Mois : septembre 2011

Instants de grâce

IMG_1645
Je crois que rien que pour ces moments là je ne regretterai jamais d'avoir décidé de bosser chez moi. Pour ces soirs où je vais chercher Rose à l'école. Une expérience que je découvre presque, tant cela fut rare lorsque les grands avaient son âge.  Je les apprécie tellement d'ailleurs, ces instants, que j'ai déjà décommandé deux fois la nounou pour y aller à sa place. Dans ce cas, je me débrouille pour arriver la première derrière la porte de sa classe et la regarder par le hublot. Son sourire quand elle m'aperçoit, ses dents comme des perles, avec ce petit trou qu'on dit du bonheur, je ne sais pas comment l'exprimer. C'est bon, si bon que je crois que ça me fait presque un peu mal.

On sort de l'école, on remonte l'avenue d'Italie et on s'arrête devant la petite boulangerie, celle qui vend les meilleurs croissants du monde. Là, munie de ses dix centimes, elle choisit toujours les deux mêmes bonbons. Une fraise et une banane. Quand elle ressort, son petit sachet à la main, je pourrais la croquer avec autant d'appétit qu'elle ses haribos.

En général, après, elle me pète bien les couilles et je regrette un peu d'avoir annulé la nounou. Mais ça, je ne m'en souviendrai sûrement pas dans dix ans.

Billet à haute teneur en auto-promo et promo tout court

P1090300
Aujourd'hui, un peu d'autopromo, le hasard des calendriers fait que vous pouvez me lire sur Mon Bazar Vert, qui fait sa rentrée cette semaine, avec un nouveau design très sobre et chic comme j'aime et qui propose dans son e-shop des bijoux qui personnellement me font carrément et dangereusement de l'oeil (ce sont les plumes, j'ai toujours aimé ça et avec ma personnalité de pétunia, vu que tout le monde porte des trucs incas, j'en veux aussi). Je précise s'il est besoin que je ne touche aucune commission sur les ventes, juste quand j'aime, je dis. Et je reconnais un léger paradoxe à vous signaler ces objets de tentation tout en écrivant une chronique sur une consommation plus raisonnée. Mais premièrement une fille c'est pétri de contradictions, deuxièmement, comme dirait l'autre, ce n'est pas parce qu'on est au régime qu'on n'a pas le droit de regarder le menu.

Hasard des calendriers, disais-je, vous pouvez également me lire sur La taille mannequin c'est démodé, et là c'est par ici.

Et enfin, parce que jamais deux sans trois, dans le numéro de Psycho daté du mois de septembre (actuellement dans les kiosques), il y a un dossier sur l'autorité, rondement mené par Claude Halmos et pour lequel j'ai animé un débat entre deux enseignants et deux parents. C'était passionnant à faire, riche en échanges et même en rires (si si, on peut débattre en rigolant, c'est mieux, même) et si vous avez envie d'en savoir plus, c'est également en ligne ici.

Rien à voir sinon, on m'a proposé de venir visiter le show-room d'une marque de prêt à porter qui s'appelle "Mado et les autres". Je ne connaissais pas mais je vous avoue que ce qui m'a décidée à accepter, c'est que celle collection a été créée par une ancienne institutrice lyonnaise. Vous connaissez mes origines rhône-alpines et mon admiration pour les gens qui décident de vivre de leur passion… Bref, on me propose de venir avec une lectrice. Cela aura lieu le 22 septembre à 20h à Paris. Celles qui sont intéressées peuvent laisser un petit mot dans les commentaires et je tirerai au sort.

Voilà, je crois que c'est à peu près tout pour aujourd'hui. Bah oui, on ne peut pas refaire le monde tous les jours en même temps. Ah, si, Katquadra, a laissé en commentaire hier cette petite perle: "Vu sur le blog de Cecilia Attias dans les commentaires: Bienvenue Cecilia. Avez-vous une recette pour nous débarrasser définitivement de Nicolas? D'avance merci."

C'est con mais j'ai ri. Beaucoup. Et je re-ri en l'écrivant.

Brèves de comptoir

DSC_0095.jpg_effected
Hier, une bombe a explosé aux actualités télévisées: Jeannie Longo se serait DOPÉE.

Je ne pouvais pas y croire. Jeannie, NOTRE Jeannie ? Alors ses performances de jeune fille à un âge canonique (87 ans, non ?) ne seraient pas le fruit d'une constitution exceptionnelle et d'un entrainement sportif intensif ?

C'est tout un monde qui s'est effondré sous mes pieds. Et sous ceux des commentateurs sportifs et présentateurs de journaux. Il fallait voir leur mine sidérée et leur visage de circonstance pour annoncer la triste nouvelle. A prendre néanmoins avec des pincettes, merci de respecter la présomption d'innocence.

