La loi du bac à sable

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Ma mère m'a toujours raconté que petite, il ne fallait en général pas dix minutes dans un bac à sable pour que je me trouve dépouillée de mon seau, ma pelle et mon rateau. Sans que j'essaie une seconde de me défendre. Mes parents avaient beau me coacher sans relache et m'inviter à offrir un semblant de résistance, rien à faire, je restais là, désarmée, aussi belliqueuse qu'une anémone.

Ma mère s'est fait un sang d'encre pendant des années: comment cette enfant pourrait bien s'adapter à ce monde de requins si le simple fait de demander à un garçon souvent âgé de trois ans de moins qu'elle de lui rendre sa pelle était aussi insurmontable que de grimper à la corde à noeuds (un autre problème mais qui vint plus tard) ?

Finalement, petit à petit, je me suis un peu endurcie, bien que ne me distinguant pas vraiment par ma capacité à jouer des coudes. Ce qui a très certainement mis quelques bâtons dans les roues de ma progression professionnelle mais ne m'a pas non plus empêchée de faire ce que j'avais à faire. Je crois fermement qu'on peut arriver à ses fins sans piétiner la gueule du voisin et même, n'en déplaise à celui qui me servit de n+1 pendant quelques années, se faire respecter sans terroriser ses subalternes.

Il n'empêche que j'aurais, je crois, bien aimé voir mes enfants être un poil plus surs de leur fait que je ne l'étais.

Il faut croire que c'est totalement génétique, puisque les twins ont attendu d'avoir dix ans environ pour s'opposer à tout enfant leur jetant du sable dans la figure (j'ai encore récemment vu mon machin se faire mettre la patée dans un square par un petit de quatre ans à qui il n'osait pas dire que ça ne se faisait pas) et que je ne compte pas le nombre de fois où durant leur petite enfance j'ai du intervenir pour que telle ou telle vermine cesse de leur faire bouffer de la terre/descendre le toboggan par l'échelle/envoyer la balançoire dans la figure.

Je ne dis pas que j'aurais aimé être la mère de deux futurs repris de justice, mais je dois bien avouer que parfois ça m'aurait bien plu de les voir répliquer plutôt que d'avoir à me fader des mères peu conciliantes, convaincues qu'un enfant qui ne sait pas se défendre est finalement un peu responsable de ce qui lui arrive et que leur rejeton n'était finalement qu'un gamin sachant se faire respecter.

J'avoue que j'avais placé pas mal d'espoirs dans la petite dernière. A la maison, autant vous dire qu'elle nous mène plutôt au doigt et à l'oeil. Las, c'est parce qu'elle est en territoire conquis. Hier encore en effet, il a fallu à peu près une minute trente pour la voir revenir avec la moitié du bac à sable sur la tête. Bien entendu, tout son matos avait disparu, subtilisé par deux terreurs de 65 cm grand maximum et sachant à peine marcher. Je l'ai renvoyée demander elle même qu'ils lui rendent ses jouets (autonomisation, challenge, affirmation de soi et toutes ces conneries), ce dont elle est acquittée à reculons et sans aucun effet (peut-être est-ce parce qu'elle a chuchoté "c'est à moi" en se positionnant stratégiquement derrière un arbre) (situé à deux kilomètres environ de ses agresseurs).

Au bout d'un moment, quand les deux caïds se sont lassés de terroriser d'autres malheureuses victimes en se servant de MON TAMIS (vieux traumatisme remontant à la surface), elle a trouvé la solution: elle a rapatrié son seau, sa pelle et son rateau à côté de moi et a décidé qu'elle n'en avait pas besoin pour s'amuser. Stratégie bien connue d'évitement (j'avais la même). Et de me confirmer que j'avais donc bien enfanté trois prototypes de bonnes poires.

Entendons nous bien, aucun de mes enfants n'a l'âme d'un souffre douleur ou eu à subir de vraies violences. Mais dans les jardins publics, ils ont toujours, mais alors toujours, été du côté des agressés et jamais des agresseurs. Cela ne me les rend que plus aimables (je suis de gauche) mais je me demande parfois si avoir le cuir un peu plus tanné ne serait pas, à terme, un petit atout  (la gauche molle).

Et en même temps, j'avoue que rien ne m'agace plus que l'air faussement désolé de certaines mères de gamins qui eux sont du genre à aller au contact. Quelque part, on les sent relativement rassurées sur l'avenir de leurs héritiers qui au moins, "ne se laisseront pas faire dans la vie". Je crois que c'est peut-être là que ça commence, les problèmes. Dans cette fierté à peine dissimulée d'avoir engendré des winners. Parce que rappelons nous d'un truc: les enfants font en général tout ce qu'ils peuvent pour exaucer nos souhaits, même les plus secrets.

Ce qui devrait signifier, si je suis ma logique implacable, que quelque part je n'ai jamais vraiment voulu qu'ils soient de fortes têtes. Même si je prétends le contraire.

Parfois, la parentalité, c'est compliqué.

 

J’aime #17

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Il y a deux jours, le machin (12 ans dans un mois, je rappelle) avait oublié pour la énième fois ses clés. Quand je suis arrivée avec sa soeur, il attendait depuis une heure dehors devant la porte. Il ne bougeait pas d'un poil et regardait le bout de son doigt d'un air ultra concentré. Sa soeur, désolée, lui a demandé s'il ne s'était pas ennuyé tout ce temps. Réponse de son frère: "non, j'avais de la compagnie". Et de nous montrer la coccinelle qui lézardait sur son index.

Cet enfant n'a peut-être pas toutes les armes pour ce monde.

