Chérissons nos fêlures

Ce week-end, j’ai repris deux fois du Biolay. Une petite addiction qui ne fait pas grossir et n’encrasse pas les poumons, moi je dis, pourquoi se priver. Deux soirées délicieuses, donc, l’une avec mon churros, l’autre avec mes copines. Et la voix de velours de Benjamin, accompagné de Melvil Poupaud (on parle du potentiel séduction de ces deux là réunis ?) (chaleur). Bref, comme souvent lorsque je suis dans un concert qui me transporte, mes pensées vont et viennent. Et hier soir, je ne sais pas trop comment, elles m’ont emmenées quelques années plus tôt (je dis « quelques » mais en gros, il y a vingt ans), après avoir lourdement échoué au concours de l’école des conservateurs de bibliothèques. Oui oui, c’était, à un moment de ma vie, mon ambition première. J’imagine que j’ai pensé à ça parce qu’en cette période « parcourssup », les discussions sur l’avenir vont bon train à la maison. Et que la peur de l’échec n’est jamais très loin, surtout lorsqu’on évoque la future première année de médecine de ma grande. Bref, je repensais à cette période, sans doute la plus compliquée de ma vie, qui coïncidait avec mon arrivée à Paris, ville pas du tout fantasmée jusqu’alors et qui m’avait cueillie, voire fauchée, au point de me donner la sensation de m’être noyée, perdue. Ce n’était sans doute pas un hasard d’ailleurs que la fameuse école soit à Lyon, la réussir aurait signifié un retour au bercail rassurant.

Je me souviens de cette sensation d’avoir vu se refermer à double tour la seule porte qui, du haut de mes vingt ans et quelques, me serait un jour proposée. Je n’avais pas une vocation de bibliothécaire chevillée au corps, mais j’aimais les livres et je me disais qu’évoluer dans un univers qui en serait rempli ne pouvait pas être une mauvaise idée. Avec le recul que j’ai aujourd’hui, je réalise que non seulement j’aurais dépéri dans ce métier qui requiert des qualités que je ne possède pas – logique, organisation, rigueur, minutie – et qu’en plus quelques bibliothèques ont échappé de peu au drame. (quand on sait que je suis blacklistée de bon nombre d’établissements pour ne jamais avoir rendu les ouvrages empruntés, on peut sérieusement s’interroger sur mon équilibre mental d’alors. A quel moment ai-je pu penser que c’était ma voie ?) (de fait, j’étais en dépression).

Toutes ces circonvolutions pour dire que cet échec est sans doute l’un des plus grands services que l’univers m’ait rendu. Au delà de cette anecdote, mes pensées m’ont également menée hier soir à mes problèmes de poids, ce ventre que je n’en finis pas de cacher, ces kilos qui vont et qui viennent (et qui surtout reviennent). Et dans ce même esprit, il m’est apparu que ce que je déteste le plus en moi (mon gras) est très probablement ce qui m’a offert le plus d’opportunités. Si je n’avais pas, un jour de janvier 2006, fondu une fois de plus en larmes dans une cabine d’essayage parce que la robe essayée me boudinait à la manière d’un pull trop petit, je n’aurais jamais ouvert ce blog. Je n’aurais jamais osé m’imaginer ailleurs que dans un bureau, je n’aurais jamais sauté le pas de la vie en free lance, jamais écrit cette pièce de théâtre, jamais collaboré avec tous ces magazines, jamais écrit la première phrase de mon roman, jamais été sollicitée par B. pour embrasser cette nouvelle carrière de scénariste.

La vie professionnelle que j’ai aujourd’hui et qui me remplit tant est due essentiellement à mes échecs et mes complexes. Et en prendre conscience ne m’empêchera pas de m’endormir ce soir en me promettant de ne pas manger de sucre demain. Mais cela me permet néanmoins de regarder toutes ces failles béantes en moi avec un peu plus de bienveillance. Voire même remercier dame nature ou qui sais-je d’autre de ne pas m’avoir programmée pour rentrer dans un 36. Aurais-je développé cette appétence pour la dérision et le comique de situation si je n’avais pas du apprendre très vite à trouver des parades aux moqueries sur mon embonpoint ? Aurais-je placé l’empathie au premier plan des qualités humaines si je n’avais pas ressenti très tôt dans ma chair la brûlure que peut provoquer la honte d’être grosse ? Aurais-je rêvé des mêmes choses, rencontré les mêmes personnes, tissé les mêmes amours et amitiés ? Je ne crois pas.

Attention, je ne suis pas en train de suggérer que pour être heureux, emphatique et drôle (la fille qui se kiffe l’air de rien) il faut avoir une dizaine (hum) de kilos en trop. En revanche, j’ai une certitude: les fêlures laissent entrer la lumière. Chérissons-les.*

Edit: photo n’ayant pas grand chose à voir et en même temps, si, je crois.

* La citation exacte dont je m’inspire est signée Audiard: « Heureux les fêlés parce qu’ils laissent passer la lumière ».

107 comments sur “Chérissons nos fêlures”

  1. Hélène a dit…

    J’aurais bien aimé t’avoir en collègue. Je bosse en BU et j’ai fait mes études à l’ E.N.S.S.I.B ; )
    Pour information je me permets de divulguer un secret professionnel : les bibliothécaires sont les gens qui rendent le plus en retard leurs emprunts. Tu aurais donc été tout à fait dans la norme.

