Mois : septembre 2012

Ma presque fashion week

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Hier j'ai failli être embeded au coeur de la fashion week. Je veux dire, j'ai PRESQUE vu un défilé. Enfin, une présentation. Chantée. On est pointu ou on l'est pas.

C'est grâce à ma copine Elise, qui m'avait invitée au défilé de Thomsen, une marque plus edgy tu meurs (c'est le synonyme de pointu mais je l'avais déjà mis plus haut, et comme je tiens à conserver un vrai style éditorial en dépit de mon nouvel étiquetage mode, bref).

Le problème c'est que Violette et moi on est arrivées d'abord tellement en avance qu'on est allées boire un verre pour éviter de faire les filles qui arrivent en avance à un défilé (en matière de suicide social il semblerait que ce soit à peu près du même niveau que de faire l'ouverture du Baron) (et croyez moi des ouvertures de boîtes j'en ai au compteur étant donné que jusqu'à mes 18 ans j'avais la permission de 23h30).

On a bu un verre, on a pleuré sur notre sort d'auto-entrepreneuses sacrifiées sur l'autel de la gauche (j'y reviendrai mais merci François, tu viens un petit peu de me foutre (et pas que moi, tous les gens qui tentent de s'en sortir plutôt que d'aller pointer) dans un caca démentiel) et on a laissé un peu passer l'heure.

Résultat on est arrivées alors que la présentation avait commencé et comme l'endroit était petit et sombre on n'a pas vu grand chose (= rien). J'ai quand même pris quelques photos hallucinantes de précision et de netteté (call me sartorialista) pour vous donner une idée de ce que je n'ai donc pas vu. Plus sérieusement, c'était joli, j'ai bien aimé les robes, les turbans et les imprimés des chemisiers, moins le concept du short ras l'intimité que je n'ai pas réussi à imaginer sur moi. Quant à la créatrice (première photo), elle était sacrément jolie et souriante, ce qui change un peu du mantra du fashpack, consistant visiblement à faire la gueule pour avoir l'air inspiré.

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Bref, hier je ne suis pas vraiment entrée au coeur de la fashion week. Mais j'ai bu un bon panaché et ensuite j'ai marché dans Paris, il faisait doux et je ne sais si c'est en raison des défilés et de tout ce que ça génère comme activité mais il y avait une belle énergie dans les rues, je me suis dit que décidément, Paris, je te kiffe.

Quoi qu'il en soit, pour vraiment humer l'ambiance des catwalk et autres front row, il ne me reste plus qu'à regarder la web série de Grazia. Je vous en avais déjà parlé il y a quelques mois lors d'une fashion week précédente, ils ont réitéré et je trouve ça bien fait, frais, comme on dit désormais. 

 

Ah parce que oui, je dois vous faire mon coming out. Tout ça me fascine en réalité. Les peoples, les it-girls, les actrices égéries, les tops du moment, les créateurs qui montent ou qui descendent, le retour en grâce de marques qui hier encore étaient aussi trendy que Madame de Fursac (je veux dire, cette année, le must du must, c'est RODIER). J'aime bien regarder ça par la lorgnette des articles de mode ou vidéos sur le net (à ce sujet j'aime aussi beaucoup les vignettes de Sophie-Marie Larrouy sur yahoo)

De la résilience

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Hier, je récupère Rose après l'école et lui pose la rituelle question, "ça s'est bien passé aujourd'hui ?".

"Non, c'était difficile", elle répond, des trémolos dans la voix. Et de m'expliquer: "J'ai une amie, une de mes meilleures amies, qui va partir dans une autre école à cause d'un néménagamement (on n'est pas rendus) et je la verra plus jamais. On a fait un goûter pour lui dire au revoir. Ça me fait triste, j'ai même eu des gouttes de pleurs. Regarde, j'en ai encore".

"Ma pauvre chérie, c'est normal d'être triste, mais peut-être que vous pourrez vous voir en dehors de l'école, non ? C'est qui d'ailleurs, ce n'est pas Myriam ?", je demande alors.

– Non, c'est pas Myriam.

– C'est Clémence ? Oh, noooon, pas Clémence ? 

– Non, c'est pas Clémence.