Sans transition et parce que je crois qu'il n'y a plus rien à dire (ou alors beaucoup trop) sur ces si tristes derniers jours, quelques "J'aime" histoire de se convaincre que tout n'est pas sans issue.

J'aime ce cadeau d'anniversaire de mon amoureux, très, beaucoup, trop…

IMG_3655 J'aime avoir l'impression d'acheter à Monoprix un pull qui me fait penser à ceux, inabordables, d'Isabel Marant. J'aime moins qu'à part moi personne ne trouve qu'il ressemble à ceux d'Isabel Marant. J'aime quand même le porter parce qu'il est tout mou tout doux.
IMG_3654 J'aime cette photo et le souvenir de ce matin là au salon du livre qu'elle m'évoque. J'y étais arrivée très tôt et grâce à mon badge, j'ai pu entrer avant les visiteurs. Impression surréaliste et poétique de me promener dans un dortoir d'ouvrages, protégés les uns par des filets, les autres par des sortes de résilles ou des couvertures aux couleurs des maisons d'édition. J'aime par dessus tout ces instants très courts durant lesquels j'ai la sensation de voler quelques secondes de félicité totalement gratuites.
IMG_3592 J'aime cette idée de déco vue lors d'une présentation presse. Des boules de plastiques transparentes étaient suspendues depuis le plafond, avec à l'intérieur des bonbons acidulés roses. A la fin, on pouvait partir avec sa boule. Je me suis dit que si j'étais une de ces mères qui décorent leur maison pour les anniversaires de leurs enfants, c'est ce que je ferais. Je sais pertinemment que cette année encore, je me contenterai de scotcher quelques balons de baudruche et de ressortir une vieille guirlande. Si je la retrouve. (et à ce sujet, Requia et Cathy (une de mes plus anciennes connaissances bloguesques) viennent d'ouvrir My sweet boutique avec trop de jolies choses inside. Big up à elles deux et longue vie à my sweet boutique !)
IMG_3562 J'aime recevoir des colis comme celui-ci. La crème Prodigy d'Helena Rubinstein est d'une texture dont je ne sais pas si elle en justifie le prix, mais tout de même, c'est agréable. Pour les effets rajeunissants, très honnêtement, je ne peux pas dire, je n'ai que 28 ans en même temps.
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J'aime que dans le square en bas de chez moi, entre midi et deux, des travailleurs viennent faire une pause sous mes fenêtres. Regarder les gens lire m'apaise… 
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Bonne journée…

Ah et j'aime les chaises colorées du Delaville Café…

Défendons le droit à l’avortement

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Je me suis dit, et si je faisais un billet léger et pas polémique après celui d'hier ? C'est là que le sujet de l'avortement m'est venu à l'esprit.

Plus sérieusement, on m'a demandé si je pouvais relayer cette information et je le fais volontiers. Le 24 mars il y a une manifestation prévue à Bruxelles pour défendre le droit à l'avortement. Un droit qui n'est pas en vigueur dans tous les pays européens et, lorsqu'il l'est, n'est pas forcément très bien appliqué. Même en France il est parfois difficile de trouver les médecins acceptant de le pratiquer. Et ce ne sont pas les propos nauséabonds du FN concernant les "avortements de confort" qui vont améliorer les choses.

Non, on n'avorte jamais par confort. Non, ça n'est pas un acte que l'on fait à la légère. Oui, plus que jamais, notre corps nous appartient. 

Bref, c'est avec tout mon engagement que je relaie ce texte du planning familial si dessous.

(l'illustration n'a pas grand chose à voir si ce n'est que c'est un dessin de ma fille et que ce droit, je le défends aussi au nom de mes filles, parce que je veux qu'elles aient elles aussi la liberté de disposer de leur corps)

Edit: Ce texte est à vous, alors si le coeur vous en dit, faites le circuler, likez le billet sur FB, reprenez le sur votre blog, twittez le, bref, FAITES DU BRUIT !

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Pourquoi l'avortement fait-il si peur et pourquoi faut-il le défendre ?

Un texte du Planning familial

La question se pose face aux multiples attaques dont l'avortement fait l'objet, en France comme en Europe et dans le monde.

De biais, au détour d'une politique, d'un vote ou d'une petite phrase, par ce regard plus critique et culpabilisant que d'habitude sur « ces femmes qui prennent l'IVG pour une contraception » – car bien sûr, « avec les moyens actuels, quand même elles pourraient faire attention ».

Plus frontalement par la révision des lois, comme en Espagne, marquant un réel recul, ou par des tentatives de déremboursement comme en Suisse ou en Russie. Carrément frontalement, comme aux États-Unis où l’avortement et la contraception deviennent des enjeux électoraux. Violemment même, dans le cas de l’attentat contre le siège de l’ANCIC.

Et puis il y a la violence des mots pour celles à qui une fois n’aurait pas suffi et qui « récidivent » sans parler des éventuelles « IVG de confort »!

En 2012, les femmes -pas plus qu'au début du XXème siècle lors des débats sur leur droit de vote- ne seraient responsables, capables de réflexion. Comble de l'outrage, elles pourraient en plus avoir le droit de choisir quand et si elles veulent un enfant, le droit de dissocier sexualité et procréation ?

L’avortement, par cette possibilité qu'il donne aux femmes de poursuivre ou non une grossesse non souhaitée, remet en cause l’ordre établi. Il fait tant vaciller le socle sur lequel notre société s’est construite que dans cette période aux perspectives floues, il permet aux conservateurs, nostalgiques et autres moralisateurs de remettre en cause ces acquis si chèrement payés.

La crise a bon dos !

