Catégorie : Coups de calcaire

Obscène

Parfois l'obscénité se cache derrière une pseudo grandeur d'âme. Pour moi c'est le cas de la dernière lubie en date de notre président de la République, qui à défaut de trouver des solutions aux petits soucis économiques de la France, se prend pour notre chef spirituel ce qui a le don de me rendre assez fumasse. Bref, je n'en dirai pas plus, parce que j'ai déjà exprimé sur Ladies Room tout le mal que je pense de cette grande idée consistant à traumatiser des générations d'enfants pour soit-disant conserver la mémoire des victimes de la Shoah. Si vous êtes intéressés, c'est ici

 

Sinon, il y a aussi ce texte, écrit il y a deux ans maintenant…

 

 

Avant de vous laisser lire, je précise pour qu'il n'y ait aucun malentendu que je suis contre l'oubli, pour que l'histoire soit enseignée aux enfants, pour qu'on se souvienne et qu'on se transmette la mémoire de cette abomination que fut la Shoah. Mais je suis contre la confusion des genres. Il ne faut pas confondre histoire et mémoire. La seconde découle de la première et n'a nul besoin d'artifices tels que ceux proposés par Nicolas Sarkozy… 

 

Devoir de mémoire… 

 

La nuit dernière, ma cocotte a fait un cauchemar. Pas juste un mauvais rêve, non, un de ces cauchemars qui vous laissent en sueur dans vos draps trempés, le coeur battant la chamade et l'angoisse plantée en plein ventre. Un de ceux sur lesquels la magie d'un verre d'eau n'opère pas, pas plus que les calins d'une maman ensommeillée. Un vilain songe vicieux qui revient dès que les paupières se referment.

 

Après nous être réveillés trois fois, nous l'avons calée entre nous deux – ouh, c'est mal – deux parents épuisés sachant que même les plus odieux rêves d'enfants ne résistent tout de même pas aux gardiens farouches et belliqueux que sont un papa et une maman en manque de sommeil.

 

Le lendemain, ma fille ayant réussi à retrouver son calme, a réussi à me raconter le fameux cauchemar. "Il y avait ce monsieur très méchant, tu sais maman, qui voulait m'emmener loin d'ici pour me prisonnier et me tuer, avec plein d'autres enfants. Tu sais, "Adof Hiter"".

 

Adof Hiter… J'ai tout de suite mieux compris sa terreur nocturne. Moi même je n'apprécierais pas trop que le bonhomme vienne me rendre visite en pleine nuit.

 

Une question tout de même: pourquoi Adof Hiter ? A ma connaissance la seconde guerre mondiale ne fait pas encore partie du programme de troisième année de maternelle. L'explication est en réalité très simple. Il y a deux jours, alors que j'étais à Berlin  (!), une cérémonie du souvenir a été organisée dans l'école maternelle, en hommage aux nombreux enfants disparus pendant la rafle du Vel d'Hiv. Après la pose d'une plaque commémorative, les enseignants ont tenté d'expliquer ce qui était arrivé à ces petits. Sans se douter qu'"Adof Hiter" occuperait beaucoup de place dans la tête de leurs jeunes élèves…

 

J'ai bien tenté d'expliquer à ma fille que le monstre était mort et qu'il ne risquait pas de revenir de sitôt. Se souvenir était bien sûr essentiel, mais il ne fallait plus avoir peur. Terminé ma biche, on n'y pense plus, rideau. Elle m'a regardée perplexe, puis m'a lancé:

 

"Alors pourquoi ma maitresse nous a dit que si on n'y pense plus ça risque de se reproduire ?"

 

A ce moment là j'ai compris qu'elle s'efforçait, depuis la pose de la plaque, de garder tous ces enfants morts à l'esprit, de peur que l'histoire ne se répète…

 

Ecrit le 6 juin 2006…

 

Edit: ClaireMM a écrit un billet sur le même sujet hier…

 

Edit2: J'ai choisi d'illustrer ces mots par l'affiche du film de Claude Lanzmann que tout citoyen devrait avoir vu une fois dans sa vie. Parce qu'il n'est de meilleur rempart contre l'oubli qu'une telle oeuvre. C'est un livre d'histoire, un témoignage, un présent pour l'humanité.

Touche pas à Simone

 

Je sais, j'arrive probablement un peu apès la bataille. Mais après tout, j'ai quand même envie de pousser un cri du lundi et comme il me semble avoir déjà pas mal hululé sous la lune vendredi sur le dos de Sarko, je décide de le laisser de côté pour me consacrer à un sujet qui fait pas mal débat depuis quelques jours.

 

Je veux parler de LA photo.

 

D'une femme nue…

 

En une d'un journal qui pour une fois en même temps laisse lui aussi de côté l'homme aux lunettes miroirs, veste de jogging et rolex au poignet et ce pour notre plus grand plaisir.

 

Je veux parler du Nouvel Obs.

 

Et de Simone de Beauvoir, que le magazine en question a choisi de nous montrer nue. Très franchement, le fait que cette photo, prise au débotté par un ami de l'amant américain de la "scandaleuse", se retrouve sur tous les kiosques de France et de Navarre ne m'a pas vraiment dans un premier temps énormément choquée. Bien sûr, je me suis fait la réflexion que madame Deuxième sexe aurait moyennement apprécié être exhibée de la sorte. Mais après tout, du moment où ce cliché a existé et n'a pas été détruit ou interdit de publication de son vivant, cette femme appartenant à l'histoire, pourquoi pas.