– Ben c'est qui alors ? Nouane-essaï ? (ce prénom n'est sûrement pas répertorié mais je fais avec ce que la prononciation de ma fille me permet).

– Non, c'est pas Nouane-essaï.

– C'est qui alors, cette meilleure amie ?

– Je sais pas. J'ai faim. Je peux regarder mon dessin animé ? Il rentre quand papa ?

Bref, ma fille s'y connait en résilience.

Après, elle a exprimé sa créativité ou exorcisé sa peine, je ne sais pas bien en réalité. Proenza Schouler peut aller se rhabiller, au niveau du mix and match je crois qu'on tient une vraie tendance.

Bon week-end.

 

 

 

La starac des flans

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Hier soir mon ami Gilles* est venu manger à la maison. D'aussi loin que je me souvienne, il a toujours mis du jeu dans la vie. Cette fois-ci, il est arrivé avec le dessert: cinq parts de flan achetées aux quatre – ou plutôt cinq – coins de Paris. "C'est un défi-flan", a-t-il expliqué aux enfants qui se demandaient quelle mouche l'avait piqué.

Après mon risotto de la mort qui tue (je suis italienne désormais, je rappelle), nous voilà donc munis d'une feuille de papier avec un graphique à deux entrées, nos noms et les numéros des flans. Mission, acceptée sans broncher: noter chaque bête pour distinguer le meilleur.

Ce qui est drôle, c'est que Rose par exemple qui n'a jamais aimé les flans, a tenu à tous les goûter, tant le jeu l'amusait. Idem pour la chérie, pas vraiment gourmande devant l'éternel, du moins quand il n'y a pas de chocolat inside. Inutile de préciser que le machin, lui, a pris  le challenge très au sérieux, commentant l'apparence, la consistance de la croute, la couleur de la crème, la saveur de la "petite peau" caramélisée du dessus, etc.

Au final, c'est ballot, je n'ai pas noté la provenance du vainqueur, je compte bien harceler G. toute la journée s'il le faut pour qu'il me la retrouve. Mais le deuxième, qui était l'unique flan rond et que nous avons eu du mal à départager, venait de chez Moisan, dont l'une des boutiques se trouve place Maubert.

Dans les cinq, je n'ai pas identifié the best ever, mais j'ai une liste longue comme le bras d'adresses que vous m'avez les uns ou les autres envoyées et que je dois absolument tester.

Au delà de l'objet de mon affection – le flan – ce que je retiens ce cette soirée, c'est le plaisir. Celui du jeu, où le seul perdant serait un flan (j'ai un peu de mal avec tout jeu entrainant la peur de perdre assez mal gérée chez certains membres de ma famille), mais surtout celui de la dégustation: tenter d'identifier la vanille, apprécier le croquant d'un feuilleté, goûter la tendresse d'une consistance moelleuse à souhait…

Quand il est arrivé avec ses cinq flans, j'ai immédiatement dit à G. qu'il était fou, que c'était beaucoup trop (le churros n'était pas là, or c'est un peu le plus gros appétit de la familia) tout en pensant qu'on les boulotterait sans geindre malgré tout. Et c'est ce qui se serait passé si nous les avions mangés sans nous livrer à notre starac de la part de flan.

Alors que là, sur les cinq, les trois moins appréciés sont restés presque indemnes (comme en témoigne la photo). Pas parce qu'ils étaient trop mauvais, pas parce qu'on s'est privés, juste parce que j'ai eu une nouvelle fois cette preuve évidente: la dégustation permet de détecter la satiété. Et de s'y soumettre de son plein gré.

Je me suis dit que ça pouvait être un exercice assez zermatien dans l'âme, cette histoire.

*Je vous ai déjà parlé de lui ici et

Où je deviens presque célèbre (quelque part sur un serveur italien)

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Il y a deux jours j'ai découvert ce classement des 30 premiers blogs fashions français. J'avoue avoir dans un premier temps cru à une blague, ensuite j'ai pris un gros fou rire, en constatant que "Pensées de ronde" (qui n'a jamais si bien porté son diminutif) (PDR) était donc le troisième blog mode le plus influent de l'hexagone, juste après Garance Doré et le blog de Betty. Et bien avant de nombreuses huiles de l'influencerie, de celles qui chient des roses et rotent du Shalimar.

