Catégorie : La ronde et l’homme

Une femme avec une femme

CIMG0128
Ce matin je me suis réveillée en sueur après un cauchemar particulièrement réaliste dans lequel j'étais poursuivie par une serial killeuse. Elle menaçait de me couper en morceaux et de mettre mes organes dans des bocaux. Egalement visée par cette foldingue, ma fille ainée, que je tentais de cacher dans les toilettes alors que la psychopathe montait l'escalier.

C'est à ce moment de suspense insoutenable que le réveil a sonné et pour une fois je n'en étais pas mécontente.

Mais même après avoir ouvert les yeux, j'étais encore à mort sur mes gardes. Des fois que l'autre malade se planque dans la salle de bain.

J'ai bien sûr fait part de mes ennuis nocturnes au churros.

Que les choses soient claires, je n'attendais pas non plus qu'il me serre dans ses bras comme si j'avais deux ans.

Mais comment dire ?

Je me remets difficilement du fait qu'il n'ait vu dans ce remake du silence des agneaux que l'incarnation évidente de mes fantasmes lesbiens.

Je crois que je pourrais rêver d'un horodateur qu'il y trouverait une dimension éminemment saphique. A se demander pourquoi on s'emmerde à trouver des idées de cadeaux de 40 ans alors qu'il suffirait que je touche les seins d'une copine devant lui pour en faire un homme comblé.

Happy birthday mister Churros

Churros

Aujourd'hui le churros a 40 ans. En même temps, il dit qu'il a 40 ans depuis qu'il en a 37 environ, convaincu que la pilule sera plus facile à avaler. Sur ce coup là, on est assez différents, moi jusqu'à la veille de mon anniversaire je refuse d'inscrire un an de plus au compteur.

A l'arrivée, le résultat est le même, mais voilà, j'imagine que ça doit vouloir dire un truc. Au niveau de tout ce qui est se voiler la face ou bien affronter les choses, bonnes ou mauvaises. Moi je suis professionnelle de la politique de l'autruche. Lui il serait un poil trop partisan de la prise en pleine poire de la réaité. A nous deux, on forme un ensemble relativement paré pour les coups durs, cela dit.

Mon amour a 40 ans, donc et, clin d'oeil de ce crevard de destin, il est depuis hier un homme libre. Pas libre de moi, entendons-nous bien. Libre du joug du patronat.

Lui il dirait qu'il est au chômage, mais c'est comme cette histoire d'âge, c'est juste une question de point de vue.

40 ans et des pages entières à ré-écrire.

40 ans et des peut-être, des j'espère, des projets fous, des attentes, des nouvelles qu'on attend.

Quelque chose me dit que le meilleur est à venir, que le plus dur est passé, que la roue tourne, que le beau temps après la pluie, que plaie d'argent n'est pas mortelle.

40 ans et 14 printemps très exactement que je t'aime, toi l'homme.

Comment savoir si c’est le bon…

Alors dans la série j'écris un livre, je travaille actuellement sur un nouvel opus des Courges devenues les gourdes. Celui-ci sera intitulé "Comment savoir si c'est le bon". Forcément, je me suis interrogée sur le sujet, et je me suis demandé à quel moment j'avais SU. Si tant est qu'on sait un jour, hein.

Voilà en tous cas la réponse en ce qui me concerne. N'hésitez pas à me raconter vos histoires, c'est le genre de choses que j'aime bien, ces instants fondateurs qui font que tout bascule…

Edit: Je vous donnerai dans la semaine le nom des quatre textes retenus pour le livre sur les mères et les filles. Sachant que je suis d'ores et déjà consternée de ne pas avoir pu en prendre plus…

Quand est-ce que j'ai su que l'homme était bien l'Homme… A bien y réfléchir, je
crois que c'est le jour où après un mois d'une relation torride et
purement sexuelle il m'a proposé de m'emmener en week-end chez ses
parents, au bord de la mer. Attendez, ce n'est pas le fait qu'il me
présente à sa mère, qui m'a fait penser que c'était « the
ouane ». Non, c'est plutôt ce qui s'est passé pendant le
week-end. A savoir qu'à peine arrivée à la gare, j'ai commencé à
avoir des frissons. Sur le coup, je me suis dit que c'était un coup
de la clim dans le TGV. Sauf que deux heures après, en plein repas
de famille avec une belle-maman pas franchement décidée à faire
amie-amie, je me suis mise à claquer des dents de fièvre. Les
heures passant, j'ai eu trèèèèès mal au ventre. Un mal de ventre
gynécologique, si tu veux tout savoir.

