Maitre Nadjaaaaaaaaaaar

Bon, aujourd'hui, c'est jeudi et jeudi, c'est le jour désormais du compte-rendu de la Nouvelle Staaaaaaaaaaar. Tadaaaaam !

 

Je sais, certains d'entre vous se contrefichent de la Nouvelle star, voire trouvent cette émission nulle et non avenue. Peut-être, peut-être. En même temps, moi j'adore, désolée. En revanche, le problème, c'est que là, j'ai changé de préféré. Julien, je suis désolée, mais je suis un tout petit peu d'accord avec Marianne, t'as pas besoin d'en faire autant. Tes petites grimaces, va falloir me les corriger pour la semaine prochaine.

 

Par contre, par contre…

 

Pierre.

 

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh, Pierre.

 

Pierre, tu ressembles à Georges Clooney, sauf que toi tu es jeune. En plus tu as chanté Angie comme un professionnel et pourtant, cette chanson, c'est un gold, un intouchable. Bref, Pierre, tu es mon nouveau chouchounet.

 

Avec Tigane. Et aussi Alex, parce que wouahou Alex, quand il danse, pfiouuuu.

 

Bon, et puis Julien, bien sûr, on t'aime quand même.

 

Quand j'y pense, la Nouvelle Star, c'est un peu mieux que les Chippendales.

 

Edit: Je voudrais par ailleurs préciser qu'à mon sens, le vrai héros de la Nouvelle star, ce n'est pas Dove Attia, ni André Manoukian, encore moins Manu Katché ou Marianne James. Non. La vraie figure emblématique de cette émission, c'est Maitre Nadjar. L'huissier de justice à la voix de fausset. Qui toutes les semaines, vaillament, tente de placer un mot de plus. Hier, il a tenu exactement 35 secondes à l'antenne. Un record. Bravo Maitre Nadjar.

Tout passe ?

Aujourd'hui, Je voulais vous parler de cette petite fille au prénom de fleur qui se bagarre encore contre un microbe tenace, mais je n'y arrive pas. Cette naissance difficile, sept ans presque jour pour jour après celle de mes enfants remue trop de choses.

 

C'est étrange. On vit bien, on avance tous les jours, droits dans ses bottes et on se dit que les plaies sont refermées. Et puis il suffit d'un couloir d'hôpital, d'une amie chère qui se ronge les sangs pour son bébé fragile, pour que tout remonte violemment.

 

Tout ? Un accouchement dont le souvenir s'est perdu dans un produit anesthésiant. Le contact froid de la table du bloc opératoire sur mes reins en feu. Le réveil sur un brancard avec l'homme qui pleure et me dit qu'ils sont beaux. Un charriot sur lequel sont posées deux couveuses, poussé par une pédiatre du Samu. On les emmène loin, à l'autre bout de Paris. Je touche un poignet, celui de mon fils, et puis plus rien. Il ne reste plus que ce ventre coupé en deux. Vide.

 

Plus tard, les sirènes du Samu, encore, la poitrine de mon minuscule fils qui se soulève trop fort, trop vite. La précipitation, les infirmières qui courent et qui tournent la tête quand elles nous voient, l'homme et moi. Une salle d'attente d'hopital vide et la certitude que la prochaine fois que la porte s'ouvrira, un médecin annoncera sa mort. Les prières pour que la porte ne s'ouvre pas. 

 

L'homme qui me serre et me jure qu'il ne m'abandonnera jamais.

 

La porte s'est finalement ouverte et il était vivant. Mais je crois que moi je suis morte un peu, ce jour là.

 

On dit que tout passe, mais c'est faux.

 

Edit: Aux dernières nouvelles la miss remonte vaillament la pente. Les pensées positives, ça marche !

Vis ma vie de grosse

Alors après ce teasing honteux, je vais vous le dire, pourquoi je suis carrément super vénère. Avant tout, sachez que tout ça c'est à cause de Monoprix. Ben oui, de Monoprix, parfaitement. Qui m'a abonnée gratuitement à Marie-Claire. Ce qui, d'après l'homme, constitue la preuve irréfutable que je me lache beaucoup trop le samedi quand j'y fais mes courses. Mais ça, c'est une autre histoire.

