Catégorie : Non classé

The Bubble

Hier, avec ma copine Chloé, on voulait aller au cinéma. Chloé, elle était partie sur l'idée d'aller voir Bruce et ses muscles. Bon, moi, je me suis dit que quand même, Bruce, c'était peut-être un peu léger pour nos neurones. Alors je lui ai proposé qu'on opte pour The Bubble.

 

 

– "The quoi ?"

 

– "The Bubble. Ma copine Stéphane m'a dit que c'était vraiment génial, drôle et tout. ça se passe à Tel Aviv".

 

– "Ah… Bon, si tu veux. Mais quand même, là, sur le Pariscope, y'a marqué "drame", pour The Bubble".

 

– "Ouais, mais c'est "drame" au sens "drôle", tu vois ?"

 

– "Nan, je vois pas trop mais bon, d'accord, tant pis pour Bruce, allons voir The Bubble"

 

Ma copine Chloé elle est cool et pas contrariante. Du coup on est allées voir The Bubble.

 

Autant vous le dire de suite, en fait c'est "drame" au sens "tu pleures au début, au milieu et à la fin". Sans vouloir livrer les secrets du film, ça commence par un accouchement au checkpoint de Naplouse avec une issue moyennement heureuse. Le reste est à l'avenant.

 

Sauf qu'en effet c'est drôle souvent malgré tout. En fait, c'est un film sombre mais sur fond de bluette. Un "Friends" – même qu'un des acteurs est le sosie de Ross en gay – israélien et homo, qui tire sur le drame shakespearien. Avec des scènes d'un érotisme à vous couper le souffle et d'un romantisme poignant.

 

L'histoire, pour la résumer, c'est Roméo et Juliette à Tel-Aviv. Sauf que Juliette s'appelle Ashram et qu'il est palestinien. Autour de ces deux amants magnifiques, il y a Yali – Ross – et Lulu, une bombe d'actrice, à n'en pas douter LA révélation de l'année. Entre Monica Belluci et Liv Tyler avec une espièglerie et une énergie que n'ont ni l'une ni l'autre. Ces jeunes vivent tous ensemble et passent leur journée à faire comme si "tout ça" n'existait pas. Tout ça ? La difficulté d'être gay dans les territoires occupés, les affres de l'amour qui débute, la très relative liberté des femmes au Sud et puis aussi la contrainte, les contrôles d'identité, les humiliations, les bombes qui sautent devant le café qu'on aimait et dans lequel se trouvait… Bref, Ils jouent à faire semblant que la vie pourrait être légère comme cette rave pour la paix organisée au nez et à la barbe des policiers sur une plage déserte.

 

Je ne vous en dirai pas plus, sauf que tout de même en sortant, ma copine Chloé a déclaré que la prochaine fois ce serait Bruce parce que merde, c'est pas humain d'être bouleversé comme ça. Et aussi que la prochaine fois qu'on voit ma copine Stéphane, il sera bien gentil de nous expliquer EN QUOI c'est un film hilarant, The Bubble.

 

Un dernier mot: allez-y, vous apprendrez comment dire je t'aime sans que personne d'autre que votre amour ne l'entende. Et aussi que "mon amour" en arabe ça se dit "ubi". Enfin, ça se prononce "Rubi", je crois.

 

Edit: Après précision d'Imane, "mon amour" se dit "Houbbi", à prononcer avec le H arabe, genre un peu "Roubbi"

Persepolis

Alors hier, ayant miraculeusement réussi à caser nos deux adorables bambins dans de merveilleuses familles d'accueil – j'en profite pour vous renouveler mon conseil n° 22 de bonne mère indigne: apprenez très tôt à vos enfants à se faire tout plein d'amis de façon à ce que plus tard ils soient invités chez ces derniers - nous sommes allés au cinéma.

 

A ce propos, je ne sais pas comment ça se passe ailleurs, mais si on met de côté les premiers mois où on avait toujours envie de voir les mêmes films – en fait on n'en avait pas vraiment envie mais comme on était dans l'euphorie du commencement de l'amour avec un grand A on se MENTAIT. Enfin, en vrai, JE mentais en prétendant adorer les films iraniens sous-titrés en russe ou les mangas japonais en V.O – on est rarement d'accord sur le choix de la toile qu'on va se faire.

