Mois : juillet 2008

Marrez-vous…

Marrez-vous, marrez-vous, je suis toujours rivée à mon canapé, haletante et gonflée de flotte merci l'été. Non mais ça pouvait pas continuer un peu le temps de merde au moins ?

Franchement, y'a de l'abus.

Je pourrais vous dire que je sens que ça vient et de surtout ne pas changer de main mais même pas.

Autant depuis dix jours j'avais des cas de conscience toutes les nuits – c'est ça ? c'est pas ça ? Je les réveille ? – autant depuis 48h, plus RIEN. Pas l'ombre d'un pet de contraction.

A tous les coups elle est repartie pour un nouveau cycle.
A ce rythme là en tous cas elle pèsera 12 kilos à la naissance et bonjour la fête du périnée. 

Voilà, du coup je poursuis vaillamment mes pérégrinations parisiennes et estivales et je ne saurais que vous conseiller à vous qui êtes restés pour raisons diverses et variées de tenter le coup de la piscine Joséphine Baker.

Mais si, tu sais, celle construite sur la Seine qui a coûté des milliards et qui a dû fermer au bout de trois semaines rapport que y'avait des fuites et qu'elle menaçait de couler – le comble pour une piscine !

Ben toujours est-il qu'elle a rouvert pour Paris-Plage et que s'y baigner tout en regardant les péniches passer c'est vraiment un truc de fou. D'autant que l'eau y est chaude comme à Saint-Barth, que tout y est rutilant – l'intérêt d'être fermée onze mois sur douze tu me diras – et qu'en plus sur le toit y'a un solarium avec des chaises longues qui tuent leur grand-père.

La meilleure heure pour s'y rendre c'est vers 11h du matin, y'a pas un chat. Après, tu vas manger une crèpe ou des brochettes dans une des guinguettes installées en face des bâteaux-in comme la Jonque Pirate ou le Batofar. Et une fois de plus tu ne culpabilises pas vu que le solarium, c'est du sport, t'as pas idée.

Voilà mon canard, la suite au prochain épisode, me demande si je ne vais pas aller à pied jusqu'au Sacré-Coeur moi, aujourd'hui. Voire en Vélib. En passant par le maximum de rues pavées, si tu vois ce que je veux dire. 

Piscine Josephine Baker, Quai François Mauriac (13e), Métro : Quai de la Gare, pour en savoir plus, c'est ici

 

Papillons, vagues et chocolat…


Alors hier je te dressais la liste de tout ce que je ne regretterais
pas une fois que ce cheminement merveilleux vers la vie qu'est la
grossesse se terminerait. Soit dit en passant j'avais oublié deux trois
choses au nombre desquelles les crampes nocturnes, le super odorat qui
tue et qui forcément à Paris n'est pas un avantage, les bas de
contention par 30° ou encore la carte de France qui se dessine sur mon
visage à la moindre exposition au soleil, même si cette exposition a
lieu au Parc de Choisy, pas vraiment connu pour sa plage pavillon bleu.

Et ne me cherche pas, je peux trouver d'autres trucs si je veux.

Mais
comme tout n'est pas négatif dans la vie, même celle d'une femme
enceinte, il y a évidemment quelques petits avantages à ce gavage
hormonal.

Voici donc tout ce qui va me manquer dès la fin de l'aventure…

– Acheter des crèmes pour peaux sèches

– Ne plus savoir à quoi ressemble un comédon, un point noir ou un quelque bouton que ce soit prêt à être charcuté.

– Me laver les cheveux une fois par semaine et encore juste pour l'hygiène.

– M'entendre dire que je suis douce comme de la soie (à quand des crèmes de beauté aux hormones de grossesse, je te le demande).

– Me réjouir de n'avoir pris QUE douze kilos en neuf mois.

– Voyager assise dans les transports en commun même si c'est souvent après l'avoir demandé.

– N'avoir presque plus de poils

– Caresser son abdomen après un bon repas et constater que ça attendrit l'assistance. Alors que juste t'es ballonnée.

– Etre en réunion supra-chiante et te retenir de sourire parce que mille papillons virevoltent au dedans de toi.

– Passer des heures à contempler connement ce ventre qui se forme et se déforme à l'infini et tenter de deviner où se trouvent les fesses, les jambes ou la tête de ton petit.

– Trembler avant une échographie et sentir tout ce poids s'envoler dès que le bruit d'un cheval au galop se fait entendre dans la sonde.

