Mois : septembre 2011

La minute beauté

DSC_0008
C'est bien ma veine la chaleur a fait repartir ma dishydrose.

On développe sur la dishydrose ou on jette un voile pudique sur ces charmantes cloques qui pulullent sur mes doigts de pied et démangent plus fortement qu'une colonie de morpions ?

On jette un voile pudique.

Tout en précisant que ça n'est ni contagieux ni vénérien.

Je ne voudrais pas plonger dans la confusion non plus.

Ceci m'offre une transition parfaite pour ce billet beauté. Si si.

The thing is que soudain hier en me démaquillant (je suis dans une période où je me démaquille, c'est cyclique chez moi, comme les semaines où je me fais les ongles, m'épile les sourcils ou range au fur et à mesure mon courrier), j'ai eu un flash. J'avais ici même vanté les mérites de la mousse démaquillante aux cinq roses de Nuxe.

Or mon intégrité de blogueuse (d'autant plus aisée que le flacon je l'ai payé) me force à vous révéler une triste affaire. Certes divine par son parfum et sa texture, la mousse en question m'a collé de l'eczéma.

Je suis atopique moi en ce moment, je ne vois que ça. Atypique également mais ça n'a rien à voir avec le ski.

Il n'empêche que depuis que j'ai arrêté de me décaper le visage avec, j'ai gagné dix ans. Parce que le dit eczéma avait élu domicile sous mon oeil gauche, magnifiant par là même les minuscules sillons d'expression qui s'ordinaire font tout mon charme.

Douze colyres et quatorze crèmes plus tard j'ai eu une illumination et décidé de suspendre mon démaquillage à la mousse séance tenante. Et en trois jours, terminée l'affaire.

Résultat, après trois semaines de nettoyage à l'oreiller (ça marche assez bien) j'ai fini par acheter un autre produit en pharmacie qui ma foi n'est pas ultra glamour mais qui semble convenir à ma peau jeune/à problèmes/mature/atopique/mixte (de merde).

J'ose à peine vous le recommander tellement j'ai honte de vous avoir peut-être incitées à acheter le produit précédent en lui jetant des fleurs avec toute la retenue qui me caractérise (génial, merveilleux, divin).

Mais au cas où vous chercheriez un démaquillant qui ne coûte pas une blinde et n'agresse pas votre peau (de merde), il s'agit donc de la gelée micellaire Sensiphase anti-rougeurs d'Aderma

J'avais prévenu que ça n'était pas glamour.

Par contre, je confesse continuer à me rincer la figure à l'eau, et même à prendre des douches. Pourtant j'ai bien lu à plusieurs endroits sur la blogo que l'eau c'était très caca et que plus personne en 2011 ne s'aventure à mouiller sa figure avec autre chose que des brumisateurs d'urine de poney. Tant pis pour Joëlle Ciocco, moi si je ne me passe pas de l'eau froide sur la figure le matin, j'ai l'impression d'avoir la gueule de bois. Un peu comme Violette qui n'arrive pas à mettre une crème teintée sans hydratant dessous (soulagement moi c'est pareil, on est cons. Je crois. Non ?).

Voilà, en résumé donc, mousse aux cinq roses de Nuxe, bouh pas bien prout et gelée Sensiphase d'Aderma, génial divin merveilleux, must have. Jusqu'au prochain eczéma.

Je vous laisse ça me gratte trop.

Jean-Philippe Zermati: « apprendre à se présenter à table en ayant faim »

DSC_0355.jpg_effected
Vous vous souvenez, cet été le docteur Zermati avait répondu à pas mal de vos/mes questions concernant sa méthode et sa mise en application à travers le portail Linecoaching, initié par ses soins et ceux du docteur Apfledorfer. Il restait quelques interrogations, et il avait promis de revenir pour tenter d'éclairer vos/mes lanternes. J'ai listé ce qui me semblait revenir de manière récurrente, étant entendu qu'il est impossible de faire du cas par cas et d'entrer dans tous les détails des troubles du comportement alimentaire. Mais je pense que vous devriez malgré tout y trouver votre compte. Nous avons prévu de réitérer cet exercice dans quelques semaines sur un thème qui mérite une interview à lui tout seul: "comment gérer l'impulsivité, mère de tous nos vices alimentaires". En attendant, je vous laisse avec ce long billet qui je l'espère vous plaira.

J'ajoute que le docteur Zermati me charge de vous informer qu'il met en place avec le docteur Apfledorfer une thérapie de groupe qui se déroulera "en vrai" (pas en ligne) et qu'il reste des places, au cas où certains d'entre vous seraient intéressés. Pour en savoir plus, cliquez ici. 

