Catégorie : Mes carnets de voyage

Stilettos sur la glace

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Avant dernier billet islandais, avant un retour à une activité normale (de quoi je vais pouvoir parler après ?). On en était donc à ce fameux glacier sur lequel on a débarqué à toute bombe. Déjà, moi, je n’avais jamais été sur un glacier, à part celui des deux Alpes mais ça ne compte pas parce qu’en hiver c’est un peu « Chatelet – Les Halles » aux heures de pointe. Un jour, j’ai failli grimper sur un autre mais comme j’étais quasiment décédée durant les SEPT « petites heures de montée jusqu’au refuge » (encore aujourd’hui je pourrais étrangler à main nue mon pote de l’époque qui m’avait embarquée dans cette galère) (ceci dit je crois que c’est réciproque), je n’ai pas vu la queue du glacier, ayant décidé de redescendre le lendemain sans passer par la case « je me lève à l’aube pour me taper un raidillon en rappel pendant quatre heures ».

Bref, je n’avais donc jamais vraiment vu un vrai glacier. Encore moins un de cette taille et auquel on accède en voiture (ma conception à moi de la randonnée parfaite). En lire plus »

Rêveries et loleries islandaises

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(avant la chute) (juste avant)

Difficile d'atterrir au sens propre comme au figuré, après trois jours aussi intenses. Je n'ai pas roulé ma bosse sur la terre entière mais mine de rien, j'ai eu la chance depuis que je suis en âge de voyager, de voir quelques beaux endroits.

Rien toutefois de semblable à ce qui m'a été donné de contempler en Islande. Est-ce parce que mon quotidien est à 100% urbain ? Parce que je suis partie à deux doigts du burn out, consciente que ce périple serait en outre un oasis au milieu d'un mois surchargé professionnellement ? Parce que l'alchimie s'est faite très naturellement entre les six protagonistes de cette aventure ? Probablement tout ça en même temps. Le fait est en tous cas que je me souviendrai longtemps de cet état d'étonnement permanent.

Comme j'ai déjà brûlé quelques cartouches, pressée que j'étais de vous raconter en direct mes émotions, difficile aujourd'hui de reprendre un récit linéaire.

Mais tout de même, laissez moi préciser le contexte: Nous sommes donc partis trois jours en Islande, invités par Icelandair, sur une initiative de Paingout. Outre ce dernier, photographe des courbes et des déliés, il y avait donc Violette, Walinette, Sebastien (garçon looké)  et Korben (garçon connecté), qu'on ne présente plus aux geeks mais peut-être encore un peu aux filles qui comme moi ignoraient par exemple jusqu'hier ce qu'est un dropbox.

Je parlais d'alchimie, elle a été immédiate et c'était d'autant plus notable que ce mélange garçons/filles, blogueuses chiffons et garçons technos, c'était un peu improbable. Mais tout le monde sait bien en même temps que l'improbable est mère de toutes les joies. Non ?

Au départ, c'était amusant, chacun est resté sur son territoire, les geeks parlant geekeries, et les modeu(r)ses papotant moderie. Et puis à la fin, voilà pas que Korben se mettait à shooter des looks pendant que Walinette et moi on parlait hébergeur, SEO et autre désimlockage d'Iphone (pas évident évident).

Sans vouloir nous vanter, je crois qu'à notre contact, ces hommes bruts de décoffrage ont beaucoup appris de nous. Quant à moi, j'ai compris tout l'intérêt de partir avec une star de la techno, le soir où j'ai prêté mon mac à Korben, en omettant de le prévenir qu'ouvrir Firefox avait tendance à rendre mon ordinateur un poil buté (plantage assuré et systématique). Quand je le lui ai signifié, il m'a répondu avec autant de naturel que s'il m'avait montré la direction des toilettes: "Ah, ça, ? C'est bon, je te l'ai réparé".

Deux ans que je tente de trouver une solution, non sans avoir appelé la hotline de la Fnac, reformaté le disque dur et téléchargé douze détecteurs de virus.

C'est à dire que depuis, je sais que Dieu existe. Il a un compte twitter qu'il signe d'un K qui veut dire Korben.

Bref, les autres gars n'étaient pas en reste, qu'il s'agisse de Paingout et de son oeil avisé et bienveillant, nous photographiant pieds nus ou presque dans la neige et nous faisant croire l'espace d'un instant que nous étions des bombes atomiques, ou Sebastien, galant, prévenant et jamais le dernier pour se mettre à poil, avec là aussi une nonchalance faisant passer les strip-teaseuses du Pink Paradise pour des nonnes protestantes.