Ce qui se trame en Europe et dans le Monde oscille entre désinformation, discrimination et opposition des citoyens et citoyennes entre eux dans une société survalorisant la maternité. La crise mondiale, plus qu'économique devient moraliste, justifiant des positions caricaturales et réactionnaires.

Vision traditionaliste des familles, de la place et du rôle des femmes dans nos sociétés, domination du masculin sur le féminin fondée sur le patriarcat et l'hétérosexisme sont ainsi légitimés, traduisant la peur de ce qui pourrait venir remettre en cause ce système de pensée basé sur conjugalité et maternité. Dans ce système, qui défend que l'homme serait idéalement fait pour la femme, ou plutôt l'inverse, tout ce qui pourrait être perçu comme contestant cet ordre établi est alors rejeté. C’est le cas de l’homosexualité, comme de ce droit donné aux femmes de choisir ou non d'être mère. Quand les femmes sont considérées seules et uniques responsables de la relation sexuelle et de ses conséquences, l'avortement symbolise, dans un ultime affront, leur incapacité quant à cette responsabilité. Le «  trauma » de l’avortement viendra punir de leur choix celles qui bravent l’interdit !

Les périodes électorales sont propices à ces utilisations car elles révèlent les projets de société des candidats et en creux les rôles qu'ils prêtent aux femmes. Ceci s’exacerbe aujourd'hui en France ou aux USA, comme ce fut le cas en Espagne ou en Hongrie en 2011.

C’est ainsi que, largement soutenus par les intégrismes religieux, de nombreux pays prévoient de revenir sur le remboursement de l'avortement, sur les lois l'autorisant, quand ils ne l'interdisent pas tout simplement. Les autorités religieuses ont, dans ces reculs mondiaux, une large responsabilité, démontrant leur trop grand pouvoir sur un enjeu démocratique mondial majeur.

Un enjeu démocratique essentiel aux sociétés

Un des piliers de la démocratie est l’universalité des droits et l’égalité entre tous les citoyens, qu’ils soient femmes ou hommes. Comment est-il possible alors de justifier l’aliénation, la discrimination et la domination de cinquante pour cent d’une population par l'autre moitié ? Même si la reconnaissance de cette égalité entre femmes et homme est loin d’être réelle partout, les femmes ne sont pas mineures, elles pensent et agissent par elles-mêmes, elles sont libres. Leur accès à la contraception et à l'avortement fait partie de cette liberté.

Ceux qui veulent mettre à l'index l'avortement, entraver son accès ont des projets de société rétrogrades, inégalitaires, sclérosants et pessimistes. Non, les femmes ne sont pas ces « pauvres choses inconséquentes ». Oui, il y a un intérêt majeur à permettre cet accès aux droits génésiques à toutes les femmes, sans discrimination, ici et partout dans le monde. Interdire n’est pas prévenir, permettre n'est pas inciter.

En Europe, l'Assemblée parlementaire du Conseil a voté en 2008 une résolution demandant aux États membres de dépénaliser l'avortement et de garantir aux femmes l'accès à un avortement sans risque et légal, appelant à lever les restrictions qui en entravent en fait ou en droit l'accès, à assurer l'accès à la contraception et à instituer l'éducation sexuelle obligatoire des jeunes. En 2011, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Parlement Européen adoptait deux résolutions. L'une sur la réduction des inégalités de santé dans l'Union européenne : "l'Union européenne et les États Membres doivent garantir aux femmes un accès aisé aux moyens de contraception ainsi que le droit à un avortement sûr", l'autre sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne, insistant sur le fait que « les femmes doivent avoir le contrôle de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès aisé à la contraception et à l'avortement;"

Toutes les grandes conférences internationales, de Rio en 1992 à Pékin en 1995, en passant par le Caire en 1994, s’accordent sur l’importance de l'accès aux services de planification familiale, mettant l'accent sur l'absolue nécessité de politiques publiques de santé sexuelle et reproductive.

Un enjeu de solidarité européenne et mondiale

Si cet enjeu de solidarité est mondialisé, les enjeux en Europe, en raison des reculs constatés çà et là, ne sont plus un problème « hors nos frontières »; ils nous obligent collectivement comme européens et citoyens du monde

Lors du colloque "Droit à l'avortement : quels enjeux pour les femmes en Europe ?" organisé par Le Planning Familial en 2009, la déclaration finale, adoptée à l'unanimité des dix-sept pays européens présents, réaffirmait : "le droit à disposer de son corps est le socle fondamental permettant aux femmes de vivre dans une société égalitaire, plus juste, plus démocratique".

Elle lançait un appel à la solidarité, à la vigilance extrême de l'ensemble des forces progressistes et citoyennes, et à la création d'un réseau riche de nos différences et de notre volonté, pour construire cette solidarité européenne et mondiale, celle des femmes et des hommes libres et égaux.

Pour toutes ces raisons, Le Planning Familial participera le 24 mars à Bruxelles au rassemblement européen "Abortion Rights". Cette initiative doit être saluée et rejointe car elle s'inscrit dans cette dynamique de solidarité entre les peuples pour défendre ce droit fondamental et positif sans lequel les femmes ne pourront jamais être libres.

Soutenons les élus d’ici et ailleurs qui défendent ce droit. Demandons à ceux qui sollicitent nos voix quelles sont leurs positions et ce qu’ils comptent faire pour faciliter cet accès, rappelons à ceux qui l'auraient oublié leur mandat et ce pourquoi ils ont été élus.

Les lois légalisant l'avortement doivent être appliquées. Il est plus qu'urgent que toutes celles et ceux qui luttent pour le droit de choisir et l'élargissement des législations sur l'avortement soient soutenus, défendus et se rejoignent dans un élan de solidarité sans précédent.

