Le melon de la courge

Oyez oyez ! A yé A yé !

Non, je n'ai pas brulé une durite. Je suis juste tout excitée parce qu'aujourd'hui c'est le grand jour, les livres de Pomme et d'Hélène sont en vente. Et que même que je raconte pas des barres vu qu'il y a un site internet qui présente les quatre premiers opus de la collection "On est pas des courges".

Le mien n'est pas encore là, hein, ce sera un bébé d'avril. Mais en
avant première, voilà… tadam… THE couverture !!! Je sais, c'est le
genre de bouquin dont je vais avoir du mal à me vanter dans les diners
en ville mais peu importe, aujourd'hui je me prends pour Marguerite
Duras…

                                         

Edit: y'a même des tee-shirts à gagner sur le site internet. Moi j'dis ça, j'dis rien…

Little Children

Allez, hop, au cinoche. Ben ouais, c'est comme ça, autant vous
prévenir, j'ai l'intention de me la jouer de plus en plus culture.
Surtout que là, cerise sur le verre d'eau, ça colle impec avec les
billets d'hier et d'avant-hier puisque le film dont je vais vous parler
se passe pour une bonne partie dans un square ou dans le jardin d'une
piscine publique.

Avant de vous donner mon avis – que personne ne me demande, I know –
il faut que je vous avoue que je suis allée voir Little children en
grande partie à cause de l'affiche. Oui, je sais, c'est pas glorieux.
Comme si une belle affiche pouvait garantir un bon film… N'empêche
que que pour moi, souvent, une belle photo, ça joue. C'est sûrement
trivial et pas très intello de raisonner comme ça mais que voulez-vous,
je crois que la vérité c'est que je suis très "ménagère de moins de
cinquante ans" comme nana. Et qu'en plus, je l'assume de mieux en
mieux.

Bref, en l'occurence, ce couple enlacé, la douce épaule de Kate
Winslet, la chute de reins de Patrick Wilson que je ne connaissais pas
mais qui croyez moi gagne justement à être connu et cet éclairage à la
Vermeer – ok j'en rajoute un peu mais ça fait style de citer Vermeer –
ça m'a donné envie.

Du coup, j'y suis allée sans vraiment lire quoi que ce soit dessus,
pensant voir un "petit film de filles", genre que j'affectionne tout
particulièrement.

Erreur. C'est tout sauf ça.

Ok, c'est pas non plus du Bergman. Mais ce n'est pas une bluette
légère, loin de là. Little Children, c'est avant tout un tableau assez
acide des banlieues américaines, sur le mode "Desperate Housewives"
sans le glamour.

C'est surtout le portrait d'une femme qui semble être spectatrice de
sa vie et qui se jette à corps perdu dans une relation adultère,
histoire de sentir à nouveau le sang couler dans ses veines. Banal me
direz-vous. Oui. Sauf qu'il est surtout question de ces tous petits
riens, de ces petits bonheurs et de ces mensonges qu'on se fait, qui à
défaut de construire une grande histoire d'amour aident néanmoins un
homme et une femme à se réveiller d'un long sommeil.

Little children c'est aussi une réflexion sur la maternité, sur la
difficulté d'entrer en contact avec son enfant, sur le vague à l'âme
qui parfois saisit les mères lorsque l'après-midi elles s'ennuient sur
les bancs publics. Un vague à l'âme qui vous pousserait presque dans
les bras d'un homme dont on sait pourtant qu'il nous aimera jamais
comme on le rêve. (ndla: A ce stade de la critique
je tiens à préciser que personnellement je ne suis jamais tombée sur ce
genre d'homme dans les squares et que même si ça avait été le cas je
n'aurais bien évidemment succombé à la tentation sous aucun prétexte.)

Voilà, pour conclure, ce film vous plonge dans une drôle
d'atmosphère, un peu moite, un peu troublante. Kate Winslet y est
lumineuse, les autres aussi mais elle surtout. Allez-y. C'est un ordre.
Un ordre de miss, bien sûr.

