L’hôpital c’est chic

 Ce week-end les filles on sortira en pyjama
parce que tous les féminins sont formels, c'est la trendytude du
moment. On mettra des talons haut, parce que comme Sofia Coppola, on a
fait le tour du plat.

On passera chez le chirurgien esthétique à qui on demandera de nous repulper les dents parce que la jeunesse c'est aussi par les quenottes que ça passe.

On se collera de l'ombre à paupière mauve
plein les yeux pour ressembler à Laurence Ferrari, la journaliste qui
ne posait jamais de questions surtout quand elle interviewait le
président de la République.

On essaiera d'éviter Jean-Luc Delarue, le champion de la blague vraiment pas drôle et on y réfléchira à deux fois avant de postuler pour une émission de téléréalité. Ou alors si mais on ne baisera pas avec Jean-Edouard dans la piscine. Parce qu'il y a des choses comme ça qui te collent à la peau, après, tout de même.

Voilà,
c'est tout pour aujourd'hui, hier Helmut a eu six mois. Une nuit sur
deux elle dort parfaitement bien. Et comme c'est vendredi je choisis de
ne voir que le verre à moitié plein.

Je te laisse je vais dessiner un sac à main pour Pimkie, c'est mon côté Sofia Coppola, je ne peux pas m'empêcher d'être créative.

Edit:
Je reviendrai sur le spécial rajeunir du Elle, qui en plus d'être très
très drôle est aussi purement obscène, mettant en scène des filles de
23 ans et demi – qui ont donc par définition vachement besoin de ces
conseils -sur des lits d'hopitaux la tête enrubannée mais la nuisette
bien échancrée. Des photos porno-chic dans un décor digne de Nick Tup.
Je ne sais pas comment c'est dans les cliniques du 16ème mais mon
dernier passage à l'hôpital ne m'a pas laissé le souvenir un hôtel 5
étoiles. Et puis je ne sais pas, ce mélange des genres me donne tout
simplement… la nausée.

Si tu dis cheesecake je dis Brooklyn

 

Je t'ai déjà parlé de ma passion pour les flans. Un jour je te
parlerai de celle des quiches. Mais j'ai aussi un autre béguin. L'objet de
mon affection ? Les cheesecake.

D'abord parce que ça m'évoque
New-York. C'est comme les Bagels. Tu me dis Bagels, je pense Katz, je
pense Manhattan, je pense S. and B*., je pense Dan Humphrey* et surtout
Rufus*, son sexy de père. Bref, tu me dis Cheese-Cake (ou Bagel, c'est pareil je te dis) je pense Gossip Girl,
Harry and Sally, preppy girls et pont de Brooklyn, bonjour les clichés,
Central Park attends moi, je choppe Harrison Ford et Melanie Griffith au passage et j'arrive.

Mais comme la vie n'est pas toujours un chemin parsemé d'épines sinueuses et pentues, y'a moyen d'assouvir sa passion de gâteaux au fromage ailleurs qu'à la grosse pomme.

En l'occurence, à Paris il n'y a à mon sens un seul endroit valable: chez Finkelstein rue des Rosiers. Même si franchement ils ne se mouchent pas du coude les rois du delicatessen. Mais faut ce qu'il faut, on n'a rien sans rien et patin coufin.

Sauf qu'en vrai, ma copine Fanny, qui s'autoproclame à juste titre reine des flans et des quiches vient d'élargir sa palette et te claque un sacré bon sang de sa mère de cheesecake. Que c'en est indécent. D'autant que j'ai tenté de reproduire l'exploit par deux fois et que bon, ce n'était pas aussi… bon.

Qu'à cela ne tienne, je compte bien persister, c'est la crise et un gâteau qui te fait traverser l'Atlantique pour pas un rond ou presque, c'est tout à fait dans l'esprit "combien ça coûte pas cher". Bref, après ce préambule je laisse la parole et l'appareil photo à ma copine Fanny, que je remercie pour ce reportage digne des plus grandes.