– Marcher en tenant le bras de l'homme même si c'est pour aller à la boulangerie et sentir qu'il adore l'idée de devoir te soutenir.

– Manger du chocolat quand je veux parce que si je ne le fais pas maintenant je ne le ferai jamais. Alterner avec des fraises. Me rendre compte qu'après c'est la fête du slip du côté de chez Pimprenelle. 

– Me faire des repas riz-au-lait sans honte et sans reproche. 

– M'endormir bercée par les vagues.

– Me blottir dans le dos de l'homme et le sentir tressaillir sous les coups de sa fille. Me dire que dans ces moments là on la porte tous les deux.

– Etre deux tout le temps, plus jamais seule, si forte et si fragile, lestée par cette autre qui déjà m'échappe et qui pourtant ne vit que parce que moi aussi.

Et puis, et puis, et puis… 

Edit: Le dessin est de 9lunes, je ne m'en lasse pas… 

A vos marques, Birk, partez !


Rigolez, rigolez, je suis toujours là. Ben ouais, la petite a 
manifestement  décidé  de rester jusqu'à sa majorité dans les jupes
de sa mère. Même pas peur.

Alors j'attends, j'attends, j'attends…

Et
toutes les nuits j'ai l'impression que c'est la bonne, rapport à
quelques coups de couteaux sympatoches dans les reins. Et
systématiquement, une fois que l'homme a été dûment réveillé, que les
paquetages des aînés ont été checkés, que les derniers détails de
l'exode nocturne – enfants emmenés à pied chez ma copine zaz qui habite
à côté ou presque, appelage de taxi, rassemblage des dernières analyses
de sang ET de la carte de rhésus sanguin et patin coufin -, oui, une
fois toute la répète du défilé du 14 juillet réalisée, pof, plus rien,
juste une énorme envie de dormir.

Enfin en ce qui me concerne, hein…

Parce que l'homme, lui, doit gérer la redescente d'adrénaline. Adrénaline secrétée à l'instant même où la phrase fatidique est prononcée: "je crois que c'est bon, là, elle arrive". Il a beau dire que non non non, pas de problème, il est zen, vu la façon dont tout son sang semble alors migrer dans ses pieds, je suppute une légère appréhension.

Voilà, donc je suis toujours là, moyennement vaillante, ne voyant plus mes pieds, chiant des épinards à force de bouffer du fer à double dose – chez moi le fer ça donne crampes d'estomac et caca très très mous, amis de la poésie bonjour -, et récemment enceinte des pieds. Merci l'été.

Histoire de me préparer à ce que tout ceci se termine, je me fais des petites listes de tout ce que je ne vais pas regretter lorsque que Pimprenelle se sera décidée (= dans 18 ans, donc).

– Etre en sueur après avoir enfilé ma culotte.

– Avoir le choix le matin entre trois paires de Birkenstock et constater que mes petons ont définitivement pris la formes de ces oeuvres d'art teutons.

– Mettre huit heures à digérer une part de quatre quart.

– Passer plus de temps aux toilettes que dans mon canapé.

– Avoir besoin d'une aide pour sortir de ma chaise longue.

– Voir trente-six chandelles au bout de deux minutes dans une file d'attente.

– Redouter tous les matins d'atteindre les trois chiffres sur la balance.

– Pisser dans un gobelet en plastique et le trimbaler toujours au mauvais endroit à l'hôpital.

– Laver la salade scrupuleusement (donc ne plus en manger depuis neuf mois) et faire carboniser mes steacks.

– Choisir le menu brochettes au japonais pendant que mes enfants s'enfilent des sushis au saumon.

– Avoir besoin d'un chausse pied pour m'extraire de ma baignoire. 

Voilà, demain je ferai la liste de tout ce que je vais regretter et elle sera sûrement longue aussi… 

Pour moi ce sera un Jude. Bien frais s’il vous plait.


Je sais, je suis légèrement monomaniaque ces derniers jours et je parle
beaucoup, beaucoup, beaucoup de ma grossesse. En même temps c'est un
peu difficile d'oublier cet état temporaire mais bien présent.

Et
puis franchement, je crois que je préfère encore faire du jogging autour de mon
nombril en pot de fleur plutôt que de me pencher sur ce qui se passe à
l'extérieur.