 

Pour résumer, disons que moi j'ai tendance à choisir la facilité et à considérer le cinéma comme un moment de détente où je mets mon cerveau en jachère – dire qu'il fut un temps où j'étais cinéphile, autant dire que ça c'est tout de même loin derrière moi. C'est horrible, si ça se trouve un jour je vais me réveiller et je serai de droite, ça serait bien ma veine tiens - et que l'homme, lui, prend le fait d'aller voir un film très au sérieux. En plus il trouve VRAIMENT que David Lynch est super accessible comme cinéaste. Et que Bergman limite il est populaire, genre. Bon, pour résumer, l'homme adore de plus en plus les films chiants et moi je vois mon penchant pour les comédies romantiques à l'eau de rose s'empirer dangereusement.

 

Je me demande si ce mariage n'est pas une monumentale erreur, maintenant que j'y pense.

 

Donc hier, pour la énième fois on a tenté de trouver un terrain d'entent. Faut dire que pour une fois la soirée cinoche ne nous coutait pas un bras, à savoir douze heures de baby-sitting + le resto + le film + le taxi. Autant vous dire que  lorsque le cinéma devient aussi cher qu'une semaine à Agadir y'a pas trop intérêt à se taper un navet, c'est moi qui vous le dis.

 

Bref, revenons en à nos moutons. L'homme voulait voir Persepolis.

 

Un film d'animation en noir et blanc. Il voulait ma mort.

 

J'ai tenté de proposer Die Hard 4 – ouais j'aime AUSSI les films d'action qui transpirent la testostérone – mais ça n'a pas été très concluant. J'ai aussi suggéré Ocean 13 mais ça s'est trop vu que Georges n'était pas totalement étranger à ce choix. Bref, on a tortillé pendant toute la journée pour finir par décider d'aller voir… Persepolis.

 

Après ça, que je n'entende pas un seul mec dire qu'on arrive toujours à nos fins.

 

En plus je me suis pliée à ce choix avec une bonne volonté remarquable. C'est tout juste si j'ai fait remarquer à quelques reprises – douze, pas plus – que je ne risquais pas de rentrer dans l'histoire rapport au fait que bon, un film d'animation en noir et blanc qui se passe en Iran, faut pas non plus trop m'en demander surtout que je suis en plein mariage-blues (j'en reparlerai peut-être mais oui, il faut l'avouer, je suis complètement nostalgique et si je m'écoutais j'irais travailler en robe de mariée, même pas honte).

 

Je dois admettre que l'homme a fait preuve d'une patience héroïque. A sa place je dois dire que je m'en serais collé une bien avant le début du film.

 

Résultat: j'ai commencé à pleurer à la quatorzième minute environ quand la petite Marjane dit adieu à son oncle révolutionnaire qui va mourir. Ensuite je n'ai pas cessé de m'identifier à cette femme libre et insolente qui balance à deux policiers des moeurs qui lui reprochent de courir en faisant remuer son postérieur: "et ben vous n'avez qu'à pas regarder mon CUL !". Alors que tout de même elle risquerait la lapidation pour moins que ça.

 

Ah, pour rentrer dans l'histoire, je suis rentrée dans l'histoire.

 

A tel point que même dans le bus je pleurais encore. Entre deux sanglots j'ai quand même trouvé la force de reprocher à l'homme, d'être complètement passé à côté du sens profond de ce chef d'oeuvre vu qu'il n'a pas versé une seule larme. Un vrai coeur de pierre.

 

Dire que si je n'avais pas insisté on n'y serait jamais allés.

 

Edit: Vous l'aurez compris, il faut courir voir Persepolis, c'est ce que j'ai vu de plus déchirant, drôle et féministe depuis des années. L'histoire est magnifique et les dessins, c'est juste de la dentelle. Il faut voir les fleurs de jasmin tomber du soutien-gorge de la grand-mère de Marjane, la neige tomber sur Téhéran ou les soldats fusillés tomber les uns après les autres comme des pantins pour avoir une idée de la poésie des auteurs. Et en prime, c'est la grande Catherine, sa fille Chiara et sa mère de cinéma, Danièle Darrieux qui font les voix.

 

Edit2: Marjane Satrapi a un myspace: http://www.myspace.com/persepolislefilm

 

Fragile(s)

Quoi, hein, pardon ? Des élections ? Quand ? Hier ? Ah… Ah bon. Non, je ne vois pas, désolée, j'ai beau chercher je ne vois VRAIMENT pas de quoi vous voulez parler.

  

 

Petite voix intérieure: Allez, ça c'est fait, terminé, basta, la rouste est prise, on aura confirmation dans une semaine et après on devrait être tranquilles un moment. Peut-être même que du coup le premier ministre de soit disant TOUS les Français arrêtera de cogner sur ce qui reste de la gauche et d'accuser cette dernière d'être au choix dépassée, ringarde, n'aimant pas la France, voire "pathétique". Peut-être.

