La ronde sur les ondes – Making off

starBon, ce n'est pas que je veuille absolument revenir sur cet épisode incroyable de mon interviouve téléphonique mais il faut tout de même bien reconnaître qu'en quelques jours tout a failli basculer. Je vous dois bien un petit compte-rendu de ces jours où je suis devenue une star.

Ou presque…

Dimanche

– 19h00: On revient d'une balade dans Paris. Pendant que l'homme est en train de baigner les enfants – c'est un père modèle en plus d'être un amant formidable mais je n'en dirai pas plus parce que depuis que j'ai parlé de lui ici il aurait une légère tendance à se la péter grave – je me rue sur mes mails. Trois heures que je n'ai pas pianoté sur mon ordi et je commençais à ressentir les premiers tremblements du manque.

– 19h10: Il est là. LE mail. LE mail de LA personne censée me repérer parmi les miliers de blogs du net. Ce mail attendu l'air de rien, sans  en parler sous peine de passer pour une pintade prétentieuse. Bon, je vous arrête tout de suite, ce n'est pas Valérie Toranian, faut pas déconner non plus.

– 19h11: C'est un journaliste de la radio. Il fait une chronique sur les blogs à genre cinq heures du matin. N'empêche c'est le début de quelque chose. Il me demande si je ne vois pas d'inconvénients à ce qu'il m'interviouve.

– 19h14: Je débarque en hurlant dans la salle de bain. L'homme est tout blanc il a cru que quelqu'un était mort.

– 19h16: Mon fils voudrait comprendre pourquoi sa maman est toute rouge et qu'elle crie.

– 19h18: Je sens que j'en ai pour deux jours pour faire comprendre à mon petit garçon ce qu'est un blog et pourquoi je suis hystérique parce qu'un journaliste de la radio va m'interviewer.

– 19h20: "C'est rien en fait mon chéri. C'est juste que Maman va devenir célèbre. Comme Dora exploratrice, tu vois ?"

– 19h22: Ma fille se met à pleurer parce que Dora n'existe pas et qu'elle ne veut pas que sa maman devienne un dessin animé. Je laisse l'homme trouver les mots, pour l'instant je suis trop bouleversée moi même.

– 19h25: J'efface pour la dixième fois mon mail de réponse, je voudrais avoir l'air naturelle et enthousiaste mais néanmoins digne et pleine de recul.

– 19h45: "Cher D., je me prêterai avec plaisir à votre petite interview. Je n'ai pas énormément de temps dans la journée mais je peux tout à fait poser ma semaine de façon à ce que vous puissiez me joindre à tout instant. Le mieux est que je vous laisse mon numéro de portable, ma ligne professionnelle et le téléphone de la maison. Merci mille fois d'avoir trouvé de l'intérêt à ma prose, je vous en serai éternellement reconnaissante. S'il faut d'ailleurs vous rétribuer pour cette chronique n'hésitez pas à me le faire savoir."

– 19h50: "D., je reviens vers vous pour vous donner également les coordonnées de ma mère ainsi que ceux de ma meilleure amie, au cas où vous ne soyiez pas parvenu à me joindre sur les autres numéros".

– 19h52: "D., encore un mot, je m'aperçois que j'ai omis de vous préciser à quel point j'aime ce que vous faites. Et très sincèrement, je vous le dirais même si vous décidiez finalement de ne pas m'interviewer. Tout en espérant bien sûr que ce n'est pas le cas."

– 20h00: J'ai peur d'avoir été trop distante ou trop détachée.

– 20h10: Je fais lire à l'homme ce que j'ai envoyé, il n'a pas l'air de penser que je suis trop détachée. Il me demande avec un drôle d'air si c'est néanmoins possible de récupérer les mails avant que D. ne les lise. Je lui dis que c'est trop tard. Je suis un peu inquiète.

– 20h40: J'ai appelé l'intégralité de mon répertoire pour annoncer la nouvelle. Je ne suis pas sûre que tout le monde saisisse l'importance de ce qui m'arrive.

LUNDI

– 04h12: Je me réveille en sueur, j'ai peur d'avoir rêvé. Je rallume mon ordinateur, le message est toujours là.

– 08h14: Je vérifie à nouveau mes mails

– 10h00: D. m'envoie un nouveau message dans lequel il me demande de lui faire un petit topo sur le pourquoi et le comment de mon blog.

– 12h00: J'en suis à la quatrième version de mon topo, j'ai beau vouloir faire bref, je ne vois pas comment ne pas remonter à l'époque où en CM2 ma mère m'a forcée à porter un kilt marron. Sans cet épisode il n'y aurait peut-être pas de blog. Dans la vie d'un artiste il y a des instants fondateurs à côté desquels on ne peut pas passer.

– 12h30: J'ai manifestement dépassé le nombre de signes autorisés par mon logiciel de mails. C'est incroyable tout de même, en moins de 30 000 caractères on ne peut rien dire, en tout cas pas l'essentiel.

