Catégorie : Pensées en vrac

Deux jours à Fuveau

Au départ, je dois l’avouer, j’avais un peu peur. Peur de ne pas être à ma place, de n’avoir personne à qui parler, d’être toute seule derrière ma table tout le week-end. Sans compter que le lundi matin c’était la rentrée et que je me trainais une bonne pelletée de culpabilité de ne pas passer ces deux derniers jours de vacances avec ma petite dernière.

Et puis j’y suis quand même allée, parce que je sais d’expérience que souvent, ces choses qui me font peur, quand je trouve un peu le courage de les affronter, elles me procurent pas mal de plaisir. Mon quelqu’un disait, plus que de la volonté, il faut de l’élan. Samedi quand le réveil a sonné, l’élan, il avait plutôt la taille d’un faon. Mais malgré tout, j’ai mis mes affaires dans un tote bag et je suis partie gare de Lyon avec un peu de caca dans les yeux.

Et sur le quai, il y avait Héloïse, notre fée clochette à nous les auteurs de ma maison d’édition, qui m’attendait avec un café tout chaud. C’est con, mais à partir de ce moment là, c’était parti, j’ai senti que ça se passerait crème. (café, crème, je suis en forme) (la compagnie d’écrivains durant deux jours sans doute). En lire plus »

I will survive

Je suis désolée, j’ai disparu plus d’une semaine, mais voyez-vous j’avais une coupe du monde à jouer. A regarder, ok. Sachant qu’il faut me voir devant les matchs pour comprendre que certes je n’avale pas des kilomètres comme Ngolo Kante, mais que je mouille la chemise malgré tout, tant je me transforme en une espèce de doublure d’Hugo Lloris pendant 90 minutes. Je sais, je sais, je sais, du pain et des jeux, et pendant ce temps là en Russie, et Macron qui en profite pour ramasser les miettes sans avoir même à se baisser. Je SAIS tout ça, les millions gagnés par ces gamins, les arnaques de la FIFA, les pots de vin du Qatar et j’en passe. Je SAIS, mais je n’y peux rien, j’ai en moi cet héritage de footeuse, le souvenir de mon père en apoplexie en regardant le pauvre Battiston à terre, mis KO par Schumacher, les bancs de Gerland depuis lesquels je regardais les joueurs de l’OL à l’entrainement avec une copine encore plus fan que moi, et puis évidemment, 98, finale vue depuis un écran géant à Chiang Mai, en Thaïlande.  En lire plus »

Un après midi chez Gibert…

Samedi, par une belle journée ensoleillée, je me suis rendue chez Gibert pour vous rencontrer. Pour une fois je savais exactement quoi mettre, ma combinaison à fleurs déjà montrée ici. Mais bien évidemment, comme jamais rien ne se déroule exactement comme prévu, la minuscule pression qui tenait tout l’édifice du décolleté s’est barrée. Rafistolage express avec deux petites épingles à nourrice et direction Place Saint-Michel, les seins passablement à l’air au moindre mouvement (je pense sincèrement avoir offert une vue imprenable sur un soutien-gorge même pas joli pendant tout l’après-midi, à moins que ça ne se soit vraiment détérioré qu’une fois dans le métro au retour, mais j’en doute). Bref, un accident voyageur plus tard et un Uber pris en catastrophe, me voilà sur ma petite table pile en face de l’escalator, en mode dame pipi de la librairie (j’ai pas mal indiqué la sortie aux touristes égarés). En lire plus »

Portnawak

Demain, la France affronte l’Uruguay et mes enfants auront le résultat de leur bac. Je le pose dans cet ordre là parce que très honnêtement je suis plus inquiète des performances de l’équipe de France que de celles de mes rejetons. Cela ne m’empêchera pas d’avoir le coeur qui palpite au moment de l’affichage des fameuses listes, mais à moins d’une énorme surprise (non qu’ils soient surdoués hein, mais avec un taux de réussite national de 90%, le suspense n’est pas à son comble), on devrait avoir deux bacheliers à la maison (pour vous donner une idée, mon fils part en vacances avec ses potes dans la foulée, optimisme quand tu nous tiens). Ceci étant dit, comptez sur moi pour pleurnicher. Bref, une fin de semaine riche en émotion (tous les quatre ans, je me transforme en footeuse, hystérique, de mauvaise foi, acariâtre au moindre but encaissé et passablement grossière) (un vrai cadeau). En lire plus »

Chérissons nos fêlures

Ce week-end, j’ai repris deux fois du Biolay. Une petite addiction qui ne fait pas grossir et n’encrasse pas les poumons, moi je dis, pourquoi se priver. Deux soirées délicieuses, donc, l’une avec mon churros, l’autre avec mes copines. Et la voix de velours de Benjamin, accompagné de Melvil Poupaud (on parle du potentiel séduction de ces deux là réunis ?) (chaleur). Bref, comme souvent lorsque je suis dans un concert qui me transporte, mes pensées vont et viennent. Et hier soir, je ne sais pas trop comment, elles m’ont emmenées quelques années plus tôt (je dis « quelques » mais en gros, il y a vingt ans), après avoir lourdement échoué au concours de l’école des conservateurs de bibliothèques. Oui oui, c’était, à un moment de ma vie, mon ambition première. J’imagine que j’ai pensé à ça parce qu’en cette période « parcourssup », les discussions sur l’avenir vont bon train à la maison. Et que la peur de l’échec n’est jamais très loin, surtout lorsqu’on évoque la future première année de médecine de ma grande. Bref, je repensais à cette période, sans doute la plus compliquée de ma vie, qui coïncidait avec mon arrivée à Paris, ville pas du tout fantasmée jusqu’alors et qui m’avait cueillie, voire fauchée, au point de me donner la sensation de m’être noyée, perdue. Ce n’était sans doute pas un hasard d’ailleurs que la fameuse école soit à Lyon, la réussir aurait signifié un retour au bercail rassurant. En lire plus »