 

Argh, je n'arrive pas à être totalement détachée. Hum, ça se voit un peu non ?

 

Bon, changeons de sujet.

 

Ceci est un message un peu destiné en priorité aux parisiens étant donné que l'événement dont je vais vous parler se passe à la capitale, cette chère ville de gau…Bref.

 

Mercredi à 20h à l'Entrepôt, merveilleux endroit culturel du 14ème arrondissement, le film "Fragiles" de Martin Valente sera projeté en avant-première. Et comme la dernière fois avec le film de Cristina Comencini, la Bête dans le coeur, vous avez la possibilité de venir assister gratuitement à cette projection.

 

Avec, cerise sur le verre d'eau déjà à moitié plein, la perspective de dialoguer à la fin avec l'équipe du film. A savoir – et c'est là que je commence à perdre mes moyens tellement je suis hystérique de joie à l'idée de le rencontrer – Jean-Pierre Darroussin mais aussi François Berléand, Marie Gillain et Martin Valente le réalisateur.

Voici la bande annonce:

 

Edit: Théoriquement, cette avant-première est réservée aux blogueurs. Mais comme l'organisateur, Pierre Vallet, est achtement sympa, il est ok pour que les lecteurs de Pensées d'une ronde qui souhaiteraient venir et qui n'ont pas de blog s'inscrivent en spécifiant qu'ils viennent de ma part (dans la case "blog", entrez l'adresse du mien). Voilà, moi j'y serai parce qu'en plus le film a l'air drôlement sympa.

 

Pour toute info supplémentaire et pour s'inscrire: http://www.avant-premieres.net/

 

Quand la ronde rêve de plaire à son médecin

Aujourd'hui, j'ai eu envie de republier un vieux billet en date du 24 mars 2006. Vous pourriez penser que c'est par manque d'inspiration, voire par paresse. Et bien évidemment vous ne seriez pas loin de la vérité.

 

Sauf que. Sauf que si je republie ce billet, c'est aussi en raison d'un commentaire ajouté récemment par Raphaëlle. Un commentaire qui montre s'il en est besoin que rien n'est simple et que dans la vie, tout n'est pas noir ou blanc. Il y a beaucoup de rose aussi. Alors voilà le billet, suivi du commentaire.

 

Comme me le faisait remarquer récemment une amie qui revenait d'une énième "première visite" chez un nouveau médecin, il se produit lors de la rencontre entre la ronde et le nutritionniste un phénomène assez particulier.

 

Après s'être répandue en confidences intimes, après avoir offert son corps à la balance et au centimètre, après s'être en général entendue dire que l'amaigrissement était nécessaire, voire urgent, voire salutaire et après avoir scrupuleusement écouté les conseil du nouveau diététicien, la ronde est saisie d'une sorte d'euphorie, accompagnée d'un espoir insensé.

 

Cette fois-ci, se dit-elle quasi systématiquement, mais oubliant qu'elle en avait déjà été sûre la fois d'avant, c'est le bon. Ou la bonne. Il ou elle va voir ce qu'il va voir. La ronde se sent pousser des ailes, elle va respecter à la lettre toutes les consignes et à la prochaine visite, le nutritionniste sera impressionné. Le mot est laché. La ronde veut lui en mettre plein la vue. Elle veut que son nouveau mentor soit fier d'elle. Elle veut peut-être même lui plaire. Se transformer, comme le crapaud devient prince. Se révéler à cet être qu'elle ne connaissait encore pas hier. Elle veut qu'il la félicite comme le faisaient ses professeurs au collège lors d'une dictée sans faute. Il lui a fixé comme objectif de perdre deux kilos en trois semaines ? Elle s'affamera s'il faut mais c'est délestée du double qu'elle se présentera à lui au prochain rendez-vous.

 

C'est là le problème. Et c'est probablement pour cela justement que ça ne marchera pas… Tant que la ronde aura besoin du regard d'un autre pour perdre son poids, elle n'y arrivera pas. Parce que le coup de foudre de la première séance ne dure jamais. Et que fondamentalement, le médecin en question se fiche pas mal de ses prouesses. Alors, déçue et vexée comme une amante éconduite, la ronde se réfugiera une fois de plus dans les douceurs du sucre et du beurre…

 

Derrière la figure emblématique du médecin, la ronde sait bien qu'une autre se cache. Mais s'avouer à son âge que c'est sa mère qu'elle voudrait impressionner n'est pas chose aisée…

 

Réponse de Raphaëlle:

JE vais avouer un truc terrible, qui va, je le sens, me faire bannir à tout jamais de ton blog. Comment dire une chose pareille?

