Up and down, épisode 7

Alors aujourd'hui, il pourrait n'y avoir qu'un énorme down, ce serait celui qu'a représenté pour moi le congrès du PS. Mais tirer sur les ambulances n'a jamais été mon fort. Et puis je me dis qu'il vaut mieux en rire. Non parce que Martine qui explique que ce n'est pas un problème de personnes mais juste une impossibilité à se mettre d'accord avec Benoit et Bertrand sur un nom, quelque part, c'est amusant, non ? Ou François, qui a "honte" du PS. Lui aussi il me fait marrer. On récolte ce qu'on sème, mon chou. Et avoir déclaré avant le vote des motions que celle arrivée en tête serait légitime pour finalement revenir sur ses propos en expliquant qu'il y a "en tête" et "en tête" et qu'en l'occurence, Ségolène était en tête, ok, mais pas assez, et bien ça c'est honteux mon petit chat.

En fait, non, ils ne me font pas rigoler.

Je serais militante, j'aurais du mal à aller voter jeudi. Et dans le cas où Royal l'emporterait, je me demande bien ce que les caciques éléphantesques vont pouvoir trouver pour annuler le scrutin…

Allez, viens dans mon up and down, on va parler poils, collants et bananes, ça changera. En plus, pour compenser, y'a que du up cette semaine.

Up: Le DVD de Gad Elmaleh, "Papa est en haut". J'avais adoré le spectacle précédent, celui-ci est encore plus hilarant. Cet homme, en plus d'être terriblement charmant a ce don de déceler le potentiel comique de nos petites manies du quotidien. Genre le coup de la valise quand tu prends l'avion. Tu l'enregistres, tu fais ton voyage et une fois arrivé devant le tapis roulant, tu l'attends. Et quand elle arrive, tu es content. Tu sais pas pourquoi, t'as pas de raison, après tout, c'est juste ta valise, mais t'es CONTENT. Même qu'avec ton mec ou ta nana, tu t'organises pour être sûr de la récupérer. Genre y'en a un qui se met à un bout, et l'autre à l'autre. Et quand l'un l'aperçoit, il fait de grands signes à l'autre, style, "yeeeees, elle est là, viens, viens !!!". Ou alors quand un homme à 4h du mat fait le biberon de son bébé pour la seconde fois en trois mois, il voudrait limite qu'il y ait des choeurs dans sa cuisine en train de chanter sur un air de R&B: "t'es un mec géniaaaaal, tu fais le biberon de ton enfaaaant et en plus tu mets le lait en poudreuuuuh sans te trompeeeeer"…. Ou encore les filles qui mettent toujours les flacons de shampoing la tête en bas pour que le shampoing il sorte à peine t'appuie dessus. Alors que les mecs, ils s'en voient comme des crétins pour faire venir le savon sous la douche et secouent la bouteille comme un orangina. Bon, raconté par moi c'est pas top mais juré y'a moyen de bien rigouler, j'te jure mon frère.

Up: Ma tarte au chocolat qui file la banane. Que promis je vais t'en faire un billet illustré dans la semaine. C'est simple, y'a du beurre, de la crème, des bananes et du chocolat. En gros. Et ça déchire sa mémé t'as pas idée.

Up: Mon collant vert qui lui file la banane. A l'homme. Et là je te prie d'appréhender toute la polysémie de l'expression "avoir la banane". Ben ouaip, je me suis acheté à Monop (where else ?) un collant opaque vert qui pète. Et je l'ai mis avec ma robe noire de chez camaïeu de y'a deux ans. Alors autant te dire que ça débordait de partout au niveau de la robe et qu'il ne fallait pas regarder dans le détail. N'empêche que l'homme il a trouvé ça trop sexy mes jambes vertes. Me demande pas pourquoi, tout ce que je peux te dire c'est qu'il était tout émoustillé mon loulou. Et moi je t'avoue qu'en ce moment, c'est pas de trop, un regard émoustillé qui se pose sur moi. Alors voilà, oublie que tu n'as aucune chance et lance toi, mets de la couleur sur tes gambettes, même si bien sûr, ça grossit. Parce qu'en vrai, on s'en tape, que ça grossisse. Parfois, la sex attitude c'est juste oser montrer ce qu'on aurait un peu trop tendance à vouloir cacher.

