Mois : janvier 2008

Le bons sens pas trop près de chez vous

Tu te rappelles la pub à un moment pour je ne sais plus quelle banque où le type, il appelait toutes les dix minutes son conseiller financier pour qu'on lui répète le montant – positif – de son compte et qu'à la fin le conseiller financier il perdait son calme et lui demandait d'arrêter de le harceler ? Le mec à ce moment là il explosait et il lui balançait que lorsqu'il était à découvert, ça ne le défrisait pas le banquier, de l'appeler tous les jours pour le lui dire. Tu te rappelles ?

 

Le slogan ça faisait genre "Machintruc, votre banque vous doit des comptes".

 

Moi je me rappelle parce que je l'adorais cette pub. Rapport que j'en étais encore à la phase où – attention, euphémisme à venir – ce n'était pas trop moi qui tentais de joindre ma conseillère financière mais plutôt l'inverse même qu'à l'époque on n'avait pas tous les mouchards de maintenant sur les téléphones et qu'à chaque fois je décrochais et que rien qu'à entendre sa voix j'avais des suées pas possibles. Même que souvent, non contente de me menacer tous les mois de fichage à la banque de France, elle appelait AUSSI mes parents – alors que j'étais majeure mais que la perverse elle avait gardé mes anciennes coordonnées – pour les prévenir que tout de même, pour quelqu'un presque sans revenus je me permettais pas mal de petits écarts, genre deux paires de chaussures la semaine dernière ou un week-end en Normandie pas donné donné.

 

Non mais sans rire, ils sont pas tenus au secret médical les banquiers ?
 

 

Donc la pub, je l'aimais bien parce qu'évidemment, je me le rêvais ce moment où je pourrais genre débouler dans le bureau de cette salope en tailleur pied de poule et lui annoncer la tête haute que oui, en effet, ma situation venait de changer considérablement en raison de cet héritage d'un vieil oncle canadien qui m'avait toujours adorée sans pourtant me connaitre et que non, elle n'aurait pas la chance de gérer cette nouvelle fortune vu que j'avais justement décidé de cloturer mon compte pour aller à la concurrence, because la façon INHUMAINE avec laquelle j'avais été traitée jusque là.

 

Après je serais partie comme un prince sans me retourner. Et elle pendant ce temps là elle se serait mordu les doigts d'avoir bloqué deux mois avant TOUTE POSSIBILITE DE RETRAIT BANCAIRE ALORS QUE JE ME TROUVAIS A CHANG MAÏ AU NORD DE LA THAILANDE.

 

Bon, inutile de te dire que ça n'est jamais arrivé. Le rêve a bien existé mais il est resté à l'état de rêve. Bien rangé avec celui de quand tu revois le mec sur lequel t'as bavé comme un chien devant un morceau de sucre pendant toute ta terminale et qui lui ne voyait que ta copine Cassandra et que là, dix ans après tu as perdu 22 kilos et autant en boutons et qu'il te reconnait et se traine à tes pieds pour que tu acceptes de lui laisser ton numéro de téléphone histoire qu'un jour peut-être. Evidemment tu refuses en lui apprenant que non merci, tu es enceinte de Richard Berry – ouais, en terminale j'étais raide de Richard Berry. Dans le genre il y a également le rêve où tu reviens voir ce tyran de prof de maths qui faisait rien qu'à te coller des prunes en seconde avec un 19/20 obtenu au bac S. Le mec il est super mal et il te demande de lui pardonner ses insuffisances pédagogiques et finit par admettre qu'il a toujours su que tu étais précoce.

 

Mais revenons à cette histoire de banquière. Donc disais-je, le vieux au Québec, il est toujours pas mort si toutefois d'aventure il existe. Toutefois.

 

Oui, toutefois.

 

J'ai tout de même légèrement grimpé dans la hiérarchie de la vie et désormais je peux me vanter de n'être à découvert que quelques malheureux jours dans le mois, juste avant ma paye. Un découvert d'un montant qui n'est plus, comme il le fut, égal voire supérieur à la dite paye ce qui a pour conséquence que le 3 du mois tu est déjà à moins 200. Euros, bien sûr.

 

Donc disais-je, je ne suis évidemment pas devenue fourmi pour autant et à part un codevi qui s'appelle maintenant livret de développement durable ou un truc aussi crétin que ça – sérieux, ils ont fait des études dans les banques pour sortir des appellations pareilles ou bien ? – et que je vide aussi vite que je le remplis pour un oui ou pour un non, je n'ai RIEN. Pas de PEL, pas d'actions, de trucépargne et j'en passe. Mais je ne dois plus être identifiée comme client indésirable dont il faut se débarrasser d'une façon ou d'une autre vu que la dernière fois qu'on m'a téléphoné c'était pour m'informer qu'on avait augmenté mon découvert autorisé en raison d'une amélioration de mes revenus. J'avoue, ce jour là, j'ai quand même mouillé ma culotte.

