Mois : décembre 2007

Là où on se dit bon Noël

Et oui, voilà, ça fait 21 jours qu'on ouvre les petites fenêtres de notre calendrier de l'Avent, 21 jours que les rues brillent, 21 jours qu'on se dit que merde, on a toujours rien fait niveau cadeaux.

 

21 jours à penser que de toutes façons, Noël ce n'est plus ce que c'était, cette overdose de fric, de biens de consommation, de désirs qu'on nous crée même qu'on nous Carla brun… heu Claudia Shiffer et tout et tout.

 

21 jours qu'on se prend grave la tête pour savoir où qu'on le fête cette année. Non parce que si on fait le 24 au soir à Lyon mais que le 25 on doit être chez ta mère à Bordeaux et le 26 au Noël de Mémé vers Vesoul, va falloir que tu m'expliques quel moyen de transport on utilise, tu vois ? Et puis je te rappelle que l'année dernière on a ouvert les cadeaux le 25 au matin chez ta soeur. Alors que tu sais pertinemment que pour moi Noël c'est justement le 25 au matin. Pas le 24 au soir, pas le 25 à midi, non, le 25 au matin. Or chez ta soeur, j'ai bien senti qu'ils le vivent pas super intensément, le 25 au matin. Rapport qu'ils l'ont fait à 14h. Personnellement ça m'a tout gaché. Et me dis pas que c'était pour que ta mère soit là. Parce que ça figures-toi que j'avais bien remarqué que c'était elle le noeud du problème. A ce propos je te préviens que si elle me refait encore une fois le coup de m'acheter une nuisette taille 36 rien que pour que je lui dise qu'elle s'est trompée de dizaine, je lui fais bouffer ses perles.

 

Bref, 21 jours qu'on est en pleine magie de Noël. Je ne sais pas vous mais moi je crois qu'en réalité le meilleur dans Noël, c'est l'attente. Parce que le jour même, donc, on est rarement super détendus du kiri. Que de toutes façons, les cadeaux, tout le monde les ouvre, tout le monde crie que c'est super et ensuite tout le monde les laisse en plan. Même – voire surtout – les gamins. Qu'en plus avec les cadeaux techno, tu te tapes deux heures à déchiffrer un mode d'emploi en japonais – même en français il est en japonais – à t'engueuler avec au choix ton frère/ton mec/ton beauf qui a tout mieux compris que toi, tellement bien qu'il arrive au final à te verrouiller le super organiseur Blackpurple à 3000 euros que tu as ENFIN réussi à te faire offrir. Le lendemain tu vas devoir appeler douze numéros de hot line pour qu'un mec te file enfin un code de déblocage. Qui ne marchera pas.

 

Je ne te parle même pas du chateau playmobil qui t'a coûté un I-phone, qu'à côté un meuble Ikea c'est avec deux doigts que tu le montes et à l'envers les yeux fermés si t'as envie. Chateau avec lequel tes moutards ne joueront absolument jamais. Probablement parce qu'il est tellement criant de vérité que leur imagination, elle ne peut plus s'exprimer. En tous cas beaucoup moins bien que quand le chateau c'est le bac à linge sale. Pour ton plus grand plaisir.

 

Bon, voilà, on fait l'impasse sur le saumon fumé qui s'est tellement démocratisé que t'en bouffes tous les jours de l'année et que du coup, en voir à Noël c'est un peu comme si on te servait des knakis pour la saint sylvestre. Motus évidemment sur la buche qui sera de toutes façons dégueu rapport que la buche c'est mauvais vu que c'est fourré à la crème au beurre et que ce truc pas super digeste ne supporte pas la chaleur et encore moins les estomacs déjà pleins.

 