 

Bref, Monop' m'a abonnée à Marie-Claire. Ce qui fait que je le lis. En plus du Elle. Bon, je sais, je ne devrais pas, ça me donne des aigreurs et c'est bien connu, c'est mauvais pour le teint. En même temps, désolée, mais ne pas lire un magazine qu'on m'a OFFERT, c'est pour moi ni plus ni moins un manque de correction.

 

Donc je l'ai lu. En rentrant de vacances, samedi soir tard. Et ce que j'y ai vu m'a littéralement fait hurler.

 

Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.

 

La raison de ce cri de femme qui souffre ?

 

Le reportage de terrain d'une journaliste qui prend son métier super au sérieux. Au point de prendre dix kilos EXEPRES pour voir ce que ça fait d'être ronde.

 

Putain.

 

Pardon, je suis en colère et dans ces cas là, ma vraie nature ressort et au risque de vous décevoir, ma vraie nature est vulgaire.

 

Donc, cette charmante jeune femme nous offre le compte-rendu d'un genre de "vis ma vie de grosse" à pas piquer des vers. Autant vous dire que déjà sur le principe, je suis super contre. D'abord, si Marie-Claire veut savoir ce que c'est de vivre dans la peau d'une ronde, elle demande à une fille dont c'est la vraie vie, d'être ronde. Ensuite, la nana en question pèse à l'origine 56 kilos et au terme de sa quasi "near death experience", elle pète les scores de la grossitude: 66 kilos.

 

Le poids que je vise depuis dix ans sans parvenir à m'y tenir plus de deux mois d'affilée.

 

Le poids qui pour moi représente THE ligne parfaite. Bon, je sais, pour certaines, 66 kilos c'est déjà pas mal gros. M'enfin, à lire le journal intime de notre Florence Aubenas des régimes, on croirait que c'est quasi l'obésité. D'ailleurs elle le dit carrément, à 61 kilos déjà, elle se "sent basculer dans le camp des grosses".

 

Putain.

 

Pardon, mais quand même, putain.

 

En plus d'être contre sur le principe, les conneries – pardon, mais bon, toujours cette vraie nature qui ressort -enfilées comme des perles sur un collier par la journaliste ne m'aident pas à me calmer. En gros, c'est simple, être ronde c'est au départ trop génial parce que du coup elle a des seins et donc elle est trop sexy de la mort. Bon, faut dire qu'elle nous explique qu'elle a de la chance et que son excellent métabolisme lui permet de grossir de partout, de façon harmonieuse. En gros, faudrait pas non plus qu'on croie qu'elle est devenue complètement moche. Non, elle s'est enrobée tout en restant "ferme". A ne pas confondre avec les VRAIES grosses qui sont non-seulement mal foutues mais aussi super molles de la fesse. Se reconnaitront celles qui le voudront.

 

Bref, au départ, passée de "mince" à "mince avec des seins", notre intrépide journaliste se réjouit de sa super bonne idée. Mais forcément, les semaines passant , elle trouve ça tout de même beaucoup moins drôle. Elle s'essouffle dans les escaliers – beh oui, 66 kilos, c'est limite un handicap, que voulez-vous -, elle se prend des reflexions trop sympas de son mec du style: "encore 1/2 gramme en plus et je te quitte" – un conseil ma chérie, quitte le la première, si son amour ne tient qu'à ton tour de taille c'est inquiétant – et elle explose dans ses pantalons, bouhhhhh.

 

Et c'est là que notre future Pulitzer lève le lièvre du siècle. Etre grosse, c'est pas super drôle.

 

Sans blaaaaaaaaaaaaaaaaaague ? Merci Marie-Claire… Quel scoop nom d'un chien ! La prochaine fois, c'est quoi ? Une de vos reporters se crève l'oeil pour vérifier qu'être aveugle c'est moyennement pratique ? Bon, ok, je m'égare et loin de moi l'idée de comparer la cessité à l'embonpoint. Mais ce qui me rend hystérique, c'est que sous couvert de faire genre "on est trop cool à Marie-Claire, on a pas peur de prendre des kilos et de prouver qu'être ronde ça a du bon", on ne fait que stigmatiser un peu plus les girondes.