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  2. nath a dit…

    Alors en te lisant j’ai pensé de suite à carry bradshaw 🙂 j’ai lu ce billet à sa façon, t’imaginant assise en tailleur sur ton lit, et parlant à haute voix comme elle 🙂 je crois qu’il va falloir que je lève le pied sur les séries moi 🙂 bonne journée

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  3. Cha a dit…

    tu m’as cueilli avec tes mots, j’ai les yeux brillants d’émotions. C’est vrai qu’on apprend bien plus de ses « échecs » (ou de ce qu’on considère comme tel) que de ses réussites. Je retiendrai ta phrase et tâcherai de laisser passer la lumière, sans la retenir. Merci !

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  4. Nicefrany a dit…

    Bonjour Caroline,
    Comme tu le sais , je te lis depuis dix ans mais je commente rarement, faute de temps et par flemme aussi.
    Sache juste que ton texte est magnifique, il résonne beaucoup en moi et j’espere sincèrement qu’à l’instar d’autres blogueuses talentueuses (je pense notamment à Blonde Paresseuse et à Samerlipopette/Chag des Lutins) tu n’envisages pas de fermer ton blog. Même si IG remplace peu à peu certains blogs, il se passe beaucoup de choses ici sur ce Pensées NY Caro, on rit, on pleure, on réfléchit , on échange , on se soutient, on se donne des bons plans séries ou autres. Tout est plein de bienveillance et d’empathie. La lecture de ton blog devrait être remboursée par la Sécu ! Bref je t’adore Caro et merci encore.

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  5. Lola a dit…

    Moi je les aime tes kilos, c’et grâce à eux que je te lis, et aux miens donc 😉 et oui mes recherches sur Zermati m’ont mené à toi et ce blog sur lequel je passe tous les jours depuis des années maintenant, avec toujours autant de plaisir!!!
    Et c’est mon tout tout premier commentaire… bientôt suivi d’une rencontre en vrai… je serai là le 7, youpi!!!!
    Belle semaine Caroline, et vous toutes et tous

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  6. Hemeline a dit…

    rien à voir avec ton sujet du jour (quoique finalement, on est en plein dedans) mais j’ai dévoré le Lambeau ce week-end, moi qui peine à trouver 3 minutes par semaine pour lire habituellement… j’ai encore du mal à en émerger, j’ai été happé dans ce drame, ce chemin de croix, cette écriture sublime, … merci pour ton conseil….

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  7. Mit’ a dit…

    Tant mieux si ces kilos ont été une chance , en quelque sorte ! Je pourrais témoigner de la tristesse et des situations pénibles que cela a provoqué chez moi ! Heureusement j’ai perdu le maximum qui m’encombrait , je me balade
    maintenant un peu ronde mais là je m’en fiche grave , je suis passée à autre chose , la vie , ses joies ses plaisirs… tout arrive !
    Bise Caro

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  8. les petits pieds a dit…

    Comme c’est touchant ce que tu dis. Je suis sûre que je ne suis pas la seule pour qui ça résonne. Il y a deux ans, j’ai vécu un énorme plantage professionnel. Une vraie noyade pour moi, qui avais toujours foncé droit sans réfléchir, y compris dans ma jeunesse.. Ca a laissé des traces, financières mais aussi de sacré griffures à l’égo. Mais avec le recul, il m’a fallu deux ans et une nouvelle tentative ratée dans ce métier, je me suis rendue compte que non seulement je n’aimais pas tant que ça ce métier, mais qu’en plus je n’y étais pas tellement douée. Je suis en train de changer de métier, et je suis tellement heureuse. Il a fallu deux belle claques et un amour propre un peu égratigné pour que je comprenne ! Quelque part, je me dis que c’est dommage que je n’ai pas connu plus d’embûches pendant mes études, comme toi, je me serais posé un peu plus de questions… mais la vie est ainsi faite ! Belle journée

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  9. Carson a dit…

    Et bien moi j’aime mes copines pour leurs fêlures qui les rendent belles et uniques et tu ne fais donc pas exception à la règle 🙂

    Tu es très kintsugi en fait (art japonais qui consiste à réparer un objet brisé en soulignant ses fissures avec de l’or, au lieu de les masquer)
    https://esprit-kintsugi.com/

    Belle journée les radieuses et autres porcelaines dorées 🙂

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  10. Marieal a dit…

    Quel beau texte ! Merci Caro de cette réflexion. Ma fêlure à moi c’est outre mon surpoids qui a probablement aidé à ce que je développe moi aussi une certaine dose d’empathie que j’ai mise au service de mon métier ( mais pas seulement je crois que ce complexe de vouloir me faire aimer fait de moi une personne sur qui on peut compter) c’est surtout celui de ne pas avoir réussi à faire un enfant.
    Je vais bientôt ( en août finalement) aller chercher ma fille à la peau couleur de miel , je ne sais ce qu’il adviendra de cette fêlure?.., Pour elle, j’espère en faire un trésor puisque je ne l’aurais probablement jamais adoptée si nous avions eu un enfant. L’avenir nous le dira!

