Sally (fin)

Bon et bien voilà la fin… Merci pour votre lecture, c'est étrange, alors que ce n'est que pure fiction, j'ai l'impression de me livrer beaucoup plus en vous soumettant ce texte que lorsque je vous raconte ma vie. Peut-être parce qu'il s'agit là de ma "première fois", ma première tentative de mettre en mots une histoire. Et l'avoir relue me confirme qu'il est long le chemin de la perfection !!!

 

– "Anna ?". Sally ne peut réprimer un mouvement de surprise.

 

– "Oui ?", lui répond la femme.

 

-"Non… rien c'est juste que ma m…, non, rien, pardon, je suis juste un peu dans les vappes, je suis vraiment désolée, ça va aller, j'arrive dans cinq minutes".

 

-"Ok, miss, prends ton temps. Je te tutoie, hein, après tout on a presque le même âge, enfin, pas tout à fait, mais je n'arrive pas à te vouvoyer. Tu as quoi, 18 ans ?"

 

-"17 et demi", répond Anna dans un souffle.

 

-"Et moi 24 ! tu vois, on pourrait être soeurs !"

 

En guise de réponse, Sally hoche la tête timidement. Petit à petit, les pièces du puzzle semblent trouver leur place dans son cerveau embrumé. Cette voix, ce prénom… Oui, ça pourrait coller. Les cheveux sont bruns, sans une once de gris, mais ils sont raides comme ceux de… Et cette petite tache, là, près de l'oeil… Instinctivement, Sally porte la main à son visage, comme pour vérifier que son grain de beauté à elle est toujours à sa place. La petite protubérence roule sous son doigt, exacte réplique de celle de la jeune femme en face d'elle.

 

Sally sent la boule au creux de son ventre peser à nouveau. Cette femme, là, si souriante, si ostensiblement sûre d'elle et accueillante, serait donc… sa mère ? Sa mère, il y a, quoi… 20 ans ? Un peu moins peut-être… "C'est un rêve, c'est un rêve", se répète-t-elle intérieurement. La voix d'Anna la sort de sa torpeur. "Bon, allez, lève-toi, j'ai de la limonade au frais, et un reste de cake. Je vais te requinquer".

 

"Après tout, même si c'est un rêve, il n'est pas pire qu'un autre", se dit Sally, en se redressant. Et si finalement c'était l'occasion d'en apprendre un peu plus sur celle qui sera sa mère dans quelques années ? En arrivant dans la cuisine, elle reconnait le petit poste de radio. La cassette tourne, et la musique des Beach Boys emplit la pièce.

 

"She should be with me, It could set her free
Come with me, Be with me, A part of me"

 

-"ça va, la musique n'est pas trop forte ?", lui demande Anna.

 

-"Non, non, pas de problème, j'aime bien ces vieux groupes"

 

– "Hey dis-donc, la miss, tu es un peu à la masse, non ? Les Beach Boys, un vieux groupe ? Tu rigoles ! ça vient presque de sortir ! Dis… tu ne prendrais pas un peu trop de marie-jeanne, toi ?"

 

"Merde", s'engueule Sally intérieurement. "Encore une gaffe comme celle-là, et je suis direct expédiée dans les années 90, avec une mère neurasthénique, qui ne connait pour seule Marie-Jeanne que sa vieille cousine…".

 

– "Heu, oui, bien sûr, c'est… c'est cette chaleur, ça ne me réussit pas".

 

En lui parlant, Sally ne peut détacher son regard d'Anna. Celle-ci s'affaire, ouvrant et fermant les placards bruyamment, sortant les verres, la limonade et le cake. Ses pieds suivent la cadence du nouveau morceau des garçons de la plage. Sur la table, un cendrier garde les vestiges d'une cigarette pas très académique.

 

Que s'est-il passé, s'interroge Sally. Comment une fille aussi cool a pu devenir la femme rigide et coincée avec laquelle elle partage ses jours et ses nuits depuis 17 ans ? De toutes façons, cette histoire n'a ni queue ni tête. C'est un délire de pauvre fille paumée qui passe ses mercredis entre la télé, le frigo et son lit.

 

Elle est à nouveau interrompue dans ses pensées par Anna. "C'est mon fiancé qui m'a offert cette cassette. Je l'adore. Mon fiancé, je veux dire. La cassette aussi d'ailleurs ! On va se marier, bientôt. Dès qu'il aura terminé l'école normale. Il veut être professeur. Je te raconte un peu ma vie, là, hein ? Faut dire que toi, tu n'es décidément pas très loquace, alors que moi… c'est tout le contraire", pouffe-t-elle tout en coupant une part de cake. "Tiens ma grande, mange un peu. ça te fera du bien" et, joignant le geste à la parole, elle lui tend l'assiette pendant que son autre main vient se poser sur l'épaule de Sally.

 

L'adolescente frémit à ce contact. Son ventre semble d'un coup se dénouer, comme si la boule qui l'occupait se transformait soudain en une nuée de papillons. Elle voudrait ne plus jamais bouger, rester là, sous la paume d'Anna, dans cette cuisine qui sent l'herbe et le cake, avec le bruit du ventilateur qui se mèle aux voix des Beach Boys.

