Je ne pense qu’à ça

Je suis bien embêtée. Mais alors bien embêtée. Pourquoi ? Parce qu'à quelques jours du second tour des élections présidentielles, j'ai du mal à penser à autre chose. A tel point que j'ai survolé le Elle spécial mode sans même trouver un motif d'agacement. Ce qui en soi est la preuve que tout de même, je suis perturbée.

 

Non parce que c'est évident que si je cherche bien, des raisons de m'énerver, je devrais en trouver, ne serait-ce que pour commencer, les prix des accessoires de la hype qui tue conseillés cette semaine par mes copines de chez Elle. Mais non, ça vient pas.

 

Je crois que je suis atteinte d'une présidentiellite aigüe.

 

Que voulez-vous que je vous dise, à côté de la saga autour du débat Royal/Bayrou, le prix de la montre Chanel à quatre zéros qu'il faudra ABSOLUMENT avoir cet été sur la plage, et bien je vous l'avoue, je m'en cogne le Chavrou.

 

Voilà, en même temps, j'ai bien compris que parler politique, ça va cinq minutes, ensuite c'est un peu pénible et pas très sexy. Cela dit, c'est peut-être malgré tout encore le moment de le faire, parce que d'ici quelques jours, si les sondages disent vrai – et jusque là ils n'ont pas trop menti – ça sera peut-être difficile d'écrire sur autre chose que les régimes, les rouges à lèvre ou le temps qu'il fait.

 

J'exagère ? Peut-être.

 

N'empêche qu'un homme qui envoie des émissaires du ministère de l'Intérieur pour signifier au caricaturiste le plus connu de France, j'ai nommé Plantu – de son vrai nom Plantureux, savoureux non ? – que ses dessins sont inconvenants, et bien personnellement ça ne me dit rien qui vaille. Que dire du fait que deux des personnages politiques les plus importants du moment n'aient réussi à débattre que sur une obscure chaine de la TNT, alors qu'au départ c'est toute la presse régionale et Canal + qui étaient sur le coup ?

 

Bref, je sais, je ne vais pas forcément faire des heureux aujourd'hui, mais à part "bavasser" sur ces petites choses, et bien je n'ai pas grand chose à dire.

 

Ah, si. J'ai un peu peur.

 

Edit: Je ne suis pas sans savoir que certains me "préfèrent" dans un autre registre. Mais voilà, le reste du temps, dans mon emploi que j'ai, je ne choisis pas ce dont je vais parler. J'y ai encore moins l'occasion de donner le fond de ma pensée, parce que le maître mot de mon boulot, c'est la neutralité. Alors ici, et bien je l'ai décidé une bonne fois pour toutes, je fais comme je veux. Au risque de déplaire. Et puis avouez, si je me pliais à vos désideratas, vous m'aimeriez moins, non ? Pas sûr ? Ah. Tant pis.

 

La rencontre (fin)

Voici la fin. Merci de vos réactions sur ce texte plus "écrit" que les autres. En me relisant j'y vois des lourdeurs et des maladresses, mais comme je le disais dans un commentaire, c'est en écrivant ces mots il y a un an que j'ai réussi à dépasser enfin cette douleur lancinante. Alors rien que pour ça, je n'y touche pas, tant pis pour les erreurs de style…

La rencontre (fin)

Elle fut ensuite présentée à son fils, lui aussi tout nu dans sa boite transparente, à l'autre bout de la pièce. Comme si d'être séparés de leur mère ne suffisait pas, il fallait aussi qu'ils soient le plus loin l'un de l'autre…

 

Autant la rencontre avec sa fille fut douloureuse et complexe, autant dès le premier regard posé sur le visage tout rond de son garçon, la filiation fut évidente. Tout en savourant sa joie de découvrir ce second bébé, elle sentit les premières morsures de la culpabilité.

 

Elle en aimait un plus que l'autre.

 

Ce qu'elle avait tant redouté se produisait, elle ne pourrait être la mère de deux enfants en même temps. Le petit bonhomme s'était lové contre elle, dépliant, pour la première fois d'après l'infirmière, ses petites jambes de grenouille, signe "d'une confiance et d'une détente absolue", toujours d'après l'infirmière. Elle finit par le reposer, à regrets, dans sa couveuse, envahie d'un sentiment d'attachement bestial.

 

Les petits restèrent longtemps à l'hôpital et la mère et sa fille s'apprivoisèrent lentement. Mais il lui fallut des mois pour se pardonner leurs premiers instants.

La rencontre (suite)

Alors puisque vous voulez cette suite, c'est bien volontiers que je vous la livre. La fin sera pour demain. Si j'échelonne, ce n'est – pour une fois – pas par volonté de faire un odieux teasing mais plutôt par peur d'être trop longue. Bon week-end à tous et à toutes. 