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy jouait le tout pour le tout en annonçant des mesures encore plus répressives pour les jeunes délinquants, récupérant par la même occasion une pauvre proposition de Ségolène Pardon (l'encadrement militaire des voyous). La veille, c'était Claude Guéant, celui qui voyait des roumains partout, qui nous promettait qu'on allait leur faire la peau à ces salauds de voleurs d'I-phone. Tout ça sur fond de révélations abracadabrantesques d'un avocat qui vient de voir la vierge, laquelle lui ayant intimé l'ordre d'ouvrir les vannes de sa vérité. A priori, le gars, avant de se prendre pour Bernadette Soubirou, il jouait les porte-serviette pour les dictateurs africains désireux de graisser la patte de Chirac (l'anosognose) (se dit de quelqu'un qui ne veut pas aller à son procès) et de son pote brushé.

De quoi faire trembler la République.

Ou pas.

Non parce qu'en même temps, il y a une semaine, une juge assermentée a révélé dans un ouvrage de deux journalistes du Monde (un torchon comme chacun sait) que des témoins lui avaient confié avoir vu Sarkozy recevoir des liasses de billets de la mère Bettencourt.

Un coup de tonnerre qui eut les conséquences que l'on sait.

A savoir… aucune.

Ah, si. La juge en question a été écartée du procès Servier (grosse fiesta du coup chez l'apothicaire).

Et on parle des "repérages téléphoniques" (ce qu'on appelait du temps de Mitterrand des écoutes) effectués aux dépens d'un journaliste du Monde (ce torche-cul), co-signataire du bouquin avec la juge ? Non, on ne va pas en parler. Guéant (également appelé "touche pas à mon G4") a dit que c'était complètement normal.

Heureusement, la presse tout entière s'est révoltée et on a vu des milliers de journalistes manifester pour leurs libertés.

Ah non. On me dit que j'ai rêvé.

Servier, Bettencourt, emplois fictifs à la mairie de Paris, mallettes de fric d'Omar Bongo, Karachi, Clearstream… Au royaume des affaires, rien ne se perd, tout se tranforme. La question que je me pose en fait c'est celle-ci: qu'est-ce qu'il faudrait pour qu'il puisse devenir envisageable que le pouvoir soit ébranlé ? C'est comme si cette succession de scandales n'avaient qu'un écho de circonstance dans les journaux du jour pour disparaitre des radars le lendemain.

En attendant, hier, ce qui semblait vraiment inquiéter les présentateurs, c'était de savoir pour QUI le mec à Jeannie avait-il diable acheté de l'EPO. Certainement pas pour not' championne. On ne peut pas y croire.

Ah et aussi, on nous a bien rassurés, maintes et maintes fois: non non non, nous n'avons AUCUN souci à nous faire, rapport à la branlée que sont en train de se prendre certaines banques françaises. Surtout on vous en prie, ne retirez pas vos économies.

Bref, tout va bien. A moins que pas du tout. Ce qui revient exactement au même.

 

On n’est pas à Babylone, ici

DSC_0028.jpg_effected
Après une semaine à la maternelle pour Rose et au collège pour les grands, deux trois anecdotes au débotté, sans lien particulier les unes avec les autres.

– Le maître de Rose a très probablement connu un problème d'enlèvement d'enfant dans sa carrière. Sinon, comment expliquer qu'au terme de la première semaine, après m'avoir vue tous les jours venir chercher ma fille, il ait jugé nécessaire d'exiger mon passeport avant de m'autoriser à repartir avec la chair de ma chair qui, tiens-je à le préciser, s'était précipitée dans mes bras avec l'empressement d'un chiot qu'on aurait abandonné au chenil depuis le mois de juin ? Ok, je sortais de chez le coiffeur. Mais quand même. "Votre visage ne me dit rien", m'a-t-il déclaré sans l'ombre d'un sourire. Pour ensuite marquer un temps d'arrêt, constatant que sur mes papiers je ne portais pas le même nom que ma fille. Ou alors c'est un flic en reconversion.

– Tous les soirs depuis lundi dernier, Rose nous a parlé de Théo, son copain à elle. Théo a fait un dessin avec moi, Théo sur le toboggan, Théo à la cantine, Théo qui me fait rigoler dans la classe et, cerise sur le gâteau, Théo et moi on va avoir un bébé et ce sera un garchon (la tête de son père). Intriguée par cet astre au prénom identique à celui du meilleur pote du machin, c'est tout naturellement que je me suis renseignée auprès de son maton maître: "pouvez-vous me montrer le petit Théo, Rose m'en parle en permanence et il pourrait devenir le père de ses enfants, ce qui je pense justifie que nous soyons présentés". Réponse sans appel du maître un peu dérouté: "Aucun Théo dans la classe". Pas plus de Théophile, de Théodore ou tout autre bambin dont le prénom commencerait par un T. Note pour plus tard: retrouver le numéro de la pédopsychiatre.

