Catégorie : Instants douloureux et petites humiliations

Lundi gras et chagrin

 

Le bouton du jean qui peine à se fermer;

 

Le bas du pantalon qui semble avoir pris feu tant il est plus court que d'habitude – normal, il est plus rempli en haut, donc il rétrécit;

 

Les coutures des manches du tee-shirt qui ondulent le long du bras;

 

La culotte qui serre aux cuisses et à la taille;

 

Le haut des chaussettes qui parait plus elastique que d'ordinaire et qui scie le mollet;

 

Le soutien-gorge qui ne s'est pas fermé au deuxième cran mais au troisième, et qui malgré tout fait garrot, laissant apparaître sous le pull un gracieux bourrelet dans le dos;

 

Devant, ce sont les seins eux-même qui rebondissent des bonnets, donnant l'impression que non pas deux mais quatre seins s'y disputent un peu de place;

 

Les chaussures, qui ont perdu une taille dans la nuit;

 

Et la balance, qui vient confirmer ce que la ronde savait déjà: deux kilos se sont incrustés dans chaque milimètre de son corps malmené ce week-end.

 

Lundi chagrin.

Cadeaux empoisonnés

Savoir recevoir un cadeau et surtout faire bonne figure lorsque le dit présent ne plait pas, n'est pas chose aisée. Mais pour la ronde, en ces temps d'anniversaire, l'exercice est encore plus angoissant.

 

Sa grande peur, dans ces circonstances, est de se voir offrir un vêtement. Elle n'a d'ailleurs jamais bien compris comment il était possible qu'on persiste encore à lui acheter chemise, tee-shirt, pull ou même jupe, tant il lui semble évident que dénicher quelque chose qui lui ira vraiment est un pari improbable.

 

Pourtant, régulièrement, on lui remet un paquet qui, dès la palpation, ne laisse aucun doute. Une fringue. L'intention est toujours si bonne qu'elle ne voudrait pas avoir l'air ingrate: elle est sincèrement touchée. Seulement voilà. Les âmes amies ne se contentent en général pas d'un "merci c'est adorable et super joli". Dès le papier arraché et le vêtement déplié, la ronde entend l'inévitable et redouté "va l'essayer, si ça ne va pas on peut changer".

 

Difficile de décrire là les affres auxquels elle est alors confrontée. Refuser d'optempérer risque de vexer celui qui vient, fébrile, de lui offrir le présent. Mais accepter, c'est s'exposer aux regards déçus et gênés de ce dernier. Parce que bien sûr, neuf fois sur dix, ça ne lui va pas. Il y a d'ailleurs une explication très simple à cela. Les gens qui aiment la ronde ne la "voient" pas. Cela ne leur viendrait donc pas à l'esprit d'acheter une jupe en 44 ou un petit haut en taille 4. Ils ne réalisent pas non plus forcément que cet adorable cache-coeur en maille couvrira à peine la moitié de ses seins.

 

La ronde parvient régulièrment à esquiver le défilé de mode post-gateau d'anniversaire, mais parfois, elle s'y colle, empruntée. Elle sort de sa chambre le ventre rentré et se dandine maladroitement, tirant nerveusement sur le petit – très petit – pull, du coup déjà foutu pour un éventuel échange, tout en faisant mine d'adorer cette nouvelle tenue. Elle joue si bien la comédie que tout le monde est ravi, mais toutefois soulagé lorsqu'elle prétexte une température trop ou pas assez élevée pour rester ainsi et qu'elle repart se changer.

 

Au fil des années, les uns et les autres ont compris qu'après tout, les livres et autres nourritures spirituelles étaient des cadeaux moins risqués.