La fête du slip. Au sens propre, ma crotte.

Là où j'ai compris qu'un coup de
doliprane ne suffirait pas, c'est quand je me suis retrouvée à
perdre les eaux alors qu'à priori, je n'étais pas vraiment
enceinte, en tous cas pas de neuf mois.


Résultat, à quatre heures du
mat, l'homme a dû me conduire aux urgences les plus proches. Où
j'ai subi tout un tas d'examens aussi réjouissants que des frottis,
des échographies vaginales et j'en passe. Verdict: à 9 heures du matin: Salpingite aigüe
(en français: infection carabinée de mon intimité). Punition: dix
jours d'hospitalisation sous perfusion.


Et bien là où j'ai su, donc,
que chouchou c'était le bon, c'est quand j'ai vu que malgré ma
nouille en chou fleur ,tous les examens qu'il allait devoir passer
lui aussi (encore plus rock and roll quand tu es un homme) et mes
pleurs ininterrompus (y'a-t-il pire comme façon de faire
connaissance avec ses beaux-parents ?), qu'il ne me laisserait pas
tomber. Non seulement il est resté les dix jours à mon chevet au
risque de perdre son boulot mais il a également eu la délicate
attention d'appeler ma mère (dans ces moments là tu as deux ans et
demi et tu veux ta môman) pour qu'elle vienne me bichonner. Cerise
sur le gâteau, il a interdit à la sienne, de mère, de me rendre
visite, rapport qu'au lendemain de ma nuit aux urgences, elle s'était
ramenée et m'avait balancé « sans penser à mal »
qu'une chose était sûre, ce n'était surement pas son fiston qui
m'avait refilé cette cochonnerie. Traduction: « tu n'es qu'une
trainée. »


Voilà, en tous cas, cet été
là, j'ai compris que celui-ci, il ne faudrait pas que je le laisse
s'échapper…

Vive la diversification

Ce matin, après avoir changé la couche d'Helmut et constaté que sa cuisse gauche avait bourgeonné pendant la nuit.

Moi: "merde, je me demande bien ce que c'est, on dirait de l'eczéma. A tous les coups c'est l'introduction de nouveaux aliments, ça".

Lui, ricanant bêtement: "hin hin hin".

Moi, pas sûre de bien comprendre: "J'ai dit un truc drôle ?".

Lui, se tortillant et se parant de son regard n'°2. A moins que ce ne soit le n°3. Ou le 12. Bref, celui qui en gros veut dire: "je te boufferai bien la chatte": "Non, c'est parce que je t'en introduirai bien un moi, de nouvel aliment".

Les enfants, je crois que l'heure est grave. Je lance une souscription, un sexothon pour l'homme, je ne peux hélas rien faire pour lui à ce niveau là.

Merci et bonne journée.

Parait qu’on peut en mourir

Elle et lui, une fois n'est pas coutûme, dans le lit. Ils chuchotent
parce que l'iroquoise dort encore dans la chambre conjugale.

Pas parce que ça leur plait particulièrement de se réveiller au moindre bruit de bouche de l'enfant chérie. 

Juste parce qu'on est à Paris, dans une famille de classe moyenne.

Et
que par conséquent la demoiselle devra à un moment ou à un autre
squatter la chambre d'un de ses aînés. Et que pour l'instant, ses
parents se sacrifient pour que les aînés en question aient des nuits
calmes.