En revanche, niveau conversations, moi je dis on devrait être un poil plus sereins que l'année dernière. Beh oui, on aura déjà pas à se prendre en pleine face que notre soeur, celle avec qui on a partagé la même chambre pendant des années, mangé les mêmes pates les soirs de disette, regardé l'école des fans dans le nuage de gitanes de pépé, celle là même, va voter Sarkozy "parce que lui au moins on sent qu'il veut vraiment faire avancer les choses". Bon, je ne te cache pas que sarko risque malgré tout d'occuper les foules mais ce sera plus glamour, tu vois ? Genre, est-ce que tu crois qu'il la paye toi, la chanteuse ? Non parce que je ne veux pas dire mais moi j'avais des infos super sérieuses sur la présentatrice télé. De toutes façons, c'était pour nous faire oublier le coup de Khadafi tu penses. C'est arrangé leur histoire. Comme Claudia Shiffer et David Copperfield. Pfff, tu sais tout toi hein ? Il peut pas juste être VRAIMENT être amoureux ? Non ? En même temps ça ne m'étonne pas de toi. Ce que je veux dire par là ? Tu sais très bien ce que je veux dire par là. Un coeur de pierre. Voilà ce que tu es. Je sais, ça ne fait pas plaisir. Mais parfois il faut aussi appeler un chat un chat. Et si ce n'est pas ta soeur qui le fait, je me demande bien qui. Et puisque que tu ne me le demandes pas, je te le dis quand même. Oui j'ai vraiment voté pour lui. Et non je ne le regrette pas un instant. Et oui je trouve qu'on a qu'à bosser le dimanche si on veut plus de fric. Des questions encore ?

 

Etc etc etc…

 

Mais vous savez quoi ?

 

Malgré tout ça, malgré tout ce qu'il y aura probablement de pire que ça, j'arrive encore à y croire.

 

A quoi ?

 

Ben à la magie de Noël pardi.

 

Et ce Noël, je vous le souhaite merveilleux, chaleureux, généreux mais aussi un peu dégueu, un peu neuneu, et surtout sans goût de trop peu.

 

Et je vous dis à très vite, dès que ces vacances auront pris fin, dès que l'année sera terminée. Je vous dis merci aussi pour tout, pour ces mots si doux.

 

Edit: La photo du film c'est parce que pour moi c'est THE film de Noël par excellence. J'aurais aussi pu mettre Sissi, le petit Lord Fauntleroy, Harry rencontre Sally, Star Wars – ouais nous tous les noël on se fait les six épisodes – Tiffany's breakfast ou n'importe quelle connerie qui passe sur M6 et qui met en scène un SDF qu'en vrai c'est le père Noël. Mais La vie est belle, c'est tout simplement MON esprit de Noël. Voilà.

Je zermate, tu zermates, il zermate

Bon alors tu me pardonneras mais il faut que je revienne cinq minutes sur cette histoire de Zermati. Non parce que rapport à l'obligation de ne pas réitérer le léger dérapage pondéral d'il y a huit ans avec arrêt du comptage de kilos pris à 28, chiffre qui en lui même semblait relever de la science fiction – et ne se justifiant à priori pas vraiment par la dimension gémellaire de l'aventure rapport  qu'à eux deux les lardons n'atteignaient même pas les 5 kilos - j'ai décidé de m'y mettre à fond. A Zermati, je veux dire.

 

Donc depuis une semaine, je zermate, tu zermates, il zermate.

 

Et je dois dire que tout n'est pas encore totalement au point.

 

Bon, pour ce qui est d'identifier ma faim, ça va. Il faut dire qu'en ce moment la faim elle me prend un peu par surprise, violemment et sans sommation. Genre je suis un peu comme un nourrisson qui n'aurait pas encore assimilé la notion de patience. A 12h j'ai l'estomac qui se tord. A 12h01 il me faut absolument quelque chose sous la dent au risque tout bonnement de mourir. Voire pire. Bref, la faim, je la cerne assez bien. Et c'est donc un premier bon point.

 

En revanche là où ça se gâte c'est lorsqu'il s'agit de s'arrêter de manger lorsqu'on arrive à satiété. Non parce que je ne sais pas toi mais personnellement au bout de trois bouchées les symptômes physiques de la faim disparaissent. N'empêche que désolée mais à ce moment là si tu m'enlèves mon assiette c'est un peu comme arrêter un rapport sexuel juste avant la fin. Bref, franchement, la satiété pour l'instant, c'est un peu mon graal à moi. Je sens parfois que je n'en suis pas loin et pof, c'est trop tard, je suis gavée. J'ai loupé la satiété.

 

J'en conclus que niveau satiété, je suis un peu au milieu du gué, tu vois ? En gros, je reconnais ma faim mais pas la fin de la faim.