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Ceci étant dit, quelques mots, donc, sur la façon dont s'est déroulé ce mini-séjour. Après avoir plongé dans le Blue Lagoon dès la sortie de l'avion – ce que je conseillerai désormais à tous ceux souhaitant venir en Islande, il s'avère qu'on laisse vraiment fondre ses soucis dans l'eau pleine de silice -, nous avons passé une excellente soirée au RUB23, un restaurant proposant notamment des sushis à la mode islandaise. Ce qui est moins incongru qu'on pourrait le penser, les saumons ici remontent les rivières à la pelle.

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Le lendemain, nous sommes donc partis en hummer, accompagnés de Einer, guide et chauffeur, incollable sur son pays et accessoirement DJ de compétition doublé d'un don certain pour la photographie (c'était son premier métier). Première étape, le lac de Öllufsvatn dont les eaux viennent du glacier de Langjökull non sans avoir été filtrées par les roches volcaniques. Résultat, une visibilité impeccable à plus de vingt mètres de fond. Hallucinant.

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Juste à côté, une grande facade de pierre qui pourrait évoquer Petra – bien que n'y étant jamais allée mais Violette si et je la crois – et qui fut en l'an 900, le Parlement d'Islande. Les gars se mettaient là et grâce à l'accoustique, pouvait parler sans micro à toute la vallée.

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Moi j'y ai laissé un petit souvenir, un bout de mon coccyx, précisément (enveloppé dans ce qu'il me restait d'amour propre). La scène en elle même avait un certain cachet. Alors que nous empruntions une sorte de pont en bois longeant le fameux parlement, Florence, notre accompagnatrice, a lancé un strident: "attention ça glisse !". Sur le "s" de "glisse", mes pieds ont dans une parfaite synchronicité décollé du sol, pendant que mon postérieur, lui, s'y précipitait. J'ai compris tout le sens de l'expression "cul par dessus tête". Je me suis bien sûr relevée en assurant à tout le monde que ça allait, "pas de mal, pas de mal", malgré mon cul justement qui hurlait en silence que p#@@%%$ de sa race. C'est étrange comme après un gadin, la seule préoccupation qu'on a c'est de prendre l'air le plus détaché possible, histoire d'échapper aux regards mi-compatissants mi-hilares des témoins de la scène. Genre tu te remets debout comme si de RIEN n'était et ça même si ta cheville est cassée en trois (une fois que tout le monde est parti, tu pleures ta maman).

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(Einar, à l'échelle de sa voiture)

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J'ai malgré tout apprécié l'endroit à sa juste valeur et suis vaillamment repartie à la conquête des chutes d'eau de Gullfoss, les plus célèbres du pays. Un arc en ciel de malade nous y attendait. Un arc en ciel qui se méritait puisque là aussi la descente était quelque peu périlleuse en UGG. Mais par un miracle inexpliqué à ce jour, je n'ai pas vacillé. Pour finalement me ramasser comme une merde sur un pierrier boueux alors que j'étais A L'ARRÊT. Sous vos applaudissements. A ce moment là, mon coccyx m'a clairement dit d'aller me faire voir et a rendu son tablier.

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(qui a oublié d'éteindre les chandeliers hier, hein, QUI ?)

Une soupe à l'agneau qui tue plus tard et des tas de "ahhh" et de "ohhh" devant ce champ de glace formé par les goutelettes de vapeur d'eau de la chute, nous sommes repartis, direction le glacier.

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Mais comme mon billet est déjà d'une longueur indécente, je vous propose de m'arrêter là pour aujourd'hui.

Non sans vous avoir livré deux ou trois constatations supplémentaires sur l'Islande (les précédentes sont ici):

– Là bas le soleil met deux heures à se lever et autant à se coucher. Ce qui donne une lumière dorée et rasante toute la journée ou presque qui rend tout le monde beau, en plus de sublimer n'importe quelle pierre volcanique.

– Je ne suis jamais allée au grand canyon, encore moins sur Mars ou la Lune mais par moments, franchement, on s'y croirait.

– Les Islandais aiment leur pays. Ils en parlent avec passion, sans être revendicatifs ou quoi, mais on sent à quel point ils en sont imprégnés et nourris.

– J'en reparlerai mais la bouffe là bas est tout sauf mauvaise, c'est même tout le contraire. Sur les cinq repas, un seul fut décevant, le reste était absolument merveilleux.