– On va avoir du mal avec le programme de maths des grands. Quand je dis "on", je pense essentiellement à moi, qui ai séché dès le premier devoir à la maison. Ce dernier portait sur la numération babylonienne. Jamais entendu parler jusqu'à dimanche et dieu merci ça n'était pas au programme du Bac B année 1989 (j'ai eu 19/20, je vous l'ai dit ?). Figurez-vous que non contents d'avoir adopté un système sexadécimal (en gros ils comptaient de 60 en 60, tellement plus simple) (merci les mariages consanguins), ils avaient eu l'idée de génie d'utiliser non pas des chiffres mais des symboles, pour illustrer leur numération: des clous (les unités, que nous représenterons ici par des Y parce que thanks god, les babyloniens ont été décimés et qu'aucun clavier ne comporte de touche "clou") et des chevrons (les dizaines). Facile ? Oui, jusqu'à 59 (cinq chevrons et 9 clous pour celles et ceux qui n'ont pas quitté ce blog pour un autre plus accessible) (avec des tutoriels qui t'expliquent comment utiliser les cotons démaquillants par exemple) (je sens que ma régie pub est au bord de la crise de nerfs). Jusqu'à 59, donc, tranquille. Mais après, accrochez-vous, parce que le clou peut tout d'un coup être égal à 60 mais aussi 60×60 (3600). Et le chevron ? Pareil, protéiforme, le chevron. Sans crier gare, ça peut valoir 600 unités. Sauf que rien ne ressemble plus à un chevron de dix qu'un chevron de 600. Aucun signe distinctif, ils avancent masqués. Résultat, on te demande, par exemple, de traduire en chiffres normaux ce nombre:

YY <Y  YYYYY.

Ou bien d'écrire 3610 en babylonien.

Autant vous dire que ça s'est terminé en psychodrame, compte-tenu du fait qu'à l'heure tardive où j'écris ce billet je n'ai toujours pas compris L'EXEMPLE donné en tête d'exercice. En revanche j'ai répondu à l'aise à la question c) dudit exercice: "Quel est l'inconvénient majeur de la numération babylonienne ?".

"Elle fait chier, la numération babylonienne. Ecrivez-le: elle fait CH-I-ER."

Je crois que c'est à ce moment là que la chérie a fondu en larmes, balbutiant entre deux sanglots qu'elle ne voulait pas être orientée.

Le mot de la fin, comme souvent, revient au machin (qui soit dit en passant a réussi à répondre à toutes les questions sans toutefois être capable de m'expliquer le moins du monde comment) (les lois de la génétique sont impénétrables) (alors que les babyloniens à mon avis il ne se sont pas gênés):

"En tous cas, ils avaient un gros cerveau à Babylone. Ou bien ils étaient perturbés".

C'est bien ce que je disais. Tu m'étonnes que ça se soit mal terminé.

Je vous laisse je file à la pharmacie de la place Clichy racheter ma provision de bêta-bloquants. Il m'en faudra dix chevrons et trois clous, connard.

Edit: je n'avais pas d'idée pour illustrer. Et ça m'a émue tout de même que ma chérie (j'ai déjà dit que c'était ma préférée ?) (même si la pauvre elle fera des études littéraires) mette cette médaille le jour de la rentrée, pour que je sois un peu avec elle. C'était avant que je perde un tant soit peu mon quant à soi.

De la frange et du lâcher prise

IMG_1613
Vendredi, en traversant Paris pour aller chez le coiffeur, je me faisais la réflexion qu'il fallait être un peu secouée pour se taper une heure de métro pour se faire couper les cheveux.

Et puis me sont immédiatement revenues en mémoire toutes les coupes loupées qui ont jalonné mon existence. Soudain, cette petite expédition a pris alors tout son sens.

Non parce qu'avec Michel, c'est la première fois que je ne ressors plus les bras ankylosés à force de m'être accrochée aux accoudoirs comme si à un moment où à un autre le siège allait décoller.

C'est aussi la première fois de mon parcours capillaire que les choses ne se passent pas de la façon suivante: tu arrives, tu dis à ton coiffeur que tu ne veux que rafraichir les pointes et que surtout, surtout, pas de brushing, un séchage naturel. Et une heure plus tard, que fait le gars, après t'avoir naturellement coupé dix bons centimètres ? Un brushing.

Là, Michel, déjà, il écoute ce que tu veux. Bon, il ne sait pas trop cacher qu'il n'est pas d'accord et il peut lui arriver de tourner son nez en cas de demande saugrenue. Il n'empêche que si je dis : "aujourd'hui on ne touche qu'à la frange", même s'il trouve que  je ressemble à Michelle Torr, il ronge son frein et il ne me fait QUE la frange en souriant. Important, ça, ce truc de ne pas prendre pendant toute la coupe l'air pincé et vexé de celui qu'on n'a pas écouté.

En revanche, si je lui confie mon envie de changer un peu, il propose et suggère. Et il FAIT EXACTEMENT CE QU'IL AVAIT DIT QU'IL FERAIT. Là, en l'occurence, un dégradé mi-long, mais "qui ne fait pas des escaliers" (j'ai une façon tout à moi de formuler mes désirs).

Idem pour le non-brushing. Ça ne fait pas un an que je viens et je ne suis pas une très bonne cliente étant donné mon peu d'assiduité (tous les 4 mois environ). Et bien Michel SAIT que j'ai le brushing en horreur. Et il passe un temps fou à me sécher les cheveux en les froissant, pour me donner, le temps d'un jour ou deux, cette texture merveilleuse, ce faux ondulé de sortie de mer, incarné à merveille par Chiara Mastroiani dans les Bien aimés (oui, j'avoue, je note mentalement toutes les coiffures qui se rapprochent le plus de mon idéal, même en plein film dramatique) (j'ai un toc du cheveu, ça ne s'explique pas) (ou alors si, c'est parce que c'est le seul truc chez moi qui ne grossit pas, du coup j'ai l'impression que je lui dois quelque chose) (à mon cheveu).

