Catégorie : Je vous raconte ma vie

Dépistage, utérus et foire du Trône

Aujourd'hui, je veux vous raconter une petite histoire. Une petite histoire qui vous donnera peut-être envie d'aller à la Foire du trône le 30 mars. Ou chez votre gynécologue.

 

Non, je vous jure, je n'ai pas picolé, jamais le lundi matin.

 

Allez, assez trainé, ma petite histoire qui en réalité va être un peu longue, la voilà.

 

On est en 1995. J'ai 24 ans et j'ai rencontré l'homme depuis quelques semaines. Je n'ai encore jamais pris la pilule parce que mes relations amoureuses ont été jusque là tour à tour sporadiques, lamentables et sans espoir. Donc préservatif et basta.

 

Du coup, mes visites chez le gynécologue se comptent alors sur les deux doigts d'une main. Et je n'ai jamais fait de frottis. D'ailleurs je ne sais pas ce qu'est un frottis.

 

Mais en ce mois de juin, je viens de rencontrer sabre laser et je sens que cette fois-ci, ça pourrait durer un peu plus longtemps. Alors je prends mon courage à deux mains et je prends rendez-vous chez le médecin des zézettes. Avec une appréhension pas croyable parce que bon, on en a déjà parlé mais les étriers et tout le tintouin, ce n'est pas franchement la joie.

 

Une fois dans le cabinet médical, tout se passe bien. La dame, très chic, me prescrit la pilule et me fait un frottis. Je repars avec la sensation d'être une femme libérée et responsable à la fois. Barbara Gould peut aller se rhabiller.

 

Et puis quelques jours après, je reçois un coup de téléphone. La dame très chic a un ton un peu inquiet et me demande de revenir la voir parce que le laboratoire d'analyse "a décelé quelques anomalies". Entre cette brève conversation et le deuxième rendez-vous, le mot "anomalie" tourne et retourne dans ma tête, jusqu'à ce que j'aie l'impression de n'être moi même qu'une énorme anomalie. J'en parle un peu à l'homme mais pas trop parce que maladie et début de relation amoureuse ne font pas forcément bon ménage. Barbara Gould n'est plus qu'un lointain souvenir.

 

Au deuxième rendez-vous, la dame très chic m'examine plus attentivement, fait des prélèvements qui me donnent l'impression d'être transpercée de part en part. Elle m'explique qu'il y a des années j'ai du contracter un virus, au joli nom de "Papilloma" et que ce virus a manifestement endommagé le col de mon utérus.

 

J'apprends dans le même temps que mon utérus a un col et qu'il peut être pour ainsi dire grignoté par un virus sexuellement transmissible. En même temps je n'arrive pas à être très inquiète parce qu'un papillon ça ne peut pas être bien méchant.

 

Je réalise aussi qu'on peut avoir eu la vie sexuelle d'une bonne soeur et réussir l'exploit de choper une mst. Je me dis que ça se confirme, j'ai légèrement la poisse.

 

Re-attente, re-coup de fil, re-ton inquiet en pire. "Il faut prendre rendez-vous très vite avec le docteur X à l'Institut Fournier à Paris pour pratiquer une intervention, mademoiselle".

 

A partir de là, les choses s'accélèrent, je rencontre un médecin italien magnifique de beauté que j'aurais rêvé aborder autrement qu'avec un col de l'utérus en chou fleur. Il m'explique avec un accent charmant que je suis en phase pré-cancéreuse. Je me fais la réflexion que le mot cancer prononcé à l'italienne fait tout de même très peur.