– Les Islandais ont un sens de l'humour très particulier. Einer nous a raconté cette anecdote d'un débat télévisé entre deux candidats aux élections, dont celui qui était sûr de l'emporter a annoncé à l'autre que finalement, il avait décidé de se retirer. Le challenger, un peu sur le cul, cache alors sa joie, mais assez mal, n'en revenant pas d'être finalement dans la course alors que c'était bien mal barré. Au moment où il s'apprête à réagir à la déclaration pour le moins tonitruante de son concurrent, celui-ci l'arrête alors: "It was a joke" (en islandais). Vous imaginez ça chez nous ?

– Les Islandais parlent tous anglais, du coup on leur pardonne cette langue qui ressemble à un jeu de scrabble où il n'y aurait pas ou presque de voyelles.

– L'absence d'arbres est étonnante et déstabilisante, mais on s'y fait.

– Les chevaux et non pas les poneys – visiblement se faire traiter de poney, pour un cheval islandais est un peu la pire des insultes – appartiennent à une race totalement pure, les Islandais n'acceptant aucune importation d'un quelconque animal sur leur territoire. Résultat, ces adorables bestioles ne se contentent pas de trotter, marcher ou galoper, ils ont cinq pas différents, dont l'un, sorte d'"avant-trot", est "parfait pour boire sa bière sans en renverser". Je vous ai dit que je kiffe les Islandais ?

Allez, je vous laisse pour aujourd'hui. Demain y'aura du glacier, des fesses, des mitaines oranges et des stilettos dans la neige. Et peut être un peu d'Eva Joly. On a hâte.

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To be continued… 

Edit: aucune de mes photos ne rend hommage à ces paysages magnifiques. Je vous suggère d'aller regarder celles de Violette et de Cécile qui sont à mon goût meilleures que les miennes.

Edit2: je préfère prévenir, cette semaine sera en grande partie islandaise (à moins d'un événement vraiment important qui nécessiterait une prise de position immédiate de ma part, genre Valérie T. qui réactiverait son compte Twitter) et devrait aussi compter un billet sponso. Ceux et celles que les billets voyage gonflent ne pourront pas dire que je ne les ai pas prévenus.

Edit3: Je ferai un petit topo "info pratiques" à la fin, beaucoup d'entre vous me l'ont demandé, sachez en tous cas qu'il est possible de partir trois jours pour environ 359 euros par personne (ce qui revient à peu près au même qu'un we à Londres). En s'y prenant à l'avance par contre à mon avis.

Un télégramme d’Islande

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Je suis partagée entre l'envie de vous raconter ce voyage comme il faut, en ayant pris le temps de réfléchir à la façon dont retranscrire cette beauté lunaire, cette impression d'être vraiment loin tout en n'ayant finalement passé que trois heures dans l'avion, la joyeuse ambiance de notre petite troupe un peu fofolle et la tentation de me précipiter ici pour noter ce qui m'a traversé l'esprit durant ces premières heures sur le sol islandais. 

Je vous propose de faire un peu des deux, des billets un peu rapides en mode carte postale presque en live et quelque chose de plus construit à mon retour avec récits qui vont bien et photos du réflex.

Juste, là, donc, très rapidement parce qu'avec les deux heures de décalage il est 1h39 heure française au moment où je vous écris et que je suis pour ainsi dire séchée (au sens propre, l'eau du lagon c'est comment dire… décapant ?), quelques pensées en vrac illustrées de photos déjà postées sur Instagram où vous pouvez d'ailleurs me suivre (pseudo: caro_penseesderonde).

– Il n'y a pas d'arbres en Islande et c'est étrange

– On se croirait sur Mars, en même temps comme me l'a fait remarquer Violette, "c'est pas comme si on était déjà allées sur Mars". 

– L'air semble cristallin, ça m'avait déjà fait la même impression en Norvège.

– A la descente de l'avion on a filé au Blue Lagoon. J'avais peur d'être déçue, ça a été tout le contraire, je crois que je mets cet endroit dans le top dix des lieux les plus magiques jamais vus. Imaginez une piscine de lait à 41° immense et à ciel ouvert au milieur d'un champ de roches volcaniques avec en son centre un bar à bière, smoothies et cocktails. Tout le monde semble venir en famille, il y a des jeunes, des vieux, des vieilles, des bombasses, des pas bombasses. Les vestiaires sont communs et tout le monde s'y balade à poil sans la moindre gêne, que les seins soient fermes et de première jeunesse ou lourds et tombants, tout le monde semble s'en contrefiche. Et de fait, tout le monde s'en contrefiche. Prenons-en de la graine.

