Catégorie : Coups de calcaire

Je suis une femme actuelle

femme_actuelleCe petit message est destiné aux lectrices de "Femme actuelle" qui auraient atterri ici après avoir lu les quelques lignes consacrées à "Pensées d'une ronde" dans le numéro de cette semaine. Bon, est-ce nécessaire de préciser que je suis fière comme un pou, que mon ego surdimensionné n'a fait qu'un bond lorsqu'on m'a appris que la presse nationale parlait de moi ? Non, je crois que ce n'est pas nécessaire, il est désormais de notoriété publique que j'ai pris un melon pas possible.

Néanmoins, néanmoins, néanmoins… Je me dois de vous avertir, vous les lectrices de "Femme actuelle" – et ce par honnêteté parce qu'on peut être une star et rester quelqu'un de bien – qu'il y a méprise.

Grosse grosse grosse méprise. Pourquoi ? Parce que l'article de Femme actuelle classe ce blog dans la rubrique "Mince après les fêtes" et l'associe à un autre blog consacré aux régimes. Aïe.

Aïe aïe aïe.

Franchement, on a beau être en période de fête et de trève des confiseurs, je sens mon grand cri qui pousse au fond de ma gorge.

Je respire calmement avec le ventre, je prends la position du lotus… Voilà, je suis calme.

Mais quand même putain de bordel, c'est pas bien compliqué de lire les blogs dont on parle, monsieur le journaliste, non ?

Non parce que bon, telle que vous me voyez là je garde mon calme mais tout de même, je me dois de vous mettre en garde, vous mes nouvelles lectrices. Ici il n'est JAMAIS question de régimes sauf pour en dire tout le mal qu'on en pense moi et mes copines. Quand aux nutritionnistes, franchement, ils ne sont pas vraiment les bienvenus non plus. Attention, il n'est pas pour autant question de glorifier les kilos, la graisse et la cellulite. Faut pas pousser non plus, on n'est pas masos et bien sûr que si la fée des rondes me proposait un corps de rêve je dirais personnellement oui de suite.

En l'occurence, la fée des rondes, cette garce, ça fait un bail qu'elle s'est carapatée avec le magicien des nains, à mon avis. En tous cas on peut pas dire qu'elle nous harcèle avec des propositions malhonnêtes.

Bref, tout ça pour dire, qu'ici, on n'est pas plus mince après les fêtes – en tous cas pas moi puisque la seule solution pour cela serait de chopper une bonne gastro mais qu'à priori, cette année, la gastro a décidé de décimer toutes mes copines minces mais de généreusement m'épargner. La vie est une succession d'injustices, je vous dis – ni avant l'été pour le maillot. Ni pour la rentrée scolaire, d'ailleurs.

Mais attention, vous pouvez rester quand même, hein, parce qu'ici, on rit de nos rondeurs, on rit de nos boutons, on rit de nos galères, on rit de nos défauts. Et vous savez quoi ? Rire de tout ça, ça nous rend belles. Pas moins grosses, pas plus grandes, pas mieux roulées, pas plus jeunes. Mais belles. Alors voilà, même si vous êtes arrivées ici sur un malentendu, je vous souhaite la bienvenue et je serais drôlement contente de vous voir rester un peu, pour voir…

Comme un lundi

 

kateeBonne ou mauvaise nouvelle, je ne sais pas, mais en ce lundi, je suis remontée comme une horloge. Et je crois que je vais pousser mon grand cri. Je peux ? Dites, je peux pousser mon grand cri ?

Arrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.

Je sais, je sais, je deviens un peu casse bonbons à hurler ma colère comme ça un lundi sur deux, voire plus. D'autant que quand je vous aurai raconté la raison de mon énervement, vous allez vous dire que ben quoi, c'est pas la première fois et que je devrais commencer à lacher du lest. Oui… mais non, après tout, ralouiller de la sorte me fait un bien fou et c'est déjà ça, non ?

Donc, après cette digression beaucoup trop longue – je digresse de plus en plus, moi, non ? – voilà donc pourquoi je suis un peu grognon. Samedi, je regardais l'émission de Daphné Roulier sur le cinéma. Déjà, souvent, ça me gonfle un peu, parce qu'il ne se passe pas une fois sans qu'un des invités ne lui serve un couplet sur comment qu'elle est belle Daphné. Ok, elle est belle, d'accord, mais elle est surtout journaliste, est-ce qu'on peut passer à autre chose ? En même temps, vu que quand c'est pas ses seins qu'elle met sur la table c'est sur ses jambes que la caméra zoome avant, y'a des chances qu'elle cherche un tout petit peu le compliment, la dame. L'air de rien, hein, parce que Daphné Roulier, c'est la classe, c'est Canal, on est pas chez les beaufs non plus. Bref, encore une digression inutile d'autant que ce samedi je n'ai rien eu à redire à ce sujet, probablement parce que les invités étaient des invitéES.