 

Il m'explique qu'il va vaporiser mon col  au laser pour brûler les cellules malignes. Il dit que ça ne fera pas mal parce qu'auparavant il aura pratiqué une anesthésie locale. Je ne ne sais pas ce qui me fait le plus peur: être passée au napalm, avoir un cancer ou la perspective d'une anesthésie LOCALE…

 

Voilà. La suite, elle n'est pas très intéressante. Le bel italien a fait ce qu'il avait à faire, dire que ce fut agréable serait exagéré. Après cinq ans à être suivie scrupuleusement tous les six mois, je peux un peu baisser ma garde et ne faire un frottis que tous les ans. Surtout, depuis, j'ai eu la confirmation qu'avec Sabre laser, c'est une affaire qui marche. Et que quelque part, il m'a sauvé. Parce que le bel italien me l'a dit, c'était une question de mois avant que les choses ne prennent une toute autre tournure.

 

Ainsi s'achève ma petite histoire.

 

Bon, d'accord, mais pourquoi tout ceci vous donnerait envie d'aller à a Foire du trône ? Patience, je vais vous le dire. D'abord, le 30 mars, pour 25 euros, on peut avoir accès à tous les manèges en avant-première avec même la possibilité de croiser sur le grand-huit Marc Lavoine, Anne Roumanov, Francis Huster ou Baffie, parrains de l'opération. Et le petit plus, c'est que l'intégralité de la recette sera reversée justement au centre Pierre Huth de dépistage précoce des cancers de l'institut Alfred fournier. L'opération est organisée par Philippe Campion, le boss de la foire du trône et Pierre Huth, tous deux se battant depuis des années pour que le dépistage soit de plus en plus généralisé.

 

Donc je résume: en y allant on fait une bonne action et on multiplie ses chances de faire un jour du train fantôme avec Marc Lavoine. Si toutefois vous n'êtiez pas tentés, que la Porte Dorée soit trop loin de chez vous ou que non, vraiment, la fête foraine ce n'est pas votre truc, vous pouvez faire autre chose.

 

Quoi ? Oh, pas grand chose…

 

Juste vous demander à quand remonte votre dernier examen gynéco. Si vous n'arrivez pas à vous en souvenir… prenez rendez-vous.

 

Foire du Trône, Pelouse de Reuilly,  12ème arrondissement, ligne 8 métro liberté ou Porte dorée, Bus PC2 ou 46. Billets en vente à la Fnac, Carrefour, Auchan, Virgin et Ticketnet

 

Petit récap du week-end, épisode 2

Pendant que certains se la coulent douce, figurez-vous que d'autres bossent. Héééééééééééééé oui !

 

Donc à l'heure d'aujourd'hui je peux vous annoncer que tous les billets de la catégorie "La ronde et l'homme" sont en ligne. Pourquoi ceux là d'abord ? Ben c'est évident non ? Non ? Ecoutez, je ne vais même pas essayer de vous embobiner, si j'ai rapatrié ceux-ci en premier ou presque c'est parce qu'ils parlent de S-E-X-E. Et que pour l'audience, coco, y'a pas mieux.

 

Sinon, toutes mes diatribes contre les nutritionnistes ainsi que mes témoignages poignants sur les régimes ont définitivement intégré leurs nouvelles pénates. Là aussi, bien évidemment, il y a une stratégie marketing, on est une pro ou on ne l'est pas. Vous ne la voyez pas ma stratégie ? Rohhh, faut tout vous dire aujourd'hui, hein ? Facile, pourtant ! On approche de l'été, les rédactrices en chef des féminins sont en transe pré-diététique, les vitrines des magasins nous agressent avec leurs combishorts réservés aux pos-adolescentes rachitiques, donc forcément, on risque d'être tentées. C'est donc le moment idéal pour vous faire une petite piqure de rappel et vous ôter l'envie de bouffer ne serait-ce que la moitié d'un sachet protéiné…

 

Voilà, actuellement sinon sont en transit les "Instants douloureux et petites humiliations". Oui, ça aussi c'est calculé, les trucs un peu maso, les gens adooooooooooorent.