– 16h00: "Chère Caroline, merci pour votre topo. Je pense qu'avec ces 20 pages j'ai assez d'éléments. Je vous rappelle qu'il ne s'agira que d'un interview de quelques minutes. Ne m'écrivez plus jusqu'à ce que je vous contacte. Je vous en prie. D."

– 16h10: Je sens qu'il est en train de se passer quelque chose de très fort entre D. et moi. C'est tellement violent qu'il préfère prendre un peu de distance. L'homme sera triste, probablement, mais si nous devons vivre une passion lui et moi il n'y pourra rien. Mon dieu, que vont devenir les enfants ?

– 17h00: Je commence à comprendre la souffrance des gens célèbres. La notoriété pousse à faire des choix cruels et rend fragile. D'ailleurs je me sens fragile. Heureusement que j'ai ma famille, ils restent mon point d'ancrage. Dire que j'ai failli les quitter.

– 17h10: J'appelle l'homme pour lui dire que jamais je ne partirai pour un homme connu. Jamais je ne sacrifierai les fruits de mes entrailles. Je lui promets que je saurai rester la même. Je lui jure qu'entre D et moi il n'y a que de l'admiration réciproque et une complicité entre deux professionnels qu'il ne peut pas comprendre.

– 17h12: L'homme me demande de ne pas oublier le pain.

– 20h00: L'interview a lieu demain. J'ai peur. Je sens qu'il y aura un avant et un après.

– 21h00: Je me demande s'il n'est pas encore temps d'arrêter la machine infernale de la célébrité. Une fois que je serai passée à la radio, finie les soirées tranquilles au restaurant, terminées les balades incognito.

– 21h10: L'homme m'annonce qu'il ne va peut-être pas me supporter encore très longtemps.

– 21h30: Je le savais, ça ne sera pas facile pour ma famille. Quelques jours à peine que j'ai fait mon entrée dans le gotha et mon couple vacille déjà.

à suivre…

Sacrée Gwyneth

Gwyneth_Paltrow_1_Lu dans Actustar, ma source d'infos people incontournable.

 

"Gwyneth Paltrow est mécontente de sa ligne pas encore retrouvée après la naissance de Moses, son petit garçon, et celle d'Apple, son aînée, qu'elle a eus avec le leader de Coldplay: Chris Martin.

 

Elle vient donc d'adopter le régime des célébrités du docteur Joshi. Une source confie au journal anglais le Sun : "Le Dr Joshi a fait une liste de tout ce qu'elle peut et ne peut pas manger pour retrouver sa ligne d'avant bébé." Avant, l'actrice ne mangeait que des fruits, des légumes et des graines, maintenant elle doit manger uniquement de la dinde, du poulet, des poissons à la chair blanche, des légumes et des bananes."

 

Sacrée Gwyneth, tu me feras toujours rire. Déjà t'as appelé ta fille Apple, – maintenant que je sais qu'à cette époque tu ne bouffais que des graines je comprends mieux – ensuite tu ne t'alimentes que de fruits et légumes depuis des années – mon dieu Gwyneth, je n'ose imaginer l'état de tes intestins – et là, donc, tu vas piétiner sans aucun scrupules tous tes principes macrobiotiques pour maigrir. Bah, en fait tu fais ce que tu veux Gwyneth. L'essentiel c'est que tu continues à me faire rigoler. Coquine, va.

La robe pull

 

robepullIl n'aura échappé à personne que cet hiver, l'accessoire de la hype qui tue c'est la robe pull. Dans un premier temps, je me suis réjouie. Pourquoi ? Parce que très sincèrement, depuis six mois c'était le bermuda et que forcément ça a été sans moi. Non pas tant parce que le bermuda m'évoque plus l'uniforme des scouts qu'une parure sexy, mais vous imaginez bien qu'il est hors de question – et ce même sous la torture – d'envisager un seul instant d'exhiber mes mollets, ceux-là même qui refusent d'entrer dans quelque botte que ce soit.

Donc, disais-je, la robe pull. Au départ, je me suis dit, "facile la robe pull". Pas de boutons, pas de coutures rigides, un jeu d'enfant quand on a des formes. Il suffira de choisir une grande taille pour ne pas avoir l'air saucissonnée et cet hiver, pour une fois, je serai branchée. C'est donc avec un optimisme de possédée que je me suis lancée à la conquête du graal.

15h00. Je prends le metro direction les Halles. Je vais m'acheter une robe-pull. Rien que d'y penser je me sens hyper sexy. Je m'y vois déjà avec mes cavalières. Emma Peel, tu peux t'accrocher. La leçon de mode que je vais te donner, tu vas pas t'en remettre.

15h10: Chez Zara il y a des tonnes de filles super élégantes et à peu près autant de robes pull. S'il le faut je tuerai mais j'en aurai une aussi. Je veux entrer dans ce club hyper select.

15h45. C'est bien ma veine. Une demi-heure de queue aux cabines pour essayer un banal chandail. Merci à la mal élevée qui l'a remis au milieu des robes, tout ça uniquement par flemme d'aller au rayon pull. Il n'y a plus aucun respect de qui que ce soit.

15h48: Autant pour moi, c'est une robe. Sur le cintre c'est une robe. Sur moi c'est un pull.