 

 La rencontre (suite)

 

J'aimerais pouvoir écrire qu'elle franchit cette porte, qu'elle prit ses petits contre elle et qu'elle fut submergée d'un amour maternel qui lui fit oublier qu'il lui avait fallu trois jours pour découvrir ses enfants.

 

Mais ce fut un peu moins idéal et les chemins de la maternité furent plus sinueux et moins tranquilles.

 

Pour commencer, derrière la porte orange, il y avait un premier sas, dans lequel elle dût se déshabiller entièrement. Ensuite, il fallut se laver les mains plusieurs fois, avec des produits différents qui sentaient tous le détergent. Une fois cette "désinfection" accomplie, vêtue d'une blouse en papier et la tête recouverte d'un filet, elle entra dans la "salle des prémas". Le bruit des moniteurs y était assourdissant. Il deviendrait, au fil des jours qu'elle passerait ici, à la fois familier et angoissant. La pièce était immense. Les couveuses étaient alignées en rang d'oignons, des fils et des tuyaux en tous genre en sortaient de toutes part. A première vue, l'endroit évoquait plus une usine de technologie de pointe qu'une nurserie. Après quelques instants, elle vit les petits corps branchés et haletants qu'abritaient les berceaux de plexiglas. Le coeur serré elle pria pour que les siens soient un peu plus robustes.

 

Une puéricultrice la guida vers une première couveuse, vide. "Votre petite fille arrive, son infirmière est en train de finir sa toilette". Le malaise s'installa insidieusement. "Son infirmière". Qui était cette ennemie, cette femme qui avait déjà pris dans ses bras le bébé qu'elle même n'avait jamais vu ? Sa fille devait la prendre pour sa véritable mère, c'était sûr. Elle n'était plus qu'un ventre vide et on lui avait volé ses enfants. La jeune puéricultrice en question arriva, serrant contre elle une minuscule poupée nue, avec, sur sa tête en épingle, un petit bonnet rose. "Voilà votre petite L, madame". On la fit asseoir parce que ses jambes tremblaient. On déposa ensuite au creux de son coude son enfant. Les larmes se bousculaient au seuil de ses yeux sans se décider à couler. Le visage de sa fille ne ressemblait en rien à ce qu'elle avait imaginé depuis trois jours, ni au polaroid pris le soir de sa naissance. Une tête d'épingle dévorée par de grands yeux noirs qui tentaient si fort de la fixer qu'ils en louchaient. Du colyre jaune en coulait, "conjonctivite du préma", expliqua l'infirmière. De son nez dépassait le fil blanc de la sonde alimentaire, l'enfant étant trop petite pour manger autrement. Elle examina le corps frêle et osseux de son bébé et ne vit que l'étrange duvet nsombre qui le recouvrait. Sa fille était en réalité un bébé chimpanzé. Et elle, mère si indigne, n'arrivait pas, malgré toute la volonté du monde, ni à la reconnaitre, encore moins à s'extasier.

 

Elles étaient là, toutes les deux, à se fixer, incrédules, à se demander comment s'apprivoiser. Elle ne pouvait oter de son esprit que pour le nourrisson blotti contre elle, elle n'était rien d'autre qu'une puéricultrice de plus. Et le plus douloureux était de s'avouer qu'après tout, on aurait pu lui confier à elle aussi n'importe quel autre enfant, elle n'aurait probablement pas vu la différence. Elle avait été si persuadée qu'un seul regard suffirait…

 

La petite fille se mit à pleurer, interrompant ces sombres pensées. Son désarroi ne fit qu'empirer.

 

C'est à cet instant que son premier geste de mère les sauva toutes deux du naufrage.

 

Elle fit courir son doigt le long du dos doux et velu du bébé. Au contact de son index, l'enfant jusque là recroquevillée, s'étira avec volupté et se cambra comme un chat. Les pleurs s'arrêtèrent comme par enchantement, et les paupières se fermèrent. La poupée s'était endormie.

 

"Et voilà, c'est le miracle des mamans…", s'attendrit une petite aide-soignante. A ce moment là seulement, elle pleura.

 

A suivre…

Sept ans…

Aujourd'hui, c'est un jour très spécial. Mes deux coeurs ont 7 ans. Sept ans. L'âge de raison, quoi. Je me souviens, le jour où j'ai eu dix ans, mon père a regardé ma mère et avec beaucoup de tendresse et de nostalgie dans la voix, il a dit: "Dix ans, tu te rends compte, j'ai l'impression que c'était hier". Moi je n'avais rien dit à ce moment là mais dans ma tête, j'avais pensé que tout de même, il exagérait un peu. Dix ans, c'était long. En plus, moi, ces années me paraissaient dûrer une éternité. La preuve,  ça faisait un siècle que j'attendais d'entrer au collège !

