Sèche

Bon ben je ne vais pas te raconter de conneries, je suis sèche. Complitly sèche. En même temps je te l'accorde, je ne suis pas totalement obligée de venir te dire ça, quand on a rien à dire on peut aussi la fermer. Sauf que je suis du genre à ne pas savoir la boucler. Voire même moins j'ai de choses à dire, plus je jacasse.

 

Alors voilà, c'est un billet pour rien, pour te dire que je ne peux pas trop expliquer pourquoi mais en ce moment j'ai la tête pleine de questions et que du coup, il m'est difficile d'ordonner mes pensées. Pour te dire que j'espère bien que ces questions auront des réponses très vite mais qu'il y a des choix trop importants pour être pris à la légère.

 

A très vite.

 

Edit: Non, je ne suis pas en train de te refaire le coup de la pause. Juste voilà, je suis un tout petit peu… sous l'eau.

Vélib et mariage ne font pas bon ménage…

Ce n'est un secret pour personne désormais, le sport n'est pas à proprement parler mon fils ma bataille. Toutefois, comme en revanche je suis une personne très curieuse et ouverte dès qu'il s'agit de se lancer dans une nouvelle aventure – bon, d'accord, je pense qu'en fait ce jour là je faisais un bad trip de saint-moret - j'ai récemment traversé Paris sur un Velib. Un vrai moment nutella.

 

Pour commencer, il a fallu que j'écoute les conseils donnés sur un ton professoral par l'homme qui m'a expliqué en long en large et en travers que la règle numéro 1 quand tu prends un Vélib c'est de BIEN VERIFIER le matériel. Rapport que s'il est crevé, genre, t'es obligé d'attendre dix minutes avant d'en reprendre un autre. Bon, il aurait pu me le dire en deux mots, il me l'a dit en cent. J'ai bien senti qu'il n'avait aucune confiance dans ma capacité à déceler un dysfonctionnement cycliste en un simple coup d'oeil. Du coup j'ai eu aussi droit à une démonstration en règle, l'analyse détaillée du vélib et des différentes avaries dont celui-ci peut être victime.

 

Je me dois de préciser que l'homme n'a pas, contrairement aux apparences, son master vélib. Avant cet épisode, il en avait fait une fois un jour de grève et avait réussi l'exploit de se faire renverser… par un piéton. Mais comme une bonne épouse se doit de montrer parfois un peu de déférence envers son mari, j'ai aquiescé à tout son baratin en essayant de masquer le mieux possible mon début d'exaspération. Non parce que bon, faut pas être sorti de l'Ena pour repéré un pneu à plat.

 

Qu'à cela ne tienne, donc, j'ai scrupuleusement choisi mon engin, après avoir un peu pataugé à la borne entre mon pass navigo du métro et ma carte bleue, introduisant systématiquement l'une à la place de l'autre dans la machine. Après que l'homme se soit également acquitté de son inscription – avec autant de difficultés que moi et ce bien sûr après avoir ricané au sujet de mon manque absolu de sens pratique – et qu'il ait lui aussi pris son vélo, on est partis à l'assaut de l'avenue d'Italie.

 

Qui contrairement à ce qu'on pourrait penser quand on est à pied, monte.

 

N'écoutant que mon courage, j'ai pédalé de plus belle en pestant contre l'absence de vitesses et la lourdeur du vélo. Arrivée à la place d'Italie j'avais décidé de voter Pannafieu en 2008.

 

En même temps j'étais malgré tout plus vaillante que mon compagnon. Qui avait manifestement oublié dans son scrupuleux check-up de vérifier la selle. Dont la vis de serrage ne fonctionnait plus. Je dois avouer que le spectacle de l'homme pédalant tant bien que mal les genoux au menton et s'arrêtant à chaque feu rouge pour remonter son assise qui redescendait inexorablement quelques mètres plus loin m'a fait me gondoler tant et si bien que j'ai dévalé le boulevard de l'hôpital sans souci – qui certes est en pente. Je prenais toutefois garde de freiner avant chaque feu histoire de ne pas donner l'occasion à l'homme de me soudoyer pour que je prenne son vélo avec selle au plancher. J'étais en effet plus que certaine qu'il avait déjà fait le rapprochement entre ma physionomie "courte sur pattes" et le léger défaut de sa monture.

 

Sauf qu'à un moment j'ai mal calculé mon coup et pof, on s'est retrouvés arrêtés côte à côte. Pas loupé. Il a pris son air de panda et m'a demandé si ça ne me dérangeait pas d'essayer. Dois-je insister sur la mauvaise grace avec laquelle j'ai consenti à lui laisser mon vélo impeccable pour hériter en échange d'une selle non seulement descendante mais également pivotante ?