Alors voilà, euh… je suis fille de nutritionniste. Pour être plus précise, d'un médecin généraliste, spécialiste des maladies du métabolismes et par extension, nutritionniste. Voilà, je l'ai dit, je suis née d'un antéchrist

Au delà de ce scoop o combien intéressant, ce que j'ai envie de raconter rapido, c'est l'envers du décor; Ou comment un nutritionniste se nourrit lui-même.

1- Mon père cache des bonbons, des tonnes de bonbons dans son armoire, sous ses chemises d'homme responsable et digne ( quand tu es gamine et que tu trouves la cachette du trésor, c'est juste le Pérou). aujourd'hui, à 60 ans et après des problèmes de santé divers et variés, il a remplacé les car en sacs and co par des bonbecs sans sucre, mais l'idée de la transgression folle du sucré reste la même.

2- Mon père est un dingue de la bouffe. Il est né dans une famille pleine de femmes cordons bleus, spécialistes de la patisserie au miel. Chaque réunion familiale est l'occasion pour lui de s'avaler des dizaines de cigares aux amandes etc. Cela, évidemment, après un repas conséquent genre couscous. Mais il trouve toujours de a place. Et si, après, il y a un macaron qui traîne, il ne dit pas non.

3- Mais mon père est aussi un grand dingue de son poids. Forcément. Alors après ses périodes d'éclatade calorique, régime. façon militaire, genre une pomme et un fromage blanc le matin, et un sachet protéiné midi et soir. Il peut s'imposer ça pendant des semaines. Quitte à se niquer les reins, mais on a un problème psy ou on ne l'a pas. Inutile de lui faire remarquer qu'il aurait crucifié n'importe quel patient qui se serait imposé un truc pareil, il le sait. Inutile de lui dire qu'il ferait aussi bien de bouffer du blanc de poulet, par exemple, il le sait aussi.

Voilà, je suis la fille d'un incube. Mais d'un incube que je trouve très touchant dans sa névrose. Et puis, c'est pas un méchant, il est tombé raide dingue fou amoureux de ma mère, délicieusement ronde et "moelleuse", comme dit Bubblecannelle, parce qu'elle lui faisait penser à un personnage d'Ingre. Et je ne l'ai jamais rien entendu dire sur mon poids. En fait si : quand je suis au régime, je suis sûre d'entendre : " t'es trop maigre". Ce qui, entre nous, est gravement faux.

Ce que je voulais dire, donc, avant de m'interrompre sottement par des détours autobiographiques qui n'intéressent que moi, c'est, certes, que j'aime mon papa et que tous les nutritionnistes ne sont pas des enfoirés. Mais ça, tu dois le savoir. JE voulais dire aussi qu'il faut avoir soi même un léger problème avec la bouffe pour bosser dans ce domaine si particulier.

Et je suis bien contente, aussi, que tu aies l'air de te sentir suffisamment bien avec toi même pour en avoir fini avec la tournée de cette profession.

 

Edit: Sur le billet du 24 mars, il y a aussi un commentaire de Lafaby extrèmement touchant.

Bienvenue chez vous

Alors voilà. "Penséesderonde", c'est ici maintenant.

 

Vous devez être un peu surpris, je le comprends, je crois que je le suis aussi, parce que c'est allé très vite. Mais voyez-vous, Canalblog, j'en avais un peu assez. D'abord, les pubs au dessus de ma bannière étaient très laides. En plus, elles étaient également très agaçantes parce qu'une fois sur deux en rapport avec les régimes ou les produits diététiques. Tout ça à cause des mots clés je suppose. Un comble quand même alors que je hais encore plus les substituts de repas que les salles de sport.

 

Bref, ça me gonflait… grave.

 

Tant qu'à faire en effet, si je dois mettre de la pub sur mes pages autant que je la choisisse et que ça me rapporte des sous à moi. Bon, pour l'instant je vous avoue, on ne me court pas trop après, donc je peux encore me la péter genre incorruptible.

 

Enfin, si, j'ai été sollicitée – comme une bonne dizaine voire plus de blogueuses – par une chaine de magasins pour tester par exemple des crèmes super chères parce que biologiques mesdames. Dans un premier temps, j'ai pensé: roh, trop classe, je vais recevoir des trucs gratos. Ensuite je me suis souvenue que je suis contre les publi-reportages et contre ce genre de procédé qui consiste à donner des produits aux blogueurs pour qu'ils en disent du bien "en toute objectivité bien sûr". Enfin, je me suis rappelé que j'ai une peau de post-adolescente et qu'à part les produits pharmaceutiques pour boutonneuses, je ne peux rien mettre sur mon visage sans risquer un carnage.