Tout se passait donc bien, même très bien vu que sur le plateau étaient présentes Cameron Diaz et Kate Winslet, deux actrices qui ne sont tout de même pas souvent chez Drucker ou Cauet ou ailleurs. Et vu que j'adore regarder les pipoles à la télé surtout les pipoles des states, j'étais ma foi plutôt contente.

Quand à la fin, Daphné, experte en beauté, annonce à la magnifique Kate Winslet: "Les Anglais viennent de vous décerner le prix de la silhouette la plus sexy d'Angleterre. Est-ce que pour vous c'est une revanche contre les diktats de la beauté classique ?"

Daphné, Daphné, Daphné (à lire en imaginant mon air exaspéré, fatigué et blasé)… Tu te serais adressée à Marianne James, Marilou Berry ou autre gironde, j'aurais compris ta question. Mais là, c'était Kate Winslet, you ouh… En quoi, je te le demande, Daphné, le fait de dire que Kate Winslet est sexy est une revanche contre les diktats de la beauté classique ? Kate Winslet est certes légèrement plus charnue que Cameron Diaz. Elle a de la poitrine. Jusqu'ici, rien de trop exceptionnel vu que c'est une femme. Elle a probablement des hanches. En même temps, encore une fois, hein, c'est une femme. Mais de là à voir en elle un étendard contre le diktat de la minceur, non, je ne vois pas. Enfin chais pas, moi, un truc m'a peut être échappé, mais dans Titanic, genre, Kate Winslet n'était pas trop du genre obèse, si ?

Et puis quand bien même. Quand bien même Kate serait vraiment ronde. Est-ce que formuler la question ainsi n'est pas insultant ? Est-ce que si elle s'était adressé à Cameron Diaz, Daphné lui aurait demandé si un tel titre était une victoire pour tous les tas d'os d'Hollywood ?

Enfin bref, à priori, pour toi, Daphné, Kate Winslet est donc une grosse fille qui assume sa différence. Et les Anglais sont donc des mecs qui aiment les rondes. Hey, les rédactrices de Elle, y'a un sujet, là, ouais ouais ouais ! Je vois le titre d'ici: "Ces Anglais qui aiment les grosses: enquête sur un phénomène de société". Vous pourriez même nous ressortir des trucs comme quoi les rondes elles sont trop chaudes au lit en plus. Vendeur, ça les filles. Super vendeur.

Quoi qu'il en soit, Daphné, on a un gros, gros gros problème. Enfin, à bien y réfléchir, TU as un gros problème. TOI et quelques autres…

Ségolène et Laetitia

castaAujourd'hui c'est vendredi. Et en soi c'est une bonne nouvelle. C'est vendredi, donc, et, vous n'allez pas le croire, je n'ai pas grand chose à dire. Pas de coup de gueule, pas d'énervements. Bon, je dis pas d'énervements. Si, bien sûr, j'en ai des énervements. Mais pas de quoi en faire un fromage, encore moins un billet. Non mais je vous assure, j'aurais même des choses gentilles à dire. Sur un top model, même que. Enfin, parait que maintenant elle est actrice. En tous cas elle est à tomber, elle est en couverture du Marie-Claire de janvier et comme Monoprix en remerciement de ma grande fidélité – pour être plus explicite, disons que sans moi Monoprix se casse la gueule – m'a abonnée à Marie-Claire, j'ai lu son interview. Et bien laissez moi vous dire que Laetitia Casta, puisque c'est d'elle que je vous parle, est tout simplement divine. Et dit des choses intelligentes. Oh, pas de quoi en faire un fromage la non plus, mais voilà, elle nous épargne le coup de la beauté intérieure, voire le genre de formules type "ma beauté: ma souffrance, ma douleur", comme certaines de ses consoeurs. Elle dit même que bien sûr, être belle, ça aide drôlement. Mais on sent aussi que ça ne l'empêche pas d'avoir peur que son homme ne l'aime plus. On sent qu'elle court malgré tout après quelque chose. Et puis elle a de jolis mots pour décrire la passion qu'elle a des projecteurs. Elle dit qu'elle est comme les moustiques et qu'elle se jette dans la lumière et qu'elle sait que ça n'est pas normal.