 

Et puis petit à petit, tout de même, j'ai ressenti de plus en plus de gêne. D'abord parce qu'à l'intérieur du canard, il n'y avait pas grand chose sur le Castor. Quelques pages, pas plus, à l'occasion de son centenaire dans lesquelles on n'apprenait pas grand chose, même lorsqu'on est comme moi, loin d'être une spécialiste du sujet. Etait-il du coup justifié de la mettre à poil en laissant sous-entendre qu'une grande partie du journal lui était consacré ? Ce cliché était-il finalement la seule chose qu'on nous mettait sous la dent ?

 

Surtout, à force de voir ces fesses et ces hanches magnifiques, j'ai commencé à trouver la mariée un peu trop belle. D'autant que le modèle avait à ce moment là un peu plus de 40 ans, me disais-je dans ma grande perspicacité…

 

C'est donc sans trop de surprise que j'ai fini par lire ça et là que ce que je soupçonnais était vrai. On avait retouché Simone.

 

ON AVAIT RETOUCHE SIMONE.

 

Putain.

 

Merde.

 

Retoucher Simone de Beauvoir. Comme une vulgaire mannequin posant en une de Elle. Retouchée comme Eve Angeli ou Karen Cheryl.

 

Simone de Beauvoir, une des mères du féminisme, toujours affublée du même turban – qui parait-il était moins là pour faire joli que pour cacher des cheveux pas toujours d'une très grande propreté – rarement apprêtée, se battant contre le carcan social et esthétique dans lequel les femmes étaient enfermées, s'est vue refuser le droit d'avoir en une du Nouvel obs un peu de cellulite en haut des cuisses.

 

Non seulement cette action postume – effectuée sans l'autorisation du photographe encore vivant et outré – met à mal la soit-disant intention du Nouvel obs d'honorer le caractère iconoclaste de l'auteure en dévoilant surtout sa volonté de mettre un beau cul en une, mais elle constitue pour moi un viol bien plus grave que celui consistant à déterrer une photo intime.

 

Peut-être que vivante, Simone de Beauvoir aurait accepté de poser nue pour le Nouvel Obs. Peut-être aurait-elle été coquette et aurait-elle demandé qu'on gomme ceci ou accentue cela. Ou pas. Et tout est dans ce "ou pas". Comment trahir une personnalité pareille en voulant la faire passer pour ce qu'elle n'était pas ou plus à ce moment précis, à savoir une beauté parfaite ?

 

Ce micro événement – micro et en même temps extrèmement grave selon moi – est la manifestation évidente d'une dérive d'une société décadente qui voudrait que même ses écrivains soient esthétiquement corrects. La négation de l'essence même du féminisme. Voire de l'humanisme. Parce que là où je ne suis pas spécialement d'accord avec les personnalités féministes qui se sont insurgées contre cette une, c'est quand elles disent qu'on n'aurait jamais montré le cul de Sartre ainsi.

 

Moi je crois que si. Mais à une condition. S'il avait été ferme et musclé.

 

Ce n'est pas juste l'intégrité de la femme qui est ici en jeu. C'est notre intégrité à tous. Et il est plus que temps de réagir si nous ne voulons pas tous finir paralysés par des injections de botox rendue obligatoires pour avoir le droit de se montrer dans la rue après 40 ans…

 

Edit: Les photos – à gauche la couv de l'obs, à droite l'originale que je trouve personnellement beaucoup plus troublante, je les ai prises sur l'excellent blog Livres – Fluctuat qui revient longuement sur toute cette histoire et nous donne la liste des retouches effectuées pour que la photo soit "bankable".

Faut pas avoir peur du sucre glace

Bon avant toute chose, je tiens à passer une annonce: si parmi vous il y a quelqu'un qui pourrait me procurer de la cocaïne ou n'importe quel autre stimulant, qu'il se lève et parle. Et surtout qu'il m'en file. Non parce que là très franchement, je ne dépasse pas les 2 de tension. Et ça finit par être fatiguant. D'être fatiguée.

 

Voilà, passé ce petit préambule, qui n'a, je l'admets, strictement aucun intérêt si ce n'est que ça me fait toujours rigoler de demander de la cocaïne, j'ai envie de continuer ma conversation par blog interposé avec ClaireMM. Hier, elle s'énervassait en effet sur l'image quelque peu caricaturale qu'ont les mères de famille nombreuse. Répondant ainsi à mon post de la veille dans lequel j'exprimais ma peur d'être cataloguée "hors-jeu" puisque poule pondeuse.

 

ClaireMM faisait remarquer très justement qu'après tout, pour les faire, ces moutards, l'a bien fallu qu'on passe à la casserole. Ce qui prouve au moins qu'on n'est pas totalement rangées des voitures. Ok, être une sacrée baiseuse n'est pas un but en soi dans la vie, on est d'accord. Mais n'empêche que voilà, le cliché de la mère de famille dans son jean informe et qui se laisse pousser la barbe du pubis, il est peut-être un peu éloigné de la réalité.