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    • fracol a dit…

      Quelle émotion et comme je te comprends ! Nous avons adopté nos 3 filles : 3 adoptions, 3 rencontres inoubliables. Je te souhaite une très belle rencontre ! Et puis, pour ce qui concerne la fêlure, elle s’efface petit à petit, puis réapparait par inadvertence à chaque J1 de mon cycle. Je crois que je porte en moi encore l’espoir d’un miracle. Mais contrairement à avant, elle ne me fait plus souffrir. Et puis, quand je regarde mes filles, comment te dire ? Elles sont les fruits de notre désir le plus puissant et le plus fertile qui nous a mené jusqu’à elles.

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  11. zaza a dit…

    oui nos fêlures sont précieuses car elles nous permettent de rebondir et d’avancer quoi qu’on en pense à l’instant T. Le recul nous permet de relativiser;
    Encore merci d’être avec nous et de nous accompagner dans notre quotidien, d’en être l’écho…
    Tu n’as pas idée combien tes écrits m’ont aidée dans certains moments de ma vie
    Des bises

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  12. Gabrielle a dit…

    Je commente rarement mais depuis toutes ces années voilà sans doute le post qui résonne le plus fortement pour moi … J’ai commencé la lecture en me disant « tiens c’est rigolo je me revois juste après mon échec au concours véto, tout paraissait fermé alors … et pourtant … quelle chance de m’être finalement orientée vers un autre cursus dont les études m’ont passionnées, qui me permet de faire un métier que j’aime aujourd’hui, au cours duquel j’ai rencontré tant d’amis chers (et mon homme accessoirement) … quelle chance cet échec au final ! »
    Et puis … la suite m’a cueillie parce que les fêlures, oui ça me parle, je n’ai jamais été en surpoids mais j’ai été une ado particulièrement ingrate (les photos d’époque en font malheureusement foi, les choses se sont arrangées depuis … un peu ;)) On ne parlait pas autant d’harcèlement scolaire … mais vraiment ça a été une période difficile … et à la fois constructive de ma personnalité indéniablement … de mes choix amicaux également … à tel point que je me suis souvent dis que je n’aurais jamais été la même sans cette période, que je me suis souvent demandé si j’aurais su aussi bien m’entourer d’amis exceptionnels et bienveillants ?
    Dans toutes ces questions je me suis souvent demandé quel impact cela aurait quand je devrais accompagné l’adolescence de mes enfants (une grosse boule au ventre j’imagine) et ce que j’allais leur transmettre, y compris malgré moi … Et ce matin je lis ton post alors que mon « grand » garçon va tout bientôt terminer la crèche (!!!), qu’il va bientôt rentrer à l’école et que toutes ces questions sur les fêlures, le rapport aux autres, sont déjà là, dans ma tête, bien avant l’adolescence …
    C’est un peu décousu mais merci pour ce texte qui résonne très fort en moi 🙂

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  13. Anna Chiarra a dit…

    Ah comme très souvent (pour ne pas dire à chaque fois…) ton article résonne beaucoup ! Moi j’ai planté Sc Po Lyon (mais vraiment de loin hein !…) en sortant du Bac. Ma vie était finie !
    Finalement, j’ai fait des études de sociologie (passionnantes !) et j’ai intégré Sc Po Paris en Master 2 (enfin un DEA , mais ça fait trop vieille de dire ça !!) quelques années plus tard…
    Donc si je n’avais pas échoué, je n’aurais pas rencontré les amis à Paris que j’ai aujourd’hui et puis surtout mon mari !
    C’est la plus grosse tôle de ma vie, mais je lui dis merci !
    Merci pour ce joli post, je crois que je sature de tous ces affichages de « réussites »… C’est joli de montrer ses fêlures !

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  14. Carole Nipette a dit…

    Tout à fait d’accord avec ce genre d’analyse, je fais la même quand je vois ce que j’ai vécu et comment je suis aujourd’hui… et pourtant je me dis aussi que rien n’est jamais figé et que ça aurait pu être chose de mieux, de différent, de pire aussi et que je n’en saurais jamais rien, c’est toute la beauté de la vie !
    ma fille me dit toujours que j’aurais été pareille avec un autre enfant, que je dirais les mêmes choses mais je n’en démords pas : si ma vie n’avait pas été celle-ci, je ne l’aurais pas connue elle et pour rien au monde je voudrais qu’elle soit une autre enfant (je sais pas si je suis claire)

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  15. sandra (sandralacouverture) a dit…

    Ciloubidouille et vous, vous me mettez du baume au coeur ce matin.

    Merci pour ces mots justes qui, comme je l’écrivais sous le post de Cécile, permettent de remettre à l’endroit toutes ces choses que l’on voit de travers.

    Belle journée

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  16. Coralie a dit…

    Je me reconnais tellement dans ce texte, comme toujours tellement bien écrit que l’on peut se l’approprier sans peine.. Même si sur le moment on souffre, la vie nous oriente souvent vers des territoires inexplorés vers lesquels nous n’aurions pas pensé aller mais qui nous correspondent et nous permettent de nous épanouir…

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  17. Smouik a dit…

    Oui l’univers nous fait des cadeaux magnifiques dont on ne se rend compte que plus tard, une fois la douleur passée (ce sont souvent des cadeaux douloureux^^)…
    Il y a une phrase que j’ai trouvée récemment et qui synthétise bien ce que tu décris si joliment : « l’ego dit : quand tout sera en place, je trouverai la paix ; l’âme dit : trouve la paix et tout se mettra en place ». En fait, je crois bien que tu as su écouter ton âme 🙂

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  18. Daphné a dit…

    Oui, ce sont toutes ces fêlures, toutes ces aspérités qui nous empêchent de sombrer dans un océan de platitude. Et dans une époque qui prône la perfection à tout crin, il n’est pas toujours simple d’accepter que ce sont nos failles qui sont notre vraie richesse.

