Mois : avril 2012

Qui veut gagner des soutifs Sans Complexe ?

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Il y a quelques mois, je vous avais proposé de jouer pour gagner des parures Sans Complexe, une marque de lingerie à prix raisonnables et présentant la particularité de proposer des tailles de bonnet qu'on ne trouve pas toujours dans le commerce.

Vous aviez été nombreuses à participer et celles qui avaient gagné m'avaient envoyé des messages pour me vanter la qualité de ces dessous.

Du coup, avec Sans Complexe, nous nous sommes dit que ça pouvait être sympa de reitérer, sur le même modus operandi: l'objectif est de deviner le nom d'une icone, en relevant les indices qui seront distillés toute la semaine sur la page Facebook de la marque. Vendredi, celles qui le souhaitent viendront donner le résultat sur mon blog et DIX GAGNANTES seront tirées par le churros qui ne cache pas son excitation. 

Voilà, personnellement, je l'ai déjà dit mais ces soutiens-gorge sont devenus mes préférés, j'aime leur style un peu retro et surtout leur maintien aérodynamique qui me fait croire que je pourrais, si l'occasion s'en présentait, me retrouver détroussée par Don Draper, dans les vapeurs d'alcool et les volutes de cigarettes de son bureau, quelque part aux alentours de la 5ème avenue.

On a le droit de rêver.

A part ça, encore merci pour votre soutien la semaine passée. Je pense que ces prochains jours, ce blog sera peut-être plus futile qu'à l'accoutumée, je ne parviens pas vraiment pour l'instant à écrire à nouveau et il se trouve qu'en plus je suis complètement surchargée de boulot. J'espère que vous comprendrez.

Philosophie capillaire

Coupe
Comme je le disais à ma copine Julie, hier je me suis dit que tant qu'à être triste, autant l'être sans racines (je me fatigue parfois, moi et mon sens de la formule).

Du coup je suis allée voir Michel et Karine et je sens que je vais aggraver mon cas mais ça m'a fait du bien. Je crois que parfois, il faut juste accepter que le chagrin soit là et composer avec. Et se concentrer sur le massage du cuir chevelu de Karine ou sur les coups de ciseaux magiquex de Michel, qui dessinent petit à petit un mouvement et créent du volume où jamais tu n'aurais pensé qu'il puisse y en avoir.

Bien évidemment, le fait de ressortir encore plus – naturellement – blonde que la dernière fois avec la frange pile poil à la bonne longueur ne change rien à l'affaire et ne permet pas d'appuyer sur rewind. Mais de temps en temps, il faut se contenter de ça, de ce petit pas en avant. J'imagine que c'est la meilleure façon de marcher. Aussi je bois le vin d'orange que m'a donné Chantal avant de partir de la montagne. Ça aide beaucoup.

Mise à part cette philosophie capilotractée, je tenais à vous dire que ça n'est pas parce que je suis à moitié dans mes baskets que je reste de marbre face à cette débandade démocratique que sont ces deux semaines d'avant second tour.

Certes, alors que j'étais – reconnaissons le maintenant que c'est du passé – complètement monomaniaque et à la limite de l'enfermement concernant les enjeux de cette élection, je suis assez peu impliquée désormais.

Il n'empêche que je suis consternée, mais vraiment consternée, d'entendre la clique à Sarkozy, emmenée par le président bientôt sorti himself, non seulement "comprendre" les électeurs FN mais surtout les approuver. Je veux dire, évidemment que c'est le jeu d'essayer de récupérer les voix perdues. Et bien sûr que stigmatiser 18% de la population est contre-productif (on constatera d'ailleurs que les saillies de Mélenchon contre Marine Le Pen n'ont pas vraiment fonctionné). Evidemment – tout au moins je l'espère – toutes les personnes ayant fait ce choix ne sont pas xénophobes et amatrices de bals autrichien où on lève le bras plus vite que son ombre. 

Mais autant je comprends qu'on lance un appel, à droite comme à gauche, à ces réserves de voix, qu'on leur explique que leur souffrance et leur mécontentement est entendu, que d'autres solutions sont possibles, etc, autant j'enrage de voir l'UMP concentrer désormais toute la campagne autour du droit de vote des étrangers ou de l'excision. Ah parce que vous l'ignoriez ? François Hollande va toutes nous exciser, si si. De même que si la gauche passe, dites adieu aux piscines mixtes et réservez votre Burka fissa.