 

Alors pourquoi dès qu'on annonce la venue d'un troisième – ou plus si affinités – on a droit à une tripotée de remarques légères et pleines de tact, qui vont de "et c'était voulu ?" à "bientôt l'équipe de foot !" en passant par "et en plus c'est même pas pour avoir un garçon ou une fille puisque t'as déjà les deux" ? Je passe sur les "ouah, quel courage, non parce que trois, laisse tomber, ça change TOUT".

 

Pourquoi ?

 

En fait je crois que la réponse c'est que ça fait peur. Exactement comme les femmes qui affichent leur non désir de maternité font peur. Exactement comme les hommes qui revendiquent leur envie d'être père au foyer font peur. Exactement comme celles que l'allaitement dégoute font peur. Ou celles qui décident d'y passer deux ans – à allaiter – foutent la trouille. Juste parce que ces gens – et plein d'autres évidemment – sortent des sentiers battus. Osent dire merde au portrait robot du français moyen. Tentent une vie qui leur est propre et assument le fait d'avoir du mal à entrer dans une grille de la Sofres.

 

Attention, je ne suis pas en train de dire que sortir de la norme, c'est bien. Je ne suis pas non plus en train de dire qu'être dans le moule c'est mal. Ni le contraire. Je constate juste qu'on a peur de ceux qui s'éloignent des sentiers battus. Probablement parce qu'ils nous renvoient une certaine incapacité à le faire. Et puis aussi parce que tout est fait pour nous convaincre que si on fait preuve d'un peu trop d'originalité, si on diffère dans nos modes de vie de ce qui est la norme, on "ne va pas s'en sortir".

 

Et si j'en parle c'est que je suis la première à être de la catégorie des peureuses. Si j'en parle c'est parce que depuis un an je me tate pour tout lacher et faire ce que j'aime par dessus tout: écrire. Sauf que mon Jiminy Cricket à moi, ma bonne conscience, me rappelle tous les matins que ce ne serait pas raisonnable. Qu'on ne vit pas de l'écriture. Qu'on ne lache pas un emploi stable et enrichissant pour une utopie. Et dès que je commence à trouver un peu d'énergie et de motivation pour le faire, le scénario catastrophe de ce qui pourrait m'arriver s'impose à moi: perte d'inspiration, refus des éditeurs, arrêt du blog, fin des assedics, plus de pâtes dans le placard, un pauvre quignon de pain pour cinq bouches affamées, l'assistante sociale, l'huissier, la rue.

 

Je sais, c'est noir. Et relativement peu probable. Mais voilà, je crois qu'on est bien conditionnés. En tous cas moi.

 

Oui, si j'en parle c'est parce que je crois qu'en définitive, nous sommes nos pires censeurs. Que lorsque j'ai su pour le têtard, ma première pensée a été que "trois enfants à Paris c'est de la folie". Alors que c'est écrit où, ça, hein ? Nulle part. Pas plus qu'il n'est écrit où que ce soit que décider de vivre de sa passion c'est mal, que de lacher ce con qui nous sert de mec depuis des années sans qu'on ne ressente plus rien pour lui c'est une mauvaise idée, que d'être célibataire ça craint, etc etc etc.

 

Alors voilà, moi je dis, et si on disait un gros merde à tout ceux qui voudraient nous faire entrer dans les cases ? Et ça marche aussi pour ceusses et celles qui nous prédisent l'enfer si on met un jean à pince, la damnation si on se maquille pas nude et l'excommunication si on décide que les leggings c'est peut-être moche mais confortable ou alors l'inverse.

 

Bref mes soeurs et mes frères, jetons nos soutiens-gorge et brûlons-les !!!!

 

Heu, ça en fait non, je passe mon tour.

 

Edit: Cela ne veut évidemment pas dire que je vais un jour sauter le pas en ce qui me concerne, hein. T'es fou ou quoi ?

 

Edit2: Pas de panique, sur la photo c'est du sucre glace. Même que lorsque j'étais petite j'avais peur du sucre glace parce que je croyais que c'était de la neige. Et oui, j'avais donc également très peur de la neige. Donc imagine pour la cocaïne.

La mode de l’énorme

Allez, moi je dis que ça fait un bail que je n'ai pas hurlé dans le poste. Non mais c'est vrai, mon grand cri, c'est comme s'il avait disparu non ? Limite je m'interroge sur ma capacité de révolte qui se serait fait la malle.

 

Du coup, j'ai épluché le Elle cette semaine, en me disant que si je ne trouvais rien à redire à tout ce qui était écrit à l'intérieur, c'en était fait de moi, voilà, j'étais passé du côté de la force obscure.

 

Bon ben je te rassure, j'ai finalement déniché une petite perle.

 

 

Dans un article consacré aux gros qui sont fashion.

 

Je sais, ça faisait bien trois semaines qu'on nous avait pas montré le petit cul de Scarlett Johanson en nous expliquant que les grosses sont meilleures au lit. Mais t'emballe pas tout de suite, faut bien que j'avoue que cette fois-ci, les personnes enveloppées dont la journaliste nous parle sont vraiment des "big size" comme ils disent.

 

Marianne James, Chabal ou Mouloud, l'animateur de Canal, genre. Donc pour une fois, l'hypocrisie n'est pas trop au rendez-vous. Mais y'a quand même eu matière à me faire monter sur mes grands canassons.