 

Surtout, l'homme est arrivé. Il a lui décidé que la ronde porterait vraiment des mini cache-coeur, des soutiens-gorge pigeonnants et autres débardeurs aux décolletés provoquants. Et petit à petit, la ronde s'est prise au jeu de défilés olé olé, très vite déshabillés…

Humiliation sur la chaussée

La ronde a un sale caractère, faut pas croire. On dit que les ronds sont bonhommes… bof, pas tous. Le problème, c'est qu'on ne la loupe pas. Et qu'à un moment où à un autre, on lui fait payer son irrascibilité passagère en rappelant à son bon souvenir ses kilos qu'elle n'avait pourtant pas oubliés.

 

Petit exemple anodin mais toutefois douloureux…

 

La ronde est excédée lorsqu'elle doit traverser un boulevard à l'endroit du passage piéton, de voir les voitures débouler et frôler ses orteils sans freiner. Alors fréquemment, elle brave courageusement le danger et s'engage sur les lignes blanches, alors même qu'un bolide approche. Elle prend alors un malin plaisir à ralentir le pas, histoire que le conducteur soit contraint de ralentir, puis de s'arrêter, ce qui le met bien sûr en rage. La dernière fois, elle s'est livrée à ce petit exercice alors qu'elle était accompagnée de ses collègues. Et là, le fou du volant, furieux de voir la ronde marcher ostensiblement au rythme d'un escargot, a sorti son visage rougi par la fenêtre et éructé assez fort pour être entendu dans un périmètre d'une centaine de mètres: "c'est bon, on t'a vue, ça, on risque pas de te louper, ne t'inquiète pas, connasse !".

 

Se faire insulter n'est jamais agréable. Devant témoin, encore moins. Mais plus que le "connasse", ce qui transperça le coeur de la ronde, ce fut l'insinuation à peine voilée selon laquelle son gabarit était assez imposant pour qu'on la repère de loin. Le silence gêné et le malaise palpable de ses collègues finirent de la glacer.

 

Braver la bêtise et la vulgarité de certains individus a souvent un prix. Pour la ronde, ce prix à payer est souvent assez cher, c'est celui de la fierté.

La ronde et le sport

Hier soir, lors d'un repas de famille, chacun y allait de son commentaire sur le sport idéal: celui qu'on peut pratiquer tout en menant une vie de femme ou d'homme actif, celui qui en plus d'être efficace est aussi "intéressant" (ah ?…), voire "enrichissant" (re-ahh ?), celui qui est rentable, celui qui marche le mieux sur les ventres ramollos, celui qui détend et rend plus zen ou encore celui qu'on peut pratiquer à plusieurs. La ronde, elle, se taisait, écoutant à moitié, tentant de chasser ce sentiment de culpabilité qui l'étreint dès que le mot "sport" est laché et du même coup, se resservant en loucedé une part de dessert…

 

"Tu devrais faire du sport". Voilà une phrase à placer au panthéon des réflexions détestées…

 

Que vous le croyiez ou non, la ronde a – malgré des annés passées à esquiver les cours de sport à l'école -  essayé plus d'une fois de s'initier aux joies de l'effort physique. Petit florilège…

 

Un passage, unique, dans un club de gym l'a convaincue qu'entre ce lieu et elle, un monde s'interposait. Il est déjà difficile de trainer ses kilos et ses complexes dans la vraie vie, mais se retrouver comme un ovni au milieu de tous ces corps huilés et musclés, là, non merci.

 

Elle a également tenté la danse africaine. Presque convaincant. Au moins, elle était entourée de filles normales, certaines plus pulpeuses que d'autres, des danseuses nées et d'autres un peu plus hésitantes. Il n'en reste pas moins qu'elle était malgré tout plus empotée et plus maladroite que ses camarades de cours. Elle décida d'arrêter après le spectacle de fin d'année donné sur une place parisienne, un soir de fête de la musique. La ronde fut à contretemps tout du long. Si bien qu'à la fin, ses enfants venus pour l'applaudir lui demandèrent "pourquoi elle n'avait pas fait le même spectacle que les autres"…

 

La ronde a également tenté les cours d'abdo-fessiers, au cours desquels elle comprit qu'elle n'avait PAS d'abdominaux. Elle essaya des semaines durant de les trouver, sans jamais y parvenir. Au chapître également des expériences douloureuses, le vélo, qui lui valu pendant les mois où elle le pratiqua, d'arriver échevelée, essoufflée et cramoisie au bureau, impregnée d'une odeur de transpiration dès 9h du matin. Passons rapidement sur le footing, qui ne lui procura jamais la fameuse jouissance et encore moins l'addiction dont parlent les accros de l'exercice. En revanche les points de côtés insupportables et les crises de tachycardie paniquante furent au rendez-vous.