Bref, si j'enrage, ce n'est pas simplement par posture bobo de gauche. C'est parce que si je n'ai jamais été de droite, je n'ai jamais douté que cette dernière en France était républicaine. Et que je vois arriver des temps funestes, maintenant que certaines positions sont légitimées par des gens à priori fréquentables.

Nicolas Sarkozy est en train de blesser ma France, oui, ce pays que j'aime, absolument, malgré mon socialisme pathologique. Il est en train d'en faire un endroit où il ne fait pas bon respirer. Et de ça, je lui en voudrai à vie.

Voilà, c'est tout. 

Bonne journée et merci pour vos messages d'hier si touchants.

En apesanteur

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Vous l'aurez compris, ces jours derniers et à venir sont empreints d'une tristesse dont j'ignorais qu'elle puisse exister. Je ne souhaite pas en parler davantage, et je vous remercie d'avance de ne pas, pour celles et ceux qui ont compris de quoi il s'agissait, de ne pas non plus en faire état dans les commentaires. Je sais très bien que tout part de très bonnes intentions, mais en parler c'est un peu plus déposséder mes amis de ce qu'ils vivent. Ce blog risque d'être en apesanteur encore quelques jours et mettra, je pense, un peu de temps à retrouver ses esprits. En attendant, parce que cela me manque de n'être pas ici, voici quelques instagrams de ces vacances déjà si loin. Des photos prises juste avant le tonnerre et qui finalement parlent d'elles même. Bonne journée à tous et une fois encore, take care.


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Fragile

Le pire des drames a frappé de plein fouet aujourd’hui deux des personnes qui me sont le plus chères. Je ne sais pas quand je reviendrai ici. Prenez soin de vous, la vie est fragile.

Édit: je ferme les commentaires, parce que je ne veux pas donner l’impression d’attirer l’attention sur moi. Ce sont mes amis aujourd’hui qui ont besoin de reconfort, mon chagrin n’est rien comparé au leur. Mais merci du fond du cœur pour votre soutien.

Instantanés

Vin chaud, tarte aux myrtilles, neige étincelante, check. Temps de merde mis à part la journée bénie de mardi, check aussi. Mais bizarrement ça n’atteint pas notre moral, moi la control freak de la météo, j’avoue m’en fiche comme d’une guigne. Dommage, bien sûr, de ne pas profiter plus du jardin ou des pistes, mais je ne sais pas, j’ai du avaler un moine bouddhiste. J’affronte vraiment mieux les dures épreuves que la vie m’impose. (second degré inside)

Instantanés

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Instantanés

Opération Aravet

Hier nous sommes parvenus contre toute attente à monter tous ensemble en haut des pistes. Bien évidemment cela nécessita une intense préparation physique et mentale et un réveil aux aurores pour une arrivée au lieu dit de l’Aravet (1,2 km environ du chalet), à 11h bien tapés. Une demi-heure après, on avait la dalle. Sérieusement, je ne sais pas comment ça se passe dans les familles organisées, mais chez nous, le départ au ski c’est un peu, en terme de logistique, ce qu’ont dû vivre les français de Londres avant le débarquement. Et encore, ils me font bien rigoler avec leur port flottant et leur opération Overlord. Ça se voit qu’ils n’ont jamais essayé de rassembler, pour dix personnes, crème solaire, bâtons, chaussures, skis, bonnets, gants, lunettes, bâtons, ah ça, non, j’ai, lunettes, maaaaaaman, j’ai perdu mes lunettes, mets ta crème, j’ai de la 50, là, non, pas de la 30, tu es fooooooolle ou quoi ? Et le forfait, tu as ton forfait ? Les enfants, on est bien d’accord que vous avez DIX ANS, pour la dame. Non, ça n’est pas du vol. C’est… C’est… Tu ne peux pas comprendre. Et si tu veux ton iPod touch à Noël, je te conseilles de filer doux mademoiselle. Etc etc etc.