« Vis demain comme s’il n’y avait plus de café » (proverbe danois) (enfin, je crois)

A l’heure où j’écris ces lignes, j’hésite entre l’excitation totale à l’idée de faire ma première séance de dédicace et la panique à la perspective de me retrouver seule face à ma pile de livres. Sans compter qu’en plus il me reste moins de 24h pour aller chez le coiffeur, histoire de ne pas faillir à ma réputation de blonde peroxydée (c’est naturel mais ça demande néanmoins un certain entretien). Je suis prête à promettre des choses insensées (une séance de karaoke, des cookies maison, quelques pas de danse ?) pour vous donner le courage de braver le métro demain soir. VOUS NE LE REGRETTEREZ PAS.

Je suis consciente d’être légèrement monomaniaque depuis une semaine, mais il faut me comprendre: vous avez été si nombreuses à m’envoyer des mots adorables sur ce livre, que j’ai désormais l’impression d’être la digne descendante de Sophie Kinsella ou la petite soeur d’Helen Fieldings. Résultat, je ne passe plus les portes et j’ai perdu tout sens des réalités (faire le repas, moi ? est-ce que JK Rowlings perd son temps à éplucher des pommes de terre ?) (non). En lire plus »

Bonheur en Beaujolais

Choisir le morceau qui fera danser, se gaver de chips, s’extasier devant la salade de lentilles, compter les vaches, écrire en douce un petit mot sur la carte d’anniversaire, ricaner parce que Jeff a encore dit une connerie, trinquer avec Mimi, se trémousser sur Africa avec Chloé, pleurer un peu avec Zaz et s’étonner de pisser toujours autant malgré tout, dormir à quatre dans 10 mètres carrés, bénir David qui se lève systématiquement à 7h et trouve une boulangerie ouverte en n’importe quel lieu ou circonstance, regarder Julien sourire, se disputer la sono avec Frédé. Et puis parfois passer la main dans son cou à lui, se dire qu’on est bien, hein ? Terminer ces trois jours par un après-midi chez mes parents, où tout ce petit monde se mélange, amis, frère, papa, maman, enfants.  En lire plus »

Par delà la laideur

Oh là là, c’est la déconfiture cette semaine. A ma décharge, on est en dernière ligne droite d’écriture sur la série pour laquelle je bosse et cela implique des mails parfois très matinaux ou très tardifs, samedi et dimanche compris. Résultat: quand je suis en « pause » en attendant un éventuel retour sur ce que nous avons écrit, j’avoue, je lève le pied et je m’éloigne de mon ordinateur.

Il n’empêche que j’ai deux ou trois choses à vous dire (qui en douterait ?). Déjà, je vous avais parlé de mon ami Gilles Tillet et de son film « Les équilibristes », diffusé récemment sur Arte. Il se trouve qu’il a gagné un prix lors d’un festival. La récompense ? Être à l’affiche du Grand Action du 18 au 24 avril. Alors pour ceux et celles qui ne l’auraient pas vu et qui ne connaitraient pas ce super ciné, je ne saurais que trop vous inviter à vous y rendre !  En lire plus »

La liste de mes envies

Lundi j’évoquais ici ma « Bucket list » (liste de mes envies pour les réfractaires aux anglicismes) (en l’occurrence la version française est pas mal, j’avoue). Et hier, en parlant avec B., je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas que des destinations un peu folles, dans ce réservoir à rêves. Je crois fermement que caresser quelques projets, même utopiques, reste la meilleure façon de ne pas sombrer dans la morosité. Je me souviens que ma psy m’avait raconté un jour cette patiente venue la voir parce qu’elle voulait arrêter de fumer (mon quelqu’un pratique l’hypnose pour le tabagisme). Une dame de 80 ans. Qui avait soudain décidé d’en finir avec la cigarette. « Pourquoi, à cet âge là ? A quoi bon ? », lui avais-je demandé. « C’est ça le plus beau », m’avait-elle répondu. « Elle a une vraie motivation. Elle veut s’offrir une croisière avec sa meilleure amie et n’a pas les moyens. Elle souhaite donc économiser l’argent des paquets de cigarettes pour cette croisière ». Un projet à long terme s’il en était, la dame en question était certes fumeuse, mais pas au rythme de dix paquets par jour non plus. Quelque part, ce n’était pas tant qu’elle arrête de fumer qui était formidable, mais qu’elle ait, à un âge avancé, un objectif aussi joyeux, une envie de vivre, qui se matérialisait par cette croisière à venir. En lire plus »

Elle s’appelait Mireille

Elle avait échappé à la rafle du Vel d’hiv. Elle s’appelait Mireille Knoll. Elle avait 85 ans et a été poignardée et brûlée. Parce qu’elle était juive (c’est du moins ce que l’enquête semble montrer). En 2018. La même semaine, un homme s’est sacrifié pour sauver la vie d’une femme. Lui aussi a manifestement été poignardé, au nom d’une cause qui n’a aucun autre sens que semer le chaos. Ces deux crimes se télescopent cette semaine et me laissent sans voix. Je sais bien que la barbarie a toujours existé, que notre société est sans doute moins violente aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a des centaines d’années. Mais j’ai cette sensation angoissante et oppressante d’assister impuissante à la montée d’un obscurantisme contre lequel personne ne peut rien. Une résurgence de vieux démons que nos grands-parents pensaient disparus avec la chute d’Hitler, une montée des intégrismes qui se nourrissent allègrement sur la bête de la misère sociale. En lire plus »