 

Bref, c'est dire si hier soir la ronde se trouva fort dépourvue quand à la fin de la conversation, son fils aimé, la chair de sa chair, se tourna vers elle lui demandant innocemment: "et toi maman, c'est quoi ton sport ?"…

Une ronde dans la foule

Lorsque la ronde est dans un endroit bondé, comme un bus, un bar branché, une salle de concert ou que sais-je, et qu'elle doit se rendre d'un point A à un point B, et bien croyez le ou non, c'est l'angoisse. Non qu'elle soit agoraphobe ou qu'elle craigne les endroits confinés. Elle est juste paniquée à l'idée de devoir se frayer un chemin. La plupart du temps, c'est une peur injustifiée, dans une foule on ne remarque pas forcément les gens gros, faute de recul.

 

Pourtant, au fur et à mesure de sa difficile et lente progression, la rumeur semble monter de la foule enervée. "La grosse, elle nous fait chier la grosse, qu'est-ce qu'elle prend comme place, attention, tu nous écrases…la grosse, la grosse, la grosse, la grosse…" Les mots résonnent en elle, elle n'entend plus que cette litanie, de plus en plus forte. Elle ne peut plus faire abstraction de ces voix hostiles, elle voudrait disparaitre, se noyer dans la masse. Elle sait que la plupart du temps c'est dans sa tête. Mais entre ce qu'elle sait et ce qu'elle maîtrise, il y a un fossé aussi infranchissable que ce lieu bondé.

 

Alors, bien qu'elle rêve, comme tout le monde, d'être au premier rang, elle reste souvent dans un coin, la où la place est à sa taille…

Le graal des bottes

Jusqu'il y a peu, le magasin de chaussures était un des seuls dans lequel la ronde entrait sans appréhension. Bien sûr, ses pieds potelés ne lui permettaient pas toutes les excentricités, et s'entendre déclarer sur un ton définitif qu'elle avait "le coup de pied large" lorsqu'elle essayait des ballerines ou autres escarpins un peu fins, ne la remplissait pas de joie. Mais bon, la ronde s'y était fait.

 

Et puis le temps est venu de la mode des bottes. Les cavalières, camarguaises, santiags… Le graal de la ronde. Inaccessible objet de tous ses désirs. A son premier essai, son pied n'est même pas parvenu à se glisser jusqu'au bout. Lors d'une autre tentative la fermeture éclair n'a pas passé la cheville. La fois suivante, ayant repéré ce qu'elle pensait être un modèle plus large – supposition d'ailleurs confirmée par la vendeuse – elle crût au miracle. La fermeture éclair glissa quasiment jusqu'au bout… au prix d'une douleur certaine. Toute la graisse du mollet avait en effet par la même occasion migré vers le haut de sa jambe. Jusqu'à former une boule compacte, sorte de deuxième genou, mais à l'arrière… Forcément, l'effet censément galbant de la botte était quelque peu amoindri. De toutes façons, dès qu'elle se redressa, la fermeture se dézippa en un quart de seconde. En revanche, elle eu l'impression que son mollet, lui, ne souhaitait pas nécessairement reprendre sa forme initiale. La compression avait probablement été trop forte et la botte avait fait garot.