Les femmes ont avorté et avorteront, même si elles risquent la prison ou la mort, même humiliées, culpabilisées. N’en déplaise, elles n’en « crèveront » pas de honte et de culpabilité, elles ne veulent pas du retour des aiguilles à tricoter !

RIP

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Que dire sur ce drame de Toulouse qui puisse apporter quoi que ce soit aux analyses psycho-criminalo-médiatico-politiques des ces deux derniers jours ? Pas grand chose je le crains, si ce n'est que c'est abominable, qu'on ne sait pas pourquoi, qui, comment. Un déséquilibré en plein délire psychotique ? Un terroriste mu par une cause étrange qui lui dicterait de dégommer des musulmans, des enfants juifs mais aussi un militaire antillais ? Un fanatique d'extrême droite ? Personne ne le sait pour l'instant, par conséquent tenter de trouver des explications est nul et non avenu. La décence veut donc qu'on laisse simplement les familles touchées faire ce deuil impossible.

La décence voudrait aussi que la personne censée incarner l'unité nationale et la défense de la République ne s'arroge le droit de terroriser nos enfants. Oui, à 12 ans, monsieur, on est un enfant. Qui n'a pas nécessairement besoin qu'un président de la République insiste avec un air pénétré sur la manière dont cet assassin s'est "acharné sur une petite fille de 7 ans".  Ni qu'on lui rappelle, au cas où cela lui aurait échappé, que cette horreur aurait pu aussi survenir dans son école. Silence entendu à la clé, histoire de ponctuer avec grandiloquence le discours présidentiel. 

Je suis déjà assez circonspecte sur l'utilité autre que démagogique de cette minute de silence programmée par l'Etat (je pense que la compassion et la solidarité sont les affaires de chacun et n'ont pas à être dictées par les autorités, c'est mon opinion et je sais qu'elle est discutable), mais alors là, j'avoue, si ça n'est pas une tentative d'apeurer les citoyens en misant sur l'éventualité que la terreur les décidera à confirmer dans ses fonctions celui qui y est déjà, je veux bien me faire nonne.

Depuis cinq ans nous subissons une politique dictée par l'émotion censée justifier toutes les prises de décision à l'emporte pièce et multiplications de lois qui ne servent à rien.

Je préfèrerais largement que nos gouvernants cessent de parler de civilisations qui ne se valent pas, d'opposer les bons et les mauvais citoyens ou de stigmatiser la viande hallal.

Pendant ce temps, une mère pleure sa famille, un père sa fille, mais aussi des parents ces militaires assassinés. Et je pense qu'il n'y a pas plus indécent que cette tartufferie consistant à prétendre qu'on a interrompu une campagne qui ne s'est évidemment jamais arrêtée.

La photo est de la tricoteuse masquée.

Edit: Je sais bien que le sujet est touchy et je me doute que ce billet ne plaira pas à tout le monde. Le débat est évidemment possible mais je me réserve le droit de supprimer tout commentaire outrancier, injurieux ou irrespectueux.

Edit 2 – 16h00: Au cas où je n'ai pas été claire, je tiens à préciser que 1) je ne nie en aucune façons la légitimité de Nicolas Sarkozy, président de la République, à s'exprimer au nom de la France et de l'unité nationale. J'aurais simplement préféré qu'il s'abstienne de s'exprimer avec ces mots là devant les enfants de ce collège. 2) J'aurais aussi préféré ne pas voir François Hollande se précipiter dans une école après avoir annoncé qu'il interrompait sa campagne. 3) Le plus important dans cette histoire sordide reste que 7 personnes aient péri, au nom de je ne sais quelle croyance qui j'en suis convaincue n'a rien à voir avec l'Islam modéré de la majorité des musulmans. 

Labo d’écriture des Nouveaux talents #4

Photo de famille
Nos yeux piquaient hier quand la porte de notre maison bleue s'est refermée. Il faut dire que tant de confidences avaient été faites l'air de rien durant ces quatre jours… Parce que ne nous leurrons pas, je est un autre comme le disait si bien le bel Arthur. Et derrière Gisèle, Paul, Charles ou Mathilde, pour ne citer qu'eux, se cachaient évidemment certains d'entre nous. 

Ce fut d'ailleurs l'un des ultimes conseils prodigués par Bruno Tessarech: "un des secrets du roman c'est de parler de nous comme si on était un autre et des autres comme s'ils étaient nous". 

La dernière séance eut donc des airs de fin de colonie de vacances, avec échange de mails, embrassades et promesses de ne pas en rester là. Nous avons malgré tout travaillé, avec un peu de fébrilité, conscients que les textes que nous allions écrire seraient les derniers de cet atelier. L'occasion de faire se rencontrer, donc, nos personnages et ceux de nos camarades de labeur. A l'arrivée, des pépites, mariant des univers aussi différents qu'une ambassade au Japon et un troquet breton, un détective privé obèse et une jeune fille agoraphobe, un thésard en biologie avec un prof de droit ou encore un baroudeur revenu de Russie avec un vice-consul en fin de course.

Je ne dévoilerai pas les secrets de ces histoires, vous pourrez bientôt les retrouver sur le site des Nouveaux talents. Ce ne sont finalement que quelques bribes de romans à venir, mais ce qui est dingue, c'est que j'ai la ferme impression que ces livres existent déjà. Comme si notre imagination avait été tellement fertilisée que nous étions capables de remplir les blancs comme bon nous semble.

