Catégorie : Coups de calcaire

On est en Floride, là, ou bien ?

Ce matin j'ai mal à ma gauche. Je n'ai jamais caché une préférence
pour Royal, tout simplement parce que l'alliance derrière Martine Aubry
de personnages aussi différents que Jack Lang, Lionel Jospin, Laurent
Fabius ou Benoit Hamon me semblait un poil artificielle.

Et puis
quand une motion arrive en tête, qu'une candidate fait 42% au premier
tour d'une élection qui n'aurait même pas dû avoir lieu si le premier
secrétaire sortant s'en était tenu à ses déclarations et qu'au final
cette même candidate se trouve déclarée perdante pour 42 voix, j'ai
l'impression d'assister en direct à une farce de la démocratie.

J'attends désormais avec impatience la composition de la nouvelle équipe de direction: Paul Quiles, Henri Emmanuelli, Lionel Jospin ? Non parce qu'il ne faut pas rêver Martine, si tous ces gens t'ont soutenue avec une telle ténacité, ce n'était surement pas pour la beauté du geste… 

Pendant ce temps, l'UMP rigole. Pendant ce temps, des Français perdent leur travail. Pendant ce temps, les enseignants manifestent pour sauver l'école. Pendant ce temps le dimanche ne sera bientôt qu'un jour comme les autres. Pendant ce temps, la retraite à 70 ans devient possible. Pendant ce temps la justice est malmenée par une fashionista bagouzée.

Pendant ce temps, on aurait besoin de la gauche. Au lieu de quoi on a un parti archaïque aux méthodes staliniennes. Avec un ancien candidat pas fichu de passer le premier tour en 2002 qui s'est récemment permis de faire un parralèle entre Royal et Marcel Déat, socialiste s'étant distingué en collaborant avec les nazis.

Classe, Lionel.

Oui, ce matin j'ai bien mal à ma gauche. Et je suis pour la première fois de ma vie électorale pas bien sûre de vouloir voter à nouveau pour ce qui était jusque là ma "famille" politique.

Edit: Je ne suis pas une passionaria de Ségolène. Mais là, pour moi, Martine Aubry est aussi légitime que Bush en Floride en 2000.

Le grand cri du lundi, ouiiiiiiiiiiii !

Alors alors alors.

Je vous vois bien, là, depuis une semaine.
Vous trépignez, les gens. Vous vous dites que j'ai perdu ma niaque, que
je me suis assoupie sur mon féminisme, voire que je me suis assise
dessus, hein ?

Ben oui, quelle autre explication à ce silence à propos de cet article délirant du Elle: "Les superwoman rentrent à la maison" ?

Et bien, heu…

En fait en ce moment le Elle j'en viens à bout le vendredi.

Pas
qu'il soit si touffu que j'aie besoin d'une semaine pour le terminer.
Non, que nenni ma mie. C'est juste que miss crampon n'apprécie guère
que je lise. Ou que je regarde la télévision. Ou que j'écrive. Ou que
je téléphone. Ou que je fasse caca.

Tu es en train de te dire que
je digresse, et qu'on s'en tape de miss greffon, ce qu'on veut c'est du
sang, de la castagne, du grand cri, quoi.

Et tu as raison. Et tort à la fois.

Parce qu'en réalité, ça a son importance, ce que je viens d'écrire plus haut. 

En effet, j'ai lu cet article avec les yeux d'une jeune maman fraichement moulue. 

Et je n'en ai été que plus ahurie.

Mais stop, avant de développer mon argumentaire, encore faut-il expliquer de quoi s'agissasse-t-il pour ceusses et celles qui ne lisent point le Elle.

En gros – tu me connais, je suis moyennement du genre à caricaturer donc crois moi sur parole – l'enquête uuuuuuultra documentée explique qu'on assiste à une tendance: le retour à la kasbah des cadres sup qui n'en peuvent plus de courir à droite à gauche et qui surtout ont envie de se "réapproprier la maternité". Avec quelques perles, du genre Charlotte, 44 ans, qui aime bien donner le sein en nuisette noire à dentelles, donc, et qui accessoirement estime qu'on devrait payer les femmes pour qu'elles restent à la maison, que pour la société ce serait un vrai plus vu que ça fait des enfants beaucoup plus épanouis. Ou Stéphanie, 34 ans, qui en plus de "constamment garder" son petit à ses côtés a décidé de ne pas l'inscrire à l'école: "j'aime l'idée de le laisser libre dans ses apprentissages", qu'elle explique, l'illuminée de la maternité réappropriée.

Attends, t'énerve pas, c'est vrai, je me moque un peu. Seulement moi la photo qui illustre l'article, elle me choque un peu. Désolée mais à quatre ou cinq ans – l'âge que semble avoir l'enfant -, je ne suis pas sûre qu'il soit sain de pouvoir disposer du sein de sa mère comme ça. Même si tout ceci est pratiqué sans la moindre ambiguité sexuelle – espérons-le -, la poitrine maternelle reste une poitrine. Et il arrive un âge où le petit garçon va bien devoir comprendre que non non non, les enfants n'épousent pas leurs parents.