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  19. violette.b a dit…

    Les fêlures laissent entrer la lumière , que c’est beau et juste , j’aime cette phrase …mais je suis fêlée , je comprends .

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  20. La semaine d'une gourmette a dit…

    Résonances résonances… Si je n’avais pas été hyper malheureuse avec mon (ex) mari (5 ans et demi de relation, 5 ans de catastrophe, c’est dire…), je n’aurais pas fait de psychanalyse (sur le thème de « Mais q’allais-je donc faire dans cette galère ») et je n’aurais certainement pas rencontré et surtout flashé sur mon homme, la plus belle histoire que je puisse imaginer (et qui dure depuis 27 ans…). Donc, vivent les fêlures, les premiers échecs, et l’imperfection en général !

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  21. Sarah a dit…

    ❤ « Bien heureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière » Michel Audiard. Tu illustres si bien cette citation et tu fais partie de mes « proches », par la lecture quasi quotidienne de ton blog, qui m’accompagnent dans la bienveillance et l’empathie envers moi-même. Tu as su oser, te lancer, t’engager. S’aimer, le combat / l’histoire d’une vie.

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  22. Lo a dit…

    Quel magnifique billet !! Le hasard, le destin… des thèmes universels. Maintenant, c’est évidemment toujours plus facile d’analyser les choses avec du recul que quand on est le « nez dans le guidon », mais ça permet d’appréhender différemment nos échecs.
    Bisou à toi 🙂

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  23. Mounia a dit…

    Mais quel bonheur de vous lire Caroline !! J’ adore votre plume, vous nous faites rire parfois pleurer selon les moments, que d’ émotions passent à travers votre plume !!! Maintenant je n ai qu’une hâte c’ est de me rendre à Gibert samedi vous rencontrer pour de vrai et acheter votre roman !! Dites-moi, c est quelle heure samedi ? D’içi là, je vous souhaite une trés belle semaine!

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  24. TYMAELAN a dit…

    C’est étrange que tu cites ce tout premier texte écrit suite à cette humiliation de la cabine d’essayage car c’est celui qui m’a fait découvrir ton blog, début 2007. J’y repensais d’ailleurs il y a quelques jours en te lisant, comme je le fais chaque jour depuis plus de dix ans… J’ai été fidèle à beaucoup de blogs. Beaucoup sont nés, ont vécu, ont disparu.J’ai cessé de lire certains par désaffection. Mais le tien, je ne l’ai jamais quitté. J’ai commenté au départ, un peu,puis plus du tout. Pourquoi? souvent parce que je n’étais pas toujours d’accord et que je me suis rendue compte que lorsque l’on ne va pas dans le sens du courant,il vaut mieux se taire (j’ai horreur du conflit!). Je n’ai pas toujours les mêmes opinions que toi mais, de même, j’ai beaucoup d’amis avec qui je ne suis pas toujours d’accord et, si je n’aime pas le conflit, j’aime les débats. On s’enrichit des différences et c’est pourquoi je reste, je te lis, en silence. Mais là, est-ce ce rappel de ce texte initial, celui qui avait résonner en moi, est-ce ton récit de rencontres avec tes lectrices à l’occasion des signatures de ton roman? Est-ce l’envie de venir le 7 pour te voir, en « vrai »? Peut-être la peur moins présente du rejet (si elle me rencontre, elle ne saura même pas qui je suis! ) Bref, pour une fois -et eut-être la seule- je suis sortie de mon mutisme…pour te dire Bravo, surtout n’arrête pas, tes fêlure sont l’écho des nôtres, et vice-versa!

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    • Petitefleur a dit…

      Moi aussi j’ai découvert le blog par cet article. Je me revois encore taper « quel pantalon pour grosse cuisse  » en chouinant sur mon sort et avoir lu tout ton blog d’un coup ce jour là.
      Merci pour tout 🙂

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  25. Melisse a dit…

    Salut Caro, salut le Rade,

    Dans mes bras (dodus)(nan, vraiment très dodus) Caro ! —> à force de rebondir d’une gamelle à une erreur j’en suis venue à faire le plus beau métier du monde !
    (Et ParcourSup ici c’est répondre à certains terminales qui commencent/continuent à demander des plans B)
    Mais aussi, de complexe en erreur précédente, à avoir une vie perso qui va bien, un tout petit peu en orbite autour de ma Merveille de grand bébé de 22 mois.