 

Las, ma mansuétude légendaire a rapidement trouvé ses limites. Au feu suivant j'ai décrêté que l'amour ne justifiait pas tout, en tout cas surement pas de me luxer le cul sur son velib tout pourri que même pas il avait mis en pratique ses conseils à la con.

 

Il a d'abord fait semblant de ne pas entendre et fait mine de repartir.

 

Là, ni une ni deux j'ai laché l'engin et je lui ai annoncé que je prenais le métro. Lui rappelant que c'était avec SA carte bleue que son handivélib avait été loué. Et lui laissant le soin de calculer ce que pouvait lui coûter un abandon de bicyclette sur la voie publique avec risque en plus qu'un homme de petite taille en fasse son affaire et se balade à ses frais pour le restant de ses jours.

 

L'homme n'est pas près de ses sous mais il est également conscient que pour garder une épouse aussi merveilleuse que moi même il doit prendre garde à ne pas être ruiné.

 

Donc il m'a rendu très gracieusement mon vélo. 

 

Après on est repartis amoureux comme au premier jour jusqu'à la mairie du 11è. L'homme sur son tricycle et moi, élégante, racée et enjouée sur mon fier destrier.

 

Bon vous vous en doutez, en fait Paris n'est qu'une succession de montées que jamais on redescend et que ça en est suspect. Un coup de l'UMP à mon avis. On a mis près d'une heure pour arriver à destination dans le onzième et j'ai eu mal aux fesses pendant deux semaines. Limite en plus ça te collerait une systite à la longue. Quand à l'homme il lui a fallu près de de trois jours avant de m'adresser à nouveau la parole. En revanche je ne suis pas sûre qu'à l'heure où je vous parle il ait retrouvé sa dignité.

 

Depuis j'ai donc décidé de m'offrir à Noël un vélo électrique. Et je prévois par ailleurs très sérieusement d'en épouser l'inventeur. Parce qu'avoir imaginé de créer une bicylette qui t'aide à monter les côtes tout en ressemblant quand même à un vélo, je trouve ça juste génial. Même qu'en plus tu as bonne conscience rapport que du moment ou on pédale, je défie quiconque me prouver qu'on ne fait pas du sport.

Comme dans les films américains…

Dimanche, on a passé un après-midi comme dans les films américains qu'on voit à Noël. Tu vois ce que je veux dire ? En fait, ce que j'essaie d'exprimer c'est que dimanche, pendant quelques heures, il m'a semblé vivre un moment parfait, comme ceux qu'on envie aux personnages de comédies américaines. Et ce qui m'a fait le plus plaisir je crois, c'est de parvenir à toucher du doigt le fait que vraiment, on était bien. Non parce que je ne sais pas toi mais personnellement je suis du genre à vivre le bonheur… à retardement. Style t'as passé tes vacances à te dire que ce n'était pas le bon endroit, que la mer elle est pas assez chaude que le sable l'année dernière il était plus fin et qu'en plus, cet hôtel, il craint. Et puis à peine t'as atterri à Paris que dans le taxi tu chouines que c'était trop bien et que c'est vraiment nul que ce soit fini.

 

Bref, hier, ce n'était pas comme ça.

 

Pourtant, on n'a pas fait grand chose.

 

Vers 15h00, on a mis nos gros manteaux à cause de la tempête et on est sortis dehors pour aller au cinéma. On s'est fait presque soulever par le vent – enfin surtout les enfants parce que moi avant que le vent me soulève y'a de la marge – et ça nous a fait rigoler. On avait aussi un peu peur que des pots de fleur nous tombent sur la tête. Après on a couru sous la pluie parce qu'on était en retard pour le film.

 

On a couru, couru, couru. Mais en fait, on était vraiment en retard. Alors pour se consoler, on s'est acheté un plein sac de bonbons. Des crocos, des bananes, des bouteilles de coca, des fraises, des qui piquent mortels, des faux dentiers dégueux et du réglisse pour l'homme. Bon finalement on a dû en reposer quelques uns parce que dis-donc ils se mouchent pas du coude les mecs avec les becs. Et 14 euros pour de la gélatine qui si ça se trouve est pleine de vache folle on s'est dit qu'on avait peut-être eu la main un peu lourde.