Mais je m'égare encore, le sujet de l'article n'est pas celui de l'allaitement, même s'il est évidemment évoqué par quasi toutes les femmes interrogées et qu'une des personnes interrogées prônant ce retour à la maison n'est personne d'autre que… la présidente de la… Leche league. Bingo.

Mais bon, c'est pas comme si je n'avais pas déjà un peu épuisé le filon du nichon et de ses afficionados.

Et puis, le coeur du papier c'est donc le raz-de marée des mamans qui ne veulent plus bosser.

Et ce qui me rend hystérique – et le mot est faible – c'est qu'en gros à part une pauvre tribune accordée à cette brave Elizabeth Badinter qui va finir par collapser à force de voir à quel point la nouvelle génération prend un malin plaisir à piétiner des acquis arrachés dans la douleur par leurs mères, on n'a droit à aucun témoignage qui viendrait contrer l'idée sous-jacente de l'article à savoir: on ne peut pas être une bonne mère ET occuper un poste à responsabilité. Voire, on ne peut pas prétendre éduquer correctement un enfant ET travailler.

Alors déjà, moi ça me fait marrer parce que bien sûr, les femmes qui témoignent sont du genre pas trop défavorisées. Et surtout du genre qui ont des maris qui gagnent assez pour faire bouillir la marmite. Non parce que la plupart du temps tout de même, on n'a pas trop le choix. On est rarement caissière ou standardiste par plaisir. Et je parle de ces métiers parce qu'ils sont représentatifs des emplois très féminisés et souvent précaires, pas par mépris. Parce que moi par exemple je suis journaliste dans ma vraie vie et même si j'adore mon travail,  c'est aussi une nécessité pour ma famille que j'aille au turbin. Vu que le loyer ne se paiera pas tout seul et que l'homme n'est pas le descendant de François Pinault. Et confidence pour confidence, après six mois de congé maternité (j'ai fait du rab), ça me fait bien flipper de retourner travailler. Ben oui, j'aimerais être rentière, comme 98% de la population. Les 2% qui restent le sont. Rentiers.

Ce qu'on oublie de dire aussi c'est que souvent, les femmes qui restent à la maison elles ne choisissent pas non plus. Rapport qu'il existe un truc de fou en France, le chômage. Et que bon nombre d'entre elles sauteraient sur le premier boulot venu si on leur en proposait un.

Donc le coup des femmes qui plaquent un boulot d'enfer pour s'occuper de leurs enfants "parce qu'elles le veulent bien", c'est moyennement généralisé.

Par ailleurs, le fait que l'homme soit par conséquent le seul à gagner de l'argent n'est pas trop abordé. Encore une fois, chacun vit son couple comme il l'entend. Je comprends qu'on puisse considérer qu'une femme qui s'occupe de la maison et des enfants fasse sa part du boulot. Il n'empêche qu'on peut appeler ça comme on veut, moi je ne connais qu'un mot pour décrire cette situation: la dépendance. A titre personnel, rien que l'idée de demander des sous à mon mari m'est insupportable. Il me semble que contribuer financièrement à la vie commune est indispensable à notre équilibre.

Mais admettons qu'on puisse très bien vivre en étant tributaire de son homme, encore une fois, je ne juge pas, chacun vit comme il veut, au risque de me répéter. Seulement voilà. Parfois, la vie réserve des surprises. Des bonnes mais aussi des mauvaises. Souvent des mauvaises d'ailleurs.

Du genre une jolie assistante qui n'aurait pas du yahourt sur l'épaule un jour sur deux, quand d'ailleurs ce n'est pas du vomi et qui finirait par devenir beaucoup plus qu'une assistante. Ou un vilain cancer qui serait récalcitrant. Ou un accident de la route. Ou tout simplement un licenciement. Voire, improbable mais sait-on jamais, une CRISE.

Bref, ce genre d'aléas qu'on redoute mais qui n'arrive pas qu'aux autres et qui fait que tout d'un coup, le choix, on ne l'a plus du tout, il faut se lever à nouveau le matin, prendre les transports en commun ou la bagnole et aller bosser.

Et quand on n'a pas travaillé pendant des années, même si c'était pour de bonnes raisons, vous savez combien on vaut sur le marché du travail ?

Rien. Ou pas grand chose. 

Mais il y a autre chose qui me choque dans les témoignages. C'est d'ailleurs aussi ce qui défrise Elizabeth Badinter. Ce qui me chatouille aux entournures, c'est ce courant de pensée selon lequel la biologie justifierait la différenciation des sexes. En gros, la femme est conçue pour fabriquer des enfants et par conséquent pour les élever. Elle a du lait, donc il faut allaiter. Elle ne doit pas prendre la pilule parce que la pilule c'est mal, c'est pas bio.