15h57: Zara ce n'est pas fait pour moi c'est une évidence. De toutes façons toutes ces filles formatées qui se ruent sur ces robes – qui n'en sont pas – sont pathétiques et dépourvues de personnalité. Je vais aller dans un endroit plus pointu.

16h20: J'entre chez C&A.

16h23: Celle-ci avec ses rayures horizontales, elle est faite pour moi. On dirait une Rykiel. C'est à l'évidence le must have de 2007. Et puis il est temps de faire un sort à la réputation honteuse qu'on a toujours collée sur le dos des rayures.

16h24: Que celui qui a eu l'idée de mettre des rayures sur une robe en laine meure dans d'atroces souffrances.

16h26: Même verticales les rayures sont une tuerie. Ecoute Sonia, sur ce coup là je me permets de te dire que tu t'es plantée. C'est comme ça, c'est sûrement difficile de le reconnaitre quand on est une grande dame comme toi, mais laisse tomber les rayures. Concentre toi sur les canards.

16h30: Je me casse de chez Camaïeu en sueur. Le dernier modèle m'a permis de constater que j'ai des bourrelets dans le dos. Il me semble également avoir recensé quatre seins ce qui, à l'évidence, n'est pas totalement normal.

16h45: Chez Comptoirs des chiff… heu des cotonniers, ils ont des robes-pull en laine ajourée.

16h50: J'essaie de convaincre la vendeuse que la robe était à ce point ajourée avant que je l'essaie. Elle est extrèmement désagréable et me certifie que ce modèle n'a JAMAAAAAAAIS été ajouré sous les bras. Je la prend de haut et je pars en courant. De toutes façons, "comptoir des trucs", tes fringues elles puent.

17h20: Chez Zadig et Molière les robes-pull sont à 450 euros. Dans la taille 3 je suis aussi à l'aise qu'une saucisse de morteau en string.

18h00: J'ai dû essayer 38 robes-pull. En laine qui gratte, en jersey qui fronce, en coton qui baille. Avec ou sans rayures, en doré bling bling et en gris souris très chic. Pas une seule, entendez-moi, pas une seule, ne m'a fait ressembler à autre chose qu'à de la charcuterie alsacienne.

18h20: J'achète un bermuda.

Pour conclure, la robe-pull c'est la fausse bonne idée de cet hiver, surtout si vous avez, au choix, des seins (surtout avec les rayures horizontales, qui du coup ne le sont plus), du ventre (effet grossesse assuré, place assise dans le bus garantie) ou du cul (la robe remonte alors très gracieusement par dessus les fesses et pendouille devant). Sachez qu'en plus c'est extrèmement difficile à entretenir et qu'à moins d'y mettre 500 euros ça bouloche.

Au moins le bermuda, c'est pratique et ça va avec tout.

Ok, je rigole pour le bermuda, c'est juste que je ne trouvais pas de chute.

Mon corps n’aime pas le sport

champignons_1Je tiens à informer le monde entier – en tous cas une partie de la blogosphère, celle qui me fait l'honneur de me lire – que suite à mon héroïque traversée de la piscine Pontoise, je souffre actuellement d'une otite aigüe. A ce jour, d'ailleurs, je ne suis absolument pas assurée de retrouver l'usage de mon oreille droite.

De plus, il semblerait que des colonies de Candida Albicans – que celles qui n'ont aucune idée de ce que sont les candida passent leur chemin, elles sont sûrement du genre à avoir un chignon parfait ou à savoir garder un tee-shirt blanc une journée entière et ne sont donc pas les bienvenues ici – aient décidé de s'installer DEFINITIVEMENT dans l'endroit le plus chaud et humide – climat de rêve pour ces charmantes bestioles – de mon anatomie.

A l'heure qu'il est, je guette l'apparition d'une verrue plantaire qui ne devrait pas manquer d'apparaitre incessament sous peu.

A ce niveau là, ce ne sont pas des signaux que mon organisme envoie désespérément mais de véritables balises argos. Il n'aime pas le sport, c'est une évidence. Encore moins la piscine.

On m'a toujours dit qu'il fallait écouter son corps. Pour une fois je vais respecter ce conseil à la lettre.

PS: Y'a-t-il vraiment des filles ici qui ne connaissent pas les candida ? Bon, peut-être pas sous leur nom savant, mais enfin, ne me dites pas que vous n'avez jamais eu envie de vous asseoir en pleine rue et de vous frotter contre n'importe quoi pourvu que ça cesse de vous gratter ?

Si ?

Veinardes.

PS 2: Pour celles qui ignoreraient vraiment ce qu'est un candida je tiens à préciser qu'il ne s'agit pas de morpions, à me relire on pourrait confondre.