Petit apparté, on oublie toutes les conneries sur la
magie de la filiation, les petites mains adorables qui puent et tout le
toutim. Après une semaine à se réveiller toutes les deux heures pour
cause de pic de croissance mon cul, je la donne, Helmut.

Mais revenons à notre petit couple adoré…

Ils chuchotent, donc.

Lui: Tu sais, je t'aime. Tu me plais.

Elle: Moi aussi mais j'ai sommeil.

Lui: Non mais je ne disais pas ça de façon intéressée. (…) Même s'il parait qu'on peut en mourir.

Elle:

Lui: Sans rire hein. Au bout d'un moment, les testicules peuvent exploser et là je ne te dis pas l'horreur. 

Elle: Ecoute, quand tu sens que ça vient, préviens moi et promis je fais quelque chose pour éviter ça. Bonne nuit mon amour.

Lui: Ah. Bonne nuit alors.

Puis, après un silence…

Lui: N'empêche, t'as vu, j'ai fait des progrès. Je te mets pas la pression, hein.

Elle: Noooon. Pas le moins du monde.

Lui: Sérieux, y'en a je suis sûr qu'ils la mettent beaucoup plus. La pression. En plus, je suis cool tu vois, parce que je pourrais te dire que l'allaitement ça met une barrière entre toi et moi, je pourrais te faire une crise de jalousie rapport qu'Helmut a fait une OPA sur tes seins. Alors que je prends sur moi comme un malade. Franchement, y'en a je suis sûr qu'ils estiment qu'ils ont leur mot à dire. (Un silence, puis, emporté dans son élan) Je crois que tu ne réalises pas trop la chance que tu as.

Elle : Là t'as raison, je ne réalise pas. Mais tu sais quoi ? Souvent, ces hommes là, ils se lèvent la nuit et ils vont faire des biberons en se caillant les couilles dans des cuisines pas chauffées. Ensuite ils font faire le rot et ils changent la couche du bébé. Et même, dingue, y'en a aussi qui attendent un peu plus de deux semaines après l'accouchement avant de suggérer avec une subtilité dont je ne me suis toujours pas remise à leur épouse: "Rrrrh, je te ferais bien péter l'épisiotomie, moi". A mon avis, ceux là, ils n'ont même pas besoin de mettre la pression, la "barrière", comme tu dis, elle s'ouvre toute seule. Lait maternel ou pas.

Lui: (…). Ouais non mais tu as raison, il vaut mieux que tu dormes, tu es fatiguée, là. Et puis à bien y réfléchir, pour la puce, c'est bien, l'allaitement.

Elle: Sans blague.

Edit: En vrai, souvent, ces échanges se terminent pas si mal pour l'homme, hein. Faut pas croire. Mais c'est moins drôle à raconter. En revanche, le coup de l'épisio, c'est de l'homme dans le texte. Véridique. 10 jours après la césarienne. La "barrière" de l'allaitement aussi. A part ça, il met pas la pression. Cela dit, un conseil aux jeunes mamans, haut les coeurs et en avant, on n'en a jamais envie après les journées portes ouvertes du vagin pendant le séjour à la maternité, mais c'est comme le cheval, il faut remonter le plus rapidement possible. Sans jeu de mot. Et en plus, souvent, c'est bon. Ou pas. Mais l'essentiel, c'est de ne pas oublier qu'à un moment ça a été bon et qu'avec un peu de temps et de patience, ça le sera à nouveau…

Conversation sur l’oreiller

Hier matin, au réveil, vers 6h45. (Apparté: oui, Helmut fait ses
nuits mais il ne faut pas non plus se voiler la face, à deux mois et
quelques la grasse mat c'est illusoire).

Bref, à 6h45, je comate
dans le lit, mon crampon accroché au sein, heureuse, certes, de cet
instant de complicité merveilleuse mais pensant secrètement qu'à 9h30
je l'apprécierais d'autant plus.

Ok, en fait à 6h45 je maudis la
terre entière ainsi que mes ovaires qui eurent la bonne idée d'ovuler
avec dix jours d'avance en novembre 2007. 