 

Parce que bien évidemment, à la fin de ce reportage à hauts risques, la miss a finalement reperdu tous ses kilos, sauf un ou deux pour rester une bombe sexouelle parce que c'est bien connu, nous les rondes on est trop de la balle au pieu. Quoi qu'il en soit, la conclusion de cette enquête de terrain – à côté les journalistes embarqués avec des GI en Irak ce sont des bisounours – c'est qu'il vaut tout de même mieux être mince. Avec des seins, bien sûr.

 

Non mais franchement, je suis aigrie ou le procédé est juste immonde ?

Le Flocon c’est trop facile

Oyez oyez braves gensssss, je suis rentrée.

 

Je suis rentrée et déjà en colère.

 

Oui, je sais, c'est limite pathologique d'être en colère après une semaine idyllique dans les alpages. Mais je vous jure que ce n'était pas prévu. Je pensais très sincèrement vous faire un petit billet tout doux, rempli de tout ce qui dans mes vacances m'avait comblée.

 

Du genre que mes loulous ont eu le flocon.

 

Malgré le forfait de ma fille déclaré à la dernière minute pour cause d'indigestion de raclette. Ou de chocolat. La pauvrette a vomi tout son quatre quart sur ses skis. Et sur sa salopette. Et aussi sur mes boots. Egalement sur le siège auto. Heureusement, le moniteur, charmant Patriiiiiiiiiick aux yeux bleux, lui a décerné le flocon au mérite.

 

Ouf.

 

Quand à mon fils adoré, il a même eu le privilège de passer les épreuves de la première étoile.

 

Qu'il a foirée dans les grandes largeurs.

 

Mais re-ouf, il est reparti avec à la boutonnière un sublime flocon tirant presque sur la première étoile. Ok j'admets, ma fierté de mère en a malgré tout pris un coup, cette première étoile, je me la rêvais. J'ai beau conspuer les parents qui misent à fond sur leurs enfants pour expier leurs propres échecs, j'aurais évidemment adoré que la chair de ma chair soit repérée par Patou comme futur haut potentiel du ski alpin. A priori c'est raté, mais rien n'est perdu, il reste tout un tas de sports qu'il n'a pas encore essayé.

 

Bon, bref, ce fut une semaine pleine de petits bonheurs, de soleil de montagne, de livres délicieux dont je vous parlerai, de chaises longues, de remontées sur les télésièges le visage tourné vers le soleil, de jours sans douches - oui, pour moi, les vacances c'est aussi parfois ne pas se laver, j'assume - et de nuits paisibles rythmées par le flot du torrent. Oh, bien sûr, il y eut des dilemmes abominables comme celui de savoir si cette fois-ci "on redescend par la bleue de l'Eychauda ou la rouge de la Cucumelle" ? Ou pire, "vin chaud ou grog, pour la pause de dix heures ?". Voire carrément déchirants, le soir venu, "raclette ou fondue ?". Et oui mes amis, même quand on pense que tout va bien, la vie reste une succession d'épreuves pas faciles faciles.

 

Tout ça ne vous dit évidemment pas pourquoi ce matin je suis en colère. Et là tout de suite, je me demande si finalement je ne vais pas vous faire attendre un peu pour vous l'expliquer. Parce que quelque part, ce n'est pas super sympa de revenir après une semaine d'absence – au fait, vous avez pleuré ? – et d'immédiatement vous infliger un grand cri de femme qui souffre. Certes, on est lundi et qui dit lundi dit grand cri. Mais après tout, avec mardi aussi ça rime.

 

Quoi qu'il en soit mes petit lapins, vous m'avez drôlement manqué.

 

EDIT: Juste un petit mot pour une petite fille au prénom de fleur née hier à qui je pense très fort aujourd'hui parce qu'elle est un tout petit peu fragile. Des baisers aussi à sa maman et à son papa. Tout va bien se passer.

