Mois : novembre 2009

De l’homosexualité par Christian Vanneste

De mieux en mieux. Entre le Raoult qui veut museler les écrivains et le Vanneste qui nous explique qu'en gros les pédés et les gouines ne sont pas méchants mais malgré tout des dégénérés qui picolent à longueur de journée, je pense que là, à priori, la stratégie consistant, à quelques mois des élections, à ratisser à l'extrême droite est bien lancée.

Et ne parlons pas des accents maurassiens du président dans son discours du 12 novembre à la Chapelle en Vercors.

Il y a des jours où on voudrait aller rejoindre Marie Ndiaye et sa petite famille.

Laura Kasischke, la desperate writer

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C'est une ancienne collègue qui me l'a fait découvrir en m'en parlant cet été avant que je parte en Corse. J'avais oublié et puis en rupture de stock à la fin de mes vacances, je suis partie en désespoir de cause chercher de quoi tenir pendant les trois derniers jours dans l'improbable tabac-papeterie-magasin de souvenirs du village où on créchait.

Et là, à côté des inévitables Mary Higgins Clark, Marc Levy ou Danielle Steel, il y avait ce livre de poche, signé Laura Kasischke. "A moi pour toujours". J'ai pris ça comme un signe du destin, qu'il y ait une perle parmi les nanards que j'étais prête pourtant à m'enfiler, faute de grive, on mange des merles et moi sur la plage, il me faut un livre dans ma besace, même si je sais que c'est souvent très utopiste de penser pouvoir l'ouvrir.

Bref, je l'ai donc acheté, et je l'ai dévoré. Depuis, j'ai lu aussi "Un oiseau blanc dans le blizzard", son tube, en quelque sorte. Cet auteur américain a un style reconnaissable entre tous, je dirais qu'elle est dans la lignée de Laurie Colwin, sauf qu'elle serait son pendant sombre. Parce que si Laurie Colwin sait tremper sa plume dans une sauce aigre-douce, celle de Laura Kasischke est, elle, souvent bien acide derrière des apparences de parfaite housewife.

C'est d'ailleurs inévitable de penser aux desperate, les intrigues des deux opus que j'ai lus se passant dans les banlieues plutôt cossues de l'Amérique, dans des foyers qu'on pourrait penser tranquilles. Il y a un peu d'American Beauty aussi, si vous voyez ce que je veux dire.

Les récits démarrent comme des histoires à l'eau de rose, mais comme toutes les fleurs coupées, les roses aussi finissent par pourrir. Je ne veux rien révéler, parce que tout le charme de Laura K, c'est de vous surprendre et de vous livrer, l'air de rien, des polars redoutables.

Elle décrit les sentiments de dépit amoureux, du temps qui passe ou de la vanité humaine comme peu d'écrivains savent le faire, avec une finesse et une ingéniosité toutes particulières.

Alors voilà, avant ce week-end de novembre, je ne saurais que trop vous conseiller ces deux livres, dont on ne ressort pas tout à fait indemne et qui se lisent en moins de temps qu'il ne faut pour le dire…

Zermati, deux mois après

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Deux mois environ que je vois ce bon docteur Zermati. Je n'ai pas eu d'autre séance depuis celle du raisin, la dernière ayant été annulée pour cause de congrès du GROS, une association fondée par Apfeldorfer et Zermati.

Après ces huit à dix semaines de thérapie, voici un petit état des lieux.

– Ma balance toute pourrie qui sous-pèse énormément affiche cinq kilos de moins. Je n'ai aucune idée de mon poids réel, mais je m'en moque, je sais en revanche que j'ai maigri, mes vêtements sont un très bon indicateur.

– Depuis quelques jours, on me fait remarquer assez spontanément que j'ai minci. Ce qui est drôle c'est que je n'ai pas perdu beaucoup plus qu'il y a deux ou trois semaines, mais étrangement, ça se voit plus. Comme s'il fallait un certain temps au corps pour réadapter ses contours.