En parlant de blanc, je ne vous ai pas raconté la théorie des marges de Bruno. Une anecdote qui ne vous fera plus jamais lire de la même manière. Figurez-vous en effet que dans une page de livre, la place consacrée au texte est égale à la surface des marges. Pourquoi ? Parce qu'un texte a besoin d'espace. Et aussi parce que finalement, lire c'est à la fois s'imprégner des mots et des phrases mais aussi y ajouter sa propre interprétation. En somme, les marges sont là pour laisser la place à notre imaginaire. C'est beau, non ?

Voilà, juste avant de partir, alors que nous lui demandions comment faire pour évaluer la qualité de notre travail lorsqu'on n'a encore jamais confronté nos écrits à la lecture d'une tierce personne, Bruno nous a invités à prendre du recul, "oublier" nos manuscrits quelque temps, puis les relire d'un oeil nouveau. Il a ajouté que la qualité, finalement, n'était jamais que le reflet du plaisir que nous avions pris à écrire. Qu'une réponse positive d'un éditeur était un plus, certes, mais ne devait jamais être la seule validation de notre droit à écrire (je l'avais déjà dit hier, mais cela m'a semblé fondamental).

Nous nous sommes donc séparés après une dernière photo de famille, riches de ces quatre jours qui j'en suis sûre auront permis à chacun d'entre nous d'avancer un peu. L'une aura compris que rien ne vaut la fiction pour parvenir à relater une expérience personnelle, l'autre aura fait revivre un être disparu, un autre encore tiendra le sujet du roman qu'il rêvait d'écrire. Certains auront simplement vu se confirmer cette certitude: écrire est un désir inextinguible que rien ni personne ne peut éteindre.

Je ne sais pas si la fondation Bouygues Telecom renouvelera cette opération, ni sous quelle forme, le cas échéant. J'avoue avoir avec assez peu de subtilité suggéré l'ouverture d'une résidence d'écriture (de préférence en bord de mer) (je sens que mon inspiration y serait au top), voire la délocalisation du prochain atelier au salon du Livre de San Fransisco (il doit bien en avoir un). Je ne sais pas pourquoi, j'ai senti que je poussais peut-être le bouchon un peu loin.

Plus sérieusement, comme aux Cesars, je ne peux pas terminer cette saga sans remercier à nouveau Céline et Dorothée grâce auxquelles tout s'est déroulé comme dans un rêve. Mon dernier mot sera pour Bruno, dont je suis impatiente de lire le prochain livre. Il nous a confié repartir lui aussi regonflé à bloc, avec dans sa sacoche de nouvelles idées, des promesses de romans. Signe s'il en est que l'energie a bien circulé dans notre bulle enchantée…

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Labo d’écriture des Nouveaux talents #3

 

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Il aura fallu à peine trois séances pour que l'alchimie se fasse. Si les deux premiers jours nous n'étions encore qu'une addition d'individus, j'ai senti hier qu'un groupe avait pris corps, sorte de 13ème personnage silencieux mais essentiel à la maturation de nos écrits. 

Drôle d'expérience en effet que de ne pas être seuls face à la page blanche. S'il est une activité solitaire, c'est bien celle consistant à coucher des mots sur le papier. C'est ce qui en fait toute la beauté mais également la difficulté. Or là, exceptionnellement, bien qu'ayant chacun notre histoire à inventer, nous sommes ensemble, les uns contre les autres, même, exiguité de notre bulle oblige.

Je n'arrive pas à savoir si nous devons cette belle entente au hasard, à l'enthousiasme de Bruno Tessarech ou à ce qui finalement nous lie par delà nos différences évidentes: cette aspiration que nous n'avons, pour une fois, pas à garder secrète : voir, un jour, peut-être notre livre sur un présentoir.

Je n'ai et n'aurai sûrement jamais la réponse, mais les faits sont là. Sans prétendre à l'amitié, il règne entre les douze protagonistes une ambiance sereine et cordiale qui fait de notre maison bleue celle du bonheur. J'en veux pour exemple cette anecdote. Etant complètement stressée à la perspective de dire mes mots à voix haute, j'ai commencé au pas de charge, la gorge nouée. Bruno m'a invitée à ralentir, mais impossible de me détendre. Charles a alors accepté de prendre le relais, s'appropriant mon texte avec l'exact ton que j'aurais voulu être capable d'y mettre et surtout autant d'enthousiasme que si ce passage avait été de son oeuvre. Une générosité d'autant plus remarquable que la minute d'avant j'avais projeté sur ses chaussures (et une bonne partie de son pantalon) mon thé encore brûlant. Juste avant de flanquer mon ordinateur par terre. Puis mon téléphone. De quoi captiver mon auditoire, en somme. Comment se saborder en trois leçons, je pourrais probablement animer un atelier.

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Cette entente est d'autant plus précieuse que la fin est inéluctable et que dès ce soir, nous repartirons chacun chez nous, avec notre embryon de roman dont il est pour l'instant impossible de savoir s'il passera le printemps.

Peut-être qu'au gré des affinités, certains garderont le contact, quand d'autres disparaitront des radars. Peu importe à vrai dire, il restera cette attention bienveillante à chaque lecture d'un texte, l'absence totale de jugement ou de remarque se voulant "constructive" mais ruinant le peu de confiance que pas mal d'entre nous avons à l'intérieur de nous. Il restera les sourires, les secondes de silence suspendu après un écrit particulièrement intense que l'un ou l'une aura lu.

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Il restera cette incantation de Bruno que je n'oublierai pas: "les éditeurs ont ce pouvoir sur vous de vous publier ou non. Ne leur accordez jamais en revanche celui de décider de la qualité de ce que vous faites. Ils ne doivent pas être la cause d'un abandon de l'écriture".