 

Du coup je me sens assez invincible. Et le coup du mec qui appelle rien que pour faire chier son banquier, ça me tente vachement depuis quelques jours.

 

Pourquoi depuis quelques jours ?

 

Parce que putain, je suis à la Société générale. Et que tout de même, merde, mes découverts à moi ils n'ont JAMAIS dépassé les 2000 euros. Et que si j'avais su nom d'un chien, que CINQ MILLIARDS c'était rien qu'une petite erreur de fonctionnement, mais je ne me serais pas contenté de l'Ibis à l'époque, à Deauville. Bordel. Ah et puis pour info, m'sieur Bouton, à Chang Maï quand tu ne peux pas retirer d'argent et que tu parle pas le thai T'ES VRAIMENT COMME UN CON.

Parle à mes couilles ma tête est malade

Petit billet parce qu'aujourd'hui je file à Bruxelles pour la journée. Je n'aurai hélas pas le temps de musarder mais je me réjouis malgré tout à l'avance de humer l'odeur des gaufres belges dès mon arrivée à la gare… Qui a dit que je ne pense qu'à bequeter ?

 

Bref, je vais donc être courte mais comme vous avez la gentillesse de me demander par mail ou par le blog des nouvelles du têtard, je tenais à vous informer qu'il y a quelques jours, on a enfin pu voir sa bouille à l'occasion de la première échographie officielle…

 

Alors que tout le monde se rassure, tout va bien pour la grenouille, qui fait ses bons huit centimètres et au bas mot 60 grammes. Un playmobil, en quelque sorte.

 

Son papa, très mesuré, l'a trouvé, je cite, "sublime" et "incroyablement éveillé". J'ai eu beau faire part de mon léger scepticisme quand à ce dernier qualificatif, l'homme m'a assuré les yeux dans les yeux façon Mitterrand parlant à Chirac qu'il l'avait sans qu'aucun doute soit possible surpris en train de compter sur ses doigts et que si je ne m'en étais pas aperçue c'était probablement parce que j'étais trop occupée à pleurnicher. En même temps, si je n'avais pas versé ma larme alors que je pleure en ce moment quand Joël Collado prédit de la pluie en Auvergne, c'eut été un peu incohérent.

 

Donc cet enfant est magnifique et brillant, dixit son père.

 

Tout ça bien sûr conjugué exclusivement au masculin.

 

Alors que je lui faisais remarquer ce léger détail et lui rappelais qu'il devait se préparer à l'éventualité que ses couilles championnes toutes catégories aient pu fabriquer une gonzesse, il m'a répondu que oui bien sûr, une fille ce serait très bien mais qu'un garçon, rien à faire, c'était non seulement plus drôle mais surtout teeeeeeeeeellement plus simple

 

Est-ce nécessaire de préciser que c'est à cet instant précis que l'ambiance a commencé à se déteriorier ? Disons plutôt que ça s'est refroidi lorsque je lui ai envoyé que si par "simple" il entendait "simpliste" voire "souvent très con", je ne pouvais que me ranger à son avis éclairé. A moins que ce ne soit lorsque j'ai ajouté que les filles n'étaient pas compliquées mais subtiles – copyright Anne-so – notion qui certes lui était probablement étrangère. Après, je ne sais plus trop, une chose en entrainant une autre, il me semble me rappeler que de "subtil" on est passés directement à "casse-burnes" ce qui m'a immédiatement fait rétorquer que c'était amusant qu'il parle des burnes puisque c'était précisemment là où manifestement migrait le cerveau masculin passé la puberté. Ce qui pouvait en même temps expliquer que les hommes trouvent ensuite la gente féminine légèrement complexe rapport que jusqu'à nouvel ordre aucune connexion neurologique n'a été décelée au niveau des testicules…

 

Bref, un vrai moment Nutella, manquait plus que l'ami Ricoré.

 

A part ça c'est la sérénité dans mon foyer. Rien de tel qu'une grossesse pour rallumer la flamme, moi je dis.

 

The top five du lundi qui te révèle la tendance du coeur croisé…

Tu sais quoi ? J'ai décidé de faire un top five aujourd'hui. Et même pas dans le blog-it express parce que je dois t'avouer que j'aime bien celui que j'ai mis ce week-end et que je vais le laisser trainer un peu, rien que pour le plaisir, comme dirait Herbert. Alors du coup, voilà, pan, le top five est non seulement sorti du trou dans lequel il pourrissait depuis quelques semaines et se prend par la même occasion une sacrée promo puisqu'il se trouve bombardé à la une.

 

Ok, c'est incroyablement prétentieux ce que je viens d'écrire. Mais tu sais ce qu'on dit, hein. Aime toi et le reste suivra. Ou un truc dans le genre.