Donc pour faire the cheesecake qui déchire sa mémé, il te faut:

200g de biscuits secs (Petit Lu ici)
50-60g de beurre + 1 petit verre de lait
300g de fraises ou framboises (ou un sachet fruits rouges Piquard 450g => 300g EGOUTTES)
1 citron (bio de préférence parce que c'est seulement pour le zeste)
3 oeufs
100-125g de sucre semoule + 2 sachets sucre vanillé (tu remarqueras que j'ai oublié sur la photo des ingrédients de départ le sucre) – moi je mets 100g de sucre
125g de crème fraiche (de la crème du fromager si possible, et c'est pas gênant d'avoir la main lourde : je pense que je suis + proche des 150-200g mais j'ai pas de balance pour confirmer)
400g de fromage faisselle (si possible from fromager aussi, c'est meilleur et sûrement moins cher au marché)
1 moule à manqué 22-24 cm diamètre


 1- T'allumes ton four Th10 – 150° (Vous noterez que Fanny elle ne vous laisse pas dans le flou comme bibi avec son pudding bordélique, on joue pas dans la même catégorie, on est bien d'accord, là on est dans la précision et le choc des photos)

 

 
2- Tu mixes gâteaux + beurre et lait et tu tapisses ton moule…
 

 
que tu mets ensuite au
four 10 bonnes minutes
 
 
3- tu rappes le zeste de ton citron
 
Heu, Fanny, où qu'elle est la photo du citron qu'on rape, hein ? Non parce que là, tu vois, je me demande si nos amies vont pas se sentir abandonnées au niveau du zest, rapport que moi je sais jamais si le zest c'est aussi le blanc de la peau ou que le jaune, quoi.
 
4- Tu mixes fromage+crème fraiche+sucre+sucre
vanillé+oeufs+zeste citron
(ah ben si, toi tu mets du blanc dans ton zest, au temps pour moi)
 

 
A ce moment, tes biscuits ont dû cuire, ce qui
tombe bien puisque tu vas en avoir besoin
 
5- tu mets tes fruits sur ta pâte
biscuitée
(sincèrement micheline, si tu loupes ton cheesecake t'es qu'une brelle compte-tenu du tutorat de malade qu'elle nous fait, Fanny)
 

 
6- tu  rajoutes ton mélange crème+from+…
(très bon comme ça ceci dit)
(Je confirme, sauf qu'après tu te sens comme qui dirait un peu grasse aux alentours du duodenum)
 
 
7 – Au four, cuisson 1h10
 


 
 Et après ? Ben après c'est fini, quoi, ma crotte. Tu veux pas non plus que Fanny elle te montre comment le manger ? Tout ce que je peux te dire c'est qu'il a été tellement vite boulotté – même qu'en parents vraiment indignes on avait envoyé toute la marmaille présente jouer dans leur chambre au moment de le servir – que j'ai même pas eu le temps de prendre une photo de la bête une fois coupée. Mais l'effet est assez spectaculaire, tu as trois couches qui se superposent et madame Finkelstein peut aller se rhabiller avec sa part à 8 euros. Et je reste polie.
 
Voilà, qu'est-ce qu'on dit ? Merci Fanny !
 
Avec une spéciale dédicace parce qu'en plus Fanny elle reprend cette semaine le boulot et qu'elle laisse sa pépette et que c'est duuuuuur.
 
* Personnages de la série Gossip girl, le truc le plus addictif et régressif depuis Melrose Place, même que dedans y'a une ex de Melrose Place. Je mate la saison 2 en même temps que les ricains et sans les sous-titres, bref, Gossip girl c'est ma came et j'en ai à peine honte, pourtant j'ai une vingtaine d'années de plus que la cible.
 
 

Vive la diversification

Ce matin, après avoir changé la couche d'Helmut et constaté que sa cuisse gauche avait bourgeonné pendant la nuit.

Moi: "merde, je me demande bien ce que c'est, on dirait de l'eczéma. A tous les coups c'est l'introduction de nouveaux aliments, ça".

Lui, ricanant bêtement: "hin hin hin".

Moi, pas sûre de bien comprendre: "J'ai dit un truc drôle ?".