Bien sûr, certains objecteront que l'on écrit toujours pour être lu. Mais aujourd'hui plus qu'hier, il y a tant de façons justement de diffuser sa prose, que l'édition n'est finalement qu'un moyen parmi tant d'autres. Et refuser de baisser les bras même en cas de lettres de refus qui se succèdent, c'est peut-être ça, aussi, être écrivain.

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A part ça, Germain, Antoine, Tonton René, Jacques, Raymond, Sarah, Paul, Gisèle, Léon, Charles, Mathilde et Pierre André Bidule vont très bien, merci. Et ce en dépit de certaines aventures rocambolesques, voire terrifiantes. Après un portrait puis une première scène, nous en avons, hier, rédigé une autre encore, histoire de leur donner un peu plus d'épaisseur. L'occasion de voir des personnalités émerger, des caractères se tremper ou des décors se planter de plus en plus solidement. Aujourd'hui c'est donc le dernier jour et notre mission consistera à inventer une rencontre entre notre personnage et l'un des onze autres. Un défi de taille lorsqu'on voit la diversité des univers de chacun. 

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Suite et fin demain…

Edit: Pour rappel, je suis donc pendant quatre jours un atelier d'écriture organisé par la Fondation Bouygues télécom  "Nouveaux talents". Dans le cadre d'un partenariat avec la fondation, j'ai pour mission, outre de m'imprégner religieusement des conseils avisés de Bruno Tessarech, de relater ici cette expérience.

Edit2: Je tiens vraiment à vous remercier des commentaires postés ce week-end. C'est pour moi un vrai plaisir d'écrire ces chroniques d'ateliers mais je n'étais pas certaine qu'elles vous intéresseraient. Au vu de vos petits mots, c'est plutôt le cas et cela me touche, vraiment.

Labo d’écriture des Nouveaux talents #2

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Il s'appellent Germain,  tonton René, Paul, Mathilde, Gisèle ou encore Antoine. Ils ont entre 25 et 59 ans et pourtant, ils sont tous nés dans la nuit de vendredi à samedi. L'un a gagné au quinté plus, l'une copiste et mysanthrope. L'un bouscule les gens dans le métro, un autre encore est un infidèle pris au piège de ses errances. Ils sont promis à une longue vie et viendront peut-être hanter les pensées des futurs lecteurs, ou peut-être ne survivront-ils pas à ces quatre jours d'atelier d'écriture.

Ils sont nos personnages, nés de nos imaginations plus ou moins fertiles. Ils appartiennent encore chacun à leur auteur mais montrent déjà des signes d'impatience et une volonté manifeste d'émancipation. Incroyable comme en quelques heures, alors que cela me semblait pour ma part improbable, nous sommes tous parvenus à façonner ces hommes ou ces femmes, leur inventer un passé, des goûts et des dégoûts, une relation à l'autre et même, parfois, un destin. Un processus totalement fascinant pendant lequel Bruno nous guide, en distillant avec une immense bienveillance quelques conseils l'air de rien.

Il nous dit par exemple qu'écrire, c'est avant tout ne pas écrire. Une manière de nous rappeler l'importance de ces heures passées à penser à nos personnages, ce qu'on peut nommer inspiration, réflexion ou maturation.

Il dit, paraphrasant le poète Pessoa, que les livres existent parce que la vie ne suffit pas.

Il dit aussi que les rituels d'écriture sont là pour donner une colonne vertébrale à cette drôle de forme de création, qui ne répond pas à beaucoup de normes.

Il cite l'exemple de cet écrivain qui ne pouvait écrire qu'assis sur le rebord de sa baignoire, l'ordinateur posé sur un minuscule bureau. De l'inconfort jaillissaient les mots. Il parle aussi de Nathalie Sarraute, qui rédigea tous ses ouvrages  dans le bistro d'en bas de chez elle, saisissant parfois au vol les dialogues des habitués pour les intégrer dans ses histoires.

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C'est sur ce point précisémment qu'il m'a le plus intéressée. Cette invitation à ne jamais négliger le hasard comme prescription d'écriture. A savoir, en cas de panne d'inspiration, en appeler au réel pour relancer la machine. Cela peut être le choix d'un mot dans le dictionnaire, le premier de la 14ème page, au pif, que l'on s'astreindra à placer dans la future scène. Ou bien un téléphone qui sonne opportunément dans le salon et qui vient également surprendre nos personnages.

Cela peut être un cimetière dont les pierres tombales fourniront des noms aux consonnances vintage à un écrivain en panne de patronymes. Certains auteurs, nous a raconté encore Bruno, poussent le processus jusqu'à ne pas inventer un numéro de téléphone, parcourant des annuaires pour dénicher celui qui conviendra le mieux, ou arpentant les bouquinistes pour trouver de vieilles plaques de rue qui donneront une adresse parfaite à leur héros.

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Vous l'aurez compris, nous buvons les paroles de notre professeur, à tel point que parfois, j'en oublie personnellement que je suis là pour écrire. Je me demande de plus en plus si je ne suis pas meilleure "écoutante" qu'écrivaine. Une chose est certaine, il m'a donné envie de relire Balzac, Hemingway, Faulkner et tant d'autres. Ce qui à priori est une bonne chose parce que Bruno est formel: écrire, c'est aussi pour une bonne part, lire. Ça, j'ai bon. 

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Edit: Pour rappel, je suis donc pendant quatre jours un atelier d'écriture organisé par la Fondation Bouygues télécom  "Nouveaux talents". Dans le cadre d'un partenariat avec la fondation, j'ai pour mission, outre de m'imprégner religieusement des conseils avisés de Bruno Tessarech, de relater ici cette expérience.