On peut aussi bouffer son placenta, comme le disait l'une d'entre vous dans les commentaires récemment. On peut également faire caca dans un trou au fond du jardin et manger des racines histoire d'être total en phase avec la nature.

On peut supprimer le droit de vote aux femmes. Et exiger qu'elles demandent l'autorisation à leurs maris pour avoir un emploi. Et évidemment, interdire l'avortement, moyennement "naturel" également.

Ben oui, après tout, tout ça ce sont des victoires des féministes. Les mêmes qu'il est de bon ton de railler aujourd'hui.

Enfin ce qui me gêne, c'est qu'on insinue que la seule façon de bien élever son enfant est d'arrêter séance tenante de bosser, alors que je maintiens qu'on peut être très présente tout en travaillant et que surtout, un enfant n'a pas nécessairement besoin que sa mère soit derrière lui en permanence, qu'il peut s'épanouir en compagnie d'autres personnes que sa môman, qu'il DOIT même avoir l'occasion de cotoyer d'autres référents que celle ci.

J'ajoute qu'une femme qui s'épanouit dans son activité professionnelle est plus à même je pense d'être heureuse avec son enfant qu'une femme qui n'en peut plus d'avoir le nez dans les couches.

Pour conclure, ce qui me fait froid dans le dos, c'est cette mouvance actuelle qui marque un repli sur soi, un retour de la valeur "famille", valeur que je reconnais et apprécie mais qui lorsqu'elle est érigée en refuge absolu marque une peur de l'extérieur, une peur de "l'autre" qui ne présage rien de bon.

Voilà, en gros.

Je sais, c'était long et un peu confus.

Et pourtant ça fait des jours que je phosphore là dessus.

Putain ils avaient raison les britons. Avec la grossesse, mon cerveau a fondu.

Ou alors il est parti dans mon cul.

Amis de la poésie, bon lundi.

Edit: J'avais déjà parlé du féminisme tel que je le conçois ici, si tu veux

Edit2: J'aimerais vraiment que les femmes au foyer qui liront cet article ne se sentent pas attaquées. Parce qu'il n'est pas question ici de dire qu'on est une mauvaise mère quand on reste à la maison. Il est question de dire qu'on est pas une mauvaise mère quand on ne reste pas à la maison.

Coup de sifflet

 Et voilà, ça devait arriver. Pas d'idée. Plus rien qui sort de mon cerveau atrophié.

A croire que les chercheurs britons avaient raison, faire des lardons ça flingue les neurones. Nous voilà bien.

Pourtant, je pourrais m'énerver contre genre MAM, la ministre de notre intérieur, qui veut retrouver et faire condamner tous les vilains garçons qui ont sifflé la marseillaise au Stade de France. C'est sûr que le système judiciaire n'est pas du tout engorgé en ce moment, m'est avis que les juges apprécieront.

En plus, faut pas croire, je condamne, hein.

Sauf que si ça se trouve, c'est Lââm qu'ils sifflaient les cons. Aucun goût.

Non sans rire, le drapeau, l'hymne et tout le toutim, faut respecter un minimum.

Mais le jour où tout un gouvernement s'élevera d'un seul homme pour protester contre les injures racistes dans les stades, là peut-être je m'indignerai pour la Marseillaise sifflée. ça me rappelle le coup de la banderole anti-chti. Certes ce n'était pas malin. Seulement juste avant, un joueur noir avait été expulsé lors de je ne sais plus quelle rencontre pour avoir un peu perdu son sang froid après s'être fait harceler par un supporter facho. Personne ne s'était ému.

Alors bon, ils sont mignons mais là, tous, à chercher des solutions pour que ça ne se reproduise plus (Nanard Laporte obtenant la palme en décrêtant qu'il n'y aurait plus de matchs avec les pays du Magrheb, ça c'est pas du tout de la discrimination) mais très honnêtement, j'aimerais mieux qu'on m'explique un truc.

D'où qu'ils sortent les 360 milliards ?

Oui, ceux qu'on va donner aux banques pour que les gentils traders ils retrouvent la confiance que le libéralisme il leur avait mis à l'intérieur?

Hein.

Non parce que là, chais pas, chuis perdue.

Edit: ah ben en fait, finalement, j'avais de quoi raler.

Le lait maternel si je veux

Je ne voudrais pas être gonflante avec mon allaitement mais il se trouve que j'ai envie de t'en parler encore une fois.

Attends,
ne pars pas, promis je me suis enfin mise à laver mes soutifs et puis
niveau lactation ça s'est régulé, du coup je commence à gérer les
auréoles. Limite je me marre quand je regarde un coussinet. Hin hin
hin. Quant aux crevasses, à peine là, elles trépassent.

Non, en fait je veux plutôt évoquer tout ce qui se planque derrière le mouvement pro-allaitement et qui aurait un chouïa tendance à me coller les glandes. Mammaires.