Enfin et ce sera tout, je tiens à redire, même s'il me semble que c'est évident – mais l'expérience du net m'a appris qu'en réalité, RIEN n'est évident – que je ne suis en aucune façon partie prenante de Linecoaching. J'entretiens une relation de confiance avec monsieur Zermati et ayant pu constater que sur moi en tous cas sa méthode portait vraiment ses fruits, c'est tout naturellement que je continue d'en parler. De façon totalement désintéressée, donc.

Je laisse la parole à ce bon docteur Z.

 

Pensées de ronde:  Votre méthode est-elle compatible avec la vie de famille ou de bureau ? Parce que manger quand on a faim, par définition, ça ne se programme pas, si ? Comment ça se passe si l'appétit vient à 16h ?


 Jean-Philippe Zermati: Il est vrai que le but d'une alimentation familiale ou sociale, c'est que tout le monde puisse manger en même temps. Les repas sont en effet organisés en fonction de conventions sociales, voire physio-sociales. La preuve, c'est qu'en Espagne, on s'arrange tous pour avoir faim à 22h, quand aux Etats-Unis ce sera beaucoup plus tôt ou en France autour de 20h. La définition d'un repas, cela pourrait être celle-ci: c'est le moment où l'on décide de partager sa faim. Mais les gens qui souffrent de troubles du comportement alimentaire ne savent pas ou plus faire venir leur faim lorsque cela les arrange. C'est pourquoi il faut leur enseigner cette compétence: maitriser leur appétit prévisionnel. Cela demande un entrainement et une phase transitoire qui peut impliquer un décalage avec l'entourage. Mais l'objectif est bien que cela soit transitoire, pas de vous faire vivre à un rythme différent de vos proches ! Le but, c'est d'apprendre à se présenter à table en ayant faim.

 

Pensées de ronde: Mais alors comment peut-on maitriser sa faim pour qu'elle coïncide avec celle communément admise dans la société dans laquelle on vit ?

 

Jean-Philippe Zermati: Le principe de base, c'est dans un premier temps d'accorder la priorité à sa faim et non aux repas. Sachant donc qu'au départ en effet, la faim peut apparaître à une heure qui ne correspond pas à celle du repas de midi par exemple. S'offrent alors à vous plusieurs solutions. La première, c'est de décider de prendre son déjeuner à 11h, parce qu'on ne peut pas attendre, qu'on est trop affamé et qu'on ne sait pas le gérer. Certaines personnes opteront pour ce choix au début de la thérapie.

 

La seconde, c'est de décider d'attendre, en se disant qu'on ne va pas tomber d'inanition et qu'on est capable de patienter. Mais ça, certaines personnes ne peuvent pas, parce que la faim déclenche en elles des angoisses trop fortes. Reste alors une troisième solution, qui est celle de l'en-cas. A savoir la possibilité de manger quelque chose en quantité assez petite pour que la faim revienne une heure plus tard. Là aussi, cela peut-être compliqué en présence de troubles du comportement alimentaire. Certaines personnes ne savent pas s'arrêter lorsqu'elles commencent et sont incapables de manger un petit morceau de pain, de chocolat ou tout autre aliment sans arriver à satiété. C'est pour cela que le processus prend un peu de temps et nécessite que l'on travaille parallèlement sur tout un tas de difficultés qui expliquent cette mauvaise gestion de la faim: la peur de manquer, des émotions qu'on ne sait pas gérer, etc. La pratique de la dégustation va également aider à se satisfaire d'un petit en-cas qui ne mettra pas en péril l'organisation sociale des repas.

 

 Mais l'objectif final, c'est bien d'être en mesure de gérer son appétit prévisionnel et de parvenir à manger parfois suffisamment pour ne pas être dans un état inconfortable mais pas assez pour arriver « gavé » au repas.

 

Pensées de ronde: En somme, c'est un petit peu comme si on avait un portefeuille de faim et qu'on décidait de « placer » des actions à certaines heures de la journée ?

 

Jean-Philippe Zermati: Oui, c'est un peu ça ! On va choisir le moment où l’on souhaite avoir faim. Mais ce n'est pas un contrôle visant à perdre du poids, attention !

 

Pensées de ronde: Est-il possible de suivre votre thérapie en ligne lorsqu'on souffre de pathologies particulières comme des troubles de la thyroïde, un déséquilibre lié à la ménopause ou encore du diabète ?


Jean-Philippe Zermati: Je vais répondre pour chacune de ces affections, sachant que l'un des trois exemples que vous me donnez n'est pas une pathologie mais une évolution physiologique normale !

 

Mais parlons en premier de la thyroïde. Pour commencer, je voudrais déjà préciser que contrairement à certaines croyances, on ne grossit pas tant que ça à cause des problèmes de thyroïde. D'ailleurs, une fois le trouble équilibré par les médicaments, on ne maigrit pas tant que ça non plus. Quoi qu'il en soit, une fois le désordre thyroïdien équilibré, il n'y a absolument aucune contre-indication à suivre notre méthode.

