Catégorie : Pensées en vrac

Stratagème et Céladon

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Deux informations aujourd’hui, qui n’ont pas grand chose à voir l’une avec l’autre mais après tout la vie est faite de ces petits carambolages qui la rendent au passage un peu plus poétique (non parce que si on attend de l’actualité un quelconque supplément d’âme, on est MAL) (comme je le disais si spirituellement sur FB il y a quelques jours, au rythme où ça va on va bientôt apprendre qu’Andreas Lubitz faisait cuire des chatons au micro-ondes pendant ses RTT sans que personne n’y trouve à redire).

Donc, la première chose dont je voulais vous parler, c’est de ce restaurant merveilleux, Le Celadon, où ma compère de galère (Dominique Isserman) et moi même avons été invitées récemment (ceux et celles qui me suivent sur Instagram (comment ça tu me suis pas ?) ont sûrement vu quelques clichés passer).

Niché au creux d’un des plus anciens hôtels de Paris, le Westminster, dans l’une des rues les plus chères du Monopoly, la fameuse rue de la Paix (et bim, Zazie dans la tête pour la journée), il a ce charme délicieusement suranné de ces endroits chargés d’histoire. Tout au long du déjeuner, des images de mon arrière grand-mère, chic s’il en était, me sont revenues en mémoire. Elle aurait pu être là, juste à côté, à me sourire avec cette distance un peu bourgeoise qui la caractérisait. En lire plus »

L’âge de déraison

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Ce matin, sur le chemin de l’école, je regardais Rose et les trois copines que nous avions rattrapées. Les quatre donzelles caracolaient en tête, le menton fier et le verbe haut, la queue de cheval en étendard, se balançant au rythme de leur pas décidé. On n’entendait que leurs rires stridents et la somme de leurs énergies aurait pu je pense remplacer l’éclairage municipal en ce matin pourtant bien gris.

Peu de temps avant, nous devisions avec Rose sur ce qu’elle ferait plus tard. « Je ne sais pas maman, il y a tellement de choses que j’aime: dessiner, danser, sentir le parfum des choses… »

« Il y a tellement de choses que j’aime… » En lire plus »

Ruminer le bonheur

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Hier, à la faveur d’un cours annulé, j’ai profité de ma grande à l’heure du déjeuner. C’est finalement assez rare de nous retrouver à deux, que ce soit avec elle ou son frère et sa soeur. C’est un sujet de frustration lorsqu’on a plusieurs enfants, une cause récurrente aussi de culpabilité: « est-ce que je donne assez à l’un ou à l’autre, est-ce que j’ai su être là au moment ou il ou elle en avait besoin ? » La réponse est souvent non, hélas, prise que je suis dans mes propres affres, mes deadlines à respecter, l’intendance du quotidien qui bouffe tout. Et puis parfois, une parenthèse qui s’offre alors qu’on ne l’attendait pas et à un moment où on est à même de la saisir (parce que soyons honnête jusqu’au bout, souvent, quand ils me demandent de les externaliser pour cause de prof absent, je refuse, trop de boulot, flemme de préparer un vrai repas, égoïsme, etc). Et donc hier, j’ai cédé, il faut dire que la veille, son rendez-vous chez l’orthopédiste n’avait pas été des plus réjouissants, vous reprendrez bien pour 6 mois de corset, mademoiselle, bref, vous voyez le genre. En lire plus »

Foutue perfection

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La dernière fois je confiais à mon quelqu’un qu’inconsciemment, la bonne élève angoissée que j’étais à l’école avait trouvé le moyen de faire perdurer dans sa vie professionnelle ce rituel des copies que l’on rend, en espérant que l’appréciation soit bonne. Certes, je ne suis plus « notée » quand je livre mes articles ou mes scénarios, mais la sanction est là, positive ou non, et je crois que je suis, à mon âge certes encore juvénile mais néanmoins avancé (29 ans c’est le début des emmerdes, ne nous voilons pas la face), toujours cette petite fille qui craignait de décevoir ses parents si elle leur rapportait une vilaine note. Et le plus fou c’est que j’ai été pendant une période de ma vie professionnelle, dans la peau de la prof plutôt que de l’élève, de l’encadrante plutôt que de l’encadrée, mais que j’ai, de mon propre chef, décidé de laisser ça à d’autres, tant cela m’était intolérable en fait. Comme s’il ne m’était pas possible d’être celle qui adoubait, comme si j’avais un besoin vital d’obtenir des bons points, de rester peut-être la petite fille qui voulait rendre fière sa maman. En lire plus »