 

Concernant l'autre grand dossier du Zermati, à savoir comprendre pourquoi on mange parfois sans faim, c'est un peu le même problème. Au départ, tout va bien. Je sais parfaitement identifier une envie de sucré n'ayant rien à voir avec la faim. Genre il est 15h et j'ai une grosse envie de kinder. Je fais un rapide check-up de mon estomac: pas de gargouillis, pas de crampes, pas de salivage excessif. Pas de migraine ou de vertiges. Nada. Verdict: on est face à un cas typique de compulsion alimentaire injustifiée.

 

Dans un tel cas de figure, je vais te dire qu'il faut zermater sévère. A savoir, trouver la raison de cette compulsion. Là aussi, franchement, je m'épate, on pourrait penser que je pratique depuis que je suis dans le ventre de ma mère. En deux secondes j'introspecte – du verbe introspecter, nom dérivé, introspection – et je te trouve: a) un gros besoin de calin, b) un gros stress à calmer, c) un gros dossier sur lequel je n'ai pas du tout envie de me mettre, d) un gros "je me fais chier donc je mange" e) un grosse diminution de la confiance que mes parents ils ont mis en moi, f) une grosse dévalorisation de mon égo. Je sais j'ai répété dix fois le mot "gros". Et bien figures-toi que ce n'est pas un hasard. En littérature ça s'appelle filer la métaphore. Alors la prochaine fois tu ne te dis pas que mon style s'est appauvri. D'abord, tu te demandes si des fois j'aurais pas décidé de filer une métaphore.

 

Bref. Autant te dire qu'au niveau de l'introspection de mes envies de sucré, je suis au top level.

 

Ouais.

 

Sauf que là où ça coince c'est qu'à 15h15, après avoir bien tout compris du fonctionnement de ma déviance alimentaire et de comment mon cerveau il m'envoie des messages tronqués du style que si je me tape un kinder je serai moins malheureuse et bien… Je bouffe mon kinder.

 

Et là, quelque chose me dit que je suis grave même pas au milieu du gué. Voire que ma barque elle serait percée.

Dernière minute ! Deux places pour Keren Ann ce soir à Paris !

Ceci est un message destiné aux parisiens. Je viens de recevoir un mail de Gwenaëlle qui a deux places pour le concert de Keren Ann au Nouveau Casino à Paris ce soir à 20h. Elle est malade et ne peut y aller. Elle propose de vendre ces deux places 30 euros les deux au lieu de 60 euros. Si quelqu'un est intéressé, prière de lui envoyer un mail à gwenaelle.seminara(AT)gmail.com.

 

Il faut remplacer le AT par un @ mais je ne veux pas qu'elle ait des dizaines de spams d'un coup !

 

Perso j'adore Keren Ann mais ce soir c'est l'homme qui est de sortie…

Pas mon genre

Bon alors je tiens à rassurer tous ceusses et celles que la grossesse ne passionne pas et qui tremblent de peur à l'idée que du coup je m'épanche sur mes petits maux tous les jours: ça n'est pas mon genre. Non, je veux dire, je sais bien que ça n'intéresse personne – à la limite ma mère – de savoir que:

 

– J'ai la nausée depuis plus d'un mois. Surtout le soir. Parce que le matin, ce serait trop banal. Non, moi c'est le soir, du coup je suis un vrai bonheur pour mon entourage à compter de 19h30 environ.

 

– Qu'en revanche je ne vomis pas. Mais que loin de m'en réjouir, il y a des soirs où je tuerais père et mère – pardon maman en plus tu es la seule à t'intéresser à ces choses là ce n'est pas juste – pour justement pouvoir vomir des fois que ça me soulagerait.

 

– Que je suis devenue une sorte de super Jaimie de la crotte de chien. Sérieux je pense que je t'en repère une à deux kilomètres les yeux fermés. Je peux également dater la dernière douche de tout être m'approchant à moins de trois mètres, te donner la composition d'un gâteau à dix mètres ou scanner toute personne portant Angel sur elle dans un rayon de 800 mètres. Je demande pardon à celles qui portent Angel, j'ai pas choisi que ça m'écoeure faut en parler à mes hormones.

 

– Je dors. Tout le temps. Je veux dire, même quand je suis debout, que je marche et que j'ai L'AIR réveillée, en vrai c'est faux, je roupille. Par contre la nuit, bof. En même temps peut-être qu'au delà de 18 heures de sommeil par jour l'organisme oppose une résistance.