J’aime pas non plus les copines de square

Alors donc, parlons un peu des copines de square. Déjà, à celles qui
croient pouvoir faire l'impasse sur les relations amicales au jardin
public, je dis: attention. Oui, attention parce que dans un square, il
y a des règles. Et l'une d'entre elles c'est que si tu viens
régulièrement, il faut dire bonjour et rapidement tutoyer tes voisines
Au risque d'être totalement exclue. Bon, après tout, on peut aussi se
dire qu'on se fiche éperdumment d'être exclue. Sauf qu'être mise sur la
touche au square signifie aussi que les mères plus attentives que toi
laisseront sans aucun scrupule pupuce se carapater pendant que tu
changes la couche de chouchou. Cela veut également dire que tu pourras
toujours courir pour que ces dernières, non seulement plus attentives
mais plus prévoyantes que toi prêtent une pelle à tes gamins qui
geignent depuis une heure parce que pour une fois tu as oublié les jeu
de sable. Petite apparté: il faut savoir que les enfants ne jouent
JAMAIS aux jeux que tu penses à apporter. En revanche, ils ont TOUJOURS
envie de ce que tu as laissé à la maison.

Etre exclue c'est aussi faire une croix sur un goûter partagé, un
peu d'eau en cas de vomi, etc. Etre exclue ça veut enfin dire que tu te
tapes systématiquement le banc constellé de fiantes de pigeon ou celui
qui l'été est en plein cagnard. Parce que bien sûr, les bonnes places
sont réservées dès la première heure pour les copines.

Bref, je suis navrée pour les sociopathes et les misanthropes, il
faut mieux sympathiser, quitte à faire semblant. Mais bien évidemment,
il faut rester lucide: au square, la seule chose qui te lie aux autres
mamans, c'est… d'être maman. Ce qui en soi ne garantit pas plus
d'atomes crochus que ça. Par conséquent, avant de trouver copine à ton
pied, tu vas passer par la nostalgique de la grossesse qui te racontera
par le menu détail son épisiotomie et qui te regardera avec compassion
quand tu feras cet aveu abominable: tu as eu une césarienne. En langage
"maman parfaite": tu n'as pas VRAIMENT accouché.

Il y aura aussi l'hystérique qui hurle sur tous les enfants sauf le
sien bien sûr qui pourtant mériterait à ton sens une bonne taloche pour
toutes les humiliations qu'il fait subir à pupuce, celle qui n'a JAMAIS
de goûter (bon, d'accord, ça c'est moi) et qui prend un air confus tous
les jours à 16h pour te chourrer la moitié de tes BN. Celle qui te
pique ton Elle dès que tu as le dos tourné. Celle qui est persuadée que
sa pupuce à elle est précoce, la preuve, elle étale son caca sur les
murs de sa chambre et ça c'est un signe. Celle qui est raciste et qui
se moque des nounous africaines. Celle qui prend un mali plaisir à te
faire flipper en insinuant que ta propre nounou ne s'occupe pas
toujours très bien de chouchou et pupuce. Celle – et parfois c'est la
même que la précédente – qui dès que tu as le dos tourné essaie de
débaucher ta justement si négligeante nounou.

Et puis il y a la pire. Celle qu'il faut arriver à repérer très
vite. Celle là elle a d'abord l'air super cool et tu te dis que c'est
peut-être la bonne, celle qui deviendra ton AMIE de square. La première
fois qu'elle te fera le coup, tu trouveras ça sympa, tu te diras que
c'est une marque de confiance de te laisser son nouveau né et son petit
bonhomme de deux ans et demi qui en plus s'entend "super bien" avec
chouchou. Et puis très rapidement, tu constateras qu'elle n'a jamais le
temps de te rendre la pareille. Et qu'en réalité ta nouvelle amie te
prend pour une truffe. Oui, celle qu'il faut éviter à tout prix c'est
la mère qui carresse le rêve secret de se débarrasser de ses enfants.
Et qui a vu en toi le pigeon parfait. Surtout qu'en général, il suffit
qu'elle soit partie deux secondes pour que tu réalises que son fils ne
s'entend pas vraiment "super bien" avec chouchou. Et que le nouveau né
a manifestement une couche bien chargée. Et que la "petite course"
s'est probablement transformée en cinoche, parce que trois heures pour
aller chercher du lait, même à la reine des courges, on ne la fait pas.