 

Bref, au risque de brouiller mon imaaaaage – ça pète, ça, non, "brouiller mon image" ? – je suis tout à fait capable de trouver attachante une bombe comme Laetitia. D'autant que la miss, je l'ai vue un jour en vrai de vrai dans un petit restaurant de Saint Germain des prés et que croyez moi, monsieur Photoshop ne doit pas avoir grand chose à faire les jours où c'est elle dans le logiciel.

 

Voilà, donc, aujourd'hui c'est vendredi, et à part ça, rien d'autre à signaler. Ah, si, y'a quand même un tout petit truc qui m'énerve, même qu'on en parlait pas plus tard qu'hier avec ma copine Hélène du célébrissime Blog de fille. Juste une petite question, un léger agacement, quoi: pourquoi parle-t-on de Nicolas Sarkozy, de François Bayrou, de Jean-Marie Le Pen, et de… Ségolène ?

 

Désolée mais "Ségolène au Liban", ça fait "Martine à la plage". Et ça me défrise. Attention, je ne parle pas de la dame et ne comptez pas sur moi pour vous dire que je vais voter pour elle, même si bon, bien sûr, vous l'aurez compris, j'ai beau avoir un léger béguin pour Jacques, je suis de gauche.

 

Mais là ce n'est pas la question. D'où ? D'où on la traite ?

 

Les filles, va falloir qu'on bosse encore un peu, parce que croyez moi, c'est pas gagné gagné…

Anna Carolina, juste une des notres

P1000311Depuis quelques jours, je m'interroge. J'en parle ? J'en parle pas ? D'un côté, ce serait logique d'en parler, parce que tout de même, c'est un de mes chevaux de bataille. Mais d'un autre côté, la décence m'en empêche, parce qu'après tout, c'est d'une des notres qu'il s'agit. Oui, une des notres. Une femme. Une femme qui a tant souffert dans sa chair qu'elle en est morte.

 

Et puis finalement, j'ai décidé d'en parler. Parce que forcément, ce que je craignais après la lecture de la dépêche AFP annonçant le décès de cette pauvre Brésilienne, top model de son état, s'est avéré exact: tous les journaux, féminins ou people se sont rués sur l'histoire. Vous pensez, trop bien un scénario pareil ! Ah, ça a dû s'exciter sec dans les rédactions: "génial chérie, ça va nous faire une couv extra! Montre un peu les photos ? Oh, non, là elle n'est pas assez maigre, on voit pas qu'elle va mourir. Ah… là, par contre, les cernes sont super, bien noirs. On la prend en pleine face son anorexie, sur ce cliché. Et si on mettait juste à côté une photo d'elle quand elle était petite? Oui, celle-ci, elle est bien joufflue sur celle-ci. Parfait. Là c'est clair: cette fille qui pétait la santé il y a dix ans a été pourrie par ce milieu immonde de la mode. On la tient notre histoire. On va faire un malheur."

 

Bon, on les comprend en même temps. L'agonie d'Ana Carolina Reston, puisque c'est comme ça qu'elle s'appelait, c'est "Amour gloire et beauté" en mieux. Dans six mois, à tous les coups y'aura le téléfilm sur M6. Non mais c'est vrai, ça n'arrive pas tous les jours un événement pareil. Pile poil en plein débat d'actualité. Avec à la clé la possibilité de se répandre sur les méfaits de la dictature du beau et du mince, tout en illustrant ces propos de photos morbides d'une fille qu'on a jamais tant vu sur papier glacé que depuis qu'elle est morte…

 

Non parce que je ne sais pas vous, mais moi cette pauvre Ana Carolina Reston je n'en n'avais jamais entendu parler avant. Et là on dirait que c'était Cindy Crawford. Surtout, ce n'est pas exactement la première fille à mourir de cette atroce maladie qu'est l'anorexie. Et réduire ce désordre physique et mental à un simple effet secondaire du mannequinat, c'est juste consternant. L'anorexie est une maladie complexe et encore aujourd'hui mal comprise, qu'on ne peut expliquer par la seule envie de ressembler aux filles des magasines. Même si bien sûr, ça aide. Et surtout, bien que je n'aie pas pour ainsi dire une très grande sympathie pour les agences de mannequins, c'est tout de même un peu facile de tout leur mettre sur le dos. Après tout ces agences ne font que répondre à une demande. A une demande émanant des couturiers bien sûr, mais aussi des magasines, donc de la pub et par conséquent des lecteurs et lectrices, donc de nous.

 

Alors après, faire du beurre sur la mort d'une fille qui s'est affamée volontairement, qui manifestement se tuait à petit feu pour faire vivre sa famille et qui a probablement succombé sous le poids de responsabilités beaucoup trop lourdes pour son âge, et bien c'est juste à gerber, sans mauvais jeu de mots. Quand en plus ceux qui profitent de ce drame en sont en partie responsables et bien on atteint un degré de cynisme qui me donne envie d'hurler.