 

– Je pleure. Parce que le tram vient de passer. Parce que ma collègue m'a dit bonjour mais pas vraiment gentiment en tous cas c'est pas sûr. Parce qu'il n'y a plus de papier aux toilettes. Parce que l'homme ne m'a dit que trois fois qu'il m'aimait. Parce que les enfants appellent le têtard "petit truc" et qu'ils lui disent au revoir le matin. Parce que dans le Elle cinquante personnalités ont écrit à Ingrid Betancourt et que même le mot de Roselyne Bachelot a réussi à me faire sangloter. C'est dire. Parce que c'est Noël dans dix jours. Et Paques dans quatre mois. Et mon anniversaire dans trois. Parce qu'il fait froid. Parce que la boulangère m'a fait cadeau de cinq centimes.

 

– J'ai froid. Même avec douze pulls, le chauffage à fond et l'homme en guise de radiateur.

 

– Ensuite d'un coup j'ai chaud. Et je pleure parce qu'enlever les douze pulls c'est trop dur.

 

– J'ai envie de riz au lait. Tout le temps. Je pourrais me nourrir que de riz au lait. Et aussi de foie gras. Même qu'en plus parait que c'est interdit.

 

– J'ai le feu au cul. Enfin, quand je ne dors pas. Ce qui laisse un créneau assez étroit. Mais wouah.

 

– Je suis précédée toute la journée de deux individus plutôt gonflés qui semblent dire bonjour à la terre entière et auxquels souvent les hommes répondent. Ils m'encombrent un peu mais parait qu'ils pourraient m'être utiles. Il semblerait d'ailleurs qu'ils ne soient pas pour rien dans le subit revirement de l'homme qui du jour au lendemain a décrêté que la grossesse finalement, il est pour.

 

Bref, voilà, me répandre sur toutes ces choses ce n'est vraiment pas mon genre. Alors ce n'est même pas la peine d'essayer de me demander quoi que ce soit.

 

Heu, je vous ai parlé de mon problème de caca ou pas ?

 

 

Pas prévu…

Parfois, il arrive des événements imprévus.

 

Ce blog par exemple. Quand je l'ai commencé il y a deux ans ou presque, c'était juste pour trouver un moyen de me débarrasser de toutes ces douleurs ressenties à force de ne pas aimer ce corps trop gros. Et puis il y a eu un premier commentaire. Puis un second. Puis un troisième. Et à force, écrire ici est devenu une drogue. Lire vos mots aussi. Mais ça n'était pas prévu que cela devienne aussi important.

 

Ecrire une pièce de théâtre, ça non plus ce n'était pas prévu. Se faire enfler par un soit-disant producteur véreux et pervers non plus. Qu'une solution se profile finalement et qu'on puisse peut-être enfin la jouer sur une toute petite scène parisienne encore moins. Mais je n'ai rien dit hein. Parce que tant que ce ne sera pas totalement sûr, je préfère faire genre que c'est foutu. Oui c'est de la superstition. Et aussi une certaine conscience du ridicule.

 

Me casser la figure trois fois dans la journée vendredi, ce n'était pas programmé. Faire cramer les steacks hachés non plus.

 

Passer un mois de novembre à avoir l'impression d'être frappée d'un mal mystérieux, n'en parlons pas.

 

Voir un trait bleu apparaître à l'endroit où j'étais bien persuadée qu'il n'y avait aucune raison qu'il en apparaisse un, autant vous dire que "pas prévu" est un sous-évalué comme terme.

 

Ouaip. Ce n'était pas prévu.

 

Mais à priori, ce week-end là, à Trouville, après que je sois sortie ivre morte des Vapeurs suite à une surconsommation évidente de calvados, les spermatozoïdes de l'homme ont décidé de faire un gros doigt à la méthode Ogino. Voire de jouer à Koh Lanta. Et de genre attendre patiemment pendant SIX jours qu'un ovule se pointe.

 

A ce jeu là il y en a un qui a manifestement gagné.

 

Le pactole.

 

En gros, voilà un week-end qui n'a pas fini de nous coûter bonbon. D'ailleurs autant vous dire que l'homme a définitivement rayé de la carte toute la région allant grosso-modo du Touquet à Grandville et qu'à peine le mot Normandie est prononcé son visage se couvre de pustules purulentes.