 

Bref, voici mon palmarès de la semaine.

 

1 – Philippe Katerine qui s'est marié la semaine dernière avec le président de la présipauté de Groland histoire de faire cesser les rumeurs sur cette liaison entre un chef d'Etat et un chanteur qui en faisait jaser plus d'un. Il semblerait que le président ait craqué sur les sous-pull roses du trublion. Toute ressemblance, etc etc. En plus, Katerine chante en ce moment "Imbécile", dont les paroles donnent à peu près ça: "Tu aimes une nymphomane, tu n'as plus de vie privée, imbécile…" Ecrit en 2007 donc rien à voir avec… et en même temps, troublant.

 

2 – Les soutien-gorges façon année 50 qui reviennent en force. Si si, je t'assure, ça revient en force. Deux indices: Laetitia Casta pose en gaine et coeur-croisé dans le Elle de la semaine dernière et ma foi même ça, ça lui va. Deuxièmement, la marque la plus connue pour faire justement ces merveilles galbantes qui te rappellent ta grand-mère m'a proposé de m'envoyer deux de ses nouvelles parures qui n'ont rien à envier aux sous-vêtements de Rosy Varte. Bien sûr j'ai refusé cette offre pourtant tentante, rapport que je ne suis pas à vendre mais je sens qu'on assiste à la naissance d'une tendance et je voulais que tu le saches parce qu'ici on est before. The tendance je veux dire. Si tu sais pas qui est Rosy Varte c'est bon signe, ça veut dire que tu es jeune. En même temps ma pauvre t'as jamais vu Maguy et ça c'est dommage.

 

3 – Les conseils pour ne pas grossir en arrêtant de fumer prodigués par le Elle de la semaine dernière. Si tu les suis, t'es sûre de ne pas reprendre la clope vu qu'au bout de deux jours tu es morte, suicidée au bouillon de poireaux.

 

4 – La destination branchée du Elle, toujours celui de la semaine dernière, donc, des chalets chais plus où genre dans une station de ski de la Savoie où tu peux passer des vacances de rêve pour la modique somme de 8772 euros la semaine. A ouais. C'est aux Saisies. Bon, pour ce prix là bien sûr, tu as un genre de concierge à ta disposition pour exaucer le moindre de tes désirs, style que t'aurais une furieuse envie de Balisto à deux heures du mat'. Je dis ça je dis rien mais si tu convertis ça te revient à 50 000 francs cette petite plaisanterie. Pour aller aux Saisies. Le Elle est vraiment de plus en plus proche de son lectorat, j'ai envie de dire.

 

5 – Le parc Montsouris. Parce que le dimanche, après une bonne ballade pour y parvenir, tu peux te reposer à la buvette à côté des balançoires et boire un vrai chocolat chaud dans un gobelet en carton tout en te régalant d'une crèpe au sucre que le monsieur il a fait sous tes yeux. Crois-moi, sentir le sucre te brûler la langue pendant qu'une dame sans âge chante "Comme de bien entendu" en s'accompagnant à l'orgue de barbarie alors que les canards vivent leur vie de canard sur le petit lac en face, et bien c'est juste comme si d'un coup tu te retrouvais dans "Martine au square". Tu vois ce que je veux dire ? Et tu sais quoi ? A ce moment là, tu te sens bien dans ton coeur croisé.

Un ami pour la vie…

 La scène se passe au lit parce que définitivement et là je crois que c'est la dernière fois que je prends la peine de vous le dire, le carrelage de la cuisine c'est froid et dur. C'est le soir et elle ne tient pas à proprement parler la forme des grands jours. Les raisons sont multiples et sans vouloir m'avancer parce qu'après tout ce n'est pas de moi qu'il s'agit bien sûr mais cette baisse soudaine de moral vient peut-être du fait qu'elle réalise l'ampleur de sa légère erreur de calcul ce jour là Deauville

 

Elle, se blotissant contre lui: Je ne me sens pas très bien…

 

Lui, un peu effrayé: Tu vas vomir ?

 

Elle: Non, mais du calme ! je ne vomis pas non plus TOUT LE TEMPS hein. J'ai juste pas trop le moral. Je suis angoissée.

 

Lui, tendre: Rohh, mais pourquoi ? Viens là… (Puis après quelques secondes de silence, prenant sa voix de quand il a une idée derrière la tête). Et puis quand on a des seins pareils c'est pas la peine de s'angoisser…

 

Elle: Heu… Le rapport ?

 

Lui: Ben non, mais tu vois, je trouve ça super excitant, tes seins, là. Ils sont énormes… Tu n'as vraiment pas à t'en faire, je te désire vachement, en ce moment.