Genre la loi sur le temps de travail qui va ni plus ni moins supprimer trois ou quatre semaines de congés pour les cadres au forfait. Je sais, tout le monde n'est pas concerné. Sauf que moi si. Et l'homme également. Et que perso, le "travailler plus pour gagner plus" ça me fait bien marrer rapport que je sens qu'on va juste bosser plus. Pendant ce temps, le PS se concentre sur un problème bien plus fondamental: faut-il virer Jack Lang ? Heu… Comment vous dire, les gars ? On s'en cogne, de la vieille chèvre. D'autant qu'on ne devrait pas trop tarder à apprendre à quelle sauce il a été acheté, mister fête de la musique. Et qu'une fois qu'il sera ministre, la question ne se posera plus.

Pas trop envie non plus de me renseigner plus que ça au sujet des 285 millions à la louche que va percevoir Nanard grâce au règlement plutôt à l'amiable de son léger contentieux avec le Crédit Lyonnais. Même pas je veux entendre que notre présipotent aurait insisté lourdement pour que son drôle de protégé échappe à la justice traditionnelle.

Que dire du trou de la sécu dont on devrait nous annoncer très prochainement que pour le réduire il faudra a) accepter d'être un peu moins remboursé sur des médicaments que d'abord fallait pas être malade et puis c'est tout, b) payer des mutuelles plus cher rapport que ce sont elles qui devront allonger la différence ?

Rien, je n'en dirai rien, vu que j'ai décidé que je m'en fiche comme de mon premier kiri.

C'est simple, ça ne me fait même plus rien quand j'entends madame première dame chuinter sur France Inter, ma radio de service public. Et je me rends compte que je ne l'ai même pas ramené quand madame la reine a fait une énième fois la couv de Elle. Alors que j'ai boycotté mon hebdo détesté/adoré. Sans blague, avant je t'aurais poussé un de ces grands cris…

Idem avec un article du Jidédé hier dans lequel une nana du Elle toujours (même groupe que le jidédé) explique que les régimes maintenant c'est total ringard et que d'ailleurs, au magazine, ils RAJOUTENT DES FORMES AUX MANNEQUINS TROP MAIGRES ! Non mais on rêve ou on rêve ? 

Non, mais n'insistez pas, je ne vois rien, je n'entends rien, je ne suis même pas là en fait, je masse mon périnée, tu comprends ?

Edit: C'est quoi le rapport avec Jude, tu te demandes ? Ben aucun. Sauf qu'un petit coup de Jude, ça ne peut jamais faire de mal. Et puis surtout, ma copine, tu sais, celle qui a sa maison sur l'ile du bonheur en Grèce, vient de me prévenir par SMS que Juju est justement en villégiature sur l'Ilot. Avec Georges. Tu m'expliques pourquoi moi l'année dernière je n'y ai même pas vu le sosie de Julien Lepers et que pan, en 2008, tous les übersexuels s'y sont donnés rendez-vous ? Ben non, tu m'expliques pas.

Rien à déclarer

Today… 

Nothing to declare…

A part ça:

Mais à bien y réfléchir, c'est déjà pas mal !

Voilà, c'était un clin d'oeil pour le week-end, histoire de justifier ma grosse flemme.

Je précise que ce n'est pas mon nombril qu'on voit dépasser mais un de mes doigts. Je suis de celles dont le nombril ne sort pas mais aurait plutôt tendance à devenir un réservoir de plus en plus large au fil des mois.

Charmant, isn't it ? Si, it is.

Les vacanciers, profitez du soleil, de la mer, des montagnes, enfin de tout ce qui fait la joie des vacances. Et puis à celles et ceusses qui ne partent pas, je souhaite malgré tout de belles après-midi de siestes crapuleuses, de pic-nic dans l'herbe, d'odeurs de barbecue, de farniente, niente, niente…

 

Les enfants sont formidables

Hier soir, alors que je mangeais tranquillement sans rien demander à
personne ma glace smoothie banane fraise de chez picard qu'en plus y'a
85% de fruits dedans et que donc je me demande si vraiment c'est
correct d'appeler ça une glace, mon fils, chair de ma chair, me demande
de son air candide:

"Et… comment ça se passe, maman, dès que le bébé est sorti tu reprends ta taille normale ?"

Sous le choc, j'ai craché un morceau de ma compote glacée.

Ensuite, j'ai rassemblé ce qui me reste de sang froid pour ne pas pleurer instantanément et j'ai invoqué la mère parfaite qui sommeille en moi – comme une bûche, elle sommeille, celle là – pour lui répondre le plus naturellement possible. Ben oui, s'agirait pas de l'induire en erreur sur la nature hystérique de la femme.