 

S'agissant donc de la ménopause, qui n'est, j'insiste, pas une maladie, il faut déjà savoir une chose: la ménopause n'implique théoriquement pas de prise de poids physiologique mais plutôt un déplacement des graisses du bas du corps vers le haut. C'est un processus dépendant des hormones contre lequel on ne peut pas lutter et contre lequel il n'existe aucune solution miracle. Mais il est vrai que c'est une période qui peut être difficile à vivre. En raison de cette transformation du corps, bien sûr, mais aussi de tout un tas de choses qui surviennent lors de ce passage (départ des enfants, cessation de certaines activités, etc). Forcément, pour certaines femmes qui souffraient déjà de troubles alimentaires, cela peut les aggraver. Et en faire apparaître chez d'autres qui jusque là n'en avaient pas. Notre méthode est donc adaptée à cette phase de la vie, puisqu'elle se concentre justement sur la façon de gérer nos émotions. Mais il faut garder à l'esprit qu'on ne pourra rien contre les transformations naturelles engendrées par ce bouleversement hormonal.

 

Enfin, le diabète. Là, c'est un peu plus complexe. Nous précisons en effet dans les contre-indications de l'abonnement à Linecoaching qu'un diabète nécessitant un traitement est une contre-indication. En réalité, la seule contre-indication réelle concerne les personnes dont le diabète est traité par les sulfamides. Parce que dans ce cas, les expérimentations sur la faim sont impossibles, ces personnes là pourraient en effet faire un coma diabétique. Mais pour les autres cas de diabète, la prise en charge, par les diabétologues, a énormément évolué. Il y a quelques années en effet, on prescrivait aux diabètes des régimes très stricts, avec des interdictions totales des sucres rapides. Petit à petit, on a réintroduit les sucres rapides et aujourd'hui, certains diabétologues décident de ne plus imposer de régimes alimentaires aussi stricts et d'adapter la prise d'insuline à l'alimentation plutôt que l'inverse. Pourquoi ? Parce qu'ils se sont rendus compte comme nous que les patients diabétiques développaient des troubles très fort du comportement alimentaire à force de multiplier les interdits. Des troubles qui pouvaient les mettre en danger physiquement. Cela les a donc amenés à faire évoluer leur façon de soigner leurs patients. Pas par idéologie mais par pragmatisme. Un nutritionniste, si son régime échoue, son patient regrossit. Un diabétologue, si son traitement n'est pas adapté à son patient, il meurt. Forcément, cela pousse à se remettre en question !

 

Il y a des expériences qui sont donc menées actuellement consistant à suivre des diabétiques en les laissant manger en fonction de leurs sensations alimentaires. Les résultats semblent très positifs. La diminution de la glycémie est identique à celle obtenue avec un régime hypocalorique et corrélée à la perte de poids qu’on espère plus durable qu’avec les techniques restrictives.

 

 Vous aurez donc compris, le diabète en soi n'est pas un obstacle à cette thérapie. Excepté pour le cas d'un diabète traité aux sulfamides. Donc si des personnes souhaitent s'inscrire mais souffrent de cette pathologie, il faut qu'elles nous écrivent pour que nous examinions leur dossier.

 

Pensées de ronde: Quid des personnes souffrant d'obésité massive ? Quel espoir peuvent-elles nourrir en suivant votre méthode ?


Jean-Philippe Zermati: En préambule, il faut tout de même rappeler que lorsqu'on parle d'obésité massive ou morbide, on parle d'un IMC à plus de 40. On ne peut pas faire espérer à ces personnes là de pouvoir revenir à un IMC « normal » de 25. Ce qui ne signifie pas qu'on ne peut rien faire. La première chose, c'est qu'on peut les empêcher de continuer à grossir. Parce que lorsqu'on a atteint une obésité de ce stade, il ne faut pas croire que le processus s'arrête. Si on ne fait rien, on continue à prendre du poids et même de manière exponentielle, parce qu'à force, les cellules de graisse se sont multipliées (cf billet dans lequel j'avais expliqué ça). Première phase, donc, stopper la prise de poids. Ensuite, une partie de ces personnes sont malgré tout au dessus de leur set point (le poids d'équilibre). On peut donc les aider à redescendre au niveau de ce poids d'équilibre. Un poids qui, j'insiste, a forcément évolué au gré des régimes que ces personnes là ont multiplié dans leur vie. Leur set point peut être donc très élevé et rester handicapant. Ils peuvent alors prétendre légitimement à la chirurgie gastrique. Mais là aussi, nous pouvons les aider, parce que cette chirurgie se prépare. Il vaut mieux arriver à l'opération en ayant un comportement alimentaire normal. Après l'opération, il y a toujours une phase euphorique qui accompagne la perte de poids. Les compulsions disparaissent parce que la personne est portée par sa perte de poids, exactement comme au début d'un régime qui fait maigrir vite. Mais lorsque la perte de poids s'arrête, si on n’a pas fait un travail sur son comportement alimentaire en amont, les troubles réapparaissent et mettent en péril la chirurgie gastrique. D'où l'intérêt de se préparer et c'est ce que nous proposons.