 

Mais la sonnette de la porte met fin à cet instant parfait.

 

"C'est la journée des visites imprévues", s'exclame Anna. Elle se dirige vers le hall d'entrée, quand Sally, prise d'une peur sourde tente de l'arrêter: "Anna, peut-être que tu ne devrais pas ouvr.."

 

Trop tard, sa mère a déjà tourné la poignée, et la porte s'entrouvre brusquement.

 

"Patrick ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'ai déjà dit de ne plus venir ici. C'est terminé, tu comprends ?". Sally entend la voix d'Anna monter dans les aigüs. L'adolescente se précipite dans le vestibule.

 

Sally ne voit d'abord qu'une chaussure noire bloquant le battant, puis un homme, échevelé, le visage déformé par la colère. "Laisse moi entrer Anna. Lache cette porte, putain". La jeune femme tente de résister, mais l'homme donne un coup d'épaule sur le chambranle et finit par entrer. Anna trébuche et recule aussitôt. "Patrick, regarde toi, tu es dans un de ces états. Va-t-en, sinon j'appelle la police."

 

L'homme s'emporte. "Tu ne vas appeler personne, espèce de garce. Tu vas faire exactement ce que je te demande. Tu crois que tu peux te débarrasser de moi, hein ?". Puis, plus doux: "Je t'aime, moi, Anna, tu comprends ? J'en peux plus de ne plus te voir. Allez, viens là, viens contre moi, je t'en prie…".

 

"Arrête, Patrick, c'est fini, je te dis. J'aime quelqu'un d'autre", soupire Anna.

 

Sally est comme pétrifiée. Elle voudrait intervenir, mais elle reste plantée, à regarder cet homme manifestement ivre. La peur gagne Anna qui semble soudain toute petite.

 

"Je ne suis pas seule ici, Patrick. Va-t-en. Pour la dernière fois, va-t-en ou mon amie appelle la police".

 

"Ton amie ? Elle, là, cette gosse ? J'en ai rien à faire de cette gamine. Elle a pas intérêt à bouger. Tu m'entends, toi ?". Sally se terre contre le mur. L'homme attrape le bras d'Anna et le lui tord. Il l'attire violemment vers elle et tente de l'embrasser. Anna se met à crier. Sally ferme les yeux, elle veut repartir, loin, fuir cette scène atroce. Mais les cris de la jeune femme lui vrillent la tête. Son corps lui fait mal, comme si les mains de l'homme la frappaient elle. A chaque gémissement d'Anna, c'est un coup de couteau qu'on lui enfonce. Le bruit d'une robe qu'on déchire finit par la sortir de cet état d'hébétude. Elle bondit dans la cuisine et s'empare du couteau posé près du cake. L'homme qui lui tourne le dos ne la voit pas se jeter sur lui.

 

Elle le frappe une fois, entre les omoplates. Il se retourne et la regarde, comme étonné, presque calme, la bouche tordue de douleur. Puis il s'affaisse, lentement, en ne la quittant pas des yeux. Sally non plus ne peut lacher ces prunelles noires, se noyant peu à peu dans leurs ténèbres.

 

Subitement, elle comprend ce qu'elle vient d'interrompre.

 

Ses doigts, comme privés de leur force, lachent le couteau qui tombe, étrangement, presque sans bruit. Sally ne sent plus ses mains. Elle entend, au loin, les remerciements d'Anna étouffés par les sanglots. Puis tout devient de plus en plus flou. Le sourire de sa mère, la main sur son épaule, le transistor…

 

I can hear music, I can hear music
The sound of the city baby seems to disappear
I can hear music, Sweet sweet music
Whenever you touch me baby, Whenever you're near

 

Bercée par la voix des Beach boys, Sally s'efface.

 

Le silence se fait. Sally n'est plus.

 

Fin…

Sally (3)

Troisième épisode… Je m'aperçois qu'en réalité, la nouvelle est longue, alors je vous la livre au compte goutte, histoire de ne pas vous lasser…

 

Edit: Mouna, je ne sais pas si tu te souviens de ce texte. Je l'ai un peu modifié bien sûr, mais tout de même je tiens à le dire, C'EST DE LA PURE FICTION…

 

"Je dois dormir, se dit Sally. Ou alors, peut-être que je dois arrêter de me toucher comme ça, c'est peut-être vrai que ce qu'on dit, ce n'est pas normal. J'ai dû y aller un peu fort et maintenant, je ne sais plus où j'en suis."

 

Elle ferme les yeux puis les ouvre à nouveau, espérant que dans le laps de temps sa bonne vieille chambre sera à nouveau là. Mais non, la tapisserie orange et vert tout droit sortie d'une série américaine des années 70 n'est pas la sienne. Et ce ventilateur qui tourne bruyamment… On dirait un modèle d'il y a vingt ans. Pourtant, il est flambant neuf. Elle s'apprête à se lever pour regarder par la fenêtre, quand la porte s'ouvre. Une jeune femme entre, l'air un peu inquiet.