 

Donc j'ai dit non. J'en suis pas peu fière.

 

En même temps faudrait pas non plus trop me tenter parce que bon, un I-Pod par exemple… Naaaaaaaaaaan, je suis de gauche quand même.

 

Bon, je digresse, comme d'hab. Revenons en à nos moutons. J'ai donc quitté Canalblog. Et je rejoins Mabulle. Aidée, coatchée, que dis-je, bichonnée et guidée par la fée Hélène que je remercie. Outre le fait que je me débarrasse de la pub, j'arrive surtout sur une plateforme derrière laquelle un être humain travaille. Et répond aux mails des blogueuses en détresse.

 

Un truc pareil , ça vaut de l'or, non ? Et bien figuez-vous qu'en plus, c'est gratuit. L'est pas belle la vie ?

 

N'empêche que vous savez quoi ? Aujourd'hui, j'ai super peur. Parce que c'est comme un déménagement, quand on n'est pas sûre que le vieil appartement ne va pas nous manquer un peu, qu'on a peur que les amis ne trouvent plus le chemin, ou que les meubles ne logent pas tous dans la nouvelle chambre.

 

Mais en général, au bout de deux jours, on est comme chez soi, hein ?

 

Voilà, tout est encore un peu en construction, petit à petit ça va s'améliorer. Les billets de ces trois derniers mois sont en ligne et je ne désespère pas de parvenir un jour à tout rappatrier. Vos commentaires sont là aussi mais sans mise en page ni liens vers vos blogs parce que c'était trop compliqué. Mais je compte sur vous pour vous identifier à nouveau !

 

Ah, et puis bien sûr, ceusses et celles qui ont eu la gentillesse de faire des liens de chez eux vers chez moi, s'ils peuvent les modifier, c'est mieux. Parce qu'un jour ou l'autre, le vieil appartement finira par être détruit…

 

Quoi qu'il en soit, bienvenue chez vous. Et surtout, surtout, rappelez vous que cet endroit, si j'en suis la taulière, n'est vivant que si vous l'habitez…

 

 

Le grand cri du lundi

 Et oui, ça faisait un moment hein ? Et bien voilà, aujourd'hui, j'ai envie de pousser mon grand cri. Mais attention, ce n'est pas un grand cri de colère genre j'ai envie de gaver les rédactrices anorexiques du Elle jusqu'à ce qu'elles explosent dans leur bloomer. Non, ce serait plutôt un grand cri de désespoir, un hurlement de louve perdue dans une montagne hostile. Oui, aujourd'hui, mon grand cri ce n'est pas "Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !" Non, ce serait plutôt : Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon" !

Pourquoi ce sos de femme en détresse ?

Parce que j'ai épluché consciencieusement le Elle spécial mode été 2007 de la semaine dernière.

Depuis j'ai décidé que personnellement je restais en 2006.

Non parce que si vous pensiez que le legging était ce qui vous était arrivé de pire depuis l'invention du bermuda, et bien vous vous fourrez le doigt dans l'omoplate jusqu'à l'estomac.

Cet été, à part Gisele Bundchen, Kate Moss et l'espèce d'extraterrestre aux jambes interminables qui fait office de modèle pour le "Elle spécial mode 2007", il ne devrait pas y avoir grand monde qui parvienne à tirer une épingle de son jeu dans les mois à venir. Enfin moi je dis ça, peut-être que je me plante complètement et que toute votre vie vous avez rêvé de porter un combishort.

Jaune.

Histoire de combiner (combiner, combishort… hin hin hin…) l'effet gros cul au teint de chiotte. Parce que moi perso je mets du jaune, direct j'ai une hépatite.

Peut-être aussi que certaines d'entre vous fantasment sur la robe en éponge raz le kiri ou sur les plateformes shoes en plexi à 2500 euros la paire.

A moins que votre préférence n'aille vers le bleu de travail.

Jaune.

Bien sûr, je vous rassure, pour toutes celles qui ne seraient pas convaincues, il reste the must have incontournable qu'on a déjà essayé de nous fourguer cet hiver en version pull à l'insu de notre plein gré: la robe tee shirt rayée de ma copine Sonia. Les canards, Sonia, on t'a dit de te concentrer sur les canards, c'est pourtant pas bien compliqué ? Les rayures horizontales, c'est un gros plantage ma biche, je t'assure… C'est pas super grave, tu sais. L'essentiel c'est de l'admettre et de passer à autre chose. Allez, on jette tous ces trucs zèbrés et on planche sur les coins-coins.