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  26. Camille a dit…

    Très beau texte, merci!
    Il résonne particulièrement pour moi, car j’ai connu le parcours inverse! Après avoir beaucoup tâtonné pendant mes études, échoué à terminer mon master faute de motivation, et surtout connu de grands moments de déprime à me demander ce que j’allais bien pouvoir faire de ma vie, j’ai trouvé ma voie… dans les bibliothèques! Ce but en vue, je me suis formée à l’enssib, j’ai énormément travaillé pour réussir ce foutu concours. Et ça a marché!
    Alors certes je me suis mise plus tard que les autres et ce n’est qu’à 29 ans que je commence à être rassurée sur mon avenir pro, quand la plupart de mes amis travaillent depuis quelques années déjà. Mais qu’importe! Parce qu’aujourd’hui je n’en reviens toujours pas d’exercer ce fabuleux métier qui me passionne, et je sais bien que ce sont aussi tous ces accidents de parcours qui m’ont conduit jusque là.
    Merci les fêlures 🙂
    (Et big up à tous les jeunes qui se lancent aujourd’hui dans leurs études à un moment où on a l’impression qu’il faut avoir à 18 ans un plan de carrière pour les 10 prochaines années pour espérer être pris quelque part)

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  27. Soph" a dit…

    Peut-être pourrions-nous en conclure que la vie, dans son imperfection, est très bien faite… ?? En tous cas, ta plume est toujours aussi fine… Plein de biz au rad

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  28. nadine a dit…

    très beau texte qui résonne , questionne, et aide à voir les couleurs de la vie. Et sacré chemin en effet de cette cabine d ‘essayage (dont je me rappelle très bien, puisqu’à l’époque ce texte avait lui aussi résonné à mon oreille douloureusement) jusqu’aux combipantalons offerts en photos ici 😉
    que la route soit longue, belle, sinueuse lais heureuse ! !

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  29. Nell a dit…

    Que j’aime ce titre !…
    Chacune nos fêlures. Chacune nos capacités d’y faire face…
    La plus récente, celle qui a dangereusement fait tanguer mon petit monde, m’a fait m’inscrire au CRPE sur un coup de tête en septembre parce que, après des semaines sans sommeil et des jours et nuits trop plein de larmes, un « j’en peux plus il faut que ça change » m’a fait cliquer sur « valider votre candidature ». Et…. je serai maîtresse à la rentrée ! La boule au ventre certes, mais une chape de plomb s’est envolée. Encore 4 petites semaines ici pour pouvoir m’envoler là !
    Je m’étais promis Mission Hygge comme cadeau de fin des épreuves (même pas de réussite, j’avais trop peur de rater!) et je ne me suis même pas encore récompensée !… Mais les vacances approchent. Et peut-être une séance de signatures à Lyon bientôt ??
    Merci en tout cas, pour tes textes qui résonnent

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    • Melisse a dit…

      Bravo !!!!!
      On voit pouvoir échanger des commentaires « Educ’Nat’ LV2 renforcé ! »

      Nan j’déconne : pas de passerelles entre matières ni entre primaire et secondaire (même si, via conjoints et potes) j’ai compris que « LSU » et « remettre une dictée quotidienne » sont des gros mots
      (Note de la trad’ – « LSU » : un truc à remplir qui est peut être bien mais interminable et de toute façon le serveur bugue » ; le coup de la dictée suscite : «  mais on n’avait JAMAIS arrêté dans faire »… je confirme en voir 5 d’écrites « sur mesure » (je vous passe les consignes) toutes les semaines …

      Donc BRAVO

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  30. Stéph de Mars a dit…

    Merci pour tant de douceur et je vais oser d’Amour… Sans tout cela effectivement, je n’aurais jamais guetté chacune de tes publications (une parenthèse enchantée chaque jour ), un sourire, une larme discrètement écrasée au coin de mon œil (je travaille en Open Space), des fous rires aussi, et cet écho qui revient souvent (avoir l’impression d’être ton amie, sans jamais avoir bu un thé avec toi…magie de l’Internet). Voilà ça c’est fait… Et puis je te trouve d’une grande sagesse pour une jeune femme de 24 ans Du love, plein !!!

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  31. Mag a dit…

    Bouleversée… J’entends bien… et même si je sais tout ça, l’acceptation,… j’en suis encore au stade où j’aimerais bien rentrer définitivement (vive le yoyo) dans un 40. Je gommerais bien cette fêlure là tout de suite au point que ce serait mon premier voeu après avoir fait sortir le génie de la lampe… Pfff.
    En fait, c’était pas le jour pour lire et débattre de ça. Ca ira mieux demain.

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    • Caroline a dit…

      ah mais je te rassure, je donnerais tout moi aussi pour ne plus avoir à me battre avec ça ! Mais je sais que ces kilos n’ont pas été qu’une source d’emmerdements, c’est tout 😉

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  32. mammouth a dit…

    Je rentre d’un long weekend de voyage et le temps est toujours aussi magnifique. Phewie, le billet. Il est très beau, comme souvent quand tu parles de tes émotions. Plein de réponses fusent. Je vais attendre. Je vais me poser d’abord. On verra après si je commente.

    Joli billet aussi pour tes rencontres à Lille. Un jour peut-être, si tu viens à l’étranger, pas très loin, hein, j’apporterai alors tous tes livres pour les faire dédicacer. haha!

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  33. bredele a dit…

    Hip hip hip le gras du bide !! fais z’y un bisou et on en parle plus 🙂 (avec tout ces talents tu dois bien être en + contorsionniste)
    Sans rire merci pour tes mots, parce que c’est beau, juste et même un peu déculpabilisant.