L'homme à côté se réveille doucement.

Ah oui, autre apparté, autant préciser qu'ils sont bien terminés, les premiers temps où il se levait pour apporter l'enfant dans les bras de sa mère afin "de participer à sa façon à l'allaitement". Maintenant il roupille sec.

Il se réveille donc et s'étire comme un chat, puis s'étonne, angélique, que "cette enfant dorme aussi bien à son âge". Sauf que depuis hier 23h, je me suis levée toutes les trois heures. Parce que oui, Helmut fait ses nuits sauf… quand elle ne les fait pas. 

Bref, doooonc, il se réveille et pose un regard tendre et affectueux sur sa progéniture qui tête bruyamment. Puis il se colle contre moi et de l'air le plus détaché qu'il ait en réserve me demande:

– ça va tes seins, ils ne sont plus douloureux ?

– Non, c'est gentil de t'en inquiéter mon amour, mais ça va.

– Ah, tant mieux. (puis, après une petite hésitation) Mais… ça va comment en fait ? Je veux dire, tes tétons, ils sont biens ?

– Oui oui, super, plus de problèmes, ils sont impecs.

– Ah, je suis bien content. (à nouveau une petite hésitation) Heu… Impecs comment ? Ils sont comment, EXACTEMENT ? Ils sont durs, par exemple ?

Comprenant où il veut en venir, je lui jette un regard qu'on peut raisonnablement qualifier de haineux et lui réponds avec le plus grand calme:

– Ecoute mon amour, exceptionnellement je t'autorise à appeler sur le champ Ulla ou toute autre personne possédant un numéro de téléphone surtaxé et dont le prénom se termine par A. Demande lui ce que tu veux sur ses tétons ou toute autre partie de son corps, il n'y a aucun problème. Mais si tu penses UNE SECONDE qu'à six heures du matin après avoir passé une NUIT DE MERDE pendant que monsieur ronflait comme un salaud, je vais trouver la force de tenir une conversation cochonne qui à tous les coups va te donner envie de passer à l'acte alors que la seule chose DONT JE REVE c'est de dormir, et ce même DEUX MINUTES de plus, laisse moi te dire que tu es loin, très loin du compte. Mon amour.

Sur ce, Helmut a fait un énorme prout puis déchargé son kilo matinal de caca dans sa couche. Ce qui a mis un terme à la conversation.

A part ça, un enfant ça met du ciment à l'intérieur du couple.

Elle est moche, c’est ça ?

La scène ne se passe pas au lit, étant donné qu'en ce moment au lit,
si on y est, on y dort. Même pas on se parle, tu vois ? Donc la scène
se passe dans le salon. Elle est assise dans le canapé, un bébé sur
elle et deux préados de huit ans de chaque côté en train de bruyamment
finir leurs devoirs. Bien qu'épuisée, elle est d'une humeur joyeuse pour la
simple raison qu'elle s'est acheté au Monoprix une petite robe en jean dans laquelle elle se sent merveilleusement bien, voire presque belle.

Il est 19h00 et il rentre du boulot, embrasse tout le monde, la regarde amoureusement et lui demande:

– Tu as eu l'électricien ?

Elle, un peu déçue qu'il ne s'extasie pas sur sa robe, répond de mauvaise grace:

– Il a laissé un message, je n'ai pas rappelé.

Lui: Je lui avais donné ton portable pour que tu lui dises à quelle heure ça t'arrange le mieux qu'il passe, je me suis dit que c'était le plus simple.

Elle, sentant toute sa bonne humeur tomber comme un soufflé raté:

– Plus simple pour toi, ça c'est sûr.

Lui, étonné:

– Attends, je ne comprends pas ? Vu que tu es à la maison, c'est mieux que tu voies avec lui, non ?

Elle, de plus en plus acide:

– Bien sûr. De la même façon qu'il est normal que je gère l'installation du nouveau lave-vaisselle, la livraison des courses, les activités des grands, le vaccin de la petite, les séances de kiné et toutes ces autres choses passionnantes. C'est pratique hein, le congé maternité. 