– J'ai perdu trois fois mon passeport, ma carte d'embarquement, mon téléphone, mes lunettes et mon passeport (j'ai parlé de ma carte d'embarquement ?). J'ai aussi mis à la sortie du blue lagoon les chaussettes de la gentille organisatrice croyant que c'était les miennes. Et ce après avoir parlé de mon vilain eczema purulent. Comme elle est polie elle les a remises sans ciller. Mais je crois qu'à l'intérieur d'elle même elle pleurait (ou elle me collait une mandale en pensée).

– Les blogueurs geeks sont des modeuses comme les autres et ça c'est drôle.

– Le premier repas islandais était délicieux, entre poisson fumé, morue et agneau le plus tendre jamais dégusté. Par contre on a bu des vins italiens et espagnols, il y a beaucoup de choses en Islande, les vignes n'en font pas partie (quand je dis pas d'arbres, c'est pas d'arbres).

– En Islande y'a un proverbe qui dit: "quand tu es perdu au milieu d'une forêt en Islande, lève toi". (ils sont marrants les Islandais).

– Il y a vraiment des fumerolles de partout et demain il parait qu'on va peut-être voir des aurores boréales. Je vendrais mon âme ou ce qu'il en reste pour voir une aurore boréale.

– En Islande il y a 13 pères Noël, je n'ose pas penser à quel point les gamins doivent être au taquet dès le 1er décembre.

– Ici quand on croit aux Elfes et aux Trolls, ça ne veut pas forcément dire qu'on est un loser qui kiffe les jeux de rôle (je dis pas que les jeux de rôle sont réservés aux losers, je dis que c'est souvent l'image qu'on en a). Parce qu'ici, tout le monde croit aux Elfes et aux Trolls.

Voilà pour l'instant.

Merci à Icelandair et Florence pour ce beau voyage, et à Vincent qui nous a concocté un séjour aux petits oignons.

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Simple love à Bonifaccio

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Quand on est s’est rencontrés avec le churros, on a d’abord été amis pendant presqu’un an, puis il m’a sauté dessus pour me faire dans la foulée le coup du « je ne suis pas sûr de vouloir m’engager, je sors d’une relation difficile, bla bla bla ».

Phase délicate s’il en est que j’ai à l’époque gérée il faut bien le dire comme une bête, m’effaçant totalement des radars et ne tombant pas comme j’en avais jusqu’alors coutume dans le drama excessif, lettres éplorées et coups de fils raccrochés à la clé (j’ai comme qui dirait un lourd passif en la matière).

Je ne sais pas si ce fut grâce à cela que finalement le churros changea d’avis sur la question de l’engagement sa race, mais le fait est qu’il est venu à genoux me supplier deux semaines plus tard de lui pardonner. Inutile de préciser que je me suis fait prier (dix minutes).

Après ces débuts un peu cahotiques mais pas tant que ça, je marchais néanmoins sur du velours, n’osant pas proposer quoi que ce soit qui pourrait lui faire penser que j’avais l’intention d’égarer accidentellement ma boite de pilule dans les toilettes. Les vacances d’été approchaient et je m’apprêtais donc à les passer en célib avec mes potes, consciente que nous n’avions peut-être pas encore assez de kilomètres au compteur pour envisager trois semaines en tête à tête.

Et puis un après-midi de juin, j’étais au boulot et il m’a appelée pour me proposer qu’on parte en Corse, où il n’avait jamais mis les pieds et dont je lui avais parlé maintes fois. Je crois que c’est ce jour là que je me suis dit que c’était peut-être bien le bon. En lire plus »

Last minute (billet 100% non sponsorisé par la Bretagne)

Diptic
Comme promis, un petit billet d’avant vacances, pas sur mes essentiels parce qu’à vrai dire mes essentiels sont peu ou prou les mêmes que tout le monde, à savoir des tongs, un maillot, une huile pour le corps (cette année j’ai celle de Caudalie, un vrai bonheur olfactif), de la crème solaire, une robe à la con pour le soir, un jean et mes lunettes de soleil. Et surtout, une valise remplie de bouquins, mon appareil photo et mon ordinateur qui ne me quitte jamais d’autant que j’ai deux bouquins à écrire durant les quatre prochaines semaines (oui, QUATRE semaines, je suis à la limite d’avoir un peu honte mais finalement pas tant que ça, prenons ce que la vie nous donne, on ne sait pas trop qui nous mangera).