 

Au terme de nombreux essais non transformés elle se résigna à acheter toutefois le seul modèle fait pour elle. Des bottes en faux cuir élastique et s'enfilant "comme une seconde peau". Les premiers jours, elle eut l'illusion d'avoir elle aussi ses cuissardes. Elle était maitresse femme, et bien qu'elle n'ait pas de talons, elle se sentait grande. Mais à la longue, le faux-cuir perdit de sa tenue, s'élargit sous la pression de ses mollets ronds et finit par se ratatiner comme une vieille chaussette…

 

La ronde finit par en déduire que les bottes avaient été créées dans le seul but de stigmatiser les grosses jusque dans les magasins de chaussures.

La corde à noeuds

Les cours de sport étaient à la ronde ce que les contrôles de maths sont aux nuls en algèbre ou les dictées aux dislexiques: un enfer. Et le mot n'est pas assez fort.

Le calvaire commençait dès les vestiaires où il fallait enfiler l'atroce survêtement. La ronde se changeait dans un coin, le plus vite possible, tremblant à l'idée que les garçons, craints et haïs de la 6ème à la terminale, fassent leur apparition. Ces derniers, atroces avortons boutonneux, cherchaient en effet par tous les moyens à reluquer les filles en culottes et s'introduisaient régulièrement et illicitement dans leur coin réservé. Ils ne se privaient alors pas au passage de s'acharner sur la ronde qui n'en demandait évidemment pas tant. Elle sortait du vestiaire sous les quolibets, rasant les murs et ravalant ses sanglots, rouge de honte et de colère.

Les cours d'athlétisme étaient ceux qu'elle appréhendait le plus. Elle y vivait une succession d'humiliations. Au sprint, elle ne sut jamais démarrer sur les starting-blocks. Au coup de sifflet, ses fesses se levaient, mais ses jambes refusaient de suivre l'impulsion, résultat, la ronde mangeait littéralement la poussière une fois sur deux. En ce qui concerne le saut en hauteur, elle cherche encore à déterminer lequel du droit ou du gauche était son pied d'appel. Est-ce pour cela ou parce que son corps était trop dûr à soulever, mais pas une seule fois elle ne franchit la barre, même lorsque celle-ci était au niveau du matelas.

 

Un jour, au lancer de poids, le prof de gym suggéra aux autres élèves, avec cet humour qui le caractérisait, de la lancer elle.

 

Passons sur les heures passées accrochée en bas d'une corde impossible à monter. Le prof avait ce jour là décidé qu'on y passerait le cours s'il fallait, mais qu'elle grimperait. Dans l'hilarité générale, ses mains glissèrent des dizaines de fois jusqu'à en être brûlées sans jamais arriver à la hisser. Elle aurait voulu étrangler son bourreau avec la corde à noeuds.

 

Les sports collectifs ne lui réussissaient pas plus. Elle fit perdre tous les relais auxquels elle participa et fût invariablement la dernière à être choisie dans les équipes de volley, handball ou basket.

 

Réalisant très vite qu'elle ne s'améliorerait jamais et que le professeur de gym ne ferait rien pour la faire progresser, bien au contraire, la ronde étudia alors les divers moyens de sécher les cours. C'est à cette époque qu'elle eut ses premières règles. Si ses amies en étaient incommodées, elle bénit pour sa part le ciel de l'avoir faite femme. Invoquant des cycles anarchiques, elle multiplia les dispenses, marquées de ce mot adoré: "INDISPOSEE"…

Profs de gym

Parmi les profs de gym de la ronde, il y eut un militaire parachutiste viré de l'armée, un footballeur raté, un marathonien frustré et une quantité de femmes qui auraient manifestement voulu être des hommes, à en juger la longueur des poils de leurs mollets. Dès le premier cours de l'année, tous ces êtres aigris identifiaient la ronde comme bête noire potentielle.

 

Elle leur servit durant toute sa scolarité de faire-valoir, d'exutoire et de défouloir. En braquant les projecteurs sur sa nullité, le prof de gym déclenchait facilement l'hilarité, se gagnant ainsi les faveurs des caïds de la classe. En gros, la ronde était le dommage collatéral d'une technique pédagogique bien rodée: détourner la haine naturelle qu'ont les élèves pour leurs professeurs vers un être encore moins aimable, en l'occurence, la grosse.