 

Elle: Non mais quand je dis que je suis angoissée tu vois, je ne pense pas au fait que tu pourrais avoir peur de mes seins supersoniques. Encore moins que tu pourrais éventuellement avoir une baisse de libido. Non, ça, pour tout te dire, ça ne m'angoisserait pas trop en ce moment. Ce qui m'inquiète, là, c'est plutôt tout ce qu'implique l'éducation d'un troisième lascar avec toutes les dépenses que ça va engendrer, et puis aussi mon travail, je vais être placardisée, c'est sûr, après ils me vireront comme une malpropre et je finirai sur le trottoir, avec trois marmots, seule…

 

Lui (excité): Sur le trottoir, rrrrrrhhh, non, pas seule, je peux te l'assurer…

 

Elle: Arrête.

 

Lui: Allez…

 

Elle: Non mais je suis sérieuse là. Arrête de me peloter. J'ai besoin de tendresse, tu ne comprends pas ?

 

Lui: Ben, je suis tendre, non ?

 

Elle: Non. Je suis au regret de te dire que malaxer mon sein gauche ce n'est pas tendre, c'est sexuel.

 

Lui: Tu chipotes. C'est la même chose. En plus j'éprouve une vraie tendresse pour ton sein gauche.

 

Elle: Mais moi je veux du réconfort, tu comprends ? Que tu me parles, que tu me rassures, que tu me serres fort contre toi, que tu me dises qu'on trouvera des solutions… Pas que tu me sautes dessus. Je veux que tu sois mon ami, là.

 

Lui, résigné: Bon, viens, je vais te serrer fort contre moi. Et puis t'inquiète pas, on va trouver des solutions. Je suis ton ami.

 

Elle: Quelles solutions ?

 

Lui: … Des solutions.

 

Elle: Mais genre ?

 

Lui: Ben on trouvera. On verra. Mais en tous cas il ne faut pas que tu t'inquiètes parce que je suis ton ami et que je te serre dans mes bras.

 

Elle: …

 

Lui: T'es rassurée là, hein ?

 

Elle: Je baigne dans la sérénité. Tout ça grâce à toi. Tu es un ami formidable.

 

Lui: Vraiment ?

 

Elle: La vérité ?

 

Lui: Non, restons amis.

 

Elle: Voilà.

 

Lui: Et, heu, pour toutes ces choses sexuelles qu'on envisageait de faire avant que je sois ton ami, y'aurait moyen de…

 

Elle: Non, là, je crois que ça gâcherait quelque chose.

 

Lui: C'est ce que je me disais.

Tu veux du flan ? Ben manges-en !

 Bon, c'est à nouveau un billet rapide que je vous propose aujourd'hui, la semaine est rude et chargée, à mon grand désespoir, moi qui ne dispose justement que d'un neurone et demi en ce moment.

 

Je voulais juste revenir cinq minutes sur cette histoire de Zermati.

 

Pour vous dire que nom d'un chien, ça marche.

 

Je t'assure.

 

En tous cas, en trois mois de grossesse, je n'ai pris qu'un kilo. Sans me priver de quoi que ce soit. En mangeant exactement ce dont j'ai envie et en m'arrêtant dès que je n'ai plus faim. Ce qui implique par exemple de ne jamais ou presque prendre de dessert le soir parce que je le sens à l'intérieur du corps qui est le mien que le soir vaut mieux que je fasse léger.

 

Je fais même deux goûters, un le matin, un vers 17h00. Bon, je vous arrête, faut pas demander la lune à jésus non plus, je boulotte pas des Paris-Brest tous les après-midi. Je me contente de deux biscuits type petits beurre ou spéculoos.

 

Mais genre à midi, si j'ai méga-envie d'une part de flan, et bien je me la tape. La part. De flan. Vous suivez ? Avec, je me contente d'une toute petite tarte aux oignons ou d'une salade, ou même d'un sandouiche. L'essentiel est de s'arrêter quand on sent qu'on est gavée.

 

Bon, je vais pas non plus vous la jouer Sonia Dubois qu'aurait tout compris depuis qu'elle a perdu 70 kilos. Non parce que ce n'est pas très exactement mon cas, entendons-nous bien. Mais je suis sidérée de ne pas prendre un gramme alors que je ne m'interdis plus rien. Sauf le vin. Mais ça c'est rapport à mon état, tu vois ?

 

En plus je précise quand même histoire que votre admiration soit réellement sans borne que toujours rapport à mon état j'ai arrêté la cigarette que j'avais opportunément repris cet été. Et que dans un monde normal, dans la vraie vie de la réalité, moi c'est direct cinq kilos, l'arrêt de la clope. Et là, rien. Nada.

 

Non, moi je dis, Zermati, c'est plus fort que la vierge marie.

 

Edit: Des allusions à notre religion fondatrice de notre civilisation se sont glissées dans ce brillant texte. Sauras-tu les retrouver ?