Pourtant, là encore, Michel il prend sur lui. Parce que je le sais bien qu'il kiffe le fer à lisser et le tif brusché. Je rappelle qu'il n'a toujours pas pardonné à Kate Middleton son total laisser-aller le jour de son mariage. Une princesse sans chignon, c'est comme un poney sans crinière. Sans compter qu'elle a flingué la profession.

Mais même s'il préfèrerait que je m'en aille de son salon sans avoir l'air d'avoir mis les doigts dans la prise, il froisse donc consciencieusement mes cheveux, jusqu'à ce que j'ai vraiment la tête d'une fille qui sort de son plumard. Et rien que pour ça, Michel, je le vénère.

Il m'est d'ailleurs arrivé un truc fou, vendredi – mis à part le fait d'avoir été assise en face d'Axel Bauer – : quand il est arrivé à cet instant fatidique du coupage de la frange, moment où la plus parfaite des coupes peut se transformer en ratage international, j'ai fermé les yeux et l'ai laissé faire, dans un état de sérénité absolue.

J'ai conscience de la dimension un peu ridicule des propos qui vont suivre mais je joue franc-jeu avec vous: je crois avoir alors compris l'essence même de l'expression "lacher prise". Je veux dire, c'était tantrique, à ce niveau là. Comme si j'acceptais d'être entre les mains d'un autre sans éprouver la moindre peur, le plus petit vertige. Pour une fille qui aurait voulu observer chaque étape de sa césarienne, voire même tenir les écarteurs et qui ne peut subir une prise de sang sans suivre au millimètre près la progression de l'aiguille, c'était quasiment comme entrer en lévitation.

Je me demande si je ne suis pas en train de tomber amoureuse.

C'est bien ma veine.

Edit: Juste un mot aussi de Karine, qui sait me rendre blonde comme j'aime. "On n'est jamais assez blonde", m'a-t-elle rassurée quand je m'inquiétais d'avoir peut-être un peu forcé sur la décolo cette fois-ci. Vous savez quoi ? Je crois qu'en ce qui me concerne, elle a totalement raison. Au propre comme au figuré.

Edit: Michel travaille au salon de coiffure Chez Privé. Et bien que préférant que vous ne vous précipitiez pas non plus toutes sur lui (je ne partage pas volontiers en amour ni en cheveux), je consens à vous donner ses coordonnées (cliquez sur le lien). Et j'en profite pour remercier Nadia et Violette sans qui rien n'aurait été possible.

DSC_0041.jpg_effected
 
(trois jours après et les cheveux sales, ça tient bien non le froissé – décoiffé) ?

Fin du billet à haute teneur narcissique.

 

Tartelettes au chocolat blanc sur fond d’hécatombe électro-ménagère

DSC_0066.jpg_effected
Bien que ça ne soit pas dans mes habitudes de me vanter, je tiens malgré tout à signaler que ce que vous voyez là se rapproche ni plus ni moins d'un sex-toy.

J'ai bricolé ces tartelettes chocolat blanc/framboises hier soir et très honnêtement c'est ce qu'on peut appeler une tuerie, un aller simple pour l'orgasme gustatif.

A 30 000 calories la bouchée, par contre. Ceci expliquant probablement cela. Mais on remarquera la présence de quelques fruits ce qui vous permettra de parvenir au quota diététiquement correct recommandé par Gulli.

Comment j'ai fait ?

Trèèèèèès simple: (pour huit tartelettes environ) une pate sablée (200 g de farine, 50 g de sucre, 100 g de beurre salé, un jaune d'oeuf et un peu d'eau), on fait cuire à blanc les tartes. Pendant qu'elles cuisent, on fait fondre une tablette de chocolat blanc à cuire (nestlé) de 200g avec un petit pot de crème (épaisse mais à mon avis ça marche aussi avec de la liquide, tant qu'elle est bien grasse). Histoire d'être sûre que ça prenne bien en refroidissant, j'ai ajouté une demi cuillère à café d'agar agar dans la ganache mais c'était surtout parce que j'avais acheté ce truc bizarre depuis au moins deux ans et que j'étais terriblement frustrée de ne pas avoir eu l'occasion de m'en servir (alors qu'en faisant cette acquisition j'avais en tête de délicieux flans coco/mangue) (mais QUI fait des flans coco/mangue dans la vraie vie ?).

Donc je reprends le fil: une fois les tartes cuites, on verse la ganache dessus. Et pour la bonne conscience, l'esthétisme mais aussi et surtout la merveilleuse touche d'acidité, on plante quelques framboises de ci de là. (surtout de ci en ce qui me concerne vu que le framboisier planté par ma voisine du dessus (un astre) dans la cour de l'immeuble et consciencieusement pillé par Rose tous les soirs est un peu à sec.