Pas l’écooooooole !

Aujourd'hui, c'est la rentrée. Mes bébés – de six ans, d'accord, mais je vous assure que dans le creux de leur cou ça sent ENCORE le bébé – entrent au CP. J'en suis toute retournée et tout à l'heure, au moment de les laisser devant l'école il va falloir que je me comporte en adulte. Cette année, promis, je ne vais pas pleurer. Je le sens bien. Déjà, l'année dernière, pour la grande section, ça s'est plutôt bien passé, j'ai réussi à me contrôler et à ne m'effondrer qu'à la sortie de l'école. L'année d'avant, c'était un peu plus compliqué, mais j'avais des circonstances atténuantes, on rentrait dans une nouvelle école. On avait plus de copains et on ne connaissait pas la maitresse.

Quand à la première rentrée… C'était il y a trois ans et je commence tout juste à pouvoir en parler. Avant, c'était encore trop frais. Pour vous, aujourd'hui, je veux bien essayer.

On est donc en 2003. A eux deux mes bébés – alors là, à trois ans, je n'en démords pas, ce sont presque des NOUVEAUX-NES – doivent mesurer un mètre et encore. Depuis une semaine j'ai une boule là, au fond du ventre. Ce n'est pas tant l'idée de la séparation, on a déjà franchi avec succès l'épreuve de la crèche. Non, c'est juste que l'école, moi, petite, je n'aimais pas vraiment ça. Et que quelque part, il me semble que ma première année de maternelle, c'était hier. Bon, d'accord, avant-hier.

Le jour J, on entre dans l'enceinte de l'école. La première personne à nous saluer, c'est Nicole, la gardienne. 130 cm de tour de poitrine, bonnet F. Au moins. Je sens que Nicole et moi, on va vivre une grande histoire. Elle regarde mes enfants et c'est une évidence, elle les aime déjà plus que les autres. Elle n'en dira rien, bien sûr, ce ne serait pas sympa pour les autres mamans. Mais bon, on voit bien qu'elle a craqué. Comment lui en vouloir…

Après avoir salué notre chère Nicole, on monte les escaliers. Mes petits serrent très très fort mes mains, à moins que ce ne soit moi qui leur broie les doigts.

Après m'avoir fait jurer de ne pas pleurer et de ne pas m'éterniser dans les lieux, l'homme décide UNILATERALEMENT que c'est lui qui emmènera ma fille dans sa classe. A cause de notre relation soit disant fusionnelle. Quand ils s'éloignent tous les deux, de la voir si minuscule partir vers l'inconnu, c'est simple, c'est comme si on m'arrachait le coeur à mains nues. Un sanglot incontrôlable s'échappe de ma poitrine. Cinq minutes après l'homme ressort, fier comme un pou, la miss n'a pas versé une larme. Je le calme tout de suite en lui rappelant qu'une enfant qui n'extériorise pas sa peine est une enfant qui souffre encore plus.

C'est maintenant à moi de m'acquitter de ma mission, laisser mon fils. La maitresse a l'air gentille. Elle nous fait visiter la classe et nous explique que maintenant, il faut que "la maman parte travailler". Je la regarde d'un air probablement très niais sans comprendre tout de suite que "la maman" c'est moi. Je suis tentée de la soudoyer pour rester la matinée. Je sors un gros billet de ma poche, l'air de rien. Si je sens qu'elle est réceptive, je tente le coup.

Elle n'est pas réceptive.

J'embrasse alors 67 fois les joues de mon bonhomme et je lui annonce qu'il est temps de nous séparer. Mon chérubin ne l'entend pas de cette oreille. Sa lèvre inférieure se met à trembler dangereusement.

Je suis en train d'abandonner mon nourrisson.

Je commence à pleurer.