 

Et c'est peu dire que se moquer de la ronde lors des cours de gym était chose aisée…

Achats à proscrire

En tête des erreurs typiques d'une ronde à ne pas commettre, figure l'achat d'un vêtement trop petit de deux tailles, "mais qui ira très bien après un petit régime". Pourquoi, me direz-vous, la ronde ne pourrait-elle parier sur un tel amaigrissement ?

 

Pourquoi ? Et bien parce que la ronde devrait se souvenir qu'elle est perpétuellement en cours de régime et que les restrictions quotidiennes qu'elle s'impose lui permettent tout juste de ne pas grossir. Or, pour perdre une taille, il faut compter deux-trois kilos en moins. Pour deux tailles, quatre à six kilos. Autrement dit, le vêtement acheté ne lui ira jamais.

 

Pourtant, oui, pourtant, l'armoire de la ronde croule sous le poids de pantalons, jupes, et même robes acquis chèrement il y a des années et dont l'étiquette n'a pas été arrachée… Le pire, c'est que même après une perte de poids, elle ne les mettra pas. Soit ils sont devenus trop grands – rarement tout de même, ne nous emballons pas. Soit la ronde n'a pas maigri au bon endroit – beaucoup plus probable malheureusement, rappelons en effet qu'il est rare de perdre des hanches et des fesses alors que c'est toujours là que le bas blesse ou que le pantalon coince. Dernière possibilité tout à fait probable, les habits en question sont totalement démodés, vu le temps écoulé depuis leur acquisition.

 

Les vêtements trop petits sont donc voués à rester dans sa penderie pour la narguer, lui rappelant quotidiennement tous les kilos qu'elle ne perdra jamais…

 

Pour autant, la ronde ne se résoudra jamais à les jeter, ni même à les donner… "On ne sait jamais, un jour peut-être, après un petit régime…"

Sous les jupes des rondes

"Le printemps arrive, les filles vont se dévêtir et les jupes
vont raccourcir", se réjouissaient récemment deux amis. Oui, le
printemps arrive. Et cette nouvelle est loin de ravir la ronde…

Avec les beaux jours, il faudra dire adieu aux grands pulls et
manteaux qui certes ne cachent rien mais sont autant de remparts entre
son corps et les regards inquisiteurs. Au revoir aussi, les bottes
moulantes qui galbent le mollet.

Qui dit chaudes journées dit aussi jambes nues. Terminé, l'effet
ventre plat des collants amincissant. Envolée, l'illusion d'une jambe
fuselée grâce au dieu lycra.

L'été apporte aussi sont lot de désagréments. Les pieds gonflés sont
sciés par les brides des chaussures estivales. La ronde s'essoufle plus
vite. Elle transpire plus que la moyenne et souffre de maux de tête dès
les premières chaleurs.

Mais surtout, l'été signifie pour la ronde l'apparition du syndrome
aussi douloureux qu'honteux des "cuisses qui frottent". Cette affection
qui peut faire sourire à première vue, résulte, comme son nom
l'indique, de l'excédent de gras se situant en haut des cuisses. Celles
ci frottent l'une contre l'autre à chaque pas effectué. Avec la
chaleur, les jambes ont tendance à gonfler, ce qui ne fait qu'accentuer
le phénomène. Au départ, la sensation est tout juste désagréable. Mais
en cas de marche prolongée, les peaux s'échauffent et les cuisses n'en
finissent pas de se blesser mutuellement. Comme du papier de verre
frotté sur des plaies à vif. En fin de journée, l'entrejambe est en
sang et la brûlure est insupportable. Pourtant, la ronde préfèrerait
mourir plutôt que de parler de cette meurtrissure.

L'été approche et les garçons se réjouissent. Ils sont loin de se douter des souffrances tapies sous les jupes des rondes…