From the standing/ Agnès B

 
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Donc aux alentours de début septembre, j'ai reçu ce mail m'invitant au défilé Agnès B printemps été 2012. Il faut savoir qu'en six ans de blogging, c'est le premier message du genre arrivé dans ma boîte aux lettres. Ce qui m'a nécessairement fait légèrement perdre mon sens commun. Alors que tout le monde sait bien en plus que les paillettes et le show bizz me laissent aussi froide qu'une Ségolène devant un François à poil.

 

Je vous raconte ?

 

5 Septembre

 

12h05 : servicepresse@agnesb.fr to penseesderonde@yahoo.fr « Bonjour, seriez-vous d'accord pour assister au défilé d'Agnès B de la prochaine fashion week ? Merci de votre réponse ».

12H06 : penseesderonde@yahoo.fr to servicepresse@agnesb.fr « Oui oui oui oui ! »

12h08 : penseesderonde@yahoo.fr to servicepresse@agnesb.fr « Bonjour, mon mail est parti un peu vite et je ne suis pas certaine que vous l'ayez reçu (ou compris). En substance, je serais très honorée. »

12h12 : penseesderonde@yahoo.fr to servicepresse@agnesb.fr « C'est encore moi, je crains de ne pas avoir été très claire. Très honorée, donc, d'accepter votre invitation »

12h15 : penseesderonde@yahoo.fr to servicepresse@agnesb.fr « Votre invitation au défilé, je veux dire. Auquel vous m'avez invitée. Pour la fashion week. J'ai vérifié, je suis libre ce jour là »

12h18 : penseesderonde@yahoo.fr to servicepresse@agnesb.fr « Le lendemain aussi. Au cas où la date change. »

12h19 : penseesderonde@yahoo.fr to servicepresse@agnesb.fr « A n'importe quelle heure »

12h56 : penseesderonde@yahoo.fr to servicepresse@agnesb.fr « Comme il m'est arrivé plusieurs fois ces derniers jours que mes mails n'arrivent pas à destination, je voulais m'assurer que vous ayez bien eu ma réponse. Pour le défilé. Fashion week. Agnès B. Invitée. C'est oui. »

13h56 : C'est clair que je viens de passer un cap.

13h58 : Je vais en recevoir d'autres, obligé. C'est comme les emmerdes, les défilés. Ça te tombe dessus en escadrille. Qu'est-ce que j'ai bien fait de quitter mon boulot.

14h23 : Ce qui serait con c'est que Chanel soit programmé en même temps qu'Agnès B. 

14h26 : Et Galliano. Que dalle que je loupe le rebirth de John.

14h45 : Putain à tous les coups je vais devoir refuser Balanciaga à cause d'Agnès.

14h56 : En même temps Agnès B c'est vintage. Comme Carven. Et quelle est la maison qui cartonne depuis deux ans ? Dans le mille. Carven. Ce serait bien ma veine que je loupe Agnès B pour Chanel pile poil le jour où Agnès B fait sa Carven.

15h06 : Je comprends tellement le pétage de plomb de Carine Roitfeld. 

 

4 Octobre

9h35 : A priori pour Chanel, Balanciaga, Galliano, c'est mort là. Pour Carven aussi d'ailleurs vu que c'était hier

9h56 : La bonne nouvelle c'est que je serai au taquet pour la renaissance d'Agnès B. Pas d'interférences de calendriers

9h58 : ça m'étonnerait que beaucoup de blogueuses misent tout sur UN défilé

9h59 : Si ça n'est pas de la prise de risque, je suis Mimi Mathy.

10h12 : Je vais connaître personne.

10h15 : J'y vais pas.

10h17 : Plutôt crever que de pas y aller.

10h23 : Je vais mettre un sarrouel.

10h26 : J'y vais pas.

10h45 : Avec mon unique pièce VRAIMENT fashion. Mon pull sans manches Isabel Marant, promo 2003 et matière jogging.

10h56 : Un peu que j'y vais. Qui s'achetait des fringues chez Isa en 2003, hein ? Sûrement pas Tavi. Elle mettait encore des bodys. 

12h02 : Ne pas oublier mon appareil photo.

13h00 : Ni ma carte mémoire. Le truc con.

14h00 : Une heure pour aller de chez moi à Solferino, c'est bon. De toutes façons ça commence toujours en retard.

14h15 : Donc j'y vais. 

14h17 : Ou pas.

14h26 : J'y vais c'est trop con.

14h45 : Appareil, check, mes clés, check, carnet pour prendre des notes, check, Iphone, check. Zou dans le métro.

14h54 : Je descends les marches du métro sur mes talons de dix et je me sens trop…

14h55 : Je me sens trop conne. Ma carte mémoire. Morue.

14h56 : Je cours sur mes talons de dix, je me tords la cheville, je cogne mon appareil photo, je suis essoufflée, je récupère ma carte mémoire et je repars en courant dans l'autre sens. Je veux mourir mais avant, si quelqu'un pouvait me rouer de coups histoire que la prochaine fois je pense à ma carte mémoire le seul jour de toute ma vie où je me rends à un défilé de la facheune week ça m'arrangerait.

16h00 : J'arrive devant le bateau amarré port de Solferino. Un drapeau à l'effigie de la salamandre d'Agnès B flotte dans le vent. D'énormes limousines déversent des people blondes. Pas une blogueuse connue à l'horizon. Je les vois d'ici en pleine désespérance quand elles sauront qu'elles n'y étaient pas. 

16h03 : Trop drôle, la fille qui sort de la grosse mercos, là, on dirait Ambre.

16h04 : C'EST AMBER. MA BABY SITTER.

16h06 : « Ammmmmbre !!!!  Ammmmmmbre !!! ».

16h08 : Apparemment je ne maitrise pas tous les codes, ça ne se fait pas de gueuler comme une hyène après une guest.

16h12 : La pauvre quand elle va me voir en front row elle va se sentir toute gênée du haut de ses gradins.

16h23 : Je parviens enfin à passer la porte du bateau.

16h24 : « Vous êtes en standing" me dit l'hôtesse.

16h26 : Un peu, oui, que je suis standing.

16h28 : Comme standing ovation.

16h30 : J'apprends hyper vite. C'est fou comme personne ne te dit jamais que le front row c'est de la merde et que le must c'est le standing. 

16h32 : Ah.