 

"Vous vous sentez mieux ? On peut dire que vous m'avez fait une de ces frayeurs ! Je n'avais jamais vu quelqu'un tomber dans les pommes comme ça. Vous êtes encore drôlement pale. Tenez, je vous ai apporté un verre d'eau".

 

"Que… qu'est-ce que.." De mieux en mieux. Que fait cette femme chez elle ? Ou plutôt, que fait Sally chez cette femme ? Si c'est un rêve, et C'EST un rêve, il ne peut en être autrement, il est tout de même très réèl… La jeune fille prend malgré tout le verre que son hôtesse lui tend. Pas de doute, l'eau fraiche n'est pas imaginaire. Et lui fait un bien fou. Il faut dire que l'air est moite, et que malgré le ventilateur, cette pièce est une véritable étuve.

 

"Vous ne savez plus trop où vous êtes, n'est-ce pas ?", continue la jeune femme. "Vous avez sonné il y a quelques instants, vous vouliez me vendre une encyclopédie, enfin je pense, vous m'avez tendu votre prospectus et puis vous êtes devenue toute blanche. J'ai tout juste réussi à vous retenir alors que vous tombiez et je vous ai trainée tant bien que mal sur mon lit. C'est sûrement une réaction à la chaleur. On bat des records cette année. Je ne pense pas que ce soit très grave, le temps d'aller à la cuisine vous chercher un peu d'eau et vous vous êtes réveillée".

 

Sally ne répond rien, de plus en plus sceptique sur son état mental. Elle se promet intérieurement de ne plus jamais se livrer à ses jeux coupables. En même temps, une telle douceur se dégage de la propriétaire des lieux qu'elle n'arrive pas vraiment à avoir peur.

 

"Et bien dites-donc, vous n'êtes pas bavarde, hein ? Reposez-vous encore un peu si vous voulez. Prenez votre temps. De toutes façons, ce n'est pas humain de travailler par cette température. Les encyclopédies attendront ! Moi même, je devais aller à la bibliothèque faire des recherches, mais je n'ai pas eu le courage. Alors vous voyez, pas de panique. Je vous laisse reprendre vos esprits"

 

La jeune femme s'apprête à ressortir, puis semble hésiter. Elle se retourne et lui demande dans un sourire: "C'est drôle, vous êtes sur mon lit et je ne connais même pas votre nom !"

 

"Je… je m'appelle Sally"

 

"Enchantée, Sally. Quel joli nom… Moi c'est Anna".

Sally (2)

Allez, chose promise, chose dûe, voici la suite, la fin arrivera demain…

Après tout, d'ailleurs, pourquoi ne pas s'accorder ce petit plaisir, là, maintenant ? ça la fera peut-être tenir jusqu'à 16h, sacro-sainte heure du goûter. A ce moment là, elle aura « le droit » de manger. Au moins un morceau de pain. Avec un fruit. Enfin, n'importe quoi.

 

Avant de se glisser sous ses draps, Sally va chercher la radio dans la chambre de sa mère. Un peu de musique pour rendre l'instant moins cruellement et pathétiquement solitaire… C'est la seule « fantaisie » de sa mère, ce poste. Le soir, avant de dormir, elle écoute les infos, les écouteurs sur les oreilles pour « ne pas déranger ». Si elle savait ! Sally préfèrerait la radio à plein tube plutôt que ce silence. En ouvrant le tiroir de la table de nuit maternelle pour y trouver le casque, son regard est attiré par une cassette audio visiblement vieille de quelques années, mais dont la bande usée indique une écoute régulière. Sur la tranche, il est écrit : « Pour Anna ». Anna… pour un peu Sally aurait oublié le nom de sa mère. Intriguée, Sally prend l'objet et emmène le tout dans sa chambre. Alors comme ça, sa "Anna" écouterait de la musique…

 

Elle branche l'appareil et un vieil air des Beach boys emplit la pièce, une musique si loin de sa mère que Sally en sourit. Les notes de musique un peu suranées l'apaisent instantanément. Elle s'allonge sur son lit, laissant sa main prend le chemin maintes fois exploré, allant et venant doucement, au rythme de la mélopée californienne. L'orgasme ne tarde pas à la saisir, violent et explosif. Après de longues secondes de jouissance, elle reste immobile, à demi-consciente, secouée par instants de spasmes, comme autant de répliques d'un séisme à l'intensité inespérée.