 

Pour lire le premier épisode de cette interview, cliquez ici.

Telle est prise…

IMG_1809.jpg_effected
Il y a quelques jours, je me suis enquise auprès du maitre de Rose de la façon dont ça se passait en classe. Je tiens à préciser que je suis plutôt en mode routarde de l'école avec number three, hyper détendue du slip – si on met de côté ma légère incontinence lacrimale le jour de la rentrée. Autrement dit son père et moi la livrons le matin comme un paquet à la poste, un bisou et hop à ce soir. Et lorsque c'est à moi de la récupérer, idem, je l'embarque après un bonjour au-revoir à l'enseignant. Le pauvre est de toutes manières pris d'assaut par les primipares en manque d'informations capitales sur ce que leur astre a mangé, la durée de la sieste ou la façon dont il a une fois de plus fait preuve de sa précocité.

Bref, j'ai compris, après tant d'années de pratique, que l'instit n'a pas que ça à faire que de tresser les louanges de mon enfant (non parce que ne nous voilons pas la face. Quand on demande à un prof si "tout va bien", la seule réponse que nous soyons en mesure de recevoir est un "oui" franc et massif. Aucun parent ne souhaite entendre qu'il y a un souci. Dans ce cas en général on se rappelle que mince, on a piscine et qu'on ne peut absolument pas rester pour écouter le compte-rendu forcément injuste des méfaits de notre enfant chéri).

Donc, disais-je, sentant qu'il y avait un mini créneau pour obtenir le fameux "oui, tout se passe bien" cher à mon coeur – et aussi pour montrer que je n'étais pas non plus indifférente aux progrès en gommettes de Rose – j'ai posé la question rituelle:

"Tout se passe bien ?" (dis oui, dis oui, dis oui de toutes façons j'ai poney).

J'ai été servie: tout va pour le mieux, elle est souriante, conciliante et toujours partante.

Ravie mais un peu perplexe – je connais les limites de mon joyau – j'ai embrayé sur ma préoccupation première:

"Et… vous… vous la comprenez ?"

Regard un peu étonné du maitre. "Bien sûr, pourquoi cette question ? Elle est très explicite et fait partie des enfants de la classe qui s'expriment parfaitement".

Je le sentais qu'il y avait un os. J'aurais du être alertée dès le "conciliante".

"On parle de Rose, hein", lui ai-je donc signifié goguenarde (celle que tu as perdue le premier jour, remember).

Regard cette fois-ci un peu froissé de l'enseignant.

"Oui, je sais désormais qui vous êtes et je sais qui est Rose. Et je vous le répète, elle parle et prononce parfaitement pour son âge".

Après il m'a très clairement fait comprendre que bien que conscient de cette tension sexuelle entre nous, il souhaitait mettre fin à cette conversation.

Je suis repartie pour le moins dubitative, d'autant que Rose m'a alors gratifiée d'un "il est ti le sieur, hein ?" (il est gentil le monsieur) qui m'a confirmé qu'on était assez loin du concours général de diction.

On aurait pu en rester là – et le mystère entier – si le surlendemain je n'avais pas fait avaler à la hâte un demi litre de doliprane à une Rose brûlante avant de la déposer, histoire de pouvoir expédier un rendez-vous de boulot avant de recevoir un coup de fil de l'école. Bingo, à peine le fameux rendez-vous terminé, message du directeur m'avertissant que le thermomètre frontal avait littéralement fondu.

J'ai déboulé feignant la surprise, confiant qu'elle mouchait bien un peu ce matin mais pas plus. "Vous pensez bien que je ne vous l'aurais pas laissée, sinon" (regard entendu, complicité, tension sexuelle).

Le maitre s'est contenté de cette réponse fielleuse: "C'est étonnant ce que vous me dites. Rose m'a pourtant parlé du doliprane qu'elle aurait pris juste avant de partir pour chasser la vilaine fièvre. Ce sont ses mots exacts. Mais je l'ai peut-être mal comprise après tout".

Je veux voir un point positif dans cette humiliation en règle. Ma fille n'a en effet aucun problème d'élocution.

En revanche elle se fout donc de moi depuis des mois. En plus d'être une sale balance. Je crois que je préfère sa grande soeur, je vous en ai parlé ?

Edit: A part ça donc la fashion week battant son plein je me suis mise au stree style. Je suis très excitée à l'idée de vous mettre au jus de toutes les nouvelles tendances. Ici le collant perforé. Géniaaaaaal.