J’aime pas les squares

J'aime pas les squares. Voilà, ouf, c'est dit. Je sais, ça craint,
quand on est mère, de ne pas aimer les squares. ça craint encore plus
de ne pas aimer les squares DEPUIS qu'on est mère. Le pire, c'est
qu'avant, je me les rêvais, mes après-midi au square avec mon bébé qui
dormirait sagement dans son landau pendant que je lirais tout Rilke,
Flaubert ou Bernard Werber. Mais forcément, la vie m'a joué un drôle de
tour. Dans le landau, ou plutôt devrais-je dire la péniche, il y a eu
DEUX bébés. Qui n'ont jamais dormi en même temps pendant que je lisais
Rilke, Flaubert, etc. JAMAIS. En tous cas quand la double poussette
était à l'arrêt. Et essayez de lire du Rilke en poussant d'une main un
véhicule d'au bas mots cinquante kilos. No way.

Bref, déjà, tant qu'il est en mode "nourisson", le square avec un
bébé ça signifie tourner autour du bac à sable avec ta poussette en
priant pour que chouchou arrête de hurler. Ce qu'il fait. Jusqu'à ce
que tu t'assoies deux secondes et là c'est reparti. Tu rêves alors du
temps béni où chouchou sera assez grand pour aller faire des patés dans
le sable avec ses copains pendant que tu la liras cette putain
d'intégrale de Rilke.

Sauf que quand chouchou ou pupuce ont l'âge de faire des chateaux de
sable, ils ont aussi l'âge de se faire piquer leur seau. Ou de voler la
pelle du voisin. Ce qui revient à peu près au même: à un moment ou à un
autre tout le monde pleure et toi tu es à deux doigts de te coltiner la
mère de la partie adverse, soit parce que ton enfant est un sale
voleur, soit parce que le rejeton de la mère d'en face est un
psychopate du rateau.

Je passe rapidement sur le reste, à savoir les dangers inimaginables
que représentent les jeux pour enfants, assurément étudiés par de
dangereux pervers haïssant les gamins par dessus tout. Là encore, deux
cas de figure: premièrement, chouchou est de la catégorie des
téméraires. Du coup, tu ne vis plus, tu rodes sous le pont de singe de
peur qu'il passe à travers les mailles du filet, tu cours jusqu'au
toboggan récupérer ton rejeton qui a décidé de descendre la pente
vertigineuse la tête la première et sans les mains ou tu récupères
pupuce en suspension en haut de la toile de spiderman retenue
miraculeusement à dix mètres du sol par la corde de sa capuche qui en
même temps risque fort de l'étrangler si tu ne parviens pas à la
détacher dans les trois secondes qui viennent.

Deuxième cas de figure, pupuce ou chouchou sont du genre empotés. Et
là, c'est également l'enfer. Ils deviennent très vite les
souffre-douleur du terrain de jeu. Tu es obligée d'intervenir
régulièrement, empirant leur statut de ringards incapables. En même
temps, une mère qui se respecte ne peut pas rester les bars ballants
pendant que son rejeton se fait jeter du sable dans la figure sans
esquisser le moindre mouvement de rébellion par deux lascars qui font
deux fois sa taille. En tous cas moi je ne peux pas. C'est comme ça.
Quitte à leur mettre encore plus la honte, il FAUT que j'intervienne.