L'épisode #1 est ici.

Labo d’écriture des Nouveaux talents, #1

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C'est une petite pièce bleue, comme une bulle au milieu du salon du livre. Un labo d'écriture, qui pendant quatre jours sera ma deuxième maison, partagée avec 11 autres aspirants écrivains* et notre vénérable professeur, Bruno Tessarech, auteur de son état.

Hier, c'était le premier épisode de ces quatres séances et je dois bien vous avouer que je n'en menais pas large. C'était amusant la façon dont timidement nous nous sommes présentés les uns au autres, avec probablement cette question en suspens: "qu'est-ce qu'il ou elle a dans le ventre, vais-je être impressionnée, vais-je le surprendre ?".

Très vite des ébauches de réponses. Le premier exercice consistait à nous décrire, sous la forme d'un texte, histoire d'échapper aux barbantes présentations sous forme de CV: "Caroline, 40 ans, trois enfants, journaliste".

Nous avons égrené les uns après les autres nos autobiographies et petit à petit, les caractères façon La Bruyère se sont dessinés. Vincent, un enfant, bientôt un autre, travaille dans l'informatique. Bénédicte, fut comédienne mais ne veut plus qu'écrire. Charles, Limoges, a des personnages dans sa tête et ne demande qu'à les faire vivre. Patrick  qui n'aime pas l'avion ni arriver en retard débarque en cours de route après avoir manqué son vol. Laetitia est bretonne avant tout et un sens de la formule qui fait mouche à tous les coups. Marion vient de Lyon et voudrait parvenir à terminer ses histoires, etc.

Au moment de lire ma prose, je ne cacherai pas avoir eu la voix qui tremblait et l'envie de disparaitre. Et puis finalement, l'intérêt d'un jeu auquel tout le monde participe, c'est que justement, tout le monde participe. Très vite la peur du jugement s'évanouit, ne reste plus que le plaisir d'être rassemblés pour la même cause: trouver nos mots.

La suite de la séance s'est passée à réfléchir sur ce qui fait l'essence d'un roman. Et de nous apercevoir que nous étions nombreux, moi y compris, à faire fausse route: l'intrigue arrive après, bien après les personnages. Et ce même dans ce genre le plus symptomatique en la matière: le polar. Preuve à l'appui, nous a démontré Bruno Tessarech: "je vous dit Conan Doyle ? Sherlock Holmes. Fred Vargas ? Adamsberg. Agatha Christie ? Hercule Poirot". Etc etc etc. 

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Notre prochaine mission releva donc de l'évidence: trouver notre personnage. Celui à qui nous donnerions sinon vie, au moins quelque substance dans les jours à venir. Le décrire, dans un premier temps, pour qu'il prenne corps. Sans tomber dans le piège consistant à rédiger malgré nous ce qui serait la première page d'un roman. Piège dans lequel j'ai non seulement sauté à pieds joins mais même plus encore: en lieu et fait d'un portrait, j'avais écrit un synopsis.

Il n'empêche qu'à l'issue de ces quatre heures, lorsque nous avons fermé la porte de notre maison bleue, je suis presque sûre d'avoir entendu les murmures de douze personnages, déjà en mal de leurs auteurs. Et lorsque ce matin nous sommes arrivés, nous avons chacun, presque instinctivement repris nos places avec le sentiment de retrouver ceux que nous avions laissés la veille.

A suivre…

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Edit: Pour rappel, je suis donc pendant quatre jours un atelier d'écriture organisé par la Fondation Nouveaux talents. Dans le cadre d'un partenariat avec la fondation, j'ai pour mission, outre de m'imprégner religieusement des conseils avisés de Bruno Tessarech, de relater ici cette expérience.

Edit2: Un grand merci à Céline et Dorothée, nos deux marraines qui se penchent tous les matins sur notre berceau.

* Patrick, Charles, Pascale, Laetitia, Benedicte, Marion, Marie, Mélisande, Vincent, Karine et Céline

Avis de tempête de Susan Fletcher

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Moïra, vingt-huit ans, est au chevet de sa jeune sœur, Amy, qu'une chute a plongée dans le coma depuis cinq ans. Perclue de remords, Moïra parle à sa cadette. Elle s'excuse de n'avoir pas été la sœur rêvée. Il faut dire que Moïra, c'est une écorchée vive qui ne peut, n'a jamais pu et ignore comment s'abandonner à l'amour des autres, de ses parents, de sa sœur, et même de son mari. Au travers de cette confession, Moïra cherche à la fois à se faire pardonner, et à assumer enfin son statut de femme, en paix avec elle-même. 

Moïra est l'héroine d'un roman de Susan Fletcher, "Avis de tempête", que m'avait donc donné ma dealeuse de bouquins avant mon départ à Maurice. J'ai adoré ce livre, qui m'a rappelé un peu "Les Déferlantes" de Claudie Gallay dans ses descriptions de la nature et de la mer. C'est un merveileux texte sur l'enfance, une réflexion sur la difficulté à aimer une intruse, une soeur pas désirée. Une allégorie sur la féminité, l'apprentissage de la séduction. Un vrai bijou qui donne envie de prendre le large, d'aller marcher sur les côtes anglaises, humer l'odeur des goemons et sentir le vent fouetter notre visage.

Je vous le conseille, vraiment.