Lui, agacé:

– Je ne vais quand même pas prendre une journée de congé alors que tu es là, si ?

Elle, sarcastique:

– Oh non, seigneur, il ne manquerait plus que ça ! Alors que de toutes façons, entre deux couches et trois tétées, je n'ai que ça à foutre, de me taper l'électricien ! 

Lui, jetant l'éponge:

– Ouh là… D'A-CCORD. 

– Quoi, "D'A-CCORD" ? D'accord "elle a ses règles" ? D'accord "bobonne est mal lunée" ? Tu m'excuses, hein, je suis un peu en retard sur mon timing, le repas n'est pas fini, je me dépêche. Si ce n'est pas trop demander, tu peux prendre Helmut deux minutes ?

Sur ce, elle part rageuse dans la cuisine, consciente d'avoir fait monter la mayonnaise toute seule comme une grande mais furieuse quand même. Dire qu'il aurait suffit qu'il lance un "jolie robe !" et elle le rappelait sur le champ, l'électricien. Crétin.

Alors qu'elle fait son boudin en touillant sa ratatouille, il apparait dans l'encoignure de la porte et l'observe, ne sachant pas trop si la crise est passée ou ne fait que commencer.

Après quelques minutes de silence, elle lance, plus agressive qu'elle ne le voudrait, mais c'est ça ou elle chouigne:

– Elle est moche, c'est ça ?

Lui, un peu perdu:

– Qu… quoi ?

– Ma robe, elle est moche. Dis-le, va. Au point où j'en suis.

Et là, non content d'avoir loupé le coche en arrivant, il s'enfonce en hésitant trois secondes de trop:

– Ben, heu…

– C'est bon, j'ai compris, n'en rajoute pas. Et arrête de me regarder comme ça, merci.

– Non, mais attends, c'est pas ça, c'est juste que…

– Que quoi ? Tu trouves qu'elle ne me va pas, tu as le droit, tu n'y peux rien après tout. En même temps c'est normal, rien ne me va, de toutes façons, je me demande pourquoi je persiste à acheter quoi que ce soit. Je vais mettre des jeans de grossesse jusqu'à la fin de ma vie, c'est plié. Et en plus j'ai bientôt cinquante ans. C'est la fête, je te le dis, moi.

– N'importe quoi, hein. Tu as trente-s…

– Oh ça va hein. Ne joue pas sur les mots, c'est pas le moment. Tu viens de me balancer que ma robe est immonde alors que je l'ai achetée pour toi, en plus, alors essaie de ne pas remuer le couteau.

Là, comme un rat pris au piège, elle le voit se débattre intérieurement et chercher LA phrase magique, LA répartie qui le sauvera, le mot qui empêchera le tsunami lacrimal qui ne va pas manquer de se déclencher dans les secondes qui viennent.

Quand soudain, un éclair de génie:

–  Mais non… c'est juste qu'en fait… Attends, fais voir. Si, c'est ça. Elle est trop grande.

Elle, hésitante:

– Trop… trop grande ? Tu crois ?

Puis, tournant sur elle même:

– Vraiment, tu trouves ?

Lui, retenant son souffle, conscient de marcher sur des oeufs mais sentant qu'il la tient, sa réponse à dix mille dollars:

– Ah mais oui, je t'assure, c'est ça, elle est bien trop grande. La taille en dessous ce serait bien mieux.

Elle, ragaillardie:

– Non mais maintenant que tu le dis, j'ai hésité, tu vois. Mais bon, c'est du 44 et le 42 en ce moment, même pas j'essaie, alors qu'en fait, mais oui, là, ça baille, c'est vrai.

– Ben tu vois, tu aurais dû tenter le 42. Tu as maigri, c'est tout. 

Elle, émue:

– Ou…oui, si ça se trouve, tu as raison. 

Puis, soudain souriante, preuve vivante que souvent femme varie: 

– Bon, l'électricien, tu as son numéro ?