La grossesse c’est trop fashion

couv_octobre2006En cette semaine de "Fashion week", j'ai trouvé un nouveau motif d'énervement. Je me demande d'ailleurs parfois si je ne suis pas en train de devenir caractérielle. Non c'est vrai, j'ai parfois l'impression de virer Tatie Danielle. Mais figurez-vous, gros scoop, que je ne vais pas vous parler aujourd'hui du Elle. Enfin, pas spécifiquement. Non, ce qui m'a donné cette fois-ci en vie de pousser un grand cri, c'est une photo qui orne les kiosques parisiens, la couverture du dernier Vogue. Avec une très jolie top model filiforme – Natalia Vodianova – qui nous présente celui qu'elle prétend être son bébé. En accroche, l'habituel désormais: "Mes conseils pour retrouver la ligne après Neva" – un prénom qui signifie sûrement "pureté du ciel" ou "petite rivière enchantée", parce que bien sûr les people ne peuvent pas appeler leurs enfants de prénoms aussi cons que Thomas, Claire ou même Manon, mais là je m'égare.

 

Quand je dis "celui qu'elle prétend être son bébé", j'émets en effet un doute certain. Non parce que je sais bien que je ne suis pas un exemple avec mes 28 kilos pris en même pas 9 mois et toujours pas totalement perdus six ans après – ouais mais attention, j'en avais deux tout de même hein ! – mais là, je n'y crois pas. Je veux dire que ne crois pas que ce nourrison joufflu d'à peine dix semaines soit sorti de ce corps adolescent. Et puis, soyons sérieux, elle a douze ans. Elle pèse 35 kilos. Et a le teint d'une fille qui dort douze heures par nuit. Ce qui, étant donné l'âge de son rejeton n'est PAS POSSIBLE.

 

Je n'y crois pas parce que même les plus vernies de mes copines, celles qui sont aujourd'hui plus minces qu'avant leur grossesse – oui, toi, là, tu vois très bien de qui je parle, oui oui… -, ont tout de même eu droit à leur traversée du désert. Je parle de ces trois mois pendant lesquels votre ventre jusque là joliment tendu prend la consistance et l'apparence de la jelly anglaise. Ces semaines durant lesquelles tout porte à croire que vous êtes encore enceinte – d'ailleurs votre boulangère en semble convaincue puisqu'elle vous a demandé à votre retour de la maternité quand est-ce que "ce petit compte se décider à sortir" -, sauf que bébé chéri est bel et bien en train d'hurler dans son couffin. Ces jours funestes où le moindre mot de votre belle-mère déclenche une crise de larmes et pendant lesquels l'idée même que l'homme s'aventure à toucher autre chose que vos cheveux déclenche en vous des envies de l'émasculer. Au moins, vous dites-vous, il vous fichera la paix et surtout il ne risquera plus jamais de vous refiler sa fameuse petite graine.

 

Non, vraiment, franchement, je me répète, mais ces femmes – et là je ne parle pas uniquement de cette Natalia Vodianova – qui nous exhibent leurs nouveaux-nés tout en se pavanant en skinny et torse nu histoire de bien nous montrer que leurs seins n'ont pas subi la moindre loi de la pesanteur – n'y aurait-il que les miens qui se soient soumis à ce phénomène physique sans même tenter de se battre? – et bien moi je N'Y CROIS PAS. Je soupçonne même très sérieusement l'existence d'un véritable business parallèle là-dessous. Un genre de marché noir de mignons moutards aux yeux bleus – avez-vous remarqué qu'en plus jamais un seul des bébés de people n'est moche ? Pas d'acné du nourrisson, pas de strabisme, pas de conjonctivites ni de crâne déformé par les forceps – qui permettrait de choisir son bébé sur catalogue le temps d'un reportage pour Gala.

 

Non parce que je vous parle de l'après et de cette ligne retrouvée miraculeusement trois jours après l'accouchement. Mais pendant la grossesse, tout porte également à croire que nous ne sommes pas logées à la même enseigne. Autant les actrices/tops/chanteuses/people s'exhibent les trois quatre premiers mois, autant après… plus rien. Et soudain, alors que quelques semaines plus tôt on les voyait la main posée sur un délicieux petit ventre rebondi, les fesses moulées dans un jean qu'elles se "contentent de laisser ouvert au deuxième bouton" – alors que vous, au deuxième mois déjà, votre 501 était roulé en boule au fond du sac à linge sale, suite à un refus de passer le cap des cuisses -, on vous apprend qu'elles ont accouché.

 

Je vous dis, il y a anguille. Soit cette grossesse n'a jamais eu lieu, soit un savant génial a trouvé le moyen de raccourcir la gestation à cinq mois mais les retombées de cette invention sont réservées à une élite. Et pendant que la femme lambda – genre moi ou vous – se voit, à compter du 7ème mois transformée en baleine perclue de douleurs condamnée à compter jour après jour les nouvelles vergétures qui viennent à jamais zébrer son ventre, les ELUES, elles, passent à côté de toutes ces réjouissances. Elle ont à peine le temps de se dandiner en robes ultra-moulantes, de continuer "une vie de femme active parce que la grossesse n'est pas une maladie" et de préparer un trousseau Bonpoint, Baby Dior et compagnie, que hop, l'enfant parait, "dans la sérénité et sans douleur grâce à tous les cours de Pilates et de Yoga suivis ces derniers mois".

 

Je le pousse mon grand cri ?

 

AAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH.

