Catégorie : Mes carnets de voyage

La montagne est belle #cartepostale

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Après 11h de train durant lesquelles j’ai du dormir par tranches de trois minutes au gré des ricanements des quatre ados que j’emmenais et des coups de frein de cette vieille micheline, nous sommes donc arrivés à Briançon. Hurlement du machin lorsqu’il a vu ma trombine depuis sa couchette: « Ouah dingue comme tu as les yeux tirés !!! On dirait que tes paupières ont dégringolé ! »

C’est sûrement parce que j’ai arrêté de fumer, je lui ai dit (après je l’ai balancé sur les voies). En lire plus »

Un jour, Jean-Paul Gaultier, à Londres

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Hier, donc, j’avais rendez-vous avec Jean-Paul Gaultier à Londres. Ok, il est possible que je présente les choses de manière un poil romantique, mais je me suis à un moment retrouvée à quelques centimètres de lui, ça compte, non ?

Je n’ai jamais idolâtré de couturiers, pas assez branchée mode pour cela. Mais s’il devait y en avoir un, ce serait évidemment Jean-Paul (on a partagé le même oxygène, laissez-moi l’appeler Jean-Paul). Jean-Paul pour moi, ce fut avant tout la découverte d’un univers aux codes totalement différents de ceux auxquels j’avais été habituée.

Je me souviens, j’étais en classe prépa dans mon lycée de jésuites lyonnais, où la quintessence de l’audace vestimentaire consistait à rouler sa petite veste Agnès B autour de la taille. Et elle est arrivée. Cette fille qui ne ressemblait à rien de tout ce que j’avais connu jusqu’alors. Moulée dans un petit ensemble vert, pantalon de smocking et veste officier, Spirou sexy, le tout griffé Jean-Paul Gaultier. Elle semblait tellement affranchie, tellement indifférente aux regards narquois des filles en Façonnable des pieds à la tête que j’ai immédiatement associé le nom de Jean-Paul Gaultier à ça: la liberté. En lire plus »

Séville oh ma douce

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A Séville en hiver, il y a des oranges partout sur les arbres, qui ploient sous leur poids. Il y en a tant que l’on a très vite la sensation, peut-être totalement psychosomatique que la ville entière exhale un parfum d’agrume. Je veux absolument revenir lors de la floraison, je suis convaincue que là, le parfum n’est pas une vue de l’esprit.

Des oranges comme s’il en pleuvait – d’ailleurs parfois il en pleut, attention à la tête – et une douceur de vivre qui n’est pas qu’une expression un poil galvaudée. Il faut dire que tout prête à la sérénité: les dégradés de rose, d’ocre ou de bleu pastel dont les immeubles sont peints, les patios ombragés, les jardins aux quatre coins de la ville, le Guadalquivir, fleuve dont le nom lui seul vous fait voyager, qui s’étire langoureusement ou encore les terrasses riantes, où les verres de Tinto se disputent aux pintes de bières. Sans parler des odeurs de cuisine toutes plus alléchantes les unes que les autres et de la spécialité locale, le salmorejo, de la famille des gaspacho mais avec plus de mie de pain (tuerie absolue).

Et puis il y a ces balcons fleuris, qui, si l’on prend le temps de lever le nez, révèlent des carrelages en mosaïques, qui ne sont là donc que pour les passants les plus curieux. Il y a ces vierges et ces saints peints ou en faïences sur les murs, les trottoirs pavés à l’espagnole dont on imagine qu’ils renvoient un peu de fraicheur lorsque le soleil de plomb assomme la ville. Il y a ces mille et une places, les palmiers qui crient le sud, la cathédrale qui s’élève fièrement, construite sur une mosquée dont on devine encore certains murs et dont il reste l’immense porte d’entrée. Il y a le palais dingue de l’Alcazar, aux accents mauresques et byzantins, dont les jardins sont probablement les plus beaux jamais visités. Il y a cette folie kitsch de la Place d’Espagne, construite à l’occasion d’une exposition universelle en 1929 et que l’on aperçoit dans l’un des épisodes de Star Wars. Magnifique et inutile, tout ce que j’aime.

Il y a ce que l’on ne peut pas décrire avec des mots, cette magie qui parfois opère, celle qui vous fait rêver d’une autre vie là bas, pourquoi pas, qui vous serre la gorge à l’idée de repartir, qui vous donne des frissons et vous fait vous serrer contre votre amoureux, parce que tant de beauté vous rappelle à quel point vous l’aimez.

J’ai adoré Séville, j’ai adoré la découvrir en calèche le premier jour, comme des cons de touristes béats. Nous sommes allés de bar en bar, de ruelles en ruelles et de places en places. J’ai les jambes en compote à force d’avoir arpenté la ville mais j’ai pris soin d’oublier quelques coins, il me fallait une bonne raison pour y retourner un jour. On ne dit pas adieu à des lieux qui vous ont si doucement accueillis. Alors que nous profitions de nos dernières minutes dans le patio de l’hôtel, j’ai eu ma grand-mère au téléphone. « Tu es en Espagne ? Et bien construisez-y de beaux châteaux… », m’a-t-elle dit… En lire plus »

Chabadabada…

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La première fois que je suis allée à Cabourg c’était avec le churros, pour un de nos premiers week-ends sans les twins. Mes parents étaient venus garder les enfants et j’avais craqué mes économies – à l’époque je n’avais pas de blog, je vivais encore très chichement, je veux dire je PAYAIS TOUT, heureusement aujourd’hui je n’ai tellement plus jamais besoin de ma carte bleue que j’en ai oublié le code – pour lui offrir une nuit au Grand Hôtel. L’endroit m’avait toujours fait fantasmer, depuis ce passage de la Boum, quand Vic part rejoindre Mathieu qui bosse à Cabourg et lui fait croire qu’elle a fugué alors qu’elle crèche en toute simplicité au Grand hôtel avec Poupette. Évidemment, quand Mathieu la crame dans la chambre alors qu’il apporte le petit déjeuner – il est serveur dans l’établissement – c’est le drame. En lire plus »

