Catégorie : Mes carnets de voyage

On avance ou on suce ?

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Les deux ou trois premiers mois qui ont suivi ma démission, je me suis posé la question des centaines de fois. Est-ce que j’avais eu raison ? Est-ce que je n’avais pas fait la plus grosse connerie de ma vie en lâchant un job plutôt intéressant malgré tout pour une utopie, un fantasme de vie meilleure parce qu’entièrement centrée sur l’écriture ?

Une interrogation qui m’avait d’ailleurs obsédée durant deux ans avant de faire le grand saut. Comme si cette décision était du même ordre que celle consistant à désamorcer une bombe à retardement. Bleu ou rouge, le fil à couper ? Rouge tu exploses, Bleu tu es sauvée. Ou l’inverse.

Dans mon cerveau manichéen, c’était évident. Je ne pouvais qu’avoir raison… ou tort. Pas de demi-mesure, pas d’entre deux. Echouer ou réussir, me réjouir ou regretter.

Après six mois, j’ai enfin compris que je n’avais… rien compris. Et que je ne saurais jamais si j’avais « bien fait ». A force de répéter à ceux qui s’en enquièrent, que « jusqu’ici tout va bien », je finis par y croire moi même. Et le fait est que tout va plutôt bien. Mais la semaine prochaine, le mois suivant, voire dans un an ou deux, ça ne sera peut-être plus le cas. Ce qui ne signifiera pas que j’ai commis, en janvier dernier, la plus grosse bourde de ma vie. Comment être certaine en effet que dans un an, deux ans ou moins que cela, je n’aurais pas été mise à la porte de mon ancien boulot, que je n’aurais pas fini par m’étriper avec l’un ou l’autre, ou que je n’aurais pas fini tout simplement en burn out, du fait d’un rythme tous les jours un peu plus soutenu ?

J’ai enfin admis qu’il n’y aurait pas de jugement dernier, pas de tribunal à l’arrivée et qu’aucune décision ne peut être radicalement bonne ou mauvaise. Et je me sens enfin libérée de ce poids qui m’oppressait tant par instants. Je n’ai pas commis de faute éventuelle, j’ai pris cette décision et puisque c’était la mienne, c’était, d’une certaine façon, la bonne. Je crois que c’est valable pour tout un tas de chemins qu’on choisit de prendre. Non qu’il n’y ait pas de conséquences et qu’il ne faille pas les assumer. Mais qui pourra jamais nous prouver que malgré tout, l’autre sentier eut été plus aisé ?

Ne jamais se retourner, regarder devant, mettre un pied devant l’autre, et recommencer.

Si cette première moitié de l’année 2011 m’a enseigné une chose, c’est définitivement celle-ci. En lire plus »

Barcelona querida…

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Je suis une obsessionnelle de la météo. 12 jours avant de partir où que ce soit, je commence à regarder frénétiquement les prévisions, croisant mes informations au gré des sites qui bien sûr n’annoncent jamais la même chose. Je privilégie en général les plus optimistes, même si je suis tordue au point de flipper grave si trop de soleil est annoncé à l’avance, j’ai peur que ça nous porte la poisse. Cinglée.

Autant vous dire qu’avec l’Iphone je suis servie, ma névrose ne s’arrête en effet pas du tout au temps qu’il fera là où je pars. A savoir que j’ai programmé dans l’appli meteo france et celle de yahoo tout un tas de villes, dont je regarde tous les jours les températures et risques de précipitations. A priori, je m’en brosse un peu du taux d’humidité à Stockholm. Sauf que non, je peux ainsi vous apprendre que le week-end dernier, c’est là qu’il fallait être. J’avoue aussi que j’éprouve une sorte de jouissance quand la pluie est annoncée à Bastia ou Marseille. Je n’ai jamais prétendu n’être qu’altruisme et bonté, en même temps. En lire plus »

Luxuriant Parc Guell

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Rentrée tard hier de Barcelone avec des centaines de photos plus ou moins réussies à trier tout en écoutant les histoires minuscules mais fondamentales des trois machins ramenés à Paris par mes saints parents. Billet par conséquent très court et illustré de deux trois clichés (après coup, plutôt une dizaine, essentiellement végétales, c’est ma nouvelle orientation bloguesque) du parc Guell.