 

Quand elle rouvre les yeux, la musique lui semble étouffée, comme si elle ne venait plus de la chambre. Elle se redresse et ne voit plus le petit poste. Ce n'est pas la seule chose étrange. Le papier peint des murs qui l'entourent a changé. Et pour cause, le lit sur lequel elle est étendue n'est pas le sien. Et cette chambre non plus…

 

A suivre…

Sally

Certains d'entre vous m'ont demandé la nouvelle intitulée Sally. Comme je n'ai pas de temps aujourd'hui pour poster, je me dis que ça pourrait vous faire plaisir que je vous la mette en ligne. Je précise que cette nouvelle avait été écrite sur mon ancien blog et est inspirée d'un texte que j'avais écrit en 1ère et qui d'ailleurs avait truamatisé ma mère. On la comprend. Les enfants sont formidables, me dis-je aujourd'hui…

 

Voici donc le premier épisode, et si cela vous intéresse, je fais comme la dernière fois, je vous indique où lire la suite…

 

(petite précision: l'image n'a pas grand chose à voir et en même temps si, je crois. Et puis j'aime MissTic qui se trouve être ma voisine ou presque…)

      

Dix fois que Sally entre dans la cuisine et ressort. Il est 15 heures et la faim la tenaille. Enfin la faim… Plutôt l'envie de manger. Comme tous les mercredis après-midi, l'ennui et l'oisiveté aidant, Sally n'a que ça en tête. Jusque là, elle a résisté. Pour combien de temps ? Elle peut déjà sentir le carré de chocolat convoité fondre dans sa bouche et le jus sucré couler dans sa gorge. Le bien-être qui s'empare alors d'elle est indescritptible. L'espace d'un instant, plus de bruit, plus de peur. Elle s'oublie et devient elle-même ce chocolat en fusion. Lorsque sa salive redevient fade et sans saveur, le charme d'interrompt. Et la descente est aussi dûre que l'extase était bonne. La culpabilité s'immisce, pernicieuse et vicieuse, dans chaque parcelle de son corps. Une seule façon de la chasser: reprendre un autre carré.

 

      Mais aujourd'hui, Sally voudrait arrêter ça. Faire autre chose. Faire quelque chose. Oublier cette boule qui pèse au creux de son ventre. Elle a dix-sept ans et elle pourrait en avoir 80 tant elle n'attend rien des années à venir. Si seulement tout pouvait être moins gris, si seulement elles n'étaient pas que deux dans cet appartement. Elle, et sa mère. Sa mère sans sourire.

 

      Sally se sent aimée, ça oui, bien sûr. En tous cas, elle n'a jamais manqué de rien. Sa mère a toujours été là. Elle l'a probablement cajolée petite, l'a soignée lorsqu'elle était malade, peut-être bercée les nuits d'insomnie. Enfin, c'est ce que Sally veut absolument croire. Parce que depuis qu'elle est en âge de se souvenir, sa mère est surtout triste. Le bruit la dérange, la musique la heurte. Il y a une raideur en elle que Sally n'a jamais pu expliquer. Sur un plan strictement matériel, c'est une bonne mère. Pour le reste… Surtout, depuis que Sally a eu ses règles, que ses seins ont poussé et qu'elle quitte petit à petit le monde de l'enfance, la réserve de sa mère s'est transformée en une distance gênée. Pas question de parler de choses intimes. Encore moins des garçons. Et forcément, toute conversation ayant trait de près ou de loin au sexe est à bannir. Tabou, défense d'entrer.

 

      Pourtant, Sally, le sexe, elle y pense. Autant qu'aux sucreries. C'est dire. Du matin au soir, du soir au matin. Elle rêve des garçons, ceux de sa classe qui ne la regardent pas, ceux des séries télé dont elle s'abreuve à ses heures perdues. Elle s'invente des histoires dans lesquelles les hommes se meurent d'amour pour elle. Depuis peu, elle a également appris comment se procurer le plaisir que ces amants imaginaires ne lui donnent malheureusement pas. Au début, elle se masturbait le soir, pour s'endormir. Et puis ensuite, elle l'a fait plus souvent, dès que la boule commence à serrer trop fort ses entrailles.

 

      Un soir, sa mère est entrée sans prévenir dans sa chambre. Elle était sur son lit, tellement concentrée sur cette vague qui montait, qu'il lui a fallu quelques secondes pour réaliser qu'elle n'était plus seule. Sa mère s'est figée, la regardant avec un dégoût auquel se mélait une telle douleur que Sally fut tétanisée d'effroi. Sans un mot, elle a tourné les talons , refermé la porte et n'a plus jamais évoqué la chose. Depuis, les silences sont encore plus étouffants. Ce qui n'empêche pas Sally de passer des heures à se carresser. Pendant ce temps là au moins, elle ne pense pas à manger.

 

A suivre…

Le premier geste

Je ne sais pas toi mais moi ce sont les minuscules gestes, les micro-événements qui m'ont toujours le plus marqués. C'est aussi ce qui me fascine quotidiennement lorsque j'observe les gens. Parfois, au détour d'une rame de métro ou dans un café un peu enfumé, on saisit des instants un peu suspendus, pendant lesquels une larme est écrasée furtivement, une caresse décisive est donnée, ou un baiser coupable échangé.

 

En général, il ne m'en faut pas beaucoup plus pour m'imaginer tout et n'importe quoi, écrire l'histoire dans ma tête de cette jeune fille un peu triste ou de ce vieil homme fatigué. Les petites histoires, voilà ce que j'aime. Et souvent, je me rappelle ma petite histoire à moi, ou plutôt la notre.

 

Tu sais, ce "premier geste", celui qui fait que d'un coup, on bascule. Cet infinétisimal rapprochement qui transforme deux êtres jusque là amis ou à peine en amants.

