Catégorie : Pensées en vrac

Confinement d’une hypocondriaque – J2

 

Allez, ne stoppons pas la dynamique, vous aurez compris que je fonctionne hélas trop souvent au tout ou rien, donc ne changeons pas de main, je sens que ça vient.

En ce J2, que vous raconter si ce n’est qu’hier soir ma grande a débarqué la bouche en coeur dans le salon en nous annonçant que bizarrement, elle ne sentait plus les goûts ni les odeurs et qu’elle ne nous l’avait pas dit la veille pour ne pas nous inquiéter, mais qu’elle avait un peu de fièvre.

Possédant comme vous vous en doutez un bac + 12 en Corona, mon cerveau blindé de la moindre information sur le sujet m’a immédiatement ressorti les deux trois témoignages de malades évoquant l’agueusie comme l’un des premiers symptômes. C’est donc mort, on va tous le chopper. Et soudain le confinement prend une autre dimension, puisque désormais nous ne sommes plus enfermés comme des cons pour échapper à l’épidémie mais uniquement pour en protéger les autres. L’ennemi est à l’intérieur et ça n’est plus du tout la même ambiance croyez-moi. En lire plus »

Confinement d’une hypocondriaque – Jour 1

Je n’étais même pas sûre de parvenir à me reconnecter. Je vous mentirais en vous disant que je suis sûre de moi en venant écrire ici, que c’est le fruit d’une réflexion murie depuis des semaines. Rien de tout ça, juste une impulsion, avec pas mal le trac, la peur de ne plus savoir comment faire. Est-ce que c’est comme le vélo ? Est-ce que vous viendrez par ici ? Est-ce que c’est utile, pour vous, pour moi ? Mais autant depuis des mois il me semblait ne rien avoir à dire de plus que tout ce qui a déjà été couché sur le clavier depuis plus de dix ans, autant les circonstances exceptionnelles m’ont donné envie de retenter, pour voir, s’il reste un peu de cette magie qui nous animait.

Et comme je n’ai pas vraiment réfléchi, ça risque d’être bien décousu, vous êtes prévenus. En ce premier jour de confinement, ce qui domine dans mon esprit, c’est la peur. La peur d’y être pour de bon, dans ce scénario catastrophe maintes fois regardé, en obsessionnelle des séries médicales que je suis. La conscience de notre finitude, qui pourtant ne me quitte que rarement mais qui m’avait, c’est ballot, un peu laissée tranquille depuis quelques mois. Je me gave jusqu’à la nausée des actualités, je suis incollable sur la circulation extracorporelle, dernier stade de la réanimation des cas les plus graves, j’oscille entre la terreur d’attraper le COVID19 et la légère tentation de le chopper maintenant, tant qu’il reste encore des lits oxygénés dans les hôpitaux (je n’ai jamais prétendu être quelqu’un de bien, laissez moi tranquille). En lire plus »

2k19

Pour commencer, je vous souhaite à tous et toutes une merveilleuse année. Qu’elle soit synonyme d’envie, de désir et de plaisir. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’affectionne cette sensation de renouveau que nous apporte le mois de janvier. Celui-ci néanmoins sera surtout marqué par l’attente, un état que je n’aime pas follement. Difficile d’agir et de se projeter tant qu’on ne sait pas vraiment ce pour – ou contre – quoi nous allons devoir nous battre. Alors d’ici là, c’est la méthode de la tortue, on rentre la tête dans la carapace histoire de ne pas trop entendre ou voir tout ce qui fait peur et on avance à petit pas, jour après jour. Je dois dire que ces vacances furent réellement salvatrices à ce sujet. Entre ces quelques jours de pure tendresse chez mes parents puis cette semaine de rêve au Cap Ferret, j’ai pu, à défaut de recharger mes batteries, mettre de côté ce qui nous soucie et profiter de cette chance incroyable d’être aussi bien entourée. Même le soleil semblait vouloir être avec nous. Sept jours de beau temps, de balades sur les plages sublimes du Ferret, de dégustation d’huitres (j’en ai mangé cinq en tout, préparées exclusivement par ma Zaz qui sait exactement comment me les servir pour que je les apprécie) (j’adore l’idée de me découvrir une nouvelle appétence après avoir clamé sur tous les toits que je détestais tout dans cet animal, l’aspect, le goût et l’odeur), d’excès alcoolisés (éloignez moi de toute bouteille de Martini blanc, je crois que je tiens définitivement ma nouvelle addiction) et de confidences au coin du feu. En lire plus »

Bridget es-tu là ?