Up: L'épilation qui m'a fait perdre samedi 2 kilos au bas mot. Et oui, tu l'auras compris, ce week-end était placé sous le signe de la réappropriation de mon corps que le bon dieu il a bien voulu me donner. Et attention, âmes sensibles s'abstenir, je n'étais pas allée me faire dépoiler depuis… le 3 août. Si. Ben quand à la fin l'esthéticienne m'a sorti sa phrase fétiche numéro 2 que celle là on l'aime bien, à savoir "Et ben on se sent plus légère, hein ?", pour une fois, c'était vrai. La phrase fétiche n°1 c'est bien évidemment l'inévitable "Ils partent bien, vos poils". Comme si souvent, y'en a qui faisaient la grève de la cire et qui restaient là, mordicus jusqu'à l'éternam.

Up: Le micro-short de nico qu'il avait mis pour son jogging à Central Park avec madame monmari. Là sérieux, ça m'a fait la soirée. C'est simple, j'en fais encore pipi-culotte. D'ailleurs m'est avis que là-haut, au château, ils n'ont pas dû les aimer les photos parce qu'une heure après que ces clichés aient été mis en ligne sur plusieurs sites people, elles ont été supprimées. Bizarre, bizarre… En tous cas moi je les avais mises de côté et après un petit coup de ciseau, voilà, c'est pour vous… 

Broyer du Noir…

J'avais prévu un billet léger pour demain. Ensuite, pour cause de
gros blues (retour de couches et premier biberon donné ce soir histoire
de voir si les réveils nocturnes de l'iroquoise ne seraient pas dus à
une grosse fringale), j'avais décidé de ne pas faire de billet du tout,
pas le coeur à ça, trop fatiguée, trop broyeuse de noir (tout en étant
la première surprise d'avoir autant de mal à mettre fin à cette
parenthèse enchantée).

Et puis comme tout le monde ou presque,
je suis allée écouter les deux titres de Noir Désir mis en
téléchargement gratuit sur leur site.

Autant vous dire que la voix d'outre-tombe de Cantat, voix que d'ailleurs je ne reconnais pas, et la mélopée plutôt sinistre du premier morceau ne m'ont pas à proprement parler remonté le moral.

En revanche, j'ai un faible pour la version rock du temps des cerises, j'avoue. Même qu'un peu plus et je la collais à fond, histoire de faire péter les watts et d'oublier le temps qui passe et qui est assassin.

Et à bien l'écouter, "Gagnants/Perdant", le premier morceau, donc, dans lequel Cantat explique à Pimprenelle et Nicolas qu'en gros on ne nous la fait pas, forcément, me parle.

Mais en même temps, j'avoue, j'éprouve un malaise. Malgré moi.

Je n'ai jamais eu envie de prendre parti dans cette histoire, jamais eu envie de défendre Cantat. J'étais plutôt prompte à hurler lorsqu'on m'expliquait que le pauvre, l'amour, la passion, l'égarement d'un moment etc. Ok, la relation semblait toxique, ok ils ne suçaient pas que de la glace, ne fumaient pas que des gitanes et ne marchaient pas vraiment à l'homéopathie. Ok, pour se déchirer de la sorte il faut être deux. Il n'empêche qu'au final, il y en a une qui est morte. Sous les coups. Alors l'amour, la passion et tout le reste, ils ont bon dos.

Mais maintenant, "il" est sorti de prison.

Et son métier, c'est chanter. Alors a-t-il le droit ou pas, de redonner de la voix ? Devrait-on faire abstraction du reste, ne l'écouter que pour ce qu'il a toujours été, un chanteur engagé ? Ou doit-on rester sur la réserve par éthique, parce qu'on ne peut pas mettre "ça" de côté ?

Attention, ce sont des questions, que je me pose. Il n'y a pas de jugement, d'ailleurs le temps des juges est passé.

Finalement, il est question ici de réinsertion. Bien sûr, celle-ci est médiatique et people. Mais le fond du problème, n'est-ce pas celui-ci ? Est-il possible, après la prison, de reprendre sa vie la tête haute ou l'ancien criminel doit-il faire profil bas même après avoir purgé sa peine ?