 

Ensuite on a décidé qu'on allait traîner avec nos bonbecs jusqu'à la séance d'après parce que zut alors, c'était vraiment un temps pour le cinéma. Comme on était au MK2 Bibliothèque, on s'est promenés dans les boutiques puis sur le parvis tout glissant en regardant la Seine. On a fini par aller dans les grands couloirs de la TGB et on est tombés sur une expo de globes terrestres dans la bibliothèque. D'énormes sphères qui semblaient flotter.

 

Enfin est arrivée l'heure du film. Il nous restait quelques bonbons et moi je dis, voir le générique commencer tout en sentant ta langue qui pique à cause des frites, c'est du pur bonheur. Chimique, certes, mais pur.

 

Et puis ça a démarré.

 

"Il était une fois"… "Enchanted" pour ClaireMM qui veut rien que les titres originaux rapport qu'elle vit pas dans l'hexagone.

 

Le Disney de l'hiver.

 

Aussi bien que Mary Poppins. Voilà, c'est ça je crois. Je regardais mes enfants pendant qu'ils buvaient l'histoire comme du petit lait et je me disais que cela resterait en eux comme Mary Poppins est restée en moi. Un vrai souvenir de Noël. Un vrai film doudou, avec promenades à Central Park et bal féérique en haut de l'Empire State Building.

 

Une histoire d'amour, de petite fille orpheline qui se choisit une nouvelle maman. Une histoire qui fait rire les papas et les mamans parce que Gisèle d'Andalasia qui récure l'appartement de docteur Mamour avec l'aide des cafards et rats de New-york à défaut d'écureuils charmants et autres animaux sévissant d'ordinaire aux côtés de Blanche Neige, Cendrillon et compagnie, c'est tout de même très bien vu.

 

Ah et puis moi je dis, merci monsieur Disney. Et aussi, bravo. Parce qu'avoir pensé à faire jouer dans ta bluette de Noël un des mec les plus hot du moment c'était sacrément bien joué. M'est avis que toutes les mamans vont se faire un plaisir d'emmener leurs petits rien que pour rêvasser devant McDreamy. M'est avis aussi que dans le lot, y'aura des filles prêtes à louer un gosse pour faire illusion et se délecter pendant une heure et demi. Voire même que certaines mamans proposeront à leur progéniture d'y retourner pour être sûr d'avoir tout bien compris…

 

Voilà, ensuite on est repartis dans le froid, on s'est dépêchés de prendre une douche et on a mangé des lettres de l'alphabet avec du beurre et un peu de lait.

 

Je ne sais pas toi mais c'est pour ces moments là que j'aime ce mois de décembre. Pas pour le déferlement obscène de cadeaux ou les invitations permanentes à consommer. Non, juste pour les lumières le soir, le froid dehors et l'incroyable bien être qui t'enveloppe lorsque tu rentres dans ta maison chauffée…

Même pas peur

Parmi mes plus grandes terreurs, après celle de l'avion bien sûr qui est toujours en pôle position même si je travaille beaucoup sur moi même, il y a celle de parler en public.

 

Dire que ça me terrorise est bien en deça de la réalité.

 

Tu me diras, on est jamais OBLIGE de parler en public. C'est vrai. Sauf que souviens-toi, je suis aussi celle qui ne sait pas dire non. Alors, lorsque mon chef me demande au pied levé: "Dis, tu me prépares une intervention sur xxxx, c'est pour dans trois jours et ce sera devant une centaine de personnes". Et bien je réponds niaisement: "Bien sûr, pas de problème, c'est comme si c'était fait".

 

Ensuite je file aux toilettes et après avoir mangé au moins deux ongles – en entier hein -, m'être arraché quelques cheveux et chouiné en me mouchant bruyamment dans du papier toilette, je ressors avec la sensation qu'une enclume vient de m'être directement greffée au niveau de l'estomac.

 

Je passe sur les soirées à me morfondre en imaginant le pire – et quand je dis le pire tu n'as pas idée de ce qui peut me venir à l'esprit: colique intempestive, vomissement en direct, bégayement soudain, et bien sûr, le trou noir qui tue sa mère – et à torturer psychologiquement l'homme. Ben oui, faut bien que quelqu'un paye.

 

Le jour même, je manque rarement l'occasion de scratcher mon collant à l'instant où je me dirige derrière mon pupître et j'ai beau avoir recours à toutes les techniques comportementalistes à la con, rien n'y fait, je suis en panique.