 

Bref, voici ce qui depuis quelques semaines m'empêchait d'être totalement ici. Entre les nausées permanentes, la fatigue proche du coma et les mille et une questions qui m'assaillent en permanence, j'ai un peu de mal à rassembler mes idées. Mais aujourd'hui, cette étoile de 8,9 mm a trouvé sa place. Dans ma tête. Non parce que dans mon corps autant dire que l'intrus a déjà bien pris ses aises. Limite on pourrait penser qu'il s'est aménagé un loft si j'en crois les gens qui se lèvent dans le métro SPONTANEMENT alors que THEORIQUEMENT a 8 semaines de grossesse, on n'est pas censé voir quoi que ce soit…

 

Voilà, huit semaines c'est peu et c'est beaucoup. Huit semaines c'est plein de peut-être, de pas sûr et de on verra bien. Mais je ne me voyais pas non plus vous le cacher encore quatre longues semaines. Quatre semaines à l'issue desquelles on sera certains que le têtard s'est définitivement accroché… 

Mange à ta faim, mon petit

Alors voilà. Depuis un petit moment, tu me demandes de te parler de ce fameux Zermati qui serait un peu genre un magicien de la nutrition.

 

Je ne vais pas te raconter d'histoires, je ne suis pas une spécialiste de Zermati. J'ai fait sa connaissance en réalité lors d'une émission à la con d'M6 pendant laquelle des filles pour la plupart pas grosses avaient "décidé de maigrir", coachées par des médecins qui n'en méritent pas le nom. Je sais, c'est un peu radical mais ces médecins là, je les ai cotoyés, ils n'ont réussi qu'une chose, me faire enfler. En plus de me gonfler. Ceci expliquant d'ailleurs peut-être cela.

 

Et puis il y avait ce drôle de bonhomme, tout mince à lunettes et surtout, tout doux. Il s'occupait de la seule fille vraiment grosse de l'émission. La plus belle aussi à mon goût, même si une grande souffrance semblait émaner d'elle. A chaque fois qu'il lui parlait, j'avais l'impression que c'était à moi qu'il s'adressait. Il expliquait que le point essentiel de l'amaigrissement, contrairement à ce qu'on pense tous et toutes, ça n'est pas de manger des haricots en grosse quantité, de ne faire que trois repas par jours et du sport. Non. Tout simplement d'abord parce qu'on est pas tous programmés pour ressembler à Adrianna Karembeu ou Laure Manaudou. Et que bouffer des haricots verts sans beurre et en grande quantité ça peut non seulement te faire sombrer dans la dépression mais également te faire grossir.

 

Si.

 

Parfaitement.

 

Plus qu'une tablette de chocolat.

 

Beh ouais.

 

Pourquoi, que tu te demandes ? Parce que Zermati, ce dont il est sûr, c'est que seuls les aliments mangés par faim ne font pas grossir. Et que tout ce qui est avalé pour respecter une morale nutritionnelle ou pour toute autre raison qui te pousse à bouffer sans faim te fait prendre du poids.

 

Donc t'enfiler une botte de radis juste parce que t'es super énervée, que t'as envie de grignoter mais que ton cerveau te fait le coup de super Nanny et son doigt qui dit non devant un twix, et bien c'est moyennement rentable niveau bourrelets. Attention, ne va pas te ruer sur le twix pour autant, si tu le boulottes alors que tu n'as pas les crocs, c'est direct sur les hanches aussi.

 

En revanche, Zermati il t'explique qu'un jour où t'as méga la dalle à 11h parce que genre t'as pas petit-déjeuné et que LE truc qui te fait envie c'est une énorme religieuse au chocolat, si tu la manges et que tu t'arrêtes dès que tu te sens rassasiée, là, c'est tout bénef. Par contre ne va pas te forcer pour le couscous de midi juste après si tu n'as qu'une envie c'est d'aller te promener rapport que tu n'as plus faim. Saute le. Pas le couscous, banane. Le repas.

 

T'as compris ou bien ?

 

En gros, mais évidemment si c'était si simple ça se saurait, je résumerais la pensée de Zermati ainsi:

 

– Premièrement il faut accepter l'idée, si tu n'es jamais arrivée à peser 55 kilos pour 1m65 à moins de t'affamer et donc d'être non seulement imbuvable mais aussi à moitié dans les pommes tout le temps, que ce n'est pas à 25, 30 et encore moins 40 ans que tu vas y parvenir. Juste en fait ton corps il est programmé pour peser style 70 kilos. Au hasard hein. Pas la peine de te demander si je parle de quelqu'un en particulier d'autant que perso je mesure 1m63. Alors bon, voilà. Bref.