Il m’avait été recommandé chaudement par une amoureuse de la ville qui se reconnaitra peut-être, friande également de rioja et des premières oeuvres du maitre Pablo P. Un endroit paradisiaque, que ce parc perché sur les hauteurs de Barcelone. Il devait être initialement une sorte de phalanstère, un lotissement utopique à la Corbusier imaginé par le très pieux mais néanmoins déjanté Gaudi. Finalement, seules deux maisons ont été construites, faute d’argent. Tant pis pour les potentiels habitants, tant mieux pour les promeneurs qui peuvent se perdre dans une végétation luxuriante où se cotoient lacivement orangers, palmiers, figuiers de barbarie, ou encore ces fleurs étranges qui se dressent entre les pins sur des tiges immenses et donnent la sensation d’être subitement devenus tous petits. Le parc Guell, c’est aussi cette terrasse bordée de banquettes en mosaïques que repeignent patiemment de jeunes femmes méticuleuses. En lire plus »

Un mouton à Stockholm

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Histoire de clore l’épisode Stockholm – avant qu’on y revienne avec OFF TV quand les images seront montées -, voici un de mes fameux et inégalables reportages photos. Difficile de donner une impression juste sur cette ville dans laquelle je ne suis finalement restée que 24h. Un laps de temps très court  qui ne m’a toutefois pas empêchée d’avoir un vrai coup de foudre, en dépit des températures indécentes et d’un ciel très bas (pourtant la météo annonçait grand beau, si ça se trouve c’est le mieux qu’il puisse faire, le ciel, en Suède, au mois de février).

Ce que j’ai aimé ? L’atmosphère, déjà, de l’Europe du Nord. J’avais adoré Copenhague au Danemark et j’étais tombée en amour de Bergen en Norvège il y a quelques années. Je n’avais pas encore mis les pieds en Suède et j’ai ressenti la même chose, cette impression de dépaysement, la rudesse du climat qui s’oppose à la chaleur des intérieurs, la mer, toujours présente, dont on sent qu’elle a joué et joue encore un rôle déterminant. L’air semble être plus cristallin, on sent qu’on se rapproche du pôle, aussi (ça c’est VRAIMENT un ressenti personnel, voire une sorte de vue de l’esprit, mais c’est comme ça, à chaque fois me fais cette réflexion). En lire plus »

Opération « Coup double »

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L’envie de vacances me prend en général… le 30 août. Jusqu’il y a deux ans, je patientais néanmoins et attendais le mois de janvier, voire février, pour commencer à checker Homelidays and co, histoire de trouver ma maison de rêve pour l’été. Bon, après, je trainais parce que la dépense me semblait astronomique et que c’est toujours un peu difficile d’aller voir son boss le 3 janvier pour caler ses congés de juillet. Cette année, j’avoue, j’ai fait très fort, j’ai carrément appelé la proprio de notre location UNE SEMAINE avant d’en repartir pour m’assurer qu’elle nous la relouerait l’été suivant. Quand elle a dit oui, j’étais aussi contente que si j’avais réussi un entretien d’embauche.

On est con. Parfois.

Bref, j’ai toujours été un peu monomaniaque des vacances, c’est ce qui me fait tenir le reste de l’année depuis que je bosse. J’imagine, enfin j’espère, que je ne suis pas la seule dans mon cas.

Pourquoi je vous en parle aujourd’hui ? En lire plus »

So long 2010…

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Tout juste rentrée d'Istanbul que nous avons quittée sous un ciel immensément bleu. Pour notre départ, la ville au lever du soleil s'était nimbée de rose, on l'a pris comme un cadeau d'adieu après ces quatre jours merveilleux mais brumeux (on avait grave la haine en gros).

Je n'ai pas hyper le temps d'écrire un long billet, il parait que j'organise ce soir un réveillon du 31. Comment vous dire ? Ça va être du stand up, de l'impro, quoi.