Quoi qu'il en soit, ton bouquin tu l'oublies. Parce qu'il ne faut
jamais perdre de vue le fait qu'un enfant peut te suprendre. Je
m'explique. Pupuce a toujours été prise de panique dès la deuxième
marche du toboggan gravie. Tu crois alors que tu peux la laisser sans
surveillance le temps d'un coup de fil au motif qu'avec un vertige
pareil ce n'est pas demain la veille qu'elle arrivera en haut.

Erreur.

Les enfants détestent que tu téléphones. Encore plus au square. Du
coup, rien que pour te faire payer, pupuce choisira ce moment là tout
particulièrement pour se hisser jusqu'au sommet du toboggan réservé aux
8-10 ans. Elle n'écoutera que son courage et s'élancera dans le "tunnel
de la mort", tel que le surnomment les caïds du jardin. Pour échouer à
moitié inanimée dans le sable, sous le regard accusateur et consterné
des autres mamans qui elles n'auraient JAMAIS laissé pupuce sans
surveillance.

Un jour, je vous parlerai des copines de square…

Charles, Ginette et les drôles de girls

Alors voilà. On dirait que ce serait un petit film de filles. On
dirait que ce film raconterait l'histoire de quatre nanas super belles
mais en même temps un peu barrées et aussi trop trop drôles. On dirait
aussi qu'elles tiendraient un blog et que par le hasard des liens,
elles finiraient par aller sur les pages des unes et des autres.

On dirait que l'une d'entre elles, celle dont le blog serait le plus
ancien et qui serait aussi la moins timide, déciderait de proposer aux
trois autres de se rencontrer.

La soirée se passerait dans un restaurant gastronomique de Paris.
Les quatre filles mettraient à peu près trente secondes pour
sympathiser. En même temps ce serait normal puisque avant de se voir,
elles se seraient lues. Beaucoup et tous les jours. Du coup, à peine
l'entrée terminée – ainsi que la première bouteille de rouge – elles en
seraient déjà à parler de cette arnaque à l'amour qu'est ce SOIT-DISANT
orgasme vaginal qu'aucune femme honnête n'a jamais rencontré. Elles
parleraient de plus en plus fort, tellement fort que les gens du
restaurant se demanderaient qui sont ces quatre folles hystériques et
érotomanes. Mais les folles en question s'en moqueraient bien, elles
seraient bien trop occupées à siffler la troisième bouteille de rouge
tout en engloutissant un plateau de fromages au lait cru et gras.
Peut-être que certains se diraient alors que franchement, tout ce
fromage, ce n'est pas la peine, parce que bon, côté rondeurs, ces
filles là, elle se défendraient pas mal. Enfin, pas toutes, mais ça on
s'en foutrait. En tout cas, elles, elles s'en foutraient complètement.

Voilà. On dirait tout ça et même plus, on dirait que ces quatre
filles continueraient à se voir régulièrement, à rire comme des
baleines à chaque fois et à se confier des trucs qu'elles n'auraient
peut-être même pas pensé dire un jour à leur propre mère.

Surtout à leur propre mère, en fait.

On dirait que ce serait une histoire d'amitié du 21ème siècle, qui
commencerait sur des claviers et qui se poursuivrait dans la réalité.

A la fin du film, trois de ces quatre filles deviendraient super
célèbres en écrivant pour une collection de livres qu'à côté la
bibliothèque rose ce serait un four. La quatrième ne perdrait pas pour
attendre parce qu'elle rencontrerait Charles Berling dans le RER qui
l'emmènerait vers son travail très dûr et cruel. Parce que j'ai oublié
de le dire mais cette quatrième fille ce serait comme une cendrillon
moderne.

Après des mois à lui faire une cour effrenée, il la demanderait en mariage chez Ginette,
dans le 18ème, devant ses trois copines qui bien que célèbres
n'auraient pas perdu un gramme rapport au fait qu'elles continueraient
à manger du brie et du saucisson grace à leurs droits d'auteurs. Ce
soir là il y aurait aussi des centaines d'autres blogueurs, blogueuses
ou lecteurs et lectrices prêts à devenir eux aussi des copains et
copines de la vraie vie.