De quelles techniques je parle ? Genre d'imaginer tout ton auditoire en train de faire caca, histoire de le désacraliser. Personnellement ça aurait tendance à me faire encore plus peur. Et puis un homme d'affaires revêche, et bien crois-moi, son air sévère il le garde même aux cabinets. Autre "truc", chopper le regard d'une personne dans l'assistance, ne plus le lacher et faire comme si en vrai ton intervention tu ne la faisais que pour elle ou lui. Sauf que la personne en question, au départ elle est flattée que tu la regardes. Et puis au bout de deux minutes, elle est gênée. Ensuite elle a peur. Et elle tourne la tête ou fait semblant de chercher un truc par terre. D'autant que tu es tellement mauvaise qu'il n'y a vraiment aucune fierté à tirer de passer pour ta copine.

 

Y'a aussi le plan de la respiration abdominale. Mouais. Je dirais pourquoi pas, mais il y a quand même un gros risque de se retrouver en hyperventilation, avec toute la salle qui se met à tourner et ton powerpoint qui danse la salsa.

 

Bon, moi le meilleur truc que j'ai trouvé c'est de me droguer. Ok, ce n'est pas super correct de faire l'apologie de la drogue. Il n'empêche que depuis que j'ai découvert les bêta-bloquants, je suis un poil plus rassurée à l'idée d'aller faire ma Sharon Stone au micro. Parce que cette came, c'est fou l'effet qu'elle te fait. Même pas t'es dans les vappes. Juste ton coeur, il peut pas battre plus vite que celui d'un serpent en pleine mue. Genre dans ta tête t'es en plein nervous breakdown, ton cerveau il envoie plein de signaux à ton corps pour qu'il se mette en mode "panique" avec mains moites, coeur à 200 à l'heure, gorge serrée, voix de fausset étranglée et jambes flageolantes. Sauf que les signaux, ils sont carrément stoppés par la pilule que t'as pris. Et ton coeur, il continue à la jouer Laure Manaudou. Tranquille. Hyper bizarre comme sensation. A l'intérieur de toi tu es vraiment borderline mais à l'extérieur, tu es trop maître de toi même.

 

Bon, après en général tu dors le reste de la journée parce que tout de même, ton organisme, il est grave au ralenti. N'empêche que pendant un instant, un instant seulement, tu as fait illusion: même pas peur.

 

Edit: Il va de soi que ce genre de drogue est prescrite sur ordonnance par un médecin, qu'elle a probablement des contre indications et que c'est très mal d'utiliser des béquilles comme celles-ci. N'empêche que ça m'a récemment sauvé la mise.

Le billet décousu du vendredi

Pas beaucoup de temps aujourd'hui et puis le cerveau en bouillie, comme un vendredi. Alors petit billet décousu pour une fin de semaine qui ne l'est pas moins…

 

 

 

 

 

 

Dans le Elle de cette semaine, il y a un classement des femmes les mieux habillées. Pfffff… En fait, je ne sais pas quoi en dire. A part peut-être le fait que personnellement Gwen Stefani, arrivée deuxième, bon, pour moi ce n'est pas le summum de la classe. Mais surtout, j'ai envie de dire, d'où ? D'où on juge et on classe ? D'où il y a un grand livre de l'élégance ? En fait, j'en ai assez qu'on m'explique que ça c'est in, ça c'est out, ça c'est bien, ça c'est vraiment pas stylé, ça tu prends, ça tu jettes. Non parce que le résultat mes cocottes, c'est qu'on est toutes en leggings en mars et en jean large en septembre. On a toutes des low boots en octobre et probablement des ballerines en janvier. Et on est… chiantes. Alors moi je dis oui à la faute de goût, oui à la vilaine sape, oui à la fashion mistake. Et non à la police du style, qu'elle sévisse sur les blogs, dans les magazines ou ailleurs. Parce que personnellement, la police du style, ça me fait penser aux talibans.

 

Si tu veux mouiller ta culotte – je sais c'est horriblement vulgaire mais je suis rebelle en ce vendredi. Oui, résolument, je le suis – va voir "La nuit nous appartient" ou si tu es fluently english, "We own the night". Joaquim Phoenix est une espèce de bestiau au regard triste, un looser courageux, un homme terrassé par son destin. Ok, y'a aussi Eva Mendes qui renvoit Jenifer Lopez et sa copine Salma à leurs fournaux tellement c'est LA latino brûlante du moment. C'est noir, c'est à NY, ça sent la cocaïne et la cigarette, les femmes et l'honneur. C'est tout simplement magistral.

 

Sarkozy, pour augmenter notre pouvoir d'achat, nous propose de bosser le dimanche. En fait, pas besoin de développer, ça se suffit à soi même.