Je voulais simplement vous souhaiter une belle soirée, vous dire que personnellement je n'ai qu'une seule résolution pour 2011: oser.

Et dans mon cas, autant préciser que c'est du lourd.

Voilà, je vous laisse avec mes dernières photos stambouliotes, le Bosphore, les pancakes, le pain turc, le thé et j'en passe. Du bon et du beau, en somme. Je ne suis pas bonne en city guide mais je vous conseille le blog de Shupi en Suisse qui est nickel quand on veut passer du temps dans cette ville enchantée.

Pour ma part, je n'ai que peu d'adresses à vous conseiller. Notre hôtel était le même que Garance qui me l'avait chaudement recommandé, il s'agit du House Hotel. Un endroit absolument magnifique et idéalement placé quand on ne veut pas résider dans le centre historique mais plutôt dans le quartier qui bouge le soir. Néanmoins, il est cher pour la ville et si j'ai craqué c'est parce que c'était le cadeau de Noël que je souhaitais faire à mon churros qui avait eu une année 2010 bien bien bien merdique. Donc à réserver pour des occasions particulières et pour les bourses bien remplies (quoi ?).

Sinon, deux restaurants m'ont tapé dans l'oeil, le Lebyderia pour sa vue et son ambiance lounge et le Hamdi restaurant qui surplombe le Bosphore et propose une bouffe traditionnelle à tomber par terre. Pour un cocktail en musique, le "360", bar boite au 8e étage d'un immeuble à Galata, là encore on en prend plein les yeux, mais ce n'est pas donné. Pour le reste, tous les petits restos à deux balles où nous avons mangé étaient délicieux, je vous conseille donc de faire confiance à votre instinct. Je me ferai un plaisir de vous répondre par mail si vous souhaitez plus d'infos.

Encore un grand merci de m'avoir accompagnée toute cette année, j'ai adoré la terminer ainsi en vous embarquant un peu avec moi durant ces quatre jours. Je ne dis pas ça par flagornerie, je pensais à vous en prenant ces photos et en amassant ces anecdotes et ça donnait une dimension supplémentaire à notre périple. Même le churros s'y mettait, me montrant telle ou telle chose, "pour ton blog".

Voilà, dans le billet précédent, on me demande l'intérêt de préciser qu'on a également bien baisé dans notre king size. J'ai envie de dire aucun, d'autant que parfois, je brode, ça dépend, ça dépasse. J'aime qualifier ce blog d'autofiction, il faut en prendre et en laisser, je raconte que les haricots me font péter, je ne suis pas sûre que çe soit moins déshonorant que de glisser que faire l'amour dans un hôtel fait partie des plaisirs de la vie…

Une très bonne fin d'année à tous et toutes, qu'elle se passe en famille, entre amis, en amoureux ou en solo, que vous attachiez ou non de l'importance aux douze coups de minuit, et à très vite.

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Toutes les photos ci-dessus sont prises dans l'espace petit dèj de l'House hôtel, un paradis, ni plus ni moins…

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Où les mouettes nous guident pour un tour sur le bosphore, entre Asie et Europe. Magique et gelé.

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La vue depuis le Hamdi restaurant

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Les épices et les loukoums du bazar égyptien

Juste une mise au point (avec du sexe inside)

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Hi everybody. Ici le national geographic, c'est parti pour un troisième billet stambouliote. Non, ne t'en vas pas, il y aura aussi un peu de sexe, beaucoup d'amour et un soupçon de fachione.

Hier, nous nous sommes donc concentrés sur la galata tower et le palais Topkapi. Ça semble modeste comme programme mais il faut prendre en compte notre considérable capacité à trainer ainsi que la qualité sans commune mesure du petit déjeuner de notre hôtel, servi au dernier étage de cet immeuble presque victorien, dans une vaste et lumineuse pièce mansardée où trônent deux énormes chesterfields qui nous supplient de nous affaler dans leurs bras. Je crois que je pourrais rester pour la vie entière à manger des pancakes – à tomber à genoux de déliciosité – et boire du thé turc en regardant les bâteaux traverser la corne d'or.