 

Encore une fois, je ne vois pas comment expliquer la présence de ces jeunes femmes sur les bancs des défilés, deux semaines après la délivrance. Je ne sais pas vous, mais j'aurais alors mordu le premier malade qui m'aurait proposé de parader en public. Quand à l'inconscient qui m'aurait suggéré une séance photo à moitié nue, mes bébés dans les bras, et bien soyons claire, il aurait eu toutes les chances de ne pas en réchapper.

 

Et je ne dis pas ça uniquement parce qu'il m'a fallu au bas mot quatre mois avant de ranger définitivement mes si charmants pantalons de grossesse, et au moins le double pour que les cernes qui me mangeaient littéralement la figure s'estompent. Je ne dis pas ça non plus parce qu'au lendemain de mon accouchement j'ai réalisé que tous ces amis qui m'assuraient, certains de leur fait, que je n'avais pris "que dans le ventre" s'étaient totalement plantés. Non qu'ils fussent flatteurs ou hypocrites ou qu'ils aient voulu me ménager. En réalité, mon ventre était devenu si gigantesque que tout le reste semblait svelte. J'étais à moi toute seule un exemple vivant de la théorie de la relativité, en somme.

 

Bon, bref, je digresse beaucoup mais vous l'aurez compris, je m'insurge contre cette image totalement inepte et dépourvue de vérité qu'on nous vend de la grossesse. Etre enceinte est devenu fashion nous dit-on une semaine sur deux dans Elle ou autre féminin. Si j'ai été heureuse comme jamais pendant ces mois de couvade, je voudrais pourtant m'inscrire en faux. Etre enceinte, c'edt tout ce qu'on veut, mais ce N'EST PAS FASHION. Et c'est une femme qui a constaté avec un intérêt presque scientifique quelques jours après avoir accouché qu'elle pouvait enfoncer son bras jusqu'au coude dans son abdomen sans rencontrer la MOINDRE RESISTANCE, qui vous l'assure.

Panne sèche

panneAujourd'hui… je suis sèche. Vidée, sans idée. Essorée, rincée, sans sujet. Pressée, centrifugée, sans pensée. Pourtant, Elle, par exemple, me sert encore cette semaine un énervement sur un plateau d'argent.

 

Franchement, ça devrait me mettre en pétard, non, cette grande interrogation existentielle, cette question de fond méritant une véritable enquête d'investigation: "Les mannequins sont-elles trop maigres ?".

 

Et ben même pas. Rien. J'ai même réussi à lire les propos pétris d'intelligence de Nathalie Rykiel sans frémir ou presque – ma chérie, t'as de la chance d'être la maman du Sonia (à moins que ce ne soit l'inverse ?) tout de même parce que là, franchement, t'y vas fort. Oui, je vous assure, aucun cri, aucun trépignement après avoir lu donc que "la mode c'est de l'art et qu'à partir de ce constat on ne peut porter aucun jugement".

 

Et en l'écrivant ici, cette phrase lumineuse, toujours rien. Bon, peut-être que… oui, j'admets, un minuscule gnroumpf. Non parce que si les leggings c'est de l'art, alors j'ai le maigre espoir que mon brushing raté de ce matin en était aussi. Sauf le respect que je dois à une femme qui a révolutionné l'univers du joujou pour clitoris en détresse, la mode c'est peut-être de l'art, mais ça n'excuse pas tout, loin s'en faut.

 

Et maintenant que j'y pense, cette directrice de casting qui nous explique que dans son petit 34 Kate Moss ne parait absolument pas maigre, rapport à sa mine radieuse et ses joues rebondies, et bien disais-je, maintenant que j'y pense, j'ai tout de même un peu des fourmis dans les doigts. C'est vrai que la Kate, elle respire la santé. Et surtout, ses bonnes joues, c'est vraiment ce qui frappe en premier chez elle. Ou peut-être en second. Juste après ses gros nichons.

 

Finalement, je préfère ne pas trop y penser, à cette enquête journalistique. Et puis je n'ai pas envie de critiquer, parce que pour le coup, ils ont fait un travail formidable, chez Elle. Pour répondre à cette question, ils sont allés demander à un nombre incroyable de personnalités. Des gens pas impliqués personnellement, vous voyez ? Des professionnels à qui tous ces os exhibés ne rapportent pas un sou et qui peuvent donc s'exprimer en toute liberté: Karl Lagerfeld – t'aurais pas un peu grossi, Karl ? – Isabelle Marant, Nathalie Rykiel, Vanessa Bruno et puis tout plein de responsables de casting. Ah oui, des photographes de mode aussi.

 

Alors moi, devant un tel parterre d'experts indépendants, et bien je m'incline. Et je les crois sur parole quand ils assurent unanimes que s'il y a un mannequin sur cent qui est anorexique, c'est bien le maximum.

 

Allez, je vous laisse, parce que vraiment, aujourd'hui… rien.

« On irait pas se faire les boutiques en copines ? »

 

cr_pageParmi les très mauvaises idées qui peuvent parfois te traverser l'esprit il y a celle consistant à accepter de faire les boutiques avec une copine. Surtout bien sûr si ladite copine affiche au bas mot deux tailles de moins au compteur que toi.