 

Aujourd'hui, forcément je comprends mon père et je SAIS. Je sais qu'en effet, pour lui, c'était vraiment hier.

 

Pour l'occasion, je vous propose une petite redif, écrite il y a un an, qui relate justement ces jours d'avril que je n'oublierai jamais. C'était hier, et demain, dans dix ans, ce sera toujours hier…

Edit: le texte est long, alors si ça vous plait, je vous livrerai la suite demain. J'avais essayé à l'époque d'en faire quelque chose qui ressemblerait à une nouvelle, je ne suis pas sûre que ce soit vraiment réussi.

Edit2: La photo je l'adore parce qu'on les voit sans les voir. Et puis c'est la vie, la couleur et le cirque.

 

La rencontre

 

Il faisait beau ce jour là. Le mois de mai venait de commencer. La ville semblait savourer les premiers rayons de soleil. Quand elle est sortie de la clinique sur son brancard, ses yeux n'ont pas tout de suite supporté la lumière. Comme si elle était restée dans l'obscurité trop longtemps. Le bruit aussi la surprit. Trois jours seulement qu'elle était enfermée dans cette chambre climatisée aux fenêtres closes et son corps avait déjà oublié qu'ailleurs, il y avait la vie. Trois jours à rayer de la carte, trois jours où elle n'était finalement plus rien qu'une carcasse meurtrie, vidée de son sens.

 

Mais déjà, l'infirmier faisait glisser le brancard dans l'ambulance. Sa petite soeur la regarda d'un air inquiet. "ça va ?". "ça va, ne t'en fais pas, ça tire un peu, c'est tout". Une fois la voiture en route, le silence se fit à l'intérieur. Elle n'avait pas de mots à la bouche, plus de larmes non plus. Juste cette sensation aigüe d'aller au rendez-vous le plus crucial de son existence. Elle se surprit à penser qu'elle n'était même pas maquillée.

 

En transit entre deux vies, elle regardait par le haut de la fenêtre les toits de Paris défiler. La cîme des marronniers en bourgeons, puis le génie de la bastille qui, frappé de plein fouet par un rayon oblique du soleil l'aveugla. Vint ensuite la promenade plantée parcourue d'une foultitude de passants à mille lieues de connaître le secret qui abritait la petite ambulance pressée. Gargouilles, alcoves nichées sur les toîts des immeubles haussmaniens, suivies des rails du métro aérien… Drôle de visite des hauts de la ville, drôles de circonstances pour découvrir l'autre visage de ces rues maintes fois arpentées sans lever le nez. "J'arrive, j'arrive"… Plus elle se rapprochait, plus elle était fébrile. A la fois impatiente et terrorisée. Son ventre déchiré la faisait grimacer au moindre nid-de-poule, mais la douleur n'était plus rien. Elle ne serait plus jamais aussi malheureuse que ces trois derniers jours.

 

L'ambulancier arrêta la voiture dans la cour d'un nouvel hôpital. "On est arrivés madame. Ne bougez pas, je vais chercher un fauteuil roulant".

 

"Non, ça va aller, s'il vous plait. Je peux marcher". Elle serra les dents et s'extirpa laborieusement de son brancard, puis du véhicule. Un pied par terre, puis l'autre. La douleur était telle que les bâtiments aux alentours se mirent à tourner. Elle prit appui sur sa soeur et la solidité de cette dernière, pourtant petite et frêle la rassura. Elles avançèrent doucement vers l'entrée, drôle de couple boitillant, l'une, vêtue d'un peignoir d'hôpital et courbée comme une vieille, et l'autre, petite demoiselle tirée à quatre épingles qui ne ployait pas sous le poids de la première.

 

A chaque pas, elle craignait que la cicatrice ne cède. Mais elle effectuerait ces derniers mètres debout. Elles entrèrent dans la nouvelle clinique. De nouveau l'odeur d'éther, de nouveau la lumière artificielle. Les scintillements du printemps avaient disparu, mais la ronde avançait sans regrets. Au boût d'un long couloir, devant une lourde porte orange, l'infirmier qui les accompagnait informa sa soeur qu'elle devrait attendre là.

 

"Seule la maman est autorisée à entrer", expliqua l'homme.

 

"Seule la maman…" Les mots résonnent encore des années plus tard. Pour la première fois depuis qu'on avait arraché ses petits de ses entrailles, elle était officiellement la maman. Elle regarda la porte devant elle et son corps fut secoué d'un frisson de peur et d'impatience.

 

De l'autre côté, se trouvaient ses enfants.