Bref, deux activités par jour c'est déja presque trop, d'autant que nous souffrons d'un handicap non négligeable: notre incapacité quasi pathologique à nous diriger dans une ville que nous ne connaissons pas.

Enfin je rectifie. Il serait plus exact d'écrire ça autrement: le churros n'a AUCUN sens de l'orientation.

Ce qui ne serait pas si grave s'il en était conscient. Las, ce n'est pas le cas, loin s'en faut. Le pire étant qu'il semble à chaque fois tellement sûr de lui lorsqu'il m'affirme que "c'est par là", qu'en assistée naïve, je le suis aveuglément. Jusqu'à ce que nous nous retrouvions SYSTEMATIQUEMENT dans le quartier le plus glauque, (ce matin, la rue des vendeurs de cuvettes de wc) et dans lequel la probabilité de nous faire agresser est inversement proportionnelle à l'intérêt du lieu (sachant que j'ai peur de me faire agresser en plein jour rue de Passy, appréciation à prendre donc avec des pincettes) (d'autant que certains hommes du cru me donneraient presque envie de crier "Geoffrey, noooon", avec autant de conviction que Michèle Mercier aka Angélique marquise de la culotte mouillée).

Fais-chaud, non ?

Bref. La scène se termine toujours de la même façon. A savoir que je lui crie dessus, qu'il fait comme s'il n'entendait rien, qu'il persiste à nier qu'on est perdus pour finalement lâcher le morceau quand il devient évident que non, ce n'est pas la prochaine rue à gauche. Vu qu'on est dans un cul-de-sac où sont entreposés un bon millier de pommeaux de douche. Je re-crie, jusqu'à ce qu'il me rétorque que si je suis si maligne je n'ai qu'à me débrouiller.

C'est là que j'entre en scène en prenant une initiative à laquelle aucun être doté d'un pénis ne peut s'abaisser sans perdre à coup sûr une de ses couilles en route (je ne vois que ça comme explication).

Je demande mon chemin à un passant.

Whouuu la honte.

Allez, je vous laisse avec quelques photos plus ou moins loupées de la vue depuis la galata, du splendide Topkapi, de la mosquée bleue qui devient rose le soir et des köfte, les inévitables boulettes de viandes locales.

Edit: Quoi, y'avait pas d'amour ni de seske finalement ? Et si je vous disais que ce billet est écrit depuis mon lit king size dans lequel cette fois-ci le churros ne s'est pas tout à fait écrasé comme une merde ? Même qu'il n'y a même pas eu besoin de demander le chemin à qui que ce soit. Aaaah, Geoffrey, enfin…

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A Istanbul tu peux boire des smoothies partout, c'est le délire, je vais repartir avec un transit capable de battre christophe lemaitre au 100m. J'adore tout particulièrement le jus de grenade, sa couleur, son sucré acidulé et son apreté sur la fin…

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Dans Galata, l'équivalent du 11e parisien, bobo à souhait. Ambiance rue de Charonne, if you see what I mean…

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Est-ce que tu crois qu'un jour il fera la mise au point sur moi ou bien ? ça veut dire quelque chose vous pensez ?

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Si ces photos pouvaient parler, elles vous raconteraient qu'à ce moment là, en haut de la Galata, tous les muezzins de la ville se sont mis à appeler à la prière. Leurs voix montaient vers nous jusqu'à nous serrer la gorge et piquer les yeux.

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Une des cours de Topkapi, avec la longue file d'attente pour la salle du trésor et son diamant gros comme la tête de Rose…

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Ma terrasse préférée du palais de Topkapi, avec son petit kiosque doré donnant sur le bosphore.

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Je crois qu'on peut dire qu'une artiste est née.

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Les köfte et le yahourt à boire, l'équivalent de notre steak frites.

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Accompagnées de l'inévitable salade aux haricots blancs, qui réussit l'exploit de te faire refouler du bec (thanks les oignons crus) ET péter comme un babouin.

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La vue depuis le leby de ria, restaurant où les serveurs sont très très yummy et les filles très très fachieune (tu vois qu'on a AUSSI parlé de mode).