 

Parce que pour nous expliquer que cette fois-ci, a y'est, les gros sont pile dans la tendance, on nous donne aussi l'exemple de la chanteuse anglaise obèse, Beth Ditto, qui fait un carton partout et notamment en posant à poil  à la une des magazines sans le moindre scrupule. Grand bien lui en fasse d'ailleurs parce que wouah elle décoiffe la nana.

 

Mais ce qui m'a légèrement chauffée, c'est que pour prouver à quel point c'est du délire la hipness qu'elle dégage, on nous explique que, unbelieveable, autrement dit, incroyabeule, Kate Moss "en personne" ose s'afficher avec elle dans une boîte à la mode! Dingue. Dis moi pas que c'est pas vrai.

 

Genre Kate, elle aurait même pas peur que ça déglingue son image tu vois ? Et que peut-être même elle aurait compris que ça n'est pas contagieux !

 

Bon moi je trouve ça super hein, que Kate elle fasse copain copine avec la fat-girl. M'enfin de là à m'esbaudir et à crier victoire parce que la brindille enfarinée ose adresser la parole à une fille qui a les cuisses qui se touchent, non. Parce que s'étonner que Beth ait accès aux discothèques trendy de London et que des gens bien sous tout rapport – sous entendu minces – acceptent même d'être pris en photo avec elle, c'est reconnaître implicitement le côté exceptionnel de la chose.

 

A ce stade du billet, je me dois d'admettre que peut-être, éventuellement je ne suis pas totalement objective dans ma colère. Que peut-être on peut y déceler les restes de la douleur éprouvée lorsqu'adolescente un malabar au QI de Greg le millionnaire m'a expliqué que "tes copines, elles rentrent, d'accord, mais toi, non".

 

Oui mais non. Parce que figure-toi que j'ai beaucoup travaillé sur cet épisode douloureux. Aujourd'hui je lui pisse à la raie à ce salopard de videur.

 

Ok, c'est encore un peu sensible. En même temps il y a encore deux ans même pas j'osais passer devant une boiteudenuit.

 

Bref, moi je crois que si Beth Ditto est appréciée par Kate et ses cop's, c'est surtout parce qu'elle a du talent. Et en effet on peut se réjouir que ce talent lui soit reconnu malgré un physique hors-norme. Espérons juste que pour une Beth il n'y aura plus des dizaines de shirley, natasha ou caroline – prénom choisi complètement au hasard, je te rappelle que j'ai fait un gros travail sur moi même – refoulées à l'entrée des endroits branchés pour défaut de glamour ou surplus de lipides. Espérons que ces deux trois people en vogue ne soient pas l'arbre qui cachent la forêt et que la mode de l'énorme ne soit pas aussi factice et éphémère que celle du lino ou des caleçons déguisés en leggings.

 

Pour finir, moi personnellement, je ne suis pas pour la glorification subite des très gros. D'abord parce qu'il faut ne jamais avoir souffert de surpoids pour imaginer que c'est cool de peser 100 kilos. Ensuite parce que ce n'est finalement qu'une stigmatisation de plus. Ces gens avant d'être gros ils sont des être humains. Un peu comme moi avant d'être blonde je suis femme, tu vois ? Même si je te l'accorde, mon blond il tue.

 

Plus sérieusement, je rêve d'une société qui ne pousse plus les gens à se gaver d'un côté tout en les effrayant de l'autre sur les conséquences des kilos pris. Je rêve d'un magazine où il ne serait plus qestion une semaine d'acclamer les rondeurs et l'autre de prescrire des régimes intenables et dangeureux.

 

Mais bon, je ne suis pas Martin Luther King et même lui d'ailleurs son rêve, on ne peut pas vraiment prétendre qu'il soit devenu réalité.

 

Alors je vais me contenter de pousser mon cri, sans vraiment savoir contre qui ou quoi d'ailleurs. Juste tenter de ne pas me laisser endormir par deux trois fausses idoles qu'on veut m'imposer et qui demain seront ringardes comme les bottines ou le gris, le fameux noir de cet hiver qui l'année prochaine redeviendra fatalement et banalement…gris.

 

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH.

 

 

Le dindon du Mini Palais c’est moi

Bon je ne le fais pas souvent mais là, je vais user de mon grand pouvoir de nuisance – ben oui parait que quand on est blogueur on peut faire vendre, alors pourquoi que je pourrais pas aussi faire dé-vendre ? – pour décourager les quelques inconscients qui auraient dans l'idée d'aller dans the place to be du moment – quoique je crois que c'était surtout the place to be de cet été m'enfin c'est pareil -, je veux parler du "Mini Palais".

 

Le restaurant installé dans le Grand Palais, sous les arcades notamment.

 

Pourquoi que je vous le déconseille ?

 

Parce que c'est cher, pas très bon et qu'en plus on vous y prend un poil pour des cons.

 

 

Et pourquoi que ça m'énerve ?

 

Parce que personnellement je suis à 50 euros près, que lorsque que je fais garder mes enfants et que je prévois depuis le début de la semaine d'aller me sustenter dans un endroit chic et choc avec des amis à qui j'ai survendu le truc vu que le truc en question on en parle partout, et bien ça me met grave en pétard de m'apercevoir qu'on m'a prise pour un dindon.