Bref, j'ai expliqué que… non. Non on ne reprend pas sa taille normale en deux minutes, pas même en deux semaines et d'ailleurs parfois, jamais. Mais c'est pas grave parce que ce qui compte c'est tout l'amour qu'on porte à son enfant et que de toutes façons, le plus important c'est la beauté intérieure. Mais au final, bien sûr, sa maman finira par perdre son aspect de montgolfière, suffira juste d'être patient.

Et au passage, tant qu'à faire passer un message de paix et d'amour, mieux vaudrait qu'au retour de la maternité de sa mère, il évite de faire remarquer qu'en effet, tout n'est pas revenu à sa place. Même si c'est vrai et qu'il ne voit pas ce qu'il y a de méchant. Parce que voilà, même si sa maman SAIT que le plus important c'est la beauté intérieure, elle risque d'être un peu sensible à ce moment là de sa vie. Et que du coup, même, elle pourrait s'énerver. Et aussi pleurer.

Elle continuerait à l'aimer, bien sûr. Mais bon, mieux vaut ne pas tenter l'affaire, quoi.

Assez surpris qu'une question aussi anodine ait eu pour conséquence un discours aussi long que chiant, mon fils m'a regardé blasé – en fait je crois que pour ce qui est de l'hystérie féminine c'est cuit – et lancé que bon, "c'était juste pour savoir".

Et bien maintenant tu sais.

Mon amour.

Edit: Bien sûr, tout ça ne vaut pas pour cette salope d'Angelina qui a sûrement tout perdu des 4 kilos pris pour ses jumeaux qu'elle a visiblement portés dans les seins ou pour Nicole Kidman qui a probablement accouché d'une fashion polly à en croire les photos prises deux semaines après son accouchement. Merci les filles. Sympa la solidarité.

 

Bon anniversaire ma Cindy

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Cindy. Enfin… de ma copine Stéphane, quoi.

25 ans. C'est pas beau ça ? Presque 32. Ou alors 37. Chais plus. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne les fait pas.

Outre
le fait qu'il est persuadé que ma biquette va lui faire l'immense
honneur de naitre en ce jour béni histoire de devenir sa jumelle à
quelques années près, je crois qu'un petit clin d'oeil ici ne pourra
lui faire que plaisir, parce qu'une grande partie de vous est aussi son
public chéri.

Et Stéphane, c'est une grande, qui donne TOUT à son public, comme en témoigne cette photo…

A part ça, dans le genre supra cadeau d'annif, on a appris hier qu'à priori on continue au Lieu à partir de la rentrée jusqu'à noël. Je tiens à remercier Coco et Jean-Luc, les proprios, qui nous facilitent grandement la chose. Je crois qu'ils sont ce qu'on appelle des gens biens. 

Voilà, mon Stéphane, je t'embrasse, je te dis merci, pour tout cet amour que tu dépenses sans compter, seul sur ta scène. Je te dis que je te aime fort, que cette aventure est une de celle qui nous change pour toujours. Je ne sais pas quel est le destin de Cindy, mais je sais que le tien est dans une salle de théâtre, ma Catherine. 

Edit: Toujours là comme vous pouvez le constater, de plus en plus fatiguée ce qui explique mon manque d'ardeur dans les commentaires. Ce qui ne signifie pas que je ne vous lis pas, bien au contraire. Merci pour votre présence tendre et rassurante… 

Je couve, donc je cyber-achète

Non, rien de rien, toujours rien, ma soeur Anne je ne vois rien
venir, pas la queue d'une cerise de contraction. Pourtant il y a deux
jours, au moment même où les enfants devaient prendre le train pour
rentrer à Paris, pan, des coups de poignards dans les reins, le ventre
qui se tord et ça toutes les dix minutes. Branle bas de combat, appel à
Lyon, retrait des enfants du wagon ou presque et rassemblement des
affaires, slips filets et super-couches compris.

Une fois le train bien parti… Pof, calme plat.

La petite est farceuse.

Ou alors elle ne voulait pas que sa tranquilité soit perturbée par l'arrivée des aînés.

Je ne sais.

Mais
depuis, j'ai le ventre aussi détendu que possible. Entre temps les
grands sont finalement revenus, la famille est au complet et attend.
Attend. Attend. Atteeeeeeend.