 

Ce geste là, entre l'homme et moi, ce fut une main posée sur la mienne…

 

Après une soirée relativement catastrophique qui avait commencé chez lui par un whisky coca, LE truc que je déteste, peut-être juste après le pastis. Whisky coca malgré tout avalé en dix secondes, premièrement pour ne pas sentir le goût, deuxièmement pour calmer ma nervosité parce que bien sûr, on brûlerait vifs l'un et l'autre plutôt que l'avouer mais nous avions tous les deux une grosse idée derrière la tête ce soir là. Et que moi, ces idées là, elles me rendent nerveuses. Pas toi ?

 

Le problème c'est que l'alcool, ça me rend bavarde. Et que dans ce genre de contexte, bavarde + nerveuse, ça donne: je pars en live. Et donc ce soir là, je me suis mise à raconter n'importe quoi. Et surtout à aborder THE sujet que normalement tu gardes pour toi dans ce genre de circonstances.

 

L'ex.

 

Qui m'a tant fait souffert. Heu, souffrir. Que c'est pas sûr que je puisse l'oublier. Enfin, heu, si, bien sûr, mais disons que tout de même, il a vachement compté. Bon, pas tant que ça et autant le dire, la place est libre désormais, hin hin hin…

 

Un désastre.

 

D'autant que celui qui devait devenir L'homme ne fut pas en reste et que tant qu'à faire, il se mit lui aussi à vanter les mérites de celle qui l'avait laissé le coeur broyé sur le bitume… deux mois auparavant.

 

A ce moment là je me suis dit que c'était mort, j'était celle qui passe après et qui essuie les platres. Et moi, je ne voulais SURTOUT pas être celle là. Limite je ne lui ai pas proposé d'en prendre une autre, de bien la faire souffir et ensuite de me rappeler pour débuter une vraie histoire. En même temps, bourrée comme j'étais, avant de repartir la tête haute, il valait mieux manger.

 

Le problème c'est qu'après l'apéro au whisky coca, il y eut la première et dernière tentative culinaire de l'homme.

 

Une omelette aux pommes de terres.

 

Crues.

 

Les pommes de terre.

 

Jetées dans la poële deux secondes avant les oeufs battus, sous mes yeux effarés. Sans que je n'ose hurler bien sûr. Je rappelle que nous n'avions toujours pas couché et que c'est seulement APRES l'acte sexuel que tu franchis le pas de la critique, genre "non mais t'es malade ! tu les cuis pas AVANT les patates ?". A ce stade de mon histoire, comme tu es bien gentille d'être restée pour m'écouter, je te livre un de mes fameux conseils de femme mariée: Si tu critiques le mâle avant, jamais il ne te saute. C'est comme ça, les hommes sont en général rebutés par les castratrices. Après ça n'a plus d'importance, ils sont pris au piège, terminé, trop tard. Mais avant, tu ta fermes. Et tu avales son truc dégueu.

 

Je parle de l'omelette aux pommes de terre, espèce de dévergondée. 

 

Du coup, donc, j'ai mangé cette horreur jusqu'à la dernière miette. Mélangée au whisky coca, ça a provoqué de drôles de trucs dans mon ventre.

 

Pas découragés ni l'un ni l'autre, ni par ma loghorrée verbale, ni par les bruits un poil gênants de mes intestins, on a finalement continué à passer la soirée.

 

A écouter Barbara.

 

Plus sinistre c'était difficile.

 

Mais je pense qu'il aurait pu me lire l'annuaire, saoule comme j'étais je l'aurais trouvé hilarant.

 

Et puis est arrivée l'heure fatidique. Celle du dernier métro. Et toujours rien. Pas le moindre effleurement, pas le moindre indice qui aurait pu éventuellement m'indiquer que le metro, on en avait plus rien à cirer.

 

Coups d'oeil pas discrets à ma montre, toujours rien. Alors j'ai fini par lancer un subtil et aviné: "oh, mais dis donc, il est l'heure du dernier métro… faudrait peut-être que j'y aille…" On se serait crus dans le mythique "Voisin-Voisine" (allusion que seuls peuvent comprendre ceux qui connurent feu la 5 et qui en plus à l'époque étaient insomniaques. Ou fans des Nuls).

 

Bon, là, t'es un garçon normal, si tu veux conclure, tu sautes sur l'occase non ? Par exmple, tu dis qu'on s'en cogne du métro, genre ? Ou si tu ne veux pas conclure, tu sautes aussi sur l'occase et tu vas chercher le manteau de la fille. En tous cas tu envoies un signal clair.

 

Et ben Sabre laser, lui, il a répondu: "T'inquiètes, y'a une station de taxi juste à côté".

 

Ah.

 

Là je vais te dire que ça a phosphoré grave dans mon cerveau plein de whisky. Premièrement, je n'avais pas un radis. Deuxièmement, je n'était absolument pas en état de me déplacer. Troisièmement, moi, j'avais envie de sexe. Quatrièmement, est-ce que la réponse sus-citée était plutôt encourageante ou non ? Bref, j'étais perdue.