– Je ne me sens pas au régime. En revanche, je mange moins, c'est une évidence. Il n'y a pas de magie, ce serait trop simple si le fait d'aller voir un médecin suffisait à maigrir. Tout aussi brillant soit ce médecin.

– Je parviens à manger quand j'ai faim, en revanche je suis encore moyennement connectée avec la satiété.

– Je gère très bien le quotidien "normal", j'ai plus de mal avec les déjeuners de boulot ou les repas avec les copains qui s'éternisent. Je suis encore très fragile devant un bol de Pringles sour cream and onion.

– Je ne me sens pas obsédée par cette thérapie. Je veux dire par là qu'en général, quand j'arrête de fumer ou que je commence une nouvelle sorte de diète, j'éprouve le besoin d'en parler, parfois jusqu'à ce qu'on me fasse comprendre que bon je suis sympa, hein. Là, si on me pose des questions, je réponds volontiers, mais c'est rarement moi qui aborde le sujet. Je pense que c'est plutôt positif.

– J'ai un peu du mal avec les exercices de "pleine conscience" qui consistent donc à se concentrer, durant quelques minutes, sur la respiration ou la première bouchée de nourriture. En somme, être dans la conscience du moment présent, sans pour autant d'ailleurs s'interdire les pensées parasites, mais en tentant à chaque fois de revenir sur le sujet de concentration. Le docteur Z dit toujours, "il ne s'agit pas d'essayer de modifier son état, simplement d'observer les choses, de les ressentir". ça demande de stopper le cours des choses pendant un instant et ce n'est pas si évident. Cela dit, dernièrement, dans le tram, le soir, je ferme les yeux et fais l'expérience. C'est incroyable alors comme cela parvient à remettre pas mal de choses à leur place. Genre à réaliser que les paroles désagréables d'untel ou unetelle ne méritent pas non plus que je me mette la rate au cours-bouillon.

– J'ai l'impression que certes je mincis mais que d'autres choses se passent. Mon ultra-émotivité par exemple qui m'handicape assez sérieusement – mes yeux se mouillent pour un oui ou pour un merde, d'autant plus si a) on m'accorde un peu d'attention, b) on me fait un reproche, c) je tente de vider mon sac – semble se canaliser quelque peu. C'est comme si je reprenais le contrôle. La route est longue avant la fin des angoisses, mais je ne sais pas, je me sens… plus sûre de moi. J'ai surtout l'impression que le gros nuage qui cachait un peu mon soleil ces derniers mois pourrait vraiment finir par s'éloigner.

Je fume de nouveau comme en 40. C'est il me semble un point négatif, comme si j'étais incapable de mettre fin à une compulsion sans remettre le couvert avec une autre. Cela dit j'avais recommencé avant la thérapie, mais disons que ça n'a pas arrangé les choses. A mon avis, plus petite, j'ai loupé un truc avec la phase du plaisir oral. En même temps j'aurais aussi pu rester bloquée au stade anal, hein.

– J'achète des tonnes de fringues, mon compte en banque fond plus vite que la graisse de mes fesses.

– Mes chaussettes me serrent moins au niveau des mollets.

– Mes soutifs me saucissonnent moins également.

– Je n'ai plus jamais de brûlures d'estomac, probablement parce que je mange moins.

– J'ai perdu une taille de vêtements, je suis donc passée au 44, même si je suis encore un peu serrée.

– Mes genoux me font moins mal.

– La dernière fois, je portais un pack de cinq litres de lait jusqu'au charriot, je trouvais ça lourd. J'ai réalisé que jusqu'à peu, je les soulevais en continu, ces bouteilles de lait. Normal, que je me sente plus légère.