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  34. Béa a dit…

    « Les fêlures laissent entrer la lumière » … Rien que pour cette phrase soyez remerciée!
    je lis votre blog depuis 8 ans je crois et si j’ai commenté une fois, j’ai oublié ( l’âge peut être ).
    Mais aujourd’hui , il y a cette phrase … En plus des kilos en trop, de l’envie première de devenir bibliothécaire, des questionnements et des engouements très souvent partagés !
    Cette petite phrase de conclusion, je vais la garder comme une petite lumière dans un ciel sans lune, un bonbon au miel, un bisou sur la joue.
    Alors tant pis si 20 ans (enfin 30 selon votre décompte ) nous sépare et qu’objectivement ma vie n’a pas grand chose à voir avec la vôtre, j’ose avouer que je me sens proche de vous.
    merci

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  35. @nne a dit…

    Caroline,
    Vous m’inspirez toujours autant de tendresse. Je souhaite plein de belles choses à vos trois petits, à votre amoureux & à vous-même . Je vous « guette » si jamais vous passez en région lyonnaise ou stéphanoise.

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  36. Vanessa a dit…

    J’ai lu tous vos billets et pourtant je n’ai quasiment jamais commenté. Je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu parler de la pièce de théâtre que tu as écrite (on peut se tutoyer hein?).
    C’est un projet en cours ou bien c’était il y a quelques années? Je serais intéressée pour lire la pièce si elle est lisible quelque part.

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  37. Gé a dit…

    Mais qu’est ce que tu manies bien les mots ! Il y a des billets,comme celui-là, qui semblent des fulgurances…ils se dégustent tout seuls !
    Et qu’en dit ce fameux Zermati alors ? As-tu toujours des contacts ?
    Les fêlures pour avancer, c’est un concept qui me plaît bien…ça a quelque chose de rassurant !

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  38. Geneviève a dit…

    Je vais prendre ce soir le temps de lire les commentaires qui, je n’en doute pas, seront aussi riches et émouvants que l’est ce billet…
    C’est une phrase d’Audiard ( je crois) qui dit, reprenant les Béatitudes, « Heureux les fêlés parce qu’ils laissent passer la lumière »…

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        • alice de paris a dit…

          En lisant cette phrase j’ai immédiatement eu les yeux qui piquent et la voix de Leonard Cohen en tête « There is a crack in everything
          That’s how the light gets in »
          Ce qui est drôle c’est que mon quelqu’un l’avait prononcé il y a quelques années et mes yeux avaient aussi immédiatement piqué (hum et j’etais tombée un peu amoureuse aussi)

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    • TiBee a dit…

      Je ne connaissais pas cette pensée d’Audiard, par contre ça m’a immédiatement rappelé le refrain d’une chanson de Leonard Cohen:
      « Forget your perfect offering
      There is a crack, a crack in everything
      That’s how the light gets in »

      NB: Après vérification, il s’agit de la chanson « Anthem ». Musicalement pas transcendant, mais le texte est superbe.

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  39. Carole a dit…

    Tu as si joliment et si justement dit ce que je peinais à exprimer à ma cousine (inquiète et désemparée devant les complexes de sa fille) il y a 2 jours à peine, à propos de notre rapport au corps, à propos de ces complexes qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui…
    Juste merci. ❤️

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  40. Nono a dit…

    J’aime vraiment beaucoup ce billet. Vraiment. Toujours émouvant et drôle. Moi aussi je « remercie » tes kilos pour m’avoir donné le plaisir de te lire. Merci les gars ! (Parce que oui je le sens comme ça, gras, kilos c’est masculin tout ça non ?)
    Et puis Benjamin quoi…. qui ne parle pas mais ronronne, je m’en vais écouter « retiens la nuit » tiens..

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  41. Ariane a dit…

    Quel joli texte Caroline et dommage, mon prochain épisode de podcast est bouclé, j’aurais aimé y évoquer ce billet sur les opportunités créées par les kilos (pensés) en trop…

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  42. MarieP a dit…

    Et bien moi, j’avais tout réussi. ..études mariage petites filles adorables gentil mari. Mais comme si je ne m’en donnais pas le droit ou la légitimité, et bien j’ai tout fait foirer. Je le suis laissée prendre dans la toile d’un prédateur j’ai failli bousiller la vie de mes filles. Tout ce que cela m’a apporté de bien c’est ce garçon, ce 3eme enfant dont le père de mes filles ne voulait pas. Aujourd’hui si je regarde en arrière pourtant et seulement parce que je vois et je sais que mes filles vont bien et bien je ne regrette pas ce que j’ai fait de malheureux, cette décision que j’ai prise il y a 13 ans et qui a failli nous briser mes filles et moi . Parce que cela m’a révélée à moi. Parce que je pense que même si je n avais pas rencontré mon second mari , ce prédateur, j’aurais quitté le père de mes filles . Lui et « l autre  » comme l appellent mes filles et qui nous a fait tant de mal, ils m’ont permis de grandir, de (re)prendre possession de ma vie . Alors même si je suis seule aujourd’hui, j’ai mes 3 enfants, et je vis ma vie , j’en suis maîtresse et non plus spectatrice.