Bye bye Heath

 Il m'avait émue comme peu l'ont fait dans Brokeback Mountain, dans ce rôle de cow-boy amoureux d'un autre sans pour autant vouloir admettre ce penchant. Son côté brut de pomme et de décoffrage donnait envie d'aller le rassurer direct sur son hétérosexualité – enfin, là je parle pour moi, j'en connais qui brûlaient au contraire de lui montrer le gay chemin.

 

Dans la vraie vie, il était tombé amoureux de Michelle Williams, ancienne actrice de Dawson, délicieuse poupée aux cheveux courts et sourire mutin. Ils avaient même eu une petite fille ensemble. Et puis finalement, chacun était reparti de son côté. Heath avait pris du poids et de la barbe, mais il était toujours aussi séduisant, sur le mode ours mal léché.

 

Et puis voilà que ce matin j'apprends qu'il est mort, à 27 ans. Se souviendra-t-on de lui dans vingt ans ? Même pas sûr, ce n'était ni Kurt Cobain, ni James Dean. Mais voilà, moi je me souviendrai de ses étreintes sous une tente dans les montagnes comme d'une des scènes les plus érotiques qu'il m'ait été donné de voir.

 

Edit: C'est celui de droite…

Plus fort que 24h, Millenium

J'ai déjà évoqué récemment mon addiction pour un ouvrage que dévorent les 3/4 des parisiens en ce moment – le reste des Français aussi probablement, mais au risque de me répéter c'est dans le métro parisien que je peux constater ce phénomène et je m'en voudrais de supputer qu'il est généralisé à la France entière si ça n'est pas le cas -, je veux parler de la trilogie suédoise, Millenium.

 

J'y reviens aujourd'hui plus longuement parce que premièrement j'ai fini la bête et deuxièmement… y'a pas besoin de deuxièmement.

 

J'y reviens disais-je, pour vous dire que depuis l'instant où, hier, j'ai lu le dernier mot de cette histoire, je me sens comme orpheline. C'est à peu près comme quand une saison de 24h se termine et que tu te dis que tu en as pour un an avant de revoir Jack Bauer. Sauf que là en plus, il n'y aura pas de quatrième saison, rapport que l'auteur, il est mort.

 

Il est mort juste après avoir mis le point final à son ouvrage. 1 million de signes. Je sais, les signes, ça ne parle pas à tout le monde, mais croyez-moi, c'est beaucoup. Trois gros pavés. Lus en un temp record, dans des conditions extrèmes parce que chaque volume pèse son poids et que dans les transports en commun il est parfois compliqué de sortir genre le Quid pour bouquiner entre deux stations.

 

Petit apparté: figurez-vous que le Quid s'arrête. Et comment qu'on trouvera la date de naissance d'Annie Cordy maintenant, le dimanche, quand on s'emmerde chez papy et mamie ? Pff, tout fout le camp. Comme si wikipedia pouvait remplacer le Quid. N'importe quoi.

 

Donc disais-je, malgré le volume des livres – extrèmement difficile à tenir d'une seule main le soir dans ton lit et que donc tu dois sortir la menotte que tu tiens au chaud sous la couette pour tourner les pages – je me suis enfilée la trilogie en trois semaines. Alors que mes hormones sonnent le glas vers 20h30 environ.

 

Plus fort que la progestérone, Millenium.

 

Non, sérieusement, je ne sais pas trop par où le prendre pour vous en parler, ce polar qui n'en est pas un. Franchement, j'ignore ce qui fait qu'à la troisième page environ, l'auteur te choppe par le col et ne te lache plus jusqu'au point final.

 

Il y a les personnages, bizarroïdes, rebelles, exentriques comme peuvent l'être ceux de Vargas.

 

Il y a le milieu dans lequel ils évoluent, ce journal qui pourrait être… heu en fait je n'en trouve pas d'équivalent en France en ce moment. Genre un magazine qui cherche à dénoncer les conspirations du grand capital, qui ne lésine pas sur le travail d'enquête, qui s'autofinance pour ne subir aucune pression, etc. Bref, donc, un journal idéal dans lequel tout journaleux rêverait de bosser.

 

Il y a ce pays, la Suède, dont on ne connait pas toujours les pages sombres de l'histoire, révélées avec habileté et sans tabou par l'auteur. La Suède, avec ses noms propres imprononçables même quand on ne fait que les lire en silence, ses femmes immenses et musclées, ses hivers terribles et ses îles mystérieuses.

 

Il y a le sexe, omniprésent dans la vie du héros, le beau Mickael Blomkwist, qui ne semble pas réaliser que les femmes tombent comme des mouches sur son passage et qui a un faible pour celles qui sont plus âgées que lui. Ce qui en fait évidemment un homme hors du commun.