Parce que personnellement, si j'avoue adorer donner le sein à mon enfant et en tirer une grande satisfaction, je ne me vois pas brandir mon téton en étendard et manifester pour la libération de tous les nichons.

Ce qui n'est pas le cas d'organisations comme la Leche League. Sans vouloir stigmatiser qui que ce soit, j'avoue être assez vite agacée quand je lis par exemple sur l'un des documents mis en ligne sur le site de cette association pro-allaitement que l'industrie du lait est aussi nocive que celle du tabac. Ou quand on m'explique qu'un bébé doit être alimenté par sa mère pendant ses deux premières années. Et exclusivement jusqu'à six mois. Ce qui implique par conséquent d'arrêter de bosser.

Ou de passer tes nuits à tirer ton lait.

Parce que perso j'ai essayé une fois de faire un biberon comme ça et après deux heures à suer sang et eau et à voir mon sein s'allonger dans la ventouse pour finir par ressembler à un rouleau à patisserie, j'ai lamentablement tiré 60 millilitres. Ce qui équivaut à peine pour Helmut à un tapas.

Bref, non que je juge les femmes qui s'adonnent à l'allaitement le plus longtemps possible. J'ai envie de dire que chacun fait ce qu'il veut. Et aussi ce qu'il peut.

Mais l'idéologie qui semble sous-tendre le mouvement pro-allaitement me met mal à l'aise. J'y vois derrière l'idée qu'une "bonne maman" est nécessairement une maman qui "nourrit". D'ailleurs au passage, l'expression "nourrir son bébé" fait tourner mon lait. Est-ce à dire que si on choisit le biberon notre petit mourra de faim ?

Franchement, à la question – souvent posée par des gens que tu ne connais ni d'Eve ni d'Adam – "Et… vous nourrissez ?", j'ai envie de répondre: "Non, je le laisse crever la dalle, pourquoi ?".

J'ai également un peu de mal avec tout ce qui va avec cette tendance ultra, à savoir le co-sleeping, le portage permanent du bébé etc etc etc. Un enfant se sépare de sa mère dès sa naissance. Et notre boulot, à nous, c'est essentiellement de lui apprendre voler de ses propres ailes. Alors le côté "je maintiens mon gamin dans une dépendance affective et alimentaire le plus longtemps possible", ça me gêne. Parce que quelque part, je me demande si ça n'a pas pour seul but de contenter des mères qui ne veulent pas accepter l'inéluctable, à savoir qu'elles font deux avec leur enfant.

Et puis être mère, de la même façon que ça ne se réduit pas à avoir souffert à l'accouchement et à avoir "réussi" à le sortir par les voies naturelles, ça ne se résume pas non plus à la façon dont on donne à manger. Oui on peut être une bonne maman en choisissant le lait en boîte. Et non, ça ne revient pas à empoisonner son bébé comme il est suggéré dans ce document sus-cité (j'adore écrire "sus-cité", chais pas, ça me fait des trucs).

En plus, je ne veux pas dire mais avec tout ce qu'on mange et respire, ça m'étonnerait que le lait qui coule de nos mamelles soit 100% bio, hein.

Bref, voilà, qu'il s'agisse de protection de l'environnement, de la péridurale ou de l'allaitement, je dis non à l'idéologie, au dogme et au radicalisme. Et en écrivant ça, je sais que je ne vais pas nécessairement me faire que des ami(e)s, parce qu'à force de blogguer, j'ai découvert que si tu veux que ça fight bien dans les comms, il suffit d'aborder un de ces trois sujets.

Je te jure, ça peut partir en live plus vite qu'une discussion sur la peine de mort ou l'avortement…

Edit: Ce post m'a été inspiré par l'organisation récente de la "Grande Tétée", rassemblement d'allaitantes dans un parc pour donner toutes ensemble au même moment le sein afin de promouvoir ce mode d'alimentation. Pardon à celles qui lisent ce blog et qui auraient participé à cela mais franchement… Franchement, quoi.

Edit2: J'adore allaiter, chaque repas est pour moi une merveille de tendresse avec mon bébé, en plus elle ne régurgite jamais, elle dort super bien, bref, je suis RA-VI-E. Mais je me souviens aussi avec ravissement des biberons donnés à mes premiers. 

Edit3: Je ne suis pas une amie de Nestlé, Bledina et consort pour autant. Je suis juste pour la liberté de chaque femme à utiliser ses seins comme elle veut. Parce que ne nous voilons pas les nibards, après l'allaitement, ça se casse bien la gueule.

Loft Dati

Au cas où tu ne saurais pas, en ce moment, y'a un grand jeu au gouvernement. ça s'appelle "C'est pas moi qu'a sauté Rachida".

J'ai l'air d'en rire, et pourtant, difficile de trouver plus affligeant.

Parce que le teasing actuel consistant à chercher qui est le père du grumeau de Rachida me tape sur le coquillard.

