Mois : février 2012

BB crème Nude de L’Oréal : avec elle ma chérie, tu irradies

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BILLET SPONSORISÉ

Je m'en suis déjà ouverte ici à plusieurs reprises, je suis de celles qui n'ont jamais trouvé le fond de teint idéal. Je ne vais pas me plaindre en même temps, j'ai déjà dans ma besace the coiffeur et the coloriste, on ne peut pas TOUT avoir. Il n'empêche que je suis aussi de celles qui ne peuvent faire l'économie d'un petit cache misère le matin, au risque de récolter au fil de la journée une dizaine de « tu m'as l'air crevée » qui finissent par vous donner en effet l'impression de couver la grippe.

 Les fonds de teint, donc, j'en essaie régulièrement de nouveaux, mais les compacts bouchent mes pores, les fluides sont trop brillants, les « oil-free » trop couvrant et les minéraux… trop minéraux (surtout sur mes pulls noirs).

Bien évidemment, j'ai aussi tenté les fameuses BB crèmes, parce que la promesse d'un tout en un me bottait grave. Sauf que là aussi, déception, sur moi ça fait plâtre.

Bref, lorsqu'on m'a proposé de tester la nouvelle BB cream nude de L'Oréal , j'ai dit, banco, j'ai l'esprit d'aventure chevillé au corps. Quand j'ai ouvert le tube, j'ai été un peu déstabilisée. A savoir que ok, j'avais coché la case « peau claire » mais là tout de même, c'était blanc. Avec de minuscules grains plus foncés à l'intérieur. 

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N'écoutant que mon courage (tremblant néanmoins à la perspective de ressembler à terme à un cake citron-pavot) je l'ai tout de même appliquée, après un soin hydratant. (c'est marqué dessus que c'est comme ça qu'il faut faire et mettre un fond de teint sans crème hydratante ça me semble aussi bizarre que de dormir sur un matelas sans drap housse. Je sais, je sais, je sais.)

Je l'ai appliquée, donc, et déjà, je dois dire que la texture est hyper agréable, très fluide et non grasse, s'étalant avec une grande facilité.

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Et le truc à la limite du paranormal, c'est qu'au fur et à mesure que je massais mon visage, la crème blanche, en s'émulsionnant, a pris une couleur quasiment identique à celle de ma peau. Ne me demandez pas à quoi c'est dû, j'ai fait un bac B (ES pour les moins de 20 ans).

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Le résultat ? Un teint nude, en effet. Et une peau comme reposée. Franchement, j'ai du mal à juger, parce que je ne suis pas très bienveillante à mon égard et en ce moment, à la sortie de l'hiver, encore moins qu'à l'accoutumée. Mais je veux croire que ça n'est pas un hasard si ce jour là, le charmant garçon avec lequel j'avais rendez-vous (Will) s'est exclamé que « ma chérie mais qu'est-ce que tu as fait, tu IRRADIES ! ».

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 Je lui ai à nouveau demandé de m'épouser et il m'a redit qu'il me manquait deux ou trois attributs pour qu'il l'envisage.

Il n'empêche que donc je suis peut-être arrivée au bout d'une quête épique et que j'ai – touchons du bois – trouvé la BB crème qui me va.

Edit: sur les photos ça n'est pas flagrant que j'irradie, mais c'est fait à l'Iphone et je ne sais pas comment je me suis débrouillée pour leur donner cet effet. M'enfin vous imaginez, hein ?

 

Maurice ou la belle vie

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Lorsque nous avons rendu la clé de notre chambre dimanche, nous avons eu un énorme pincement au coeur, conscients de fermer la porte d’un mirage. « Tout ça n’est pas la vraie vie », m’a dit le churros avec une pointe de tristesse. Tout « ça », la piscine aux airs de lagon qui semblait se confondre avec la mer, les transats impeccables alignés sur une plage immaculée, les cocktails au soleil couchant en merveilleuse compagnie, la promenade sur la digue de Grand-Baie ou encore les petits-déjeuners gargantuesques du 4 étoiles.