Il était une fois Nicolas le jardinier

  DSC_0063.jpg_effected-001
Quand je pense que j'ai pu soupçonner Carla B d'avoir épousé son monmari par ambition, goût du pouvoir ou même (j'ai honte) en vertu d'un accord signé sous les auspices de Séguéla.

Alors que la vérité était ailleurs. Elle a succombé parce qu'il en connaissait un rayon sur les tulipes. Là tout de suite, je vois l'homme sous un autre angle (ah c'était le but ?).

On est peu de choses nous les femmes. Un nom de fleur en latin * et c'est notre culotte qu'on arrose. Prenez-en de la graine messieurs. Si on peut dire. Graine, fleurs, pistil, toussa toussa.

Voilà, à part ça hier j'ai donc fait la connaissance de la petite fille à qui appartient cette minuscule main. Quand je l'ai prise dans mes bras et que je lui ai dit quelques mots, elle a fait des efforts surhumains pour ouvrir ses yeux. Je veux croire que tous nos pia pia pia à sa mère et moi alors qu'elle n'était encore pas plus grosse qu'une coquillette n'ont pas servi à rien et que ma voix lui a vaguement évoqué la douceur des mercredi après-midi dans les pelouses du parc Kellerman.

Tout ce que je lui souhaite c'est de ne jamais tomber sur un vilain jardinier qui l'attirerait dans ses filets en lui parlant d'Achillées sternutatoires ou autres actées en épi.

* En même temps tulipe en latin ça se dit Tulipa, hein. Je ne veux pas minimiser mais bon.

Un long week-end

IMG_1800
Ce week-end j'ai refait ce chemin tant de fois emprunté lorsque j'étais enceinte de Rose, qui mène de la place d'Italie à la maternité de la Pitié Salpétrière. C'était pour aller voir mon amie qui attendait patiemment que sa mini locataire daigne pointer sa bouille après avoir fissuré la bulle. Il faisait un temps magnifique et il régnait dans les allées de l'hôpital un calme presque estival. Sans surprise, j'ai été submergée d'émotions contradictoires. La joie de rencontrer bientôt cette petite fille toute neuve, la nostalgie de ces jours bénis passés à materner mon iroquoise, la tristesse née de cette certitude que plus jamais, l'empathie pour tous ces inconnus allongés dans ces chambres aux fenêtres fermées et qui n'avaient pour la plupart rien à fêter ce jour là. Tous ces sentiments entremêlés ont fait monter des larmes sucrées salées. Le goût de la vie, peut-être, tout simplement.

Plus tard dans la soirée, la petite fille tant attendue est née et il n'est resté que le bonheur et le soulagement que tout se soit bien passé. Welcome on earth…

A part ça, un petit up and down ?

– Up: Le redémarrage des séries télés. Qui pourrait être un down tant je sais que chaque épisode qui tombera dans mon escarcelle viendra bouleverser mon planning déjà souvent très aléatoire. Mais comme pour toute addiction, replonger la tête la première dans la came est absolument jouissif. Je suis au taquet pour Will et Alicia, héros vraiment trop abstinents de The good wife…

– Up: Tant qu'à parler des séries, j'ai regardé cet été Mildred Pierce. On se disait avec une amie que Kate Winslet avait ce truc qui fait que les femmes l'aiment autant que les hommes, non ? En tous cas je recommande chaudement.

– Up: Cette tribune de Nancy Houston dans Libé que ma copine Maud m'a signalée. Ou comment parler de la prostitution sans putasserie.

– Up: La ténacité de Gérard Davet, journaliste au Monde, mon Pulitzer à moi pour cette année. Avoir été la cible de repérages téléphoniques de Claude Guéant ne l'a pas empêché de continuer son boulot. C'est à lui notamment que l'on doit les dernières révélations sur Brice Hortefeux, l'homme qui murmurait à l'oreille des conseillers de Sarkozy mis en examen. Pour avoir touché du doigt, dans mon autre vie, la violence des pressions exercées par le pouvoir sur la presse, je suis d'une admiration sans bornes. Il reste quelques journalistes politiques dignes de ce nom et l'un d'eux officie au Monde.

– Up: le Sénat qui passe à gauche. (je ne pensais pas un jour pouvoir écrire cette phrase sans la faire suivre d'un gigantesque LOL).

– Down: La retraite politique d'un grand homme, Robert Badinter, dont le mandat sénatorial a pris fin hier. Je n'ai pas été toujours d'accord avec lui sur sa vision de l'affaire DSK mais je n'oublierai jamais cette première décision de la gauche en 1981. Troy Davis serait vivant en France. Il y a trop peu de raisons d'être fière d'être française pour se permettre d'en négliger une.

Bonne semaine.