 

Dans Paris-Obs, y'a tout un dossier sur les blogueuses trop de la hype qui tuent. Vous n'y verrez pas ma trombine sur la couverture rapport que j'ai refusé, mon patron lit Paris-Obs. Nempêche que ça parle un peu de Penseesderonde. Surtout, vous y apprendrez tout un tas de choses passionnantes et vraies, comme le fait que les blogueuses sont capricieuses et exigeantes, qu'elles se tirent les cheveux dans la cour de récré et qu'elles peuvent gagner jusqu'à 5000 euros par mois avec leur blog. Le grand jeu maintenant c'est de trouver QUI gagne ça. Ah l'article vaut aussi pour les propos d'un homme, un vrai, un gentleman, qui compare la blogosphère féminine à un poulailler. Classe.

 

Le truc le plus in en ce moment c'est de fermer son compte fesse-book. Mouais. En fait moi j'avoue, ça m'a passionnée trois jours et depuis il est en jachère.

 

Demain on est en décembre et je ne suis pas mécontente de quitter ce putain mois de novembre.

 

Edit: je n'ai pas jugé utile de le préciser, mais pour les 5000 euros, c'est pas moi hein. D'ailleurs si c'était moi, ça fait longtemps que je ne vous parlerais plus, tu penses !

T’es complètement nioude comme fille

Alors aujourd'hui, je vais te parler de ton maquillage. Oui, je sais, ce n'est pas vraiment ma spécialité ou ma marque de fabrique. En même temps, je suis une femme à multiples facettes figure-toi. Si si.

 

Bref, aujourd'hui disais-je, je vais t'expliquer comment qu'il faut que tu sois maquillée si tu veux aller dans une soirée mondaine et passer pour une reine de la nuit.

 

C'est simple, il faut que tu sois nioude. Oui, nioude. De l'anglais "nude". En gros, ta peau, elle doit être complètement à poil. Tu vois, ou bien ?

 

Ben oui, ma pauvre chérie, si t'en es encore à te tartiner de terracota pour faire "bonne mine" ou, pire, d'embellisseur abricot, laisse moi te dire que t'es en retard d'une tendance. Limite tu risques de te faire claquer la porte au nez du grand monde.

 

Alors que si tu suis mes conseils et que tu apprends à devenir une vraie femme nioude, je ne te raconte pas comme tout va s'ouvrir sur ton passage.

 

Donc, le nioude, au départ, c'est assez easy comme concept rapport que c'est la négation du maquillage. Sauf que ça c'est valable que si t'es née dans les années 90 et qu'en plus niveau hormonal t'es méga gâtée ou bien que tu as bouffé ta ration de roaccutane l'année dernière. Sinon, le nioude, je suis navrée de te l'annoncer, il va te demander d'y mettre un peu du tien.

 

En gros, si tu m'as bien comprise, l'idée, c'est d'avoir l'air pas maquillée et de ressembler à une jeune fille qui aurait à peine les joues rosies après une course au grand air. Je sais. Tu n'es pas la seule à ressembler à un boeuf agonisant après une course au grand air. Et c'est justement mon propos. Il n'est pas question de laisser la nature faire son boulot vu que cette garce est rarement de notre côté.

 

Donc, je reprends, pour parvenir à la quintessence du nioude, toi et moi on va devoir ruser. Et tenter de reproduire sur notre visage cette impression de peau presque à poil. Avec du fond de teint. Mais pas n'importe lequel. Le plus clair possible. Et surtout, du "minerals". Ne me demande pas ce que ça veut dire parce que je n'ai pas super bien compris. Je crois que ça signifie que c'est fait avec des minéraux et que du coup, ta peau, elle te remercie, rapport que les mineraux c'est bon pour ta peau. Il va de soi aussi que tu choisis un matos couvrant parce que le nioude ça ne supporte pas les imperfections.

 

Après, tu mets un peu de poudre, je crois, mais là encore, ne va pas me dégotter de la terre de soleil, tu foutrais totalement en l'air le concept de la nudité. Poudre blanche donc, et pour finir, un léger voile de blush rose très pâle. Oui, absolument, je vois que tu as bien suivi, le blush rose, c'est ce qui va donner l'impression que tu as couru dans l'herbe en riant aux éclats du haut de tes seize ans. Parait que tu peux aussi te pincer un peu les pommettes et que ça marche. Je sais. Chez moi non plus ça ne marche pas, juste on voit que je me suis pincée les joues.

 

Voilà, si tu as suivi mes conseils, a y'est, t'es toute nue du visage.

 

Et tu ressembles à Cruella. Ou à Julie Depardieu.