 

Et puis comme je suis une fille pleine d'orgueuil, je me suis dit: ma cocotte, soit il veut t'attraper et si tu te lèves et fais mine de partir prendre ton métro, il se manifestera. Soit il n'a aucune intention malhonnête – le con – et tu ne vas quand même pas en plus payer le taxi.

 

Alors j'ai rassemblé toutes mes forces et ai amorcé un début de mouvement – pour l'élégance on repassera, j'étais à ce moment là avachie sur son lit, seul endroit en même temps où il était possible de s'asseoir, vive les studios – en bredouillant, qu'il valait mieux que je courre jusqu'à la station de métro. Je peux de l'avouer, onze ans plus tard, c'était un sacré coup de poker. Parce que vu mon état, jamais je n'aurais été plus loin que le pallier.

 

Mais là, justement, il a fait ce minuscule geste. Celui dont je me souviendrai toujours, celui qui fut le premier et qui nous sortit du marasme dans lequel on pataugeait depuis 20h30 à peu près.

 

Il a posé sa main sur la mienne et dit ces quelques mots: "je n'ai pas envie que tu partes". Bon, ok, il a plutôt bégayé un truc qui devait vouloir dire ça, je n'étais pas la seule à avoir gobé du whisky. N'empêche qu'à cet instant, ça m'a semblé super romantique.

 

La suite, bien sûr, je te l'épargne. Mais voilà, en quelques dixièmes de secondes, tout a changé…

L’amour parfois, ça fait mal

Hier, avec mon fils. Fin du repas, l'homme est en train de débarrasser, nous ne sommes plus que tous les deux à table et nous devisons. Soudain mon bonhomme prend son air de conspirateur, l'air de celui qui va me dire un gros secret…

 

 

 

 

– Tu sais maman, je crois que je suis un peu amoureux de Léa.

 

– C'est vrai ? C'est super ça mon chéri (ça me tue, mais c'est super).

 

– Ouais…

 

– Non, ce n'est pas super ? Elle n'est pas amoureuse de toi, elle ? (Elle oserait ? Non mais elle a bien regardé QUI portait son regard sur elle, l'inconsciente ? Prends garde à toi Léa)

 

– Je ne sais pas. Je crois que si quand même. Mais on ne s'est rien dit.

 

– Et bien il faudrait peut-être que tu lui parles ? (A ce stade de la conversation l'homme qui fait des allers-retours dans la cuisine me fait comprendre rien qu'avec les yeux que je suis en pleine ingérence maternelle, ce dont je suis consciente tout en étant INCAPABLE de m'arrêter)

 

Oui, tu as raison maman, demain je lui dis. (je regarde l'homme et sans que je ne dise rien moi non plus on peut entendre un sonore: "AH ! Tu vois !")

 

Puis, après un silence:

 

Tu sais maman, je trouve que c'est dûr l'amour.

 

Oh, mon coeur (à ce nouveau stade de la conversation je suis prise d'une envie irrépressible de le remettre dans mon ventre) … Pourquoi donc ?

 

Parce qu'il y a trop de choses difficiles à esprimer. (C'est décidé, quand je serai grande je me marierai avec mon fils et ne venez pas me dire que c'est impossible).

 

– Mon amour, tu sais, parfois il suffit de dire ce qu'on ressent très simplement et c'est d'un coup moins difficile. Mais surtout, quand l'amour semble trop dur, c'est qu'on est peut-être pas amoureux de la bonne personne, tu comprends ? L'amour ne doit pas faire mal, tu sais ? (surtout pas à toi, chair de ma chair, dégage, garce de Léa)

 

T'inquiète maman, pour l'instant ça ne me fait pas mal parce que je ne me cogne pas.

 

A ce stade de la conversation je me suis évanouie sous le coup de l'incroyable intelligence de mon fils ma bataille. Sans parler de la dimension merveilleusement poétique de ces quelques mots.

 

Je sais, je suis atteinte du syndrome de la mère abusive.

Espèce de féministe !

"Je ne suis pas féministe mais…", "c'est bon, le temps des féministes hargneuses, c'est fini, calme toi", "Allez, remets ton soutif, on n'est plus dans les années 70"…

 

Je ne sais pas vous mais ces derniers temps j'entends très – trop – souvent ce genre de réflexions. Comme si maintenant, il fallait s'excuser avant d'avouer un peu honteuse qu'on est féministe ou comme si ce mot était devenu un juron.

 

Ok, il existe des féministes hystériques qui cultivent une haine de tout être pourvu d'un sabre laser, à la limite du pathologique. Ok, ces dernières n'ont pas redoré le blason de l'anti-sexisme.

 

 

Il n'empêche que lorsque j'entends des femmes de ma génération ou même plus jeunes m'expliquer que tous ces combats sont terminés et d'arrière garde, et bien je suis fumasse. Fumasse parce qu'on a le droit de voter que depuis 1946. Fumasse parce que ma grand-mère devait avoir l'autorisation de son mari pour travailler. Fumasse parce qu'à compétence égale, les salaires des femmes et des hommes ne sont pas près d'être égaux. Fumasse enfin parce que sorties de nos petites frontières européennes, il existe des contrées – pas si éloignées – où la femme est encore considérée comme un sous-homme.

