Vacances tardives

Les vins de vendange tardive ont un goût plus sucré, plus doux, sans doute parce qu’ils ont emmagasiné plus de soleil que les autres. J’ai cette sensation depuis dix jours, de bénéficier de journées gorgées de tout ce qui nous a manqué durant ces dernières semaines à Paris. Pas grand chose à vous montrer ou à vous raconter, les journées s’égrènent gentiment, à celles du début passées en bande de copains – légèrement – avinés, succèdent d’autres en famille, mes parents nous ayant rejoints pour la dernière semaine. Grasses matinées, petits déjeuners au bord d’une piscine pas tout à fait terminée et donc pas vraiment instagrammable, virées en vélo à la plage ou au marché, apéros devant le coucher du soleil, câlins sur le sable, shoots de ces odeurs à nulles autres pareilles, mélange de pins, d’ambre solaire et de tomates presque trop mures. Je ne dirais pas que je fais le plein de tout cela, depuis quelques jours j’ai déjà la tête un peu à Paris et du travail à revendre (présentement j’écris ce billet au lieu de me mettre sur ce papier à rendre pour hier). Mais ces vacances un peu particulières sonnent comme un épilogue heureux à ces heures d’angoisses du mois de juillet. Ma grande va mieux, la rentrée qui se profile reste un point d’interrogation, pas sûr en effet qu’elle tienne des heures assises en classe ni qu’elle supporte la cohue des escaliers du lycée. Mais tout suit son cours, sans complications, sans mauvaises surprises aux noms barbares et nosocomiaux.  En lire plus »

Mes dix meilleurs

Ayant passé pas mal de temps à geindre depuis un mois, sur mon triste sort de parisienne coincée sous des trombes d’eau à la capitale pendant que TOUT LE MONDE (mon sens de la mesure) était sous les tropiques, je me suis dit que pour chasser un peu ma bougonnerie ambiante, j’allais lister les « meilleurs » de ma vie (je prépare un article sur comment positiver intelligemment, on va dire que ce sera une des solutions proposées) (n’hésitez pas à me proposer d’autres idées en la matière). Voici donc dix de mes « meilleurs », peut-être que ça vous inspirera aussi ?  En lire plus »

Mes recettes de l’été

Je vous avais promis un billet sur mes dernières découvertes culinaires, le voici. Vous me connaissez, je ne me prétends pas très bonne cuisinière et je déteste les recettes compliquées, comme le disait ma grand-mère avec qui j’avais beaucoup de points communs, je n’ai pas la patience. Ceci étant dit, je suis gourmande et j’aime passer du temps à malaxer les aliments, à chercher des idées d’assaisonnements et à dégoter des recettes simples mais bonnes. Bref, je ne vous promets pas le grand soir mais quand même un peu. En lire plus »

Miscellanées de l’été 2017

Je pensais naïvement que le fait de rester à Paris quasiment tout l’été m’encouragerait à écrire régulièrement ici et d’une manière générale à entamer tout un tas de projets personnels pour lesquels je n’ai jamais de temps disponible le reste de l’année. Vous avez pu constater ce qu’il en était pour le blog. Pour le reste c’est exactement pareil. Alors certes, après ces trois semaines au chevet de ma grande, j’ai enchainé avec une espèce de gastro aux allures de marathon intestinal. Mais il n’y a pas que ça, je pense. La vérité c’est que j’avais sans doute besoin de ne rien faire, ou alors que le contrecoup de ces semaines à angoisser est plus important que je ne l’avais anticipé. Ceci étant dit, je n’ai pas non plus totalement RIEN fait, voici donc un compte rendu relativement lapidaire de ces derniers jours, dont l’intérêt est, j’en conviens, discutable. (mais c’était ça ou rien en fait). En lire plus »

Quand le corps décide…

On parlait dans le billet précédent du corps, de ces notions d’acceptation qui sont parfois assez ambiguës. Je me suis souvenue que mon quelqu’un m’avait récemment glissé que l’on ne pouvait pas mettre son corps de côté comme s’il n’était qu’une enveloppe embarrassante. « Il faudrait le traiter comme un ami, comme un allié, prendre soin de lui, lui accorder ce plaisir dont il a besoin », me disait-elle (en gros, hein, je ne prends pas de notes).

Des mots qui avaient résonné, mais qui ne m’ont pas non plus fait changer mon approche pour autant, hélas. Je me suis tellement construite avec cette conviction que l’esprit primait sur le charnel que c’est difficile de s’en défaire.  En lire plus »

Foutez-nous la paix avec le body-positive

Long time no see… J’ai eu besoin d’un peu de temps pour moi (essentiellement passé dans mes toilettes, mon corps ayant décidé de se rappeler à mon bon souvenir par une gastro monumentale. Il y a les crues centenaires de la Seine, il y aura désormais l’équivalent pour mes intestins) (pardon).

Bref, je me délecte depuis des années de cette expression printanière, « chier en spray », j’ai désormais une idée assez précise de sa pertinence.