Vendredi dernier fut une drôle de journée. Au sens propre du terme. C’est amusant comme parfois la vie se charge de te rappeler qui tu es vraiment. Depuis des mois, je me suis en effet glissée de mon plein gré dans la peau de cette femme très consciencieuse et sérieuse se démenant pour (se) prouver qu’elle est capable de mener à bien un travail scénaristique d’une ampleur pour elle inédite. Avec tout ce que ça implique pour quelqu’un comme moi, qui 1) manquera toujours de confiance en soi et 2) a une tendance naturelle au dilettantisme. Attention, je ne me suis pas « forcée » à travailler comme un chien et cette fougue m’a apporté pas mal de satisfaction, parce qu’elle m’a prouvé que lorsque je m’y mets à 200%, en effet, ça paye. Pas à tous les coups, au bout de dizaines de versions et sans aucune garantie du résultat final, mais ça, j’ai fini par comprendre que c’était l’essence même du boulot de scénariste. En lire plus »

Le Discours et autres emmerdements domestiques

Je crois que nous venons d’entrer dans une phase assez pénible que nous connaissons tous un jour ou l’autre. Je parle de cette série noire électro-ménagère. Lorsque les appareils de la maison te lâchent les uns après les autres, avec une sorte d’accélération comparable à celle des meurtres d’un serial killer, quand ce dernier ne peut plus résister à ses pulsions.

Sauf que forcément, ça serait plus drôle si ça avait commencé par le sèche-cheveux. Mais non, celle qui nous a claqué dans les doigts en premier, il y a deux jours de cela, c’est la chaudière. Très très sympa. Plus de chauffage et plus d’eau chaude. Pile poil au moment où les températures deviennent enfin hivernales. On vit donc à cinq dans la douche du bas, la seule dotée d’un sèche serviettes électrique. Et on regarde le thermomètre perdre deux degrés par jour, avec une sensation d’impuissance assez désagréable. La bonne nouvelle, c’est que c’est réparable. La mauvaise, c’est qu’il faut faire venir la pièce détachée et qu’elle arrivera… mercredi. Cinq jours encore à se les geler, à jouer les bonzes quand il s’agit de passer sous la douche glacée (« j’ai réussi à séparer mon corps de mon esprit », m’a déclaré le churros après s’être lavé hier) (j’y aurais cru s’il n’avait pas eu le teint bleuté des gens en hypothermie). Cinq jours à s’habiller comme des oignons, à puer le rat mouillé (dans une vieille maison, qui dit pas de chauffage, dit humidité) et à s’inventer qu’allumer des bougies peut éventuellement nous faire gagner deux degrés.  En lire plus »

Hier encore, j’avais vingt ans…

Il y a quelques jours, j’avais rendez-vous avec deux productrices dans une rue d’un des arrondissements les plus chics de Paris, entre l’Arc de Triomphe et le Cercle des Armées de Saint-Augustin. De ces endroits que je ne fréquente absolument jamais mais qui pourtant furent, à une époque, le théâtre de ma vie quotidienne. Le hasard a voulu en effet que le bureau de ces productrices se situe exactement en face de la chambre de bonne dans laquelle j’ai vécu deux ans, peut-être un peu moins, alors que je commençais ma première expérience professionnelle à Paris. Je sortais tout juste d’un épisode que je ne qualifiais pas encore de dépression (le gros mot par excellence à cette époque) mais qui m’avait laissée exsangue (enfin, j’aurais bien aimé, mais non, j’avais surtout repris tous les kilos perdus l’année précédente). Convaincue surtout d’avoir été terrassée par une mononucléose (généralement c’est ce qu’on dit aux jeunes femmes qui ont un gros coup de mou à la vingtaine) et qu’avec le temps, les angoisses s’en iraient. Elles se sont d’ailleurs un peu tues, pour rejaillir deux décennies plus tard, nourries et vivifiées par les tonnes de déni que je leur avais donné à manger.  En lire plus »