Pas la vraie vie et pourtant, durant quelques jours, ce fut la nôtre, savourée seconde après seconde peut-être justement parce qu’on en connaissait la date de péremption. Il y a toujours un côté « cendrillon », je trouve, dans ces séjours à l’hôtel, où la minute qui suit le « check out », vous n’êtes plus dans le film. Peut-être est-ce mieux ainsi, on ne gagne sûrement rien à vivre trop longtemps dans un décor de cinéma. La réalité nous a d’ailleurs rattrapé dans ce taxi qui nous emmenait à folle allure  l’aéroport. Alors que nous nous lamentions sur la fin des vacances, le chauffeur nous a confié qu’il n’en avait jamais pris. Jamais, depuis 23 ans, il n’avait lâché son taxi.

De quoi cesser séance tenante les jérémiades et s’interroger sur cette drôle de transhumance qui déverse tous les jours dans cette île paradisiaque quelques privilégiés de mon espèce venus profiter des charmes d’un endroit que les résidents ne sont que très exceptionnellement autorisés à goûter. Faute de temps, faute d’argent. En lire plus »

Une super triste histoire d’amour

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Coucou, c'est le Churros qui vous écrit. Je me suis dit que ma blogueuse de femme avait bien le droit à un jour de billet free en vacances. Alors, exceptionnellement, je la remplace (ne vous inquiétez pas, vous la retrouverez lundi) pour vous parler d'un bouquin.

Et pas n'importe lequel puisqu'il m'a été offert par ma douce et tendre (vous voyez, elle est pas loin) pour notre… si pitoyable Saint-Valentin. J'ai donc trouvé assez logique (désolé, je suis un mec) de lire cet ouvrage durant notre-voyage-de-noce-avec-cinq-ans-de-retard-où-on-a-failli-pas-partir-parce-que-madame-s'est-gouré-dans-l'orthographe-du-nom-de-son-époux-et-accessoirement-père-de-ses-TROIS-enfants-mais-comme-c'est-un-chic-type-il-lui-en-veux-pas-du-tout-du-tout. Il s'appelle "Super triste histoire d'amour". Il a été écrit par Gary Shteyngart. Je n'avais rien lu de cet auteur auparavant (faut dire que je lis pas des masses).

Toujours est-il que je me suis retrouvé à fond dans le personnage du roman. Comme lui, j'ai 39 ans (+ bientôt 3 ans pour moi). Comme lui, j'ai des origines juives (bon, ok, c'était les parents de ma grand-mère… paternelle qui, un pressentiment ? – se sont convertis au catholicisme – et leur fille avec – en 1938). Comme lui, ma mère n'a toujours pas compris en quoi consiste réellement mon travail (elle me croit assureur alors que j'écris dans un canard sur l'assurance). En revanche, je ne suis pas obnubilé par la mort (mais rassurez-vous, j'ai plein d'autres TOC et autres phobies) comme le héros, Lenny Abramov.

Il est vrai qu'à l'époque où il vit (le futur, mais on ne sait pas en quelle année), à 39 ans, on est considéré au mieux comme un fossile. D'ailleurs, on arrête pas de lui dire à ce pauvre Lenny, à la calvitie plus que naissante (je tiens à souligner que MOI, je ne perds pas mes cheveux) et aux poignées d'amour (no comment), qu'il est vieux : son patron, ses collègues, ses amis et même ses parents immigrés russes (non, les miens sont originaires de Tarbes). Difficile dans ces conditions de ne pas se sentir avec un pied dans la tombe.

Mais, c'est surtout sa copine, Eunice, la vingtaine à tout casser et dont il est follement amoureux, qui lui fait sans cesse remarquer à quel point il est un croulant. Alors qu'en définitive, c'est tout son monde (et le futur tel que nous commençons à l'entrevoir), avec une Amérique percluse de dettes à la solde d'une Chine toute puissante, un dollar indexé sur le yuan, le repli sur soi généralisé, la montée des fanatismes, les données personnelles rendues publiques, la dépendance aux outils de pseudo communication, qui est en train de s'écrouler.