Edit: Je sais que le sujet est brûlant. Je compte sur vous pour garder des propos mesurés. Surtout, encore une fois, l'affaire a été jugée et il n'est pas question ici de remettre en cause la culpabilité de cet homme ou de réécrire l'histoire…

Edit2: Pour écouter les titres c'est ici

Up and down, épisode 6

A Trouville, quand on dînait aux Vapeurs, il y avait à côté de nous toute
une tablée de gens très bien comme il faut. Du genre à ne pas dormir à
l'hôtel mais dans la maison de famille quand ils viennent dans cette
charmante bourgade du Calvados. Ils avaient le teint frais et le regard
assuré des gens bien nés. Les manières distinguées, la voix qui
portait, des conversations balisées de Sicav et autres placements sûrs
en ces temps incertains. Les filles, blondes, forcément blondes,
étaient élégamment manucurées et leur main gauche lestée par des
pierres plus que semi précieuses. Jeunesse dorée, jeunesse gâtée. A un
moment, un couple s'est joint à eux. Comme ils ne connaissaient
manifestement pas tout le monde, il y eut ce savoureux instant des
présentations: "Marie-Dorothée, voici Jean-Amédée. Jean-Amédée,
enchanté, moi c'est Jean-Béranger". Sic.

Et oui, dans ce monde qui prend l'eau, survivent des Jean-Amédée
mariés à des Marie-Dorothée. Ils vivent en autarcie, au pays de Candy
et brunchent au Normandy…

Sans transition, c'est parti pour le up and down…

Up. Le grand cri de Carla en une du Jdédé le journal qu'il faut acheter pour être informé des dernières aventures des Carnicolas. "Il faut renouveler les élites", arrangue Carla, qui s'engage pour cette noble cause et nous invite à signer un manifeste pour la mixité des dirigeants. Manifeste qu'elle même ne peut pas signer, statut oblige, précise le journal officiel du dimanche. C'est vrai qu'elle est bien placée pour pousser son cri, Madame Monmari. Et puis trois jours après la victoire d'Obama, faire la une sur les bonnes oeuvres de notre première dame à nous qu'on a, ça s'imposait. Allez, crions avec Carlita: "Fra-ter-ni-té, Fra-ter-ni-té, Fra…" Ah, non, ça c'est Ségolène.

Down. Les caciques du PS, justement, qui continuent sur leur lancée en conspirant à qui mieux mieux depuis que leur meilleure ennemie a remporté à l'insu de leur plein gré le vote des motions. Continuez comme ça, les Rocard, Jospin, Hollande et cie. Parti comme c'est parti, on va bouffer de la Carlita jusqu'en 2020. Certes elle risque d'être alors aussi expressive qu'une carpe m'enfin on a pas fini d'entendre ses grands cris dans le Jdédé. Non parce que bon, je ne sais pas, mais Ségolène elle est vraiment beaucoup moins intelligente que Bertrand ou Martine ? Y'aurait pas moyen de faire semblant cinq minutes d'être des gens raisonnables et responsables qui n'essaieraient pas d'en croquer plutôt que d'avoir un vrai projet de gauche pour la France ?

Up: Encore une interview dans le Elle d'une grande fille toute simple. Après Daphné Roulier et son grand pull Balenciaga acheté exprès pour désherber son jardin de Trouville, on a Audrey Marnay avec ses converse qu'elle va acheter aux States parce qu'il n'est "pas question d'avoir les mêmes que tout le monde". Elle explique aussi qu'elle se change trois fois par jour, parce que son "style est caméléon": "pour accompagner les enfants à l'école, un 501 et un pull de couleur vive. Pour le boulot, des Repetto, un jean Evisu (gné ?), un débardeur et une veste Saint-Laurent, le soir, une robe très courte, un collant sans pieds (tu notes qu'on dit plus legging), des talons et une ceinture de couleur". Bon, ben Audrey et moi on a un point commun, moi aussi je me change trois fois par jour. Voire plus, tout dépend du nombre de vomis ayant atterri sur mes tee-shirt.

Down. Mon retour de couche qui a débarqué hier et qui n'est pas arrivé les mains vides. Le facétieux n'a pas oublié d'apporter boutons, cheveux gras et mauvaise humeur avec lui. En même temps, sinon ça ne serait pas drôle. Et puis au moins, cette fois-ci, j'étais chez moi, munie de tout l'attirail nécessaire au retour de couches. Non parce que la première fois, j'étais au restaurant. Crois moi ou non mais j'en avais même entre les doigts de pied. J'ai dû sortir avec ma soeur collée à moi en bénissant la mode des jupes longues et bigarrées. Ok, ce n'était pas la mode des jupes longues et chamarrées. Il n'empêche que j'en portais une ce soir là et bien m'en avait pris, merci. Malheureusement quand je me suis retournée j'ai pu constater que je venais d'inventer une nouvelle version du petit poucet. Bref, vive le tampax compak super plus. Quoi, qu'ouïs-je ? Toutes les femmes ne perdent pas la moitié de leur volume sanguin lors de leur retour de couche ? Et ben voilà, une fois de plus, merci dame nature. Truie.