16h34 : Standing comme debout.

16h38 : Standing comme « prends toi un bon coup d'objectif de cette brute de journaliste qui ressemble à Myke Tyson et qui t'a prise pour son trépied ».

16h39 : Standing comme « je ne peux pas trop te dire si c'était bien par contre mon voisin avait bouffé des crevettes. »

16h40 : Le gars chargé du placement m'admoneste : « Les photographes c'est à gauche et le standing à droite ». Quand il prononce « standing » il le fait avec une grimace de dégoût, un peu comme quand on dit « bouchon muqueux ».

16h41 : « Et si on est au standing mais qu'on a un appareil photo, on est où ? », je bredouille.

16h42 : Le gars me regarde cette fois-ci comme si je venais de perdre mon bouchon muqueux.

16h43 : Gros soupir du gars. « Vous êtes quoi ? Photographe ou standing ? »

16h45 : Je… je… Je sais paaaaas. Les deux ?

16h46 : Une jeune femme délicieuse (= stagiaire martyrisée par le gars phobique des bouchons muqueux) vient à mon secours. « Si la question c'est de savoir si en tant que blogueuse invitée en standing vous pouvez prendre des photos, c'est oui ». Puis, plus bas, sur le ton de la confidence « Ne bougez plus, là où vous êtes vous verrez tout. Ne laissez personne se mettre devant vous ».

16h47 : Je fais un calin à ma nouvelle meilleure amie.

16h48 : Une fille immense avec énormément de cheveux se plante juste devant moi.

16h49 : N'importe quelle routarde du défilé la ferait dégager.

16h50 : Je la pousse imperceptiblement et m'excuse immédiatement quand elle se retourne.

16h51 : A mon avis Garance aussi a commencé en standing.

16h52 : Peut-être pas en « behind standing » non plus.

16h53 : La perche vient de commettre une grossière erreur en s'éloignant deux minutes pour récupérer son sac. Je profite de cette boulette de débutante pour me remettre à ma place de winneuse. De la merde qu'on me la pique désormais.

16h54 : La perche, puis un de ses copains tentent de me déloger. Je fais appel à la pleine conscience et je visualise mes pieds campés dans le sol. Je suis un horodateur. Essaie de faire bouger un horodateur. Bonne chance.

16h55 : J'en profite pour filer un bon petit coup dans les tibias d'une salope qui visiblement pensait pouvoir me doubler.

16h55 : Agnès, tu viens de créer un monstre. 

16h56 : Les photographes sont hystériques. Ils viennent d'engueuler mister bouchon muqueux. Je suis à fond avec eux. « If you don't care about our job, why would we care about your work ? », gueulent-ils pour protester du peu de place qu'ils ont pour bosser. Je leur lance un regard hyper complice. On est du même côté les gars.

16h57 : Bouchon muqueux me glisse qu'ils abusent. « Des connards, ouais », que je lui réponds. « Ils ont qu'à se casser s'ils ne sont pas contents », j'ajoute.

16h58 : On est à deux doigts de se grimper dessus du coup, avec mon bouchon. 

17h00 : Sorry mes potos de la photo mais Darwin avait raison. 

17h01 : Le silence se fait, le show va commencer.

17h02 : En fait de silence, les photographes gueulent comme des putois après ces pintades du front row (à part Ambre qui est la plus belle) pour qu'elles décroisent leurs jambes. Et qu'elles cachent leur sac. Oui, même toi Clémence Poésy (qui est juste désespérante de beauté).

17h03 : Roh merde c'est Gilles Jacob là bas.

17h06 : A ce rythme demain je monte les marches à Cannes.

17h08 : Il faut que je trouve un moyen de refaire copain copain avec les photographes sinon ils vont me faire le même coup qu'à Isabelle Adjani.

17h09 : Les premiers tops arrivent.

17h10 : C'est beau. Je dirais même que c'est… beau. Mais vraiment. Très… beau.

17h11 : Il fait chaud ou bien ?

17h12 : A en juger l'odeur il fait très chaud.

17h13 : Y'a quelque chose qui crame. A tous les coups c'est l'autre perchée qui a collé ses cheveux dans le projo. La conne.

17h14 : Ok. Il se peut que ce soit moi.

17h15 : Brûler sur un bateau, y'a tout de même pas plus ballot. Le point positif c'est que ma frange était trop longue.

17h16 : Bouchon muqueux me lance des éclairs, je suis à deux doigts de déclencher l'alarme incendie.

17h17 : Gros dilemme. Je continue à prendre feu MAIS je vois le défilé ou bien je sauve ma peau (au sens propre) mais je dis adieu aux clichés qui feront ma gloire.

17h18 : Que ferait le sartorialist ?

17h19 : Le sartorialist, je ne sais pas, mais moi je reste. Punk for ever.

17h20 : Je ne sens presque plus rien. Comme quoi on s'habitue à la douleur. Ou alors c'est signes que les nerfs sont touchés.

17h22 : j'ai de la buée sur mon objectif. Ou bien c'est de la fumée.

17h23 : Qui a dit qu'un défilé durait deux minutes ? C'est plus long qu'une pièce de Claudel oui.

17h24 : C'est tout de même très beau. Les imprimés. Ce bermuda en cuir rouge. Et ce slim. Et ces robes parisiennes. Et cette sortie de bain avec des poissons rouges. Et la robe à pois. Et les jupes sous le genou. Et les tailleurs pantalon. Je veux tout. Les bijous de cheveux aussi.  Même si quelque chose me dit que je n'aurai plus jamais besoin d'un headband.

17h26 : Agnès B vient saluer. Elle est toute petite et semble d'une timidité extrême. Les applaudissements et les flashes crépitent. 

17h27 : Standing ovation. Facile pour moi.

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(définitivement pas Pierre Arditi) (et assurément Sylvie Testud, au sourire doux comme de la soie)

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Ambre, donc, que j'ai réussi à louper et qui fait la première partie de Luce au Trianon au mois de novembre, yeahhhhhh !

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Clémence Poesy, énervante. Très. De joliesse.

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Non, vraiment, pas Pierre Arditi. Par contre, définitivement Gilles Jacob (et non Rostropovitch) (j'ai vérifié) (il est mort figurez-vous)

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Bon en fait je ne veux pas tout. Je passe mon tour pour le chapeau.