Voilà, j'ajoute que je ne me fais aucune illusion, je ne me sens pas du tout comme si j'avais signé un CDI avec l'amaigrissement. Il me faut comprendre pourquoi le fait de manger n'est pas encore quelque chose d'anodin et d'instinctif. Il me faut apprendre à m'arrêter quand j'ai eu ma dose. Mais bon, je me dis que je suis sur le bon chemin avec la bonne personne.

Edit: Photo prise cet été sur la plage, le nuage semblait être un Picachu gazeux, quand il s'est évaporé, c'était assez incroyable, cette sensation de lumière retrouvée…

Braquo, ou la rédemption d’Anglade

Braquo  Hier soir j'avais le choix entre écrire un billet et regarder Braquo, la série avec Anglade.

Bon ben j'ai regardé Braquo.

Depuis je me prends à trouver des airs de ressemblance entre Anglade et Jack Bauer. C'est grave ?

Sans rire, noir c'est noir y'a plus d'espoir mais tout de même, il y a du progrès dans la série policière française. 

A part ça c'est tout de même injuste, Anglade a vieilli, pris du bide, perdu des cheveux, mais sent dix fois plus le sexe qu'il y a 15 ans. Truie de mère nature sexiste la hyène.

J’veux du cuir…

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Au chapitre des mes fantasmes ressassés depuis l'adolescence, il y a le pantalon de cuir. Le genre de basique qui revient must-have tous les deux trois ans et qui de toutes façons n'est jamais démodé. Le cuir, pour moi, c'était, à 17 ans, la quintessence du sexuel, l'accessoire qui transformait n'importe quelle vierge de bonne famille en garage à quéquettes, sachant que tout aussi épouvantable que ça puisse paraitre, je n'avais qu'une envie à l'époque, passer pour une fille facile. Ce qui n'était pas envisageable dans mes jeans à pinces.

Je me souviens de ma sage copine Béa, complice de la maternelle au lycée, qui se transformait en Barbarella une fois son futal enfilé. J'aurais pactisé avec le diable pour n'y rentrer ne serait-ce que le bras.

Je regardais ça de loin, consciente qu'il aurait fallu abattre un troupeau pour enrober ce qui me servait alors de fondement. Tout ça pour à l'arrivée être plus proche de Catherine Lara que de Blondie, non merci. Sans compter que le cuir c'est pas vraiment élastique et que le seul dans lequel j'ai réussi à me glisser un jour de famine m'a immédiatement transformée en Robocop.

Bref, j'ai appris à faire le deuil du pantalon en cuir, comme celui du perfecto, des bottes à talons aiguilles, de la minijupe en jean, du short – que pas de chance, les féminins sont unanimes, c'est la nouvelle jupe – de la robe bustier ou du 501 qui tombe bien.

Et puis il y a quelques semaines, j'ai lu ça et là et surtout chez BigBeauty, qui, elle, a décidé justement de ne pas faire le deuil de ces objets de désir que sont les fringues ajustées et sexy, que le jean enduit de La Redoute était d'enfer. D'où commande dans la foulée, enfilage, tombage en amour et demande en mariage.

Ok, tout ce blabla sur les pantalons en cuir pour vous parler d'un jean huilé.

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Beh ouais mais le slim en question est un peu ce qui se rapproche le plus du fut en cuir. Foi d'une frustrée du rock and roll way of look.

Du coup, je me suis dit que ça valait bien un billet. Alors que même pas La Redoute ils m'ont proposé de faire la mannequine pour leur collection d'hiver.

Non mais sans rire, ça m'arrive une fois tous les dix ans d'acheter un pantalon qui me va. Quand j'écris "qui me va" je n'entends pas uniquement "que je ferme" – ce qui est un bon préalable on est d'accord – mais surtout "qui n'a pas besoin d'un ourlet".

Parce que ça, des futals prêts à être envoyés chez la retoucheuse qui pourrissent dans mon armoire depuis dix ans, j'en ai légion. Idem pour ceux que j'ai fini dans effort ultime par apporter mais qui sont, au choix,  a) feu au plancher, b) toujours trop longs ou c) à la bonne longueur mais ont perdu tout leur charme depuis qu'on leur a enlevé 30 bons centimètres à chaque jambe et que le genou se retrouve donc au niveau de la malléole.

