Catégorie : Coups de calcaire

Jeanne, 10 ans, candidate à l’Epad

Jean-sarkozy-challenges  Hier, Desperada, que moi j'aime bien appeler Despé, tribute to the éponyme bier, a lâché un commentaire qui m'a personnellement beaucoup amusée. N'étant pas bien sûre que tout le monde ait pu en profiter, le voici le voilà…

"Monsieur, Madame,
Je me permets de vous soumettre la candidature de ma fille, Jeanne, 10
ans, à la présidence de l'Epad. Si j'ai bien conscience que l'année
d'avance qu'elle a dans sa scolarité pourrait être un handicap à
l'accession à ce poste, les remarquables constructions en Lego qu'elle
a faites vers l'âge de 5-6 ans me paraissent un atout indéniable et
devraient sans doute vous convaincre. S'il s'avère nécessaire qu'elle
affiche 3 ans de retard dans ses études, nous nous engageons à
l'empêcher de faire ses devoirs, de lire, de s'intéresser au monde,
jusqu'à ce qu'elle comptabilise le retard nécessaire. Au besoin, nous
l'enfermerons dans un placard.
Vous remerciant de l'attention que vous pourrez porter à cette
candidature,
Je vous prie d'agréer, Monsieur, Madame, mes respectueuses salutations."

Edit: D'après ce que j'ai compris, Despé a vraiment envoyé cette lettre auprès du site de l'Epad...

Marianne James enlève le haut et le bas pour Gala

Mariannejames_nue C'est le buzz du moment, j'imagine que ça ne vous aura pas échappé. Marianne James a tout enlevé, haut et bas pour Gala.

Et depuis deux jours, plusieurs personnes m'ont demandé si j'allais en parler.

Ben bien sûr, parce que je suis du genre prévisible comme fille et que tout de même, ça tombe pile à poil dans ma part de marché, non ?

Problème, toutefois.

Je ne sais pas trop quoi en penser.

Si. Je sais, on peut être étonné, j'ai en général un avis sur tout, même et surtout quand on ne me l'a pas demandé.

Mais là, gros gros gros moment de doute.

Déjà, moi, au départ, je l'aime plutôt bien Marianne James. En tous cas à la Nouvelle Star. Le souci, c'est que la caricature du "fat is beautifoule", ça me fatigue un peu. J'ai du mal avec les gens qui finissent par se réduire à une facette de leur personnalité. Marianne James, désormais, comme Beth Ditto, son métier, c'est Fat-Pride. Grosse, quoi.

Alors qu'au départ, elle était chanteuse comique, castafiore ou juré déjanté.

Désormais, elle est designeuse chez La Redoute pour Taillissime. Au passage, comme elle n'est pas langue de bois, elle a avoué je ne sais plus où que c'était bien mieux payé qu'actrice ou chanteuse. C'est un de ses côtés que j'aime bien, ça, elle est cash.

Bref, maintenant, elle nous la joue Demi Moore sans le baby-bump et nous montre qu'on peut être grosse, avoir près de 50 ans et poser à poil dans Gala.

Moi je dis pourquoi pas.

Bon, j'aimerais bien peser 100 kilos et avoir des jambes de douze mètres n'ayant rien à envier aux tops de chez Chanel, soit-dit en passant. Idem pour la cellulite, Marianne James est un cas à part, manifestement, elle a été totalement épargnée. Mais après tout, là aussi, pourquoi que n'y aurait-il que les minces qui auraient droit à Photoshop, hein ? T'as raison Marianne, merde, après tout. L'égalité ça commence là, finalement. 

En revanche.

En revaaaaaaaaaaaanche

En revanche, quoi.

La question, c'est: est-ce que ça sert la diversité, ce genre d'acte de bravoure, ou est-ce que c'est juste un bon coup de pub ? Toujours la même interrogation, finalement, est-ce que les Marianne James, Beth Ditto et plus récemment Big Beauty sont des arbres cachant la forêt qu'il est facile de brandir une fois l'an histoire de s'affranchir le reste de l'année de la nécessité de montrer des grosses, ou est-ce que réellement, il y a une amorce de changement ? J'ai l'impression qu'on en a déjà beaucoup parlé et que si ça se trouve, on n'a pas grand chose de plus à en dire. Enfin moi, je crois que je n'ai pas vraiment d'eau à apporter au moulin de la connaissance.