Transitions

Je discutais récemment avec Géraldine Dormoy lors d’un déjeuner ô combien agréable, de mon rapport actuel au blog, de mon assiduité très relative. Je lui racontais que depuis quelque temps, il m’arrivait quelque chose d’assez inédit dans cette histoire qui dure depuis bientôt 13 ans: la peur de ne plus être très intéressante. Oui, on pourra m’objecter qu’il était temps de réaliser que mes petits problèmes existentiels n’avaient jamais eu une portée universelle. Mais ça que voulez-vous, quand on est dotée d’un narcissisme à tout épreuve, ça prend quelques années.

Plus sérieusement, je n’arrive pas tellement à mettre les mots sur ce que je veux exprimer, mais je me sens un peu comme ces enfants qui n’ont jamais eu de problèmes de timidité et qui soudain, vers l’âge de 10 ans, font la connaissance d’un truc absolument abominable: la gêne. Comme s’ils prenaient conscience d’eux-mêmes et que ça les bridait. En lire plus »

Dix choses sans lesquelles la vie serait quand même moins marrante.

Il y a quelque temps j’avais dressé en storie sur Instagram la liste des choses que si elles n’existaient pas, la vie serait quand même moins marrante. Je ne me souviens plus exactement de ma liste, mais il y a des jours comme ça où pour tout un tas de raisons c’est assez revigorant pour moi de me rappeler que ces choses sont là, à portée de main. Je vous donne mon top dix, n’hésitez pas à me donner le vôtre, ça nourrit cette besace de doudous virtuels. En lire plus »

Deux ou trois choses en passant…

Un petit passage express avant de me plonger dans la lecture quasi finale de quatre épisodes de la série sur laquelle je travaille, pour y traquer les fautes, les incohérences et tout ce qui par la suite pourrait nous revenir dans la figure tel un boomerang, en mode « mais ils les ont trouvés où les scénaristes ? ». Travail un peu ingrat, mais passage obligé avant les séances de lectures comédiens, sans doute ce que j’attends avec le plus d’impatience, cet instant magique ou douloureux, c’est selon, où nos mots sont joués. Le moment de vérité pour certaines lignes de dialogues qui soudain perdront de leur verve ou au contraire prendront leur envol.

Bref, juste pour vous dire, en vrac et pas dans l’ordre, que : En lire plus »

On peut se tromper…

C’est ce que je me disais récemment en observant ma grande se concentrer près de 11h par jour sur ses cours de biologie cellulaire, anatomie ou encore histologie. Oui, on peut se tromper parce que l’année dernière, au terme d’un été qui l’avait laissée exsangue, la terminale S avait commencé laborieusement. Pas tant en terme de notes – même si les maths et la physique n’étaient pas ses matières fortes – mais surtout, moralement parlant. Anxiété au max avant les contrôles, difficulté à gérer le stress, conviction chevillée au corps qu’elle n’y arriverait jamais, et j’en passe. Tant et si bien que plusieurs fois, je me suis surprise à exprimer mes doutes quant à cette orientation en PACES (première année de médecine) qu’elle semblait pourtant de plus en plus certaine de choisir. « Tu es sûre que tu veux faire médecine ? » ; « Tu es au courant que ce sera dix fois plus de travail, dix fois plus de stress et dix fois plus de sélection à la clé ? » ; « Si tu ne parviens pas à te calmer avant une interrogation de physique, es-tu certaine que la PACES est faite pour toi ? ». En lire plus »