Ah, j'oubliais: Charles, ce fameux soir où tu demanderas Julie en
mariage, c'est le 21 février prochain. ça se passera chez Ginette donc,
un bar supra girlie du 18ème arrondissement de Paris. Et
accessoirement, THE place to be la semaine prochaine pour tout ceux et celles qui ont envie de boire un verre avec Pomme, Hélène et moi même.

Edit: au cas où tout ceci serait un peu trop du
n'importe quoi, Hélène et Pomme sont beaucoup plus claires et
explicites sur leurs blogs…

Frankenstein et ses amis

Bon, ça faisait un bail que je ne me l'étais pas joué "je vous
emmène au théâtre". Alors voilà, aujourd'hui vous n'y couperez pas.
Pourquoi ?

Parce qu'hier, j'ai emmené mes deux choux et une de leurs copines à la Comédie de la Passerelle
dans le 20ème arrondissement de Paris, voir une pièce qui s'appelle
"Frankenstein et ses amis". D'habitude, je dois dire, je me fais limite
suer dans les spectacles pour enfants. C'est pas que ce soit forcément
nul, mais bon, la princesse qui tombe amoureuse d'un crapeau qui
devient chevalier à la fin… bof.

Mais là, c'était Stéphane – THE Stéphane, THE real one, The "ronde"
– qui nous invitait et les comédiens étaient ses copains, donc j'avais
plutôt un bon à-priori. Et j'ai ri. Comme une dinde. Aussi fort que les
50 gamins hilares présents dans la salle. J'ai crié "encore" à la fin
comme eux. Et je suis repartie avec l'impression d'être un peu plus
légère.

La pièce est loufoque, elle parle de la différence, elle parle de
l'amitié, elle parle de la difficulté quand on est petit et pas tout à
fait comme les autres de se frayer un chemin dans une société où si on
dépasse d'un cheveu, on est souvent condamné. Les acteurs, un gars et
une fille, jouent avec le public qui leur est acquis dès les premières
secondes. Ils parviennent à se moquer de tout, même des enfants, et on
sent que ces derniers leur en sont presque reconnaissants. Ben oui,
c'est le signe qu'on les prend pour des grands, non ?

Voilà, moi je dis, un spectacle qui fait se gondoler les petits et
les grands, faut pas passer à côté. Alors les mamans, les papas, les
tontons, les tatas, les parrains et les marraines, foncez rue Orfila à
la Comédie de la Passerelle, c'est tous les mercredis et samedis du
10/01/07 au 31/03/07, à 14H30.

EDIT: Je sais, c'est un spectacle parisien et donc
je présente toutes mes excuses à touts ceux qui ne vivent pas à la
capitale. Promis, je ne le referai plus.

C’est si bon…

Bon, j'avais décidé de faire la grève. Un acte symbolique, de
rébellion. Je voulais, par mon silence, protester contre cette arnaque
à l'amour qu'est la Saint Valentin. Je voulais manifester ma solidarité
avec tous les célibataires – surtout ceux qui le vivent mal parce que
les autres ne m'ont rien demandé on est bien d'accord – qui vont
endurer toute la journée les mièvreries de rigueur en ce 14 février.
Mais finalement, je me dis que mon silence ça va pas peser bien lourd
dans tout ce vacarme. D'autant que je suis bien évidemment une people
maintenant que je suis miss. Mais en même temps, les miss canalblog,
chais pas, ça reste encore assez confidentiel. Du coup, je décide de
continuer à occuper le terrain, on sait jamais.

Pourquoi je déteste le 14 février ? Par grand principe. Bon, ok,
c'est surtout parce qu'avant de rencontrer l'homme, j'ai vécu des
dizaines de Saint Valentin à pleurer dans mon lit le soir convaincue
que je mourrais dévorée par des chiens que je n'avais même pas.
J'aurais tué n'importe quel couple d'amoureux, comme ça, gratuitement.
Je ne l'ai pas fait parce que Midnight Express à l'époque m'avait
légèrement traumatisée et que je ne suis pas loin de penser que les
prisons françaises et les cachots turcs, c'est même combat.