 

Alors voilà, moi je le dis haut et fort, je suis féministe. Sans le "mais". J'imagine qu'aux yeux de pures et dures, je ne le suis pas assez ou pas comme il faut. Mais je n'en ai cure, mon féminisme à moi il me va.

 

Mon idée du féminisme, en quelques mots, le voilà. D'abord, ce ne sont pas que des droits mais aussi des devoirs. Le droit de travailler par exemple, pour moi, c'est aussi un devoir. Attention, je ne suis pas en train de jeter l'opprobre sur les femmes au foyer. Mais en ce qui me concerne, dépendre financièrement de mon homme, ce n'est pas envisageable.

 

Pourquoi ? Parce qu'il n'y a aucune raison, c'est tout. D'autant qu'en plus je suis une souillon doublée d'une faignasse et que les travaux ménagers, c'est zéro pointé. Alors jamais je ne pourrais compenser mon inactivité par une maison bien tenue. En plus, j'adore mes enfants mais voilà, ce n'est pas un scoop, avec eux tous les jours, 24h/24, je m'ennuie. C'est dit.

 

Parce que par exemple, quand je craque comme une écolière devant des love bottes que je ne mettrai en tout et pour tout que deux heures dans ma vie sous peine d'asphyxie de la cheville, et bien la seule personne qui puisse me blamer, c'est moi même.

 

Aussi parce qu'on ne sait pas ce que la vie nous réserve et que je veux pouvoir choisir. Choisir de pouvoir partir. Ou de ne rester que pour de bonnes raisons. Et si c'est lui qui part, savoir que ce sera dur mais possible de me relever.

 

Outre cet élément financier capital, le féminisme c'est tout simplement pouvoir dire non à mon homme lorsque je n'ai pas envie de m'agiter sous la couette. Refuser de faire un enfant. Décider de ne pas le garder. Etre chef d'une équipe d'hommes. Ou de femmes. Et puis aussi m'habiller comme une cagole pour le rendre fou. Le rendre fou et lui faire l'amour. Sans pudeur ni manières.

 

Et puis le féminisme, c'est aussi une grosse pincée de mauvaise foi. Aimer qu'on me tienne la porte même si c'est macho. Trouver évident qu'il porte ma valise tout en refusant qu'il me demande des comptes sur ma dernière soirée en célibataire. Etre soudain très fragile et considérer que lui, en face, ne peut être que très fort. Réaliser finalement que le fort n'est pas toujours celui qu'on croit. Savoir se faire douce et aimante quand c'est son tour d'être plus faible.

 

Etre féministe, c'est enfin élever sa fille en la persuadant que rien ne lui sera interdit sous prétexte qu'elle est une femme. Etre féministe, c'est aussi faire grandir son fils en lui apprenant à ne pas avoir peur des femmes.

 

Voilà, c'est mon féminisme à moi, sans "mais" et sans honte. Je le tiens de ma mère. Mais aussi de mon père. Oui, de mes parents qui m'ont élevée dans la certitude d'être avant tout un être humain. Grace à eux, je ne me suis jamais demandé si être une fille pouvait être un handicap. Grace à eux j'avance dans la vie avec cette certitude que l'homme est mon égal. Un égal différent mais ô combien aimable.

 

 

Pilules (1)

Alors voilà le début. Si ça vous plait, j'enverrai la suite dans la journée. C'est un truc sans prétention hein, et écrit il y a longtemps. Surtout c'était une tentative de fiction et je m'étais rendue compte à ce moment là que la fiction, e bien ce n'est pas du gâteau…

 

A me relire je réalise aussi que j'ai évolué dans ma façon d'écrire…

 

Elle a reçu son petit paquet banalisé par la poste. Une semaine qu'elle guettait son courrier. Pas un mot n'accompagnait la boîte en carton enveloppée de papier kraft. A l'intérieur, un flacon transparent sans étiquette, rempli lui même d'une centaine de pilules bleues.

 

Fébrile et impatiente, elle a retiré le couvercle en plastique et s'est empressée d'avaler deux gélules. Cette fois-ci, ça allait marcher. Sans aucun doute. Elle s'est ensuite installée devant son ordinateur et s'est connectée sur sa liste de discussion préférée des "Baleines sexy". Après avoir passé en revue les derniers commentaires postés, elle a tapé avec frénésie un message bardé de smileys:

 

"ça y'est les filles, j'ai reçu les magic pilules. J'en ai déjà avalé deux. Combien puis-je en prendre par jour ? A votre avis, les premiers kilos perdus c'est pour quand ? Aujourd'hui en tous cas, je commence une nouvelle vie. Tous les jours je viendrai vous donner mon poids. Je commence de suite: 95 kilos au compteur. Vivement les 90… Je vous embrasse, mes baleines adorées !

 

SarahLove, 18 ans, en début de traitement."