A La Redoute, pour certains de leurs modèles, ils font comme chez Gap, à savoir qu'ils proposent plusieurs longueurs. Et voilà donc que mon slim huilé en taille 44 et longueur de jambes pour crac'naines de moins d'1m65, me sied comme un gant.

Surtout, quand je le porte, je me raconte des histoires, comme quoi je serais une fille in the wind. Et moi je dis, c'est à ça que se mesure la valeur des choses, à leur capacité à te faire rêver un peu.

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Voilà, j'en parle aussi parce que j'ai trouvé cette année, en achetant la moitié de leur collection – en gros soyons lucides j'ai remplacé une compulsion par une autre, me voilà bien – qu'ils avaient fait un effort, nos amis de la VPC, sur leur éventail de tailles. Pas mal de modèles vont du 38 au 52. Et même si je doute qu'ils fassent ça par idéologie, je dis chapeau et tant mieux si ça rapporte, nous ça nous arrange. Petit bémol tout de même, par exemple concernant ce modèle de jean, on le trouve du 36 au 44 dans la collection femme et du 42 au 56 dans la collection Taillissime. Seul problème, il y a quasi 20 euros de différence entre les deux modèles, le plus cher étant pour les plus grosses. Ok ça fait plus de tissu, ok les coupes sont probablement plus étudiées. Mais bon, on se foutrait pas un tout petit peu de notre bouille ?

Edit: photos prises par mes deux machins, ceci expliquant cela.

Un matin au Big Ben Bar…

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Pas beaucoup de temps aujourd'hui alors je vous laisse finir la semaine
avec ces quelques photos prises à l'aide de mon téléphone donc d'une
qualité douteuse – mais tellement douteuse que ça fait leur charme –
d'un des endroits que je préfère à Paris. Le Big Ben Bar. Autrement
dit, le bar du Train Bleu, ce restaurant chic de la Gare de Lyon.

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Des années que je pars ou reviens de cette gare et pourtant, mis à part un repas un soir dans le restaurant – beau mais surestimé -, je n'avais jamais eu l'idée d'aller me lover dans les fauteuils clubs carmins pour déguster un thé – à 3000 dollars tout de même – ou un café – également assez cher mais le confort se paye ma pauvre dame – en attendant que ce soit l'heure de mon TGV.

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Comme pour pas mal de mes découvertes esthétiques et sensorielles, c'est mon amie Maud qui m'y a emmenée la première fois. Mon amie Maud, je ne sais pas si c'est parce qu'elle est elle même très belle, mais elle est de celles qui ont un instinct infaillible pour les beaux endroits et les belles choses.

Ce jour là, c'était un 24 décembre et nous étions très tristes, parce que nous allions dire adieu à un ami. Ce petit intermède dans la douceur ouatée du Big Ben Bar a été comme un sas de décompression avant cet au-revoir, comme un baume sur une plaie qui allait mettre des années à se cicatriser mais qui peut-être brûlerait un peu moins en repensant à ces instants.

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Depuis, j'y retourne parfois, lorsque je suis en avance ou en retard et qu'il me faudra attendre le suivant. Je peste toujours un peu contre les prix mais je me prends aussi pour Oscar Wilde ou tout autre britannique très chic, parce que oui, il y a un peu d'Angleterre dans ce Big Ben Bar. Je pense aussi à lui, qui ne pouvait qu'aimer cet endroit, sauf que je ne le sais pas, je ne le lui ai jamais demandé. Mais quelque chose me dit que si ce chat y dort si bien… N'est-ce pas l'Igéenne ?