 

Pourtant, ça avait drôlement bien commencé. L'endroit est vraiment magnifique, lustres gigantesques et disproportionnés, béton ciré sur les murs, vue sur les arcades d'un côté et sur la verrière du grand Palais de l'autre. Musique tout droit sortie du Costes et clientèle fashion trendy qui tue.

 

Bon, je sais, tout le monde n'aime pas ce genre d'atmosphère. Mais moi, parfois, j'avoue, j'aime bien me prendre pour Carrie Bradshow et avoir l'impression d'être à New-York alors que juste j'ai pris le metro.

 

Le problème, c'est que le reste ne suit pas.

 

Déjà, rapport qu'on était super contents de se retrouver nos amis et nous, on a commandé une coupette de champagne rosé. Et croyez moi, c'était pas le prix d'une grenadine.

 

Dans les deux secondes on a eu notre champagne. Accompagné de nos plats et de notre bouteille de pinard dans la foulée. Heureusement qu'on avait pas dit qu'on prendrait un café à la fin du repas parce qu'ils nous l'auraient apporté en même temps.

 

Là, déjà, tu comprends que l'objectif c'est pas que tu restes des plombes. C'est que le lustre il a coûté cher et qu'il faut le rentabiliser, ma pauvre dame.

 

Bon, on a bu notre champagne super vite mais pas assez pour que nos plats restent chauds. Faut dire qu'un ramequin de risotto ça refroidit vite. Et même si le risotto il est à 28 euros, et bien l'a pas été programmé pour se maintenir à température. Ni pour continuer de cuire correctement une fois mis sur la table.

 

On ne parle pas du tartare de l'homme. Rectangulaire le tartare. Grand comme un delice-choc. Au moins il était froid dès le départ ce qui était un bon point. Par contre, les "vraies" frites, elles étaient sûrement vraies mais elles étaient surtout deux. 14 euros la frite moi je dis c'est de la patate en pétrole.

 

L'homme à ce moment là j'ai bien vu qu'il commençait une dépression.

 

Mais le pire était à venir.

 

Les desserts.

 

Comme il était mort de faim, l'homme a commandé une ganache au chocolat. En se disant, encouragé par la serveuse, que ça le calerait. Alors forcément, quand il a vu arriver une sorte d'émulsion blanche parsemée de petits points noirs tout ça dans un dé à coudre, là il a décompensé.

 

Surtout que je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire que ça y ressemblait vachement. A du sperme.

 

A voir sa grimace lorsqu'il y a goûté, ça en avait aussi le goût.

 

Voilà, après on a eu les cafés qui manifestement nous attendaient depuis qu'on avait réservé la semaine d'avant. Et on s'en est tirés à plus de 200 euros pour quatre.

 

Quand on est sortis il était 21h30 et on avait plus un sou.

 

Du coup on est allés boire des bières dans un rade pourri du côté du marché d'Aligre. Et savez quoi ? La bière elle était à 2 euros et elle était à la bonne température. Même qu'en plus y'avait des olives.

 

Edit1: Le seul bon point c'est que je ne devrais plus avoir à expliquer à l'homme d'ici un bon moment pourquoi son nectar, c'est no way, je le bois pas.

 

Edit2: Je sais, mon Edit1 n'est pas digne d'une femme Barbara Gould.

Stigmatisation n’est pas prévention

Cette semaine, deux informations se sont téléscopées et ont attiré mon attention. Pour une fois, je vais essayer d'ailleurs de vous en parler sans ponctuer mon post d'âneries parce que le sujet est sérieux.

 

Je vais essayer aussi d'être claire parce qu'il s'agit de parler de quelque chose qui me touche tout particulièrement et que je sens que je vais avoir tendance à m'emballer et à perdre le fil de ma pensée…

Donc mon grand cri qui sera sobre et presque silencieux pour accentuer la gravité de ma révolte – on le sent là que je ne rigole pas ? – c'est à propos d'une publicité – encore – que je veux le pousser. Une publicité largement relayée par les médias et notamment par Elle cette semaine. Pour une marque de vêtements italienne qui s'appelle Nolita. La pub en question met en scène une jeune fille anorexique, nue, offerte en pature à nos regards horrifiés. En légende: "No Anorexie – Nolita".

 

Non je ne vous montrerai pas la photo, vous pourrez la trouver aisément sur gougueule. Déjà, j'ai hésité à en parler parce qu'en un sens j'en fais la promotion. Vous savez ce qu'on dit: "Parlez de moi. En bien, en mal, mais parlez de moi". Cela pourrait être la devise des publicitaires. Il n'empêche que j'ai choisi malgré tout de ne pas me taire parce que je lis ça et là que "c'est bien si ça fait bouger les choses", que "certes c'est choquant mais en même temps enfin une marque qui ose", etc etc etc. Il semble y'avoir un consensus général sur les bienfaits à terme d'une telle démarche.

 

Et moi, désolée, mais je pense exactement le contraire et je suis consternée qu'une fois de plus la presse féminine se donne bonne conscience de la sorte.