Rien ne prouve qu'il y ait un lien de cause à effet – et quoi qu'en dise encore aujourd'hui l'homme ON NE LE SAURA JAMAIS – mais à ce moment là mon fils se met à hurler à la mort. "Pas l'école, pas l'école, pas l'écoooooooole". Il s'accroche à moi comme un noyé à une planche de bois. La maitresse et moi ne sommes pas de trop pour détacher un à un ses petits doigts de mes mains. L'homme m'entraîne dans le couloir. Là je crois que je crie aussi "pas l'écooooooooooooole". Mais je n'en suis pas sûre.

Finalement, sans que je comprenne comment, je me retrouve derrière une porte fermée pas assez épaisse pour atténuer les hurlements de la chair de ma chair. "Dans cinq minutes il s'amusera comme un fou, là il sent que tu es juste à côté, tu ne l'aides pas", tente l'homme. "Mais encore heureux qu'il le sent que je suis à côté", parviens-je à articuler. "Et j'espère que la maitresse elle le sent aussi. Parce que moi, pour le coup, je la sens pas, figures toi". L'homme me lance son regard n°12, celui qui veut dire: "là je laisse tomber, ça n'est plus de mon ressort". Et il s'en va.

Pas moi.

Finalement, après de longues minutes rythmées par les pleurs incessants de mon chérubin, je finis par descendre les escaliers. Je sais, les apparences jouent contre moi, mais je suis malgré tout une adulte et une mère responsable.

Bon, d'accord, en fait j'ai peur de la directrice.

Au moment de passer le porche de l'école, Nicole, la gardienne au tour de poitrine le plus grand de la capitale, me prend en pitié. "Ne vous inquiétez pas ma petite. Tous les enfants pleurent le premier jour. Ensuite, ils ne veulent qu'une chose, y retourner. C'est votre première rentrée ?".

La pauvre Nicole ignore qu'elle vient de faire une grosse boulette. Elle a été gentille. Avec une mère en détresse qui tente de réprimer un gros chagrin. Je tombe dans ses bras en sanglotant, articulant à grand peine entre deux reniflements morveux que oui, c'est ma première rentrée, qu'en plus je laisse DEUX enfants, PREMATURES qui plus est. "Allez, allez, ma petite…", me berce Nicole. Là c'est mort, je me lache complètement. Je pleure comme je n'ai pas pleuré depuis des siècles. Et plus je pleure, plus je pense à des choses horribles qui font redoubler mes sanglots. Je dois l'avouer, c'est bon. Les autres mères qui sortent elles aussi avec les yeux rouges me regardent avec envie. Elles voudraient bien un gros calin elles aussi. 

Elles peuvent toujours courir. C'est MA Nicole.

xxxxxxx

Voilà, j'ai finalement passé la matinée dans la loge de la gardienne – qui s'appelait vraiment Nicole comme l'esthéticienne du Meurice et comme ma mère, si si… – à me faire consoler, la tête posée sur ses seins gigantesques. Bien sûr, quand vers 11h30 la cloche a sonné, mes deux lutins sont descendus hilares, l'air de rien, comme s'ils avaient fait ça toute leur vie, d'aller à l'école.

Aujourd'hui, donc, on remet ça. Le problème, c'est que là, c'est le CP. Et qu'à la grande école, il n'y a pas Nicole.

A y’est je pars !!!

Et voilà, je pars, avec mes leggings, ma robe housse, mes dizaines de choses qui ne me serviront à rien, mes enfants sous le bras, mon homme atterré par le nombre de valises qu'il va devoir porter – ben oui moi je me charge de mon ordinateur au cas qu'où y'aurait du réseau en haut des pistes – à boire et à manger pour dans le train, sans oublier les pastilles vichy pour le mal de coeur et aussi mon I-Pod en cas d'insomnie.

 

Allez, mes chatons, cette fois-ci c'est la bonne, on décolle. Je ferme la boutique et les commentaires pour pas laisser le terrain libre aux trolls et aux spameurs.

 

Gros baisers et à la semaine prochaine !

Mon coming out

Ce soir, je pars en vacances. Les loulous, l'homme et moi on fait nos valises et on prend le train de nuit, direction le grand air des alpages. Je m'y vois déjà: les enfants au cours de ski – parce que c'est important pour eux de savoir bien dévaler les pentes – et l'homme et moi sur une terrasse en altitude et au soleil, avec tous les bouquins que je n'ai pas eu le temps de lire ces derniers mois.