Une nuit à l’hôtel du Louvre…

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Samedi, fidèle à ma réputation de bosseuse invétérée, j’ai travaillé. Et comme s’en est émue une de mes amies qui se reconnaitra, le churros n’a pas hésité une seconde à s’impliquer pour m’apporter son soutien. L’objet de notre mission ? Partir une nuit, pas en terre inconnue mais pas loin ceci dit: à l’hôtel du Louvre, un cinq étoiles racheté l’année dernière par le groupe Hyatt.

La tannée, en somme.

Quand je pense à toutes les railleries dont nous les blogueurs faisons les frais. Alors qu’on donne, on donne, on donne.

On est rentrés épuisés (chacun son truc, moi ce sont les king size bed des grands hôtels). Mais ravis et des étoiles plein les yeux (il est possible que ce soit à cause du grand marnier des crêpes suzettes). Ah parce que oui, non seulement il a fallu tester la literie, la baignoire XXL, la vue sur le Louvre (magique depuis le balcon) mais AUSSI la carte du restaurant de l’hôtel, à savoir « La brasserie du Louvre ». Abusé.

Le churros a dignement dégusté ses douze huitres, moi mes ravioles au foie gras. Ensuite, comme il n’avait pas très faim, mon époux a opté pour une entrecôte d’environ 500 g accompagnée d’un gratin dauphinois (il a eu peur qu’il y ait trop de beurre dans les haricots verts, je le comprends, le chaton). Quant à moi, brochette de noix de saint jacques avec sauce au réglisse, petite tuerie de derrière les fagots. En lire plus »

Happiness is the rule…

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Il y a eu ce moment, le 31 décembre. Alors que les enfants et leur père profitaient de la piscine jusqu’aux dernières lueurs du jour, je suis partie lire au bout de la jetée. Dans mes oreilles, « Paris – Seychelles » de Julien Doré. Le soleil est petit à petit descendu sur la mer qui m’entourait. L’eau a pris des reflets métalliques et les vagues venaient se briser sur la barrière de corail. Mes yeux ont piqué devant tant de beauté et je crois que cette poignée de minutes avait le goût du bonheur. Ça n’a duré que peu de temps, mais il y avait quelque chose de mystique dans ce recueillement. Je pourrais vous raconter qu’à ce moment là j’ai su que tout irait bien, que je pouvais cesser de m’en faire pour tout, tout le temps. Ce serait faux, j’ai perdu ce genre de certitude. Mais il y avait cette énergie, cette immensité du ciel qui là bas semble si vaste. Il y avait la conscience de la vie je crois. Je me suis dit que 2013 tirait sa révérence en beauté et qu’il serait temps de voir plus tard ce qu’il en serait des mois à venir. Je suis remontée vers la piscine et j’y ai rejoint les miens. On a nagé jusqu’à la nuit noire, tous les cinq. En lire plus »

Ferveur guadeloupéenne

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Difficile de ne pas vous envoyer une petite carte postale depuis ce côté ci de l’Atlantique. Lorsque nous étions venus en Guadeloupe en février en amoureux, nous nous étions promis d’y retourner avec les enfants, tant cette île nous avait charmés. Nous n’avions pas imaginé que ce voyage s’effectuerait finalement si vite après cette première visite. C’est en novembre, après une énième visite de maison moche que nous avons pris la décision de manger une partie du capital de cette hypothétique demeure, pour aller nous la couler douce au nouvel an. Pas très raisonnable, pas très « long terme » comme investissement, mais je crois que définitivement, nous sommes plus portés vers la mer que la pierre… En lire plus »

Et pleuvoir Porto…

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Certes les dieux de la météo n’étaient pas avec nous ce week-end, poussant la mesquinerie jusqu’à nous gratifier d’un ciel bleu klein dimanche à quelques heures de notre vol pour Paris, après avoir déchainé pluie et vent sur les toits de Porto durant les deux jours où nous visitions la ville. Mais cela ne nous a nullement agacés, il nous en faut plus que ça (ok, il se peut que dimanche matin j’aie répété une bonne vingtaine de fois que putain quand même c’est la loose, regarde comme c’est encore plus beau sous le soleil) (il se peut aussi qu’au bout d’un moment le churros ait fini par me demander de la fermer). En lire plus »

Vacances à Kiffos, épilogue

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J’avais dit que ce serait ma dernière carte postale hier, mais je ne pouvais résister à l’envie de vous montrer une dernière fois tout ce bleu. J’ai fait n’importe quoi avec mes iso, ce qui a cramé une partie de mes photos, mais à l’arrivée, j’aime bien. (je suis le positivisme). Pour cet avant-dernier jour à Kiffos, je m’étais fondue dans le paysage, couleur locale, avec mon seul achat fashion de l’été à vrai dire, ces Vans qui m’ont évidemment un peu niqué les pieds et qui auraient tendance à me tasser, mais ma fille en les voyant s’est écriée que toutes ses copines en avaient, ce qui, je l’avoue en assumant la dimension pathétique d’un tel sentiment, m’a plongée dans un certain état de félicité. Je suis à deux doigts de craquer sur un pliage Longchamp pour être au diapason des collégiennes parisiennes (c’est bizarre, non, ce revival de ce sac un brin bcbg ?). En lire plus »