 

Il y a enfin les méchants, les vrais de vrais, les atroces, qu'on aime détester, qui commettent des actes odieux et qui parfois viennent te hanter la nuit.

 

Il y a surtout Lisbeth, femme-enfant écorchée qui révèle petit à petit des talents insoupçonnables. Lisbeth la surdouée, tatouée et piercée, insaisissable et fascinante.

 

Voilà, il y a tout ça et bien plus, il y a une oeuvre qui te laisse sur le carreau une fois terminée, une atmosphère dont tu as du mal à te débarrasser.

 

Alors si tu n'as plus rien à lire, n'hésite pas. Pour l'instant il n'existe pas encore en poche et la trilogie n'est pas donnée, mais franchement, tu ne regretteras pas.

 

Edit: Je suis la seule idiote à tenter de lire le soir d'une seule main histoire de garder l'autre au chaud, ou bien ?

« Papillon du jour, toujours l’amour, papillon du soir… espoir »

Allez, c'est le moment du petit check-up grossesse, cet instant que vous attendez tant, celui où je vous livre mes pensées les plus intimes et vous dévoile tout ce que vous n'avez jamais osé demander sur les joies de la procréation…

 

Donc, à maintenant un peu plus de douze semaines de grossesse…

 

(Avertissement: les allergiques à tout ce qui touche de près ou de loin à la fabrication d'un bébé feraient mieux de ne pas cliquer sur "lire la suite"…)

 

– Je ne sais toujours pas exactement si je suis à trois mois à peine, trois mois passés ou encore autre chose rapport qu'il faut avoir fait polytechnique pour calculer où t'en es dans ta grossesse. Mais à priori j'ai fini le merveilleux premier trimestre, celui que tu traverses pour ainsi dire comme un cauchemar et pendant lequel tu ne cesses de te demander a) si tu as vraiment bien fait de mettre un bébé en route, b) de le mettre en route avec ce mec là vu que tu as la nausée dès qu'il fait mine de t'approcher, c) d'avoir un jour eu l'idée de te mettre nue avec un garçon dans un lit, parce que voilà où ça t'amène ces conneries.

 

– Je vais donc beaucoup mieux, j'ai une patate d'enfer, même. Entre 10h et 12H environ.

 

– Je suis essouflée dès que je parle et marche en même temps. Du coup, je ne marche plus.

 

– Personne ne se lève pour moi dans les transports en commun. En soi c'est désagréable mais je peux survivre. En revanche, j'aimerais que quelqu'un m'explique pourquoi, pas plus tard qu'en septembre dernier, alors que rien ne laissait présager que deux mois plus tard je me retrouverais à vomir entre deux stations aux heures de pointe, une femme âgée et manifestement TRES MAL EN POINT s'est levée pour me laisser sa place dans le bus. Oui, vraiment, j'aimerais.

 

– Je subis une attaque en règle d'un commando de boutons sur la joue gauche uniquement. Je pense très sincèrement qu'il s'agit d'une erreur de programmation, étant donné qu'enceinte, habituellement, j'ai une peau parfaite. Je songe à faire un recours devant le tribunal administratif.

 

– Je me souviens avec émotion d'une époque où il m'arrivait de faire caca.

 

– Je me souviens également avec émotion d'une époque où je pouvais envisager d'aller au cinéma et de voir TOUT le film sans être obligée de faire une pause pour courir faire pipi. Je compte d'ailleurs intenter un procès contre l'architecte du MK2 Bibliothèque qui manifestement n'a JAMAIS été enceinte rapport que les seuls toilettes du complexe sont à l'opposé des salles de cinéma et que du coup si tu y vas tu loupes un tiers du film et fais la première goutte avant d'arriver à destination.

 

– Au rayon des envies, je note une dégringolade du Royal Cheese, totalement dépassé par une percée impressionnante du chocolat. Niveau légumes, toujours le calme plat.

 

– Mon pamplemousse aurait tendance à grave prendre le melon depuis quelques jours.

 

– Le soir, lorsque je suis allongée, il me semble sentir comme des bulles de savon qui viendraient éclater à la surface de mon ventre. Parfois, même, il pourrait s'agir d'une nuée de papillons. Je sais que ce sont les premiers signaux envoyés par le têtard. A la fois ça me remplit de joie et à la fois cela m'effraie. Surtout qu'il a tendance à se manifester à heure fixe aux alentours de minuit. Et quelque chose me dit que ce n'est pas bon signe pour la suite des événements…

 

Edit: le titre est tiré d'une merveilleuse chanson de l'immense Louis Chedid.