Bref, ce petit billet pour vous remercier encore de votre fidélité, vous dire que je posterai de temps en temps, des cartes postales depuis l’Iphone plus que des billets parce que là bas pas de wifi à moins d’aller me brancher sur la borne SFR du parking du super U, mais c’est en plein cagnard et comme je ne conduis pas, le churros apprécie moyennement la plaisanterie quand il doit m’emmener de toute urgence parce que là vraiment, j’ai un dossier à envoyer à trucmuche (et un billet à balancer sur le blog, ni vu ni connu j’t’embrouille). En lire plus »

Dolce vita au Sport hôtel Hermitage d’Andorre

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Il parait qu’un fou-rire équivaut à un bon steak. C’est probablement ce qui explique la bouée qui me sert de ventre depuis que je suis revenue d’Andorre. On pourrait se dire que je paie mes excès de jamon iberico aussi. Mais à vue de nez, ayant donc virtuellement bouffé cinq ou six tranches de boeuf par jour, rien de très étonnant à ce que j’aie eu envie de balancer violemment ma balance par la fenêtre à mon retour.

Nadia, Anne-So, Cécile, Violette et moi étions donc à Andorre, plus connue pour son côté Disneyland de la clope et de l’alcool que pour son offre hotellière et ses paysages de rêve. A tort. Sis au village de Soldeu, le Sport hôtel Hermitage and Spa qui nous recevait est en effet un des plus beaux complexes jamais vus (la fille qui s’y connait en palaces). Planté à flanc de montagne, face aux pistes de ski qui certes n’étaient pas enneigées en juillet mais dont on imagine le spectacle que cela doit être en plein hiver, ce bâtiment est un peu le havre de paix ultime. Lobby monumental jonché de fauteuils chesterfields, bar tout en longueur surplombé de lustres féériques où l’on jurerait avoir croisé le fantôme d’Hemingway, chambres ultra-spacieuses donnant sur les pentes, la liste de ce que j’y ai aimé est longue. En lire plus »

Andorre with girls

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Très court billet pour vous souhaiter un bon week-end. De mon côté je pars trois jours en Andorre avec quatre filles de l'influence, autant vous dire que faire ma valise a été une expérience assez épique. D'autant qu'instinctivement, pour trois jours, j'avais opté pour mon bagage cabine, tellement pratique pour éviter tout risque de valise qui se trimballe à Copenhaque pendant que toi tu atterris à Barcelone (du vécu). Las, quelle n'a pas été ma panique lorsque j'ai vu se succéder des mails paniqués de mes compagnes de voyages à l'idée de ne pas pouvoir mettre leurs affaires en soute, parce que les 10 kilos max, c'était compliqué.

Du coup j'ai rajouté une vingtaine de tee-shirts au cas où et ma valise est au taquet du poids réglementaire, je ne vous dis que ça.

Sans blague je suis bien contente, partir entre meufs comme ça, que des chouettes girls, ça me fait perdre une dizaine d'années et ça j'avoue je suis preneuse même pour un week-end.

Je vous raconte tout ça au retour.

La photo n'a rien à voir c'est juste que ma poulette et les deux machins me manquent (ben si).

Ardéchois coeur fidèle

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Samedi, nous sommes tombés dans une faille spatio-temporelle. En vadrouille à Lyon puis en Ardèche, dans le si bien nommé petit village de Saint Desirat, nous avons résolu le mystère qui tient en haleine la région parisienne depuis des mois: le soleil n’est pas mort, il s’est simplement réfugié au sud de la Loire. A la faveur des 40 ans 30 ans de mon ami Jeff, nous avons donc profité de la présence de l’astre précieux et enfin éprouvé des sensations estivales. Ici, nous confiait le père de Jeff, « pour avoir sa carte d’électeur, il faut avoir au moins un cerisier ». Un abricotier, à la rigueur, ça peut passer.

« En Ardèche on n’a pas de train mais on fait du bon vin », avait quant à lui l’habitude de fanfaronner Jeff quand on le cherchait un peu trop sur ses origines patelines.