 

– Deuxièmement, la règle de base, c'est de manger A SA FAIM. Ce qui signifie forcément de baisser son apport calorique vu que la moitié environ de ce qu'on mange dans la journée est avalé par angoisse/ennui/mimétisme/habitude/fausse impression qu'il faut manger à heures fixes, etc.

 

– Troisièmement il faut bannir l'idée selon laquelle il y aurait des aliments interdits. C'est justement ça qui fait que le jour où tu tombes sur la boite à fingers tu n'en laisses aucun tellement tu t'es frustrée depuis des années à ce sujet et tellement plus tu les croques plus tu te trouves nulle de ne pas résister, plus ça diminue le peu d'estime que tes parents ont mis en toi, plus ça t'angoisse et plus du coup tu bouffes pour oublier que tu es angoissée.

 

Voilà. Après Môsieur Zermati, il dit d'autres choses, plus compliquées, plus psychologiques. Et je te conseille si ce que je viens d'essayer de te résumer t'intéresse d'acheter ses livres ou de lire certains de ses articles sur le site http://www.gros.org/

 

D'ailleurs tu noteras qu'il a un pote qui pense pas mal comme lui mais que je n'ai jamais lu et qui s'appelle Gérard Apeldorfer, auteur de "Maigrir c'est dans la tête".

 

Je sens que tu vas me demander un truc.

 

Si. Pas la peine de nier. Je sais que tu te poses la question de si ça marche.

 

Franchement, je ne peux pas trop te répondre. Parce que je n'arrive pas toujours à suivre les conseils de Zermati. Ben oui, souvent encore je me prive de plaisirs pour je ne sais quelle morale judéo-chrétienne ou parce que je suis persuadée qu'il ne faut pas. Et à d'autres moments encore je me gave alors que je n'ai pas l'ombre d'un gargouillis à l'estomac. Juste pour me remplir. Je sais c'est moche. Et con.

 

Mais je dois dire tout de même que depuis que je tiens ce blog et que je réfléchis à tout ça, j'ai changé.

 

Je n'ai pas maigri.

 

Mais je n'ai pas grossi non plus, disons d'un ou deux kilos pas plus.

 

Et je mange bien plus de bonnes choses.

 

Quand j'ai faim.

 

Et le plus étonnant ? Tout le monde me trouve bien plus mince qu'avant. Alors que c'est totalement faux. Juste peut-être parce que j'ai arrêté de dire que j'ai grossi à tout bout de champ…

 

Désolée si j'ai été trop longue. Mais je voulais te raconter tout ça avant Noël. Pour que tu puisses manger du foie gras si ça te botte. Quitte à faire l'impasse ensuite sur la dinde. D'accord ?

 

Edit: l'illustration je l'ai piquée sur le site que je te recommande, gros.org. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas mais je la trouve excellente.

Madame March et le sapin de Noël

Alors parmi les mythes que je me dois de démonter il y a celui de la décoration du sapin de Noël. Oui, je sais, toute fille qui n'a pas encore d'enfant et qui ne milite pas dans une asso de no-kidding se fait un gros gros film sur le jour béni où elle décorera avec son adorable bambin un énorme sapin que son homme aura ramené de chez le pépiniériste en le trainant dans la neige pendant que Franck Sinatra chante un standard de Noël.

 

Hélas, trois fois hélas. Je préfère te le dire tout de go: dans tes rêves.

 

 

Déjà, la neige, tu oublies. Sauf si tu habites à Montréal ou dans le Jura, je te rappelle que jamais tu n'auras de poudreuse dans la rue autour du 15 décembre. Surtout qu'au cas où tu l'aies pas remarqué on a léger problème de réchauffement climatique, parait.

 

Ensuite, ton homme, autant le dire, en général ça le fait grave braire de se taper de porter un sapin énorme – rapport qu'il a cédé aux enfants qui ont immédiatement désigné le plus grand comme le leur et se sont roulés par terre pour que ce soit celui-ci et pas un autre qui trône dans ton salon.

 

Donc il arrive en sueur, des épines pleins les cheveux – oui, même les Nordmann qui coûtent un bras perdent leurs aiguilles en revanche ils ne sentent pas le pin, autre désillusion – pestant contre tes lardons qui à force de vouloir l'aider ont fini par le faire déraper dans une merde de chien. Alors qu'il s'attend à être accueilli par une femme aimante et reconnaissante, à peine il a franchi la porte de l'appartement, tu lui tombes dessus en hurlant qu'on avait bien dit de prendre un MOYEN !