Bon, je passe assez vite sur les escarpins vermillons à talons de 10 cm minimum, la robe lampion (si si) et le sarrouel – effet je me suis fait dessus radical si on ne mesure pas plus de 2 mètres, pour vous donner le clou du spectacle, le meilleur du best de la hype 2007.

Je veux parler du body en coton crocheté.

Si.

On en rêvait, Elle l'a fait. En 2007, le saucisson est fashion.

Il est comment Georges ?

Figurez-vous que je suis bien embêtée. Hier, donc, j'ai dîné avec
Giovanna Mezzogiorno et Christina Comencini, respectivement actrice et
réalisatrice du très beau film "La Bête dans le coeur".

Pourquoi je suis bien embêtée ? Parce que j'avais prévu de vous
faire un "minute par minute", un compte-rendu un peu cocasse de cette
rencontre dans lequel je montrerais à quel point franchement le show
bizz ça craint et comment moi j'ai un recul pas possible à rapport à
tout ça. Le souci c'est que ça m'est difficile aujourd'hui.

Oh, au départ, ça commençait plutôt bien, dans le genre cocasse. Je
suis arrivée, pétrie de timidité, incapable de me joindre à l'équipe du
film qui buvait un coup en attendant la projection. Je me suis à moitié
planquée à quelques mètres, genre groupie qui écoute les conversations,
et bu une bière quasi cul-sec histoire de me donner une contenance.

J'ai aussi englouti au bas mots 156 cacahuètes pour calmer ma nervosité. 

A ce moment là j'ai compris que je ne serais jamais Daphné Roulier.
Non, faut pas rêver, Daphné et les cacahuètes à mon avis, elles ne sont
pas super copines. Alors qu'hier, franchement, je les bénissais, moi,
les cahuètes. Un peu comme le toblerone en salle d'embarquement. A
croire que vraiment ils y collent du lexomil.

Après, forcément, j'ai quand même eu la nausée. Et j'ai pensé m'en
aller. Mais c'est à ce moment là qu'on est venu nous chercher pour
assister au début du film avant le dîner dans la salle à côté. J'ai
alors profité du mouvement pour me rapprocher de l'équipe. Inutile de
vous dire que la bière avalée cul-sec à jeun m'avait donné une certaine
assurance. Passées les cinq minutes de honte quand l'organisateur s'est
rendu compte que la godiche assise à quelques mètres qui les écoutait
sans aucune discrétion depuis une demi-heure était en réalité une des
blogueuses invitées, j'ai commencé à me sentir un peu mieux. D'autant
qu'on m'a installée en face de Giovanna et à la gauche de Christina. Et
que partant de là, il fallait bien commencer à parler.

Bon, j'ai un peu cafouillé au départ, en demandant à Giovanna si
"Sabina" c'était elle et dans quelle mesure le film était une fiction.

Juste après je me suis rappelée que ça parlait d'une jeune fille violée par son père dans son enfance.

Ben oui mais en général, Daphné, elle la pose cette question, non ?

Mais voilà, et c'est là que j'en reviens au fait que je suis un peu
embêtée, Giovanna et Christina, fille de l'immense Comencini, sont deux
femmes adorables. Et elles ont vite compris qu'en effet, je n'étais pas
tout à fait Daphné. Et ça n'a pas eu l'air de les déranger.

Pourtant, parait qu'elles sont vraiment des stars en Italie. Même un
peu aux Etats-Unis. La preuve, Giovanna vient de terminer le tournage
du dernier film de Mike Newel, réalisateur de "4 mariages et un
enterrement". Et bien au bout de quelques minutes, on était carrément à
l'aise.

Giovanna, j'aurais bien voulu lui trouver des petits défauts, même
mineurs. Mais la vérité, c'est qu'elle est juste magnifique. Elle fait
des trucs avec ses paupières, comme si elles étaient un peu lourdes,
que jamais de ma vie j'y arriverai. Elle parle français avec un accent
bien plus charmant que celui de la Belluci. Et elle dit des choses
simples et touchantes. Elle dit par exemple que bien sûr que non, elle
n'a pas vécu le drame de l'inceste, mais qu'elle pense que chacun
d'entre nous a sa propre "bête" dans le coeur, son propre tiroir secret
qu'il devra un jour ouvrir et affronter pour enfin vivre. Elle dit que
c'est ça pour elle devenir une adulte et qu'un tiroir secret, bien sûr,
elle en a un. A ce moment là, ses yeux sont devenus très brillants et
du coup moi j'ai eu presque envie de pleurer.