Du coup aujourd’hui, je pense qu’aujourd’hui on va y’aller mollo. C’est les vacances, faut pas déconner. Je vous laisse, je suis rincée.

Opération Aravet

Temps variable

Depuis que nous sommes arrivés, on ne peut pas dire que le temps soit à la fête. On dira que ça rend les après midi de boulot dans ma chambre un peu moins douloureuses. Mais aujourd’hui, pour la première fois, je retrouve ce ciel si bleu qui n’existe qu’ici. Ce sera donc ski all along the day, et fuck le travail.

Voilà, sinon rien de bien neuf, si ce n’est que j’ai trouvée plus excitée politiquement que moi en la personne de mon père. Il est à cran je ne vous dis pas. Dans sa voiture, le machin avait besoin de se moucher (comme depuis douze ans que je le connais) et la seule chose que j’ai trouvée dans la boîte à gants, c’est une pile de tract de Hollande. « Hors de question qu’on se mouche sur françois », a tranché mon père, invitant mon morveux à se servir de sa manche. Comme s’il l’avait attendu.

Bonne journée.

Édit: photo prise à Mont Dauphin, une cité vauban à 30 km de Briancon.

Temps variable

Sur le pont de Brooklyn (bridge factory)

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Si vous lisez un peu les blogs (je veux dire d'autres que le mien), comme celui de walinette par exemple, la vague de BBF n'a pas pu vous échapper.

BBF ? Pour Brooklyn Bridge Factory. Une marque qui comme son nom ne l'indique pas est bien de chez nous et a eu l'idée de génie (n'ayons pas peur des superlatifs) d'opter pour la suppression pure et simple des intermédiaires types boutiques, pour vendre ses blousons et vestes en cuir/daim ainsi que ses sacs. Pourquoi une idée de génie ? Pas parce que je suis contre les magasins, hein, juste parce qu'au vu du prix exorbitant du cuir actuellement, qui dit "vente directe" dit prix bien adoucis.

Et en l'occurrence, sans vouloir faire passer ce billet pour ce qu'il n'est pas, à savoir un sponsorisé, il faut tout de même appeler un chat un chat: au vu de la qualité, c'est vraiment bon marché.

Très honnêtement, j'avais des doutes. Parce que moi qui rêve d'un blouson en daim depuis un moment, tous ceux que j'ai vus et dont la coupe ne me transformait pas en rubicube allaient chercher dans les 4 ou 500 euros. Ce que je me refuse à claquer pour une fringue qu'on ne porte pas toute l'année. Même un manteau à ce prix là, ça me défrise.

Bref, j'étais complètement désespérée du daim (je suis une fille sensible), quand justement, BBF m'a proposé de m'en faire essayer un. Bien sûr, j'ai longuement hésité et beaucoup discuté avec ma mauvaise conscience d'incorruptible. Après, je me suis rappelé que mes avantages en nature du style tickets restaurants, mutuelle ou encore ramettes de papier gratos (ah, c'est pas compris dans les contrats de travail, les ramettes qu'on carotte en douce ?), je me les mettais tout de même bien derrière l'oreille depuis un an.

Et que par conséquent, j'allais arrêter de me draper dans je ne sais quoi et dire juste un grand oui. Suivi d'un merci.

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Et comme depuis que je l'ai reçu, je ne le quitte plus, je vous en parle donc. La coupe est nickel, (c'est une taile 2, je fais un 40 et il est pile poil), la matière n'a rien à envier à ceux hors de prix que j'avais repérés chez Maje et surtout, je sens son potentiel "tout mou tout doux" arriver à grand pas, genre le blouson qu'on continue à mettre jusqu'à ce qu'il rende son dernier soupir tellement il sait exactement comment te parler, t'embobiner, te caresser, te… oulah, tout doux bijou, je me demande si je ne suis pas atteinte d'une déviance assez particulière.

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Bref, si vous envisagez d'acquérir un perf en daim, tentez le coup chez BBF. Il y a en plus un code de réduction (AVRIL20) en ce moment qui vous permet de bénéficier de 20% de rabais, du 16 au 26 avril. (je ne touche absolument rien sur les ventes, est-il nécessaire de le préciser ?)