 

Et pour ne pas tomber justement dans le piège que je dénonce, je m'arrêterai là.

 

Oh, et puis non, juste encore une chose. De femme à femme, je pense à toi Ana Carolina. Je pense aussi à toi mon amour, mon petit bout de fille. Et je prie toutes ces divinités auxquelles je ne crois pas pour que jamais tu ne maltraites ton corps jusqu'à le faire disparaître.

 

Amen.

Où sont passées les rondes ?

ellescarlettIl y a des événements qui passent à la trappe. L'actualité est parfois sélective et c'est dégueulasse. Non, vraiment. Parce que cette info valait la une des journaux, tout au moins celle de mon blog. Et je l'ai passée sous silence, comme ça, pour des raisons que moi même j'ignore, privant le monde entier – ouais, j'ai le melon grave, c'est comme ça, on est célèbre ou on l'est pas et moi je vous rappelle que je… ne le suis pas mais presque – de ce scoop capital: le Elle de cette semaine ne parle pas des rondes.

 

Si.

 

Ah ! ça vous sèche hein !

 

Il fallait bien que ça arrive, après sept semaines consécutives d'enquêtes fouillées sur le mal du siècle, Elle a jeté son tablier.

 

Pas de conseil minceur. Pas de page "spécial soutien gorges grandes tailles, osez le 85 C". Pas de recettes sympa et faciles pour ne pas reprendre les kilos de cet été. Pas de conseils, deux mois à l'avance, pour ne pas grossir pendant les fêtes. Pas d'analyse psychologique de Liv Tyler, l'actrice obèse d'Hollywood. Pas de "bah berk qu'elle est moche Nicole Richie avec toute sa maigreur qui la rend si hype". Pas de reportage saisissant sur "ma journée dans un jean taille 38". Rien. Non mais je vous assure, j'ai bien cherché, même pas un tout petit témoignage de fille pulpeuse qui fait des pipes comme une déesse. Nada, pas la trace d'un début d'un régime express.

 

Bon, en même temps ce silence assourdissant s'explique. Ben oui, quoi, en couverture du Elle cette semaine, c'est la grosse Scarlett. Alors bon, faut pas charrier, c'est déjà faire preuve d'un courage pas commun d'oser exhiber ce tas de graisse en une – je rappelle que l'actrice est systématiquement montrée en exemple dans les articles consacrés aux filles qui s'assument avec leurs kilos en trop – les rédactrices n'allaient pas en rajouter non plus.

 

Allez, sérieusement, moi personnellement ce numéro je le planque. Parce que cette fille, c'est une insulte à la nature tellement elle est belle. Surtout sur cette photo. Avec juste deux débardeurs de rien du tout – qui doivent malgré tout coûter un rein vu que c'est du Gucci – et ses cheveux d'un blond divin – David je retire tout ce que j'ai dit ton balayage il craint sa race, franchement va passer ton CAP "Johanson" et ensuite seulement tu auras le droit de retoucher à mes cheveux.

 

Bien sûr, il y a photoshop. Mais moi cette fille j'ai commencé à l'aimer dans l'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Elle avait 13 ans au plus et elle dévorait l'écran. Sa bouche était pulpeuse comme aujourd'hui, sa voix rauque comme si Lauren Bacall s'était planquée dans ce corps d'enfant. Et son regard vous transperçait déjà.

 

Vous l'aurez compris, je suis bluffée. Mais malgré tout ce Elle va partir à la poubelle parce qu'il n'est pas bon pour l'homme. Ben oui mon chéri, tu vieillis, il faut ménager ton coeur. Et cette fille c'est un aller direct pour l'infarctus.

Banale, est-ce que j’ai une tête de banale ?

marieclaire"Ces femmes banales qui font craquer les hommes". ça vous fait hurler ou pas, vous, ce genre d'articles ? Je n'ai pas lu le contenu encore, hein. J'ai juste vu l'accroche en une du dernier Marie-Claire. Ouais, même pas honte, en plus de lire le "Elle" je lis le "Marie-Claire". Avant, non. Mais figurez-vous que Monoprix m'a abonnée à Marie-Claire. Gratos. Sans que je ne demande RIEN. Juste pour me remercier PERSONNELLEMENT de ma fidélité. Véridique. Le jour où je l'ai annoncé très fière à l'homme il est devenu livide. "Putain ce que t'as dû leur lacher…", est-il parvenu à prononcer avant de perdre connaissance.