Ah, si, une dernière chose. L'interview est pas mal, c'est du Marianne James, à prendre ou à laisser. Si ce n'est que j'ai un peu du mal avec une ou deux réponses dans lesquelles elle explique en gros que les grosses = joie de vivre alors que les minces = pisse vinaigre.

Je dis stoooooooop.

Personnellement, et j'en parlais récemment avec une amie, mon sens de l'autodérision me sauve en effet de pas mal de situations humiliantes. Il n'empêche que les grosses à mon avis, pleurent plus souvent que leurs copines en taille 38 et sont évidemment souvent aigries, elles aussi. Arrêtons avec ces clichés à deux balles selon lesquels en gras, heu, en gros, les rondes seraient de bonnes baiseuses trop fun pendant que les bien gaulées seraient rêches au toucher et frigides de la vie. Ce n'est évidemment pas vrai, ce qui rend baisable c'est d'être un peu en paix avec soi même, ça fait très Lao Tseu et feng-shui mes fesses de le dire, mais parfois, le feng-shui mes fesses c'est du bon sens.

Et ça, le fait d'avoir baissé les armes, je suis en train d'apprendre que ça n'a pas vraiment à voir avec le poids sur la balance.

Polanski versus Calais

Polanski

Alors cette arrestation de Roman Polanski, qu'est-ce que j'en pense en tant qu'influentrice.

Et bien dans un premier temps, j'ai trouvé ça vraiment mesquin, ce coup d'attendre que le gars soit à un festival pour le chopper. D'autant que de source bien informée, il passe tous ses noëls à Gstaaaaaaaadt et que donc il ne devait pas trop se méfier.

En plus, la plainte, elle date et la fille – 13 ans malgré tout – a essayé maintes fois de la retirer.

Et puis Polanski, quoi.

Sauf qu'après, comment dire ? La nuée de protestations outragées qui s'en est suivie, avec indignation de toute l'intelligenstia droitière et gauchère, ça m'a un peu… gonflée.

Et que le Frédo Miteux à la sonnette pleurniche sur toute la perversité de la méthode, et que le Gros Xav' explique que quand même, faire ça à un réalisateur, et que le Nanard Risotto ne comprenne pas. Et que Fred Lefevre s'ulcère devant "cette arrestation mise en scène".

C'est sûr, la méthode, elle est perverse. Mais pas beaucoup plus que de chopper un grand-père sans papiers quand il emmène son petit-fils à l'école.

Pas plus que lorsqu'un préposé à une quelconque administration prend sur lui d'appeler sa hiérarchie pour lui confier que le monsieur qu'il vient de voir, à priori, c'est un illégal.

C'est marrant, mais le Frédo Miteux, on l'entend peu, quand son copain Eric Besson vide la jungle de Calais à grand coups de CRS.

Alors que tous ces gars qu'on expulse sans scrupules, pour la plupart, ils n'ont même pas, que je sache, été accusés d'avoir tripatouillé une gamine de 13 ans.

Bref, voilà, l'indignation à deux vitesses, ça me fatigue. Si il n'y avait que ça en même temps, ça irait.

Edit: Que les choses soient claires, je ne suis pas en train de dire que l'immigration illégale c'est bien, que les passeurs sont des bisounours et que la faim dans le monde c'est mal. Je trouve juste hilarant qu'on s'indigne devant les méthodes employées pour arrêter par surprise Roman Polanski (méthodes que je réprouve aussi) mais qu'on ne voie pas où est le problème de renvoyer dans leur pays des parents d'enfants scolarisés ici, arrêtés en général sur le chemin de l'école.

Allez, je vais aller mettre de l'anti-verrue

Hortefureur

Juste parce que ça m’a fait hurler de rire. C’est un peu long mais parfois, trois minutes peuvent te sauver une soirée. A part ça, je ne reviendrai pas ni sur le doigt d’honneur de Besson, ni sur la supposée « décontraction » excessive d’Hortefeux (raison invoquée par Sarko, maintenant en gros, si t’es raciste ouvertement c’est parce que tu es juste trop détendu, quoi), ni sur les propos des grands sociologues de l’internet mondial qui ont expliqué pendant trois jours que tout ça c’est la faute à le web qui est vraiment une poubelle.

Allez, enjoy !