De fait, connu surtout pour ses gorges et sa très touristique petite ville de Vallon Pont d’Arc (toutes proportions gardées bien sûr, on ne parle pas de Palavas les flots non plus, mais ce point de départ de la descente de l’Ardèche est à peu près aussi fréquenté l’été que Châtelet les Halles aux heures de pointe), ce département minuscule qui pour beaucoup évoque des contrées désertiques squattées par des hippies jamais redescendus de leur trip, est aussi le pays de cocagne pour celui qui aime les fruits et les vins de côteaux. Saint Joseph, Vionnier, Condrieu, Syrah, que ces noms chantent à mes oreilles… Un peu moins cela dit depuis hier où mon foie semble ne pas vraiment goûter la petite plaisanterie qui lui a été infligée samedi. C’est d’ailleurs totalement embrumée que je vous poste cette carte postale bien verte.

Je reviendrai plus longuement demain, si tant est que j’ai retrouvé mes esprits et qu’entre temps je sois parvenue à écrire deux longs papiers à rendre pour hier.

Bonne journée. En lire plus »

De Little Marcel à Mister Marcel

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Je suis donc retournée voir la joyeuse équipe de Little Marcel au Grau du Roi. Je l’avais expliqué l’année dernière ici, mais pour ceux ou celles qui dormaient au fond de la classe, petit rappel: Little Marcel est une marque née d’une idée qui pouvait sembler triviale et qui s’est avérée être THE good idea, celle qui vous change une vie et vous fait passer de petits commerçants au Grau du roi à créateurs d’une entreprise implantée un peu partout dans le monde.

L’idée ? C’est celle qu’a eue Lynda, femme d’Eric, eux deux étant donc les boss de Little Marcel, de créer un marcel justement, tout simple, qu’elle vendrait dans sa boutique multimarque du Grau. Devant le succès inattendu du débardeur, Eric et Lynda partent avec leur sac à dos dans les salons de prêt à porter et petit à petit, l’oiseau fit son nid et Little Marcel prit son envol.

Chaque année, Lynda et Eric invitent leurs contacts mais aussi leurs commerciaux, leurs copains et donc des journalistes et quelques blogueuses (trois en l’occurrence) à découvrir la collection de la saison prochaine, tout cela autour de quelques verres de rosé bien frappés dégustés sur une plage sauvage et quasi déserte, à laquelle on accède en bateau. En lire plus »

Et entendre son rire, à Bordeaux

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La première fois que je suis allée à Bordeaux, j’avais 25 ans et je venais de rencontrer le churros. J’étais une fille de l’Est mais mon mec à moi ne jurait que par l’Ouest et l’Aquitaine, en bon Rochelais qu’il est. Ce jour là, à peine sortie de la Gare Saint-Jean, j’ai découvert que dans certaines contrées les pains au chocolat s’appelaient des chocolatines et qu’on demandait des poches au supermarché pour y mettre ses courses. Là bas, aussi, on fait de l’essence et quand on quitte le boulot le soir, on débauche.

J’ai surtout vu cette lumière si particulière qui n’existe que vers l’Atlantique, humé l’odeur des pins qu’on devine si proches et admiré les facades des immeubles donnant sur les quais, cette perspective qui fait la fierté des Bordelais même si à l’époque les murs étaient noirs de suie, donnant à l’ensemble un aspect bien plus dramatique qu’il n’a aujourd’hui.

Bordeaux fut surtout pour moi cette année là la ville d’une rencontre, celle des amis de mon nouvel amoureux d’alors et plus particulièrement de Nath, sa soeur d’adoption, qui nous accueillit dans son petit appartement pourri du quartier Saint Michel qui n’était pas encore un repère de bobos kiffant le bio. Nath et ses cheveux noirs qui tombaient jusque ses reins, ses saris flamboyants et surtout son rire qu’on entendait des Quinconces à Nansouty. Plusieurs années durant nous avons passé des week-ends enfumés avec elle et la bande, partant l’été à Montalivet, louant tous ensemble des bicoques à pas cher et promenant, c’était selon, nos séants à poil chez les naturistes ou nos deux-pièces du côté des textiles.

Nous avions 20 ans et des brouettes et ne doutions pas une seconde de la pérennité de ces amitiés ni de notre insouciance. Au sein du groupe chacun trouva sa chacune et des enfants pointèrent leur nez, mais au gré des étés, nous continuions à nous retrouver, que ce soit pour un jour ou deux ou tout le mois d’août. Pas d’obligation, rien de formel, la certitude, seulement, de pouvoir frapper à la porte des uns et des autres et d’y trouver un bout de canapé, un verre de vin ou un reste de pâtes. En lire plus »