Down. Les huit points en plus dans les sondages en faveur de Sarkozy. C'est vrai que tout va mieux depuis quelque temps, merci Nicolas. Ok, ok, ok, on peut pas non plus lui mettre sur le dos la crise internationale. Mais quand même, non ? Le bouclier fiscal, c'était une riche idée ? Le travail le dimanche, ça fait kiffer les Français ? La retraite à 70 ans aussi ? Les franchises médicales, c'est bon pour le pouvoir d'achat ? Ah. D'accord. Ok. Je sors, alors.

Up, parce qu'il faut terminer sur une note po-si-ti-ve: Le forum lancé par Deedee. Pas un forum de fifilles, non, ça y'en a déjà pas mal de ci et de là. Non, c'est un "city-guide" sur Paris bien sûr parce qu'il n'aura échappé à personne que c'est là qu'elle vit, deedee. Et donc, voilà, si vous cherchez une idée de resto, d'hôtel, de sortie avec ou sans enfants, une pièce de théâtre, une librairie trop cool et tout et tout, allez faire un tour du côté de ce forum…

Allez, je te laisse avec cette phrase de ma nouvelle copine qui met des collants sans pieds: "Je me reconnais beaucoup dans le classicisme twisté parisien".

Moi aussi, Audrey, moi aussi.

 

JTM

Sur la plage de Trouville, il y avait des coeurs dessinés sur le sable. Alors forcément, en fan de Christophe, j'ai crié, crié-é, Aline, pour qu'elle revienne…

Sauf qu'en fait j'ai crié "Cindy", et j'ai pensé à Stéphane parce que ce coeur là, il était manifestement là pour lui. Un signe, je pense…

Edit: Pour les non-initiés, "Cindy" c'est le nom du personnage clé de la pièce de théâtre tirée de ce blog, "Dans la peau d'une grosse". Même que lundi, ils ont dû refuser du monde et ça, je ne sais pas comment ça s'appelle sinon un succès…

Pélerinage

 

 

La première fois que je suis allée à Deauville avec l'homme, ce
dernier m'a pris dans ses bras sur la plage et d'un ton parternaliste
et suffisant m'a dit: "tu vois, là, on le sent tout de suite qu'on est
face à un océan. C'est quand même autre chose que ta petite mer
méditerranée. Tu ne peux pas comprendre ça, bien sûr, toi qui est de
l'Est (imaginer le mot "est" prononcé avec tout le mépris d'un mec de
l'ouest). Mais moi, l'Atlantique, j'y suis né et dès que je le vois, je
me sens chez moi. Et puis chais pas, c'est pas pareil, un océan, ça ne
donne pas la même impression, c'est puissant".

Sauf qu'à Deauville, c'est la Manche.

Une mer, donc. Petite, qui plus est.

Ce jour là, l'homme avait perdu une occasion de se taire. La première d'une longue série.

Des années plus tard, il avait également perdu une occasion de se retenir.

Et résultat, le week-end dernier, c'est à cinq qu'on est revenus sur les lieux du crime.

Ah, Deauville…

Ses petites maisons sans prétention…

 

 

Ses hôtels de routards…

 

 

 

 

 

Sa lutte contre l'argent sale…

 

 

Son bien-nommé bar du soleil…

 

 

Ses vieilles bagnoles crasseuses…

 

 

Deauville, c'est simple, c'est tout nous.

Parce que faut pas croire, nous aussi on était motorisés. Une authentique Peg-Perego vintage, avec habillage pluie des grands jours, jantes ensablées, panier grande contenance et couverture tricotée main.

 

 

Alors bon, Maserati si tu veux mais la ramène pas trop.

De toutes façons, nous, on n'était pas là pour la frime. Ni pour le shopping. Pourtant, le shopping, là bas, c'est très pratique, t'as tout sur place.

 

 

 

 

 

 

 

 

Non, nous on avait décidé de battre un record.

Un record calorique.