Christina, elle, parle du miroir qui est souvent notre pire ennemi,
elle dit que le désir peut revêtir des formes différentes et parfois
être un instrument de pouvoir. Elle dit que la normalité et
l'a-normalité ne sont finalement pas bien éloignées. Et elle trouve
drôlement chouette l'idée d'un blog qui parle de notre rapport à notre
image, qu'on a nous les femmes. A ce moment là, je l'avoue, j'étais
fière comme un pou.

Bon, bref, voilà, on est copines maintenant.

Ok, après cinq verres de vin je suis copine avec la terre entière.

En tout cas, les filles, je n'ai pas failli à ma mission. Non parce
que tout ça, c'est bien gentil, mais j'avais UNE question à poser. Et
j'ai osé.

Merci le vin.

Quelle question ? Mais enfin, c'est évident non ?

– "Et, heu, Giovanna, je me demandais… il est comment Georges ?"

Vous voulez être dégoutées ? Georges, il est canon et super sympa.
Voilà. Même en vrai. Giovanna l'a rencontré à la mostra de Venise et
aux Oscars et à chaque fois il a eu un petit mot gentil. Il lui a même
glissé qu'il l'invitait volontier dans sa maison du lac de Côme.

Le pire ? Le pire c'est que je ne suis même pas arrivée à la détester après ça.

Bon, j'ai été longue. Juste j'ajoute que ce film est vraiment
poignant. Il est de ces films un peu lents, qui vous laissent une
impression de malaise. Mais en même temps, il parle de la résilience et
de la capacité des hommes et des femmes blessés à avancer malgré tout,
avec dignité.

EDIT: Un grand merci à Pierre de paris14.info à l'origine de cette rencontre.

Et si on allait au cinéma ?

Sabina
est une jeune femme séduisante, aimée de son compagnon Franco avec qui
elle partage une vie paisible… Mais est-elle vraiment si heureuse ?
Depuis quelques temps, d’étranges cauchemars viennent tourmenter ses
nuits.

Lorsqu’elle
comprend qu’elle est enceinte, des souvenirs jusqu’alors refoulés
resurgissent: l’enfance, la famille et ses rites bourgeois à la fois
sévères mais si rassurants. Cependant, tout ceci n’est qu’une façade
derrière laquelle se cache “quelque chose” de beaucoup plus sombre et
inquiétant …

Voilà le "pitch" – aujourd'hui je me prends pour Ardisson, c'est comme ça, un jour mon melon vous explosera à la figure, y'a des chances – de ce film que je vous invite à aller voir jeudi 8 mars.

Oui parfaitement, que je vous INVITE à voir.

Je m'explique.

L'avant-première
de "La Bestia nel Cuore – La bête dans le Coeur" aura lieu jeudi à
l'Entrepot, délicieux cinéma du 14ème arrondissement de Paris, jeudi – les non parisiens, pas taper, je fais pas exprès, juré. Et les 50 premiers arrivés entreront gratuitement, sous réserve de s'être auparavant inscrits à cette adresse
.


où c'est trop trop cool de ta race qui tue, c'est que normalement,
c'est réservé aux blogeurs. Mais j'ai négocié avec l'organisateur et il
vous suffit de mettre l'adresse de mon blog dans le champ "blog". Si
vous n'arrivez pas dans les 50 premiers, la séance sera à 7 euros.

Pourquoi
ces invitations, vous demandez-vous ? Bah, ne tournons pas autour du
pot, c'est bien sûr pour faire venir du monde et faire connaitre le
film. C'est d'ailleurs pour cette raison aussi que l'organisateur de
cette soirée, m'a proposé de dîner avec la réalisatrice et l'actrice
principale du film, en compagnie de quelques autres blogueurs. Et
forcément j'ai dit oui. Parce qu'autant j'ai récemment dit non à
certaines propositions qui me semblaient être moyennement en accord
avec ce que je suis et ce que ce blog représente, autant je dois vous
l'avouer, je rêve depuis toujours de piquer la place de Daphné Roulier.

Bref,
je ne vous mentirai pas, à l'heure où je vous écris, je n'ai pas encore
vu ce film, nommé aux oscars du meilleur film étranger tout de même en
2006 et pour lequel l'actrice principale, Giovanna Mezzogiorno a reçu
le Lion d'or de Venise. Je ne vais donc pas vous le survendre. Tout ce
que je peux vous dire malgré tout pour que les choses soient tout à
fait claires, c'est que ça n'a pas l'air d'être à proprement parler une
comédie poilante.