 

Edit: à nouveau un grand merci à Hélène qui à ses heures perdues – et elles n'en a pas beaucoup – prend ses petites mimines et va récupérer vos commentaires les uns après les autres, tout ça parce que vous le valez bien…

Edit n°2: Dimanche 17h49, les "Instants douloureux et petites humiliations". ont franchi la frontière sans problèmes, suivis de près par les légendaires Coups de calcaire de la ronde

Ta mère à La Nouvelle Star

Alors hier, je regardais la Nouvelle Star. Oh ça va, vous pouvez rigoler si vous voulez, m'en fiche complètement. La Nouvelle Star, ça fait cinq ans que j'en croque et franchement, non seulement j'assume mais j'en tire même une certaine fierté.

 

Oui, une certaine fierté. Absolument. Parce que maintenant, même dans Libé ils disent que c'est branché. Alors que moi, dès l'année où c'est ce pauvre Jonatan Cerrada qui a gagné, je le pressentais que ça deviendrait branché. Non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je n'ai jamais imaginé que Jonatan Cerrada serait hype un jour. Mais la Nouvelle Star, oui.

 

Bref, je vais vous épargner mes commentaires sur Dove Attia qui dit "ui" et qui se plante à tous les coups, sur Manu Katché et son caractère de chien, sur André Manoukian que je trouve sex à mort alors même qu'il a des bras minuscules ou sur l'immense Marianne James que j'aime inconditionnellement, notamment – voire surtout - parce qu'elle est complètement folle.

 

Je vous épargnerai également mon avis sur les gagnants d'avant et sur ceux de cette année pour lesquels j'ai d'ores et déjà craqué. Et je ne vais même pas essayer de vous convaincre que la Nouvelle star ça n'a rien à voir avec de la télé-réalité et qu'à côté, la Star Ac c'est du crottin.

 

Non, ce qui m'est venu à l'esprit hier soir, c'est autre chose. Ce qui m'a interpelé, comme les autres années, c'est ce qui motive ces gamins, voire jeunes adultes, par dessus tout. Ben la célébrité, vous allez me dire. Oui mais pas que. La musique ? Bien sûr mais pas seulement. La compétition ? Sûrement, mais pas exclusivement.

 

Quoi alors ?

 

Leur maman.

 

Oui, leur maman. Qu'ils perdent ou gagnent, leurs premiers mots sont pour leur maman, de temps en temps leur papa. Plus grave, certains se demandent même si leurs parents vont les aimer malgré leur échec. Voilà. Au bout de tout ça, au bout de ce tunnel d'épreuves, au bout de ces humiliations, de ces déceptions mais aussi de ces grandes joies, il y a l'estime de leur maman.

 

Et moi, ça, ça me fait peur. Plus peur que le bac qu'ils n'auront peut-être pas. Plus peur que le chômage, plus peur que les chagrins d'amour. Alors pour clore le chapître de ce qu'est une bonne mère indigne, et bien je crois que tout est là. Une bonne mère, c'est celle qui fait comprendre à son enfant que sa fierté est acquise pour toujours. Et qu'aucun concours n'y changera rien.

DS, diamants et gastro

 

Aujourd'hui c'est mon anniversaire. Je sais, ça ne se fait pas de le dire comme ça, normalement on garde ces choses là pour soi en espérant que le maximum de gens y pensera – "pensera" ou "penseront" ? je ne sais jamais avec ce genre de tournure de phrase. Mais voilà, personnellement j'ai toujours pensé qu'on n'était jamais si bien servi que par soi même et que si certaines âmes égarées avaient oublié qu'aujourd'hui c'était mon anniversaire, je leur donne en quelque sorte une deuxième chance de me le souhaiter.

 

Aujourd'hui donc c'est mon anniversaire et je suis… au fond de mon lit. Gastro à tous les étages. Classe.

 

Aujourd'hui c'est mon anniversaire et à mon réveil, l'homme m'a offert un diamant. Un tout petit diamant accroché à une chaine tellement fine qu'elle est invisible. Un diamant qui s'est niché au creux de mon cou et qui a trouvé sa place immédiatement. Que quelqu'un aille dire ensuite que the diamonds are not the women best friends… Je dois préciser que celui-ci a été élevé chez Tiffany et que forcément, il a d'excellentes manières.