Attends, je t'arrête de suite, moi aussi j'aimerais savoir qui c'est le papa. J'ai même appelé tout de suite ma copine S. qui travaille dans un grand groupe de presse et qui est du genre informée pour qu'elle me mette dans le secret des dieux. Mais je suis du genre à me passionner pour les amours de Victor Newman et Ashley Abott, donc je suis un mauvais exemple. Surtout, j'ai envie de dire, ce n'est pas parce que les gens ont de bas instincts qu'il faut leur donner satisfaction.

En réalité, plus que le fait que tout le monde veuille savoir et que les rumeurs les plus folles circulent sur l'identité du géniteur (genre Arthur, pourquoi pas Steevie aussi ? Ah, non, pas Steevie, en fait, à cause de l'homosexualité, ça ne va pas être possible, mais sinon, pourquoi pas, du moment qu'il passe à la télé ça peut le faire, parce que tu remarqueras quand même que Rachida à priori elle ne couche pas avec un mec lambda, il doit être homme politique, acteur ou grand patron), ce qui me choque tout particulièrement, ce sont les démentis roublards et machistes proclamés sur un ton de potache par certains membres du gouvernement.

Il y a eu Bernard Laporte, qui manifestement s'est cru obligé d'annoncer en marge d'une réunion tout ce qu'il y a de plus officielle que non non non, il ne s'était pas tapé sa collègue. Ok, il ne l'a pas dit comme ça, m'enfin quand un mec assure que c'est pas lui le papa, c'est à peu près ça le message. Non content de sa bonne blague, il en a remis une couche sur Stade 2 entre deux résultats de la champions league.

Et puis ça a été le tour de monsieur Besson, spécialiste es-trahison, qui lui aussi y est allé de son bon mot dans VSD: « Rachida Dati est une amie. L'enquête préliminaire en cours demandée par la Garde des Sceaux devrait m'innocenter très vite ».

Jose Maria Aznar, ancien Premier ministre espagnol lui, a été contraint
d'affirmer très sérieusement que ce n'était pas lui, rapport que le
bonhomme est un peu marié.

Sans compter Nicolas 1er qui parait-il se vante dans les couloirs de l'Elysée de connaître, lui, le nom du propriétaire du spermatozoïde gagnant.

Alors certes, notre ministre emblématique de la République l'a bien cherché. Parce que je ne sais pas toi mais moi quand une copine me dit que sa vie sentimentale est "compliquée", je comprends qu'elle fait portes ouvertes au niveau de son intimité et que limite il va lui falloir acheter du gel Hydralin pour retaper sa flore qui fait un peu la tronche.

Et puis dans le genre j'orchestre savamment le buzz en mettant des pantalons de grossesse à la sortie du conseil des ministres tout en jouant les ingénues lorsque la question lui était posée, elle a excellé.

Il n'empêche que tout de même, elle est ministre. Garde des sceaux. D'ailleurs, à dire vrai, on s'en tape, de sa profession. C'est une femme. Qui mérite un minimum de respect. Et qui ne devrait pas devenir l'objet des sarcasmes de cinquantenaires pré-prostatiques trop contents de parler par des moyens détournés de leur biroute. Parce qu'au final, crier haut et fort "c'est pas moi", c'est insinuer que ça aurait pu, que "ça" marche encore.

Enfin, là où on est content c'est qu'à priori, au gouvernement, la crise, on connait pas. Et qu'on trouve en tous cas encore pas mal le temps de bien se marrer pendant que les crétins qui s'étaient fait convaincre de placer leurs trois sous à la bourse voient leur hypothétique apport immobilier fondre comme neige au soleil.

Bref, on le savait qu'on touchait le fond. On le savait, que la ministre aimait être sous le feu des projecteurs. Mais là, à côté, Loana et Jean-Edouard, c'était la grande classe.

Aimez-vous les uns les autres

Bon, je sais que tu ne te lasses pas de mes billets passionnants de
jeune maman de presque 40 ans. Je sais que des infos sur les crevasses
du téton, tu en redemandes tellement c'est glamour et tendance. Très
2008, le titou qui gerce, au cas où tu l'ignorerais.

M'enfin je
veux te prouver qu'on peut avoir encore de beaux restes de grossesse ET
s'intéresser à autre chose qu'à sa production de lait ou à la couleur
du caca de son bébé. Si si. Et ce n'est pas parce que des chercheurs
anglais et phallocrates auraient soit disant prouvé récemment que le
cerveau des femmes enceintes réduit de 7% qu'on va donner raison à tous
ceux qui pensent (= nos employeurs chéris) – qu'une fois que l'enfant
parait, tout le reste – efficacité, perspicacité, ponctualité, rapidité
et tout un tas de trucs en ité – disparait.

Bref, j'ai envie de
revenir sur deux trois infos sans importance ou presque, histoire de
pousser quelques cris d'orfraie effrayée.

Ah bon, ça peut pas être effrayée, une orfraie ?

Qu'en sais-je, moi au juste, vu que je ne sais point ce qu'est une orfraie ?