 

Premièrement, l'homme qui est derrière ça c'est Toscani, le photographe de Benetton et personnellement j'ai toujours été perplexe quant à ses intentions. Choquer pour choquer, c'est souvent juste putassier.

 

Deuxièmement, je suis convaincue qu'on se trompe. Oui, on se trompe de croire que l'image d'une jeune femme décharnée va effrayer les jeunes filles susceptibles de devenir anorexiques. D'abord parce qu'on ne choisit pas d'être anorexique. Pour rappel, c'est une maladie. Ensuite, parce que malheureusement, lorsqu'on est atteint de ce trouble alimentaire, le regard est faussé. Et ce qui nous semble à nous monstrueux, à savoir un corps qui n'existe plus que par ses os, est pour la majorité de ces jeunes filles… un objectif à atteindre. En témoignent les réseaux "pro-ana" (pro-anorexiques) qui consistent essentiellement à faire circuler des photos de filles plus maigres les unes que les autres, histoire de se donner du courage pour parvenir à leur ressembler. Je passe sur les recettes abominables pour vomir ou pour ne s'alimenter que le strict minimum qu'on se refile sous le manteau.

 

Oui ça va choquer, de voir ce corps qui tient plus du squelette que du charnel. Mais pas les bonnes personnes et c'est bien là le problème. C'est comme montrer des images de poumons calcinés par la cigarette à un fumeur invétéré. Neuf fois sur dix – et je parle en connaissance de cause – il va dans un premier temps être paniqué. Puis, comme tout bon fumeur, pour se calmer… il va en griller une. Moi ce qui m'a fait arrêter à chaque fois, c'est de constater que les filles qui ne clopaient pas avaient une bien plus jolie peau que la mienne. Pas l'idée de mourir étouffée. ça, ça m'angoisse et rien ne m'apaise plus dans ces cas là qu'une cigarette.

 

Dernièrement, je trouve particulièrement obscène – et là ça se voit que je suis juste trop gravement vénère ? – d'utiliser la quasi agonie d'une jeune femme pour VENDRE des fringues. Parce que n'oublions pas que le but premier de cette publicité, c'est celui-ci. Cette fille, actrice de son métier, a failli mourir à plusieurs reprises. Elle le raconte d'ailleurs dans un blog que j'avais repéré bien avant cette pub. Un blog qui lui aussi m'avait profondément troublée parce que je n'avais pas réussi à savoir s'il fallait l'encourager ou non. Parce que j'avais eu la sensation que si on laissait penser à cette jeune femme qu'elle pouvait attirer les regards grace à son état, elle risquerait de ne jamais vouloir le quitter, cet état. L'exhibition est toujours à double tranchant et quelque part, placarder cette femme sur les murs c'est lui faire un cadeau empoisonné. C'est lui signifier qu'elle n'existe qu'à travers sa maladie. Parce que ne nous y trompons pas. C'est uniquement sa maigreur extrème qui fascine. Pas ce qu'elle est intrinsèquement. En gros, on en fait un repoussoir: "Bah, regardez ce que vous risquez de devenir, quelle horreur, surtout resaisissez-vous !".

 

Bref, cette publicité est pour moi avant tout stigmatisante et paradoxalement fascinante pour toute personne atteinte d'anorexie mentale. Elle satisfait aussi notre instinct voyeur et nourrit donc ce qu'il ya de pas très joli joli en nous. Ben oui, c'est comme ça, quand il y a un accident sur l'autoroute, une partie de nous se réjouit presque du spectacle à venir. C'est moche mais c'est la réalité, ça crée même des "embouteillages de curiosité" qu'il les appelle, Bison. Et bien là, on vient titiller cette partie là de notre cerveau et moi ça ne me plait pas.

 

Voilà. Tout ça m'amène à cette deuxième info, venue d'Italie aussi. Lors de la "fashion week" de Milan, Elena Miro, marque de prêt à porter pour femmes fortes, a fait défiler des femmes que certains trouveront rondes, d'autres non mais qui, c'est certain, ne ressemblent pas à leurs consoeurs. La preuve ? Elles ont les cuisses qui se touchent et dieu sait que c'est un critère. Parait que les rédactrices de mode n'en revenaient pas dis-donc. Bon il leur en faut peu en même temps. Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé cette image bien plus encourageante pour toutes celles qui parfois ont envie de vomir leur repas pour ne pas avoir à supporter la culpabilité de l'avoir avalé.

 

Oui, je crois définitivement qu'il est plus constructif de dire: "regardez comme on peut être belle ainsi" que de faire peur en brandissant l'épouvantail de la mort prochaine.

 

C'est pour cette raison que c'est donc cette image qui illustre ce post.

 

Edit: J'ai été bien sérieuse n'est-ce pas ? Parfois, il le faut en même temps, non ?

 

Edit: Il y a un moment déjà j'avais écrit ce petit texte, ces pensées me le rappellent: c'est ici.

Lavage de cerveau

Bon, aujourd'hui, je pousse mon grand cri. Un cri bref mais pour le coup vraiment sérieux. Limite c'est d'indignation qu'il s'agit. Genre que mon second degré il s'est caché dans un endroit où je risque pas d'aller le chercher. Par exemple au Club Med Gym.