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Edit : lemodèle que je porte est le REBECCA, il existe en bleu et est canon, violette l'a d'ailleurs dans cette couleur. Il coûte 165 euros.

Edit: non, on ne parle ni de mes racines (c'est un ombré hair home made, d'abord), ni de ma frange, merci.

Édit 2: le code de réduction AVRIL20 n'est valable que sur les blousons en daim…

J’aime #19

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Comme chaque année depuis ma plus tendre enfance, nous partons une semaine en famille dans notre briançonnais chéri. Au programme – si la météo nous l'accorde mais rien n'est moins sûr -, siestes dans les chaises longues au soleil, terrasses d'altitude avec vin chaud qui va bien, thermes à Monetier les bains, ballades dans la vallée de Névache et, s'il reste un peu de neige, quelques descentes à ski. Et puis des raclettes, des tartes aux myrtilles, des parties de belotte au coin du feu, des retrouvailles familiales, de grosses platrées de pâtes et des jets de cailloux dans le torrent.

Je ne saurais dire à quel point tous les ans ce séjour me ressource, comme si chaque parcelle de mon corps se rechargeait d'énergie une fois passé le col du Lautaret. Je sais d'ores et déjà qu'en fait de vacances il va plutôt s'agir d'une délocalisation de mon bureau. Alors même que je pensais avoir des mois d'avrile et de mai de la loose niveau boulot, j'ai évidemment reçu deux grosses commandes à trois jours de partir. Une moitié de mon cerveau se réjouit de ne pas avoir à psychoter, l'autre pleure des rivières à l'idée de passer des coups de fils à droite et à gauche depuis un endroit où jamais plus de deux barres de réseau ne s'affichent sur les portables (et ce uniquement dehors au beau milieu du jardin, paye ta caillante pour téléphoner). (sachant que les piafs là bas piaffent tellement fort que faire genre qu'on est au bureau pendant la conversation est totalement impossible).

J'essaierai de poster un peu, mais je ne promets rien, il n'y a pas de wifi dans mon petit village et la moindre connexion dans la station est au prix du baril de pétrole.

Mais j'enverrai à minima quelques cartes postales via l'Iphone et lundi il y aura même un billet fashion que j'ai programmé. (truc de dingue)

En attendant, quelques j'aime avant de partir, avec en vrac, de la politique à la sauce machin, des chaussures de super-héroine, du papier peint qui fait rêver et un sweat un (tout petit) peu fluo. Oui, beaucoup de mode, en fait, l'occasion faisant le larron (j'ai suis allée voir hier une copine qui bosse dans un bureau de presse, sorte de caverne d'Ali Baba recellant d'objets de désir…)

Bon week-end…

J'aime donc ce sweat acheté à Monop il y a quelques semaines, ce que je kiffe en réalité ce sont ces minuscules points de fluo qui font penser qu'on y a projeté de l'encre rose…

IMG_3856 J'aime cette lettre écrite par le machin à Nicolas Sarkozy, sans que je n'intervienne une seconde. Depuis, sa soeur est persuadée qu'on va tous finir en prison.
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J'aime ces manchettes Coralie de Seynes et tout ce qu'elle fait d'ailleurs, c'est une très jeune créatrice qui monte et je trouve ça vachement bien, moi, toutes ces filles qui tentent de vivre de ce qu'elles aiment…

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J'aime ces chaussures que ne renierait pas Wonder Woman. Ce sont des chie mihara et bien que le nom de cette marque me laisse depuis toujours perplexe, ça fait une éternité que j'ai envie de les essayer, je crois que je vais finir par me laisser tenter, même si c'est un vrai budget… (celles en entrée de billet sont mes préférées)

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J'aime ce papier peint qui invite au rêve, il était lui aussi exposé dans ce bureau de presse et si j'avais le moindre talent en la matière, j'en collerai sur un des murs de ma chambre.