 

A suivre…

Libido au Monoprix…

Bon, je sais que vous êtes des centaines, à attendre, fébriles, le compte-rendu de la soirée d'hier. Et je vous comprends, puisque très honnêtement, hier soir, c'est chez Ginette et ses dessous qu'il fallait être. Bon, je vais essayer de vous livrer quelques perles de ce moment inoubliable mais je ne vous garantis pas un billet des plus construits, rapport à ce petit bonhomme qui semble avoir élu domicile dans l'hémisphère droit de mon cerveau et qui manifestement est en train de refaire la plomberie à grands coups de marteau.

 

Donc voici en vrac ce que j'ai retenu de ce désormais mythique 25 avril.

 

– J'ai passé la journée à me demander si je mettais un legging pour montrer mon indépendance d'esprit à Hélène qui m'avait prévenue que si elle me voyait arriver avec "un immonde collant sans pied" elle me déshéritait.

 

– Au dernier moment j'ai mis un jean.

 

– J'en conclus que je suis sous le joug psychologique d'Hélène. Help.

 

– J'ai également mis une blouse blanche de chez Monoprix qui à la fin de la soirée était rouge dans le dos à cause d'un verre de vin renversé dessus. La classe.

 

– Je me suis réjouie dans le metro après être partie super à la bourre, de me sentir aussi bien dans les vertigineux escarpins que j'avais décidé de mettre pour MA soirée.

 

– En même temps c'était assez normal que je sois à ce point détendue dans mes pompes étant donné que j'avais aux pieds mes Birkenstock. A mon avis jamais une star en devenir OUBLIERAIT de changer de chaussures avant de partir pour la soirée des oscars.

 

– J'ai aperçu sur le pallier des dessous de Ginette Ron l'infirmier qui m'a fait l'honneur de venir. Je ne l'ai ensuite plus jamais vu et je me demande si dans mon excitation je ne lui ai pas dit un truc horrible qui l'a fait repartir direct.

 

– Au dixième livre que j'ai dédicacé je me suis prise pour Barbara Cartland et je ne me suis plus sentie pisser.

 

– J'étais prête ensuite à dédicacer les livres d'Hélène ou d'Alexandra tellement ça donne du plaisir d'en donner aux gens, juste par ses propres mots.

 

– J'ai appris que mon ouvrage se trouve à la Fnac au rayon "médecine sexuelle". Du coup ça a calmé mon ego.

 

– J'ai également appris par mes douces amies du travail que le Monoprix d'en face de mon boulot vend mon chef d'oeuvre. Là j'ai repris direct le melon, pour moi c'est NI PLUS NI MOINS une consécration.

 

– J'ai fait la connaissance de Véro et Denis lecteurs depuis peu et qui ont malgré tout eu le courage de venir, de Pascale, de Bykiss, d'Ada, de Caroline, de Coraline et de Fyfe qui cette fois-ci avait osé franchir le pas. Ok, je l'avais harcelée toute la semaine. Il y avait également les "déjà venues" la dernière fois: annelise et sa nouvelle petite coupe de cheveux trop classe, LN75, Lili, Sofiso, Karine, Marion, Delphinoïd et forcément d'autres que j'oublie mais c'est à cause des trous dans mon cerveau de ce matin, ne m'en voulez pas.

 

– Mes amis les plus proches étaient là également et franchement, vous n'avez pas idée, mes amis, à quel point c'était doux de vous sentir là. Ce matin je suis juste mortifiée de ne vous avoir pas plus parlé.

 

– J'ai découvert l'existence d'un breuvage divin, le sweet-love. Champagne, vodka, jus de fraises.

 

– A bien y réfléchir, c'est sûrement à cause de cette cochonnerie que mon ordinateur semble danser ce matin. Les trous dans la tête aussi à mon avis c'est pas totalement sans rapport. Je parle pas du plombier qui ne semble pas décidé à cesser ses coups de marteau.

 

– Je n'ai pas dansé nue mais pas loin.

 

– J'ai fait la choriste avec Julie sur un incontournable de Delpech, "Pour un flirt".

 

– Au dernier refrain les bretelles de ma blouse se sont fait la malle et j'ai compris ce qu'à pu ressentir Sophie Marceau à Cannes. Bon, moi j'avais un soutien-gorge Playtex super glam, donc c'est moins traumatisant.

 

– Quoi que.

 

– J'ai fait un discours en m'accrochant à un micro qui ne fonctionnait pas.

 

– J'ai constaté que mes lecteurs et lectrices savaient bien lever le coude tout de même. N'est-ce pas Karine ? 😉

 

Voilà, il y aurait beaucoup d'autres choses à dire, c'était une soirée rieuse et pleine de rencontres. On n'était pas très très nombreux mais finalement c'était bien aussi parce qu'on a pu discuter un peu plus que la dernière fois. Merci merci merci d'avoir été là, avec ou sans livres mais toujours armés de vos sourires enchanteurs. Et merci à l'hôtesse, la grande Kristel.