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Même un, c’est trop

Je n'en ai pas parlé parce que les bras m'en tombent tellement que je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus que l'ensemble des personnes outrées. Il n'empêche qu'aujourd'hui, plus que les horreurs proférées – qui me révulsent, soyons clairs, mais qui hélas ne me surprennent guère, il y a des précédents – , ce qui me rend malade, c'est le mensonge en guise de réponse. C'est la défense vent debout de leur collègue par des membres du gouvernement qui n'en finissent pas de faire part de leur indignation devant cette cabale. Alors qu'il n'y a qu'à regarder le reportage de Public Sénat pour ôter les quelques doutes qui pouvaient subsister.

Je ne dirai qu'une chose, Hortefeux, même un, c'est trop.

Lizzi Miller, coup de pub ou vraie tendance ?

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"C'est une révolution", "Quand j'ai vu ça, j'ai pleuré de joie", "Enfin une femme qui me ressemble", etc etc etc. Ces effusions de joie de lectrices ébahies sont rapportées par la rédactrice en chef du Glamour américain après la publication de photos de la top Lizzy Miller.

Pourquoi tant d'euphorie ? Parce que la demoiselle est soit disant… grosse. "Size plus", comme ils disent, aux states.

Ce que j'en pense ? D'abord que c'est tant mieux que ces photos aient été publiées, parce qu'en effet, la top est moins parfaites que ses congénères, et à priori pas (trop) photoshopée, confère les vergétures qu'on aperçoit.

De là à parier sur une révolution pour les grosses du monde entier, alors là je m'insurge. Parce que si cette femme est l'incarnation du fat power, je veux bien bouffer du slim fast jusqu'à overdose. Ce que je vois en la regardant, personnellement, c'est une bombasse souriante qui semble assumer un ventre flappy. Je suis prête à parier qu'elle a été plus grosse dans une autre vie et qu'elle a maigri sans parvenir à faire fondre cette petite bouée. Résultat, un mini tablier ventral qui n'a cependant rien à voir avec le mien, plutôt Bocuses'style que Cyril Lignac, on va dire, pour tisser la métaphore.

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Bref, un gros buzz, qui une fois de plus va bien servir la cause… des féminins. Et en même temps, si on veut être optimiste, le signe qu'il y a une demande de la part du public. Tout simplement parce que la population mondiale grossit et qu'elle ne se reconnait vraiment plus dans les femmes désincarnées qu'on leur sert à tous les repas. Alors si cette pression fait un peu évoluer la presse et le milieu de la mode, on ne va pas faire la fine bouche. M'enfin j'attends de voir si la tendance est réelle ou si les Lizzi Miller, et autre Crystal Renn ne sont vouées qu'à servir d'alibi fat-friendly à des rédactrices de mode en quête d'une bonne conscience à bas coût.

Quoi qu'il en soit, pitié, qu'on ne dise pas que Lizzi Miller est grosse, ça me donne envie de bouffer mon carnet alimentaire.

Plaisirs démodés

IMG_1872 Voilà l'idée que je me fais des vacances: le ciel bleu, une plage, un bouquin. Les ongles peints à la va-vite aussi, en compagnie de grande chérie qui jubile à l'idée d'avoir les pieds et les mains rouge carmin, rapport que le reste de l'année, sa mère – moi – c'est Folcoche et que donc le vernis c'est bernique.

Tout ça est d'une banalité affligeante, mais pas si facile à réaliser cependant. Lire face à la mer avec trois descendants c'est à peu près aussi facile que de faire popo sans number three qui tente de se mettre debout en prenant appui sur ton jean en tire-bouchon, le machin qui hurle pour la douzième fois qu'il ne trouve pas le chargeur de la DS ou l'aînée qui pleurniche que son short kaki (the ONE) est au sale. Alors voilà, chaque page dégustée est appréciée à sa juste mesure et même, pour l'occase, immortalisée.

Je profite de cette petite incursion et de la bonne volonté du wifi que je pirate allégrement pour faire une petite apparté – ça ne me ressemble guère – et me réjouir que pour une fois les politiques se préoccupent concrètement de l'égalité entre hommes et femmes. Non, vraiment, mettre fin à cette injustice abominable que représentent les avantages en terme de retraite concédés aux mères salariées du privé, c'était la véritable urgence de la rentrée.