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J'aime définitivement et for ever cette petite semaine pendant laquelle on peut se promener à Paris sous les cerisiers en fleurs…

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J'aime la verrière du hall enfin rénové de la Gare de Lyon. J'aime de toutes façons toutes les verrières de gare, ça fait partie des choses qui me fascinent, m'émeuvent, m'impressionnent. Allez comprendre…

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C’était hier, c’était il y a cent ans

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Cette semaine, je suis allée en coup de vent à Grenoble, pour un reportage. Je vous reparlerai du sujet une fois que mon papier aura été publié, mais c'était le genre d'expérience qui marque longtemps. J'ai rencontré à cette occasion des femmes dont on ne parle pas souvent et qui en chient des ronds de chapeau. Des travailleuses de l'ombre, des "aides à domicile", à qui on vient de supprimer le peu d'acquis sociaux qu'elles avaient décrochés ces dernières années.

Bref, je vous en reparlerai, mais voilà, parfois ça ne fait pas de mal de se confronter à une réalité qu'on regarde de loin en croyant que ça suffit pour en être conscient. Sans être blindée ni faire partie d'une élite germano-pratine, j'ai évidemment la chance de gagner plus que les 850 à 1000 euros par mois des aides à domicile rencontrées et d'avoir un métier qui peut parfois être fastidieux mais pour lequel je suis considérée, ce qui n'est pas souvent de cas de ces femmes. Leur ténacité et leur dignité m'ont mis une bonne vieille claque, quoi. 

Aller à Grenoble, c'était aussi faire un bon de presque vingt ans en arrière. C'est fou comme la nostalgie est un de mes moteurs, ou peut-être un de mes freins, si j'y pense (on ne dit pas qu'il ne faut jamais regarder en arrière ?).

En montant dans le tram qui traverse le centre ville, j'ai repensé fort à cet ami que j'avais, devenu parrain du machin des années plus tard et que je ne vois plus aujourd'hui, parce que les non-dits, parce que les trop-dits, parce que la vie, parfois, c'est con. Je me suis souvenue de ces premiers jours dans mon minuscule appartement sur le grand boulevard Joseph Vallier, studio déniché avec ma copine Béa montée avec moi pour l'occase, qui ne connaissait alors pas plus que moi la ville de Grenoble. Convaincues que l'appart était en plein centre, nous étions revenues ravies à Lyon annoncer à mes parents que y'avait plus qu'à déménager.

La tête de mon père et ma mère quand ils découvrirent l'appart en question, dans un immeuble ni fait ni à faire, à deux pas, non du centre mais de l'autoroute et ne pouvant pas être plus loin du campus.

Ma tête à moi le premier soir où j'y ai dormi, réalisant un peu tard qu'en effet je dormais dans un coupe gorge.

L'année suivante, je prenais une colocation cette fois-ci dans le it quartier, à quelques mètres de la rue aux herbes qui croyez-moi à l'époque portait très bien son nom. On était fières je ne vous dis pas, un espèce de duplex avec mezzanine qui nous semblait être alors le summum du cool, malgré les courants d'air, la moquette pourrie et les tapisseries des années 60.

La tête de mes parents, bis, quand ils découvrirent qu'on avait en réalité loué une ancienne boutique avec baie vitrée en rez-de-chaussée, qui donnait sur une ruelle pas éclairée.

La tête de ma coloc et moi quand au bout de trois semaines deux sacs à pinards se sont battus et ont fini, à trois heures du matin, par traverser la baie vitrée si cool. 

J'ai pensé à ça et à tout le reste, à ce baiser un soir échangé avec mon ami B., le même qui lors de l'épisode des sacs à vin avait débarqué en pleine nuit me sauver, à G. qui plusieurs fois fit le trajet en stop depuis Lyon et dont je ne désespérais pas que ce fusse par amour, à Maud, Jeff, Julien et Chloé, qui sont aujourd'hui encore de ceux qui restent quand il n'y a plus personne.

Et puis ces cours d'histoire des idées politiques, les seuls que je n'ai pas séchés je crois, et puis ce campus au milieu des montagnes, cette grande bibliothèque dans laquelle j'essayais désespérément d'enregistrer les rudiments du droit constitutionnel.

Trois années qui à l'époque me semblaient toute une vie, trois années qui me paraissent aujourd'hui avoir à peine existé. C'était hier mais c'était il y a cent ans.

Edit: la photo n'a pas été prise à Grenoble mais à côté de chez moi, cherchez pas, c'est le fil rouge de la semaine, illustrer les billets par des photos qui n'ont rien à voir.