ans, les 9-12 ans et les 12 ans et plus …
Merci pour ces chroniques dans lesquelles je pioche à chaque fois.
A partir de quel âge conseillerais-tu Bonbek?
Je pense qu’il intéressera les enfants à partir de 5 ans mais je le conseille vraiment à partir de 7 ans pour que l’enfant puisse être autonome et lire ce mook seul …
Dans la rubrique des tout-petits, je retrouve pas mal de titres testés (et approuvés ! ) lors de mes séances « bébé bouquine » à la bibliothèque, en particulier « Mon arbre » , album cadeau de l’opération « premières pages » de cette année. Je vais lire la suite avec toute l’attention qu’elle mérite.
Merci ! J’ai vraiment apprécié chaque page de mon Arbre. PetitPetit l’a encore réclamé ce soir …
Marje, je suis au regret de te faire savoir que je te DÉTESTE !
Oui, outre le temps passé à faire des listes (longues, tout me fait envie par ta seule faute) et en plus je me ruine …
Mais surtout je t’en prie, n’arrête pas !