 

Edit: je vous remets la couverture de mon livre en guise d'illustration parce que bon, ma bonne dame, faut bien vendre…

Au pays de Yannick

Il y a deux jours, j'ai rêvé d'être une petite fille de six ans. Ok, ça m'arrive assez souvent, dès que j'ai un léger souci, de vouloir redevenir un bébé. Mais là, c'était pour une toute autre raison. Je vous raconte ?

Donc on est lundi et ce jour là, j'en ai gros sur la patate, rapport à un certain chiffre avoisinant les 31%, mais je n'en dirai pas plus, ce blog est redevenu un espace apolitique de gauche.

 

Sur les coups de 16h, alors que je suis en train d'écrire un article haletant sur la recherche irlandaise en matière de nanotechnologies, deux collègues de sexe masculin reviennent en ricanant de leur pause clope dans la cour de l'immeuble.

 

Moi, toujours prête à lacher fissa mon boulot pour cancanner cinq minutes, je les interpelle avec la classe qui me caractérise:

 

– "Qu'est qu'y a ?"

 

Les deux compères me répondent toujours en ricanant mais avec l'air de pas y toucher:

 

– "Nan, rien, on vient juste de voir un truc rigolo dans la cour de l'immeuble, près du parking"

 

– "Ah ouais, quoi ?"

 

– "Ben y'a Yannick Noah qui est en train de recharger sa batterie de moto, juste devant l'entrée des bureaux"

 

– "Ah, d'accord'.

 

Constatant que les deux rigolos n'ont rien à me mettre sous la dent à part un bobard même pas bien raconté, je me remets à plancher sur mes nanotechnologies. Quand soudain je suis prise d'un doute. Je relève alors la tête et j'interpelle les compères qui s'éloignent vers la salle de réunion.

 

-"Hey les mecs !" (je ne me départis jamais de ma classe)

 

-"Ouais, quoi ?" (eux non plus, en même temps)

 

– "C'est des conneries bien sûr ?"

 

– "Quoi ?"

 

– "Ben le coup de Yannick Noah".

 

– "Ah, ça ?"

 

– "Ouais, "ça"" !

 

– "Beh non".

 

– "Comment ça "beh non" ? Vous… voulez dire que… que, juste derrière le mur, là, il y a Monsieur Sloggi ? Non mais vous êtes lobotomisés ou quoi ? Vous comptiez vous barrer sans me dire que c'était pas une blague ?"

 

– "Ah ben on croyait que tu t'en foutais, c'est pas non plus Tom Cruise, hein".

 

Bon, vous imaginez que dans la seconde qui a suivi ce dialogue surréaliste j'ai ignoré jusqu'à l'existence sur cette terre de ces deux crétins et que je me suis précipitée dehors, suivie d'une belle brochette de collègues alertées par mes cris de mouette en rut.

 

Et nous voilà dans la petite cour déserte – enfin presque - pour une pause clope improvisée.

 

Sans clopes.

 

Dix greluches appuyées contre un mur, en train de contempler le spectacle le plus érotique qui leur ait été donné d'observer depuis THE scène de Dirty Dancing quand la nunuche se transforme en danseuse de peep-show avec Patrick Swayze et son pantalon moulant. Yannick, THE mister Sloggi, en train de recharger sa batterie de moto. Son jean épousant au milimètre près les formes adorables de son fessier mythique et son débardeur faisant ressortir des épaules galbées et dorées à point.

 

Oui, dorées.

 

Maintenant que je suis restée dix bonnes minutes à quelques centimètres de lui je peux vous l'assurer, Yannick est doré. Il IRRADIE.

 

Non mais sérieusement, la pub pour le coca light avec les nanas qui attendent le livreur, véritable bombasse digne d'une couverture de Têtu, à côté, c'est Candy.

 

Bon, ça ne vous dit pas pourquoi j'ai eu envie d'être une petite fille de six ans. Patieeeeeeeence.

 

Voilà pourquoi. Alors qu'on faisait donc semblant de se parler avec mes collègues tout en se rinçant l'oeil que s'en était véritablement indécent, une petite fille de six ans environ et sortie de nulle part, est arrivée en trottinant, un crayon et un petit carnet à la main. Yannick venait de terminer et s'apprêtait à repartir pour son pays, le pays de Yannick – parce que bon, j'ai ma théorie, un être aussi beau ne vit pas "en vrai" parmi nous, j'en suis sûre – quand la mignonne s'est approchée en demandant un autographe.

 

Là, il l'a regardée, il a souri – franchement, je ne me doutais pas que les dents du bonheur ça pouvait être aussi sexuel – et il lui a demandé doucement, de sa voix veloutée: "comment tu t'appelles ?". C'était la voix de Yannick. Incroyable comme en fait on la connait, sa voix, avec ce petit accent d'on ne sait où. Ensuite il a griffonné quelque chose et l'a embrassée.