 

Aujourd'hui c'est mon anniversaire et on a donc dû annoncer aux enfants que cette fois-ci c'était sûr, les études aux Etats-Unis c'était mort vu le prix d'un diamant Tiffany. En même temps, le bonheur des mamans fait celui de leurs petits, je vous le rappelle…

 

Aujourd'hui c'est mon anniversaire et dans DS il y a un article sur mon blog et le livre à venir. Bon, je pourrais me la péter mais en fait non. Disons que c'est difficile de crâner dans les dîner en ville parce qu'une journaliste parle de moi dans le cadre d'un article des plus sérieux intitulé: "Quand le vagin déprime". Voilà, j'aurais pu exprimer ma fibre artistique à travers des poèmes sur la beauté d'un paysage irlandais, j'aurais pu laisser libre court à ma créativité en écrivant des livres pour enfants ou que sais-je. Non, moi j'ai préféré écrire un bouquin de cul dans une collection intitulée "On n'est pas des courges". Moi je vous dis, quoi qu'on en pense, le melon c'est pas pour demain.

ça c’est fait…

Juste un petit récap pour vous tenir au courant de l'avancement des travaux. C'est tout de même la moindre des choses, vu que je le répète, ici c'est aussi chez vous. Donc sont désormais "rappatriés" avec tous leurs papiers bien sûr, en ces temps difficiles il vaut mieux, tous les "minute par minute" ainsi que tous les billets sur les nutritionnistes. J'attaque les régimes aujourd'hui.

 

Attention, quand je dis que j'attaque les régimes, je me comprends. Parce que personnellement, je mets un point d'honneur à justement n'entreprendre aucun régime en cette saison où les messages pas subliminaux des féminins nous invitent à faire l'impasse sur tout ce qui est susceptible de nous apporter un minimum de plaisir. Donc quand je dis que j'attaque les régimes, je veux bien sûr dire que les textes dénigrant cette horrible pratique occidentale consistant à tomber dans la frustration et la privation alimentaire seront très prochainement sur Mabulle et qu'il ne sera plus nécessaire d'aller sur Canalblog pour les lire.

 

En revanche, les commentaires, eux, resteront dans leur pays d'origine parce que franchement, c'est super long à récupérer…

Bon week-end !

Ah ben non moi j’avais noté pour le 30…

Bon, je publie tard aujourd'hui. Mais j'ai une excuse. Enfin, je ne sais pas si c'est une excuse. En tous cas une explication.

 

Voilà. Depuis quelques jours, j'étais assez du genre contente de moi. Du style "j'ai un nouveau blog qui pète – même pas grace à moi en plus parce que bon, autant que les choses soient claires c'est Hélène qui a fait tout le boulot avec Vincent -, mon premier livre sort dans moins d'un mois, mon second est presque terminé, je suis trop trop canon dans ma robe noire alors qu'en plus même que j'ai grossi, mon homme est formidable et fou de mon corps trop sexy, mes enfants survivent malgré la mère indigne mais néanmoins géniale que je suis". Bref, j'avais la gagne, limite insupportable. D'accord, pas limite. D'ailleurs même moi je commençais à me gonfler.

 

Et puis comme souvent dans ces cas là, la vie s'est chargée de bien me rappeler à l'ordre. Hier, mail de mon éditrice – ouais ça aussi, je l'accorde, c'est prétentieux à souhait de dire "mon" éditrice mais je ne PEUX pas m'en empêcher – qui disait à peu près ça:

 

"Bonjour Caroline, je suis un peu inquiète, vous deviez me rendre votre manuscrit le 5 mars et je n'ai aucune nouvelle. Que se passe-t-il ?".