Donc donc donc, en vrac et pas dans l'ordre, voici ce qui me passe par la tête…

– Il semblerait que "madame Mon mari m'a dit" n'ait vendu que le quart des soit disant je sais pas combien de centaines de milliers de disques officiellement écoulés. En gros, sa maison de disques aurait comme qui dirait confondu le nombre de galettes diffusées avec celles vraiment achetées. 80 000, qu'elle en a écoulé, en vrai. Ce qui ne fait pas bézèf. Va en falloir des conseils des ministres, pour liquider les stocks, mon nico !

– La palme du plan de paix le plus ostensiblement piétiné par les russes revient à monsieur mon mari de madame qui m'a dit. Sérieux, je me demande si ce jour là t'aurais pas du continuer à taper sur les fesses de ta brune avec tes palmes, mon lapin. Parce que là, c'est bon, si on en doutait on en est désormais certains, Poutine se fout des fromages qui puent ouvertement. Et dans le genre ridicules, on se pose là.

– La France a découvert cet été que les soldats engagés pouvaient parfois mourir. Je veux dire, ils font pas rien qu'à organiser des kermesses avec des balles à blanc, les mecs. Parfois, ils chargent vraiment leurs fusils. Heu… en fait on le savait, ça. Mais on avait un peu oublié que quand ils font pas des kermesses, les vraies balles servent à faire la vraie guerre.

– Après l'enterrement des dits soldats morts pour la patrie, notre présipotent a remonté de trois points dans les sondages rapport que les Français l'ont trouvé digne pendant la cérémonie. A croire que certains redoutaient qu'il se mette à poil et qu'il chante du Barbelivien dans l'église. A part ça, dis, rafraichis moi la mémoire… C'est qui qu'a décidé de renforcer le contingent de soldats en Afghanistan, récemment ? Hein ? C'est qui qui ? Ah, c'est vrai, j'avais oublié, ceux qui sont morts c'est pas lui qui les avait envoyés, alors ça compte pas. 

– Rien à voir, quoi que, Claire Chazal ne sait tellement plus quoi faire pour montrer à TF1 qu'elle a encore de beaux restes – vu que cet été exceptionnellement Voici a oublié de la photographier à l'insu de son plein gré les seins à l'air –  que le 30 août dernier elle a carrément enlevé son soutif en plein jité. Je te le dis, c'est très "rentrée 2008", le téton.

Allez, bonne journée mes petits. Et comme dirait Ségo, aimez-vous les uns les autres, ou disparaissez. 

Pour moi ce sera un Jude. Bien frais s’il vous plait.


Je sais, je suis légèrement monomaniaque ces derniers jours et je parle
beaucoup, beaucoup, beaucoup de ma grossesse. En même temps c'est un
peu difficile d'oublier cet état temporaire mais bien présent.

Et
puis franchement, je crois que je préfère encore faire du jogging autour de mon
nombril en pot de fleur plutôt que de me pencher sur ce qui se passe à
l'extérieur.

Genre la loi sur le temps de travail qui va ni plus ni moins supprimer trois ou quatre semaines de congés pour les cadres au forfait. Je sais, tout le monde n'est pas concerné. Sauf que moi si. Et l'homme également. Et que perso, le "travailler plus pour gagner plus" ça me fait bien marrer rapport que je sens qu'on va juste bosser plus. Pendant ce temps, le PS se concentre sur un problème bien plus fondamental: faut-il virer Jack Lang ? Heu… Comment vous dire, les gars ? On s'en cogne, de la vieille chèvre. D'autant qu'on ne devrait pas trop tarder à apprendre à quelle sauce il a été acheté, mister fête de la musique. Et qu'une fois qu'il sera ministre, la question ne se posera plus.

Pas trop envie non plus de me renseigner plus que ça au sujet des 285 millions à la louche que va percevoir Nanard grâce au règlement plutôt à l'amiable de son léger contentieux avec le Crédit Lyonnais. Même pas je veux entendre que notre présipotent aurait insisté lourdement pour que son drôle de protégé échappe à la justice traditionnelle.

Que dire du trou de la sécu dont on devrait nous annoncer très prochainement que pour le réduire il faudra a) accepter d'être un peu moins remboursé sur des médicaments que d'abord fallait pas être malade et puis c'est tout, b) payer des mutuelles plus cher rapport que ce sont elles qui devront allonger la différence ?

Rien, je n'en dirai rien, vu que j'ai décidé que je m'en fiche comme de mon premier kiri.

C'est simple, ça ne me fait même plus rien quand j'entends madame première dame chuinter sur France Inter, ma radio de service public. Et je me rends compte que je ne l'ai même pas ramené quand madame la reine a fait une énième fois la couv de Elle. Alors que j'ai boycotté mon hebdo détesté/adoré. Sans blague, avant je t'aurais poussé un de ces grands cris…

Idem avec un article du Jidédé hier dans lequel une nana du Elle toujours (même groupe que le jidédé) explique que les régimes maintenant c'est total ringard et que d'ailleurs, au magazine, ils RAJOUTENT DES FORMES AUX MANNEQUINS TROP MAIGRES ! Non mais on rêve ou on rêve ? 