Regarde moi ce bazar

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Pour moi le Grand Bazar, c'était jusque là l'ancien nom du Prisu (ancêtre de Monoprix si on me suit) à Lyon. J'adorais aller au Grand Bazar, comme quoi on ne fait jamais rien que devenir ce qu'on a été. Ensuite j'ai dévoré le bonheur des dames du grand Emile.

Et puis hier, j'ai découvert le Grand Bazar, le vrai, the real one, celui qui a donné son nom à tous les autres, l'essence du printemps et des galaf, la substantifique moëlle du Bon marché, en somme (si si).

 

Là encore, je crains de n'être pas originale pour deux sous et mes photos ne rendent pas grand chose en plus, ce qui me désole parce que ça m'aurait évité de chercher comment retranscrire cette émotion. En deux mots, l'endroit en lui même vaut le détour, même si comme moi vous n'avez pas spécialement envie de repartir d'Istanbul avec un faux Prada, un perfecto jaune moutarde ou un trench rouge. Le grand bazar est un labyrinthe qui n'en finit pas, avec ses allées dédiées à la maroquineries, d'autres aux bijoux (très beaux sautoirs by the way), d'autres encore à la vaisselle ou autres luminaires. Partout également, des cafés et des garçons qui portent avec grâce de minuscules plateaux de verres à thé (ils arpentent tout le vieil Istanbul et ça donne l'impression que la ville n'est finalement d'un immense café à ciel ouvert). A noter: les vendeurs ne sont ni oppressants ni insistants, rien à voir avec certains souks marocains ou tunisiens que j'ai visités.

Voilà, je vous laisse avec quelques images pas très nettes, aujourd'hui ce sera la tour de galata et topkapi. Ah et hier, soirée magique en haut d'un immeuble de Galata dans un restaurant branchouille comme on les aime parfois (et comme je n'en trouve jamais lorsque je suis touriste, merci à Melisse, je crois), avec vue sur le bosphore et Sulthanamet. Le mojito était au même prix que son cousin parisien mais un poil plus chargé (= on était déchirés à 20h45). J'avais oublié comme c'était bon d'être ivre avec son amoureux dans une ville inconnue. Le retour dans les rues désertes et ventées de Galata m'a rappelé les premières heures de notre histoire dans un Bonifacio endormi. Bon après il s'est effondré comme une merde sur le king size bed et la réalité m'a rattrapée.

Bonne journée…

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Faut pas croire même les ottomans au fait de leur gloire avaient des pous.

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Que du vrai bien sûr…

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On dira ce qu'on voudra mais y'en a qui sont toujours dans les bons coups. Y'a-t-il un pays où on ne trouve pas une enseigne Pierre Cardin ? Ceux qui diront la France seront punis.

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Celle ci c'est juste parce que j'aime l'idée du bonheur qu'elle suggère.

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Deux trois clichés sur Istanbul

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Certaines villes s'apprivoisent, d'autres te tendent les bras. Istanbul est de celles-ci. Difficile de décrire, sans tomber dans la mièvrerie ou le cliché de la touriste énamourée, la beauté de cette cité. J'y suis arrivée avec peu d'attentes mais l'envie assez convenue de toucher du doigt la magie des mille et une nuits. Et c'est exactement ce qui t'enveloppe instantanément, à chaque coin de ruelle escarpée, à chaque minaret entrevu, à chaque dôme de mosquée.

Je ne vais pas enfiler les perles sur le mode "croisée des chemins, carrefour des cultures, un pied dans la modernité, l'autre dans son histoire" et pourtant ce sont ces formules à l'emporte pièce qui viennent à l'esprit, tant tout se mélange et se téléscope avec en fond sonore les chants ancestraux des muezzins qui se mèlent aux cris des vendeurs de chataignes, aux sonneries des téléphones et aux klaxons des trams.

Difficile de vous livrer plus que ça aujourd'hui d'autant que mes jambes sont restées quelque part du côté du grand bazar. On m'objectera que je n'écris pas avec mes pieds. Ce qui reste à prouver, cela dit.