 

Vous connaissez la sensation de l'estomac qui dégringole jusqu'à vos orteils combinée à la désagréable impression que votre coeur a migré dans vos oreilles tellement on l'entend battre fort? Et bien c'est à peu près ce que j'ai ressenti. Parce que donc hier on était le 15. Et que je pensais devoir rendre mon livre le 30. Ce qui me permettait ainsi de fanfaronner ici même sur le mode: "j'ai presque fini". Sauf que "presque", chez moi, c'est assez relatif. Très relatif même.

 

En fait il m'en restait une petite moitié à écrire.

 

A rendre donc pour il y a quinze jours.

 

Première réaction même pas digne de Bridget: "Ah mais non, chère D., je vous assuuuuuuure, on n'a jamais dit le 5, on avait dit le 30, d'ailleurs j'ai sous les yeux mon contrat sur lequel il est écrit noir sur blanc que la date de remise du manuscrit est fixée au… au… 5. Merde. Merde, merde merde."

 

Deuxième réaction de Bridget: "Je suis atrocement désolée, faites-moi brûler en enfer, je suis une merde sans nom, je paierai les indemnités de retard, je viendrai vous aider à l'imprimer à la main s'il faut, etc, etc." Vieille tactique acquise dans l'enfance de la contrition exagérée dans l'espoir de se faire pardonner. Sauf que là, l'enjeu c'était surtout de REPARER la boulette.

 

Bon, je vous passe les détails, j'ai paniqué tout mon entourage, enfin surtout ma mère et l'homme, j'ai passé la nuit entière ou presque sur un livre pour lequel je pensais avoir au bas mot encore deux semaines de délai – le pire c'est que j'étais trop trop fière de comment j'arrivais bien à tout gérer -, j'ai pris une matinée de congé et là, ça y'est, c'est fini.

 

Bref, voilà, ça m'a bien calmée, en fait d'être une Barbara Gould je ne suis en réalité qu'une écervelée irresponsable au bord du burn out, incapable de noter correctement une date dans un calendrier et qui confond 5 avec 30, ce qui en soi est incompréhensible.

 

Quoi qu'il en soit, pendant toutes ces heures d'écriture en urgence – j'étais comme qui dirait le Jack Bauer du traitement de texte – j'ai pensé à vous, à vos petits mots d'hier, à votre façon si sincère d'avouer que vous aussi, question indignité maternelle vous êtiez des championnes. J'ai aussi pensé à celles qui n'ont pas d'enfants mais qui ont quand même pris le temps de laisser un commentaire. Bref, vous m'avez bien accompagnée, alors merci.

 

Ah, et tant qu'on y est, hier, pour me calmer, j'ai mangé plein de chocolat au riz soufflé. Celui de mes enfants qui n'en auront plus pour le goûter.

 

Se donner la permission d’être belle

Hier soir, je l'ai reçue. Ma petite robe noire. "Encore une", vous
allez me dire. Oui enfin bon, c'est la deuxième. La deuxième de toute
ma vie, ou presque. Alors je crois que ça va, je ne suis pas encore
gagnée par l'addiction au shopping de petite robe noire. En même temps,
quelque part, vous avez le droit de vous en fiche, du nombre de robes
noires que j'ai dans ma penderie qui d'ailleurs, soit dit en passant,
est tout en bordel.

Ouais mais pas de bol, je vais quand même vous en parler un peu.

Pourquoi ?

Parce que pendant des années, l'idée même de m'acheter une robe,
c'était carrément du domaine du "laisse tomber ça m'ira jamais".

"Robe" ça voulait dire mince. Ou grande. Ou belle.

Et moi, pof, pas de bol, j'étais grosse, petite et moche. Et une
garnison de militaires en rut aurait pu me dire le contraire je ne les
aurais pas crus. En même temps, ma comparaison est totalement naze
parce que des militaires en rut ont à mon avis tendance à ne pas faire
les difficiles. Du coup ç'aurait été normal de ne pas les croire. Bref.
Vous me comprenez.