Lui, se tortillant et se parant de son regard n'°2. A moins que ce ne soit le n°3. Ou le 12. Bref, celui qui en gros veut dire: "je te boufferai bien la chatte": "Non, c'est parce que je t'en introduirai bien un moi, de nouvel aliment".

Les enfants, je crois que l'heure est grave. Je lance une souscription, un sexothon pour l'homme, je ne peux hélas rien faire pour lui à ce niveau là.

Merci et bonne journée.

C’est quoi cette bouteille de lait ?

 

 

Hier, à table, petite chérie, rebaptisée pour l'occasion Mlle punaise:

– Maman, c'est quoi cette cicatrice, là ?

Moi, ne voyant pas tout de suite où l'adorable veut en venir:

– Hein, quoi, quelle cicatrice, où ça ?

– Ben là, entre tes yeux, t'as une cicatrice. Comment tu te l'es faite ?

L'homme, se tortillant sur sa chaise, conscient de la vilaine tournure qu'est en train de prendre la conversation et déjà assuré qu'à un moment ou à un autre il paiera pour les fautes qu'il n'a pas commises:

– Mais voyons, ma chérie, ce n'est pas une cicatrice, c'est… c'est… une fossette.

 Mlle punaise, ne lachant pas le morceau:

 – Ah bon ? C'est une drôle de fossette. On dirait comme une rivière, un peu. Tu es sûre que c'est pas une cicatrice maman ? Peut-être qu'on peut la reboucher ?

– Non mon ange, ce n'est pas une cicatrice, c'est une ride. Très vilaine. Je la tiens de ma maman qui elle même la tenait de sa maman. Il y en a qui se transmettent des bagues de génération en génération, nous c'est la ride du lion. J'aimerais te dire que tu y échappera mais franchement, je ne vois vraiment pas pourquoi tu passerais au travers, mon coeur. Encore un peu de compote ?

Sérieusement, quand je pense que trois annnées durant je me suis levée la nuit pour cette chipie sans JAMAIS ne lui faire subir de sévices corporels alors que n'importe quel jury m'aurait trouvé une palanquée de circonstances atténuantes, tout ça pour entendre que j'ai une RIVIERE entre les deux yeux. Franchement, Helmut, tu as intérêt à te tenir à carreaux, on ne m'aura pas deux fois.

Edit: On oublie tout ce que j'ai pu dire un jour ou l'autre sur le botox et toutes ces fadaises sur la beauté intérieure. Je veux TOUT savoir sur l'acide hyalurotruc et ses miracles sur les rides en forme de tranchées à même pas 27 ans. Presque 38.

 

Bon sang ment souvent

Il semblerait que mon offre n'ait pas vraiment été prise au sérieux. Je vends Helmut.

Ou je la donne.

Ok, je te PAIE.

C'est ça ou je la mets sous Deroxat pour qu'elle roupille.

Non parce que ça va bien qu'elle ne trouve pas son sommeil toute seule malgré que je lui ai mis un bon paquet de sérénité inside her à force d'allaitement quasi exclusif pendant les six premiers mois de sa vie, mais là faudrait pas non plus continuer à pousser maman dans ses retranchements.

Je veux dire, on a de la patience, mais maintenant, aux alentours de 3 heures du mat, elle a comme qui dirait terminé un cycle.

Et pas moi.

Autant te dire qu'on n'est pas du tout en harmonie, elle et moi, au beau milieu de la nuit.

Pourtant, elle met le paquet. Et que je te montre comment je sais balancer la tétine à des distances incroyables rien qu'avec la bouche, et que je te fais des sons inédits, et que je te fais les marionnettes alors que devant les copains tu peux crever la bouche ouverte, et que j'en fais des tonnes au niveau du sourire, et j'en passe.

Tout ça devant un père et une mère totalement imperméables à tous ces efforts.

Marrant comme ce qu'elle fait dans la journée nous laisse carpettes d'admiration et comme une fois le soleil couché on n'en a vraiment plus rien à fouetter. Sérieux, elle pourrait bien commencer à nous réciter la constitution russe en chinois qu'on resterait aussi indifférent que Sarkozy devant 2,5 millions de pékins en colère dans la rue.

Genre, "j'entends mais je garde mon cap".