Le pire c'est que bon, je n'ai pas non plus connu qu'un seul sabre
laser dans ma vie. Mais comme par hasard, le jour de la saint valentin,
ça ne manquait jamais, pof, seule, single, cé-li-ba-taire. Beurk, pas
sexy en cette société ou tout marche par deux.

Bref, je peux vous dire que pour mon premier 14 février avec
l'homme, tout en conspuant cette fête du marketing, je rêvais en secret
d'un repas aux chandelles avec gros caillou dans ma coupette de rosé à
la fin. Et puis rien, nada, que dalle, j'étais tombée sur le Ben Laden
de la Saint Valentin. Le genre à non seulement mettre un point
d'honneur à ne RIEN m'offrir ce jour là mais même à être exprès
désagréable. Du coup, depuis dix ans, la saint valentin, c'est limite
mon pire jour de l'année.

Et puis ce matin, comme c'est mercredi, je me suis levée un peu plus
tard. Les enfants – dressés à la perfection – ont joué dans leur
chambre, comme deux anges. L'homme a lui aussi décidé de trainer un
peu. On s'est collés l'un contre l'autre dans un demi-sommeil, et on a
savouré ces minutes volées. "C'est bon d'écouter la pluie avec toi"
m'a-t-il chuchoté. Alors j'ai compris que la Saint Valentin,  comparée
à un homme qui aime écouter la pluie le matin avec moi, ça fait juste
pas le poids.

A tous les amoureux, je dis, savourez, parce que c'est si bon. A
tous ceux qui cherchent encore leur chat, je dis que demain est un
autre jour. Et que souvent, la vie a plus d'imagination que vous ne le
pensez. Et puis à tous ceux qui se fichent de trouver leur moitié pour
la bonne raison qu'ils n'y croient pas à tout ça, et bien je dis que
personnellement, je ne crois pas non plus à ces histoires de moitié.
Juste au plaisir d'écouter la pluie, parfois, à deux.

EDIT: la photo n'a rien à voir avec la choucroute,
encore moins avec la Saint Valentin. Mais je voue une passion à ce
petit village "sous le soleil". Et c'était un bon moment, de voir ce
soir là la pénombre tomber sur le port…

« Tu lui as dit à Ségolène Royal ? »

Au cas où vous penseriez qu'il n'y a que sur ce blog que je me la
pète, et bien croyez moi, vous êtes loin du compte. Même auprès de ma
fille de six ans, j'éprouve pathétiquement le besoin de me faire
mousser. Le pire, c'est qu'elle n'a pas l'air plus impressionnée que
ça…

– Tu sais qui j'ai vu ma chérie ce soir ?

– Non…

– J'ai vu Ségolène Royal.

– C'est vrai ? A l'école tu sais, y'en a qui disent "vive Nicolas Sarkozy". Moi j'ai dit que j'aime mieux Ségolène Royal.

– Ah bon ? Et pourquoi ?

– Parce que c'est une fille et que je voudrais que le président ce
soit une fille. Surtout que Jacques Chirac il est vraiment moche sur la
photo dans le préau.

– Tu sais, parfois ça ne suffit pas d'être une fille, même si c'est
vrai, on est drôlement fortes. Il faut aussi avoir de bonnes idées.

– Ben oui, pour être présidente il faut avoir des idées, ça c'est sur. Elle a dit quoi là, Ségolène Royal ?

– Oh, beaucoup de choses. Elle a dit par exemple qu'elle voulait que
tous les enfants réussissent bien l'école pour avoir un bon travail
après.

Puis, après un silence.

– Maman ?

– Oui ?

– Tu lui as dit à Ségolène Royal que je suis très sage à l'école ?