Je suis contre

Troy davis
Il parait que quelques secondes avant l'injection, il a redit à la famille de ce policier mort il y a vingt ans, qu'il n'avait pas tiré. Il parait qu'il a demandé à ses proches qui s'apprêtaient à le regarder mourir, de continuer à enquêter pour défendre sa vérité.

Il parait qu'alors que ses bourreaux libéraient le poison, il a imploré Dieu d'avoir pitié d'eux pour ce qu'ils allaient faire.

Il parait que ses derniers mots ont été "Dieu vous bénisse".

Je crois qu'au delà de l'horreur de cette exécution, de l'invraisemblable doute qui entoure cette affaire (7 témoins clés sur 9 se sont rétractés) et de mon opposition viscérale à la peine de mort, c'est ce qui me met le plus en colère ce matin. Cette idée qu'il n'ait pas, à quelques secondes de mourir, alors qu'il n'avait plus le moindre espoir d'être gracié, exprimé sa haine pour ce qui allait lui arriver. J'ai beau me dire que pour lui, c'était sans doute mieux d'avoir fait la paix avec ce putain de destin et que sa foi a sacrément du l'aider, je me demande si ces salades bigotes ne sont finalement que des outils au service de cette morale américaine à deux balles. Après tout, puisque là haut Dieu reconnaitra les siens, pas si grave qu'on ait fait une boulette avec celui-ci, hein ?

J'ai hésité avant d'écrire ce billet. Pas par peur de voir débarquer les hordes de défenseurs de la peine de mort – pitié épargnez nous le sempiternel "oui mais si on tuait ton enfant ?" – (j'ai quinze ans de débats sur la peine de mort au compteur, je vous attends, je pourrais demander une validation des acquis de mon expérience en la matière).

Pas par peur non plus de vous ennuyer avec un post pas glam.

Juste parce que je me demande bien à quoi ça sert.

Un peu comme Pénélope qui dans son très beau billet s'interroge sur le bien fondé ou non de parler de ces choses là sur un blog. Et puis je me dis que si j'ai pu inciter certaines d'entre vous à choisir un livre plutôt qu'un autre ou un top en dentelles à Monoprix, j'ai peut-être une minuscule fenêtre de tir. Je peux peut-être faire vaciller une certitude chez un ou une âme égarée sur ces pages. Ça ne serait alors pas perdu. Et puis je me dis aussi que des mots sur Troy Davis, il va y en avoir des milliards sur le web aujourd'hui. Et que c'est peut-être le seul hommage que nous puissions lui rendre: prouver aux autorités américaines que nous sommes infiniment nombreux à nous opposer à la barbarie qui consiste à oter la vie d'un homme, plus de 20 ans après sa condamnation.

Je précise enfin que même s'il était coupable de ce meurtre, Troy Davis n'aurait selon mes convictions, jamais du être assassiné à son tour.

 

Allo la terre ?

DSC_0040.jpg_effected
Ces derniers jours, je cours, tant et si bien que le temps, mon principal allié quand il s'agit d'écrire, me file entre les doigts. C'est un sacré défi, je trouve, de parvenir à trouver un équilibre entre les rendez-vous nécessaires pour sceller les projets à venir et cet indispensable isolement que requiert  l'acte étrange et douloureux qui consiste à trouver les bons mots.

J'aurais besoin de journées plus longues, d'envoyer les nuits voir là bas si j'y suis.

J'avais peur que la rentrée soit difficile parce que pleine de vacuité, je découvre l'envers du décor de la pige, cette quasi obligation d'accepter tout ce qui vous est proposé de peur de voir s'éloigner les prétendants. Je ne me plains pas, le contraire serait une source d'angoisse sans nom, mais parfois, je regrette ce sentiment jouissif de la journée terminée dès l'instant où la porte du bureau se referme.

Travailler seul, c'est faire le deuil de ce soulagement là.

A part ça, le machin s'est déjà cogné de recopier quatre fois le règlement intérieur du collège. Il faut dire qu'il fallait bien occuper les deux heures de permanence pour cause d'affaires de piscine oubliées. Je crois que ce qui me rend le plus perplexe, c'est que sur le chemin de l'école, il se soit enquis auprès de sa soeur de la raison pour laquelle elle portait un sac en plus de son cartable. "Ben ce sont mes affaires de piscine", lui a-t-elle répondu encore endormie. "Ah, j'ai eu peur, j'ai cru que j'avais oublié de prendre mes affaires de dessin", a renchéri le machin.

Ouf que non, hein.

Ce n'est que deux heures plus tard qu'il a réalisé qu'il avait malgré tout zappé un truc. "C'est quand même dingue, maman, non ?".

Ah si.

Moi qui ne voyait comme avantage à ce qu'ils soient dans la même classe que le fait qu'avec un peu de chance le sens scrupuleux de l'organisation de sa soeur profiterait à mon écervelé de machin.