 

N'empêche que Marie-Claire c'est pas mal. Moins fashion que Elle, moins branché maigrelettes. Des reportages photos très beaux sur des femmes qui vivent loin et différemment. Mais y'a aussi des articles de fond. Comme, donc, "Ces femmes banales qui font craquer les hommes".

 

En fait j'ai réagi en deux temps à la lecture de ce titre.

 

Premier temps: "chouette enfin un féminin qui parle de moi".

 

Deuxième temps: "Heu, ouais mais bon, finalement, banale, banale, est-ce que j'ai vraiment une tête de fille banale ?". C'est vrai, c'est quoi une femme banale ? D'où je suis une femme banale ? D'où on me traite ?

 

En gros, ce que veut manifestement nous apprendre Marie-Claire, c'est que certains mecs peuvent en pincer pour des nanas bof. Nooooooooooooooooon !

 

Parce que "banales", on est bien d'accord, ça veut dire "pas top", moyennement jolie, pas brillantes du ciboulot, genre qui tape pas dans l'oeil. Je ne sais pas vous mais sans le lire je sens donc que cet article parle d'une fille comme moi. Pas belle, mais pas atroce non plus. Moche foutue mais pas difforme. Pas un prix nobel, mais pas complètement lente du cerveau. En gros, moi, certes, mais aussi pas mal de mes copines. Ben ouais, désolée mes chéries, mais je suis au regret de vous apprendre que vous aussi vous entrez pile-poil dans le moule des femmes banales. Mes copines du monde réel mais sûrement aussi 95% de la gent féminine et du coup, re-désolée mes chéries, mais aussi pas mal de mes copines virtuelles. Oui oui, vous ! Surtout à partir de 30 ans. Donc en gros, ce qui a l'air de laisser sur le cul cette probablement brillante journaliste d'investigation – pas banale, elle, tu penses – c'est que des filles comme vous et moi parviennent… à se taper des mecs. Voire à les garder. Voire même, cas extrême, à leur faire des bébés.

 

Encore une fois, comme je suis vraiment une raclure d'hyper mauvaise foi je pars bille en tête, je brandis mon soutien-gorge de féministe comme une possédée – pendant ce temps d'ailleurs je vous dis pas comme mes deux copains relachés en profitent pour se faire la malle – au nom de nous les femmes qu'on opprime, alors que je n'ai MEME PAS LU ce passionnant dossier. Et qu'après tout, personne ne m'a dit – en tous cas personne de chez Marie-Claire – que j'étais une banal girl.

 

Mais je ne peux pas m'empêcher d'être énervée. Vous imaginez une seconde l'inverse ? "Ces hommes banals qui font craquer les femmes". Non. Sérieusement, avouez qu'on ne s'étonne quand même pas souvent que des mecs à la tête de flan séduisent des filles aux jambes de garce. Ou que des vieux machins fassent tourner la tête de jeunettes. Ou tout simplement que des mecs super banals parviennent à attraper des filles incroyables comme nous.

 

Parce que moi je vous le dis tout net, j'ai décidé que je suis pas une femme banale. Et que donc l'article de Marie-Claire ne me concerne pas. Donc je remballe mon soutien-gorge – allez, hop, les fuyards, on rentre à la maison – et je me tais.

Ta mère en bloomer

bloomerLes filles – désolée les mecs mais là c'est tout de même une info assez "fille" – j'ai une très très mauvaise nouvelle. Il y a quelques jours, je vous démontrais presque scientifiquement que la robe pull était aux rondes ce que le string est à la saucisse de morteau. J'en profitais pour tailler un gentil costard – mais un costard quand même – au bermuda. J'aurais pu aussi ce jour là vous dire tout le mal que je pense des leggins, ces caleçons qui n'en sont pas tout à fait et qui s'arrêtent juste au-dessus de la cheville, histoire de bien mettre en évidence que vous n'en avez pas. De cheville, je veux dire.

 

Bon, bref, il y a quelques jours donc, je me lamentais sur l'océan qui nous sépare de la mode dès qu'on fait plus de 22 kilos. Et bien croyez moi, vous avez tout intérêt à vous gaver de robes pull. Parce que là les filles, on s'en rend pas compte mais on mange notre pain blanc.

 

L'oversize, le skinny, le léopard, tous ces incontournables inmettables de l'hiver 2006 c'est du pipi de chat à côté de ce qui nous attend. Car la mauvaise nouvelle, j'y viens, ne vous impatientez pas, la voilà…

 

Attention tout de même, préparez-vous psychologiquement parce que ça va faire mal. Allez, je lache le morceau.