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Bon week-end…

Edit: Une bise à la jolie blondinette du 47 hier…

Gucci and the city

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Il y a quelques jours, j'ai eu l'heureuse surprise de recevoir direct from NY city un colis. Envoyé par une bonne fée qui lit mon blog pendant sa pause déjeuner, du haut de son building, pas loin de la 5th Avenioue.

Seigneur, viens-je d'écrire que certaines personnes lisent ma prose en mangeant un bagel acheté dans un delicatessen de Manhattan ou en sirotant un latte à emporter du Starbuck ?

Seigneur.

Poussez-vous, faites-moi de la place, je crois que la pauvre Carrie a du souci à se faire, d'autant que j'arrive auréolée de mon dégradé sculpté à sec, il va y avoir du boulot, mlle Bradshow.

Hein ? Excuse ?

Ah, on me dit que moi je vis certes en plein Chinatown mais celui qui s'étend entre l'avenue d'Italie et celle d'Ivry. Et que pas un seul Starbuck n'a encore pointé son nez, Tang Frères veillant au grain, donc personne ne se pousse et je me calme.

Ok, j'ai bien compris, ce sont celles qui me lisent de là-bas qui sont les héroïnes Bushnelliennes, pas moi. Il n'empêche que cette gentille fée qui travaille dans l'industrie du luxe (j'ai dit que c'était à Manhattan et qu'elle me lisait pendant sa pause déjeuner ?) m'a envoyé…

Un portefeuille.

Beau, fonctionnel, sans ostentation. Casual. New-york spirit, quoi.

Avec l'accent italien en prime.

A ce stade de mon histoire, je me dois de dire stooooooop. Stoooop aux mauvaises langues qui voudraient me pendre à un croc de boucher pour corruption passive et blogulite aigüe. Ceci n' a rien à voir avec un "cadeau" envoyé à une vingtaine d'influentrices pour qu'elles fassent comme elles veulent mais bon si elles en parlaient en bien ce serait mieux.

Non, là, c'est manifestement parce que j'ai fait pitié avec mes papiers volants et mes cartes bleues migratoires. Et parce que… je ne sais pas, parce que parfois des affinités surprenantes font fi des océans.

Non mais Candace, tremble, ma petite, tout ceci a totalement libéré mon style. J'ai de la peine pour toi sweetie, mais time goes on…

Bon, sérieusement, pour en revenir à cette histoire, pour le coup, c'est moi qui ai demandé la permission d'en parler parce que j'étais touchée. Flattée aussi, parce que l'expéditrice n'est pas Anna Wintour (elle est bien mieux coiffée et beaucoup plus jolie) mais qu'on n'est pas si loin non plus. Alors j'espère que vous ne m'en voudrez pas de cette vanité. Ni de ce clin d'oeil que je fais à ma bonne fée, grâce à qui mon sac n'est plus un champ de bataille. Bon, je dois confesser que j'ai peu d'espoir quant à la belle tenue à terme de cet objet non seulement classe mais fort pratique. J'ai pour habitude de blinder toute pochette, portefeuille et bien sûr sac à main d'une foultitude de papiers inutiles, type tickets de carte bleue, cartes de restaurant, papiers de chewing-gum, titres de transports usagés, avoirs de 70 centimes d'euros du traiteur d'en bas du bureau que je ne pense jamais à donner et j'en passe. Si bien qu'à la fin ça ne ressemble plus à rien.

Pourtant, quels instants délicieux que ceux qui suivent l'achat d'un nouveau sac, vierge de toute cochonnerie, dans lequel on retrouve en deux secondes ses clés, son briquet, son portable ou sa carte orange…

Pourquoi, mais pourquoi am I what I am ? Why, but why ? Will I change one day ?

I'm afraid not…

Mais promis, mlle E., je vais faire un effort et tenter de garder indemne mon nouveau compagnon.

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Edit: Le petit biniou qui pendouille de la fermeture éclair, ça s'appelle un "icon bit". Non mais c'est pas merveilleux New-York ?