 

Bon, ok, si je veux être vraiment honnête, je reconnais que les cours pour les enfants ça coûte un bras mais que c'est le seul moyen pour avoir la paix et boire mon vin chaud pénard. Et pour les livres, y'a aussi des chances qu'ils perdent la compétition face à la pile de voici, gala ou match que je vais me faire un plaisir d'acheter à la maison de la presse de la station. Même pas honte.

 

Bref, ce soir c'est les vacances, ce qui signifie que je vous quitte une semaine. Je sais, c'est dûr. Il va falloir tenir le coup être et courageux mes petits poussins. Regardez, moi, je ne pleure pas. Alors haut les coeurs. En plus, je suis sûre qu'à mon retour, j'aurai des tonnes de choses à vous raconter. Ben oui, le ski, c'est un vivier d'anecdotes. Du genre ? Et bien du genre par exemple que l'année dernière, mes enfants, dignes héritiers de leur mère pas trop agitée du popotin, ont réussi l'exploit de rater leur Flocon. Ah ben oui, moi aussi je pensais que c'était impossible. Et bien non, ils l'ont fait. Donc cette année, on repart avec un sacré challenge, je peux vous dire. En même temps, étant donné qu'ils auront au bas mot trois ans de plus que les autres candidats, on espère vraiment que cette fois-ci le flocon ça sera finger in the nose.

 

Donc mes petits lapins, je vous laisse. Mais avant de partir, je veux vous faire un aveu. De la plus grande importance et qui n'a rien à voir avec le ski. Cet aveu, je vous le fais aujourd'hui pour que vous ayez ensuite un peu de temps pour me pardonner. Non mais ne paniquez pas, je n'ai pas commencé un régime protéiné, je n'ai pas une liaison avec un nutritionniste et je vous JURE que je n'ai pas acheté un bloomer.

 

Mais.

 

Mais voilà, j'adore les leggins.

 

Je sais, c'est nul.

 

C'est vrai, j'ai toujours dit que je détestais ça.

 

Ben en fait c'était pas vrai.

 

Mais j'ai de bonnes raisons de les aimer.

 

Vous en voulez une ?

 

Les leggins sous les jupes, ça règle le problème des cuisses qui se touchent.

 

Quoi d'autre ?

 

Les leggins, ça n'a pas de boutons qu'on arrive plus à fermer certains matins.

 

Et puis ?

 

Les leggins ne sont jamais trop longs et il ne faut pas leur faire d'ourlets.

 

Oui mais bon, c'est tout ?

 

Les leggins ça file pas et ça tombe pas entre les jambes comme les collants. En plus on peut en mettre tout l'été sans passer pour une amish, ce qui n'est pas le cas des collants .

 

Bon, voilà, je l'ai dit. J'ai fait mon coming out du legging. Je me sens super légère maintenant.

 

Non mais au lieu de me jeter la pierre, franchement, essayez. Une robe housse, un legging et des ballerines. D'accord, y'a des chances qu'on se lève dans le bus pour vous céder la place. Perso, un serveur au resto m'a souhaité une bonne fin de grossesse pas plus tard que la semaine dernière. Devant tous mes copains DONT une amie enceinte de 7 mois à qui il n'a RIEN dit.

 

Mais à part ce léger inconvénient, qu'est-ce qu'on est confort nom d'un chien…

 

Allez mes cailles, sur ce, je vous embrasse.

La nouvelle star, ma dépression et moi

Alors ma dépression et moi, on voulait vous dire que tout va bien. On a regardé la Nouvelle Star et ça s'est super bien passé.

 

On vous raconte ?

 

 

 

Bon, en gros, on a commencé assez fort en pleurnichant quand Marianne James a dit à Martine qu'elle était très en beauté. Ma dépression et moi on trouvait que c'était super vrai. Et quand la jolie Martine, qui a des fossettes incroyables et qui sourit quand elle a peur a répondu à Marianne que ça lui faisait super du bien vu qu'elle est très complexée, on s'est un peu identifiées, avec ma dépression. Du coup, on a un peu ouvert les vannes.