Quelques photos pour vous mettre en appétit, certaines d'entre elles pourraient s'appeler "but where is caroline ?", je les poste juste pour que vous compreniez qu'à moins de changer de churros, je n'ai aucun avenir dans la bloguerie modesque. Ah parce que vous l'ignoriez ? Mais oui, absolument, les modeuses sont pour la plupart shootées par leur chéri, à qui elles ont fait suivre des cours accélérés de photographie, à moins qu'elles ne les aient choisis avec l'option Canon EOS. Ce qui n'est à priori pas le cas du mien. Lequel a néanmoins deux trois bottes secrètes, je vous rassure, mais ça n'a rien à voir avec le ski, Josiane.

Edit: Merci à tous et toutes de vous être inquiétés de la sorte pour ma grippe, j'ai fini par ressusciter samedi en fin de journée. Et aux dernières nouvelles, je ne l'avais refilée à personne de mon entourage. 

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La mosquée bleue (et non, comme me l'assurait avec un aplomb incroyable le churros, venu ici il y a vingt ans dans un état à priori second, la Sainte Sophie)

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Allez, joue avec moi. Where is Caro ?

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Attention, le jeu se corse…

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"non mais en la recadrant, on te verra super bien. Et puis c'est toi ou la mosquée, j'y peux rien".

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"Non mais en te recadrant, hein…"

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Sainte Sophie, un choc esthétique comme rarement. Il faut y entrer et se laisser emporter, les lustres qui semblent en appesanteur sont tout simplement envoutants.

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Photo absolument inutile mais qui illustre assez bien mes ambitions artistiques, non ?

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La mosquée bleue vue depuis Sainte Sophie

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Le sol en marbre de Sainte Sophie est lui aussi hallucinant, patiné et fissuré, je ne saurais expliquer pourquoi mais c'est presque sensuel d'y poser les pieds (non je ne suis pas sous l'emprise d'antidépresseurs).

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 ("ben quoi ?") (mis à part le fait que le churros a très manifestement la cataracte, cet endroit est incroyable, il s'agit d'une ancienne citerne dont les colonnes sont toutes le fruit de pillages des ottomans et proviennent de temples romains et autres. L'atmosphère catacombienne des lieux est unique).

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Le pont et la tour de Galata, "chez nous", quoi…

Je vous laisse pour aujourd'hui, si l'ambiance soirée diapos ne vous lasse pas, je reviens demain avec d'autres photos de la mosquée bleue, du grand bazar et plus si affinités. Allez, une dernière pour la route, comme quoi peut-être qu'il reste un espoir.

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Doha dans le nez

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La semaine dernière, donc, j'étais au Qatar, à Doha. Vous dire que je suis partie le coeur lourd c'est un euphémisme. Je ne saurais pas bien expliquer pourquoi (mis à part mon léger problème d'avion qui me fait penser que lorsque les portes de l'avion sont verrouillées, mon cercueil est scellé) mais ce départ a été douloureux. Je vais vous épargner la description du spectacle pénible que j'ai donné à tous ceux qui m'ont croisée ce matin là. Même ma boulangère, j'ai eu du mal à la quitter sans sangloter. En même temps elle fait les meilleurs croissants du monde. Mais ça ne justifie pas le calin quand elle m'a rendu la monnaie, j'en suis consciente.

Après m'être mouchée dans le pull du churros une bonne douzaine de fois, je me suis quand même décidée à partir en priant pour que le temps passe très vite parce qu'une semaine loin de mon étalon, de mes deux machins et de ma boulette pleine de cheveux, c'était trop difficile.

Est-ce parce que j'avais tant angoissé ? Est-ce parce que je n'attendais rien de ce séjour ? Est-ce parce que j'ai regardé "Eat, pray, love" dans l'avion ? Est-ce parce qu'il faut en chier un peu pour jouir quand on est impregnée comme moi d'une éducation judéo-chrétienne certifiée ISO 9001 ?

Sais pas.

Mais le fait est que ces cinq jours ont finalement été… trop cool. 