Call me Bonnie

Bonnie-Tyler-The-Greatest-Hits-366358  Il y a quelques jours je suis allée chez le coiffeur. Avec la ferme intention de demander un carré plongeant. Deux mois que je disais à tout le monde d'ailleurs, "la prochaine fois que je vais chez coiffirst, j'exige un carré plongeant histoire que ça se voie que j'y suis allée. C'est bien le moins vu ce qu'ils me prennent pour la coupe + le vernissage (attends, si tu demandes un balayage chez coiffirst t'as l'air aussi con que quand tu dis que tu portes des bottines ou un caleçon. En vrai je te rassure c'est la même chose, même odeur, même texture éclaircissante, mêmes produits responsables du changement de sexe des poissons. Sauf que c'est un vernissage. Pareil, là bas on ne te donne pas des conseils pour ta coupe mais on te fait un diagnostic cheveux. Il va enfin de soi que ce n'est pas une coiffeuse qui s'occupe de toi mais une hair stylist, ou une colour technician.)

Bref, j'avais une idée assez précise de ce que je voulais. Et elle n'était pas née celle qui allait me fourguer son dégradé. D'autant que si par le passé j'ai pu être assez malléable, là, je ne sais pas, peut-être est-ce grâce à ma thérapie mais je sens un changement en profondeur de mon moi profond. Et ce dernier sait ce qui veut, et, plus important encore, sait le dire.

Que je pensais.

Parce qu'une fois arrivée, ça a donné ça.

La coiffeuse: Bonjour madame, je suis Nora, bienvenue, je suis votre hair stylist manager c'est moi qui vais m'occuper de vous, pour la coupe et le vernissage étant donné que je suis également colour technician. Avant de commencer, vous avez une petite idée de ce que vous voulez ?

Moi, main dans la main avec mon moi profond : oui, je voudrais un carré plong…

La coiffeuse: mmm… (le genre de "mmm" qui fait se carapater direct mon moi profond qui sait ce qu'il veut et surtout qui sait le dire)

Moi : Je… heu… vous ne… non c'est parce que la dernière fois votre collègue m'en a fait un et je… enfin, vous trouvez que… non ?

La coiffeuse, assise confortablement sur mon moi profond : Ecoutez, il va de soi que je suis là pour satisfaire les désirs de ma cliente, mais si vous me permettez, je suis visagiste professionnelle et j'ai pour habitude de travailler le cheveu (= couper en langage coiffirst) en fonction de la morphologie. Le carré plongeant va tirer votre visage vers le bas, je peux vous le garantir. Et puis vous en avez trop eu des carrés plongeants, ça suffit. (première fois que je voyais cette personne, ndla). Non, on va être plus créatifs, aujourd'hui. Je vois une coupe plus allégée, qui va redynamiser tout ça, du volume sur les racines, de la souplesse sur les pointes grâce à un dégradé que je vais sculpter sur cheveux secs.

Moi (en train de visualiser mon menton trainant par terre à cause du carré plongeant):  D…d'accord.

Le moins qu'on puisse dire c'est que Nora a tenu sa promesse.

Elle a été très créative.

Pas un seul de mes cheveux n'a la même longueur que l'autre. Inutile de préciser que je suis repartie en me confondant en remerciements et félicitations. Ensuite je suis allée chez Sthorer, en face du salon Coiffirst, m'acheter un éclair au chocolat et six mini-canelés. Que j'ai mangés en pleurant la mort de mon carré plongeant ET de mon moi profond.

Après ma thérapie chez Zermati, je suis preneuse d'un spécialiste du Non.

Edit: Une fois rentrée, mon cher et doux à qui je n'avais – pour une fois - absolument pas confié mon désarroi, m'a spontanément rassurée: "Non, mais attends, tu es très bien, je t'assure."

Puis, emporté dans son élan: "ça ne fait pas du tout pétasse".

Ah, ça va alors.