 

Moi je dis, la vie est mal foutue. Parce que cette enfant n'a certainement pas profité de ce baiser comme une femme de 36 ans au top de sa séduction aurait pû le faire. Et je ne pense pas spécialement à moi.

 

Edit: Moi je dis, quand même, si ça c'est pas un instant Nutella, un signe envoyé par le Dieu de la sexitude pour me dire "Aie confiance, la vie vaut d'être vécue même avec Sarkozy à la tête de la France", et bien je ne m'y connais pas.

 

Ok, ça c'était juste pour bien montrer que si je veux, je parle politique.

 

 

Pourquoi pour moi, c’est elle.

Bon, d'accord, d'accord, d'accord, je vais vous parler politique. Grace à vous, j'ai compris que je n'étais pas qu'une miss, mais peut-être aussi un leader d'opinion, un esprit éclairé dont la mission est de guider les âmes égarées sur le chemin sombre et tortueux de la présidentielle.

 

Oui, je vous le confirme, cette fois-ci ça y'est, la courge a le melon. Grave. Mais bon, qu'est-ce que vous voulez, c'est votre faute aussi, vous avez été des centaines hier à me supplier de vous expliquer pourquoi en dehors de Ségo, point de salut. Et voyez-vous, je vous ai compris. Oui, mes frères et soeurs, je vous ai entendus et compris. Donc je vais vous expliquer.

 

Oui, bon, d'accord, DEUX personnes m'ont demandé de dire le pourquoi mon vote. Et les pauvres ignoraient sans doute que je n'attendais que ça pour dégainer tous mes arguments. Je suis en réalité une psychopathe de la politique et sans le savoir vous avez réveillé la bête qui sommeillait en moi depuis 2002.

 

Alors voilà. Je ne vais pas vous faire le coup de "mon pacte présidentiel" comme le ferait miss Royal. Non, ça à la rigueur, autant que vous alliez regarder l'original, là, si ça vous chante.

 

Ce que je vais faire, c'est juste vous donner les grandes raisons pour lesquelles pour moi, il n'y a tout simplement pas d'autre choix possible. Je précise que je ne fais pas ça pour convaincre qui que ce soit – en fait si, un peu bien sûr, mais pas que - et que je sais pertinemment que pour celles et ceux qui sont résolument pro-Sarkozy, ce billet ne sera d'aucune utilité. Je le comprends d'ailleurs. Personnellement vous pourriez bien me faire avaler des dizaines d'argumentaires pour me faire changer d'avis, ce serait juste pas la peine.

 

Bref. Je m'aperçois que je suis une piètre politique parce qu'à ce stade il y a probablement un lecteur sur deux qui a décroché.

 

Tant pis. Toi, lecteur qui reste encore éveillé, ces mots sont pour toi, pour toi tout seul.

 

Alors, donc, pourquoi ? Je vois cinq grands arguments que je vous livre en toute simplicité.

 

– Premièrement, même si ça semble couler de source, je suis de gauche et c'est familial. En 81, mes parents ont débouché le champagne et moi j'étais heureuse, puisqu'eux aussi. Ok ensuite, on a pas trop rigolé vu que pendant les années Mitterrand, mon père, il s'est fait licencié proprement. Du coup, on n'avait plus un radis. Mais malgré tout, toutes ces années qui ont suivi, ça ne l'a pas empêché de continuer à voter à gauche. Même quand il a été contraint de vendre des purificateurs d'eau de monsieur Culligan. Et ma mère, elle est prof. Ben oui, ça fait une lourde hérédité.

 

– Deuxièmement, Ségolène Royal, on nous la vend comme une femme coincée et conservatrice. Faudrait pourtant pas oublier que la pillule du lendemain dans les écoles, c'est elle. Le congé paternité aussi. D'accord, elle n'aime pas les strings chez les gamines de 14 ans. Personnellement moi non plus, mais bon, ça doit être parce que le string et moi on est fachées, vu que je passe ma journée à tenter d'enlever la ficelle d'entre mes fesses, ce qui parait-il est un peu absurde.

 

J'avoue, j'ai parlé de string pour tenter de garder mon lectorat malgré le fait que je parle politique. Egalement pour google, ça marche à tous les coups, "ségolène en string".

 

– Troisièmement, et là je redeviens sérieuse, mais lecteur ne t'endors pas je t'en supplie, Ségolène Royal a des propositions avec lesquelles je suis vraiment en accord. Comme celle d'octroyer une allocation d'autonomie aux étudiants en échange de cours de soutien que ceux-ci donneraient à des élèves en difficulté. Ou d'aider les entreprises, mais surtout celles qui recrutent. Ou de faciliter la garde d'enfants pour que les femmes qui le souhaitent travaillent. Ou de créer des emplois tremplin pour les jeunes pas trop qualifiés. Ok, ça coûte cher. Mais bon, franchement, ce porte-avion, on en a vraiment besoin ?