Wouala…

DSC_0072.jpg_effected
(on est d'accord que je n'ai aucun avenir dans la photo culinaire)

A part ça, le frigo qui n'en finit pas d'agoniser est frappé depuis quelques jours d'incontinence et fuit tout ce qu'il peut. Logiquement, alors que nous fumions hier soir notre cigarette dans la cuisine, la machine à laver le linge a quant à elle rendu son dernier soupir en direct. Et croyez moi c'est déchirant la mort d'une machine à laver. Ça fait un bruit de ce genre: "Ziiiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhiiiiiiiignnniiiiiiaaaaaaaah". Et après, plus rien. Enfin si, un vague bruit d'avion qui met les gaz mais qui débande illico.

Autant vous dire que c'est pas la joie du coup. D'autant que si tout se passe normalement, le lave-vaisselle ne devrait pas mettre bien longtemps à trépasser.

Bon week-end.

Les manuels scolaires auraient donc mauvais genre ?

Photo-ims2
Faut-il parler aux enfants de l'homosexualité ? Le débat sur l'identité de genre, sur ce que signifie être un homme ou une femme, socialement, affectivement, ou sexuellement parlant a-t-il sa place dans les manuels scolaires ? Peut-on continuer à supporter que tant d'adolescents attentent à leur vie parce qu'ils se sentent "différents" et que cette différence leur est présentée comme étant monstrueuse leurs petits camarades, leur famille ou même leurs gouvernants ?

A ces questions, je réponds personnellement: OUI, OUI et NON.

OUI je veux que mes enfants sachent le plus tôt possible qu'un couple peut être composé de deux femmes ou de deux hommes.

OUI je souhaite que lors de leurs cours de SVT mes enfants se voient expliquer, à l'aide de manuels spécialement conçus pour eux, qu'on nait sexué, certes, mais qu'être homme ou femme ne se borne pas au port d'une grosse paire de couilles ou d'un vagin prêt à recevoir la semence divine.

NON, je ne veux pas que mes filles ou mon fils puissent préférer mettre fin à leur vie si précieuse plutôt que d'assumer une éventuelle homosexualité.

Oui, je pense comme la brave Simone de Beauvoir, qu'on ne nait pas femme, qu'on le devient. Et pareil pour les hommes.

Partant de là, j'avoue, je ne comprends pas pourquoi 80 députés, dont certains ont manifestement sauté quelques marches lors de l'évolution de l'espèce humaine, – je pense notamment aux inénarables Christian Vanneste et Lionel Luca, figures hautes en couleur d'une droite décomplexée et résolument anti-tantouses – consacrent une énergie démesurée à faire interdire quelques manuels scolaires coupables d'un crime manifestement sacrilège, à savoir parler de tous ces sujets, conformément aux directives des programmes scolaires. A les entendre éructer contre ces brûlots on pourrait penser qu'on y trouve un guide des meilleures back-rooms de Paris, un mode d'emploi pour fister son chéri ou quelques conseils spécifiquements adressés aux filles qui aiment bouffer des chattes, du genre "tournez votre langue dans le sens des aiguilles d'une montre".

Qu'on se rassure – ou pas – les passages incriminés sont autrement moins funs. Ils rappellent des choses qui vont mieux en le disant, comme le fait par exemple qu'on peut se sentir ultra viril tout en aimant les garçons, que la façon dont on élève les filles et les garçons influent sur leur comportement, que se considérer à 100% homme ou femme n'est pas évident pour tout le monde, etc. De quoi filer une grosse jaunisse à Yves Jego, chef de file des pourfendeurs de la "théorie du genre" (terminologie qui n'apparait pas dans les livres, soit dit en passant).

Et parce que sans alcool la fête est moins folle, l'un de ces députés, le très élégant Lionel Lucca, a même cru bon d'amalgamer sans trembler pédophilie, homosexualité et… zoophilie.

Si ce n'était pas aussi triste, ce serait drôle.

Sauf que c'est triste.

Ça l'est d'autant plus que cela sape le boulot d'une association comme SOS homophobie, qui travaille depuis des années à l'information des enfants et adolescents dans les écoles. Les membres de cette organisation partent en effet chaque année avec leur bâton de pélerin, porter la bonne parole dans les établissements scolaires. "C'est en sensibilisant aujourd'hui les jeunes Français-es que l'on évite les victimes de demain", rappelle SOS Homophobie dans un communiqué de presse publié aujourd'hui.

Malheureusement, je crains que ça ne soit pas l'avis du gouvernement ni de l'UMP. En témoigne le soutien apporté par Jean-François Copé(tte) à cette fronde (c'est vrai en plus que c'est réellement un sujet de première importance, ce n'est pas comme si le chômage, la précarité, la crise et compagnie étaient en train d'exploser) ou la très molle défense par Luc Chatel de la nécessaire prévention de l'homophobie (tout en précisant que c'est pas lui qui a écrit les manuels, hein, siouplait, mes électeurs, j'vous jure, mon nanus à moi c'est chasse gardée et si ça ne tenait qu'à moi, je les brûlerais, ces livres de tarlouses).