 

Ben oui, parce que la voilà l'arnaque. En vrai, jamais tu peux avoir l'air d'une vierge effarouchée qu'aurait gambadé dans les prés. Sauf si tu es une vierge effarouchée qui vient vraiment de courir dans les prés.

 

Donc moi je dis ça je dis rien mais personnellement la Terracota, ça se voit sûrement que j'en ai mis mais au moins ça m'évite d'entendre douze fois dans la journée que j'ai une petite mine (= tu as une sale gueule, voire "putain t'as pris dix ans"). Parce que j'oubliais mais le côté platrage blanc de blanc, ça passe quand tu viens de le faire. Mais au fur et à mesure de la journée, le fond de teint, il finit par fondre comme le glacier des Grandes Jaurasses – tu connais pas les Grandes Jaurasses ? C'est pas grave, c'est une image – et il dégouline dans les petites rigoles que tu as sur ta figures à toi et communément appelées "rides d'expression". Et à la fin de la journée, dès que tu souris, on voit plus que ça, ta fonte des neiges.

 

Bref, je suis désolée de te l'apprendre mais si tu es née dans les années 70 et que tu considères comme moi que s'enfiler du botox à notre âge – encore juvénile – est du domaine de l'impensable – et qu'en plus tu n'en as pas les moyens à moins d'expliquer à tes enfants que non, on ira pas au cinéma ce week-end, maman doit combler sa ride du lion – le nioude, c'est moyen fait pour toi.

 

Maintenant, ça ne veut pas forcément dire que tu es obligée de plonger la tête dans l'embellisseur abricot. Juste, en fait, tu fais comme tu peux pour limiter les dégats tout en restant toi même. Et tu oublies que tu n'es pas trendy vu que dans deux ou trois semaines le nioude, dans Elle, ce sera out. Personnellement, surtout, mes rides, j'ai décidé de les aimer. Et si je mets un peu de fond de teint histoire d'unifier, je ne rêve pas, toujours on les verra. Et la bonne nouvelle ce que ce n'est pas prêt de s'arrêter. Mais comme dirait l'autre, à la fin, on a l'âge de ses artères, ni plus, ni moins…

 

Allez, je sais, je ne t'ai pas aidée. De rien quand même.

Edit: Le mot "nude" fait péter les plombs de l'antispam. Va savoir ce que ça veut dire en vrai pour les brittons… Quoi qu'il en soit, faites comme moi, françisez-le !!! Spécial dédicace d'ailleurs à Fyfe et sa "Nioudity" que je trouve grandiose.

C’est le cancer qui l’a assassiné

Ce soir, je devais aller à l'Olympia. Pour le concert du groupe qui m'a fait danser des années durant, toujours avec la même fougue. Enfin j'allais les voir en vrai, après un nombre incalculable d'occasions manquées.

 

Oui, ce soir j'avais rendez vous avec les Rita.

 

Et puis depuis hier, je savais que je n'irais pas parce que Fred Chichin, l'alter ego de Catherine Ringer, grand échalas étrange et doué, était malade. Je sentais bien que c'était grave, le mail envoyé par la maison de disque était sans équivoque, Catherine Ringer avait besoin d'être à ses côtés. Mais j'étais loin d'imaginer à quel point.

 

Il est mort aujourd'hui, assassiné par un cancer. Le soir de son Olympia. Il est presque mort sur scène, finalement, non ?

 

C'est mon deuxième billet de la journée et je suis bien triste qu'il ne soit pas plus gai que le premier.

 

Voilà, Fred Chichin n'est plus et moi je me sens un peu en deuil.

L’impossible mort

Tom est mort. C'est le titre du dernier livre de Marie Darieussec. Livre dont j'aurais voulu vous parler parce que lorsque je l'ai commencé, je me suis dit que c'était probablement un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire.

 

L'histoire ? Tom est un petit garçon de trois ans. Mort. Sa mère, dix ans après, raconte. Tout. Du décès à l'hôpital à la crémation, des premiers jours d'hébétude à la lente descente dans les enfers de la mort d'un enfant.

 

Ce qui est fou ? Ce qui est fou c'est que même en n'ayant pas d'enfant mort, on a la sensation extrèmement troublante qu'on est cette femme. Et forcément, là, c'est devenu un énorme problème pour moi.

 

Parce que Tom est devenu mon enfant. Ou plutôt, il faut bien l'avouer, j'ai été terrorisée à chaque page que mes enfants subissent le sort de Tom. Cette douleur je l'ai touchée du doigt il y a des années à la naissance de mes jumeaux. Seulement effleurée. Mais elle a dû laisser son empreinte bien plus profondément que je ne le pensais puisque chaque ligne de plus m'est devenue au fil des pages insupportable.