Bref, vous l'aurez compris, plus que du banal sentiment de déclin d'un presque quadra mâle blanc, le roman traite du déclin de l'empire américain, voire de la société occidentale dans son ensemble. Il y a des trouvailles dans ce bouquin. Comme ces poteaux de crédit dans la rue qui indiquent aux passants, quand vous passez devant, l'état de votre compte bancaire. On en est pas si loin. Il y a déjà quelques années, un copain, installé à New York, m'expliquait que la deuxième question que lui posait irrévocablement une fille avec qui il avait un "rendez-vous" (en français, dans le texte), était le nom de sa banque. Vue qu'il était chez Citygroup (l'équivalent de la Banque Postale), il a fini par comprendre qu'il n'aurait jamais aucune chance…

Bon, je vous laisse, je ne sais pas si je vous ai donné envie de lire "Super triste histoire d'amour", mais taper un texte sur un iPad (Caro a accaparé l'ordi), c'est trop galère. Bisous mes cailles

Édit : en vérité, j'ai pas trouvé qu'elle était si pourrie que ça notre soirée de la St-Valentin. Et puis, disons que l'aquarium, c'était une sorte d'avant-goût de l'île Maurice, non ?

La vie c’est comme un pamplemousse


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Difficile de mettre des mots sur le bonheur, difficile aussi de ne pas donner l’impression de le brandir indécemment. Les jours coulent paisiblement à ne rien faire ou presque sur un transat. Je suis de celles qui ne connaissent pas l’ennui au bord de l’eau et qui d’une manière générale ne savent pas vraiment ce que recouvre ce concept. L’angoisse, l’inquiétude, la déprime, oui, je vous rassure, je ne suis pas qu’une ravie de la crèche, mais entre les bouquins que j’enquille, les piapia avec le churros et la mer qui nous fait la grâce de changer de couleur mille fois au fil de la journée, il me semble que les heures passent au rythme des secondes, dans ce confetti de l’océan indien.

Nous avons tout de même consenti hier à nous extirper de notre plage chérie pour partir chasser non pas le dodo, ce pauvre oiseau un peu pataud ayant été décimé il y a des années de cela. Tout ça parce que les colons Hollandais n’avaient pas assez des cerfs qu’ils avaient fait venir par bateau, ils ont également importé des singes et des clébards qui ont bouffé tout cru le dodo national dont le point faible résidait dans son gros derrière. Celui-ci l’empêchant de voler, ce qui pour un piaf est un peu ballot. Non pas le dodo disais-je, mais les pamplemousses dans le jardin éponyme. En lire plus »

A un cheveu près

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Il faut tout de même que je vous raconte qu’on a été à deux doigts ou plutôt en l’occurrence à une lettre de ne pas partir à Maurice. A savoir que vendredi soir vers 22h, je me suis piquée de nous enregistrer en ligne pour avoir un hublot (oui, je suis terrorisée en avion mais jamais avare d’un paradoxe j’ai besoin de VOIR. De même qu’il est hors de question d’avaler le moindre somnifère, pour la bonne raison que a) s’il y a un problème je veux être au courant b) je n’arrive pas à m’enlever de l’idée que pour nager au cas où, c’est mieux d’être en pleine possession de ses moyens). Vendredi soir, donc, je me suis connectée sur Air Mauritius pour le checking online.

« Hin hin hin », que je dis alors au churros. « Ils se sont trompés dans ton nom ». Bizarrement, le churros n’a pas tellement rigolé, alors que c’était drôle, sans vous livrer le peu qui lui reste d’intimité, la lettre transformait son patronyme de manière assez cocasse. Pour vous donner une idée, disons qu’il s’appellerait Labote, et bien là bim, c’était Churros Labite.