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(ma top préférée, celle de la robe jaune)

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Agnès B ou le fantasme de la marinière

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Je crois que mon premier objet de désir fashion remonte à mon arrivée au lycée. Je venais de quitter le collège très familial où enseignait ma mère et dans lequel toute vélléité modesque était sévèrement réprimée par la surveillante en chef. Laquelle nous inspectait le matin et nous envoyait manu militari aux toilettes nous démaquiller lorsque par malheur on avait « les yeux faits ».

 Le lycée, ce fut une sorte de pays de cocagne pour cela. Nouvelle indépendance, mobylette à la clé, établissement en plein centre ville dans les quartiers bourgeois de Lyon. Avec du coup, des filles branchées comme je n'en avais jamais vues. Je me souviens, ma copine Béa et moi avions eu l'impression d'être deux paysannes en goguette le premier jour avec nos pulls roulés autour de la taille sur des jeans tex mal coupés. 

Les it-girls de l'époque portaient des 501 ou des jean cimarron et arboraient toutes des marinières Agnès B.

 

THE marinière Agnès B. Pas des fake comme on pouvait en trouver au Leclerc pour pas cher, non, des vraies, avec le tissu qui allait bien et les rayures piles à la bonne dimension. Ma préférée c'était la rose et grise. 

 

Il était évidemment hors de question de nous en procurer pour Béa et moi, nous ne venions pas de la fange, loin de là. Mais pour l'ainée de quatre enfants que j'étais, dans une famille au revenu divisé par deux avec le plan de licenciement qui avait foutu mon père dehors, acheter une marinière griffée qui à l'époque devait valoir dans les 200 francs (un monde), c'était à peu près aussi envisageable que d'avoir la permission de sortir en boîte.

 

C'était sans compter le marché noir de la marinière. Une copine, délurée comme pas deux et reine des bons plans avait en effet un filon de cardigans à petits boutons et autres must have Agnès B pour trois fois rien. Seule concession à la trendytude: les étiquettes coupées. Ce qui n'était pas rien dans ce milieu bien pourri où il n'était pas rare qu'une chipie retourne le derrière de ton tee-shirt pour vérifier la provenance de tes sapes.

 

Autant vous dire qu'on s'en tapait le coquillard, avec Béa. Et qu'on y a écoulé tout notre argent de poche, pour pouvoir nous aussi nous pavaner en tenue de bagnard.

 

Avec le recul, je ne suis pas certaine que ce fut la meilleure idée de ma vie. Je veux dire, les rayures quand on est une adolescente aussi haute que large.

 

Toujours est-il que voilà, Agnès B pour moi, c'était un peu l'équivalent d'Yves Saint Laurent. Et que le premier cadeau que j'ai fait au churros, c'était un pull Agnès B. Parce que j'avais l'impression en entrant dans la boutique de la rue du jour d'avoir gravi pas mal d'échelons depuis la classe de seconde. 

 

Après j'ai payé une armoire d'agios. Preuve que j'avais du rater quelques marches de l'échelle en question.

 

Il n'empêche que lorsque j'ai reçu il y a un mois de ça environ un mail du service de presse m'invitant au défilé Printemps Eté 2012 d'Agnès B, la boucle était bouclée. Mon premier défilé serait pour l'idole de mes 15 ans. 

 

Demain je vous raconte comment ça s'est passé si vous voulez. Ah et pas de panique, la semaine prochaine on reprend un cours normal, à savoir que je ne vais pas me mettre à parler chiffons tous les jours, j'aurais pas la matière, by the way.

 

Edit : en photo, le modèle que j'ai préféré au défilé, parce que la robe, la longueur, la top qui n'était pas exactement une planche à pain et ce jaune soleil aussi je crois. Peut-être, sûrement, également, parce que je suis certaine que c'est le style de robe qui fait ronronner mon mari.

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Edit2: C'est tout de même ma PREMIERE photo de défilé, je suis complètement retournée.

Edit3: Par contre pour une comme ça il y en a 200 à jeter, respect Garance Doré.

Edit4: Demain le ton sera légèrement plus tragi-comique, j'ai tout de même failli me transformer en torche vivante sur le catwalk.

Edit5: En revanche je suis assez étonnée qu'on ne m'ait toujours pas envoyé mon chauffeur pour la soirée de Carine.

Mado et les autres

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Il y a quelques jours, j'ai donc eu l'occasion de me rendre au showroom parisien de la marque lyonnaise « Mado et les autres ». J'étais accompagnée pour l'occasion d'une charmante lectrice, Vivienne, beaucoup plus pointue que moi d'ailleurs en fashionitude (elle portait des chie mihara).

 

Je vous l'avais dit, je ne connaissais pas cette marque, si ce n'est qu'elle a été créée par une institutrice qui adorait la couture et qu'elle cartonnait dans les boutiques rhône-alpines mais pas que. J'ai donc appris que depuis deux ans, Mado a été rachetée par un couple dont j'ai fait la connaissance ce soir là et dont l'enthousiasme m'a vraiment séduite. Et que ces derniers, bien que désireux de développer la marque n'en sont pas moins attachés à ses fondamentaux. Autrement dit, pas question de transformer les collections en émanations kooplesques ou Z&Voltairèsques. Surtout, m'ont-ils expliqué avec force détail et passion, pas question de trahir leurs fans de la première heure, leurs clientes chéries qui ont fait le succès de Mado.

 

Autrement dit, des femmes qui peuvent être jeunes, moins jeunes, absolument pas concernées par l'obsession d'être tendance et dont les courbes sont souvent avantageuses mais pas exclusivement. Des femmes quoi.

 

Résultat, la future collection, comme les précédentes, est conçue pour aller du 38 au 48. Certaines d'entre vous me diront que 48, ce n'est pas assez. Mais je leur répondrai que c'est malgré tout beaucoup plus que ce que l'ont trouve dans nombre d'enseignes. Ce qui est très appréciable, surtout, c'est ce parti pris de ne pas s'afficher comme une marque plus size mais bien comme du prêt à porter pour toutes.