Je n'ai pas d'anecdotes particulièrement savoureuses à vous retranscrire, au risque de vous décevoir, je me suis pour une fois comportée d'une manière quasiment adéquate, je n'ai rien oublié au check-in de l'aéroport et j'avais tellement chouiné avant de prendre l'avion que j'étais comme sous tranxène au décollage. Finger in the bottom, as could say loop, que j'ai désormais décidé de plagier sans vergogne.

Ah et non, le fait de m'être promenée une bonne partie de la première journée avec une chemise déboutonnée jusqu'à mon triangle d'or ne mérite pas qu'on s'y attarde. Ni d'avoir perdu puis retrouvé en l'espace de quelques heures mon portable et mes lunettes de soleil (et après y'en a qui disent que les arabes sont tous des voleurs, franchement j'ai la preuve que non) (second degré).

Ces légers dérapages relèvent de l'anecdotique. Je ne veux pas balancer mais ma copine que je me suis faite pendant ce voyage m'a battue à plates coutures. Son reflex à 12 000 dollars, elle l'a vraiment oublié dans sa chambre d'hôtel et s'en est rendu compte quelque part au-dessus de Bagdad lors du retour à Paris. Pour l'épargner je n'évoquerai pas plus en détail non plus le léger souci d'ouverture de sa jupe balinaise choisie pour sa longueur réglementaire mais en oubliant qu'elle se fendait jusqu'aux aisselles. Du coup elle est restée debout pendant une semaine, son immense foulard noué autour de la taille.

Vous l'aurez deviné, j'avais trouvé mon maitre, en réalité. Du coup, pof, toute ma créativité de gaffeuse s'en est trouvée chamboulée.

Je n'ai donc pas grand chose à vous mettre sous la dent pour tout ce qui est piétinage de mon estime de soi et humiliations en tout genre. En revanche, j'ai bien évidemment quelques fulgurances à partager avec vous à propos de ce bien étrange pays qu'est le Qatar. Allez, c'est parti pour le 1/4 d'heure national géographique.

Alors, Qatar, terre de contraste et carrefour des cultures, qu'en ai-je retenu ?

En décembre, au Qatar, il fait 25°. A n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Je ne veux pas dire mais moi je vote pour le premier candidat qui me promet une révolution climatique comme celle là. D'ailleurs j'ai moi même commencé à y contribuer en prenant trois bains par jour et en faisant tourner mon lave-vaisselle all along the day.

Les hôtesses de Qatar Airways sont de celles qui colleraient une clitoridite aigue à Loop of Kurland. En plus elles sont aimables et les repas qu'elles servent relèguent ceux d'Air France au rayon de la bouffe pour chiens.

– La première chose que j'ai vue en survolant Doha de nuit, c'est cette skyline (c'est bien comme ça qu'on dit quand on est un peu bilingue ?) fascinante. Des buildings délirants et multicolores en plein désert qui semblent avoir poussé comme des champignons hallucinogènes.

– Entre les gratte-ciel, il n'y a pas de rues ou de routes. Et à l'intérieur, il ne semble y'avoir personne.

Les Qataris ne marchent pas, ils conduisent. Spectacle étonnant que cette ville fantôme sans passants, sans échoppes ou presque, sans centre ville.

– Doha c'est un peu comme un Disneyland dont les animations auraient des noms de grandes chaines d'hôtel. Hyatt, Sheraton, W, Mövepick, Four Seasons, ils sont tous là.

– Les femmes sont majoritairement voilées et pour la plupart en niqab. Quand on regarde de plus près, elles superposent des voiles dentelés, pailletés, plus ou moins transparents. Si l'idée est de ne pas attirer les regards, c'est loupé, les hommes qui m'accompagnaient ont grave fantasmé. D'autant que pour beaucoup, elles sont canons les Qataris.

– Faute de pouvoir montrer leur visage ou leurs cheveux, les femmes se parfument… généreusement.  Thierry Mugler doit faire 90% de son chiffre d'affaires aux émirats, bonjour les effluves d'Angel à tous les coins de lobbys d'hôtel.

– Les émirs sont incroyablement sexy quand ils remontent leur keffieh sur la tête. De profil, on dirait des cobras.