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Nous sommes faits de rêves et les rêves sont faits de nous

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Il y a des endroits qu’on a rêvés des années durant, pensant qu’ils ne seraient jamais à portée de main. Des lieux dont ont se dit pour se rassurer qu’ils ne sont de toutes façons certainement pas aussi beaux que les photos retouchées des agences de voyage.

Et puis les années passent et un jour, par la conjonction d’heureux hasards et parce qu’on est de ceux qui préfèreront toujours l’immatériel d’un voyage à la sûreté de la pierre, nous y voilà, sur cette plage irréelle, plus belle encore qu’elle ne l’était dans ce magazine. Parce que les clichés ne peuvent vous faire entendre le bruit du vent ni vous faire sentir la moiteur exquise de l’air. Je repartirai sans doute sans rien connaitre précisément de l’Ile Maurice, parce qu’il est vain d’imaginer en une semaine saisir la réalité d’un endroit qui nous est à ce point étranger. Mais je sais d’ores et déjà que mon corps a imprimé cette atmosphère du bout du monde, cette impression d’être au carrefour de l’Afrique et des Indes et ce vertige d’un ciel en mouvement perpétuel.

Ce souvenir viendra s’ajouter à d’autres, nourrissant mon goût pour la nostalgie. Je m’entends déjà dire que « cela me fait penser, tu sais, à Maurice… ». Sans bien sûr parvenir à ressentir parfaitement cette félicité d’alors. Le bonheur est fuyant mais parfois, il se laisse effleurer.

Bonne journée. En lire plus »

Honey Moon !

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Il y a une semaine, Rose, qui est en plein apprentissage des couleurs, m'a longuement observée puis a déclaré: "toi maman, tu as les cheveux NOIRS, BLANCS et JAUNES".

Ni une ni deux j'ai appelé Michel et Karine. 

Quand ils m'ont vue passer la porte, mes deux hair-coachs ont manqué s'évanouir devant mes racines. J'ai adoré qu'au moment où j'allais confier à Michel mon envie de couper plus court, il ait pris un air hyper inspiré avant de décréter que là tout de suite, il avait envie… de couper plus court.

J'aime quand Michel et moi jouons sur le même tempo. Résultat, ils sont plus courts et j'ai l'impression d'avoir perdu quelques années en même temps que mes pointes abimées. Ce n'est qu'une vue de l'esprit, probablement, mais j'ai décidé de me satisfaire de peu. C'est ma nouvelle philosophie, depuis l'aquarium.

Enfin de peu…

Demain le churros et moi faisons un truc très fou et complètement inédit. Nous partons donc au débotté à Maurice, après avoir récupéré in extremis nos passeports. Je ne vous cache pas que ce fut assez difficile de trouver des places dans un avion et dans un hôtel et qu'à l'heure où j'écris ces mots je ne suis pas absolument convaincue qu'on parte réellement ni que nous ne finissions pas par un remake de la fameuse émission "j'irai dormir chez vous". Surtout, je crois que j'ai fait une boulette en réservant dans un hôtel à priori loin de toute civilisation (enfin, loin de quoi que ce soit ne ressemblant pas à un autre hôtel) et manifestement assez sélect, sans opter pour la demi-pension. Je sens le traquenard au moment des repas que nous n'aurons pas la possibilité de prendre ailleurs, avec le moindre steack à 50 euros.

Quelque chose me dit qu'on va avoir recours à notre plus grand savoir faire : faire nos courses pendant le petit déjeuner. A Djerba, il fallait nous voir repartir chacun notre tour, des viennoiseries plein nos poches. (le pire c'est les pommes dans le bermuda du churros, très très classe) (et aussi les dattes oubliées dans un jean).

Bref, je fais semblant de mégoter mais autant vous dire que je ne suis qu'excitation, je pars en honey moon, quoi !

Et comme vous pourrez le constater, un peu de soleil et de repos ne devraient pas me faire de mal, j'ai comme qui dirait une mine de merde. 

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Et un bouton aussi. Voire deux.

Et non, je N'AI PAS MAIGRI. 