Et mon cap, Helmut, c'est de parvenir ENFIN à m'enquiller sept heures de sommeil d'affilée ce qui ne m'est pas arrivé depuis six mois, au cas où ça t'aurait échappé. Chier.

Je ne demande pas la grasse mat, hein, ça j'ai fait mon deuil. Un peu comme l'homme en a enfin fini avec l'illusion de faire du sexe avec moi avant un an ou deux. 

Entre nous soit dit, c'était bien la peine d'aller me faire enfiler un stérilet. Alors que la contraception 100% nature et garantie sans pipi aux hormones qui flinguent les couilles des poissons rouges, on l'avait à portée de main.

Bref voilà, en général, quand tu es enceinte, le truc qui te fait le plus flipper c'est que chouchou ne soit pas un bon dormeur. Pendant neuf mois, tu te rassures comme tu peux, tu te persuades que bon sang ne saurait mentir, que la génétique c'est pas fait pour les chiens et qu'au pire, on va l'aimer tellement qu'on s'en foutra.

Erreur.

Bon sang ment souvent. La génétique mon cul. Et faudrait voir à pas trop surestimer cette histoire d'amour maternel, je dis ça je dis rien.

Voilà, à part ça c'est la pêche et l'iroquoise a mangé sa première purée de carottes samedi. Demain c'est farine à tous les étages. Avec un peu de saindoux. Parait qu'on dort bien le ventre plein. Et ben on va te le remplir, y'avait qu'à demander.

Raconte moi ta mère

Alors aujourd'hui, c'est un concours un peu particulier que je vous propose. Non, pas
un concours pour gagner un cadeau trendy, parce que moi, va savoir
pourquoi, on ne m'inonde pas de cadeaux trendy à offrir. C'est pas
comme la dame, là, qui fait rien qu'à en offrir, même que les gens sont
d'un ingrat je ne te dis que ça.

En fait, je vais t'utiliser, ma crotte.

Pourquoi ?

Parce que je suis une feignasse.

Et aussi une sorte de pygmalion.

Tu ne comprends rien à ce que je raconte ? C'est normal.

Je m'explique, donc. 

Je suis en train de plancher (= je suis grave déjà à la bourre comme tu n'as pas idée) sur un nouvel opus des Gourdes qui traitera des relations mères-filles. Titre provisoire: "Maman faut qu'on le coupe ce cordon !". Sur ce coup ça va être difficile de faire aussi bien qu'Anne-So qui elle aussi a récemment écrit sur le sujet.

Et comme pour les autres bouquins de la collection, j'ai la possibilité d'insérer des extraits de blog dedans. Normalement, je mets surtout ce que j'écris moi, parce que je n'aime pas trop l'idée d'aller picorer à droite et à gauche, même en demandant la permission.

Mais je peux aussi faire appel à la créativité de mes lecteurs/lectrices. C'est d'ailleurs comme cela qu'avait commencé une sacré chouette histoire entre claireddm et moi même. Un de ses commentaires sur la petite souris m'avait tellement plu que je lui avais demandé la permission de le reprendre pour mon livre "Mère indigne". Et de fil en aiguille, on a échangé, échangé, échangé, jusqu'à ce qu'elle finisse par ouvrir son blog, ce fameux blog qu'on aime toutes.

Donc, je me disais que si cela vous intéressait, vous pourrier me raconter dans les commentaires ou par mail (cfrancfr(at)yahoo.fr) ce qu'évoque votre relation avec môman. Cela peut être une anecdote, un portrait, humoristique ou pas. Ensuite, je choisirai (avec l'éditrice) deux (trois si le budget le permet) textes qui me semblent le plus en adéquation avec mon bouquin.

Sachant que ces participations sont rémunérées à hauteur de 50 euros. 

Je sais, 50 euros c'est à peu près la anse d'un sac Balenciaga. Et encore. Une anse. Pas deux, faut pas charrier.

Mais voilà, ça me ferait bien plaisir de lire le nom de l'une ou l'autre d'entre vous dans la si bien nommée "On est pas des gourdes".

Donc à vos plumes boys and girls.