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  43. Céline a dit…

    Bonsoir,
    Je commente rarement mais j’attends tes/vos nouveaux postes avec impatience…
    Je partage entièrement celui-ci et je crois que nos choix, nos échecs, nos réussites, nos actions et innactions, rien ne nous arrive par hasard…
    Heureux les fêlés…
    Bonne soirée à tous
    Céline

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  44. Béné a dit…

    Les fêlures laissent entrer la lumière… C’est d’une poésie… Ça m’a coupé le souffle… Si je n’avais pas été si petite, si personne ne m’avait vu comme une si minuscule chose fragile, je ne me serais jamais lancée de défis, je n’aurais jamais voulu montrer que j’étais si grande dans mes envies… Je ne partirai sans doute pas seule en Finlande avec mon sac à dos (mission hygge à l’intérieur 😉 cet été… Merci les petites égratignures 🙂

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  45. ln22 a dit…

    quel beau texte, que d’émotion et cela résonne très fort en moi. pas de problème de poids mais des problèmes de pilosité. Difficile de se construire à l’adolescence. Alors on prend le rôle de la bonne copine, de la marrante, de celle sur qui on peut compter et on développe des trésors de bienveillance. Bien sûr cela nous construit, cela nous rend humain mais qu’est ce qu’on souffrir par moment !!! alors oui, nos blessures ne sont pas à rejeter, on peut même les apprécier et surtout c’est la chose de bien en vieillissant c’est qu’on apprend je trouve à se détacher de son enveloppe pour être soi et se détacher du jugement des autres (quoiqu’il parait qe le pire juge c’est nous même….)Merci pour cette belle émotion du matin. Tu nous donnes une force incroyable

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  46. Pétunia a dit…

    Je n’ai pas encore lu les commentaires, mais il fallait que j’écrive le mien, avant de l’oublier.
    Je viens de voir un documentaire : le cerveau des enfants où il est question de l’importance des échecs dans l’apprentissage. Ce qui n’est pas culturel en France.
    J’aime beaucoup la citation sur les fêlés.
    Et en réfléchissant, comme beaucoup, j’essaie de camoufler mes fêlures, alors que ça m’émeut de les découvrir chez les gens que j’aime. Et je les en aime davantage. J’essaie d’aller à contre courant des miennes.

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  47. Blonde paresseuse a dit…

    Plus beaucoup de commentaires désormais, même si je passe régulièrement… 😉

    Oui, les fêlures nous accompagnent et nous font avancer. La mienne, celle d’un mal être profond lié à mon ancienne relation conjugale, m’a permise de faire d’incroyables rencontres virtuelles et aussi « en vrai ».
    Ce besoin d’écrire mes anxiétés, mes failles, m’a tellement apporté au final.

    Aujourd’hui, la plupart d’entre elles sont rebouchées avec un enduit solide, celui de l’amour d’un être merveilleux. Plus forcément besoin de raconter maintenant. Certaines pourtant sont toujours là, j’y travaille différemment. Ou je n’y travaille pas, je vis avec.

    Comme la façade de ma Bicoquillette est un peu lézardée, comme la peau de mon visage est un peu plissée par endroit, ma vie est faite de creux et de bosses, de douceur et de bourrelets. Et c’est tant mieux…

    Je t’embrasse.

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  48. SophieS a dit…

    Si vrai et si joliment dit <3 les plus belles personnes et opportunités qui sont entrées dans ma vie l ont été suite des echecs… est ce karma? Une bonne etoile? La capacite à rebondir qui est en chacun de nous? A Mon fils qui vient de voir la vie qu il esperait s effondrer (merci parcoursup…) je dis une porte se ferme pour laisser s ouvrir d autres que tu n avais peut etre meme pas envisagees… je sais que là il a du mal à me croire, mais on en reparle dans qq annees. Belle journée à toi.

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  49. L'Irrégulière a dit…

    Il résonne beaucoup ton article… si toutes mes histoires d’amour n’avaient pas été, de l’adolescence à aujourd’hui, de cuisants échecs, je ne me serais jamais remise à écrire. Cela étant, j’aimerais bien maintenant en réussir une, histoire d’amour ^^

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  50. Kaylee a dit…

    Ce propos de Marieal « je crois que ce complexe de vouloir me faire aimer fait de moi une personne sur qui on peut compter », la phrase de Caro en fin de billet « j’ai une certitude: les fêlures laissent entrer la lumière. Chérissons-les », les propos d’Armelle « Blonde Paresseuse », que de belles phrases touchantes… merci les miss 🙂
    Bonne journée à toutes 🙂

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  51. Virginie Neleditesapersonne a dit…

    Comme je suis d’accord avec toi ! Je regarde mes échecs et complexes avec ce même regard. Il en va de même pour les événements malheureux, les pertes d’être chers … Je ne sais pas si cela est une bonne chose ou non; mais ce qui est sur; c’est que perdre ma mère m’a transformé, poussé dans mes retranchements et finalement permis de me révéler à moi même. Je sais que sans cet événement, ma vie serait tout autre. Je ne sais même pas si j’aurai réussi à avoir des enfants … Cela peut sembler dur et je crois que les personnes qui n’ont jamais rencontré de réelles difficultés sont sceptiques lorsque je leur dit ça : « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » ! La maxime est souvent galvaudée mais il me semble qu’elle est aussi parfois totalement appropriée et avérée dans mon cas au moins !