Voilà, ces derniers jours, je ne vous dis pas, j'ai la rate qui se dilate et des remontées acides tous les matins, tant le nombre d'atrocités proférées par cette meute paniquée à l'idée de perdre les futures élections me fait horreur. Mais ce sujet là méritait plus qu'un petit down au milieu d'un long billet.

"On est tous des Berlinois", avait déclaré en d'autres circonstances Kennedy. Sans me prendre pour ce brave JFK (j'ai le melon mais tout de même), j'ai envie de le paraphraser et de conclure ainsi: on est tous des pédés.

Edit: le seul point positif de cette histoire c'est que désormais tout le monde connait la signification du sigle SVT.

Edit2: Sur la photo, deux bénévoles de SOS Homophobie lors d'une intervention au collège.

 

Quand Hugh Coltman rend hommage à Paul Mc Cartney

  IMG_1057

On reste dans le ton d'aujourd'hui – non, ce blog ne se transforme pas en fanzine musical – et on fait une petite pause en écoutant cette merveilleuse reprise d'une chanson de Paul Mc Cartney par l'adorable, charming et magnétique Hugh Coltman.

C'était un après-midi du mois de juillet, je trainais du côté des studio Universal et Will, avec sa spontanéité habituelle, m'a proposé de venir assister à cette session. (non, je ne couche pas avec Will) (il voudrait bien mais je suis mariée).

Me voici dans un studio ayant accueilli des dizaines d'artistes mythiques, toute coincée et intimidée devant l'ingé son qui ressemblait exactement à l'idée qu'on se fait d'un ingé son, un peu bourru et carrément pro. Et puis Hugh est arrivé, tout déguingandé et choupinou dans son slim. Quand il s'est mis à parler, en français, avec son – graou – accent british et son – miaouuu – minuscule cheveu sur la langue, j'ai du lutter contre ma tentation de lui faire un énorme calin.

Et puis il s'est installé et a commencé à chanter. Et j'ai eu envie de pleurer, parce que sa voix, seigneur, sa voix. Il a fait plusieurs prises, filmé par Jean-Baptiste Bregon, jusqu'à celle-ci, parfaite et merveilleuse.

Voilà, comme j'y étais et que ça c'est un peu vu que j'avais kiffé, Will m'a proposé de la diffuser en avant-première ici, alors c'est cadeau.

 

 

The great Feist

Feist-metals

Hier soir, après deux journées plutôt harrassantes – on ne reviendra pas sur la rentrée il me semble que j'ai été assez prolifique finalement sur le sujet – j'ai eu la chance de vivre une parenthèse enchantée.

Un instant de poésie hors du temps, un petit cadeau de la providence qui m'a permis non seulement de me poser deux heures sans avoir à me demander si je n'avais pas un rendez-vous téléphonique calé entre deux sorties d'école ou un formulaire d'inscription à remplir (je pense avoir écrit 79 fois mon numéro de téléphone depuis lundi matin et apposé le double de signatures au bas d'une centaine de papiers dont certains je crois se contredisent).

Stooooop. On a dit qu'on ne parlait pas de la rentrée.

Parlons plutôt de Feist.

Dont je vous disais récemment le plus grand bien, ayant eu le privilège de recevoir l'album "Metals".

Figurez-vous que dans le genre privilégiée de la blogo, ça ne s'est pas arrêté là. A savoir qu'hier, donc, Zaz et moi nous nous sommes rendues dans un lieu à part, un de ces havres de paix planqués en plein coeur de Paris, un hôtel particulier – même que c'est son nom – où nous attendait… Feist.

Enfin, d'abord, nous attendaient des casques ultra design IN2 mis à notre diposition pour écouter les chansons de Feist. Il y avait quelque chose de surréaliste à nous trouver dans ce jardin, de la musique plein les oreilles et à l'abri de rafales de vent qui faisaient ployer les arbres autour de nous. De quoi ne plus jamais oublier certains accords de cette chanteuse canadienne. En fermant les yeux, on pouvait presque se croire à Big Sur, en Californie, où cet opus fut enregistré et imaginer les vagues cogner contre les falaises.

Et puis elle est arrivée, frêle et gracieuse, loin, tellement loin de la moindre incarnation show biz, s'intéressant à ce truc bizarre qui consiste à tenir un blog, s'excusant presque de ne pas être fashion, répondant de bonne grâce à nos questions anônées laborieusement (enfin je parle pour moi là en fait) "You know, I wanted to thank you because you gave me a lot of pleasure" (oui, j'avoue, j'ai recyclé MA phrase balancée d'emblée à Bjorn d'Abba) (honte) (heureusement que Will n'était pas là) (en plus à bien y réfléchir je me demande si on ne peut pas imaginer que je parle de masturbation)

Attendez, j'ai malgré tout ajouté une touche personnelle en la gratifiant d'une véritable critique artistique de son disque (your last disk is so… GREAT) et en lui faisant part de mes sensations durant cette écoute ("It was so poetic you know, to listen your song, with the wind in the trees").