 

Et de fait, les modèles sont tous pensés pour monter en taille, comme on dit. Ce qui n'est pas un voeu pieux mais répond à de véritables exigences stylistiques. A savoir privilégier des matières qui dans le dos ne soient pas rigides et contraignantes, penser les décolletés pour qu'ils s'adaptent à toutes les poitrines, prévoir des astuces pour que celles qui souhaitent planquer leurs fesses le puissent quand les autres au contraire préfèreront rentrer le top dans le pantalon, etc. Je n'aurais jamais imaginé que proposer une large gamme de tailles nécessitait autant de boulot en amont. Mais le fait est que ça marche. La jeune femme qui portait les fringues dans le show-room pour nous donner une idée de ce que ça donnait porté (et c'est beaucoup plus joli porté que sur un cintre, en raison notamment des nombreux plissés qui caractérisent la marque) était du genre mince et altière et ce qu'elle avait sur elle lui allait à la perfection. Une des femmes de l'équipe « Mado » était quand à elle plus ronde et même topo, tout tombait très bien.

 

Comme quoi, dès qu'il y a un vrai travail, une vraie philosophie, le résultat s'en ressent. Bien sûr cela dit que cette philosophie n'est pas caritative. Les dirigeants de Mado ne sont pas idiots, ils ont constaté que leur clientèle n'avait pas toujours la morphologie d'une Kate Moss, ils se sont dit qu'ils seraient idiots de se priver de cette manne là. Mais c'est justement fait sans aucun cynisme ni fausse pudeur. Juste avec beaucoup de naturel et c'est ce qui m'a plu, pas de discours dégoulinant sur le mode « on est tellement tolérants » ou de sourire gêné quand on leur posait des questions sur l'éventail de tailles (vous avez remarqué que chez certaines marques trendy-mesfesses tout ce qui dépasse le 40 n'est jamais exposé en rayon parce que c'est caca les grosses ?). Juste du pragmatisme. Et moi j'aime bien ça.

 

S'agissant de la collection elle même, je n'ai pas tout aimé parce que je ne suis pas fan des coupes asymétriques. Mais j'aurais volontiers piqué les petits corsaires acidulés pour l'été prochain ainsi que tous les pantalons (coupés pour des filles comme moi, avec hanches, bassin, ventre et toute la panoplie des jambes un peu courtes). J'ai surtout craqué – comme Vivienne qui je le rappelle portait des chie mihara – sur un legging tout doux en plumetis gris, dans lequel je me suis trop vue en train d'écrire mon bestseller, lovée dans mon canapé. Petit crush aussi pour une sorte de jogpant gris très Isabel (pas marrante). Et enfin, j'adore les pulls en résille ou côte de maille (photo ci-dessous). Je dis ça je dis rien mais je SENS le gros must have de l'été prochain au niveau de la résille.

Voilà, une belle soirée en somme, avec en prime deux blogueuses que j'aime vraiment bien, en virtuel et en réel, Marjolaine et Frieda.

 

Je vous ai dit que je m'orientais vers une carrière plus modesque ?

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(sous le flare, les chie mihara)

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Rien ne s’oppose à la nuit

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En 2008, la mère de Delphine de Vigan, Lucile, s'est donné la mort. Elle avait 61, 20 ou mille ans c'est selon. C'est sa fille, l'auteur de ce livre et de tant d'autres désormais que j'ai tous aimés, qui l'a découverte. Traumatisme dont on ne se remet pas et que Delphine de Vigan a peut-être tenté de conjurer en écrivant cet ouvrage.

Pour noircir les pages de « Rien ne s'oppose à la nuit », elle s'est lancée dans une entreprise homérique, interviewant chaque membre de sa grande famille, afin de percer le ou les secrets de cette mère si particulière. Une mère si jeune, dont la beauté – c'est elle sur la couverture du livre – fut peut-être le plus lourd des fardeaux. Une mère dont la maladie ne fut diagnostiquée que tard, après une énième crise de délire. Maniaco-dépressive. Bipolaire.

Bien sûr, la famille de Lucile est des plus dysfonctionnelles, peuplée de doux dingues, hantée par le décès de trop d'enfants. Par cette singularité, il est difficile de s'y identifier et ce n'est pas l'objet. Pourtant, au delà de toute l'originalité féroce de cette tribu, ce livre m'a parlé comme peu l'ont fait.

Parce qu'il y est question de maternité, de la façon dont on trouve sa place dans une fratrie, de cet amour dévorant entre mère et fille et de la mort de la mère, de ce vide qu'il est impossible de combler, jamais. Il est aussi question de l'écriture, de son pouvoir dévastateur et pourtant rédempteur. Il y a plusieurs histoires dans l'histoire, celle de Lucile, à laquelle on s'attache en dépit de sa folie qui n'est pas toujours douce, celle de Delphine et de son attachement à cette mère qui l'aime mais lui fait si mal. Il y a l'histoire de ce travail sans fin que représenta l'accomplissement de ce presque devoir de mémoire.

Delphine de Vigan m'impressionne, au sens propre du terme, à chacun de ses romans. Son écriture est de plus en plus épurée, pas un mot ne dépasse. Tout le long de ce livre, elle exprime sa peur de trahir ses proches en écrivant ce qu'ils ont été. Je ne connais pas ses proches, je ne connais pas Delphine de Vigan, mais je crois qu'elle a réussi l'exploit justement de ne jamais être dans un quelconque jugement, une quelconque accusation. Même les personnages les plus troubles en sortent aimables.

Je ne vous le conseille pas, je vous en conjure : lisez « Rien ne s'oppose à la nuit ».

"Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe et celui du silence".

 

J’aime #4

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Hier, je me faisais la réflexion que cette chaleur à Paris en plein automne me rappelait celle éprouvée à Doha l'année dernière en décembre. C'était étrange, ces températures qui ne coïncindaient ni avec la saison, ni avec l'heure à laquelle se couchait le soleil. Avoir chaud en hiver, c'était doux et mystérieux, avec un parfum d'Orient qui m'avait transportée.

Je crois que j'aime bien que mes sens soient un peu bousculés.

Il y a tout un tas de choses que j'aime d'ailleurs, tant et si bien que ce matin, c'est un billet "J'aime".

J'aime le restaurant qui s'appelle "La butte aveyronnaise" à la Butte aux cailles. Le décor, les serveuses adorables et leurs pommes sautées qui sont tout bonnement les meilleures jamais mangées.