 

– Quatrièmement, au risque de passer pour une bonne grosse égoïste, ce que je suis un peu, rien dans ce que propose Nicolas Sarkozy ne m'intéresse au premier chef. Je veux dire par là que par exemple, le fait que les droits de succession seront considérablement diminués me fait une belle jambe; Ben oui, la vieille tante milliardaire que j'ai sûrement quelque part est à mon avis morte en oubliant de demander à quelqu'un de me contacter. C'est comme pour l'ISF, je ne suis pas super concernée, hein. Ne parlons pas du fameux plan comme quoi avec lui on pourra travailler plus pour gagner plus. Parce que bon, je travaille déjà beaucoup et que mon patron, je le vois déjà se bidonner quand j'arriverai dans son bureau pour lui dire que je veux faire des heures sup' pour être plus riche. Vu que les heures sup' on les fait gratos depuis des années. En plus, on a beau m'expliquer, je ne vois pas trop comment ça règlera le problème de ma copine Julie qui ne trouve pas de boulot depuis un an, que moi je fasse du rab.

 

– Cinquièmement, et là promis, lecteur solitaire et abandonné, c'est la fin. Cinquièmement donc, je ne crois pas que les immigrés soient la cause de tous nos problèmes. Je ne crois pas que le suicide soit inscrit dans les gênes – et sur la question il ne faudrait pas trop me chatouiller en ce moment - ni la pédophilie ou le crime. Je ne sais pas si je suis "née" hétérosexuelle et quelque part je m'en fous. Peut-être même qu'un jour si ça se trouve je vivrai une histoire d'amour avec une femme, j'en sais rien et toi non plus Nicolas. Je ne crois pas que certains naissent faibles sans qu'on puisse plus rien pour eux tandis que d'autres – bizarrement plutôt du côté de Neuilly – ont la baraka dès le berceau. Je n'ai pas envie non plus que mes enfants voient débarquer des policiers dans leur école ou assistent au spectacle de l'arrestation musclée de la grand-mère de leur copine Emanie.

 

Voilà. J'ai été longue, fallait pas m'inviter.

Dans la file du bureau de vote

Hier, dans la file du bureau de vote, j'ai vu des jeunes filles pour qui c'était la première fois et qui étaient émues comme si elles allaient à un rendez-vous amoureux.

 

Hier, dans la file du bureau de vote, j'ai vu des enfants de toutes les couleurs qui jouaient au ballon ensemble pendant que leurs parents étaient dans l'isoloir.

 

Hier, dans la file du bureau de vote, deux femmes derrière moi allaient voter en se donnant la main, sans gêne.

 

Hier, dans la file du bureau de vote, c'était un joyeux bordel, on se trompait de queue, et on faisait tomber les bulletins qui s'envolaient dans un courant d'air. 

 

Hier dans la file du bureau de vote, je me suis sentie fière d'appartenir à cette tribu hétéroclite, bigarrée et pas toujours très disciplinée.

 

Alors ce matin, j'espère qu'au lendemain du 6 mai, les enfants de toutes les couleurs joueront encore dans les cours d'école. J'espère que ces deux femmes pourront marcher dans la rue sans peur d'être considérées comme des erreurs génétiques. J'espère qu'on aura encore le droit de n'être pas toujours très disciplinés. Et ça, je l'espère, quel que soit le résultat de ces élections.

 

EDIT: Hier soir, pour les résultats, on était nombreux dans le salon. Et il y avait une toute petite fille, une minuscule citoyenne, qui s'appelle Lilas.

 

EDIT 2: Ceci était mon dernier billet apolitique de gauche. Je ne veux pas non plus transformer cet espace en arène politique. Malgré tout je ne regrette pas de m'être exprimée clairement. Et je vous remercie d'avoir laissé ici des mots empreints d'une tolérance et d'un respect des opinions de chacun qui m'ont tout simplement touchée.

Moi c’est Royal

Bon.

 

Vous le savez, ce blog est un espace apolitique de gauche. Jamais jusque là, je ne l'ai utilisé à des fins électoralistes et militantes. Non, désolée, jamais.

 

Oh, je trouve que vous chipotez un peu. Peut-être que ça et là, je me suis permis de faire quelque allusions extrèmement subtiles. Mais franchement, je n'appelle pas ça de la propagande.

 

En tous cas ce n'était rien à côté de ce que je vais faire aujourd'hui. 

 

Parce qu'aujourd'hui, en ce samedi, je vais pousser mon grand cri. D'une femme de gauche.