Quand à moi, pour faire passer le temps, je surfe et une fois n'est pas coutume, je dépense mon argent… 

Tout ça à cause de Punky qui a mis THE info capitale sur son blog y'a deux jours: American Vintage solde tout son stock en ligne à 50%.

Bon, moi, American Vintage, je suis ultra méga fan. En gros ce sont les mêmes matières que Zadig et Voltaire en moins cher – quoi que, pas soldé, c'est assez honteux malgré tout – avec des formes plus accessibles à toutes (= le L ne correspond pas à un 32 et les robes sont parfaite pour cacher tout ce qui dépasse du pantalon).

J'adore leurs longues tuniques que je mets sur des leggings ou des jeans, leurs débardeurs si doux qu'on croirait qu'ils ont été lavés 6789 fois alors qu'ils sont neufs. En plus, tout ce que j'ai acheté chez eux tient bien mieux que Z&V.

Bon, on est d'accord, c'est de la sape cool, pas ultra chic, pas hyper conseillée pour des rendez-vous d'affaires. Mais je peux vous dire que les ticheurtes un poil transparents que je superpose ont un effet boeuf sur l'homme. Et que même enceinte de neuf mois je suis à l'aise dans leurs liquettes.

Voilà, au risque d'être lourde, je ne touche pas un radis des marseillais créateurs de la marque comme leur nom ne l'indique pas.

Mais j'en parle parce qu'à 50% ça devient très intéressant et qu'en ce qui me concerne, ces petits hauts sont mes basiques de l'année.

Ouais, mes basiques.

Quoi, on peut pas être légèrement enrobée, très enceinte et un peu vieille et malgré tout parler comme une rédactrice de mode ?

Ben si, on peut.  

Tout est bon dans l’huile d’olive

Alors ça fait déjà une semaine ou presque que je te parle de ce cours de préparation à l'accouchement.

Mais que s'est-il donc passé pendant ces deux-heures qui mérite un tel teasing, te demandes-tu donc ?

Pas grand chose à vrai dire.

Si ce n'est que l'homme a manqué dans un premier temps s'enfuir, puis s'évanouir, puis être massacré par moi même…

Pour ce qui est de la fuite, je peux le comprendre, on est en effet arrivés à la bourre dans une salle pleine d'utérus remplis à ras bord et de périnées bien détendus du gland.

Et pas une seule paire de couilles. Ou alors bien planquées dans les utérus en question mais donc d'aucun secours pour mon gaillard paniqué.

Heureusement, par la suite, deux autres gars se sont pointés. Le premier, Fayçal, un grand brun ténébreux et le second, Walter, hollandais de son état et fervent opposant à la péridurale comme on le verra plus tard.

Le tour de table une fois fait, on est entrés direct dans le vif du sujet avec la première question d'une primipare très renseignée: "Est-il vrai qu'en massant régulièrement son périnée, on prévient les déchirures entre le vagin et l'anus ?".

 Là, tu imagines que l'homme a changé de couleur et a frôlé le malaise vagal. Ensuite je pense qu'il a été légèrement excité rapport que la sage-femme, jeune et jolie, a montré, geste à l'appui et jambes écartées comment en effet prévenir l'épisiotomie en massant délicatement cinq minutes par jour avec une bonne vieille huile d'olive la portion de périnée qui se situe à l'arrière du vagin. En précisant qu'il fallait, pour que ce soit efficace, enfoncer deux doigts dans la vulve et que le mieux c'était encore que ce soit le partenaire qui s'en charge. 

A ce stade là, Fayçal était quant à lui en hyperventilation avançée. 

Depuis, l'homme me poursuit avec sa bouteille d'huile d'olive avec un air lubrique qui paniquerait même Brigitte Lahaie.

Je peux te dire que plus jamais je bouffe une tomate mozarella. 

Après, le portable de mon cher et tendre s'est mis à claironner comme un con en plein exposé sur l'engagement du bébé et cours sur la poussée. Non content de mettre deux heures à le trouver, il n'a rien trouvé de mieux que de décrocher et de sortir précipitamment pour raconter, hilare, à son pote Jef, où il se trouvait. 

Par contre pour ce qui est de s'éloigner de la porte, ça, il a pas eu l'idée.