 

Pourquoi est-ce l'exemple type de la fausse bonne idée ? Parce qu'il ne faut pas se leurrer, au bout de deux heures à se comparer à moitié à poil dans des cabines exigües, il y a  forcément – c'est génétique, laissez tomber ce n'est même pas la peine de penser que c'est évitable – l'une des deux qui se met à haïr l'autre. Et croyez moi, c'est toujours la même qui commence les hostilités. A savoir… la plus grosse. Et plus la copine plus mince essaie d'être gentille, plus la plus grosse a envie de lui tirer les cheveux.

 

En général, ça commence à déraper au troisième pantalon taille 44 que tu ne fermes pas. A ce moment là, ton amie qui jusque là a été patiente et qui elle s'est dégotté un slim que même pas en rêve un jour tu y mettras le bras, te dit le plus gentiment du monde: "Tu veux que j'aille te chercher le même en 46 ?"

 

Là, épuisée, cramoisie et au bord des larmes tu réponds avec le plus de calme possible – c'est à dire sur un ton super agressif: "je n'ai jamais fait de 46 de ma vie, plutôt crever que j'acheter un pantalon qui pourrait aller à ma tante Marie-Odile". Ton amie, qui te connait depuis l'école primaire, devrait savoir que la meilleure solution à cet instant T est de prendre ses jambes à son cou et de fuir la cabine, le magasin et le centre commercial. Pourtant, sans aucune raison apparente – elle n'a jusque là jamais présenté de symptômes suicidaires – elle porte alors le coup fatal et prononce LA phrase qui déclenche chez n'importe quelle fille normalement constituée un énorme pétage de plomb: "qu'est ce que ça peut te faire la taille ? L'essentiel tout de même, c'est que tu sois bien dedans, non ? Personne ne le saura que c'est un 46". PERSONNE ? Si. Au moins deux personnes le sauront, elle et toi. Et c'est déjà une de trop. 

 

A ce moment là, tu te rends compte qu'entre elle et toi il y a un océan, celui qui sépare le 36 du 46. A côté, traverser la manche à la nage c'est rien. Et tu commences à avoir tout un tas de répliques super perfides qui se bousculent dans ta gorge nouée. Comme par exemple que tu voudrais bien la voir, elle, obligée de prendre un jean en 40. Qu'on l'entendrait pleurer à l'autre bout du Zara. Que ça lui ferait bizarre d'un coup de plus pouvoir compter que sur son physique. Et que d'ailleurs tu lui souhaites bonne chance quand dans dix ans elle les aura ses dix kilos de trop parce qu'elle ne va pas y couper, c'est qu'une question de temps. Et là, on verra si elle trouve ça cool d'acheter une coupe femme enceinte alors qu'elle est en préménopause. Et puisqu'on en parle, tu ne voulais pas le lui dire mais franchement, il arrive un moment où il faut peut-être accepter son âge. Parce qu'il y a un mot pour décrire les filles de trente ans passés qui veulent en faire dix de moins. Pathétique.

 

Plus tu laches ton fiel, plus tu entends une petite voix dans ta tête qui te crie "méchante, méchante, tais-toi, tais-toi méchante". Et plus la petite voix crie, plus ton fiel il sort. Tout ça se finit dans les larmes. Ta copine mince ne trouve rien d'autre à répondre à toutes tes méchancetés que "ce n'est quand même pas ma faute si tu es trop gr…". Bref, c'est un carnage. Il faudra des semaines de diplomatie de part et d'autres pour tenter d'oublier cet épisode malheureux. Alors croyez moi, les boutiques, c'est en solo et puis c'est tout.

Le grand cri du lundi

elle2En ce lundi je crois que je vais – encore – pousser un grand cri.

 

Pourtant, je vous assure, je m'étais promis de ne plus le faire, de ne plus m'emporter comme une possédée dès que je me plonge dans mon hebdo de moins en moins préféré. Ohhhh, j'en entends certaines qui se disent: "elle commence à nous courir sur le haricot, après tout, si "Elle" ne lui plait pas, elle n'a qu'à pas l'acheter. En plus à tous les coups, elle en crèverait d'avoir sa signature dedans".

 

Oui, oui… mais non. Je m'explique. Oui, c'est vrai, après tout, je ne suis pas obligée de donner 2 euros et des poussières tous les lundi à un fabriquant d'armes – ben oui, Lagardère au départ il vend des fusils, si si si – qui me fiche en rogne semaine après semaine. Le problème, c'est que tout n'est pas à jeter, dans le "Elle" bien au contraire et que les féminins, j'adore ça. Pourquoi ? Parce que la mode, parce que les potins, parce que parfois des prises de position courageuses et/ou féministes, parce que les recettes de cuisine que je ne fais jamais mais miam. Oh et puis surtout parce qu'il ne faut pas se voiler la face, je suis bourrée de contradictions, celles-là même qui nous rendent aimables, nous les femmes. Non ?