Non, mais n'insistez pas, je ne vois rien, je n'entends rien, je ne suis même pas là en fait, je masse mon périnée, tu comprends ?

Edit: C'est quoi le rapport avec Jude, tu te demandes ? Ben aucun. Sauf qu'un petit coup de Jude, ça ne peut jamais faire de mal. Et puis surtout, ma copine, tu sais, celle qui a sa maison sur l'ile du bonheur en Grèce, vient de me prévenir par SMS que Juju est justement en villégiature sur l'Ilot. Avec Georges. Tu m'expliques pourquoi moi l'année dernière je n'y ai même pas vu le sosie de Julien Lepers et que pan, en 2008, tous les übersexuels s'y sont donnés rendez-vous ? Ben non, tu m'expliques pas.

SNCF le bonheur, oui, mais c’est payant.

Bon, aujourd'hui je veux juste pousser un petit coup de gueule. Sur un truc sans importance mais qui me malgré tout choque profondément.

On va dire que c'est les hormones, d'accord ?

J'explique.

Dimanche,
l'homme a emmené nos deux grumeaux, plus un copain de mon fils, chez mes
parents qui ont l'immense bonté de garder tout ce petit monde pendant
une semaine, histoire que je puisse continuer à roupiller sur mon
canapé sans être interrompue par des réclamations diverses et variées.

Seul
avec trois enfants dans un train, chacun de ces enfants munis de trésors inestimables
type consoles de jeu, doudous, cartes Pokemon et j'en passe, autant te
dire que ce n'est pas une mince affaire.

Surtout quand tu es l'homme…

Et que par conséquent tu attends que le TGV soit arrivé en gare, voire arrêté depuis dix minutes pour sonner enfin le rassemblement des affaires de chacun, le renfilage de gilet, la récupération de casquettes, le rangement des playmobils, le jetage de paiers gras et patin couffin. Bref, quand tu n'es pas du style moniteur de colo super expérimenté, il arrive évidemment ce qui doit arriver: tu en laisses la moitié dans le wagon.

Manque de bol, c'est tombé sur le copain.

Plus exactement sur le sac à trésors du copain.

Contenant le doudou du copain.

Alias "Nestor gros cul".

Un lapin multicolore légèrement hypertrophié du postérieur, donc.

Et forcément, le charmant bambin s'en est rendu compte une fois toute la troupe arrivée chez mes parents.

Autant te dire que pour un petit bonhomme de pas huit ans qui débarque chez les grands-parents de son certes meilleur ami mais dans une maison inconnue à la tombée de la nuit, s'apercevoir que son compagnon de détresse a définitivement disparu entre Lyon-Perrache et Lyon-Part-Dieu, c'est juste un drame d'une ampleur que toi et moi on peut pas mesurer.

Bref, c'est ma mère qui était contente du cadeau.

Surtout que juste avant je l'avais prévenue que les trois marmots avaient des poux.

Je sais, pour l'instant tu ne vois pas sur quoi se porte mon ire (ça veut dire colère, au cas où Eve Angeli se baladerait par ici).

Attends, ça arrive.

Vu la dimension tragique de l'incident, mon père, "Padom" pour les enfants, a remué ciel et terre.

Ok, il a juste téléphoné aux objets trouvés de la gare mais quand même, mon père ce héros, quoi.

Et miracle, lundi matin à l'aube, il a récupéré the sac perdu. Avec à l'intérieur, Nestor gros cul.

Hourra, tu vas me dire.

Ouais, hourra, bravo papa.

Sauf que pour retirer le sac au guichet de la gare, il a dû débourser 9 euros.

T'as bien entendu.

NEUF EUROS.

En plus des 150 euros par personne environ que te coûte un aller-retour Lyon-Paris en TGV. Quand t'as de la chance.

Neuf euros, tu me diras (= 60 francs), pour qu'un enfant retrouve le sourire et ne pourrisse pas les nuits de toute la maisonnée, c'est pas cher payé.

Mais quand même, non ? C'est pas un scandale ? Je veux dire, c'est pas un service qui devrait être gratuit, de rendre un doudou à un enfant ? Ben non.

Edit: sur la photo c'est Martin. Et c'est pas demain qu'il prendra le train, je te le dis. 

Marche des fiertés

Ce week-end ce sera la marche des fiertés, la gay-pride en français.
Sur Ladiesroom, c'est l'occasion d'une journée un peu spéciale, une
journée "Coming out". Vous m'y retrouverez ici si vous le souhaitez.