Edit: J'oubliais: le texte ne doit pas excéder 1500 signes. Pile poil l'espace qui vous est imparti dans l'espace commentaire. Elle est pas belle la vie ?

Edit2: Si 1500 signes c'est vraiment trop court pour raconter votre mère, faites plus long, on s'arrangera. 

Edit3: Si, elle est belle la vie.

Edit4: Attention, pas de "han, mais moi je n'écris pas bien et gnin gnain gnain". Ce qu'on veut c'est du style "blog", léger, naturel, pas du sophistiqué alambiqué. Donc si, tu peux le faire. Bordel.

Des sous pour le planning


A longueur de journée j'engueule petite chérie et grand machin parce
qu'ils se prennent les pieds dans le fil de mon ordi, manquant faire
tomber mon amant adoré.

Mais forcément, quand il s'agit de
flanquer mon thé entier sur le clavier, je n'ai besoin de personne.
Pourtant, là, franchement, j'aurais bien apprécié de pouvoir me
défouler sur autrui.

Mais autrui étant moi, je n'ai eu que mes yeux pour pleurer. Heureusement, l'homme, inapte en informatique mais très conscient de tout ce qu'il avait à perdre dans cette histoire (le peu de vie sexuelle qui lui reste pour faire simple) est arrivé avec son sèche cheveux.

Résultat, après sèchage, l'ordi a daigné se rallumer.

Puis, petit à petit, il a repris ses esprits.

Par contre, le pavé tactile (le mulot, quoi) était carrément épileptique.

Mais deux heures après, plus rien à signaler.

Conclusion, parfois, tu peux flanquer une tasse de thé sur ton amant adoré sans que finalement il n'y ait trop de casse. Suffit d'avoir un babylis à portée de main.

Voilà, à part ça, Anna Chiara m'a envoyé un article du Nouvel obs qui forcément me rend très chafouin.

Près d'un tiers des planning familiaux risquent de fermer en raison de la diminution drastique des crédits qui leur sont accordés. On est tout de même passé de 2,6 millions d'euros en 2008 à 1,5 million d'euros en 2009. Y'en a un qui doit être content, c'est le bon Benoit 16 et ses nouveaux évêques révisionnistes. Encore un bon point pour le chanoine Sarkozy. En attendant, ce sont des milliers d'adolescentes qui n'obtiendront pas leur pilule, des centaines de jeunes filles qui n'oseront pas annoncer qu'elles sont enceintes et qui n'auront pas la possibilité d'avorter et tout autant de femmes pour lesquelles le planning est bien plus qu'un endroit où on parle de sexualité.

Bref, si vous aussi vous êtes outrés qu'on balance des milliards à des banques irresponsables et abjectes mais qu'on ne trouve même pas un million pour financer un service VRAIMENT d'utilité publique, vous pouvez signer la pétition qui est ici.

Bien le bonsoir, m'en vais boire un thé.

Edit: Oui, c'est vrai, je fais une fixette sur Benoit le 16ème du nom. Mais franchement, c'était indispensable de réintégrer dans le nichon sein de l'église un type qui n'a rien à envier à Dieudonné niveau négationisme ?

La trendytude du pudding

Bon ma chérie, c'est la crise. Alors ton argenterie tu la ranges et tu fais des plats éco-no-miques.

Quoi c'est triste ?

Non,
pas toujours. Surtout que maman caro est là, pour te donner une
idée qu'elle est bonne d'un délicieux petit dessert qui ne coûte pas un
rond et qui fait toujours son effet.

Oui, appelle moi le Julien Courbet de la blogosphère, je suis là pour te faire économiser de l'argent.

Y'en a qui font rien qu'à te tenter avec des billets sponsorisés sur les ventes privées, moi je te parle valeurs sûres, terroir et patrimoine gourmand. 

Tout ça dans un esprit développement durable et recyclage parce qu'aujourd'hui, la trendytude c'est d'être green et bio.

Et je te rappelle qu'on peut être un peu grosse, mal fagotée, molle du bide – mais trop dynamique du périnée – et néanmoins trendy.

Bref, aujourd'hui, je te livre ma recette qui te servira à écouler tous tes restes de pain de la semaine.