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J'aime les scooters roses

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J'aime aller acheter des bodys pour les bébés de mes copines chez Du Pareil au Même. Je crois qu'il n'y a que dans cette enseigne que je trouve toujours la bricole pas layette cucul à offrir, pour pas trop cher. J'y ai été invitée il y a quelque temps pour y découvrir  la collection de cet hiver et il y a un max de jupes "qui tournent" et de fringues à étoiles. Les deux fondamentaux de Rose pour consentir à se mettre quelque chose sur le dos. Bref, ils n'ont pas fini de me voir roder chez DPAM (aucune sponsorisation sur ce coup, je précise). 

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J'aime le quartier des peupliers qui jouxte le mien. A chaque maison je m'exclame que c'est celle de mes rêves. "Mais maman, t'en as combien des maisons de tes rêves ?" "un nombre infini, puisque ça, rêver, c'est encore permis".

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J'aime regarder ma fille qui marche, même quand ça n'est pas sur la plage.
 
J'aime les histoires de la princesse Eliette. Les dessins sont à croquer et les histoires un peu perchées mais toujours drôles et de bon sens. Chaque album acheté fait le bonheur de Rose.

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J'aime quand le machin lit des mangas au resto. Je me dis que le jour où il ne le fera plus, on aura encore franchi une étape. je crois que je ne veux pas franchir une nouvelle étape tout de suite.

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J'aime les dimanche après-midi où l'on boit du champagne dans les jardins de Paris pour fêter la naissance de mademoiselle B. Arrivée la première sur la pelouse du parc de Choisy, j'écoutais de la musique dans mon casque, quand je les ai vus arriver, mes amis de toujours et de demain, flanqués d'une ribambelle de gamins. Suivaient de près le churros et les nôtres. Je les ai trouvés beaux, tous, mes meilleurs copains.

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  J'aime cette sensation délicieuse qui s'empare de moi une fois que l'exercice parfois si laborieux de l'écriture est accompli.

La minute beauté

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C'est bien ma veine la chaleur a fait repartir ma dishydrose.

On développe sur la dishydrose ou on jette un voile pudique sur ces charmantes cloques qui pulullent sur mes doigts de pied et démangent plus fortement qu'une colonie de morpions ?

On jette un voile pudique.

Tout en précisant que ça n'est ni contagieux ni vénérien.

Je ne voudrais pas plonger dans la confusion non plus.

Ceci m'offre une transition parfaite pour ce billet beauté. Si si.

The thing is que soudain hier en me démaquillant (je suis dans une période où je me démaquille, c'est cyclique chez moi, comme les semaines où je me fais les ongles, m'épile les sourcils ou range au fur et à mesure mon courrier), j'ai eu un flash. J'avais ici même vanté les mérites de la mousse démaquillante aux cinq roses de Nuxe.

Or mon intégrité de blogueuse (d'autant plus aisée que le flacon je l'ai payé) me force à vous révéler une triste affaire. Certes divine par son parfum et sa texture, la mousse en question m'a collé de l'eczéma.

Je suis atopique moi en ce moment, je ne vois que ça. Atypique également mais ça n'a rien à voir avec le ski.

Il n'empêche que depuis que j'ai arrêté de me décaper le visage avec, j'ai gagné dix ans. Parce que le dit eczéma avait élu domicile sous mon oeil gauche, magnifiant par là même les minuscules sillons d'expression qui s'ordinaire font tout mon charme.

Douze colyres et quatorze crèmes plus tard j'ai eu une illumination et décidé de suspendre mon démaquillage à la mousse séance tenante. Et en trois jours, terminée l'affaire.

Résultat, après trois semaines de nettoyage à l'oreiller (ça marche assez bien) j'ai fini par acheter un autre produit en pharmacie qui ma foi n'est pas ultra glamour mais qui semble convenir à ma peau jeune/à problèmes/mature/atopique/mixte (de merde).

J'ose à peine vous le recommander tellement j'ai honte de vous avoir peut-être incitées à acheter le produit précédent en lui jetant des fleurs avec toute la retenue qui me caractérise (génial, merveilleux, divin).

Mais au cas où vous chercheriez un démaquillant qui ne coûte pas une blinde et n'agresse pas votre peau (de merde), il s'agit donc de la gelée micellaire Sensiphase anti-rougeurs d'Aderma

J'avais prévenu que ça n'était pas glamour.

Par contre, je confesse continuer à me rincer la figure à l'eau, et même à prendre des douches. Pourtant j'ai bien lu à plusieurs endroits sur la blogo que l'eau c'était très caca et que plus personne en 2011 ne s'aventure à mouiller sa figure avec autre chose que des brumisateurs d'urine de poney. Tant pis pour Joëlle Ciocco, moi si je ne me passe pas de l'eau froide sur la figure le matin, j'ai l'impression d'avoir la gueule de bois. Un peu comme Violette qui n'arrive pas à mettre une crème teintée sans hydratant dessous (soulagement moi c'est pareil, on est cons. Je crois. Non ?).

Voilà, en résumé donc, mousse aux cinq roses de Nuxe, bouh pas bien prout et gelée Sensiphase d'Aderma, génial divin merveilleux, must have. Jusqu'au prochain eczéma.

Je vous laisse ça me gratte trop.

Jean-Philippe Zermati: « apprendre à se présenter à table en ayant faim »

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Vous vous souvenez, cet été le docteur Zermati avait répondu à pas mal de vos/mes questions concernant sa méthode et sa mise en application à travers le portail Linecoaching, initié par ses soins et ceux du docteur Apfledorfer. Il restait quelques interrogations, et il avait promis de revenir pour tenter d'éclairer vos/mes lanternes. J'ai listé ce qui me semblait revenir de manière récurrente, étant entendu qu'il est impossible de faire du cas par cas et d'entrer dans tous les détails des troubles du comportement alimentaire. Mais je pense que vous devriez malgré tout y trouver votre compte. Nous avons prévu de réitérer cet exercice dans quelques semaines sur un thème qui mérite une interview à lui tout seul: "comment gérer l'impulsivité, mère de tous nos vices alimentaires". En attendant, je vous laisse avec ce long billet qui je l'espère vous plaira.

J'ajoute que le docteur Zermati me charge de vous informer qu'il met en place avec le docteur Apfledorfer une thérapie de groupe qui se déroulera "en vrai" (pas en ligne) et qu'il reste des places, au cas où certains d'entre vous seraient intéressés. Pour en savoir plus, cliquez ici. 