Amis de la poésie, bienvenue.

Mis à part ça, j’avais envie de jeter un petit pavé dans la mare, à l’heure où les articles sur le « body positive » fleurissent un peu partout, de Facebook à Instagram en passant par tous les magazines féminins qui viennent tout juste d’écluser leur numéro censé nous aider à perdre trois kilos avant l’été et préparent le suivant qui célèbrera comme de bien entendu les rondes (bah quoi ?). Rien de nouveau sous le soleil en somme. Si ce n’est finalement un surcroit d’hypocrisie. En lire plus »

Ces petits riens

Vendredi, ma grande est rentrée chez nous. Quand j’ai ouvert la porte de la voiture devant notre portail, je lui ai dit en riant – mais je ne riais pas tant que ça – que j’avais l’impression de revivre un retour de maternité. Depuis, nous essayons, son père et moi, de l’entourer du mieux possible, mais on ne va pas se voiler la face, qui dit retour à la maison après une telle intervention ne dit pas forcément retour à une vie normale. Les douleurs jouent au chat et à la souris, un jour discrètes, le lendemain bien trop présentes. Et puis il faut accepter que le corps n’aille pas aussi vite que la tête, supporter l’idée d’un été à la maison pendant que ses copains et copines postent sur Instagram leurs souvenirs de plongeons dans la mer Egée. Accepter qu’une position ne reste confortable qu’une dizaine de minutes, apprivoiser l’ennui, lutter contre l’envie de réclamer une pompe à morphine, histoire d’oublier une bonne fois pour toutes cette fichue colonne vertébrale.

Bref, tout n’est pas tout rose, mais d’un point de vue médical, tout semble suivre son chemin du mieux possible. Et le fait que le séjour en centre de rééducation ait été écourté est le signe de cette évolution dans le bon sens. Mais la vérité c’est que ça va être long, tout ça.

Voilà, à part ça, je me suis dit que je pourrais vous lister ce qui durant ces derniers jours a contribué, un peu, au mieux être de ma fille. Je sais bien que rien n’est totalement transposable, mais j’ai tellement cherché à lui apporter un tout petit peu de réconfort que j’ai fini par mettre au point quelques mini recettes qui pourront peut-être servir à toute personne accompagnant un proche souffrant. Je vous préviens, ce sont des petits riens, mais parfois la somme de ces petits riens, hein… En lire plus »

Un bobo peut en cacher un autre

Au centre de rééducation, il y a cette toute petite fille. Elle doit avoir trois ans, peut-être un peu moins et rit tout le temps. Elle est inséparable de son voisin de chambre, un petit garçon en fauteuil. La petite fille est valide, elle pousse son camarade dans les couloirs et parfois l’embrasse sur la joue. Ils n’ont que deux ou trois ans mais ces deux là s’aiment comme c’est pas permis.

Le deuxième ou troisième jour, alors que j’étais dans le jardin, elle s’est approchée de moi et m’a donné une sorte de petite figurine, une tête de chat. J’ai voulu la lui rendre, mais non, elle n’en démordait pas, c’était pour moi. En lire plus »

J’aime #130

Me revoilà, un peu moins à l’ouest, un peu moins bouleversée. Un immense merci pour tous vos commentaires sous mon dernier billet. Ma fille, qui lit le blog, en a été très touchée aussi. Elle va mieux, même si les douleurs persistent, le matin surtout. Petit à petit, elle retrouve le plaisir de marcher. La position assise reste compliquée et il faut réapprendre tout un tas de gestes, ne pas être tentée de ramasser quelque chose par terre en se penchant en avant, ne pas s’allonger en se jetant en arrière, ne pas se retourner brusquement. Progressivement, certaines postures seront à nouveau envisageables, d’autres sont à bannir pour toujours. C’est un chemin au long cours, qu’elle commence tout juste à emprunter. Avec toute la frustration que cela peut parfois impliquer. On n’est pas patient quand on a 17 ans…

Voilà, à part ça et sans transition (ou presque), j’aime… En lire plus »

Jours sans fin

Difficile de revenir ici et de vous parler de ces derniers jours. Je crois n’avoir jamais été aussi fatiguée, ou peut-être pas depuis ces semaines passées en néonat auprès de mes jumeaux, il y a désormais bien longtemps.

Difficile aussi de trop vous parler de ma grande, mon héroïne si forte, qui affronte depuis six jours des vagues de douleurs qui semblent ne jamais vouloir totalement refluer. Tout cela lui appartient et elle est si pudique et si courageuse que je m’en voudrais de jeter ici en pâture des sensations qui ne regardent qu’elle. Mais vous avez été tellement proches et tellement empathiques que je ne peux pas non plus ne rien dire. Alors je résumerai cela ainsi : tout se passe du mieux possible, le dos est droit comme il ne l’a jamais été, les radios révèlent la prouesse des chirurgiens et chaque jour elle progresse dans l’apprivoisement de son nouveau corps. En lire plus »