Edit: En vrai, je ne suis pas si bête. Et je le sais que dans cette robe je fais sac. Et que le 42 ne m'irait pas. Et je sais aussi qu'il le sait. Mais parfois, faut bien décider d'arrêter avant que vraiment ça ne finisse vraiment en eau de boudin. 

Edit2: En revanche, toujours pas rappelé l'electricien. Faut pas déconner, non plus.

Et ton mec à toi, il lit aux chiottes ?

Hier dans Libé, y'avait un super article sur les gens qui lisent aux toilettes.

J'ai pu ainsi avoir la confirmation que je n'étais donc pas la seule femme au
monde à avoir un mec qui passe la moitié de la soirée aux gogues pour
en ressortir parfois sans même tirer la chasse et ça pas parce que
c'est un porc – à la maison c'est plutôt moi la souillon – mais
seulement parce qu'il n'a vraiment fait que lire pendant ces deux
heures passées sur le trône. Et même pas des trucs à la con tu vois ?
Non, tout y passe, Le Monde, Challenges, Capital, rien que des trucs
super bandants, quoi. Un jour si t'es sage je te montrerai une photo de
mes waters. A côté le Relais H il peut aller se rhabiller.

 

Je sais, on pourrait penser qu'il fuit quelque chose. Ou quelqu'un.

On pourrait.

Mais on ne le fait pas. Pour la paix des ménages. Et aussi parce que je porte la vie, je te rappelle.

Et que par conséquent on chasse les mauvaises pensées. 

Edit: Je précise que la Caroline qui témoigne à la fin de l'article en expliquant que lire aux chiottes file des hémorroïdes n'est pas celle que vous pensez. Juste une coincidence.

Edit2: Moi je suis plutôt du genre de celle qui lit le mode d'emploi du Canard WC ou la composition du PQ. Un peu comme au petit dèj où je peux passer une demi-heure à déchiffrer tout ce qui est écrit sur la boîte de céréales, version hollandaise et espagnole comprises.

Oter le pain de la bouche…

 Allez, un petit "Elle et Lui" parce que ça fait longtemps qu'ils ne sont pas venus par ici se livrer une petite joute verbale. La scène se passe donc au lit, toujours pour les mêmes raisons à savoir que le carrelage de la cuisine c'est froid et qu'en plus, Elle étant légèrement enceinte – même si tout ceci est bien sûr fictif, toute ressemblance avec des personnages… bref -, les acrobaties sur la machine à laver, bof.

 

 

– Lui: Dis, on fera l'amour un de ces jours tu penses ?

 

– Elle (légèrement sur la défensive): Des réclamations ?

 

– Lui: Non, mais bon, je trouve que le temps de la fête du slip et des hormones en folie est un peu révolu…

 

– Elle: Et forcément, c'est entièrement de ma faute, c'est ça ?

 

– Lui: Ben je n'ai pas dit ça, mais le problème c'est que j'ai un peu peur de te faire mal, et puis le soir tu t'endors tout de suite.

 

– Elle: Heu… JE m'endors tout de suite ?

 

– Lui: Oh, ça va, UNE fois, je me suis endormi. Et c'était il y a longtemps.

 

– Elle: C'était il y a 9 jours très exactement. Mais compte-tenu des circonstances c'est comme si c'était hier.

 

– Lui: Roh, ça arrive à tout le monde d'avoir un coup de mou.  

 

– Elle: Un coup de mou, oui. Mais là n'est pas le problème mon chéri. Tu me rappelles à QUEL moment EXACTEMENT tu t'es endormi ?

 

– Lui: Ben, tu sais, comme je me suis endormi… mes souvenirs snt un peu flous.

 

– Elle: Attends… On va formuler ça autrement. Tu me rappelles ce que tu étais EN TRAIN DE FAIRE au MOMENT où tu t'es endormi ?