Enfin et ce sera tout, je tiens à redire, même s'il me semble que c'est évident – mais l'expérience du net m'a appris qu'en réalité, RIEN n'est évident – que je ne suis en aucune façon partie prenante de Linecoaching. J'entretiens une relation de confiance avec monsieur Zermati et ayant pu constater que sur moi en tous cas sa méthode portait vraiment ses fruits, c'est tout naturellement que je continue d'en parler. De façon totalement désintéressée, donc.

Je laisse la parole à ce bon docteur Z.

 

Pensées de ronde:  Votre méthode est-elle compatible avec la vie de famille ou de bureau ? Parce que manger quand on a faim, par définition, ça ne se programme pas, si ? Comment ça se passe si l'appétit vient à 16h ?


 Jean-Philippe Zermati: Il est vrai que le but d'une alimentation familiale ou sociale, c'est que tout le monde puisse manger en même temps. Les repas sont en effet organisés en fonction de conventions sociales, voire physio-sociales. La preuve, c'est qu'en Espagne, on s'arrange tous pour avoir faim à 22h, quand aux Etats-Unis ce sera beaucoup plus tôt ou en France autour de 20h. La définition d'un repas, cela pourrait être celle-ci: c'est le moment où l'on décide de partager sa faim. Mais les gens qui souffrent de troubles du comportement alimentaire ne savent pas ou plus faire venir leur faim lorsque cela les arrange. C'est pourquoi il faut leur enseigner cette compétence: maitriser leur appétit prévisionnel. Cela demande un entrainement et une phase transitoire qui peut impliquer un décalage avec l'entourage. Mais l'objectif est bien que cela soit transitoire, pas de vous faire vivre à un rythme différent de vos proches ! Le but, c'est d'apprendre à se présenter à table en ayant faim.

 

Pensées de ronde: Mais alors comment peut-on maitriser sa faim pour qu'elle coïncide avec celle communément admise dans la société dans laquelle on vit ?

 

Jean-Philippe Zermati: Le principe de base, c'est dans un premier temps d'accorder la priorité à sa faim et non aux repas. Sachant donc qu'au départ en effet, la faim peut apparaître à une heure qui ne correspond pas à celle du repas de midi par exemple. S'offrent alors à vous plusieurs solutions. La première, c'est de décider de prendre son déjeuner à 11h, parce qu'on ne peut pas attendre, qu'on est trop affamé et qu'on ne sait pas le gérer. Certaines personnes opteront pour ce choix au début de la thérapie.

 

La seconde, c'est de décider d'attendre, en se disant qu'on ne va pas tomber d'inanition et qu'on est capable de patienter. Mais ça, certaines personnes ne peuvent pas, parce que la faim déclenche en elles des angoisses trop fortes. Reste alors une troisième solution, qui est celle de l'en-cas. A savoir la possibilité de manger quelque chose en quantité assez petite pour que la faim revienne une heure plus tard. Là aussi, cela peut-être compliqué en présence de troubles du comportement alimentaire. Certaines personnes ne savent pas s'arrêter lorsqu'elles commencent et sont incapables de manger un petit morceau de pain, de chocolat ou tout autre aliment sans arriver à satiété. C'est pour cela que le processus prend un peu de temps et nécessite que l'on travaille parallèlement sur tout un tas de difficultés qui expliquent cette mauvaise gestion de la faim: la peur de manquer, des émotions qu'on ne sait pas gérer, etc. La pratique de la dégustation va également aider à se satisfaire d'un petit en-cas qui ne mettra pas en péril l'organisation sociale des repas.

 

 Mais l'objectif final, c'est bien d'être en mesure de gérer son appétit prévisionnel et de parvenir à manger parfois suffisamment pour ne pas être dans un état inconfortable mais pas assez pour arriver « gavé » au repas.

 

Pensées de ronde: En somme, c'est un petit peu comme si on avait un portefeuille de faim et qu'on décidait de « placer » des actions à certaines heures de la journée ?

 

Jean-Philippe Zermati: Oui, c'est un peu ça ! On va choisir le moment où l’on souhaite avoir faim. Mais ce n'est pas un contrôle visant à perdre du poids, attention !

 

Pensées de ronde: Est-il possible de suivre votre thérapie en ligne lorsqu'on souffre de pathologies particulières comme des troubles de la thyroïde, un déséquilibre lié à la ménopause ou encore du diabète ?


Jean-Philippe Zermati: Je vais répondre pour chacune de ces affections, sachant que l'un des trois exemples que vous me donnez n'est pas une pathologie mais une évolution physiologique normale !

 

Mais parlons en premier de la thyroïde. Pour commencer, je voudrais déjà préciser que contrairement à certaines croyances, on ne grossit pas tant que ça à cause des problèmes de thyroïde. D'ailleurs, une fois le trouble équilibré par les médicaments, on ne maigrit pas tant que ça non plus. Quoi qu'il en soit, une fois le désordre thyroïdien équilibré, il n'y a absolument aucune contre-indication à suivre notre méthode.

 

S'agissant donc de la ménopause, qui n'est, j'insiste, pas une maladie, il faut déjà savoir une chose: la ménopause n'implique théoriquement pas de prise de poids physiologique mais plutôt un déplacement des graisses du bas du corps vers le haut. C'est un processus dépendant des hormones contre lequel on ne peut pas lutter et contre lequel il n'existe aucune solution miracle. Mais il est vrai que c'est une période qui peut être difficile à vivre. En raison de cette transformation du corps, bien sûr, mais aussi de tout un tas de choses qui surviennent lors de ce passage (départ des enfants, cessation de certaines activités, etc). Forcément, pour certaines femmes qui souffraient déjà de troubles alimentaires, cela peut les aggraver. Et en faire apparaître chez d'autres qui jusque là n'en avaient pas. Notre méthode est donc adaptée à cette phase de la vie, puisqu'elle se concentre justement sur la façon de gérer nos émotions. Mais il faut garder à l'esprit qu'on ne pourra rien contre les transformations naturelles engendrées par ce bouleversement hormonal.