Beh oui, la dernière fois, si t'avais suivi, on avait surtout fait zizi-panpan. Mais là, forcément, rapport à la marmaille qui nous accompagnait et notamment à number three qui rien qu'à la regarder on SAIT désormais qu'on fera TOUJOURS attention même les jours où soit-disant ça peut pas, on a surtout bouffé.

Attends, t'en connais d'autre toi des plaisirs de la vie si on fait abstraction de la luxure et de la bombance ?

Non.

Donc on a mis un point d'honneur à faire péter les sous-ventrières.

Aux Vapeurs.

 

 

Parce qu'à Deauville, ce qu'il y a de mieux, c'est Trouville, en fait.

Et ses Vapeurs.

Où tu peux déguster les meilleures moules-frites de tout l'univers. Maison les frites. Et du Bouchot, les moules. Garanties.

 

 

 

 

Là bas, ils mégotent pas non plus sur la chantilly quand tes enfants ils prennent un banana plitch.

 

 

Ni sur la crème quand toi tu fais ta chochotte en choisissant du fromage blanc.

 

 

Bref, là bas, ils savent vivre.

Et je peux te dire que l'Iroquoise ne s'y est pas trompée. J'aurais pas voulu être la moule sur laquelle elle a louché tout le repas. Gênée qu'elle devait être, la bête.

Voilà, comme je sais que tu es friand des petits mots si savoureux de l'homme, je ne résiste pas à te confier cette déclaration sur la plage alors que le soleil brillait et que nous regardions amoureusement nos enfants courir vers nous…

 

 

"Mmmm… J'ai envie d'une moule mais sans les frites, si tu vois ce que je veux dire…".

Je vois.

Edit: Comme tu l'auras remarqué j'ai découvert les fonctionnalités de Picasa que même pas je pensais l'avoir sur mon ordinateur, ce logiciel. Tu notes le sens artistique que le bon dieu a mis à l'intérieur de moi ?

Edit2: Si tu trouves ce genre de reportage photo nul et non avenu, il faut le dire. Premièrement parce que ça me prend un temps t'as pas idée, deuxièmement parce que j'ai vraiment l'air d'une truffe quand je me mets à photographier mon plat de frites ou le cul d'une voiture. Donc si ça te plait c'est cool, mais sinon, faut le dire, quoi.

Edit3: Je ne résiste pas à ta narrer une réflexion de ma fille justement alors que j'immortalisais mon pot de crème: "Mais maman, pourquoi tu prends ça en photo ? Ah bon, pour ton blog ? Mais tu fais quoi sur ton blog ? Tu racontes ta vie ? Ah bon ? Et les gens, ça les intéresse ? Et ben dis-donc."

 

Parait qu’on peut en mourir

Elle et lui, une fois n'est pas coutûme, dans le lit. Ils chuchotent
parce que l'iroquoise dort encore dans la chambre conjugale.

Pas parce que ça leur plait particulièrement de se réveiller au moindre bruit de bouche de l'enfant chérie. 

Juste parce qu'on est à Paris, dans une famille de classe moyenne.

Et
que par conséquent la demoiselle devra à un moment ou à un autre
squatter la chambre d'un de ses aînés. Et que pour l'instant, ses
parents se sacrifient pour que les aînés en question aient des nuits
calmes.

Petit apparté, on oublie toutes les conneries sur la
magie de la filiation, les petites mains adorables qui puent et tout le
toutim. Après une semaine à se réveiller toutes les deux heures pour
cause de pic de croissance mon cul, je la donne, Helmut.

Mais revenons à notre petit couple adoré…

Ils chuchotent, donc.

Lui: Tu sais, je t'aime. Tu me plais.

Elle: Moi aussi mais j'ai sommeil.

Lui: Non mais je ne disais pas ça de façon intéressée. (…) Même s'il parait qu'on peut en mourir.

Elle:

Lui: Sans rire hein. Au bout d'un moment, les testicules peuvent exploser et là je ne te dis pas l'horreur. 

Elle: Ecoute, quand tu sens que ça vient, préviens moi et promis je fais quelque chose pour éviter ça. Bonne nuit mon amour.

Lui: Ah. Bonne nuit alors.

Puis, après un silence…

Lui: N'empêche, t'as vu, j'ai fait des progrès. Je te mets pas la pression, hein.

Elle: Noooon. Pas le moins du monde.