L’appel du scone

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Au risque de paraitre insistante, je vous ai dit que j’ai la grippe ? Jeudi, quand je me suis à nouveau réveillée avec une fièvre de cheval, j’avoue, j’ai un peu paniqué, pourtant ça n’est pas mon genre. Ni une ni deux, j’ai appelé SOS médecins. Et quand il est arrivé et que j’ai expliqué au gars que j’étais dans cet état depuis six jours, il m’a carrément engueulée. Comme quoi ça ne se faisait pas d’attendre aussi longtemps. Ben merde alors – la fièvre me fait perdre mon vernis lyonnais – j’ai argué. D’habitude on me reproche toujours de venir trop tôt et de ne pas laisser sa chance à mon système immunitaire. Et là bim, j’ai trop tardé. En fait ça va JAMAIS (j’avais l’impression d’être mon mec quand je lui fais le moindre reproche) (on peut parler de la dimension insupportable de cette défense à deux balles qui coupe court à tout débat en bonne et due forme ?).

Bref, j’ai pris la totale, bronchite, sinusite, rhinite. Mon candida danse la gigue, il vient de s’en reprendre pour une semaine d’antibiotiques, ça va être LA GROSSE FÊTE. J’envisage de me coller des ovules de gyno-pévaryl dans tous les orifices.

Depuis, je commence tout doucement à remonter la pente, je ne sais pas si c’est grâce au dieu pénicilline ou si le virus a décidé d’aller voir ailleurs si j’y suis (chez mon fils, très précisément). Selon la règle habituelle du domino, le machin est en effet rentré de l’école hier blanc comme un linge et est allé directement se coucher, comme un animal blessé, sans un mot. Il s’est relevé 15 heures plus tard, mais visiblement sans ses cordes vocales, oubliées sous son oreiller. Voilà, il n’en manque donc plus que deux, je guette le moindre signe de faiblesse chez la chérie, l’année dernière en Guadeloupe, elle nous avait fait un syndrome méningé avec crise de délire nocturne, autant vous dire que je suis super détendue. Quant au churros, je n’ai pas hâte non plus qu’il s’effondre, c’est bien connu que pour lui ce sera… pire. En lire plus »

Brèves enrhumées

tasse

(photo @morganesezalory)

Bon, sur le front du virus, rien de bien neuf, j’ai l’impression d’avoir un auto-cuiseur à la place du cerveau, je ne serais pas étonnée de perdre une ou deux côtes au détour d’une quinte de toux et mes yeux pleurent autant que mon nez coule. Hier, quand je me suis réveillée, le churros m’a regardée et a eu la très mauvaise idée de se marrer.

Je n’oublierai pas.

Je me suis donné jusqu’à ce soir avant d’aller chez le médecin – et je n’ai pas pris ma tension une seule fois – (ma psy fait UN DE CES BOULOT) (et mon tensiomètre n’a plus de piles), mais je ne vous cache pas que j’ai jeté un oeil aux statistiques de mortalité de la grippe.

Bref, deux trois brévouilles histoire de ne pas capituler, ON NE M’AURA PAS. En lire plus »

Lets cook, asshole

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Moi qui n’aime pas la dimension imprévisible de la vie, je suis au moins rassurée sur l’immuable dénouement des virus de Rose: immanquablement, elle me les refile. Cette fois-ci n’a pas dérogé à la règle et je suis donc A L’ARTICLE DE LA MORT depuis trois jours. Il faut savoir que non contente de m’avoir dotée d’une propension assez fascinante à profiter de la moindre bouchée avalée, la nature m’a également flouée sur un autre plan, celui des défenses immunitaires. C’est simple, je n’en ai aucune. Collez moi cinq minutes dans la salle d’attente du moindre généraliste et je repars avec les maladies de chacun des patients (à part peut-être la prostate). Je dois détenir le record d’angines et rhino-pharyngites possiblement contractées par un être humain et je ne parlerai donc pas des champignons, qui visiblement profitent d’un PH trop ou pas assez acide de mon organisme (ou alors, si j’ai bien compris, je mange trop de sucres rapides) (question: le chocolat est-il un sucre rapide ?) (le premier qui dit oui, je l’explose) (tribute to Violette).

Bref, en plus d’avoir du muguet, je mouche, je tousse, je claque des dents et j’ai des frissons. Et comme j’ai la flemme d’aller chercher des kleenex dans ma salle de bain, je me mouche avec du sopalin, mon nez ressemble à une vieille semelle usée. (Si ça se trouve c’est ça qu’elle avait Carla, le jour de la marche républicaine, du coup ça expliquerait le col roulé ?). En lire plus »

Sucré… sucré.