 

Enfin, le diabète. Là, c'est un peu plus complexe. Nous précisons en effet dans les contre-indications de l'abonnement à Linecoaching qu'un diabète nécessitant un traitement est une contre-indication. En réalité, la seule contre-indication réelle concerne les personnes dont le diabète est traité par les sulfamides. Parce que dans ce cas, les expérimentations sur la faim sont impossibles, ces personnes là pourraient en effet faire un coma diabétique. Mais pour les autres cas de diabète, la prise en charge, par les diabétologues, a énormément évolué. Il y a quelques années en effet, on prescrivait aux diabètes des régimes très stricts, avec des interdictions totales des sucres rapides. Petit à petit, on a réintroduit les sucres rapides et aujourd'hui, certains diabétologues décident de ne plus imposer de régimes alimentaires aussi stricts et d'adapter la prise d'insuline à l'alimentation plutôt que l'inverse. Pourquoi ? Parce qu'ils se sont rendus compte comme nous que les patients diabétiques développaient des troubles très fort du comportement alimentaire à force de multiplier les interdits. Des troubles qui pouvaient les mettre en danger physiquement. Cela les a donc amenés à faire évoluer leur façon de soigner leurs patients. Pas par idéologie mais par pragmatisme. Un nutritionniste, si son régime échoue, son patient regrossit. Un diabétologue, si son traitement n'est pas adapté à son patient, il meurt. Forcément, cela pousse à se remettre en question !

 

Il y a des expériences qui sont donc menées actuellement consistant à suivre des diabétiques en les laissant manger en fonction de leurs sensations alimentaires. Les résultats semblent très positifs. La diminution de la glycémie est identique à celle obtenue avec un régime hypocalorique et corrélée à la perte de poids qu’on espère plus durable qu’avec les techniques restrictives.

 

 Vous aurez donc compris, le diabète en soi n'est pas un obstacle à cette thérapie. Excepté pour le cas d'un diabète traité aux sulfamides. Donc si des personnes souhaitent s'inscrire mais souffrent de cette pathologie, il faut qu'elles nous écrivent pour que nous examinions leur dossier.

 

Pensées de ronde: Quid des personnes souffrant d'obésité massive ? Quel espoir peuvent-elles nourrir en suivant votre méthode ?


Jean-Philippe Zermati: En préambule, il faut tout de même rappeler que lorsqu'on parle d'obésité massive ou morbide, on parle d'un IMC à plus de 40. On ne peut pas faire espérer à ces personnes là de pouvoir revenir à un IMC « normal » de 25. Ce qui ne signifie pas qu'on ne peut rien faire. La première chose, c'est qu'on peut les empêcher de continuer à grossir. Parce que lorsqu'on a atteint une obésité de ce stade, il ne faut pas croire que le processus s'arrête. Si on ne fait rien, on continue à prendre du poids et même de manière exponentielle, parce qu'à force, les cellules de graisse se sont multipliées (cf billet dans lequel j'avais expliqué ça). Première phase, donc, stopper la prise de poids. Ensuite, une partie de ces personnes sont malgré tout au dessus de leur set point (le poids d'équilibre). On peut donc les aider à redescendre au niveau de ce poids d'équilibre. Un poids qui, j'insiste, a forcément évolué au gré des régimes que ces personnes là ont multiplié dans leur vie. Leur set point peut être donc très élevé et rester handicapant. Ils peuvent alors prétendre légitimement à la chirurgie gastrique. Mais là aussi, nous pouvons les aider, parce que cette chirurgie se prépare. Il vaut mieux arriver à l'opération en ayant un comportement alimentaire normal. Après l'opération, il y a toujours une phase euphorique qui accompagne la perte de poids. Les compulsions disparaissent parce que la personne est portée par sa perte de poids, exactement comme au début d'un régime qui fait maigrir vite. Mais lorsque la perte de poids s'arrête, si on n’a pas fait un travail sur son comportement alimentaire en amont, les troubles réapparaissent et mettent en péril la chirurgie gastrique. D'où l'intérêt de se préparer et c'est ce que nous proposons.

 

Pour lire le premier épisode de cette interview, cliquez ici.

Telle est prise…

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Il y a quelques jours, je me suis enquise auprès du maitre de Rose de la façon dont ça se passait en classe. Je tiens à préciser que je suis plutôt en mode routarde de l'école avec number three, hyper détendue du slip – si on met de côté ma légère incontinence lacrimale le jour de la rentrée. Autrement dit son père et moi la livrons le matin comme un paquet à la poste, un bisou et hop à ce soir. Et lorsque c'est à moi de la récupérer, idem, je l'embarque après un bonjour au-revoir à l'enseignant. Le pauvre est de toutes manières pris d'assaut par les primipares en manque d'informations capitales sur ce que leur astre a mangé, la durée de la sieste ou la façon dont il a une fois de plus fait preuve de sa précocité.

Bref, j'ai compris, après tant d'années de pratique, que l'instit n'a pas que ça à faire que de tresser les louanges de mon enfant (non parce que ne nous voilons pas la face. Quand on demande à un prof si "tout va bien", la seule réponse que nous soyons en mesure de recevoir est un "oui" franc et massif. Aucun parent ne souhaite entendre qu'il y a un souci. Dans ce cas en général on se rappelle que mince, on a piscine et qu'on ne peut absolument pas rester pour écouter le compte-rendu forcément injuste des méfaits de notre enfant chéri).

Donc, disais-je, sentant qu'il y avait un mini créneau pour obtenir le fameux "oui, tout se passe bien" cher à mon coeur – et aussi pour montrer que je n'étais pas non plus indifférente aux progrès en gommettes de Rose – j'ai posé la question rituelle:

"Tout se passe bien ?" (dis oui, dis oui, dis oui de toutes façons j'ai poney).

J'ai été servie: tout va pour le mieux, elle est souriante, conciliante et toujours partante.

Ravie mais un peu perplexe – je connais les limites de mon joyau – j'ai embrayé sur ma préoccupation première:

"Et… vous… vous la comprenez ?"

Regard un peu étonné du maitre. "Bien sûr, pourquoi cette question ? Elle est très explicite et fait partie des enfants de la classe qui s'expriment parfaitement".

Je le sentais qu'il y avait un os. J'aurais du être alertée dès le "conciliante".

"On parle de Rose, hein", lui ai-je donc signifié goguenarde (celle que tu as perdue le premier jour, remember).

Regard cette fois-ci un peu froissé de l'enseignant.

"Oui, je sais désormais qui vous êtes et je sais qui est Rose. Et je vous le répète, elle parle et prononce parfaitement pour son âge".

Après il m'a très clairement fait comprendre que bien que conscient de cette tension sexuelle entre nous, il souhaitait mettre fin à cette conversation.

