Vous avez un endroit, vous, où soudain plus rien ne semble pouvoir vous atteindre ? Moi j’en ai deux. Le petit village des Hautes-Alpes où mon grand-père fit construire un chalet après que la bâtisse familiale de Briançon ait brûlé et la Corse. J’en ai souvent parlé ici, cette île, dont je ne suis pas originaire est gravée pourtant dans mon ADN, du moins c’est l’impression que j’ai à chaque fois que j’y pose un pied et que je respire l’air chargé d’immortelle et de myrte. Reviennent à ma mémoire tous ces étés passés sur cette plage de Prunete, les saveurs uniques de la Pietra, du Fiadone et du brocciu. J’aime l’accent si particulier des Corses, j’aime l’âpreté des villages perchés dans les montagnes, les nuances innombrables de la mer, les tours génoises qui se dressent fièrement sur le littoral, les routes escarpées et les rivières aux eaux cristallines. Ces trois petits jours que nous y avons passé la semaine dernière n’ont pas dérogé à la règle et la magie a une nouvelle fois opéré, dès la première seconde. Alors certes, le fait de bénéficier d’un surclassement inattendu ne fut pas étranger à notre félicité. Mais très honnêtement, ce n’était qu’une cerise sur le gâteau. Aussi belle ait été d’ailleurs la piscine de l’hôtel, nous avons finalement passé le plus clair de notre temps sur la plage. La saison n’avait pas encore vraiment commencé et nous étions quasiment seuls. La mer qui n’avait pas été brassée comme elle peut l’être en août était translucide. Et cette chaleur, c’est simple, après deux mois de flotte à Paris, nous avions oublié qu’il était possible de marcher à la nuit tombée sans éprouver la moindre sensation de froid. Bref, c’était merveilleux, c’était plein de nostalgie et d’amour. En lire plus »