Lui: Sérieux, y'en a je suis sûr qu'ils la mettent beaucoup plus. La pression. En plus, je suis cool tu vois, parce que je pourrais te dire que l'allaitement ça met une barrière entre toi et moi, je pourrais te faire une crise de jalousie rapport qu'Helmut a fait une OPA sur tes seins. Alors que je prends sur moi comme un malade. Franchement, y'en a je suis sûr qu'ils estiment qu'ils ont leur mot à dire. (Un silence, puis, emporté dans son élan) Je crois que tu ne réalises pas trop la chance que tu as.

Elle : Là t'as raison, je ne réalise pas. Mais tu sais quoi ? Souvent, ces hommes là, ils se lèvent la nuit et ils vont faire des biberons en se caillant les couilles dans des cuisines pas chauffées. Ensuite ils font faire le rot et ils changent la couche du bébé. Et même, dingue, y'en a aussi qui attendent un peu plus de deux semaines après l'accouchement avant de suggérer avec une subtilité dont je ne me suis toujours pas remise à leur épouse: "Rrrrh, je te ferais bien péter l'épisiotomie, moi". A mon avis, ceux là, ils n'ont même pas besoin de mettre la pression, la "barrière", comme tu dis, elle s'ouvre toute seule. Lait maternel ou pas.

Lui: (…). Ouais non mais tu as raison, il vaut mieux que tu dormes, tu es fatiguée, là. Et puis à bien y réfléchir, pour la puce, c'est bien, l'allaitement.

Elle: Sans blague.

Edit: En vrai, souvent, ces échanges se terminent pas si mal pour l'homme, hein. Faut pas croire. Mais c'est moins drôle à raconter. En revanche, le coup de l'épisio, c'est de l'homme dans le texte. Véridique. 10 jours après la césarienne. La "barrière" de l'allaitement aussi. A part ça, il met pas la pression. Cela dit, un conseil aux jeunes mamans, haut les coeurs et en avant, on n'en a jamais envie après les journées portes ouvertes du vagin pendant le séjour à la maternité, mais c'est comme le cheval, il faut remonter le plus rapidement possible. Sans jeu de mot. Et en plus, souvent, c'est bon. Ou pas. Mais l'essentiel, c'est de ne pas oublier qu'à un moment ça a été bon et qu'avec un peu de temps et de patience, ça le sera à nouveau…

Musclée de la moule

Avant-hier, je suis allée faire ma révision des 4000 chez ma gynéco
– "maman, c'est quoi une gynélo…quologue ? Un docteur de la zézette ma chérie. Ah, d'accord".

Après avoir devisé gaiement sur le bouquin que j'étais en train de lire – les
Déferlantes, même que ça s'annonce vraiment bien, merci à celles qui me l'ont
conseillé
– et parlé de nos enfants – dix ans qu'elle me suit, ça crée des liens – nous avons endossé nos rôles respectifs, moi celui de la patiente, elle celui du médecin. Elle a alors procédé aux examens d'usage, frottis, observation de
la cicatrice et palpation de l'abdomen.

Ensuite, elle m'a demandé de serrer bien fort son doigt histoire de voir où en était mon périnée.

Et bien crois moi ou pas, mais limite je lui ai fait mal, dis-donc.

Je suis la championne du vagin, nom d'un chien. Musclée comme c'est pas permis au niveau de mon intimité. 

Voilà, y'en a qui naturellement ont le mollet galbé ou des abdos particulièrement bien dessinés. Moi j'ai les sphincters toniques, on choisit pas.

En même temps, certes, c'est le truc dont on a un peu de mal à se vanter en société et qui ne se voit pas vraiment en maillot sur la plage, mais à priori, les Téna, c'est pas pour moi. Et cerise sur le gâteau, je suis dispensée de rééducation du minou.

Et ça, ma foi, ça fait plaisir.

Du coup, en sortant du cabinet médical, histoire de fêter ça, je me suis acheté une part de flan dans la boulangerie de mon ancien quartier. Ensuite, je me suis assise à une terrasse de café et j'ai commandé un panaché. La nuit tombait, il faisait doux, et pendant quelques minutes, je n'avais plus d'enfants, plus de mari et je n'avais plus 37 ans.

Pour un quart d'heure, un quart d'heure seulement, j'étais simplement une parisienne qui buvait un panaché à la terrasse d'un café.