 

L'été prochain – et c'est le "Elle" qui le dit, donc ce n'est pas la peine d'émettre un doute sur la fiabilité de l'info – le must-have, la fringue qui tue la hype et toute sa race c'est… le combi-short.

 

Je pourrais m'arrêter là, ne pas développer, parfois rien n'est plus éloquent que le silence. Ou le rire. Mais il y a mieux. Sachez en effet mesdames que si le combi-short vous tentait moyen, il y a quand même une alternative, nous rassure "Elle":

 

Le bloomer.

 

Oui oui, le bloomer. Cette sorte de culotte bouffante que chez Cyrillus c'est ringard et que même sur un bébé de six mois c'est la honte. Non, vraiment, s'il y a des jeunes mamans qui m'écoutent, épargnez vos enfants, c'est un truc à les rendre psychotiques plus tard. En bloomer même le plus propre des bambins a toujours l'air d'en avoir plein sa couche. Si ce n'est pas une technique vicieuse d'humiliation, moi je ne m'y connais pas.

 

Le bloomer, c'est en quelque sorte l'équivalent pour la femme de ce phénomène étrange qui se remarque toujours chez VOTRE mec quand il plonge dans une piscine et que les poches de son maillot se remplissent d'air. A ce moment là on peut tout à fait qualifier ce qui remonte à la surface de l'eau, de bloomer.

 

Bref, quoi qu'il en soit, cet été, pour aller boire un cocktail en fin de soirée, les filles, on n'aura pas le choix, faudra enfiler notre slip bouffant.

 

Enfin vous peut-être. Parce que moi, c'est no way.

 

Remarquez, à bien y penser, je ne suis pas sûre que ce soit une si mauvaise nouvelle. C'est vrai, pour une fois, je ne vais même pas avoir les nerfs d'être discriminée – oui, parfaitement, DISCRIMINEE – par la mode. Parce que soyons honnête, moi la robe pull, je me la rêve. Les leggins avec les ballerines mimi aussi. Et le skinny dans les cavalières j'en parle même pas.

 

Pas contre, le bloomer, comment dire ?…

Sacrée Gwyneth

Gwyneth_Paltrow_1_Lu dans Actustar, ma source d'infos people incontournable.

 

"Gwyneth Paltrow est mécontente de sa ligne pas encore retrouvée après la naissance de Moses, son petit garçon, et celle d'Apple, son aînée, qu'elle a eus avec le leader de Coldplay: Chris Martin.

 

Elle vient donc d'adopter le régime des célébrités du docteur Joshi. Une source confie au journal anglais le Sun : "Le Dr Joshi a fait une liste de tout ce qu'elle peut et ne peut pas manger pour retrouver sa ligne d'avant bébé." Avant, l'actrice ne mangeait que des fruits, des légumes et des graines, maintenant elle doit manger uniquement de la dinde, du poulet, des poissons à la chair blanche, des légumes et des bananes."

 

Sacrée Gwyneth, tu me feras toujours rire. Déjà t'as appelé ta fille Apple, – maintenant que je sais qu'à cette époque tu ne bouffais que des graines je comprends mieux – ensuite tu ne t'alimentes que de fruits et légumes depuis des années – mon dieu Gwyneth, je n'ose imaginer l'état de tes intestins – et là, donc, tu vas piétiner sans aucun scrupules tous tes principes macrobiotiques pour maigrir. Bah, en fait tu fais ce que tu veux Gwyneth. L'essentiel c'est que tu continues à me faire rigoler. Coquine, va.

La grossesse c’est trop fashion

couv_octobre2006En cette semaine de "Fashion week", j'ai trouvé un nouveau motif d'énervement. Je me demande d'ailleurs parfois si je ne suis pas en train de devenir caractérielle. Non c'est vrai, j'ai parfois l'impression de virer Tatie Danielle. Mais figurez-vous, gros scoop, que je ne vais pas vous parler aujourd'hui du Elle. Enfin, pas spécifiquement. Non, ce qui m'a donné cette fois-ci en vie de pousser un grand cri, c'est une photo qui orne les kiosques parisiens, la couverture du dernier Vogue. Avec une très jolie top model filiforme – Natalia Vodianova – qui nous présente celui qu'elle prétend être son bébé. En accroche, l'habituel désormais: "Mes conseils pour retrouver la ligne après Neva" – un prénom qui signifie sûrement "pureté du ciel" ou "petite rivière enchantée", parce que bien sûr les people ne peuvent pas appeler leurs enfants de prénoms aussi cons que Thomas, Claire ou même Manon, mais là je m'égare.