Donc tout ça pour dire que mon uniforme, c'était jean et pull large.
Pull sur lequel je passais mon temps à tirer. Pour cacher ce ventre que
j'aurais voulu m'arracher à mains nues. Sauf que c'est bien connu, plus
on tire sur son pull, plus on montre ce qu'on cherche à dissimuler.

Forcément, avec une tenue aussi sexy, autant vous dire que je
faisais des ravages. Disons que c'était un peu comme si j'avais écrit
"je suis grosse, ne vous approchez pas" sur mon front. Non parce que
même une fille à peine ronde, vous lui mettez un gros pull détendu sur
un jean informe, elle prend dix kilos.

Et puis, et puis… Plein de choses se sont passées, dans ma tête,
et dans ma vie. Attention, je ne me suis pas réveillée un matin en me
disant que j'emmerdais mes kilos et la société. ça s'est fait plus
progressivement, mais là je vous raconte vraiment ma vie et y'a des
limites, après on finit chez Delarue. Et en ce moment, parait qu'il
n'est pas des plus fréquentables.

Donc pour résumer, ce qui s'est passé, c'est que je me suis donné petit à petit la permission.

La permission d'être féminine.

Même avec un poids plus élevé que le chiffre après la virgule de ma taille.

Beaucoup plus élevé.

La permission aussi d'être belle. J'ai alors osé les décolletés. Les jupes fendues. Les hauts près du corps. Le blond.

Les talons également. On a pas idée comme les talons ça change une
femme. C'est simple, les talons, c'est comme le string, quand on en
porte, on se sent torride, d'un coup.

Bon, que les choses soient claires, il me reste un long chemin à
faire. Et puis je sais aussi que ça ne sera jamais totalement évident.

Il n'empêche qu'il y a trois jours, j'ai fait un truc dont je rêvais
depuis longtemps mais que je n'osais pas. Un truc qui était aussi
jusque là du domaine du "laisse tomber, ça va pas m'aller".

Un truc pas non plus super délirant, qui va peut-être même vous sembler bien dérisoire.

J'ai commandé un des vêtements qui sont proposés à la fin du Elle.
Une robe noire, en coton, taille empire. Exactement celle que je
voulais dans mes rêves. Bien sûr, j'ai pris la taille 4, la plus
grande. Persuadée que ce serait trop petit, mais tant pis, pour une
fois j'aurais osé.

Hier soir, je l'ai reçue. C'est un amour de robe. Chère, tout de
même. Mais après tout, j'ai écrit un livre non ? Alors j'ai le droit,
je me suis dit. Le truc dingue ? Je l'ai essayée et elle me va. Comme
quoi, hein ?

Quand je dis que c'est un amour de robe, je n'exagère pas. Elle
souligne mes seins et du coup, elle tombe sans coller le reste.
Surtout, elle n'a pas de bouton à fermer, elle ne m'oblige pas à
rentrer mon ventre et il n'y a pas de problème d'ourlet, avec elle.

En somme, elle est beaucoup moins con qu'un pantalon.

Edit: Mon histoire est un peu longue. Mais je
voulais juste vous dire: osez les filles. Donnez vous la permission
vous aussi. Parce que personne ne le fera pour vous.

Edit (2): Les garçons aussi, osez. La petite robe noire ou tout ce que vous voulez, on s'en fiche. L'essentiel, c'est de se l'autoriser.