J'en
profite pour dire sur ces pages tout le mal que je pense de l'attitude frileuse
du gouvernement français actuel en ce qui concerne le mariage
homosexuel ou l'homoparentalité. Je sais que pour certaines personnes
"épidermiquement de gauche" qui pourtant aiment beaucoup Brice Hortefeux
en tant qu'homme, Nicolas Sarkozy n'est "pas du tout conservateur", mais
force est de constater que sur le sujet, il est des plus réactionnaires.

En même temps, de la part d'un homme qui estime que l'instituteur ne pourra jamais remplacer un bon curé, on n'en attendait pas moins. 

Bref, trève de mauvaise langue, revenons au sujet. 

Bien sûr, rien n'est simple et je ne dis pas qu'être élevé par des parents du même sexe soit facile et évident tous les jours pour un enfant. Surtout lorsqu'il s'agit d'affronter le monde extérieur. En même temps, je ne connais aucun gamin pour qui la vie soit facile et évidente tous les jours. Ni aucun enfant qui soit assuré que ses parents s'aimeront pour toujours. Ni aucun enfant qui ne subisse un jour les brimades ou moqueries de ses camarades d'école en raison d'une quelconque différence.

Pour l'un ce sera sa couleur, l'autre son poids, l'autre sa taille, l'autre ses mauvaises notes, l'autres de trop bonnes.

Pour certains ce sera le fait d'avoir deux mamans ou deux papas.

Mais plus il y aura de couples homoparentaux acceptés et légitimés, moins leurs descendants subiront les sarcasmes des uns et des autres. Je me souviens que petite, c'étaient les enfants de divorcés qu'on regardait bizarrement – en tous cas dans ma petite école bien catholique de l'époque. Aujourd'hui, avoir des parents séparés n'est pas plus extraordinaire que d'avoir un papa et une maman qui continuent à s'aimer. La société finit toujours par s'adapter aux changements qu'elle produit souvent elle même.

Quoi qu'il en soit, qu'on soit "pour" ou "contre" l'homoparentalité, il se trouve que celle-ci existe. N'en déplaise à m'ame Boutin. Alors pourquoi ne pas mettre fin à cette hypocrisie qui consiste à refuser au conjoint non biologiquement lié à l'enfant le moindre droit ?

Pourquoi réfléchir actuellement à une loi visant à renforcer les attributions des beaux parents tout en persistant à ne pas reconnaitre le statut de "l'homoparent" ? 

Pourquoi un pays comme l'Espagne, pourtant attaché à ses traditions et profondément catholique est-il plus en avance que nous sur ces sujets ?

Voilà, c'était ma petite prise de position, pas très humoristique aujourd'hui, mais sincèrement engagée. 

Oui au mariage gay, oui à l'homoparentalité. 

Et surtout que chacun ensuite s'occupe de ses géraniums et les vaches seront bien gardées. 

Peux pas m’en empêcher

Je ne voulais pas en parler. Pas un mot, rien, silence radio, une
tombe que je serais. En plus, je l'ai même pas regardé le match, alors,
hein.

M'enfin quand même.

COMMENT SE FAIT IL QUE DOMENECH NE SOIT PAS ENCORE VIRE ?

Bordel.

Sérieux,
ce mec est imbuvable, il fait des choix contestables et contestés, se révélant catastrophiques, met
en scène ses sélections pour les compétions comme si on était à la Starac de la Nouvelle star du Loft et prend tout le monde de haut quand on lui demande de s'expliquer.

 

Et une fois que son équipe composée
de supports publicitaires boiteux est enfin dégagée du championnat
d'Europe sans les honneurs mais avec la honte, cet homme qui croit aux
astres – et bien lui en fasse – tombe dans l'obscénité la plus crasse
en demandant son Estelle en mariage en direct live sur M6. Avec
larmichettes du sénile Thierry Roland en prime. Peut-on tomber plus bas, on se le demande.

Non mais franchement je le demande haut et fort, que fait-il encore à ce poste alors qu'il semble avoir TOUTES les qualités requises pour devenir ministre de notre Nico national ? Ben oui, à côté, Bernard Laporte, c'est de la rigolade ! Il a même pas une femme qui passe à la télé, c'est dire !

A part ça et ça n'a rien à voir, hier à l'hôpital sans âme où je vais accoucher, en lieu et place de la cerbère habituelle qui t'engueule en cas de tension trop élevée – parce que c'est bien connu que ces choses là se décident – c'était un jeune homme, plutôt mignon en plus.

Ben tu sais quoi ?

C'était vachement plus sympa.

Chais pas, il m'a demandé exactement les mêmes choses que l'autre dragon, à savoir "va faire pipi, ramène tes urines, assieds toi là qu'on prenne ta tension, monte sur la balance, va jeter ton pipi et attends là bas qu'on t'appelle" mais avec délicatesse et sourire. 

Et du coup, ma tension, elle était impeccable, dis-donc.

Bizarre, hein ?

D'ailleurs, toutes les femmes passées par lui si je puis dire affichaient un air serein. Parfois, ça tient à peu de choses le bonheur…