 

Quand je dis "celui qu'elle prétend être son bébé", j'émets en effet un doute certain. Non parce que je sais bien que je ne suis pas un exemple avec mes 28 kilos pris en même pas 9 mois et toujours pas totalement perdus six ans après – ouais mais attention, j'en avais deux tout de même hein ! – mais là, je n'y crois pas. Je veux dire que ne crois pas que ce nourrison joufflu d'à peine dix semaines soit sorti de ce corps adolescent. Et puis, soyons sérieux, elle a douze ans. Elle pèse 35 kilos. Et a le teint d'une fille qui dort douze heures par nuit. Ce qui, étant donné l'âge de son rejeton n'est PAS POSSIBLE.

 

Je n'y crois pas parce que même les plus vernies de mes copines, celles qui sont aujourd'hui plus minces qu'avant leur grossesse – oui, toi, là, tu vois très bien de qui je parle, oui oui… -, ont tout de même eu droit à leur traversée du désert. Je parle de ces trois mois pendant lesquels votre ventre jusque là joliment tendu prend la consistance et l'apparence de la jelly anglaise. Ces semaines durant lesquelles tout porte à croire que vous êtes encore enceinte – d'ailleurs votre boulangère en semble convaincue puisqu'elle vous a demandé à votre retour de la maternité quand est-ce que "ce petit compte se décider à sortir" -, sauf que bébé chéri est bel et bien en train d'hurler dans son couffin. Ces jours funestes où le moindre mot de votre belle-mère déclenche une crise de larmes et pendant lesquels l'idée même que l'homme s'aventure à toucher autre chose que vos cheveux déclenche en vous des envies de l'émasculer. Au moins, vous dites-vous, il vous fichera la paix et surtout il ne risquera plus jamais de vous refiler sa fameuse petite graine.

 

Non, vraiment, franchement, je me répète, mais ces femmes – et là je ne parle pas uniquement de cette Natalia Vodianova – qui nous exhibent leurs nouveaux-nés tout en se pavanant en skinny et torse nu histoire de bien nous montrer que leurs seins n'ont pas subi la moindre loi de la pesanteur – n'y aurait-il que les miens qui se soient soumis à ce phénomène physique sans même tenter de se battre? – et bien moi je N'Y CROIS PAS. Je soupçonne même très sérieusement l'existence d'un véritable business parallèle là-dessous. Un genre de marché noir de mignons moutards aux yeux bleus – avez-vous remarqué qu'en plus jamais un seul des bébés de people n'est moche ? Pas d'acné du nourrisson, pas de strabisme, pas de conjonctivites ni de crâne déformé par les forceps – qui permettrait de choisir son bébé sur catalogue le temps d'un reportage pour Gala.

 

Non parce que je vous parle de l'après et de cette ligne retrouvée miraculeusement trois jours après l'accouchement. Mais pendant la grossesse, tout porte également à croire que nous ne sommes pas logées à la même enseigne. Autant les actrices/tops/chanteuses/people s'exhibent les trois quatre premiers mois, autant après… plus rien. Et soudain, alors que quelques semaines plus tôt on les voyait la main posée sur un délicieux petit ventre rebondi, les fesses moulées dans un jean qu'elles se "contentent de laisser ouvert au deuxième bouton" – alors que vous, au deuxième mois déjà, votre 501 était roulé en boule au fond du sac à linge sale, suite à un refus de passer le cap des cuisses -, on vous apprend qu'elles ont accouché.

 

Je vous dis, il y a anguille. Soit cette grossesse n'a jamais eu lieu, soit un savant génial a trouvé le moyen de raccourcir la gestation à cinq mois mais les retombées de cette invention sont réservées à une élite. Et pendant que la femme lambda – genre moi ou vous – se voit, à compter du 7ème mois transformée en baleine perclue de douleurs condamnée à compter jour après jour les nouvelles vergétures qui viennent à jamais zébrer son ventre, les ELUES, elles, passent à côté de toutes ces réjouissances. Elle ont à peine le temps de se dandiner en robes ultra-moulantes, de continuer "une vie de femme active parce que la grossesse n'est pas une maladie" et de préparer un trousseau Bonpoint, Baby Dior et compagnie, que hop, l'enfant parait, "dans la sérénité et sans douleur grâce à tous les cours de Pilates et de Yoga suivis ces derniers mois".

 

Je le pousse mon grand cri ?

 

AAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH.

 

Encore une fois, je ne vois pas comment expliquer la présence de ces jeunes femmes sur les bancs des défilés, deux semaines après la délivrance. Je ne sais pas vous, mais j'aurais alors mordu le premier malade qui m'aurait proposé de parader en public. Quand à l'inconscient qui m'aurait suggéré une séance photo à moitié nue, mes bébés dans les bras, et bien soyons claire, il aurait eu toutes les chances de ne pas en réchapper.