Et sinon, vu qu'avec Violette on part quasi au même endroit je suis trop trop impatiente on va faire un cross over bloguesque, genre when SBEP meets PDR. Garez vous les modeuses, v'là le shooting en paréo. (je projette de lui voler son collier shourouk)

Bref, je vous dis à très vite, j'emmène mon ordi en raison d'un boulot à terminer (ainsi qu'un autre à commencer, les vacances s'annoncent malgré tout studieuses) donc il n'est pas exclu que je vous tienne au courant ni que j'appelle à l'aide les lectrices du cru mauricien en cas de famine excessive.

Saint Valentin en eau de boudin

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Mardi soir, exceptionnellement, mon amoureux avait décidé de fêter la Saint-Valentin. Pour lui qui excelle en de nombreuses tâches traditionnellement considérées comme féminines (lessives, ménage, etc) mais qui est consternant d'hésitation quand il s'agit d'organiser quoi que ce soit, avoir réservé une baby-sitter ET un restaurant tenait de l'exploit. En soi, donc, c'était un petit événement.

Il m'avait donné rendez-vous au Trocadéro à 19h30, je me suis dit qu'on allait au théâtre de Chaillot.

Sur le trajet, je regardais défiler les toits de Paris par la fenêtre du métro aérien, Marvin Gaye dans les écouteurs. Quand la tour Eiffel s'est mise à pailleter, mon coeur a battu plus vite. Y'a-t-il plus merveilleux que de rejoindre son amoureux, en empruntant la ligne 6 à l'heure où Paris s'illumine ?

Et puis je l'ai attendu sur le parvis, entourée de tous ces couples qui s'embrassaient en regardant la seine. Il est arrivé et m'a emmenée…

… à l'aquarium de Paris. (musique du conte de fée qui se casse la gueule)

Pour une visite nocturne spécial Saint-Valentin, avec coupette de champagne et repas au restaurant japonais qui se trouve à l'intérieur.

Je me dois de préciser que je prends des crises d'angoisse à la vue de plus de trois poissons et que la nourriture japonaise, sauf si c'est celle de Lengué, est probablement celle que je goûte le moins. Evidemment, au bout de quinze ans, c'est le type même de choses qu'il est difficile de garder pour soi (les premières années, tu mens effrontément et le pire c'est que tu ne te forces pas, d'ailleurs tu ne sais pas comment ça se fait mais tu aimes les sushis, d'un coup, d'un seul). Hélas, la magie n'opère pas indéfiniment et petit à petit tu retrouves tes esprits et ton aversion pour les sushis. Surtout, comme tu n'es pas exactement le genre à ne pas rabacher les mêmes choses ni à prendre sur toi, ça te semble assez improbable qu'il puisse ignorer que tout ce qui comporte de la feuille d'algue suffit à te donner la nausée.

Donc j'ai fait remarquer que tout de même c'était un peu bizarre, non, de m'emmener dans un endroit plein de crustacés manger du poisson cru ? La bonne nouvelle c'est qu'il ne l'avait pas fait exprès. La mauvaise, c'est qu'il semblait sincèrement découvrir que les aquariums ça n'était pas vraiment ma tasse de thé. Quant au japonais, il est tombé de sa chaise: "mais tu adores les makis !".

A ce moment là je me suis vraiment demandé si je n'étais pas en train de vivre un remake de ce film avec Eddie Mitchel, vous savez, celui dans lequel il joue un pilote qui mène une double vie depuis des années, deux femmes, deux maisons et des enfants des deux côtés.

J'ai préféré en rire, d'autant qu'il y avait tout de même matière, entre la photo kitsch comprise dans le forfait de la soirée avec les requins en toile de fond et l'homme grenouille et son magnum de champagne qui faisait mine de me la casser sur la tête. Tout ça devant un churros hilare me mitraillant. Et le fait est que ce fut une merveilleuse soirée, on a erré de bassin en bassin et mangé des makis qui n'étaient pas si mauvais, tout ça au champagne. Comme une fête foraine, mais en sous-sol, avec une bande sonore digne des films de woody allen.