– Heu… non, je ne lui ai pas dit.

– La prochaine fois tu lui diras hein ?

– Promis.

Edit: Promis, après j'arrête avec Ségolène Royal,
après vous pourriez penser que je suis de parti pris. Alors que pas du
touuuuuuuuuuuuuut…

Les louboutins de Ségo

Bon, pour vous raconter ma dernière aventure avec nos grands de ce
monde, je suis un peu obligée de vous avouer que je ne suis pas
vraiment documentaliste. Disons que mon métier se finit en "iste" aussi
et que je n'ai pas totalement menti parce que je fus tout de même dans
une vie antérieure documentaliste. Par ailleurs, je précise que je suis
"iste" mais pas à proprement parler dans Libé ou le Monde. Plutôt une
"iste" du pauvre, de celles qui écrivent des choses très très sérieuses
et barbantes pour des gens eux aussi très très… sérieux et dans des
publications que personne ne connait vraiment.

Je suis par ailleurs une "iste" sur le tard et donc pas vraiment
admise dans le sérail de la profession. Du coup, j'ai souvent
l'impression d'être, comme dirait ce cher Ron, la Bridget des salles de presse…

Bon, tout ça vous vous en moquez je m'en doute. Ce que je voulais vous raconter c'est que j'ai rencontré… Ségolène Royal.

Si.

Je vous raconte ?

Un mardi de la semaine dernière…

10h00: Mon patron demande qui est volontaire pour aller écouter Ségo dans le 13ème à Paris.

10h02: J'ai trop envie d'aller voir Ségolène Royal.
En même temps c'est normal parce que je suis de gauche. Je lève le
doigt super vite comme à l'école.

10h03: Mon patron a l'air tout content que je veuille y aller. Lui aussi est de gauche mais il vote plutôt Bayrou.

10h12: Je dis à ma collègue que je suis super contente d'aller voir Ségolène rapport au fait que je suis de gauche.

10h13: Ma collègue me dit qu'elle est de gauche aussi mais qu'elle préfère Sarkozy.

10H14: J'appelle ma mère pour lui dire que je vais
voir Ségolène. Vu que ma famille est de gauche depuis des générations
je sens qu'elle va être super impressionnée.

10h15: Ma mère me répond qu'elle va voter Marie-Georges Buffet rapport au fait que la famille est de gauche depuis des générations.

10h16: Je me demande si Ségolène ne va pas avoir un léger problème avec les gens de gauche.

10h17: Qu'importe après tout. Je vais faire mon
vrai travail de journaliste et écouter ce que la mère de tous les
Français à a nous dire. De toutes façons, le fait que je sois super de
gauche ne doit pas intervenir dans la façon dont je rapporterai les
événements. L'Objectivité coco, l'objectivité… Qu'on ne compte pas
sur moi non plus pour des détails sur sa jupe ou son maquillage. Je
suis une journaliste de contenu moi. La peopolisation de la politique
ne passera pas par moi.

16h00: J'ai hâte de voir Ségolène Royal. J'espère quand même qu'on pourra la regarder de près.

16h01: Je me demande si elle a fait du botox.

16h03: J'espère qu'il y aura François Hollande.

16h04: ça doit être d'un compliqué, de gérer son
couple quand on est candidate à la présidentielle, n'empêche… En même
temps, moi j'y crois à leur amour à Ségo et François. N'en déplaise aux
mauvaises langues.

16h05: De toutes façons la presse est complètement
vendue et ne s'intéresse qu'aux histoires de culottes pour brouiller
l'image de Ségolène. Heureusement que certains tentent de faire leur
métier autrement.

17h03: Mon chef me rappelle qu'il veut quelque
chose de super précis et documenté et que j'ai intérêt à revoir en
détail le programme du PS avant d'y aller.

17h12: ça craint le journalisme de contenu. Faire son métier autrement c'est super chiant.