Je dois dire que je ne suis pas peu fière de cette dernière intervention qui a eu le mérite de sécher tout le monde et qui fut un peu le mot de la fin. J'ai cru déceler des larmes d'émotion dans les yeux de Feist (ou alors c'était de la peur en raison de cette histoire de pleasure) et je dois vous confier que je ne serais pas hyper étonnée que son staff me contacte pour une éventuelle collaboration avec elle.

Je crains hélas de devoir refuser, sollicitée comme je suis.

Non sérieusement, j'ai été charmée par l'artiste mais aussi et surtout par la belle personne que nous avons rencontrée, sa douceur, sa façon d'aborder l'écriture,  sa manière d'avouer qu'elle était vide de mots et de notes l'année qui a suivi l'énorme carton de son précédent album et que pour recommencer à produire, elle a eu besoin de souffler, voir ses potes, penser à autre chose. Un jour, elle a senti que ça suffisait. Elle s'est complètement isolée durant trois mois. "Là seulement, seule avec moi même, les mots sont revenus".

Elle semble entourée d'amis de longue date, être fidèle dans ses attachements et vivre non pas pour ce qui gravite autour de son métier (succès, relations presse, show biz, etc) mais pour ce qui en fait l'essence: sa musique.

Voilà, je ne saurais que vous encourager à vous précipiter sur son album, je ne sais pas particulièrement parler musique mais il est… great. Et elle… aussi.

Merci Coralie. Et ravie d'avoir rencontré à cette occasion Amélie de Morning by Foley (à côté de moi sur la photo)

IMG_1569
(une des plus croquignolettes rues de Paris)

IMG_1570
Pardon mais on a déjà vu un "évé" bloguerie sans macarons ? (même si j'en conviens c'est très 2007)

IMG_1571
(que les choses soient très claires, je suis repartie avec)

IMG_1588
J'en connais une qui ne va pas naitre avec de la merde dans les oreilles.

  IMG_1572

(contente la fille)

IMG_1592
(t'as vu ? c'est moi qui lui ai offert la tour eiffel. Et je kiffe parce qu'elle la porte hyper souvent)

IMG_1589
(ça c'est ce que je regardais tout en écoutant l'album) (y'a pire) (je veux cette terrasse ou alors je retiens ma respiration)

Edit: y'a moyen d'avoir une idée de l'album sur ce très beau site

Cour(s) d’école

Roserentree
J'aurais adoré avoir l'énergie d'écrire un billet d'anthologie sur cette journée pour le moins traumatisante au cours de laquelle j'ai vu mon bébé entrer à la maternelle et mes grands mais néanmoins toujours nés à 34 semaines (donc prématurés) pénétrer dans l'antre de la vie adulte, à savoir le collège.

Mais hélas, je crois que trop d'émotions tuant l'émotion, je suis tout simplement vidée de mon énergie (je n'ai pas non plus hérité d'un capital énorme à la base). Sans rire, je me suis retrouvée hier soir à 18h31 avec cette impression étrange d'avoir pris une cuite la veille et enchainé sur une traversée de la Manche à la nage. Pourtant, franchement, cela s'est passé le mieux possible. A savoir que la seule personne ayant sangloté hier est votre serviteuse. Et bien que cela signe définitivement mon incapacité à gérer mes émotions (en même temps j'ai pleuré à gros bouillons pour la médaille de bronze de Christophe Lemaitre, quelque part ce serait ingrat de rester insensible à la rentrée de Rose à l'école), j'avoue préférer que les larmes versées aient été les miennes plutôt que celles de mes chérubins. Bref, voici, en quelques mots, quelques bribes émergeant de ce 5 septembre 2011…

– On s'est rendu compte dimanche soir que la rentrée des petites sections de la maternelle de Rose s'étalait sur deux jours et que la date d'entrée de l'enfant serait "conforme à ce qui avait été décidé lors de la réunion de pré-rentrée du 21 juin". Réunion volontairement séchée par mes soins au prétexte que ce n'est pas aux vieux singes qu'on apprend le fonctionnement de la cantine (la seule chose qui intéresse les parents ces jours là). Boulette, pour une fois la réunion servait à quelque chose. Par conséquent, gros doute quant au jour exact de rentrée de number three, à qui il a fallu expliquer qu'on se préparait mais qu'on n'était pas sûrs finalement. Ne souhaitant pas dégrader l'image idéale qu'elle a encore de sa mère, j'ai tout collé sur le dos de l'Education nationale, cela va de soi.

– Au final, c'était donc bien hier, ouf. Par contre, Rose qui avait bien intégré la notion de "maitresse" (bourrage de crâne tout l'été sur cet être céleste et merveilleux qu'elle aurait la chance de rencontrer bientôt) a eu la surprise – et moi aussi, première fois en 8 ans – de se retrouver face à un maitre. "C'est pareil, maman, c'est zuzt un garchon", m'a-t-elle rassurée devant mon désarroi.