Je suis repartie pour le moins dubitative, d'autant que Rose m'a alors gratifiée d'un "il est ti le sieur, hein ?" (il est gentil le monsieur) qui m'a confirmé qu'on était assez loin du concours général de diction.

On aurait pu en rester là – et le mystère entier – si le surlendemain je n'avais pas fait avaler à la hâte un demi litre de doliprane à une Rose brûlante avant de la déposer, histoire de pouvoir expédier un rendez-vous de boulot avant de recevoir un coup de fil de l'école. Bingo, à peine le fameux rendez-vous terminé, message du directeur m'avertissant que le thermomètre frontal avait littéralement fondu.

J'ai déboulé feignant la surprise, confiant qu'elle mouchait bien un peu ce matin mais pas plus. "Vous pensez bien que je ne vous l'aurais pas laissée, sinon" (regard entendu, complicité, tension sexuelle).

Le maitre s'est contenté de cette réponse fielleuse: "C'est étonnant ce que vous me dites. Rose m'a pourtant parlé du doliprane qu'elle aurait pris juste avant de partir pour chasser la vilaine fièvre. Ce sont ses mots exacts. Mais je l'ai peut-être mal comprise après tout".

Je veux voir un point positif dans cette humiliation en règle. Ma fille n'a en effet aucun problème d'élocution.

En revanche elle se fout donc de moi depuis des mois. En plus d'être une sale balance. Je crois que je préfère sa grande soeur, je vous en ai parlé ?

Edit: A part ça donc la fashion week battant son plein je me suis mise au stree style. Je suis très excitée à l'idée de vous mettre au jus de toutes les nouvelles tendances. Ici le collant perforé. Géniaaaaaal.

Il était une fois Nicolas le jardinier

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Quand je pense que j'ai pu soupçonner Carla B d'avoir épousé son monmari par ambition, goût du pouvoir ou même (j'ai honte) en vertu d'un accord signé sous les auspices de Séguéla.

Alors que la vérité était ailleurs. Elle a succombé parce qu'il en connaissait un rayon sur les tulipes. Là tout de suite, je vois l'homme sous un autre angle (ah c'était le but ?).

On est peu de choses nous les femmes. Un nom de fleur en latin * et c'est notre culotte qu'on arrose. Prenez-en de la graine messieurs. Si on peut dire. Graine, fleurs, pistil, toussa toussa.

Voilà, à part ça hier j'ai donc fait la connaissance de la petite fille à qui appartient cette minuscule main. Quand je l'ai prise dans mes bras et que je lui ai dit quelques mots, elle a fait des efforts surhumains pour ouvrir ses yeux. Je veux croire que tous nos pia pia pia à sa mère et moi alors qu'elle n'était encore pas plus grosse qu'une coquillette n'ont pas servi à rien et que ma voix lui a vaguement évoqué la douceur des mercredi après-midi dans les pelouses du parc Kellerman.

Tout ce que je lui souhaite c'est de ne jamais tomber sur un vilain jardinier qui l'attirerait dans ses filets en lui parlant d'Achillées sternutatoires ou autres actées en épi.

* En même temps tulipe en latin ça se dit Tulipa, hein. Je ne veux pas minimiser mais bon.

Un long week-end

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Ce week-end j'ai refait ce chemin tant de fois emprunté lorsque j'étais enceinte de Rose, qui mène de la place d'Italie à la maternité de la Pitié Salpétrière. C'était pour aller voir mon amie qui attendait patiemment que sa mini locataire daigne pointer sa bouille après avoir fissuré la bulle. Il faisait un temps magnifique et il régnait dans les allées de l'hôpital un calme presque estival. Sans surprise, j'ai été submergée d'émotions contradictoires. La joie de rencontrer bientôt cette petite fille toute neuve, la nostalgie de ces jours bénis passés à materner mon iroquoise, la tristesse née de cette certitude que plus jamais, l'empathie pour tous ces inconnus allongés dans ces chambres aux fenêtres fermées et qui n'avaient pour la plupart rien à fêter ce jour là. Tous ces sentiments entremêlés ont fait monter des larmes sucrées salées. Le goût de la vie, peut-être, tout simplement.

Plus tard dans la soirée, la petite fille tant attendue est née et il n'est resté que le bonheur et le soulagement que tout se soit bien passé. Welcome on earth…

A part ça, un petit up and down ?

– Up: Le redémarrage des séries télés. Qui pourrait être un down tant je sais que chaque épisode qui tombera dans mon escarcelle viendra bouleverser mon planning déjà souvent très aléatoire. Mais comme pour toute addiction, replonger la tête la première dans la came est absolument jouissif. Je suis au taquet pour Will et Alicia, héros vraiment trop abstinents de The good wife…

– Up: Tant qu'à parler des séries, j'ai regardé cet été Mildred Pierce. On se disait avec une amie que Kate Winslet avait ce truc qui fait que les femmes l'aiment autant que les hommes, non ? En tous cas je recommande chaudement.

– Up: Cette tribune de Nancy Houston dans Libé que ma copine Maud m'a signalée. Ou comment parler de la prostitution sans putasserie.

– Up: La ténacité de Gérard Davet, journaliste au Monde, mon Pulitzer à moi pour cette année. Avoir été la cible de repérages téléphoniques de Claude Guéant ne l'a pas empêché de continuer son boulot. C'est à lui notamment que l'on doit les dernières révélations sur Brice Hortefeux, l'homme qui murmurait à l'oreille des conseillers de Sarkozy mis en examen. Pour avoir touché du doigt, dans mon autre vie, la violence des pressions exercées par le pouvoir sur la presse, je suis d'une admiration sans bornes. Il reste quelques journalistes politiques dignes de ce nom et l'un d'eux officie au Monde.

– Up: le Sénat qui passe à gauche. (je ne pensais pas un jour pouvoir écrire cette phrase sans la faire suivre d'un gigantesque LOL).

– Down: La retraite politique d'un grand homme, Robert Badinter, dont le mandat sénatorial a pris fin hier. Je n'ai pas été toujours d'accord avec lui sur sa vision de l'affaire DSK mais je n'oublierai jamais cette première décision de la gauche en 1981. Troy Davis serait vivant en France. Il y a trop peu de raisons d'être fière d'être française pour se permettre d'en négliger une.

Bonne semaine.