Mais
moi je dis, un petit film suivi d'un coup à boire ou d'un petit miam à
l'Entrepot, ça ne se refuse pas. Et puis y'a pas que les comédies pouèt
pouèt dans la vie.

Quoi
qu'il en soit, promis, je vous raconte très vite mon entrevue avec
Giovanna, star en devenir, puisqu'elle vient de tourner avec Mike
Newel, celui là même qui a réalisé 4 mariages et 1 enterrement. Parait
qu'en plus elle connait Georges Clooney.

J'en suis malade.

Daphné, je n'ai qu'une chose à te dire: gare à tes fesses.

No comment

Pour une fois, je vais être très très brève. Parce que franchement,
il y a des images qui se passent de commentaires, non ? Voilà, c'était
mon cadeau du vendredi, docteur Mamour for you.

patrick_dempsey1

Pour info, y'en a plein d'autres là: http://www.people.com/

Sinon, 3615 je fais ma pub, le blog "Un livre un jour"
consacre une série d'interviews sur la collection "On n'est pas des
courges" à laquelle j'ai modestement contribué. Ce blog collaboratif
est d'ailleurs en lui même très intéressant.

Little Children

Allez, hop, au cinoche. Ben ouais, c'est comme ça, autant vous
prévenir, j'ai l'intention de me la jouer de plus en plus culture.
Surtout que là, cerise sur le verre d'eau, ça colle impec avec les
billets d'hier et d'avant-hier puisque le film dont je vais vous parler
se passe pour une bonne partie dans un square ou dans le jardin d'une
piscine publique.

Avant de vous donner mon avis – que personne ne me demande, I know –
il faut que je vous avoue que je suis allée voir Little children en
grande partie à cause de l'affiche. Oui, je sais, c'est pas glorieux.
Comme si une belle affiche pouvait garantir un bon film… N'empêche
que que pour moi, souvent, une belle photo, ça joue. C'est sûrement
trivial et pas très intello de raisonner comme ça mais que voulez-vous,
je crois que la vérité c'est que je suis très "ménagère de moins de
cinquante ans" comme nana. Et qu'en plus, je l'assume de mieux en
mieux.

Bref, en l'occurence, ce couple enlacé, la douce épaule de Kate
Winslet, la chute de reins de Patrick Wilson que je ne connaissais pas
mais qui croyez moi gagne justement à être connu et cet éclairage à la
Vermeer – ok j'en rajoute un peu mais ça fait style de citer Vermeer –
ça m'a donné envie.

Du coup, j'y suis allée sans vraiment lire quoi que ce soit dessus,
pensant voir un "petit film de filles", genre que j'affectionne tout
particulièrement.

Erreur. C'est tout sauf ça.

Ok, c'est pas non plus du Bergman. Mais ce n'est pas une bluette
légère, loin de là. Little Children, c'est avant tout un tableau assez
acide des banlieues américaines, sur le mode "Desperate Housewives"
sans le glamour.

C'est surtout le portrait d'une femme qui semble être spectatrice de
sa vie et qui se jette à corps perdu dans une relation adultère,
histoire de sentir à nouveau le sang couler dans ses veines. Banal me
direz-vous. Oui. Sauf qu'il est surtout question de ces tous petits
riens, de ces petits bonheurs et de ces mensonges qu'on se fait, qui à
défaut de construire une grande histoire d'amour aident néanmoins un
homme et une femme à se réveiller d'un long sommeil.

Little children c'est aussi une réflexion sur la maternité, sur la
difficulté d'entrer en contact avec son enfant, sur le vague à l'âme
qui parfois saisit les mères lorsque l'après-midi elles s'ennuient sur
les bancs publics. Un vague à l'âme qui vous pousserait presque dans
les bras d'un homme dont on sait pourtant qu'il nous aimera jamais
comme on le rêve. (ndla: A ce stade de la critique
je tiens à préciser que personnellement je ne suis jamais tombée sur ce
genre d'homme dans les squares et que même si ça avait été le cas je
n'aurais bien évidemment succombé à la tentation sous aucun prétexte.)

Voilà, pour conclure, ce film vous plonge dans une drôle
d'atmosphère, un peu moite, un peu troublante. Kate Winslet y est
lumineuse, les autres aussi mais elle surtout. Allez-y. C'est un ordre.
Un ordre de miss, bien sûr.