Mon été chez les tous nus, suite et fin

Alors alors…

 

J'en étais donc qu'après avoir fait connaissance avec la petite bande et s'être exclamés sur la beauté du lieu et la philosophie complètement à part des vrais naturistes – rien à voir avec les nudistes d'ailleurs je te ferais dire, rapport que le naturisme c'est comme qui dirait un way of life à part entière où tu communies vraiment avec la nature alors que le nudisme ça consiste juste à se mettre nu sur la plage, m'a expliqué hyper sérieusement une fille - quelqu'un a évoqué l'idée saugrenue qu'après un long voyage comme ça on avait sûrement envie d'aller piquer une tête.

 

Un sprint.

 

La seule chose que j'avais envie de piquer c'était un sprint.

 

 

Mais sachant qu'il était impossible d'alpaguer l'homme qui – malin – restait bien au milieu du groupe pour que je ne puisse pas l'isoler et lui intimer l'ordre d'inventer n'importe quel prétexte pour qu'on s'en aille et qu'à l'époque à part trois mecs en France qui avaient un be-bop on en était toujours à l'ère de la bonne vieille cabine téléphonique ce qui rendait nul tout espoir de pouvoir appeler mon papa au secours, je me suis résolue à l'idée de me trimbaler en tenue d'Eve parmi les pins.

 

J'ai donc demandé où c'est que je pouvais me déshabiller. Les autres ils ont un peu ricané rapport que dans un camping naturiste c'est un peu où tu veux que tu te mets à poil. Hin hin hin. Peut-être, que j'ai répondu, mais on ne fout pas 26 ans d'éducation en l'air en deux minutes et way of life ou pas, je ne me déshabille pas n'importe où. Les copains de l'homme m'ont regardée un peu étonnés mais ont eu l'air de se dire que niveau communion j'en étais juste au baptême et que bientôt j'allais être en phase avec les arbres et le soleil. L'homme qui commençait à réaliser que ça n'allait pas forcément super bien m'a suggéré tout miel d'aller derrière une tente.

 

Ce que j'ai fait, après lui avoir jeté le regard qui veut dire "là je suis bien coincée alors je la ferme mais tu ne perds rien pour attendre ça crois-moi je vais te réduire en charpie dès qu'il n'y aura plus de témoins". Crois moi, on avait beau être au printemps de notre histoire d'amour, il a bien décrypté le message et s'est gardé de tout commentaire.

 

Alors que j'enlevais mon jean, je me suis dit que bon, c'est vrai, l'avantage par rapport au camping textile – ouais c'est comme ça qu'on les appelle les pauvres matérialistes qui mettent des maillots de bain – tu te contorsionnes pas dans une tente de 60 cm de hauteur pour mettre ton bikini. Genre t'es à la cool derrière la tente et ton bikini tu le mets en totale détente. Sauf que tu le mets pas, bien sûr. Ce qui rend la chose encore plus easy.

 

Toute à mes pensées, je n'avais pas réalisé que ça y'étais, j'étais nue. Derrière la tente. Jusque là, pas de problème. Sauf qu'en fait, si. Impossible de sortir de ma planque. Au bout d'un moment, l'homme est arrivé et m'a dit que tout le monde m'attendait. Là, d'un coup, tout mon mécontentement que j'avais bien refoulé, il est remonté. Je lui ai répondu que s'il tenait à la vie il me ramenait fissa un paréo et que ça saute. Et aussi que si je chopais UN échange visuel ou verbal entre lui et Nadja Audermann je n'hésiterais pas à m'attaquer aux parties molles qui en plus étaient faciles à repérer vu le contexte. A cet instant précis, je crois que l'homme a compris que sa période d'essai à lui était terminée. Et que là, à poil de chez à poil, je ne rigolais plus du tout. Il est parti sans un mot et m'a ramené un paréo dans lequel je me suis enroulée façon nem.

 

Et nous voilà partis pour la plage. Les fesses à l'air. Sauf moi dans mon paréo. Que j'ai fini par ouvrir un peu histoire que tout le monde constate que je jouais le jeu vu que de culotte y'avait point. Mais que je ne lacherais pas avant d'être allongée les bras en arrière sur le sable, je m'en étais fait le serment. Et oui, moi j'avais choisi mon camp, j'étais nudiste un point c'est tout.

 

Je dois le reconnaître, pendant ce chemin de croix, l'ex a été fair play. D'abord, clairement, y'a pas qu'à moi qu'on avait oublié de dire des trucs. Et genre elle était moyennement au courant de ma venue. Voire de mon existence. Et à priori elle n'avait pas très très envie de renouer des liens avec l'homme. Que je lui aurais pourtant bien refilé à ce moment là. Du coup, quand elle a rigolé à la première pique – première d'une longue série, la vengeance étant un plat qui se mange froid et mon mécontentement n'en finissant pas de remonter – que j'ai balancée à l'amnésique tout zizi dehors, je me suis dit qu'elle était peut-être sympa. Malgré ses jambes. Et ses seins parfaits. Et son ventre plat tout doré. Putain, c'était une bombe. Mais une bombe triste. Et pas pimbèche. Une bombe sympa. Manquait plus que ça. J'allais devoir reporter toute mon aigreur ailleurs. La victime fut vite trouvée tu t'en doutes. Mais même ça c'était trop facile vu qu'en quelques heures l'homme venait de faire son premier véritable apprentissage de la vie amoureuse: quand ta nana pète un plomb tu courbes l'échine et tu attends que ça passe. Surtout si tu n'es pas blanc comme neige. Et même pas en rêve tu tentes une rébellion. Surtout quand tu es tout nu sur un chemin plein d'aiguilles de pin. Je dis ça je dis rien.