Voilà, à part ça aujourd'hui et durant les quatre jours qui viennent, j'ai la chance de participer à l'atelier d'écriture organisé par la Fondation Bouygues Télécom au salon du livre. Je vous en avais parlé pour vous inviter à postuler si cela vous intéressait. Les organisateurs m'ont proposé de faire partie des "élèves" et de relayer ici la façon dont cela se déroule. J'ai immédiatement accepté, vous pensez. Ceci étant dit, j'ai un peu peur, me confronter à l'écriture des autres, sous les auspices d'un écrivain confirmé, ça m'impressionne. Mais franchement, je ne boude pas mon plaisir, c'est aussi pour être en mesure d'accepter ce genre de plans que je suis partie de mon boulot il y a de ça un an. Et ce joli projet, je le dois un peu à Will, alors merci, will… Je vous raconte ça très vite.

Edit: Toutes les personnes ayant participé hier au concours et s'étant donc inscrites au site bénéficient jusqu'à demain d'une remise de 20% sur leur commande, me font savoir les filles de Boxomodo. (je ne touche absolument rien là dessus, notez le, hein, je vous le dis au cas où).

Boxomodo: quand je joue les stylistes (une box à gagner)

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EDIT de 20h30: LE JEU EST TERMINÉ, C'EST LE COMMENTAIRE 184 DE STEPH QUI GAGNE LA BOX "PENSEES DE RONDE". LE HASARD FAIT PARFOIS BIEN LES CHOSES, ELLE EST UNE DE CELLES QUI AVAIENT CHOISI JUSTEMENT MA BOX ! UN GRAND MERCI POUR VOTRE PARTICIPATION ET DÉSOLÉE POUR LES DÉÇUES… A DEMAIN ! JE FERME LES COMMENTAIRES SUR CE BILLET POUR QUE VOUS NE LAISSIEZ PAS DES COMMENTAIRES POUR RIEN !

S'il y a un truc pour lequel je suis absolument nulle, c'est pour associer des fringues. Du coup, je privilégie les hauts unis que je mets avec des pantalons noirs quand je veux être un peu classe ou des jeans le reste du temps. Mes rares initiatives visant à faire preuve d'un peu d'originalité s'avèrent la plupart du temps désatreuses. Et si chez les modeuses les mélanges d'imprimés font un tabac, chez moi ça fait au mieux ringarde, au pire daltonienne.

Je ne m'attarderai pas sur les chaussures dont je ne sais absolument jamais si elles vont avec le reste, sachant que je ne me pose pas la question, la seule qui vaille pour moi est de savoir si elles vont – ou plutôt dans quelle mesure – me tuer les pieds en cas d'obligation de marcher plus de 20 m.

Bref, je suis l'incarnation de la fille qui aurait besoin d'un personal shopper 24/24 mais qui n'en a pas les moyens. C'est certainement pour cette raison que l'initiative Boxomodo m'a tapé dans l'oeil quand j'en ai entendu parler ça et là. Ce principe de proposer des "packages" de tenues m'a semblé super malin. Ah parce que oui, ce que j'ai dit pour les chaussures est évidemment vrai pour les sacs, les colliers ou les foulards. 

Alors bien sûr, du coup, c'est un investissement, parce que "ça + ça + ça", ça fait un gros "ça" à l'arrivée. Ceci étant dit, je ne compte pas le nombre d'accessoires achetés sur un coup de coeur et jamais portés parce que n'allant avec absolument rien de ma penderie pourtant pas super fournie. Donc peut-être qu'au final, je me serais peut-être moins ruinée si je n'avais pas mis autant de temps à rencontrer Caroline et Anouk, les fondatrices de Boxomodo. Deux femmes culottées qui ont décidé de monter toutes seules avec leurs petits bras cette entreprise. S'il y a bien quelque chose qui m'impressionne, c'est – après le fait de savoir assortir une étole avec la couleur de son vernis ET de son rouge à lèvres, donc – d'oser se lancer comme ça, à deux, sans filet. 

Bref, lorsqu'elles m'ont proposé de composer "ma" box, j'ai dit pourquoi pas, mais va falloir m'aider. Après avoir fouiné dans les armoires pleines à craquer de leur showroom sous les toits parisiens, j'ai opté pour ce top à carreaux (et écru un peu brillant dans le dos, les photos ne sont pas très explicites) et cette minaudière clinquante que je ne me serais jamais achetée. Caroline et Anouk m'ont quant à elles persuadée d'y ajouter ce foulard plein de coquelicots. Franchement j'étais sceptique : des fleurs et des carreaux ? Et bien contre toute attente, ça marche. Même le churros a trouvé ça joli (ce qui n'est pas en soi une preuve irréfutable, on est d'accord).

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(en mode bernadette)

Quoi qu'il en soit, si j'ai accepté, c'est surtout parce qu'elles m'ont proposé de vous faire gagner une box "Pensées de ronde". Pour cela, rien de plus simple: vous vous inscrivez dans "les bons plans de Boxomodo" (en bas à droite de la home page) et vous me dites dans un commentaire pour quel objet ou tenue vous craquez sur le site. Et ce soir, le churros tire l'une de vous au sort. J'ajoute par ailleurs que le site propose des tenues complètes mais que chaque objet peut être acheté séparément (moi j'avais pas compris, hein).

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Edit: les photos ont été prises par la chérie, un jour où il ne faisait hélas pas assez beau pour aller dehors, autant vous dire que les conditions étaient bullshit. Excusez mon langage (pardon my french).
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La box est donc composée:

 # d'un top "Just in case",

# d'une étole "Palme"

# d'une minaudière "Julma", qui peut se porter en pochette ou en sac (il y a une petite chaine fournie avec qui permet de la mettre à l'épaule, histoire d'éviter la pose Bernadette, justement).