Bien évidemment, il est désormais acquis que les prochains week-ends, ainsi que les vacances à venir seront organisés exclusivement par mes soins, au risque de me retrouver pour mon anniversaire coincée dans un grand-huit (attraction qui arrive juste avant les aquariums dans la liste des choses que je déteste).

J'ai par ailleurs fait une croix définitive quant à l'éventualité que mon homme, pourtant merveilleux par ailleurs, s'attache à noter quelque part dans un coin de son cerveau tous ces innombrables détails que je m'efforce moi d'engranger (en fait je ne m'efforce même pas, le pire). Non parce que moi par exemple, je connais la liste exacte des aliments qu'il n'aime pas, des endroits qu'il déteste, des parfums qu'il adore, des tenues qui le font grimper au rideaux lorsque je les porte, de ses films préférés, des musiques qui le font pleurer. Je sais qu'il déteste le chocolat kinder mais qu'il adore les mikado, qu'il n'aime pas le chocolat blanc, qu'il abhore les quenelles mais se damne pour des huitres et que d'une manière générale tout ce qui est trop sucré ne l'intéresse pas. Le pire, c'est que je suis certaine qu'il m'aime. Mais décidément, c'est peut-être vrai qu'on n'est pas pareils.

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Littérature jeunesse: les conseils de Marje, #1

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Parmi les lectrices de ce blog, il y en a une qui s’appelle Marje et qui nourrit une passion pour la littérature jeunesse. C’est un peu la base de son métier, mais je ne suis pas certaine que toutes les responsables de CDI soient aussi calées et surtout capables de parler avec autant de joie et d’enthousiasme des bouquins. Elle a déjà conseillé quelques pépites à ma fille ainée et de fil en aiguille, est née cette idée de vous proposer une sélection qu’elle aurait faite. Je vous en livre un premier épisode aujourd’hui, la suite sera pour la semaine prochaine. Il est donc question cette fois-ci d’ouvrages destinés aux petits. Pour les ados, il faudra patienter quelques jours. Je me tais et je laisse la parole à Marje, que je remercie encore chaleureusement… En lire plus »

Les « spécial rondes », ou comment se donner bonne conscience ?

Clémence
Hier une radio m'a proposé d'intervenir au sujet des "spécial rondes" des magazines. Qu'est-ce que j'en pensais, est-ce que c'était selon moi un vrai mouvement de fond ou un moyen pour les féminins de se donner bonne conscience avant l'inévitable "spécial maigrir" des prochaines semaines, etc. Au départ, j'ai répondu que pourquoi pas. Et puis j'ai renvoyé un mail pour prévenir que je n'étais pas la porte parole des rondes, que je ne l'avais jamais été et peut-être un peu moins aujourd'hui, n'étant plus à proprement parler gironde, bien que pas vraiment maigre non plus.

Bref, si c'était mon avis de fille qui en a un sur à peu près tout (d'avis), d'observatrice voire de journaliste, j'étais partante. S'ils voulaient l'opinion d'une figure emblématique de la cause, je n'étais pas la bonne personne et ne l'avais d'ailleurs jamais vraiment été, dieu merci mon poids ne me définit pas.

Ils ont préféré faire appel à quelqu'un d'autre.

Je n'étais pas particulièrement déçue, l'idée même de me retrouver dans un studio devant un micro avait suffi à me faire crépiter le palpitant. Mais il n'empêche qu'entre le premier mail et le dernier, j'avais eu le temps de réfléchir un peu à la question. Alors après tout, me suis-je dit, pourquoi ne pas en faire un billet…

D'autant qu'à mes débuts sur ces pages, je me souviens avoir vitupéré contre les fameux "spécial rondes", illustrés par Laetitia Casta ou Monica Belluci, qui n'ont de gros que les seins et éventuellement la bouche.

J'ai essayé, honnêtement, de me demander ce qui avait changé depuis dans la représentation de la rondeur. En mettant de côté ma condescendance pour certains supports de pub de presse qui ne sont que des prétextes à attirer toujours plus d'annonceurs.