 

Là, bien sûr, l'homme s'en va aux toilettes – son endroit à lui – exaspéré, te lançant son fameux et sans appel "de toutes façons ça ne va jamais comme je fais" et te laisse enlever le plastique qui entoure le sapin. Tu perds deux kilos et te nique un nerf de l'épaule et une fois que tu y es parvenue tu te rends compte que non seulement le machin est grand… mais handicapé. Genre amputé de sa branche gauche principale. A moins que ce ne soit une malformation.

 

A ce stade, tu commences à voir s'éloigner ton rêve de magnifique arbre de Noël. Tu sais, celui par exemple des Quatre filles du Docteur March. Mais si, je suis sûre que tu vois. Pendant qu'il neige à gros flocons, les quatre fillettes papillonnent autour d'un arbre magnifique sous le regard attendri de leur mère en train de repriser des haillons. Rien que d'y penser, tu retrouves ton calme et tu appelles tes enfants leur annonçant qu'il est temps de passer aux boules et aux guirlandes.

 

Hystériques, les bambins déboulent en hurlant dans un ordre assez variable: "moi d'abord ! moi d'abord ! Maman, maman, c'est moi qui mets l'étoile, hein ? Dis hein que c'est moi qui met l'étoile ? Hiiiiiiiii, maman, il m'a pris l'étoile, nooooooooon, pas cette guirlande, elle est à moi, maman, hein qu'elle est à moi la guirlande? Aïe, elle m'a tapé, heu ! Oui mais elle m'avait mordu maman. C'est même pas vrai en plus j'ai pas fait exprès".

 

(Petite apparté je reviendrai un jour sur cet étrange phénomène qui pousse tes enfants à se pincer, mordre, tirer les cheveux, coincer les doigts dans la porte sans toutefois jamais le "faire exprès".)

 

Sans te départir de ton air de madame March qui en a vu d'autres rapport que son mari est à la guerre depuis deux ans et qu'il continue à combattre malgré sa jambe en moins et qu'elle vient de vaincre la scarlatine qui a terrassé ses quatre filles et qui fera d'ailleurs succomber la plus jeune, Amy, mais ça elle ne le sait pas encore, tu ouvres la boîte à trésors remplie de bibelots amoureusement chinés par toi même depuis des années en attente de ce moment si spécial.

 

Bibelots sur lesquels tes enfants qui n'ont déjà plus rien d'humain se ruent la bave au lèvres et les yeux révulsés.

 

Pour les accrocher… tous sur la même branche.

 

Si si. Je te jure, c'est scientifique. Si tu laisses les enfants décorer seuls un sapin, ils s'acharnent sur UNE branche qui à la fin croule sous les boules et guirlandes. Et choisissent de préférence les babioles les plus immondes, celles gagnées il y a des années lors d'une soirée entre copains où le génial principe était d'offrir des merdes à 10 francs. 

 

Madame March, elle, jamais elle ne s'énerverait. Jamais elle ne prendrait du coup la direction des opérations, refusant que quiconque autre que toi même décide de l'emplacement de chaque décoration. Jamais elle ne finirait par asséner à son fils – ok, elle n'en avait pas d'où le titre du livre mais c'est une image – tentant de refourguer sur la plus belle branche du sapin la boule en papier maché orange fabriquée en deuxième année de maternelle et amoureusement conservée d'une année sur l'autre que décidément, non, ça c'est trop moche.

 

Deuxième apparté: je ne saurais que trop te recommander d'aller lire chez ClaireMM un récit finalement du même ordre et extrèmement savoureux sur le malheureusement trop célèbre goût de chiotte enfantin.

 

C'est clair que madame March ne se transforme pas en Super Nanny, elle. Je veux parler de la dame de M6 qui pointe son index supersonique en menaçant les apprentis psychopathes censés devenir grace à elle de doux agneaux de son légendaire: "ça c'est NON". Pour info j'ai essayé le coup de l'index qui dit non mais à mon avis si t'as pas les caméras à côté et la tronche de super nanny c'est pas la peine.