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  52. et de trois a dit…

    Très beau post !
    Si seulement mes échecs avaient pu me faire rebondir. Mais je suis quelqu’un qui se laisse un peu trop porter par la vie, ce qui est un défaut.
    Défaut qui fait de moi quelqu’un d’apaisé, d’optimiste mais sans réelle ambition. J’ai la chance immense d’avoir un mari que j’aime toujours autant (et vice versa) après 25 ans de vie commune, des enfants qui deviennent petit à petit des personnes, un travail pas mal mais sans plus, des amis, des passions, mais si c’était à refaire l’option choisie il y a longtemps à l’école des Beaux-Arts n’aurait pas été celle que j’ai choisie par paresse et si au lieu d’arrêter avant la fin du cursus, parce qu’on ne m’avait pas donné la note attendue, je m’étais remise en question, aujourd’hui je serai peut-être l’architecte que finalement j’ai toujours rêvé d’être.
    On ne va pas refaire l’histoire et je ne déprime pas du tout, j’aime ma vie. Mais tu as raison, les échecs ou fêlures doivent nous faire avancer.

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  53. Marilune a dit…

    J’aime tant tes posts de « reflexion intérieure », ils forcent à se poser des questions ! Moi aussi il y a 20 ans (à peu près) j’ai tenté conservateur de bibliothèque!Je l’ai raté aussi, évidemment, mais je me souviens encore du sujet (l’image est-elle une écriture?) que j’avais trouvé super intéressant. Comme toi, je pense que j’aurais tourné en rond finalement, même si la bibliothèque est un endroit où je me sens si bien (et je rends mes livres en avance, je suis un peu maniaque de l’organisation sur les bords, j’avais peut-être plus de « potentiel » au départ).
    Pour les kilos en trop, clairement pour ma part j’aurais eu des opportunités autres si j’avais été plus mince (ou si j’avais arrêté de grossir comme ça), mais au final tu as raison, je pense que tout ce gras, étonnamment, a fait de moi une meilleure personne, plus à l’écoute des autres, et j’ai des amis qui m’aiment pour ce que je suis, pas pour mon physique, et moi même j’ai des amis qui sont loin de la taille mannequin et que je trouve magnifiques, car ils ont une grande intelligence, d’esprit et de cœur. Donc, merci les fêlures. La vie prend parfois des chemins de traverse.

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  54. Eulalie a dit…

    Je me demande toujours si ça vaut la peine de laisser un petit mot ici quand je vois la fouuule de commentaires.

    Mais je le fais, parce que ton article m’a émue aux larmes. J’ai un rapport à l’échec assez particulier, et je suis dans une période de ma vie où je l’ai apprivoisé, puisque j’ai compris que c’était dans les échecs que j’avais le plus appris, le plus évolué, le plus progressé !
    Je bénis aujourd’hui mes échecs et même si je suis dans une période plutôt sereine (vite, un peu de sel au dessus de mon épaule), je regarde avec calme les échecs qui reviendront sûrement parce que je sais plus que jamais qu’il m’apporteront encore beaucoup.

    Bravo pour ce bel article. Tu vois, j’ai du mal à conclure, parce que je suis bien, là, sous ton billet, à savourer ces belles paroles qui enduisent le coeur d’un baume si réconfortant !

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  55. Violette a dit…

    Merci pour cet article qui résonne
    Je vais m’y accrocher ces jours de turbulence et de grand flou professionnel. Je suis souvent lasse des discours louant la performance, de cette compétition acharnée, toutes ces injonctions qui paralysent.

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  56. lavieacinq a dit…

    Encore un texte merveilleusement bien écrit!!
    Encore des mots qui me remontent le moral et me font sourire!
    Les blessures, les fêlures…. Il faut apprendre à les accepter parce qu’elles nous font avancer mine de rien!
    j’aime tout ce que tu dis sur l’échec parce que tu en fais ( et à chaque fois) quelque chose de beau!

    Merci Caroline!

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  57. Nora a dit…

    J’aime beaucoup cet article, ce côté honnête et qui fait du bien à l’âme. Vraiment.
    Je reviendrai aussi lire les commentaires, merci pour cette générosité.

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  58. Hélène a dit…

    Les larmes me montent aux yeux et ma gorge se serre en lisant ce que tu écris. Merci de poser des mots sur ces fêlures qui finalement n’en sont peut-être pas ? Je ne viens jamais commenter, mais là… comment dire… impossible de ne pas te dire que tu as touché juste, que c’est exactement ce dont j’avais besoin ce matin. Je t’embrasse.

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  59. mardep (vuesdasie) a dit…

    merci Caro pour ces mots…
    Je crois qu’il n’y a que la maturité qu’apportent nos 27 ans pour s’en rendre compte….
    Bel été !

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  60. Mum_Marmotte a dit…

    Quel article magnifique !! Je vais garder cette image précieusement en tête <3
    Un soir d'errance sur le web en quête d'une énième solution pour me débarrasser de mes kilos et si possible de mon envie de ne manger (presque) que des sucreries, je suis tombée sur une vidéo Youtube de la chaîne "Insupportable Perfection". La fille qui les a faites, et qui tient aussi un blog, analyse notre rapport au poids et à la nourriture d'une façon que je n'avais jamais vue ailleurs. Même s'il me reste encore beaucoup de boulot dans l'acceptation de soi, ses articles m'ont bien aidée.
    Je réalise qu'on dirait une pub déguisée… N'hésite pas à supprimer si tu préfères 😉

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