Pour les écarts salariaux, les placards aux retours de congés maternité ou les temps partiels mal payés choisis – étrange – uniquement par les femmes, on repassera, à cause que c'est complexe et que Rome ne s'est pas faite en un jour, ma pauvre. Ce qui compte, en somme, c'est que les hommes ne soient enfin plus lésés avec cette histoire de trimestres honteusement offerts aux pondeuses.

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh!!!!!!!!!!!!

Grand cri du lundi, quoi.

Allez, je retourne à mes bouquins et pour la peine je vais passer une deuxième couche de vernis, histoire que ça glisse, tout ça.

Livre: "Un petit boulot" de Ian Levinson, à mettre entre toutes les mains // Vernis: O.P.I , nuance "Chihuaha Bites" (si si…) // Bague: Mauboussin, offerte par l'homme il y a un an et baptisée par moi même la bague "troisième enfant", à défaut de voir la queue d'une pension de mère de famille nombreuse un jour, je m'en contenterai…

Prendre de la hauteur

Bon, c'est un peu réchauffé et vous l'aviez peut-être vu, moi non, donc je ne peux résister à l'envie de le mettre en ligne…

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Sinon, juste, en passant: d'après une étude très sérieuse du ministère de l'Intérieur, il y aurait au bas mot 367 femmes portant le voile intégral en France. Peut-être que prendre de la hauteur ne se limite pas à monter sur un tabouret pour être aussi grand que les copains. Prendre de la hauteur c'est sûrement s'interdire de pondre des lois pour des problèmes qui n'existent quasiment pas.

Pour en finir avec Orelsan

Orelsan-g-57784-200901201635-6ejpg Bon c'est pas tout ça mais je suis vraiment dégoutée, je voulais aller écouter Orelsan aux Francos et pof, censuré le bougre. Cali et moi on a décidé du coup de retenir notre respiration jusqu'à ce que le garçon puisse pousser sa crotte chanson.

Non c'est vrai quoi, même Frédéric Mittrand l'a dit, Orelsan, c'est ni plus ni moins le Rimbaud d'aujourd'hui, alors quid de sa liberté d'expression ?

Et en plus l'art c'est pas fait pour être beau, qu'est-ce que tu crois, l'autre ?

Sans rire, je ne sais plus quoi penser de cette histoire. Je maintiens que ce chanteur pond des textes qualifiées de poétiques par certains et qui me semblent quant à moi de simples incitations à la haine.

Ok, il ne chante plus "Sale pute" sur scène. La belle affaire. Dans une autre chanson il parle de "mari-trintigner" une nana. Classe. Par ailleurs, moi les explications selon lesquelles sa hargne dans sale pute doit être interprêtée comme un délire de mec trompé et largué, ça ne me convainc pas. Parce que sorry mais même cocu et dégouté, je ne trouve pas super normal qu'on puisse avoir ne serait-ce que des pensées pareilles (avorter à l'opinel la pêcheresse, par exemple).

Bref, que certains festivaliers n'aient pas envie de programmer ce chanteur ne me parait pas non plus devoir systématiquement s'apparenter à la de la censure, après tout une programmation est forcément sélective. Après, que les politiques fassent pression pour qu'on lui rive son clou et parviennent à le faire zapper de l'affiche, oui, on peut en effet parler de censure.

Et franchement, je n'aime pas cette idée. Je rappelle au tout venant que je suis de gauche, merde.

Je l'aime d'autant moins qu'on en vient à comparer le rappeur à Vian ou Brassens alors que s'il te plait.  Je me demande du coup si ça n'a pas un effet contre-productif, si finalement on lui ouvre pas un champ des possibles bien plus vaste que si on avait fait mine de l'ignorer, un peu comme quand un enfant fait bien exprès de fiche du bouzin pour que tu gueules et qui s'arrête quand tu fais genre que tu t'en branles.

Je sens que j'ai fait avancer le débat moi, c'est puissant.

Si je devais résumer, personnellement je suis toujours aussi scandalisée par les paroles immondes de cette chanson et pas une seule seconde séduite par un soit-disant talent poétique d'Orelsan. Après, le censurer systématiquement n'aura à mon sens pour seule conséquence de le médiatiser encore un peu plus. Et ça, à mon avis, c'est plus que pas souhaitable. Mais de grâce, Cali et ses copains qui trouvent que la guerre c'est mal et qui sont contre la mort, partez en vacances.