– J'assume moyennement d'avoir fantasmé sur des hommes voilés qui se promènent avec des torchons sur la tête.

– La phrase précédente n'est pas vouée à déclencher un débat sur pour ou contre la nape à carreaux en guise de couvre chef. D'autant qu'une grande partie des hommes portent des keffiehs immaculés. Ce sont mes préférés, il faut bien le dire.

– Quand on se promène à Doha (ok on ne se promène pas, on roule), on sent l'odeur de l'argent partout, dans les tours en construction, les centres commerciaux immenses, les vitrines d'Armani, Dior ou Ferrari. Pour un peu on oublierait que seulement 25% des habitants sont des natifs et qu'une grande partie de la population est composée de migrants payés au lance pierre pour servir les notables. Ces migrants, ils sont partout et en même temps nulle part, invisibles fourmis travailleuses et à coup sûr exploitées. C'est en repartant que la réalité nous est apparue. A l'aéroport, dès 5h du matin, c'est un ballet incessant de philipins, indonésiens, indiens, qui partent ou arrivent, chargés comme des mules de cartons, valises énormes ou autres bagages encombrants. On peut lire la fatigue et la solitude sur ces visages anonymes. Au Qatar, plus qu'ailleurs, il y a ceux qui sont nés du bon côté, et les autres. De quoi donner un goût amer aux fastes dont j'avais bien profité magré tout, call me PPDA.

Au Qatar, donc, je me suis fait une copine. C'est peut-être ce que j'en retiendrai au final. C'est toujours magique, ce truc de se "reconnaître". C'est extrèmement précieux de prendre un fou rire idiot, de partager le même plaisir en buvant un cocktail le soir après le boulot, planquées sur la terrasse du bar de l'hôtel (parce que les jus d'orange pressée c'est cool, mais à la longue ça fait chier (au sens propre du terme d'ailleurs)), de se laisser aller à des confidences qui viennent plus vite parce qu'on est loin et qu'il n'y a pas la pudeur qu'on éprouve face aux intimes. C'est chouette de ne pas savoir ce qu'il adviendra de cet embryon d'amitié mais de considérer que ce qui est pris n'est pas à prendre.

– Au Qatar, à la faveur d'une pause clope devant le centre de conférences, ma cop's et moi, on est tombées sur Cecilia Atias Sarkozy. Accompagnée de son sexy Richie (si si). N'écoutant que notre instinct de chasseuses de scoop, on lui a demandé ce qu'elle faisait là (pas grand chose), ce qu'elle pensait des débats (au moins tout ça), comment allait Nicolas et petit Louis (non, en fait on s'en foutait). Mon impression ? Très belle femme, impressionnante à vrai dire, si c'est refait c'est l'oeuvre d'un orfèvre en la matière. Très mince, très très très. Des yeux aussi verts que les émeraudes du musée des arts islamiques visité en fin de séjour. Des yeux dans lesquels en revanche j'ai trouvé qu'il ne se passait… pas grand chose. Mais ma copine m'a dit que j'étais un peu dure. Probable.

Voilà, je vous laisse avec quelques photos de ce pénible séjour. Un condom géant s'est caché sur quelques unes d'entre elles, saurez-vous le retrouver ?

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J'allais oublier, je vous ai concocté un city guide au cas où: A goûter absolument, le purple mojito de l'hôtel Hyatt.

C'est tout. Pour le city guide. Je débute, c'est pour ça. Sinon, au réveil, je bois des zestes de citron bouillis. (ça c'est au cas où un féminin s'interrogerait sur mes beauty gestes).

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Les grains c'est de la grenade.

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 (le musée des arts islamiques de Doha, la seule chose qui se visite là bas à vrai dire. A part le bar de l'Hyatt)

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(une ou deux idées cadeaux, c'est de saison)

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(on me croit on me croit pas mais ce sont des émeraudes et des diamants) (si).

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(ça c'est pour que vous réalisiez le choc traumatique au niveau du contraste climatique quand on revient des émirats)

 Edit: Ce billet est non seulement le plus long de l'histoire du blog mais aussi celui doté du titre le plus pourri. Désolée.