– Après trente secondes à faire écran entre ma fille et un petit garçon menaçant d'entrer en éruption à force d'hurler, j'ai finalement décidé de m'éclipser, constatant que Rose se foutait éperdument du désespoir de son petit camarade (je crois qu'elle est de droite). Elle m'a gratifiée d'un laconique "à tout à l'heure" et c'était plié. C'est après que je me suis effondrée. Mais j'avais eu le temps de me réfugier au Monoprix.

– J'ai ensuite rejoint mes grands à la maison. La chérie, prête et habillée depuis 7h23 fignolait ses fiches bristol sur lesquelles elle a rapporté scrupuleusement toutes les fournitures demandées, matière par matière. Un modèle de décontraction.

– Le machin, lui – il était 9h45 et nous étions censés partir dans les cinq minutes – se grattait les couilles sur le canapé devant un manga. En pyjama.

– Après que je l'ai gentiment invité à s'habiller ("TU TE FOUS DE NOTRE GUEULE OU BIEN ?"), il est redescendu, vêtu d'un pantalon improbable que je suis aboslument certaine de n'avoir jamais acheté et qui réussissait l'exploit d'être à la fois trop petit et trop grand. Et chaussé de ses sandales de moine, tolérables sur la plage mais moyennement élégantes pour un jour de rentrée.

– Quand je l'ai inspecté de près, j'ai pu avoir la confirmation qu'il n'avait pas jugé utile de se laver la figure. Blasée, j'ai posé la question à cent balles: "tu t'es AU MOINS lavé les dents ?". Question à laquelle il a répondu, confondant de sincérité : "Non, t'inquiète, pas besoin, vu que je viens de réaliser que j'ai oublié de petit-déjeuner". Ah bon, ça va alors.

– Une fois dans la classe des enfants, la professeur principal – de français – a fièrement annoncé que son dada c'était la calligraphie. La tronche du machin. Et la sienne dans une semaine quand elle aura sa copie sous le nez. J'ai été tentée de lui filer ma boite de bêtabloquants.

– Alors que nous avions solennellement convenu avec les enfants que le fait d'être dans la même classe n'impliquait pas nécessairement qu'ils s'asseoient l'un à côté de l'autre (nécessité de respecter l'intimité de l'autre, périmètre obligatoire de sécurité sous peine d'injonction juridique, etc), j'ai eu à peine le temps de dire ouf qu'ils étaient déjà collés l'un à l'autre et en train de s'engueuler. L'année va être longue.

– J'avoue avoir décliné la proposition du proviseur faite aux parents de manger à la cantine avec leurs enfants pour ce premier jour. Je n'en suis pas particulièrement fière, surtout après avoir râlé pendant six ans contre la façon dont les parents étaient exclus de l'enceinte de l'école. Finalement je crois que ça me convient assez d'être exclue de l'enceinte scolaire.

– A 16h04 j'étais devant la maternelle de Rose qui n'ouvrait ses portes qu'à 16h20. Je m'étais fait violence pour ne pas arriver à 14h45.

– Quand je l'ai vue, elle était sagement assise en rond avec les autres enfants, autour du maitre qui chantait une chanson. Elle levait les bras en claquant la langue. J'étais gênée vis à vis des autres parents, tellement il était évident qu'elle claquait bien mieux la langue que les autres. J'ai filé au Monoprix pleurer un bon coup et je suis revenue.

– Alors que je la serrais dans mes bras, le maitre, un poil emmerdé, m'a avoué qu'ils l'avaient perdue durant un laps de temps dont il ne m'a pas précisé la durée. Ils l'ont finalement retrouvée dans une autre classe, après avoir légèrement paniqué (perdre dès le premier jour une enfant précoce c'est moche).

– Fidèle à mon habitude consistant à sourire bêtement à tout ce que me disent les enseignants – je veux qu'ils m'aiment – j'ai niaisement rigolé. Une fois sortie de l'école je te l'ai bien pourri en pensée tout de même. Je veux dire, comment est-ce possible que mon joyau ait pu échapper à sa vigilance ne serait-ce qu'une seconde ?

– J'ai ensuite tenté de reconstituer le drame avec Rose. ça a donné à peu près ça:

Moi:  "Alors ma chérie, il parait que tu t'es perdue aujourd'hui ? Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu es sortie de la classe ? (Tu cherchais la bibliothèque ?)".

Rose: "Je veux un bonbon".

Son frère et sa soeur ont eu un peu plus de chance et en mettant bout à bout ses bribes d'explications, il semblerait qu'elle n'ait pas suivi ses camarades à la fin de la récréation et qu'elle se soit retrouvée seule dans la cour. Elle se serait alors fait engueuler par une "dame", à qui elle aurait dit "pardon, pas fait essprès". Et qu'elle se soit ensuite retrouvée dans une classe qui n'était pas la sienne.

Je suis à deux doigts d'intenter une action en justice. En même temps je suis de gauche.

– Pour finir, mes grands sont revenus à la fois enchantés (ils n'ont pas cours le vendredi après-midi) et désemparés (la récréation ne dure que dix minutes).

Le mot de la fin au machin à qui son père lui demandait ses impressions: "j'ai trouvé ça super bien, la cour est trop stylée".

Attends de faire de la calligraphie, mon vieux. Tu vas moins rigoler.

Loumariusrentree