 

Royaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal ! 

 

Pourquoi ? Parce que je me dis qu'après tout, si ça pouvait influencer ne serait-ce qu'une ou deux personnes ça serait toujours ça de gagné. Et comme je suis une vraie femme engagée qui n'a pas peur, et bien je prends le risque de perdre quelques lecteurs qui seraient agacés par cette prise de positition. Bon, en même temps, je vous l'accorde, je ne mets pas non plus ma vie en jeu.

 

Bref, voilà, moi demain, je vote.

 

Et je le dis haut et fort, je vote Ségolène Royal. Avec conviction. Et une bonne dose d'irrationnel et de naïveté. Parce que pour moi, c'est ça la politique.

 

Quoi qu'il en soit, les gars et les filles – et surtout les filles parce que bon, ne nous voilons pas la face, vous composez 98% du lectorat de ce blog, en tous cas le lectorat qui commente – demain, votez. N'oubliez pas mes soeurs, que le droit de vote, on ne l'a pas depuis si longtemps. 63 ans exactement. Au jour près. A l'époque, certains hommes craignaient que le pire n'arrive si on donnait aux pauvres écervelées que nous sommes la possibilité de voter.

 

Nos grands-mères se sont battues pour les faire mentir, faisons honneur à leur combat.

 

Bon week-end citoyen, mes chéries.

Ginette, la libido et champagne

Aujourd'hui, c'est un billet IN-FOR-MA-TIF. Alors d'emblée, je vous demande d'être indulgents, le style ne sera peut-être pas brillant, ce qui compte c'est de faire passer l'IN-FOR-MA-TION.

 

Premièrement, mercredi 25 avril à partir de 19h30, je vous attends chez les Dessous de Ginette. Non, je n'ai pas dit qu'on avait rendez-vous dans un lupanar ou sous les jupes d'une fameuse Ginette qui serait tout de même assez gonflée d'accepter ça. En fait, les Dessous de Ginette, c'est juste THE place to be mercredi, THE endroit de filles, débusqué par Hélène, la prêtresse de la blogosphère – je sens qu'elle va adorer, le coup de la prêtresse – et en passe de devenir tout simplement le temple de la branchitude.

 

Pour y aller, c'est simple:

 

Les Dessous de Ginette : salle sous le bar Ginette de la Côte d'azur
101 rue Caulaincourt
75018 Paris
Métro Lamarck Caulaincourt, ligne 12

 

Pour un avant-goût, regardez là.

 

Pourquoi ce rendez-vous ? Heu… Et bien c'est simple. Pour me rendre hommage. En tous cas, pour célébrer la parution de mon chef-d'oeuvre très très hot, intitulé "Libido en berne ? Pimentez votre couple".

 

 

Sans blague, cet ouvrge est torride, précipitez-vous dessus.

 

Ok, pour toucher mon premier centime d'euro de droits d'auteur, il faut que j'en vende 30 000 exemplaires. Vous me pardonnerez donc l'aspect raccoleur de ce billet IN-FOR-MA-TIF.

 

Quoi qu'il en soit, mon bébé sort le 25 avril et dès lundi je devrais le tenir entre mes mains. Je sais c'est idiot, mais c'est un peu comme si lundi c'était Noël.

 

A part ça, mercredi, Hélène et Alexandra, alias Pomme, seront là également et ce sera donc l'occasion de faire dédicacer leurs livres à elles qui sont pas mal non plus, même si bon, désolée les filles, mais là c'est MON heure de gloire. Julie, qui est en grève de blog et qui n'a toujours pas commencé à écrire de livre sera également des notres. A défaut de lui faire dédicacer des bouquins, vous pourrez la toucher, en vrai. Désolée Julie, mais encore une fois, il faut vendre, ma cocotte, donc je t'utilise un peu.

 

Surtout, surtout, je serai ravie de mettre un visage sur les Zaza, Mamzelle Maupin, Baboux, ByKiss, Poupette33, Chouchou44 et tous les autres. Bref, viendez les amis, en plus à partir de 21h30, y'aura un chanteur et parait qu'on peut danser.

 

Ah, et pour finir, j'ai mis "Champagne" dans le titre parce qu'on est pas des bêtes, donc personnellement, mercredi, c'est champagne à gogo. Une des raisons d'ailleurs pour lesquelles j'ai VRAIMENT besoin que vous achetiez mon livre. Ben oui, le champagne, ça coute un peu plus cher que la limonade.

 

Edit: La magnifique photo de chez Ginette a été prise par Hélène. Merci ma prêtresse.

Edit 2: Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Hélène. Mais ne dites à personne que je vous l'ai dit..

Edit3: Un grand merci d'avance à Lovepink, alias Kristel. Les dessous de Ginette, c'est elle !