 

Bon, après, on a bien apprécié Gaëtane et on a quand même rigolé à cause du "tract" de Dove qui en plus n'entendait rien et qui du coup votait bleu quand il pensait rouge.

 

Par la suite, forcément, on s'est fait avoir par Raphaëlle qui a chanté Yesterday comme une diva, avec sa petite soeur handicapée qui serrait fort la main de sa maman. Bon, là, ma dépression et moi on s'est carrément lachées. Mais très honnêtement c'était rien à côté de ce qu'on a braillé au moment où Tigane a interprêté Crazy en accoustique. Faut dire que sa maman, magnifique en boubou, pleurait à chaudes larmes et qu'on voyait bien que ça venait de l'intérieur.

 

Bon, heureusement, ensuite, il y a eu Julien, qui nous a fait l'effet d'un prozac. Voire d'un viagra. Julien, c'est simple, c'est la preuve vivante qu'on peut mesurer un mètre douze, avoir une barrette dans les cheveux, danser en legging et arriver quand même à chatouiller le kiri des filles.

 

Voilà, après on est allées se coucher, la tête pleine de "grands ui" et de chansons qu'on était pas arrivées "à s'approprier".

Six ans…

Hier, ma mère, au téléphone, après une conversation anodine:

 

– "Tu te rends compte, cette nuit j'ai rêvé de grand-père. Pour la première fois depuis six ans. Il était sur le chemin de la maison et je lui disais de ne pas s'en aller. Six ans. En six ans, je ne l'avais jamais vu en rêve. Et cette nuit, il était là, c'était lui".

 

Après ce coup de téléphone, j'ai pensé à lui toute la journée. A ce grand-père qui faisait de tous petits pas et qui prenait toujours beaucoup de précautions pour ne pas tomber.

 

Mon petit grand-père qui couvrait mes livres à chaque rentrée scolaire. Du coup j'avais toujours, moi la souillon, les livres les plus impeccables de toute l'école. Au carré.

 

Même qu'aujourd'hui encore quand je regarde les cahiers de mes enfants recouverts n'importe comment par mes soins, j'ai la gorge serrée.

 

Il n'avait pas droit au sucre parce qu'il était diabétique mais tous les dimanche, il nous apportait une nouvelle barre de chocolat. J'ai compris très tard qu'il en crevait de ne pas pouvoir y goûter et qu'il les mangeait par procuration. Il devait avoir une petite préférence pour les Raiders – Twix pour les moins de 30 ans – et les Nuts. Les Balisto, aussi.

 

Avec ma grand-mère, ils passaient leur temps à se disputer. Mais pas qu'un peu, hein. Vraiment. Aujourd'hui, elle ne peut s'endormir qu'avec sa photo sous son oreiller.

 

J'ai demandé à ma mère si ça l'avait rendue malheureuse de rêver de lui.

 

Je crois qu'elle ne m'a pas vraiment répondu à bien y réfléchir…

Emmanuelle ? C’est moi (suite et fin)

Avant tout, je vous avoue que je suis carrément émue et flattée par vos réactions enthousiastes d'hier. Je vous le dis en toute franchise, sans rire et tout et tout. Je crois que c'est ce qui est le meilleur dans cette aventure de blog. A côté, les séances photos (ok, LA séance photo), les interviews de bellissimas ou les passages à la radio, ça vaut pas tripette. Non, ce qui me fait grave kiffer comme dirait Ségolène Royal – pour qui je vais voter sauf que je préfère qu'on en parle pas rapport au fait qu'ici c'est un blog apolitique de gauche – c'est l'idée que vous aimiez lire ces billets et que parfois, ils déclenchent un éclat de rire. Alors voilà, merci.

 

Maintenant, puisque vous me l'avez demandé si gentiment, voici la suite de mes aventures.

 

14h45: Je rejoins Fabrice, entièrement orange. Il voulait de la couleur, il est servi.