Non, pas du pain perdu.

Beaucoup plus healthy, ma crotte.

Du pudding. Qui, partant du principe qu'en 2008 je te parlais du flan et que dans la foulée c'est devenu THE gateau de la branchitude parisienne, ne devrait pas tarder à être en quelque sorte à la hype ce que le macaron était aux blogueuses en 2007. Incontournable.

Attends, je ne rigole pas, ce pudding est mortel. C'est ma copine zaz qui m'a initiée et depuis, je pudding à tout va, j'innove, je crée, je m'épanouis.

Et je grossis.

Mais moins que si je boulotais du pain perdu. Parce que dans le pudding, pas de beurre, ma caille.

Donc donc donc…

Tu prends ton pain rassis. Oui, chez moi on est assez mauvais au niveau de la planification de la baguette et soit on en a douze de trop, soit est en panne sèche, obligés de se rabattre sur de la mauvaise biscotte de secours, pile le jour où y'a un plat en sauce, évidemment.

 

 

Mais passons et revenons à nos quignons.

Tu coupes ton pain rassi en essayant de garder tous tes doigts. Et tu le mouilles de lait. Pas trop, pas trop peu, juste de quoi bien le mouiller, quoi.

 

 

Au bout d'un moment, une fois que ç'est devenu bien caca dégoûtant, tu y vas avec les mains et tu goûtes ce moment de communion avec les éléments. Tu malaxes et en même temps, tu contractes ton périnée. Ce sera toujours ça de pris, ne jamais oublier que sinon, un jour, c'est pipi culotte.

 

 

Oui, tu peux aussi serrer les fesses et rentrer le ventre.

Mais gaffe, ne JAMAIS faire des abdos sur un périnée mou du genou, parait que c'est contreproductif. Moi dans le doute, je m'abstiens.

Après avoir dit merci au soleil et à la nature pour tout ce pain auquel tu t'apprêtes à donner une nouvelle vie, tu balances un peu de sucre. Ou beaucoup, c'est selon tes goûts et aussi si tu veux que ce soit healthy ou surtout bon.

Moi j'y mets aussi un sachet de sucre vanillé mais ça c'est ton business, je ne m'en mêle pas.

Au préalable, tu auras fait mariner des raisins secs dans du rhum.

 

 

Si tu n'aimes pas le rhum, c'est ton problème. Mais comme je suis magnanime, je te propose un plan B: mets-y du thé. Et pas du lait comme la photo pourrait le laisser supposer.

 

 

Donc je récapitule: pain mouillé et malaxé, sucre/sucre vanillé, raisins secs. Après, tu es libre comme l'air, ma fille. Tu as envie de rajouter des morceaux de pomme ? Fais péter la reinette. Tu aimes les amandes ? Fais-toi plaisir. Du chocolat ? Poourquoi pas. Des abricots secs ? Tu feras caca, et alors ?

 

 

Tu auras compris, le pudding, c'est le plus démocratique des gâteaux, c'est le dessert Web 2.0, c'est un concept évolutif, le wikipedia de la patisserie.

Pour ce que soit encore meilleur, je te conseille un petit caramel au fond de ton plat. Et je te livre comme ça, en toute simplicité, le secret de Zaz pour que le caramel, il ne reste pas comme un con attaché au plat. Au dernier moment, une fois qu'il est bien caramel, tu lui balances une noix de beurre et tu remues. Et hop, un caramel onctueux qui va se mélanger comme un amant espagnol à ton pudding participatif.

 

 

Voilà, ensuite tu fais cuire le temps que tu veux, une heure, quarante minutes, c'est comme tu le sens.

Tu attends qu'il ait refroidi et tu jouis.

C'est délicieusement régressif et pas très distingué mais franchement, le jogging, c'est moche, c'est beauf et ça revient furieusement à la mode. Alors pourquoi pas le pudding, hein ?

Edit: Je me demande si je ne vais pas me lancer dans la photographie culinaire, moi.

Les enfants sont merveilleux

Le jour où l'enfant parait, tu te dis, plus jamais je ne serai seule.

Erreur.