à suivre…

Marchands de mensonges

 Quand j'avais 15 ans, je suis allée voir mon premier nutritionniste. Je ne reviendrai pas sur le peu de considération que j'ai pour cette profession, on pourrait finir par croire que je m'acharne. Non, je ne te dirai pas un mot sur l'humiliation de la pesée, les prévisons alarmistes d'obésité à 30 ans qui te donnent direct envie de t'enfiler une tablette de chocolat ou le fameux carnet alimentaire, my first one, premier d'une longue série de mensonges couchés sur le papier et qui ne servirent qu'à me culpabiliser un peu plus: non seulement je bouffais mais en plus je mentais comme une arracheuse de dents.

 

Non, ce que je veux te raconter aujourd'hui, c'est que lors de ce premier rendez-vous, ce nutritionniste, ami de la famille et à la réputation intouchable, me prescrit un coupe-faim. Isoméride qu'il s'appelait.

 

Autant te le dire, à ce moment là, l'Isoméride, c'était le Viagra des gros. La pilule miracle. Tu en prenais le matin et de la journée, la vérité, tu n'avais même pas l'idée de manger quoi que ce soit de sucré. Un truc de malade. Genre la part de flan, elle te filait la nausée rien qu'à la regarder. Je ne te cache pas que pour une faignasse comme moi, dispensée de sport depuis la sixième au prétexte de règles douloureuses et hebdomadaires – toujours ce léger problème d'honnêteté – doublée d'une gourmande dépourvue de volonté, l'idée de fondre grace à un pauvre médoc de rien du tout, ça m'a rendue béate de bonheur.

 

A mon grand désespoir, ça n'a pas marché. D'abord j'ai manifestement développé assez rapidement des anticorps contre ce coupe faim. Ce qui fait qu'après quelques jours à me vanter d'être écoeurée de tout ce qui ressemblait à du chocolat, j'ai petit à petit repris le goût du sucré. Du jamais vu d'après le nutritionniste. Surtout, j'ai mal supporté la molécule. Entends par là que tous les effets secondaires marqués sur la notice, je me les suis payés. Vertiges, vomissements, état dépressif et j'en passe. Un vrai cadeau la fille. Bon en même temps, vu qu'un comprimé de paracétamol suffit à me faire roupiller et que si tu me donnes un quart de lexomil je ressemble à Amy Whinehouse, on aurait pu s'en douter. Hyperréactibilité aux médicaments que ça s'appelle. Résultat, j'ai jeté le reste de la boîte et me suis enfilé un pot de Nutella pour oublier.

 

Sur le coup, je peux te dire que j'en ai sacrément voulu à mon métabolisme. Un vrai boulet celui là. Non seulement il n'était pas fichu de brûler correctement mes graisses mais en plus il était carrément réfractaire à ce qui était censé me transformer en Kelly Capwell – ouais ça va hein, te moque pas, en 1986, Sex and the city ça n'existait pas.

 

20 ans après, mon métabolisme est toujours aussi mou du genou. Mais tu vois, je le remercie, le bougre. Limite je l'épouserais si je n'étais pas déjà mariée. Parce que depuis, l'Isoméride a été retiré de la vente. Beh oui, le labo, il n'avait pas prévu que sa pilule miracle causerait des dommages irréversibles sur certains patients. Pas une bête allergie hein. Non, juste la destruction des poumons et du coeur. 40 morts en France. 150 000 victimes plus ou moins gravement touchées dans le monde. La boulette, quoi.

 

Pourquoi je raconte tout ça ?

 

Parce que vendredi, j'ai lu une dépêche AFP qui avertissait que des scientifiques dénoncent les effets dangeureux des trois médicaments actuellement mis sur le marché pour maigrir. A priori ils déclencheraient chez certains de graves dépressions nerveuses assorties de pulsions suicidaires. Cerise sur le verre d'eau qui déborde: aucun ne permettrait de perdre plus de 4 ou cinq kilos. Moi je dis, merci. Non seulement tu ne maigris pas mais en plus t'as envie de te flinguer. Tout ça en plus sans être remboursée, en général. Et en te chiant dessus parce que sur ces trois là, un au moins a pour effet de te donner envie de faire popo (copyright Sonia) toutes les trois secondes.

 

Bon ben voilà, je crois que c'est tout, si tu as encore envie de te foutre en l'air tout en engraissant des labos qui pendant ce temps là n'essaient surtout pas de trouver un vaccin au paludisme parce que forcément, les gros ça rapporte plus que les noirs, c'est ton problème. Moi j'aurai essayé.

 

Edit: Si vous avez envie de commenter, mettez des astérisques aux noms des médocs parce que mon copain l'antispam, sinon, il va péter une durite.

 

Edit2: J'avais écrit une nouvelle sur ce thème là. C'était assez "noir c'est noir", mais si ça vous intéresse, je vous la mettrai en ligne.

 

Edit3: Je sais, la photo n'a pas grand chose à voir si ce n'est que ça évoque la médecine. Mais si t'as une meilleure idée tu me dis hein !

 

Edit4: Merci pour tous vos gentils mots de ces derniers jours.