 

L'objet de ma colère ? Une campagne de pub que j'avais déjà remarquée, qui s'est arrêtée et qui vient de reprendre. Pour Canal J. Je vous en ai mis un exemplaire là, mais elle se décline en plusieurs affiches, toutes sur le même principe. L'idée, c'est de montrer des enfants affligés par leur mère/père/grand-mère/grand-père qui tentent de les faire rigoler en se mettant dans des situations un peu grotesques.

 

La légende: "Les enfants méritent mieux que ça". A savoir, une bonne chaine de télé.

 

Ah bon ? Les enfants méritent mieux qu'un papa qui se met des asperges dans les narines pour ressembler à un phoque et les faire se gondoler ? Ou qu'un grand-père qui fait le zouave avec son dentier juste pour que son petit fils lui décroche un sourire ?  

 

Peut-être que le publicitaire, il est super décalé. Peut-être que je suis over ringarde et pas très fun du bulbe pour ne pas déceler l'humour ravageur du truc.

 

Peut-être.

 

N'empêche que je suis estomaquée que cette publicité n'ait pas été interdite.

 

A l'heure où une majorité de gamins ont pour nounou un écran plat et pour repas un paquet de chips, à l'heure où, abreuvés de publicités raccoleuses vantant les mérites de gâteaux plus gras que n'importe que kouignaman breton – et bien sûr moins bons ça va de soi – nos moutards sont tous menacés d'obésité, on laisse passer une pub qui insinue que nos enfants méritent mieux que des parents attentionnés ?

 

Hey BVP (Bureau de vérification publicitaire), hey CSA ! T'es où là ? Tu fais du tricot ? Tu peins la girafe en Alaska ?

 

A côté, les pubs avec femme à poils pour perceuses électriques, je trouve ça moins obscène. C'est dire.

 

Qu'on soit actuellement en train de fabriquer des générations de décérébrés et d'handicapés affectifs, c'est déjà une évidence. Mais que désormais il soit totalement admis que rien ne vaut mieux pour les gamins qu'un lavage de cerveau télévisuel, alors moi je dis…

 

Ben en fait, non, je dis rien. Parce que ça me la coupe. Et ouais.

Une grande fille toute simple

Lundi, c'est le jour du grand cri. Ah ! Vous l'attendiez hein ? Pauvres chouchoux, des semaines que mon cri n'est plus qu'un râle, que dis-je, un murmure. Que voulez-vous, la bête s'était endormie. Faut dire qu'à force, c'est pas que je me lasse hein, mais enfin, c'est tout juste si j'arrive encore à m'émouvoir lorsqu'un magazine titre sur genre "Scarlett Johansson, la revanche des filles à gros cul", ou encore, "Liv Tyler: je m'assume en ronde". Beh ouais, elles ont raison en fait d'insister, les rédactrices. Parce qu'il arrive un moment où on abdique. Totalement.

Mais parfois, tout de même, certaines perles parviennent à me tirer de mon sommeil…

D'abord, il y a eu cet article poignant dans le Glamour du mois de septembre. Une journaliste nous raconte le combat quotidien de ces femmes qui "en ont marre de courir après la taille 36".

 

Ames sensibles s'abstenir.

 

Les témoignages de ces femmes qui n'hésitent pas à se mouiller et à dire un grand NON à la dictature du 36 "qui fait trembler la nation" sont tout bonnement des héroïnes des temps modernes. Merci Glamour. Enfin un magazine citoyen, qui ose braver les tabous et affirmer haut et fort que non, faire un 38 ça n'est pas honteux.

 

Non mais vraiment, rigolez pas, je vous assure, on apprend dans ce dossier de choc que les vendeuses sont souvent obligées de changer les étiquettes de certains vêtements pour faire croire à leurs clientes que oui oui oui elles entrent bien dans leur taille fétiche. Alors qu'en vrai ce sont de gros boudins qui ferment à peine un 38.

 

En même temps, je peux pas juger hein. Non c'est vrai, personnellement, le 36, je crois que je n'en ai jamais porté. Je suis passée direct du 14 ans au 42. C'est comme les seins. Un matin, pof, j'avais un bon 90 B. Ce qui, je vous laisse imaginer, m'a valu de passer une année de cinquième absolument merveilleuse. Bref, actuellement quand je ferme un 44 du premier coup, c'est champagne pour tout le monde. Alors le 36…

 

A part ça, dans le Elle de la semaine dernière se cache également une perle. Il s'agit d'une courte interview de Daphné Roulier à propos de sa nouvelle émission qui se passe désormais en extérieur et plus en plateau comme avant: "Plus de maquillage, ni de lumières flatteuses, terrain oblige…", nous avertit notre critique cinoche nationale. Daphné Roulier, la Florence Aubenas, du 7ème art. D'ailleurs, dès samedi c'était prise de risque maximum et enquête de terrain au Royal Barrière à Dauville avec interview de Brad Pitt au bord de la piscine. Non moi je dis, respect parce que se mettre en danger au risque de casser son image comme ça, c'est juste du courage.

 

Mais ce n'est pas tout, nous annonce Daphné: "Je vais donc cesser d'avoir l'air d'une fille de 25 ans et demi à l'écran. Ce qui n'est pas mal quand on en a 39".

 

Daphné… Comment te dire ?