Quand
l'enfant parait, tu entres dans une période de ta vie où certes tu n'es
plus seule – que même tu donnerais cher pour trois minutes d'isolement
– mais où t'attendent de grands, grands, grands moments de solitude.

Je pense bien sûr à ce jour, inévitable, où poupinou sachant enfin parler, te demande de sa voix cristalline et haut perchée pourquoi le monsieur là, sent mauvais. Oui, celui assis juste en face de toi dans le métro. Tu penses bien que sinon ce ne serait pas drôle. Je passe très vite sur toutes les variantes, hein, à savoir "pourquoi le monsieur ressemble à une dame" – alors que c'est une dame -, "pourquoi la dame est noire", "regarde maman, à l'intérieur de ses mains, elle est blanche" pour finir sur le pire qui soit, "pourquoi la dame sent mauvais" qui tombe forcément un jour ou l'autre sur une personne noire et qui te classe définitivement dans la catégorie des parentx xénophobes puisque pour le commun des mortels l'enfant ne fait rien qu'à répéter ce qu'il entend chez lui.

Sauf que toi depuis que poupinette est née tu lui as acheté trois barbies noires, tu la fais garder par Lowette, nigérianne de son état et tu bourres le mou de ta progéniture de principes altruistes et anti-racistes. Probablement trop d'ailleurs vu le résultat contre productif.

Tout ça pour rien, donc.

Bref, l'enfant semble né pour te coller la grosse honte.

Mais ce que j'ai cité plus haut n'est RIEN comparé à MON moment de solitude.

Le mien à moi, MA honte intersidérale que tu ne pourras pas lutter tellement que c'est la pire.

C'était il y a cinq ans environ.

Grand machin n'était encore qu'un tout petit garçon. Angélique. 

Ce jour là, je l'emmène chez le médecin. Un homme d'une cinquantaine d'années bien comme il faut. Et passé l'examen des oreilles, je demande, gênée et balbutiante, si le docteur il pourrait pas regarder un peu plus bas, au niveau du zizi.

Déjà, je fais un gros effort, parce que parler du zizi de son enfant à un médecin c'est, je t'assure, compliqué. Moins que de dire que ta fille a une mycose, tu me diras, parce que là, trouver le vocable qui ne te fait pas passer pour une vieille perverse ("elle se gratte la vulve") ou pour une coincée catholique ("elle a mal à son petit endroit"), voire pour une nunuche immature ("sa zézette la pique"), c'est un sacré challenge.

Bref, je demande au monsieur de jetter un oeil au cui-cui qui, je le crains, ne décalotte pas comme il faut.

Là encore, bonjour comment tu te sens à la limite de la déviance sexuelle. Parce que forcément, si tu SAIS que ça décalotte pas, c'est que tu as regardé. En même temps, tu es sa mère, non ?

Si.

Et d'ailleurs, le médecin ne te regarde pas comme une délinquante.

En revanche, tu sens qu'en tant qu'homme, il a déjà mal pour l'enfant chéri.

Mais il n'oublie pas que son serment d'hypocrate, il l'a prêté. Et que voilà, parfois, être docteur c'est coton. Donc, avec toute la délicatesse dont il semble pouvoir faire preuve et en s'entourant des précautions d'usage, le généraliste dévoué tente de faire sortir le petit oiseau. Tu le vois qui serre les jambes comme si c'était le sien qu'on essayait de décoller de son emballage.

Pendant ce temps, ton petit garçon adorable devient tout rouge mais serre les dents. Un héros, déjà, tu te dis. Mon bouchon, c'est pour ton bien, un jour, tu verras, tu comprendras, que tu te dis, pétrie de culpabilité.

Au bout de deux ou trois essais infructueux, le médecin renonce et t'explique qu'il ne peut pas aller plus loin, trop d'adhérences, il va falloir attendre un peu et peut-être même pratiquer une petite intervention. Bénine. Et sous anesthésie. Parce que là, le bonhomme, il a été courageux mais quand même.

D'accord que tu dis, soulagée que le calvaire de ton chouchou ait pris fin.

Le médecin, libéré de sa tache ingrate, tourne les talons et se dirige vers son bureau pour remplir la feuille de soin.