Ce qui m'a fait vivre deux longues et douloureuses minutes pendant lesquelles on a tous profité des gloussements de celui qui parait-il est le père de mes enfants – mais rien n'est moins sûr quand j'y pense -, sur le mode: "Ouais c'est l'enfer, que des gonzesses en cloque qui racontent des horreurs, là on en est à la poussée, c'est glamour je te dis pas, un conseil, refuse systématiquement d'aller à ce genre de conneries, parce qu'après pour qu'un jour t'arrive à nouveau à bander, t'as du boulot, ah ah ah…".

Ah Ah Ah.

J'ai fini par sortir, pour conseiller amicalement à Jean-Marie Bigard de se barrer avec son téléphone histoire que je ne meure pas d'humiliation.

Je te dis pas la maitrise de moi même dont j'ai eu besoin pour ne pas lui casser la gueule en le traitant de tout un tas de noms pas amicaux pour le coup. Et ça uniquement parce qu'au contraire de lui, je SAVAIS que de l'autre côté de la cloison, c'était comme si on y était.

Voilà. Ensuite, il est revenu et je peux te dire qu'il a plus moufté, d'autant que si les utérus sur pattes avaient pu le tuer d'un seul regard elles l'auraient fait. Terminés les coups d'oeil envieux du début lancés au seul mâle assez courageux pour se pointer. Le masque était tombé. Finalement, le leur ne venait pas, mais au moins elles pouvaient garder leur dignité.

En même temps, le mien, il n'a pas levé la main quand la sage-femme a demandé qui était contre la péridurale.

Au contraire de Walter.

Que j'ai pris en grippe direct, t'imagines.

Genre lui il savait. Que par exemple, le fait de souffrir ça t'aide à accueillir ton enfant. Et aussi que le travail du coup il se fait plus vite. Et patati et patata. A mon avis, Walter, à la moindre carrie il pleure sa mère. Mais nous, on peut accepter d'être écartelées sans anesthésie.

Sa femme aquiescait, fière de son mari si brave. Mais elle a demandé douze fois si elle aurait mal. 

Ben oui ma cocotte. Mais t'auras qu'à te venger sur Walter. A mon avis ça soulage.

Bref, après un débat philosophico-prise de chou sur pour ou contre la péri – perso je n'ai pas d'avis tranché, je ne supporte juste pas qu'on m'explique que si je choisis de ne pas avoir mal je suis d'emblée une mauvaise mère, après chacun fait comme il voudra – on a fini par une séance de relaxation.

Là encore, l'homme s'est distingué en se couchant de tout son long, mobilisant une douzaine d'oreillers alors que Fayçal – en état de choc depuis le dessin au tableau des grandes et petites lèvres qui s'effacent lors de la dilatation – et Walter s'étaient assis discrètement au côté de leur épouse.

"Ben quoi, si tu veux que je me relaxe, faut que je sois bien, non ?", qu'il m'a dit après que je lui ai administré mon regard n°13, celui qui en gros signifie "t'as décidé de me tuer aujourd'hui ? J'ai fait quelque chose de mal, c'est ça ? Quoi qu'il arrive tu peux te brosser pour un quelconque rapport sexuel d'ici les vingt prochaines années". 

Oui, en effet, un regard, ça peut en dire long. T'as pas idée.

Pour finir, il s'est redressé d'un coup au moment où la sage-femme a annoncé qu'on allait faire une promenade dans notre corps histoire de bien sentir toute la souplesse de notre périnée.

Voilà, depuis tout va bien entre nous sauf qu'il y a des mots qu'on ne prononce plus à la maison.

Comme vinaigrette, genre. 

 

 

Les caprices de pimprenelle…

Salut l'internenette !

Juste un petit mot pour dire que tout va bien et que pas le bout d'une ombre de la queue d'une contraction.

Donc je continue ma couvade en attendant le retour de mes lardons ce soir.

Tout était rodé à la perfection, on avait fait en sorte d'être sans enfants pour que l'arrivée de la demoiselle soit facilitée (genre pas de question à se poser sur ce qu'on fait des grands si ça arrive à 3h du mat en plein désert amical parisien, vive les naissances entre le 15 juillet et le 15 août) mais forcément, vu que pimprenelle est du style qui n'en fait qu'à sa tête – une tendance qui semble se confirmer -, elle a manifestement décidé qu'elle ne pointerait pas le bout de son nez sans son public.

Bref, je sens qu'on va bien s'amuser.

Bonne fin de week-end… 

Edit: Un grand merci à Fabienne qui m'a envoyé cette photo prise en Vendée. C'est le genre d'attention qui me fait monter les larmes aux yeux direct. Et pas qu'à cause des hormones.