 

Bref, dans cette ambiance de coït spirituel avec la nature, on est arrivés à la guérite de la plage. Là un gardien tout nu mais avec une casquette et un sifflet m'a expliqué que soit j'enlevais le paréo, soit je n'avais pas accès à la mer. J'ai eu beau invoquer la discrimination, le racisme anti-textile, le froid, l'allergie au soleil, le gars m'a répondu que la règle était la même pour tout le monde. Pas question que des gens habillés viennent mater les autres. En un sens ça se tenait. L'homme se tortillait, super gêné, et m'a ENFIN proposé qu'on s'en aille si je n'y arrivais pas. Evidemment, du moment où il avait prononcé ces mots magiques, j'ai pris ça comme un défi. D'où que j'y arrivais pas ? Alors que la nature et moi c'est plus fort qu'entre Peter et Sloane ? Besoin de rien envie de toi, quoi.

 

Piquée au vif dans mon orgueil et aussi il faut bien l'avouer, touchée que mister zizi à l'air ait fini par prendre mon malaise en considération, j'ai fait valser le paréo et j'ai avancé la tête haute dans les dunes en priant pour que tout de même la petite troupe ne soit pas en plus du style à marcher pour le principe pendant deux kilomètres pour dénicher THE place to be, sachant que rien ne ressemble à un coin de plage qu'un autre coin de plage. Heureusement, pour la première fois de la journée, mes prières ont été entendues. On a donc étendu les paréos et tout le monde s'est assis avec dans l'idée de faire une belote. Tout le monde sauf moi qui suis passée en quelques secondes – des années d'entrainement qui font la différence – de la position "debout ventre rentré" à "allongée les bras en arrière". Epuisée comme après un marathon. Et ayant peine à croire que je venais de me trimballer sur 50 mètres dans le plus simple appareil. Et que je n'en étais pas morte. Enfin presque.

 

L'homme s'est mis à côté de moi et m'a dit que j'étais belle. Et aussi qu'on s'en irait quand je voudrais. Et aussi qu'il était drôlement impressionné que j'ai si vite tombé la culotte rapport que lui la première année il était resté tout le mois dans la tente par peur de se montrer nu. Encore un truc qu'il avait oublié de me dire, Alzheimer. Je lui ai ordonné de se taire et de me laisser faire l'amour avec le soleil et qu'en passant il ferait bien d'en faire autant vu qu'avec moi c'était mort pour une durée indéterminée.

 

Après, j'ai regardé à droite à gauche et j'ai vu que personne n'avait l'air effrayé par mes bourrelets. J'ai surtout réalisé que les gens ne se regardaient pas. Qu'il s'agisse d'Adrianna et son corps parfait ou du vieux monsieur tout frippé plus loin. Ou de la femme obèse qui aurait eu du mal à trouver un maillot à sa taille et qui se dirigeait sans baisser la tête vers l'océan en balançant sa cellulite de droite à gauche dans un mouvement gracieux.

 

Cet après-midi là, pour la première fois de ma vie je n'ai pas passé mon temps à tirer sur mon maillot vu que… bref. J'ai même fini par aller dans les vagues et j'ai trouvé ça délicieux.

 

Voilà. Je ne peux pas dire que j'ai été vraiment convertie. Je ne suis jamais allée faire la vaisselle toute nue ni au supermarché. J'ai gardé mon paréo sauf sur la plage et j'ai pris garde de ne JAMAIS m'allonger aux côtés d'Adrianna parce que quand même. Mais petit à petit, elle et moi on s'est apprivoisées. On n'a jamais parlé de l'homme et à force on est devenues amies avec tout ce que ça a d'irréel et d'incompréhensible.

 

Au bout d'une semaine on est repartis. On est repassés quelques étés mais sans grande conviction, je crois qu'en fait la nature et nous c'est pas tant l'amour fou. Surtout, tous ces zizis, moi au bout d'un moment, ça finissait par m'écoeurer. Du coup on a loué une maison à côté et on est allés sur la plage textile. Mais je dois bien l'avouer, dans ma perception du corps, quelque chose depuis a changé.