Et c'est là que ça se passe.

Alors que tu t'apprêtes à rhabiller ton bébé et qu'un silence parfait envahit la pièce, une petite voix – oui, la même haut perchée que dans le métro avec la grosse dame qui sent mauvais – retentit.

"Encore". Et, au cas où on n'ait pas vraiment compris: "Encore le zizi".

T'en as un pire, toi ?

J'en étais sûre.

 

Mais où qu’il est le sommeil ?

 

 

L'iroquoise ne s'endort que dans les bras. De son père, en général.
Et ça, tu peux potasser tous les bouquins de pédagogie mon cul, tu
auras toujours la même réponse: c'est le MAL.

Ouais.

Mais qu'est-ce que c'est bon.

Normal, le mal, souvent, c'est bon.

Il n'empêche que la semaine dernière, mue d'une volonté de fer, j'ai décrété que quand même, cette enfant, il était important qu'elle trouve son sommeil toute seule.

Ne me demande pas pourquoi cette idée m'est venue, tout ça c'est rien qu'à cause de la pression sociale, encore un coup d'Edwige Antier et de ses copines. On a beau être une routarde de la maternité, on n'est pas à l'abri d'une rechute de temps à autre. Une rechute de "il faut" sans bien savoir pourquoi. "Il faut qu'elle reste au moins deux heures sur son tapis d'éveil", "Il faut qu'elle abandonne cette tétine", "Il faut qu'elle boive 210 ml", "Il faut qu'elle aime les haricots", etc etc etc.

Donc j'ai expliqué en long en large et en travers à l'homme que ce soir là il n'y aurait pas de calin en douce avec la demoiselle jusqu'à ce qu'elle sombre dans les bras de Morphée. Non, on allait lui expliquer que c'était la nuit, et que la nuit, un bébé s'endort SEUL dans son lit. Comme une grande. Et qu'à partir du moment où on lui dirait tranquillement les choses elle sentirait qu'au fond de l'intérieur de nous même on était prêts à la laisser trouver ce salopard de monsieur sommeil comme une grande. 

Comment j'étais sûre de moi tu n'imagines pas.

J'ai donc tout fait comme j'avais dit, j'ai expliqué à Helmut que là, voilà, elle avait cinq mois et des patates, autrement dit l'âge de raison et qu'elle était désormais sur les rails de l'autonomie au niveau de l'endormissement. Free as a bird. Et que c'était bien mieux pour elle ET ses parents qu'elle gère en solo cet instant stratégique. J'ai rajouté qu'on l'aimait, bien sûr, qu'on resterait toujours son papa et sa maman, qu'on était juste à côté, qu'on ne l'abandonnait pas et que là, voilà, j'allais partir dans le salon et la laisser, tout ça parce que j'avais mis un paquet de confiance au fond d'elle.

Helmut m'a regardée avec ses grands yeux noirs et ensuite elle s'est marré.

Probablement à l'idée des quatorze fois où j'allais monter l'escalier (oui, s'il te plait, note bien le mot "escalier", il fait partie des raisons pour lesquelles tu as le droit de me haïr, surtout si tu le combines à "balcon", "vue sur jardin" et "Lave-vaiselle") dans la demi-heure qui allait suivre.

Je te passe les détails mais le fait est que l'intérieur de moi même n'est manifestement pas prêt à laisse ma presque majeure de fille trouver son sommeil toute seule. A moins que ce ne soit la faute de son père.

Comme souvent.

Toujours est-il qu'entre passer deux heures à aller et venir pour remettre la tuut (et accessoirement dire trente-huit fois "fais dodo" pour finir par rajouter "putain" à la trente-neuvième, paniquer au moment où les pleurs migrent très nettement vers le vomissement) et laisser son toutou de père bercer l'enfant chérie au mieux douze minutes avant qu'elle roupille comme une pierre, personnellement j'ai choisi.

Et tant pis si à cause de ça l'iroquoise en prend pour douze années de psy.

A ce moment là, nous, on sera en train de chercher notre sommeil en maison de retraite. Avec personne pour nous aider à le trouver. Alors bon, tu vois, Edwige…