 

En même temps, le jour où ta fille ira se raser les cheveux et vendre sa crinière pour te permettre d'acheter des cadeaux à toute la famille comme le fait Jo March, ma préférée dans l'histoire, moi je dis, elle aura le droit de te faire des reproches rapport que t'es le kadhafi du sapin de Noël. Mais sinon, non.

 

Bref, en gros, moi je dis, si tu as envie que ton sapin ressemble à celui d'Ally mac Beal, fais le toute seule. Et propose à tes mouflets de choisir ce qu'ils veulent dans la boîte à trésor pour décorer leur chambre. Comme ça tout le monde il est content. Sinon, tu peux être une vraie madame March et supporter un sapin handicapé ET orné d'une étoile baromètre en stuck rose et bleu clair. Mais je te préviens, c'est dur.

Aujourd’hui je ne mange rien

Aujourd'hui je ne mange rien. Mais alors, rien.

 

Enfin, je déjeune quand même un peu avant de partir parce que sinon, bonjour le malaise dans le tram.

 

Mais à midi, une pomme et c'est tout.

 

 

Une pomme et un sandwich.

 

Et un café.

 

Vu que je n'ai mangé quasiment qu'une pomme je peux bien craquer sur le petit chocolat du café. On n'est pas des bêtes. En plus ça doit peser dans les 2 grammes. Alors soit quelqu'un m'explique comment une miniature de carré de chocolat peut se transformer à l'intérieur de mon corps en deux centimètres de cellulite sur les hanches et 500 grammes sur la balance, soit on me fiche la paix. C'est tellement petit que c'est comme si je n'en avais pas pris. Celui de ma collègue qu'elle ne voulait pas n'était pas plus gros non plus. Et deux fois deux grammes ça ne fait que 4 grammes.

 

Par contre, rien entre les repas. Machinette peut toujours passer vers quatre heures à mon bureau avec une boîte de gâteaux ou autres, je serai inflexible. On a de la volonté ou on en a pas. En plus elle est mignonne avec ses douceurs mais c'est à se demander si elle en mange, elle. Que la peau sur les os. Encore une qui bouffe par procuration. Mais là j'ai vu clair dans son jeu. Elle va être surprise, la kate moss.

 

Bon, elle arrive ou pas machinette que je lui montre l'étendue de ma volonté ?

 

Ah ben quand même.

 

Heu… un seul.

 

Bon… deux mais pas plus.

 

Faut dire que les Pim's c'est mortel. Et puis y'a du fruit dedans.

 

Allez, un dernier et j'arrête.

 

En plus ce soir comme ça, pas besoin de préparer quoi que ce soit. ça va me faire mon repas.

 

Du coup, je peux bien en prendre un dernier. Non parce que quatre pim's, c'est léger pour un repas.

 

Je n'ai pas faim mais je suis mère de famille. Je suis donc bien obligée de faire un petit truc tout de même. Et préparer des légumes à 19h30, désolée mais je ne suis pas Samantha Stevens. Des pates ça ira très bien. En plus ce sont des sucres lents. En période de régime c'est très recommandé. Avec un peu de beurre. Ben vous la trouvez où la vitamine A, vous ? Et du gruyère. Pour le calcium. Très important le calcium quand on est une femme.

 

Allez, un Gervita et c'est fini. Avec une cuillère de crème de marron sinon elle va moisir. C'est léger le Gervita.

 

C'est tout.

 

Dire que j'étais à deux doigts de sauter un repas. Alors que les nutritionnistes sont formels: y'a pas pire.

 

Demain je ne mange rien de toutes façons.

Sèche

Bon ben je ne vais pas te raconter de conneries, je suis sèche. Complitly sèche. En même temps je te l'accorde, je ne suis pas totalement obligée de venir te dire ça, quand on a rien à dire on peut aussi la fermer. Sauf que je suis du genre à ne pas savoir la boucler. Voire même moins j'ai de choses à dire, plus je jacasse.

 

Alors voilà, c'est un billet pour rien, pour te dire que je ne peux pas trop expliquer pourquoi mais en ce moment j'ai la tête pleine de questions et que du coup, il m'est difficile d'ordonner mes pensées. Pour te dire que j'espère bien que ces questions auront des réponses très vite mais qu'il y a des choix trop importants pour être pris à la légère.

 

A très vite.

 

Edit: Non, je ne suis pas en train de te refaire le coup de la pause. Juste voilà, je suis un tout petit peu… sous l'eau.