 

Par ailleurs, celles qui s'imaginent que le rêve m'a parfois effleuré de recevoir un mail de Valérie Toranian qui me supplierait d'accepter un pont d'or pour l'honorer d'une chronique hebdomadaire, ont… totalement raison. Mais étant donné que ce fameux mail tarde à venir et que je ne peux pas décemment répondre à cette chère Valérie Toranian AVANT d'avoir reçu sa proposition, et bien pour l'instant je profite de la liberté d'expression qui est la mienne pour leur dire très franchement et très courageusement – planquée derrière mon écran – ma façon de penser.

 

Parce qu'après – une fois que j'aurai accepté le contrat juteux de ma copine Valérie – faudra bien comprendre que ce ne sera plus possible, hein ?

 

Bon, bref, après cette légère digression voire après ce gros délire de fille qui se défonce au chlore, voilà pourquoi je pousse, en ce lundi, un grand cri:

 

AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !

 

Dans le Elle en vente la semaine dernière, donc, celui avec Emmanuelle Béart en une qui nous présentait son "nouveau visage" – on ne rit pas ce n'est pas charitable, puisqu'elle vous dit qu'elle n'a touché à RIEN, c'est dingue ça ! – on nous gratifie de 30 conseils pour mincir SANS Y PENSER. Je vous rappelle au passage que la semaine précédente on pleurait sur les côtes de Nicole, Richie ou Kidman, peu importe. Mais cette semaine, faut vous mettre à la page, la minceur, c'est cool.

 

Donc, 30 conseils. Et là, attention, ils ont atteint des sommets chez Elle. Je crois d'ailleurs que je pourrais vous épargner mes remarques perfides. Comme souvent s'agissant des bonnes choses, ce n'est pas la peine d'en rajouter. Ce n'est pas Maxwell qui me contredira.

 

Mais comme je n'ai jamais su me taire quand il le fallait, je vais tout de même vous gratifier de quelques exemples pris au hasard, même pas besoin de se creuser la tête pour sélectionner, à tous les coups on gagne.

 

– Tenez, prenez le Conseil n°10: Mangez vos pâtes dans des assiettes à dessert, ça vous en fera moins. "Chéri, tu me donnes 7 coquillettes, s'il te plait ?" ET POURQUOI PAS DANS UNE TASSE A CAFE ???

 

– Conseil n°25: Pimentez à fond vos plats histoire en gros que ce soit impossible à bouffer. Moi, là, j'ai plus efficace, tant qu'à faire: un gros caca dans le gratin dauphinois et là croyez moi vous n'y toucherez pas.

 

– Ah, y'a celui-ci aussi, le n°7, savoureux, intitulé "Inventez une glace": glissez au congélateur un yahourt light et dégustez le une fois givré. Celle qui a écrit ça n'a JAMAIS congelé un yahourt. Croyez-moi, parce que je l'ai fait, moi. A moins d'aimer un truc à mi-chemin entre le lait caillé et le vomi gelé, et bien no way.

 

– Le n°9 est soit un canular, soit un truc inventé pour nous humilier: "achetez un stepper et pédalez en vous brossant les dents". Je dis quelque chose ou je vous laisse juste visualiser ?

 

Bon, y'en a trente, hein, donc je vais vous épargner. Mais quand même, je vous ai gardé les deux meilleures pour la fin. La n°22, d'abord, qui consiste à EXIGER qu'on vous serve systématiquement au restaurant une demi-portion. Là, franchement, je dis stop et je ne rigole plus du tout. Non parce que déjà que les restaurateurs ne sont pas à proprement parler les êtres les plus généreux qui soient – je sais, c'est facile de généraliser, mais franchement, quand on vit à Paris, il devient de plus en plus difficile de vous défendre, messieurs et mesdames les restaurateurs. Mais si en plus on leur donne le bâton pour nous battre, il y a quand même des chances que bientôt on file 30 euros pour se gaver de trois tomates cerises accompagnées d'un dé de steack haché. Tout ça servi dans un ramequin. Merci ELLE…

 

Et la dernière, spécialement pensée pour les mères de famille débordées: "Ne vous levez pas le dimanche. Préparez-vous un bon bouillon de carottes, poireaux et cie et alternez avec du jus de pamplemousse, le lendemain vous aurez perdu un kilo". Et probablement gagné une gastro.

 

Sérieusement, vous croyez que dans la VRAIE vie, il y a VRAIMENT des VRAIES filles qui restent au pieu une journée entière en se sifflant du bouillon de poireau ?

 

"Désolée les enfants, aujourd'hui maman ne se lève que pour faire pipi, c'est son dimanche "soupe au lit""…

 

Dernière minute (merci Fyfe): Je me dois de vous informer que la toujours très juste et hilarante – en plus d'être une cuisinière hors-pair et photographe à ses heures, grrr… – Anaïk avait déjà, le 27 septembre poussé son grand cri dans un post vraiment excellent. http://anaikcuisine.canalblog.com/archives/2006/09/27/2734674.html. J'ai l'air fin moi, avec mes douze trains de retard !!!