Edit (3): La robe est .
Je précise que je n'ai pas d'actions chez Elle boutique. M'enfin, si
plein de filles l'achètent, chais pas, madame Elle boutique, un ptit
quelque chose, ça serait pas de refus…

Ces petits riens qui nous font du bien

Dans la vie, je trouve, il y a des incontournables. Des petits riens
qui nous font tellement de bien qu'on y dérogerait pour rien au monde.
Chacun a les siens, parfois partagés, parfois pas du tout, mais souvent
immuables. Ces petits riens, j'en ai plein. C'est par exemple le
Journal du Dimanche dans un square au soleil la tête sur les genoux de
l'homme ou sur mon canapé quand la pluie tombe. C'est le premier soir
après le passage à l'heure d'été, quand toutes les cinq minutes on se
dit que normalement à cette heure ci il fait nuit. C'est l'histoire
d'avant de dormir avec mes deux bichons serrés contre moi, chacun d'un
côté. C'est aussi la première bière, la première coupe ou le premier
mojito dans une soirée. Je ne sais pas vous mais les autres verres sont
toujours moins bons. C'est aussi le premier pin parasol sur l'autoroute
du midi.

C'est un macaron caramel au beurre salé de chez Ladurée en visionnant pour la centième fois "Quand Harry rencontre Sally"

Et puis dans mes petits riens, il y a aussi une soirée dans l'année que sous aucun prétexte je ne voudrais louper.

Les Césars.

Oui, regarder les Césars en bonne compagnie, avec un plateau télé
des grands jours, pour moi ça vaut tous les plaisirs hors de prix,
toutes les soirées de la hype parisienne auxquelles je ne suis en même
temps pas vraiment conviée. Mais même si j'y étais invitée, ce soir là,
ils pourraient tous se brosser.

Pourtant, je vous l'accorde, les Césars, c'est long. En plus, c'est
jamais çui qu'on veut qui l'a. Mais il y a les robes qu'on peut
critiquer, les nouveaux seins de l'une, la bouche toute neuve de
l'autre, la grossesse évidente de machinette et les premières rides de
celui-ci. Les Césars, c'est l'occasion de ce genre de dialogue qui
n'apporte rien mais on s'en moque:

– Roh là là, regarde Hippolyte Girardot ! Quest-ce qu'il a vieilli…

– C'est clair ! En même temps, il doit avoir au moins quarante-cinq ans, non ?

– Nooooooooooon…

– Ben si, "Un monde sans pitié", c'était quand ?

– Hannnnnnnn, t'as raison, c'est horrible, c'était y'a vingt ans. Quelle horreur… Mais qu'est-ce que j'avais aimé…

Enfin, vous voyez, quoi…

Alors cette année, je n'ai pas boudé mon plaisir. Faut dire que
Valérie Lemercier était tout bonnement à se tordre. Mélanie Laurent que
j'ai tant aimée dans "Je vais bien ne t'en fais pas" m'a fait autant
pleurer qu'il y a des années Charlotte, timide effrontée ou Romane
Bohringer à peine remise de ses Nuits fauves.

En plus, l'amoureux de Mélanie, Julien Boisselier, il était si mignon, n'est-ce pas ? Un vrai moment Nutella.

Et puis surtout, cette année, il y'avait Jude. Si. Lui même.
L'érotisme incarné. Même avec des cheveux un peu trop blonds, un peu
trop longs. Jude que la jolie Juliette Binoche embrasse parait-il dans
un prochain film. On la déteste un peu et en même temps, moi, Juliette,
je l'aime bien.

Toujours est-il que samedi, quand Jude a bredouillé quelques mots de
français en recevant son César d'honneur, je ne sais pas, comment vous
dire… c'était comme un macaron caramel beurre salé de chez Ladurée.
En mieux.

SOS

Pas de post dans l'immédiat – STOP – Etat lamentable au travail –
STOP – Du champagne coule encore dans mes veines – STOP – Je ne boirai
plus jamais – STOP – Promis je raconte la soirée demain – STOP – Merci
à tous ceux qui sont venus, bravant le fatigue, la timidité, le froid,
le vent et la neige – STOP – J'ai le mal de mer – STOP – Vomir sur son
lieu de travail est-ce une cause de licenciement ? – STOP – Je vous
aime – STOP.

EDIT: Un grand merci à Lovepink, pour sa
gentillesse, sa convivialité et son accueil. M'est avis que les Dessous
de Ginette vont devenir THE rendez-vous des courges…