17h34: Je me demande si elle sera en blanc. Je
trouve ça hyper fort comme symbolique, moi. En fait quelque part, la
forme, ça joue sur le fond. Je veux dire, faut arrêter, Ségolène, c'est
un tout. C'est à la fois des propositions mais c'est aussi un style,
une femme. Je crois qu'on peut faire son métier autrement tout en
restant la même.

19h02: A y'est, je suis dans la place. J'adore le
fait d'avoir un badge "Presse", je me sens super sexy du coup. En même
temps je préfère mettre ma féminité de côté dans ce genre d'endroit. Je
ne suis pas Marie Drucker, moi. Va falloir un peu plus que quelques
oeillades d'un cadre du parti pour me faire oublier ma déontologie. Non
mais c'est vrai, faut pas s'étonner que la démocratie foute le camp si
les journalistes couchent avec les politiques.

19h03: Hiiiiiiiiiii y'a Strauss Kahn !

19h04: Mon voisin de droite me regarde avec un
drôle d'air. Je lui explique que j'ai toujours trouvé Dominique trop
craquant. En plus c'est la première fois que je le vois en vrai. Il
dégage un de ces trucs, ça me donne carrément chaud.

19h05: Mon voisin de droite travaille au Monde et il a pitié de moi.

19h07: Hiiiiiiiiiiiiiiiii c'est Jack Lang !

19h08: Haaaaaaaaaaa, c'est Montebourg. Il est super grand

19h10: Si jamais j'étais vraiment obligée de
coucher avec un homme politique, par exemple pour le bien de la nation,
c'est lui que je choisirais.

19h11: Il a un de ces charme. Ses cheveux iraient super bien avec les miens.

19h13: Le pouvoir c'est super attirant en fait. En
plus quelque part, je vois pas trop comment faire correctement son
métier sans connaitre parfaitement ce milieu.

19h15: On devrait leur donner le Pulitzer à Marie
D. et Béatrice S. Elles ont donné de leur personne pour le droit à
l'information. Je ne vois pas ce qu'il y a de plus courageux
personnellement.

19h30: A y'est c'est elle. Elle est carrément
belle. Nan mais c'est sûr elle fait un truc. La voir s'avancer comme ça
fièrement sans peur de son destin, ça me donne les larmes aux yeux.
Qu'est-ce qu'on se sent bien quand on est de gauche quand même. C'est
super fort.

19h32: A tous les coups sa veste c'est une Paule K. Quelle classe.

19h40: Qu'est-ce qu'elle parle.

19h43: Faut que je prenne des notes. Sinon je vais tout oublier.

19h44: Ben oui, je suis désolée mais j'ai beau
avoir une mémoire assez exceptionnelle, si je n'écris pas tout de suite
dans mon calepin qu'elle a une jupe taupe à petits volants assortie à
un chemisier ivoire et à une veste en soie sauvage couleur champagne,
je risque de confondre. Je ne suis pas sure en revanche pour les
escarpins. Louboutin ou Free lance ?

19h46: Mon voisin de droite est catégorique ce sont
des Louboutin. Au Figaro on penche pour des Jourdan. Ah, à Libé ils
sont formels, ce sont des Manolo Blahnik.

20h34: Elle s'en va. Ségolène rapport à ma déontologie je ne peux pas vraiment te le dire mais quand même, tes chaussures, ouah.

Edit: 36-15 je fais ma pub: Joëlle m'a interviouvée personnellement moi même et c'est ici que ça se passe. J'adooooooooooooore les interviouves de moi même.

Ptite bourde

Bon, j'ma trompée, j'ai publié tout à l'heure un billet prévu pour
demain. Du coup je l'enlève et donc à part quelques petits malins qui
sont venus pile au bon moment, ben va falloir attendre. Ben oui, quoi,
c'est dimanche et de toutes façons vous avez d'autres choses à faire
que de regarder votre écran d'ordinateur…

Ok, moi aussi j'ai d'autres choses à faire… D'ailleurs, j'y cours.

Bonne nuit… ;-)))