 

Tu ne fais pas tout à fait 25 ans et demi à l'écran… 

 

Limite on pourrait même se demander si elle n'a pas plutôt dans les 45 vu le paquet d'acide hyaluronique et autres seringues de Botox qu'elle semble s'envoyer quotidiennement. Du coup, je suis limite surprise qu'elle n'ait que 39 ans. Je croyais naïvement qu'à cet âge là on pouvait encore un peu attendre avant de faire la fortune des dermatos. Au passage, mes enfants n'auront pas le choix, je vous le dis. Ce sera dermato ou rien, parce que ma maison de retraite dans le midi, je la veux et que parti comme c'est parti, on va bientôt commencer les premières injections aux alentours de 20 ans. Métier d'avenir, je vous le dis.

 

Allez, une dernière Daphnérie pour la route – sérieux, Béart est en voie de se faire battre à plate couture – : "Sinon, pour partir en reportage, je me suis offert un gros pull en maille Balenciaga très campagne (avec lequel j'ai déjà beaucoup désherbé mon jardin à Trouville !)".

 

Franchement, que je n'entende personne dire que Daphné n'est pas une grande fille toute simple.

 

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.

 

Ronde mon cul (et je reste polie)

Sur ce coup là, je sais que tu attends beaucoup de moi, lectrice. Oui, je dis lectrice parce que je suis lucide, quand il s'agit du Elle, c'est tout de même surtout une affaire de filles. M'enfin lecteur, ne passe pas ton chemin, ici on aime trop les hommes aussi, hein.

 

Bref, lectrice, je le sens, tu as super envie que je pousse mon grand cri rapport au super article de mes copines de Elle sur les rondes qui sont au top de la mode.

 

Et bien, lectrice, je vais te suprendre. Oui, je vais te surprendre parce que c'est à ça aussi qu'on distingue les vraies histoires d'amour. Ben oui, entre toi et moi, c'est une histoire d'amour, évidemment. Et tu n'es pas sans savoir qu'il faut parfois étonner pour continuer de séduire, j'en suis sûre. Parce que mine de rien, ça fait un bail qu'on se fréquente toi et moi. Faudrait donc pas que tu puisses penser que tu lis en moi comme dans un Elle ouvert.

 

Alors non, je ne pousserai pas ce cri déchirant.

 

Et pas uniquement pour te surprendre, ma biche. Aussi parce que cet article n'est que la resucée d'un plus ancien, sur lequel je me suis déjà égosillée. Soit dit en passant et sans mesquinerie aucune, m'est avis qu'on se foule pas trop la couane chez nos amies journalistes en ce moment… Alors à part te dire que pour la énième fois on nous donne pour exemple de rondeurs assumées les seins de Scarlett, les hanches de Beyonce ou le cul de  Jennifer, je vois pas.

 

 Ai-je besoin également de préciser, ma bichette, que si la nature me faisait offrande ne serait-ce que d'un seul de ces attributs, j'arrêterais de ce pas de t'enquiquiner et de me faire passer pour la Ché des bien en chair ?

 

Non, non, non ma chérie, je n'en ai pas besoin, parce que tu le sais, et parce que je soupçonne que toi aussi tu t'en contenterais.

 

Alors après, on peut s'étonner de certains des bons tuyaux qu'on nous refile comme celui consistant à porter de grosses lunettes mouches, THE accessoire de la ronde qui assure. Serait-ce pour se planquer ? En même temps, ça n'irait pas trop avec l'esprit du machin, hein ? Ou alors pour être raccord avec le reste de notre anatomie ? Mouais, ptêt bien. Ptêt aussi qu'en fait y'a pas d'explication ou alors juste qu'il fallait caser des lunettes mouches quelque part, pour honorer un quelconque contrat publicitaire.

 

Je penche plutôt pour ce genre d'explication à vrai dire. Parce que parfois, la vérité se cache dans d'insignes détails.

 

Un exemple, ma caille ? Ok. Vois plutôt: après les lunettes mouches, y'a un autre truc qui tue quand t'es grosse, selon le Elle, c'est de mettre le BON jean. Sans blague ! Un de ces quatre je ferai un post sur le parcours du combattant de la fille qui a un gros derrière et des cuisses qui se touchent et qui rêve d'un jean. A côté, l'Irak, c'est une promenade de santé.

 

Bref, THE jean, parait donc que c'est le Blue Cult de chez… Les Petites.

 

Ha ha ha ha HA HA HA HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

 

Pourquoi je perds mon calme comme un Sarko qu'aurait perdu son Lexo ? Parce que si t'es déjà allée chez Les Petites, tu sais comme moi que c'est pas par hasard que la boutique s'appelle comme ça. Dans les jeans, j'y mets à peine mon bras. Et encore, seulement si par miracle on me dégotte un 42, ce qui est de l'ordre de la science-fiction. A côté, Zadig et Molière, ils sont militants pro-fat, c'est dire. Alors le coup du jean Les Petites, franchement, ça me troue le cul. Et je reste polie.

 

Ben voilà, lectrice, en fait je crois que c'est le début de la fin entre nous. Pourquoi ? Parce qu'en fait t'as raison de penser que tu me connais par coeur. En même temps, on peut aussi voir ça comme une faculté intacte et sans cesse renouvelée de s'indigner. Et ça, c'est assez sexy aussi, non ?