Et le fait est qu'une chose a changé: il y a cinq ans, donc, les femmes censées incarner les grosses étaient invariablement des actrices ou mannequins aux courbes un peu plus voluptueuses que leurs consoeurs. Des filles à côté desquelles la moinde nana n'entrant pas dans du 38 se sentirait malgré tout obèse (et moche). Aujourd'hui, le fait est que c'est Tara Lynn qui illustre le spécial rondes du Elle, que Stéphanie Zwicky, de Big Beauty, est régulièrement sollicitée par ces journaux et que des chaines de fringues type Castaluna proposent une alternative au combo legging/tunique jusque là réservé aux 44 et plus.

Cela signifie-t-il pour autant que a société a changé son regard sur les rond(e)s ? Je n'en suis pas certaine. J'aurais envie de dire, à l'instar d'Audrey Pulvar ou Sonia Rolland dans leur coup de gueule contre l'article lamentable du Elle sur les noires fashions, que l'acceptation viendra quand une femme noire fera la une des féminins en dehors d'un spécial "beautés blacks". Transposez cela pour les rondes et vous aurez mon avis sur la question. Le jour où Tara Lynn fera la couv sans qu'il soit spécifié en légende qu'en dépit de ses kilos elle est formidable, alors on pourra éventuellement parler d'un vrai progrès.

Surtout, que l'industrie de la mode ait compris, enfin, qu'il y avait un vrai marché de la rondeur est peut-être une bonne nouvelle pour l'économie du textile et par extension pour toutes celles qui ne trouvaient pas leur bonheur jusque là. Mais il ne faut pas confondre opportunisme commercial et acceptation sociale. 

La minceur et la jeunesse sont les deux valeurs les plus prisées aujourd'hui, peut-être parce que ce qui est rare est cher. Des études montrent que les obèses souffrent de discrimination au travail. Selon une enquête datant de 2011, les gros sont par exemple en moyenne moins bien payés que leurs collègues light. A force de surmédicaliser le surpoids – alors que tous les gros ne meurent pas forcément noyés dans leur cholestérol – on en fait une telle psychose que les gens mangent pour calmer l'angoisse de grossir. A force de survaloriser la beauté comme préalable indispensable au bonheur et à la réussite, on fait penser aux enfants, petites filles mais aussi petits garçons, que leur bonne apparence vaut mieux que de longues études ou de beaux discours. Le curseur, je trouve, ne cesse de se déplacer, l'intelligence étant moins vantée que des yeux en amande ou une silhouette gracile. Je ne compte plus autour de moi les parents ayant envisagé – voire l'ayant fait – d'inscrire leurs gamins dans des agences de mannequins.

Je suis moi même effarée de la façon dont j'appréhende l'adolescence de ma fille, pour tout ce qu'elle signifie quant à mon propre vieillissement, mais aussi, si je suis honnête, parce que je n'ai qu'une crainte, que ma si jolie poupée attrape des boutons, des poils et des kilos. Ce qui ne devrait pas manquer d'arriver et qui ne devrait pas tant que ça m'effrayer. D'autant qu'elle a bien d'autres atouts que son joli minois et que c'est évidemment le plus important.

Mais c'est comme ça, avoir de beaux enfants c'est quelque chose qui probablement rejaillit sur soi même et vient panser ses propres blessures narcissiques. Et ce ne sont pas quelques couvertures de féminins nous jetant en pature la dernière sensation ronde (qui ne manquera pas de maigrir à la première opportunité, cf Crystal Renn) qui changera quoi que ce soit à l'affaire.

Conclusion, ne nous voilons pas la face, la minceur a de beaux jours devant elle et s'il serait faux de prétendre que rien n'a changé, il serait bien naïf de sauter au plafond parce qu'une fois l'an on nous montre une fille aux hanches rebondies en une d'un hebdo réputé pour encenser depuis toujours la beauté formatée.

Voilà, c'est tout.