 

– Lui (se rappelant soudain que la meilleure défense c'est l'attaque): Alors c'est ça ? Je paie ? Pour UNE fois où c'est arrivé ? Alors que je ne compte pas le nombre de soirs où tu m'as expliqué qu'il ne fallait pas que je te mette la pression et gnain gnain gnain ?

 

– Elle: Premièrement, ça n'est pas pareil. Et ne me demande pas pourquoi parce que la réponse est parce que. Deuxièmement, ce n'est pas pareil vu que je suis ENCEINTE et donc fragile. Et troisièmement, ce n'est pas pareil parce que JAMAIS je n'ai arrêté quelque chose que j'avais commencé DE MA PROPRE INITIATIVE, pour cause d'endormissement. Et pour ta gouverne c'est bien plus humiliant de se retrouver toute seule avec un mec qui ronfle après t'avoir chauffée à blanc que d'être repoussé GENTIMENT avant même d'avoir eu le temps de se faire un début de film.

 

– Lui: Mais j'étais vraiment crevé, ça n'a rien à voir avec toi, je t'assure. Tu pourrais comprendre, je travaille moi, en ce moment. Et puis regarde, là, tu vois, est-ce que j'ai l'air du mec qui va s'endormir ?

 

– Elle (souriante à l'extérieur, bouillonnante à l'intérieur): Alors, mon chéri, sache que je suis actuellement la seule personne dans ce lit à avoir le droit d'être fatiguée rapport que mon corps est en train de fabriquer un être humain qui a manifestement décidé de s'attaquer à chacun de mes organes vitaux avant d'évacuer les lieux. Et si ça, ce n'est pas "travailler", la définition de ce mot est totalement galvaudée.  La différence avec toi c'est que moi ce n'est pas huit heures par jour que je turbine mais 24/24. Sans gagner un centime supplémentaire, en plus.

 

Puis, après un silence…

 

Elle, radoucie: Bon, allez, viens, je vais te la faire ta gâterie, je ne suis pas si mauvaise tu sais.

 

Lui, tout ragaillardi: C'est vrai ? Tu… tu n'es pas crevée, tu es sûre ?

 

Elle: Mmmm… Non en fait je crois que je vais dormir. C'était juste pour que tu saisisse la portée de l'expression "se faire ôter le pain de la bouche". Sauf que là bien sûr, il ne s'agit pas de pain… Mais tu l'auras compris mon amour., n'est-ce pas ?

 

Et toi, c’est quoi le truc qui te fait décoller ?

 Alors hier, je me demandais, suite à mon émoi devant le top model de la Camif, je veux parler de Cédric de la NS, ce qui le rendait si sexy à mes yeux. De fil en aiguille, je me suis auto-interrogée – on fait ce qu'on peut pour s'occuper hein, je te rappelle que je suis assignée à résidence pour les semaines à venir – sur ce qui à la base aurait tendance à me faire péter le granola.

 

 

Et bien je crois que ce qui me fait vibrer, c'est justement le type de la camif qui subitement met un cuir, décoiffe ses cheveux de ken et révèle son côté rrrrrhhhhhhh…

 

Autre exemple. Le mec qui ne fume jamais et qui lorsqu'il a bu un verre de trop, s'en grille une. Potentiel sexuel maximal pour moi.

 

Ou le collègue que tu as toujours vu sapé bureau et que tu croises un soir dans un bar avec un jean qui tombe nickel et un vieux tee-shirt des Ramones tout déformé qui sent limite un peu la transpiration. Ou le mec super doux qui devient subitement très agressif parce qu'on vient de te manquer de respect.

 

Bon, voilà, j'aime le côté garçon bien sous tous rapports qui s'encanaille. Ok, j'ai une vision totalement machiste de la séduction.

 

Ahhhhhhhhhhhhhh, misère, en fait je ne suis pas féministe pour deux sous lorsqu'il s'agit de mouiller ma culotte.

 

Mais attention, hein. Il faut que tout ceci soit totalement non calculé, sinon ça ne marche pas. Rien, nada, pas le moindre guili où tu sais. Tu me suis ?