 

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Alors un grand merci pour tous vos commentaires hier, enfin merci, je ne sais pas, parce qu’avec tous ces films évoqués que je n’ai pas vus ou alors il y a longtemps ou alors beaucoup mais rien que d’en entendre à nouveau parler j’en ai de nouveau envie, je risque d’être définitivement perdue pour la cause du travail. L’une d’entre vous m’a demandé si je pouvais faire un billet recensant mes comédies romantiques préférées, il y en a un disponible non pas sur mon blog mais ici. Mais forcément, si je refaisais cette liste aujourd’hui, elle serait probablement différente et plus longue. J’en avais oublié à l’époque. Bref, peut-être que je m’y recollerai prochainement, mais je ne renie rien de ce que j’avais écrit pour autant !

L’une d’entre vous a également évoqué Jane Austen et les films qui ont été tirés de ses romans. Idem, je crois avoir déjà déclaré ma flamme à l’auteure anglaise, mais en la matière, dix fois valent mieux qu’une. J’ai lu absolument TOUT ce que la grande Jane a écrit, et même la suite très moyenne que PD James a commis d’Orgueil et Préjugés, « La mort s’invite à Pemberley ». J’ai aussi dévoré tout ce qui existe au sujet de Jane Austen elle même, tant la femme me fascine, elle même était si loin de ses héroïnes. Pour moi, c’est réellement l’inventeuse de la comédie romantique, même si finalement, elle même me semble très imprégnée des principes de la tragédie grecque, auxquels elle ajouterait des happy end assez peu prisées par Eschyle, Sophocle ou Euripide.

Je ne vais pas vous la jouer critique littéraire inspirée, je roule sur les jantes de mes acquis en la matière, mais je crois quand même que c’est la raison de mon affection pour toutes ces bluettes et comédies sucrées jusqu’à l’écoeurement. Elles suivent quasiment toutes le même schéma immuable et font appel aux mêmes recettes, celles des amours contrariées, des ambitions avortées, de la transgression, des conflits de classe, etc.

Ok, j’essaie peut-être désespérément de faire passer mon hobbie pour une quête intellectuelle. En lire plus »

Le job le plus cool du monde

burger

Hier je déjeunais avec deux copines de la team Parents Mode d’Emploi et comme souvent dans ces cas là, nous avons passé le repas à égrener nos comédies romantiques préférées. De fil en aiguille, on a quand même réussi à parler de ce regretté Simon de la Brosse (toutes les personnes à qui ce nom évoque quelque chose sont cramées, elles n’ont pas plus 29 ans que moi 32) (on parle de Wadeck Stanczak ?) Je ne saurais dire à quel point j’aime l’idée qu’il existe sur terre des gens qui ne voient pas où est le problème de connaitre les dialogues de La Boum par coeur ainsi que le casting complet de Coup de foudre à Notting Hill. Voire pour qui ne PAS connaitre des scènes entières de La Boum, de Love Actually ou de Nuits blanches à Seattle EST un problème. J’aime qu’il n’y ait pas que pour moi que l’évidence s’impose: Drew Barrymore pourrait prétendre au titre d’héritière de Meg Ryan ou Julia Roberts, même si Keira Knightley a des arguments, au même titre d’ailleurs que Rachel Mac Adams. Il n’empêche que pour l’instant, on n’est quand même pas certaines de l’avoir trouvée cette nouvelle Meg.

J’aime, je crois, autant regarder les comédies romantiques qu’en parler, me refaire le film, imaginer des fins différentes ou débattre des heures durant des raisons ayant poussé les scénaristes à ne pas réunir tel et tel protagoniste à l’issue d’une histoire.

Quand je pense qu’à un moment de ma vie professionnelle les déjeuners de travail consistaient à cuisiner le chargé de communication de Valérie Pécresse sur le glissement vieillesse technicité pour les personnels des universités. Je veux dire, j’adorais, bien sûr.

Non en fait.

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clés

Hier c’était une journée bien particulière. A 14h30, nous nous sommes rendus chez la notaire, qui manifestement nous avait pardonné notre léger oubli de chéquier il y a quelques mois lors du compromis – même si elle nous a littéralement marqués à la culotte toute la semaine dernière, surveillant l’acheminement des fonds comme le lait sur le feu – (en fait elle n’avait peut-être rien pardonné). Après relecture de tout un tas de documents très rassurants quant à la non présence de mérules (j’apprends beaucoup en devenant propriétaire), à des traces d’amiante solide sur un tuyau extérieur ou encore la chance qu’on avait de ne pas être situés sur une zone de carrière (mais pas bien loin non plus), on a paraphé environ 567 pages chacun, oublié deux ou trois signatures malgré notre vigilance légendaire et enfin reçu le sésame, littéralement, de la part du désormais ex-propriétaire, un peu ému de ce passage à témoin. Les yeux piquaient à la fin, il y avait dans cette petite pièce un entrelacs d’émotions contradictoires, des promesses de petits déjeuners sous le cèdre, des regrets, peut-être, de ceux qui ne pourraient plus y avoir lieu, des peurs, aussi (enfin moi surtout), de ce que posséder veut dire. En lire plus »