 

Alors voilà, je n'ai jamais terminé Tom est mort. Il est au pied de mon lit, je le vois tous les soirs et tous les soirs je renonce à l'ouvrir. Par peur de provoquer le sort. Par peur peut-être aussi de déterrer cette souffrance tapie depuis ce jour de mai où la poitrine de mon fils de 46 centimètres se soulevait trop vite, trop fort.

 

La question que je me pose aujourd'hui c'est celle-ci: est-ce que je suis incapable d'aller au bout d'un livre que j'estime pourtant excellent uniquement parce qu'il fait écho à mon histoire ? Est-ce que tout mère peut éprouver la même incapacité ? Est-ce que même sans enfant il reste extrèmement compliqué de lire un tel ouvrage ?

 

En fait ça fait beaucoup de questions. Et je n'ai pas les réponses, peut-être les avez-vous ?

Un tout petit bonheur…

C'est une toute petite phrase. Quelques mots perdus dans un grand article. A propos d'un livre auquel je n'ai fait que participer.

 

Et pourtant, ça m'a fait le même effet que lorsqu'on trouve un billet de cinq euros par terre ou qu'on s'aperçoit qu'il reste encore un finger au fond du paquet.

 

Pourquoi ? Parce que voilà, c'est dans Elle. Et que cette phrase, elle est de moi. Oui, on parle de moi dans le Elle. Oh, ça ne vaut pas le coup de l'acheter pour ça hein. Parce que ces mots là, vous les avez lus ici, et que le livre en question, j'en ai déjà parlé. Mais voilà, découvrir dans le bus un lundi soir où tout me semblait sombre et froid, que parmi les dizaines de textes de ce magnifique ouvrage, "Paroles de femmes", la journaliste avait choisi notamment un extrait du mien, fut-il très court, en précisant qu'il était écrit par la "ronde Caroline", et bien ça m'a mise en joie. D'autant que la journaliste c'est Olivia de Lamberterie et que je partage souvent ses coup de coeur.

 

Alors j'avais envie de vous en parler à vous, amis de la toile qui me faites l'honneur de me rendre visite tous les jours ou presque.

 

Parfois, il y a de tous petits bonheurs, c'en était un. Bien sûr, ça ne m'empêchera pas demain ou un autre jour de brocarder comme il le mérite le Elle. Mais force est de reconnaitre que je ne me sens plus péter d'y avoir lu mon prénom. Je sais, c'est paradoxal pour quelqu'un qui passe son temps à pousser des grands cris contre les féminins. Mais voilà, j'assume totalement cette contradiction… et toutes les autres.

 

Baisers de ronde.

C’est quoi ton rituel beauté ?

Je ne sais pas toi mais personnellement je suis toujours fascinée par les témoignages d'icones de la mode ou du chaud-buzness sur leurs petits rituels beauté. En général, elles t'expliquent que bien évidemment, rapport à dame nature qui les a bien gâtées, elles ne font presque rien pour ressembler à ce qu'elles sont.

 

Enfin, "trois fois rien"…

 

Genre, le matin, elles commencent par boire un grand verre d'eau citronnée à 22° – pas plus chaud pas plus froid sinon c'est planté pour le teint de rose que c'est censé te donner – et ça avant même de poser le pied par terre. Déjà, ça commence mal pour toi qui voudrait faire pareil. Enfin sauf si tu as une domestique préposée au verre d'eau citronnée à 22°. Ou un mec vraiment super sympa qui te le prépare pendant que toi tu "t'étires comme un chat".

 

T'as jamais remarqué ? Les stars, elles ne se réveillent pas en rougnaffant – ouais moi le matin je rougnaffe, c'est comme ça – que ce soir putain c'est sûr, à neuf heures je suis au lit parce que là c'est trop dûr sa race. Non, les stars interrogées dans les magazines de la beauté, elles s'étirent comme des chats et elles boivent de l'eau citronnée.

 

Ensuite, elles se lèvent. Et là, elles boivent des "litres de thé vert". T'as déjà bu du thé vert toi ? Non, je veux dire, sans les trois kilos de sucre et la menthe ? Moi j'ai essayé une fois. Laisse moi te dire que pour m'en enfiler des litres au réveil, c'est no way, on dirait du pipi.