 

14h47: Je m'excuse auprès de Fabrice pour le trou de mon collant. Je lui demande s'il peut éviter de photographier ma jambe gauche.

 

14h49: Fabrice me propose de prendre encore cinq minutes pour changer de collant.

 

14h50: Je lui réponds que je n'en ai pas d'autre.

 

14h52: En fait j'en ai plein mon tiroir.

 

14h54: Le problème se situe plutôt au niveau de mes bottes. Que j'ai mis trois quart d'heure à enfiler. Par botte. Après avoir graissé mon collant. Et cassé trois ongles. D'accord, j'en ai même pleuré.

 

14h56: Même pas en rêve je les enlève.

 

14h57: Même sous la torture j'avoue pas à un photographe professionnel que je suis comme qui dirait coincée dans mes bottes.

 

14h58: Fabrice qui est vraiment un homme parfait me rassure. Un coup de photoshop et on n'y verra rien.

 

15h00: On commence la séance sur le canapé. Fabrice me demande de regarder vers la fenêtre tout en tournant le visage de son côté.

 

15h01: Je fais exactement l'inverse.

 

15h02: Fabrice a un sourire un peu crispé. Je crois qu'il commence à comprendre l'étendue des dégats.

 

15h03: J'explique à Fabrice que je suis très mauvaise en coordination et que du coup il faudrait peut-être mieux qu'on commence avec des consignes simples. Par "simple" je veux dire une à la fois.

 

15h04: Fabrice redouble de douceur et me dit que le plus important c'est le sourire.

 

15h06: Fabrice m'explique que c'est mieux quand même d'ouvrir un peu la bouche quand on sourit.

 

15h07: Je préfère mourir plutôt que montrer mes dents.

 

15h09: Fabrice fait une blague à deux balles et j'ouvre la bouche. Putain il est trop fort.

 

15h11: Je prends une pose complètement naturelle à l'insu de mon plein gré. Fabrice shoote et me dit que je suis "super mignonne". Je suis tellement fière que je souris bêtement à m'en décrocher la machoire.

 

15h12: Je commence à adorer ça.

 

15h14: Les crépitements de l'appareil photo me font des trucs bizarres, je suis limite excitée.

 

15h17: Il est en train de se passer un truc très fort je le sens.

 

15h20: Il n'y a plus que lui et moi, je lui donne énormément, là.

 

15h23: Je joue avec l'objectif comme si j'avais fait ça toute ma vie.

 

15h26: C'est incroyable, j'ai ça dans le sang. Fabrice arrête pas de shooter. Je crois que la magie, c'est ça. Quelque chose de très simple et en même temps de très compliqué.

 

15h30: Là, tout de suite, s'il me demandait de me déshabiller, je le ferais. Comme ça, comme une offrande.

 

15h32: En même temps il ne me le demande pas.

 

15h33: Ce n'est pas grave, on est au delà de la nudité et je crois qu'en réalité c'est avec l'objectif que je fais l'amour.

 

15h33: Je viens de pousser mon fils pour qu'il ne soit pas dans le champ de la photo.

 

15h35: Il est temps qu'on s'arrête, Fabrice et moi, on perd tous nos repères.

 

15h37: Fabrice a l'air super pressé de partir, je crois que ce qu'on vient de vivre lui fait peur. C'est trop d'un coup, le pauvre.

 

15h40: Je n'ai pas le temps de lui dire au revoir qu'il a disparu. C'est fragile un homme…

 

Edit: Pour la photo, faudra acheter "Bien dans ma vie" parce que je ne tiens pas à mettre ma trombine sur le net. Surtout, les photos ne sont pas libres de droit, en tous pas pas tant que le magazine n'est pas sorti.

Edit 2: Les photos, je dois le dire, m'ont bluffée. Surtout, je crois que ça devrait être instauré comme thérapie de se faire photographier comme ça. Parce qu'au bout d'un moment, je vous jure, on oublie qu'on ne s'aime pas.

Edit 3: Je tiens à préciser que je ne me suis pas déshabillée. ça c'est pour l'homme qui parfois est très "1er degré".