Une parisienne dotée d'un périnée en béton, qui plus est.

Tu sais quoi ? C'était bon. 

Mais alors, Jack Bauer, il existe ?

 

Je ne suis pas une spécialiste, hein, et puis encore une fois, que dire ici qui n'est pas mieux expliqué ailleurs sur cette journée historique ?

Il n'empêche que 24h a sûrement joué un rôle dans cette élection, j'en suis quasi persuadée. Non parce que moi, je voulais avoir David Palmer comme président, personnellement. Et Jack Bauer comme amant. Aussi. Surtout qu'il ne coûte pas cher en nourriture. Ni en papier toilette. Ni en capotes, en même temps. Rapport qu'en six saisons il a dû aller pisser deux fois, manger la moitié d'un hamburger et avoir un rapport sexuel non interrompu par l'explosion d'un virus atomique en plein Los Angeles.

Bref, Obama, Palmer, l'Amérique est pour moi l'incarnation du téléscopage permanent de la réalité avec la fiction.

C'est à la fois fascinant et complètement flippant, non ?

A part ça, c'est un grand jour, même si je doute qu'Obama le "socialiste" puisse changer grand chose au marasme dans lequel l'analphabète alcoolique a plongé son pays et par conséquent le reste du monde.

C'est un grand jour parce que

– Sarah Palin va retourner branler les ours en Alaska

– Mac Cain restera connu surtout pour ses frites au four

– La femme du président des Etats-Unis vient des quartiers pauvres mais a en commun avec ses prédécessrices un brushing parfait.

– Au Kenya, des femmes en boubou tuent le mouton pour fêter l'avènement d'un des leurs à la tête des Etats-Unis.

– La Floride a voté démocrate.

– Le président des Etats-Unis a un fort potentiel érotique.

Plus sérieusement, pourvu qu'il "puisse".

Ma main sur ton visage…

L'iroquoise a trois mois. Ou un an. Parce qu'il y a un an très
exactement, les spermatozoïdes bioniques de l'homme bravaient toutes
les lois de la fertilité, boostés par le calva ingurgité aux Vapeurs de
Trouville, pour aller draguer un ovule qui n'aurait jamais dû se
trouver là.

Pas farouche l'ovule, évidemment.

Une vraie trainée.

Bref, Rose a un an. Ou trois mois. C'est selon.

Je pourrais parler d'elle des heures mais ça n'aurait d'intérêt que pour moi. Et son père. Et sa grand-mère. Voire son grand-père.

Donc, je ne m'étendrai pas.

Même si je suis persuadée que vous aimeriez savoir qu'elle rit désormais quand on l'embrasse dans le cou, qu'elle a peur dans l'eau et qu'elle commence à
attraper tout ce qui passe à sa portée.

Elle fait également très bien l'escargot mais je ne vous ai rien dit. Voilà, c'est tout.

Ah, si, tout de même il faut que vous soyez au courant: son vocabulaire s'est enrichi de nouveaux mots, greuh, breuh et frout. Et puis ses
cheveux changent en fonction du climat. A Lyon par temps humide ils sont presque
disciplinés bien qu'un peu bouclés. En revanche, dès qu'on passe le périph, la
crête est de retour. C'est notre petite grenouille à nous, notre Joel Collado, quoi.

Enfin – et après promis c'est fini – je ne résiste pas à l'envie de montrer cette photo prise au portable dans le train.

On l'y voit en train de renifler comme un animal l'intérieur de sa main. Qui comme chacun le sait ne sent pas la rose. Ou alors une espèce très musquée.

Mais c'est pour elle la seule façon de s'endormir.

Pour le commun des mortels, cette petite manie ne signifie rien, ce n'est finalement pas plus bizarre, bien que moins commun, que de sucer son pouce.

Mais moi, ça m'émeut. Parce qu'aujourd'hui encore, lorsque je suis fatiguée, que le sommeil tarde à venir, que j'ai le coeur à l'envers ou que tout simplement je cherche l'inspiration, je respire l'odeur de mes doigts dans ce même geste.

Ce n'est pas grand chose, ce n'est pas un talent caché ni même mes yeux bleus, fierté familiale mal placée, que je lui ai transmis. Tout juste une manière de trouver le repos. Et qui sait, ce n'est peut-être qu'une coïncidence. Mais j'aime penser que c'est dans ce type de détails minuscules que réside cette si complexe notion de filiation…