Perdu.

D'autant que bien qu'elle s'en défende, j'ai un peu de mal à ne pas la soupçonner d'avoir un tout petit peu sciemment évité de lui faire remarquer que théoriquement lui aussi aurait du porter un sac supplémentaire.

C'est ma préférée, entendons-nous bien. Mais elle n'est à ses heures perdues pas totalement dénuée de perfidie, il me faut l'admettre.

Sinon, vendredi, Rose m'a confié à la sortie de l'école avoir pleuré dans la journée. Après vérification auprès de son maitre, cela n'avait pas du être bien long puisqu'il ne s'en était pas aperçu. "Non mais pas beaucoup, maman. Juste une goutte". Alors ça va, j'ai dit en ravalant à mon tour un millier de gouttes d'eau salée.

 

Little Bird de Craig Johnson

IMG00333-20100223-1253.jpg_effected
Un des trucs qui me manque le plus – le seul presque quand j'y pense – de mon ancien boulot, c'est ce moment qu'on prenait entre deux dépêches ou à midi pour piapiater avec mes copines de bureau. Autant vous dire qu'en pia pia pia je suis championne du monde et de très mauvaise influence.

En même temps, j'avais lu un article très sérieux qui expliquait qu'il était nécessaire pour la productivité d'une équipe que dans le lot il y ait un ou deux individus qui fasse du lien social en racontant des conneries. Pas sûre que les managers adhèrent à cette étude pourtant scientifique mais personnellement je me rappelle que le départ d'un collègue qui me faisait mourir de rire plusieurs fois par jour avait singulièrement altéré mon boulot. Tout simplement parce que du coup j'arrivais avec un peu moins d'enthousiasme (greg si tu me lis, la voilà ta dédicace).

De là à prétendre que mon départ a plongé mon open-space dans une sinistrose désespérée il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Il reste tout au fond de moi quelques grammes de modestie. Si si, quand on creuse, on a des chances d'en retrouver des traces sous les ongles.

Tout ce préambule pour parler de ma copine S. et de nos instants masque et la plume qui ont de longs mois durant adouci mon quotidien (le mieux c'était quand on s'y mettait à trois avec J.). La dernière fois que nous nous sommes vues, elle m'a apporté un livre dont elle pensait que je pourrais l'aimer.

Un geste d'autant plus précieux que l'exemplaire était dédicacé par l'auteur, rencontré par S. au salon du roman américain l'année dernière. Quand on connait mon peu de soin apporté à tout objet inanimé, c'est une sacrée marque d'amitié.

"Little Bird". De Craig Johnson.

Premier opus d'une série qui compte pour l'instant cinq livres.

C'est simple, je me languis de pouvoir entamer le second que je vais m'empresser d'acheter séance tenante. Il s'agit donc d'un polar, qui se passe dans les plaines et les montagnes du Wyoming. Le héros est un shérif veuf, bedonnant et un poil dépressif mais exerçant néanmoins son charme sur la gente féminine – un peu désespérée – du bled dans lequel il officie. Racontée à la première personne avec un humour d'une rare finesse et une tendresse pour tous les personnages, même les plus retords, l'enquête concerne le meurtre d'un jeune homme accusé quelques années auparavant d'avoir violé en collectivité une jeune indienne de 14 ans un peu attardée. Le genre de gars dont la mort n'attriste pas grand monde. Autant dire du coup que les suspects se bousculent au portillon, qu'il s'agisse du meilleur ami cheyenne de Walt le shérif, du prédécesseur unijambiste de ce dernier ou du père de la victime. Pour ne citer qu'eux.

Walt lui même sait qu'il ne l'a pas fait mais ce n'est pas l'envie qui lui aurait manqué.

Je ne suis pas sûre de savoir parler de cet ouvrage comme il faudrait tellement sa force réside dans un style impeccable et fantasque, dans la description de cet liaison naissante entre Walt et Vonnie, deux rescapés de l'amour hyper attendrissants ou la peinture ultra poétique des paysages.

Si vous avez aimé Dalva de Jim Harrison, précipitez-vous, on dit que Craig Johnson est son digne héritier. Si vous aimez les personnages de flics un peu azimutés, complètement désabusés et doués d'une autodérision redoutable, précipitez-vous aussi. Si enfant vous avez pleuré devant le dernier des mohicans ou plus tard dansé avec les loups, précipitez-vous aussi. Si vous aimez les livres dont on ressort avec la sensation d'être lesté d'un supplément d'âme, précipitez… Bref, vous m'avez comprise.

Merci S… Et une bise à mes copines du sup qui me manquent, elles se reconnaitront. Même que parmi elles il y a aussi quelques garçons.