 

Après, elles ne le disent pas mais à mon avis, le citron chaud et le thé vert, ça les conduit tout droit aux wawas. Et pendant un bon bout de temps, je pense. Mais ça, tu peux toujours courir pour le lire, parce qu'évidemment, une star ne fait pas caca, elle se DETOXIFIE, nuance.

 

Puis la star, parfois, mange. Si si. Une tranche de pain complet avec du beurre d'amande. Genre. Ou du beurre aux algues. Ou de noisette. Bref, un beurre que tu trouveras jamais au G20.

 

Après ce gros lachage sur la nourriture, elle s'adonne à son second rituel quotidien – le premier c'était l'eau citronnée, faut suivre hein. Tout d'abord, elle s'asperge d'eau glacée, comme sa grand-mère de 108 ans qu'elle adore lui a toujours dit de le faire. Là, tu me diras, rien de plus facile. C'est vrai. Sauf que toi, quand tu t'asperges d'eau glacée, tu as envie de pleurer direct tellement c'est une agression. Et à part te coller des grosses plaques rouges sur les joues, t'as toujours pas compris la valeur ajoutée de la torture en question.

 

Surtout, la star, ensuite, elle s'enduit le visage d'une mixture d'une marque que tu peux à peine prononcer et d'ailleurs en même temps ce n'est pas grave parce qu'on ne la trouve que dans la banlieue de Tokyo. A chaque fois qu'elle y va, elle en rapporte des caisses tellement c'est magique. Elle laisse poser son masque japonais quelques minutes et continue à boire du thé vert, voire, comble du délire, un thé matcha de Mongolie réputé pour purifier l'épiderme. Et tout est à l'avenant: le bain dans lequel elle infuse des petits sachets de lait en poudre, et qu'elle ne peut prendre qu'avec une bougie Dyptique parfumée au feu de bois irlandais, la lotion à 2000 euros du coloriste des stars pour redonner de la vivacité à son blond par ailleurs totalement naturel, le massage de ses orteils au beurre de yack, ses deux heures de Pilates avec son coach perso, sa pause méditation sur un tapis ramené tout droit du Bouthan et tissé à la main par des moines boudhistes, etc etc etc.

 

Bon, à ce stade de l'article, son "trois fois rien", à la star lambda, tu te rends compte qu'il te bouffe tout le temps qui t'est normalement imparti pour: te lever, te trainer sous la douche, avaler une énorme tartine de beurre trempée dans du café pas du tout commerce équitable rapport que chez Champion ils en font pas et qu'en plus en général il a le goût du thé vert, le café commerce équitable, t'habiller APRES t'être enduite de fond de teint et ruiner ton chemisier du même coup alors que merde, tu le sais bordel qu'il ne faut pas faire ça dans ce sens, secouer chouchou et pupuce, préparer leur petit déjeuner qu'ils toucheront à peine parce que si tu es déjà arrivée à faire bouffer un gamin avant 8h du matin je te tire mon chapeau, les habiller, rhabiller pupuce qui se roule par terre parce que ce pull vert elle le déteste et que TOUT LE MONDE VA SE MOQUER D'ELLE si tu la forces, chercher tes clés, recourir aux plus immondes chantages pour que chouchou mette sa cagoule, en appeler dès le mois de septembre au père Noël qui "voit tout" MEME S'IL N'EXISTE PAS et qui risque de ne vraiment pas être content d'un tel spectacle, fermer enfin la porte, partir au pas de charge à l'école, revenir en courant parce que tu as oublié ton portable, le chercher partout, le retrouver là où tu l'avais mis à savoir dans ton sac, hurler contre tes garces de clés qui en ont profité pour se faire la malle, embrasser chouchou qui vient de les retrouver sur la porte, détaler en direction de l'école tout en rassurant pupuce qui après avoir mis la plus mauvaise volonté à se dépêcher pleure à l'idée d'être en retard.

 

Et pendant ce temps là, la star, elle en est à s'essuyer délicatement les yeux avec un coton en microfibres acheté chez Colette – pas ta cousine, banane – imprégné de solution micellaire. Et je ne te dis pas, on n'en est qu'au démaquillage alors qu'en plus, ELLE, elle a déjà passé une heure la veille au soir à "préparer sa peau pour la nuit". Toi, les soirs où tu passes par la case Lait démaquillant Diadermine, ça arrive tous les 30 février et encore.

 

Bon, bref, en gros, une fois que tu as fini l'article de ton magazine préféré, tu es presque rassurée. Parce que tu te rends compte que bien sûr, entre sa peau de velours et ta couperose naissante, il y a comme un océan. Mais en même temps, quoi qu'elle en dise, ça s'explique.