Plus que 36

poolpontoiseDonc lundi soir je suis allée à la piscine. Mon corps s’en souvient et le premier qui me dit que « la brasse ça ne sert à rien » je lui en colle une. Comme promis, j’ai pris des notes pendant cette heure de gloire. On y va ? Allez, que ceux qui m’aiment plongent avec moi.

8h00 je m’apprête à partir de chez moi pour aller bosser.

8h05: Merde, c’est vrai, je vais à la piscine ce soir.

8h10: Après avoir renversé mon tiroir à culottes, le sac de linge sale et le tiroir à slip de l’homme je finis par retrouver dans la penderie de l’entrée (???) mon vieux maillot de piscine.

8h15: Après avoir vidé la penderie, les tiroirs à culottes des enfants et mon tiroir à soutiens-gorges je finis par retrouver au fond du sac de linge sale (???) mon bonnet de bain en silicone.

10h00: Tout le monde à mon travail sait que je vais à la piscine ce soir. En lire plus »

C’est quoi ça sur ta tête ?

bonnet_de_bainUne fois tous les dix ans, je vais à la piscine. Je vous arrête tout de suite au cas où vous voudriez m'en féliciter, l'initiative ne vient jamais de moi.

 

C'est toujours le même scénario. Une copine, de préférence sublime – sinon ce ne serait pas drôle – semble décidée à me prendre en main et me propose, d'un ton ferme et sans appel, d'aller nager avec elle. Qu'est-ce qui motive ces amies touchées par la foi ? J'avoue qu'encore aujourd'hui je l'ignore. Tout ce que je sais c'est qu'en général la proposition n'est jamais réitérée. Il suffit d'une fois pour comprendre que la piscine et moi, ce n'est pas ça.

 

Donc, une fois que j'ai dit oui – au risque de me répéter, une fois tous les dix ans – et que j'ai fait part avec une vraie sincérité de mon enthousiasme à l'idée d'une telle expédition – enthousiasme dû au fait que les années passant j'OUBLIE, un peu comme on décide de refaire un enfant parce que le corps, cet imbécile, n'a pas de mémoire – une fois disais-je que j'ai dit oui, je commence à ressentir les premiers assauts de l'angoisse.

 

Je veux parler de l'angoisse de la piscine.

 

L'angoisse de la piscine, c'est, comment dire ? C'est l'angoisse du premier jour de plage en pire. A cause d'un truc qui parait peut-être vraiment anodin, un détail pour vous mais qui pour moi veut dire beaucoup: le bonnet de bain.

 

Celui qui a inventé le bonnet de bain est encore plus vicieux que celui qui a créé les Dim-Up. Comme chacun a pu le comprendre, la seule partie de mon anatomie avec laquelle je ne sois pas fachée, c'est ma chevelure. Elle n'a jamais failli, ne m'a jamais lachée, n'a jamais pris de cellulite, ne s'est pas ramollie au fil des ans et ne s'affaisse pas comme deux lacheurs de premier ordre que je ne nommerai pas mais qui se reconnaitront sûrement. Quand je suis boudinée dans mon maillot, mes cheveux me soutiennent, ils cachent mon visage gêné, ils flottent et j'en suis sûre détournent l'attention des regards cruels qui m'assaillent.

 

Mais le bonnet de bain gâche tout.

 

Déjà, personnellement, après avoir enfilé cet énorme préservatif même pas lubrifié, il me faut quelques minutes pour calmer ma crise de larmes. Et bien oui, c'est comme ça, moi quand on s'y prend à quinze pour me tirer les cheveux et tout spécialement les tous petits, les bébés qui poussent au creux de la nuque ou derrière les oreilles, je pleure. Parfois, même, je crie.

 

Une fois calmée, il faut affronter l'immense glace posée là uniquement pour remuer le couteau. Là tu te trouves face à une race de chien dont le nom m'échappe mais assurément de la famille des bouledogues, reconnaissable aux plis qui s'accumulent au-dessus des yeux. Un effet bizarre, qui te donne l'air à la fois très en colère et en même temps morte de rire, sans qu'un son ne sorte évidemment de ta gorge. En gros tu fais peur. Même à toi tu fais peur. Ne parlons pas des enfants qui pressent le pas quand ils te croisent. Bref tu te retrouves défigurée par un rictus horrible sans qu'il soit possible de changer ton expression. Même si tu le pouvais d'ailleurs tu ne le ferais pas parce que dès que tu essaies de soulever tes paupières, ça t'arrache les cheveux qui te restent.

 

Le bonnet est également à l'origine d'un effet d'optique curieux mais incontestable: il réduit le volume de ta tête. Est-ce nécessaire de préciser que du coup le reste parait plus gros?

 

Enfin, une fois que l'objet de torture a été retiré et avec lui les trois quarts de ce qui te restait de ta tignasse, il te laisse en souvenir une très esthétique marque rouge juste au dessus des yeux qui reste incrustée sur ton visage le reste de la journée. Un peu comme si ton front hurlait à qui veut l'entendre: "je suis allée à la pisciiiiiiiiine, moaaaaaaaaa".

 

Demain je vous raconterai ma séance de piscine…