Edit: vieille photo prise au blackberry à l'époque le jour de notre emménagement dans cet openspace (on venait de locaux moins rutilants). Après, les cartons ont disparu, enfin, ceux des autres, les miens ont trainé un bon moment…

Un vide-grenier et des Merveilleux

IMG_1658
Samedi, nous avons sacrifié à ce qui pourrait devenir un rituel: le vide-grenier d'en bas de chez Zaz et donc à deux pas de chez nous. Attention, fashionistas en quête de fringues griffées à bas prix s'abstenir. Cette braderie là n'en a pas que le nom et ne convient probablement pas aux habitants du quart nord-est de Paris, plus habitués à chiner dans des brocantes branchées.

L'occasion de prendre en pleine face une réalité martelée dans les journaux mais pas forcément évidente à appréhender depuis nos petits intérieurs cossus et bourgeois: les gens en chient. Ils en chient au point d'arpenter ces vides-grenier de quartier non par amusement ou désir de dénicher qui un chouette meuble à retaper ou qui d'autre une édition collector d'un vieux 33 tours d'Adamo. Non, ils en chient au point de refaire la garde-robe de leurs gamins en piochant dans les vieilles fringues pour la plupart ultra-usées des vendeurs du dimanche. Ils en chient au point de ne pouvoir dépenser que trois euros pour le superflu. Le superflu étant les bouquins d'enfants ou une dizaine de petites voitures dont les roues ne tournent d'ailleurs pas toujours rond.

Ce n'est pas un scoop, je ne suis pas tombée de ma chaise, hein. Mais difficile de ne pas avoir le coeur serré devant cette fillette qui comptait ses centimes pour arriver à l'euro nécessaire qui lui permettrait de repartir avec cinq J'aime Lire. Impossible de ne pas du coup lui en rajouter deux ou trois dans le sachet, à l'insu de son papa qui mettait un point d'honneur à payer son dû.

Et puis ce petit bonhomme tout rond, qui rodait autour des trois power rangers pour un euro ou cette maman qui a rempli un sac entier de vêtements pour bébés sans même les regarder, parce que 50 centimes pour un body c'est moins cher que chez Tati.

Et puis le thé à la menthe offert par la voisine de stand, intraitable et dure en affaire quand il s'agissait de vendre ses CD mais pas le thé madame, le thé il s'offre, vous n'y pensez pas.

Et puis ce superman soit disant collector que le churros a planqué dans mon sac dès que j'ai eu le dos tourné parce que bon, d'accord pour se débarrasser de cette trainée de Dora mais même pas en rêve qu'on va se séparer de Clark Kent.

Et puis la surprise de croiser une lectrice, Carson de son pseudo, à qui la chérie a réussi à fourguer trois bouquins, luttant contre sa timidité pour les lui raconter. Et non contente d'avoir acheté les dits livres, Carson est revenue quelques heures plus tard, munie de merveilles au nom de Merveilleux, tueries intergalactiques fameuses à Lille et très nouvellement disponibles à Paris dans une boutique éponyme. Gros coup de coeur pour ceux au chocolat blanc mais je pourrais également manger les autres à longueur de journée. Difficile à décrire, une sorte de meringue mi-cuite à la consistance chamallow, fourrée de crème au beurre et au spéculos et recouverte de copeaux de chocolat. Orgasme à tous les étages et gros gros fight le lendemain pour manger les survivants. Rose a gagné, what a surprise.

IMG_1668
IMG_1669
IMG_1670
Et puis ce constat: rien de ce qui dépasse les deux euros ne se vend. Peu importe le prix d'origine, peu importe l'état. Résultat: un butin de 67,50 euros pour une cinquantaine de bouquins, autant de voitures/figurines/cartes pokemon/merdes en tous genre et deux ou trois fringues. A peu près le même bilan pour le stand de Zaz essentiellement vestimentaire. Tout ça pour dire qu'on ne fait pas un vide-grenier pour l'argent, en tous cas pas dans ce coin là (mieux vaut faire des billets sponsorisés). Pourtant, en repartant, délestés de ces objets auxquels – sauf cette catin de Dora – nous étions malgré tout attachés, j'avais l'impression d'être beaucoup plus riche que le matin en partant. Peut-être était-ce le fait de penser à ces petites mains en train de feuilleter nos Tom Tom et Nana ou d'imaginer Spiderman livrant d'autres combats sur d'autres moquettes que la nôtre.

Par contre Dora, bien sûr, on se l'est ramenée.

Bref, on a fait un vide grenier.

IMG_1648
IMG_1649
IMG_1650
IMG_1651
IMG_1652
IMG_1653
IMG_1654
 
IMG_1661
IMG_1676
IMG_1680
IMG_1682
IMG_1684
 
IMG_1689
IMG_1691
IMG_1699
IMG_1700
IMG_1695
IMG_1702
IMG_1703
Edit: les photos ont été prises pour la plupart par la chérie à qui j'avais confié mon Iphone.