 

Et je ne dis pas ça uniquement parce qu'il m'a fallu au bas mot quatre mois avant de ranger définitivement mes si charmants pantalons de grossesse, et au moins le double pour que les cernes qui me mangeaient littéralement la figure s'estompent. Je ne dis pas ça non plus parce qu'au lendemain de mon accouchement j'ai réalisé que tous ces amis qui m'assuraient, certains de leur fait, que je n'avais pris "que dans le ventre" s'étaient totalement plantés. Non qu'ils fussent flatteurs ou hypocrites ou qu'ils aient voulu me ménager. En réalité, mon ventre était devenu si gigantesque que tout le reste semblait svelte. J'étais à moi toute seule un exemple vivant de la théorie de la relativité, en somme.

 

Bon, bref, je digresse beaucoup mais vous l'aurez compris, je m'insurge contre cette image totalement inepte et dépourvue de vérité qu'on nous vend de la grossesse. Etre enceinte est devenu fashion nous dit-on une semaine sur deux dans Elle ou autre féminin. Si j'ai été heureuse comme jamais pendant ces mois de couvade, je voudrais pourtant m'inscrire en faux. Etre enceinte, c'edt tout ce qu'on veut, mais ce N'EST PAS FASHION. Et c'est une femme qui a constaté avec un intérêt presque scientifique quelques jours après avoir accouché qu'elle pouvait enfoncer son bras jusqu'au coude dans son abdomen sans rencontrer la MOINDRE RESISTANCE, qui vous l'assure.

Panne sèche

panneAujourd'hui… je suis sèche. Vidée, sans idée. Essorée, rincée, sans sujet. Pressée, centrifugée, sans pensée. Pourtant, Elle, par exemple, me sert encore cette semaine un énervement sur un plateau d'argent.

 

Franchement, ça devrait me mettre en pétard, non, cette grande interrogation existentielle, cette question de fond méritant une véritable enquête d'investigation: "Les mannequins sont-elles trop maigres ?".

 

Et ben même pas. Rien. J'ai même réussi à lire les propos pétris d'intelligence de Nathalie Rykiel sans frémir ou presque – ma chérie, t'as de la chance d'être la maman du Sonia (à moins que ce ne soit l'inverse ?) tout de même parce que là, franchement, t'y vas fort. Oui, je vous assure, aucun cri, aucun trépignement après avoir lu donc que "la mode c'est de l'art et qu'à partir de ce constat on ne peut porter aucun jugement".

 

Et en l'écrivant ici, cette phrase lumineuse, toujours rien. Bon, peut-être que… oui, j'admets, un minuscule gnroumpf. Non parce que si les leggings c'est de l'art, alors j'ai le maigre espoir que mon brushing raté de ce matin en était aussi. Sauf le respect que je dois à une femme qui a révolutionné l'univers du joujou pour clitoris en détresse, la mode c'est peut-être de l'art, mais ça n'excuse pas tout, loin s'en faut.

 

Et maintenant que j'y pense, cette directrice de casting qui nous explique que dans son petit 34 Kate Moss ne parait absolument pas maigre, rapport à sa mine radieuse et ses joues rebondies, et bien disais-je, maintenant que j'y pense, j'ai tout de même un peu des fourmis dans les doigts. C'est vrai que la Kate, elle respire la santé. Et surtout, ses bonnes joues, c'est vraiment ce qui frappe en premier chez elle. Ou peut-être en second. Juste après ses gros nichons.

 

Finalement, je préfère ne pas trop y penser, à cette enquête journalistique. Et puis je n'ai pas envie de critiquer, parce que pour le coup, ils ont fait un travail formidable, chez Elle. Pour répondre à cette question, ils sont allés demander à un nombre incroyable de personnalités. Des gens pas impliqués personnellement, vous voyez ? Des professionnels à qui tous ces os exhibés ne rapportent pas un sou et qui peuvent donc s'exprimer en toute liberté: Karl Lagerfeld – t'aurais pas un peu grossi, Karl ? – Isabelle Marant, Nathalie Rykiel, Vanessa Bruno et puis tout plein de responsables de casting. Ah oui, des photographes de mode aussi.

 

Alors moi, devant un tel parterre d'experts indépendants, et bien je m'incline. Et je les crois sur parole quand ils assurent unanimes que s'il y a un mannequin sur cent qui est anorexique, c'est bien le maximum.

 

Allez, je vous laisse, parce que vraiment, aujourd'hui… rien.