Très honnêtement, je ne m'explique pas ma présence dans ce top 30, encore moins à cette place surréaliste. C'est juste que soudain, j'ai eu la très nette impression d'être devenue la Forrest Gump de la blogosphère. La fille qui aurait vu de la lumière et qui serait rentrée.

Par contre vous comprendrez que désormais je me sens une obligation morale de tenir ce nouveau rang et que j'ai donc décidé de m'investir très sérieusement dans ce créneau porteur de la mode. En plus que ça tombe bien parce que c'est la fashion week, je pense que ça va très naturellement booster ma créativité au niveau de mon style. Il va de soi que je vais également chasser le look au sortir des défilés. Attendez, si ça se trouve dans deux mois j'ai un studio à Brooklynn, avec une équipe qui tweetera pour moi (au bout d'un moment, assurer une présence constante sur les réseaux sociaux c'est assez fatiguant, vous ne pouvez pas comprendre) (il faudrait pour cela que vous ayez un peu plus de followers, pardon my rayonnement international).

Bref, j'aimerais que désormais on me dise vous.

Bonne journée.

Forresta.

Edit: j'avais pris cette photo au défilé d'Agnès B l'année dernière, unique invitation de toute ma vie de blogueuse et pas très exactement en front row. Bien que n'ayant pour l'instant rien reçu au niveau des événements moderie de ces prochains jours, je pense qu'il s'agit d'un problème avec la poste. Mon nouveau fashion statement devrait grandement faciliter les choses désormais. (pourvu que j'ai un chauffeur par contre) (mon équipe peut se brosser).

Juste quelqu’un de beau ?

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Dans le Grazia de cette semaine, il y a un article au demeurant fort intéressant, sur le fait que les moches (= quand même surtout les grosses) ont toutes les chances de se faire discriminer à l'embauche ou mal traiter au travail. Comme disait si bien Coluche, on nait tous égaux mais certains plus que d'autres.

Ce n'est pas un scoop, vous me direz, en tous cas pas pour moi, dans mon ancien boulot franchement, parfois je me demandais si je ne bossais pas dans une annexe d'agence de mannequins au vu de certains recrutements. Mais ce qui me semble assez grave en réalité, c'est la façon dont ce bonus donné aux gens bien faits est de plus en plus admis, au point que justement ça ne choque plus grand monde. Dans le papier que je cite, ce qui m'a le plus choqué, c'est l'aisance avec laquelle deux témoins, un gars de la télé il me semble et un responsable d'agence de pub, assument leur propension à embaucher des jolies filles. Et d'expliquer, bien détendus dans leur slip, que c'est tout de même bien plus agréable de pouvoir envisager un peu de flirt – sans penser à mal hein, on n'est pas des bêtes – histoire de rendre le quotidien plus léger. Or, badiner avec un cagot, faut pas pousser le chariot. Dont acte.

Bien sûr, les mecs ne témoignent pas à visage découvert, mais leurs propos sont sans équivoque. Ils ne voient pas où est le problème. Ceux qui le voient doivent d'ailleurs être dans leur esprit des gros thons frustrés et jaloux. Parce qu'on est bien d'accord que tout le monde s'accorde sur ce constat: il est bien plus agréable de poser les yeux sur un joli cul ou un beau minois le matin plutôt que sur un nez trop busqué ou des seins qui tombent. 

L'article ne tombe pas du ciel, il s'appuie sur une étude sociologique qui met vraiment en évidence cette discrimination. Peut-être la pire qui soit finalement, parce que 1) merci l'humiliation d'aller à la Halde pour expliquer qu'on est persuadée de ne pas avoir été embauchée à cause de son acné ou de ses capitons et 2) la beauté, même si en gros il est admis qu'est beau ce qui est jeune, grand et élancé, est un critère moins objectif qu'une couleur de peau ou que le genre d'un ou d'une candidate. Impossible donc de condamner quiconque se livrera à ce type de sélection.

Une discrimination sournoise, donc, et qui me met le moral à zéro. Parce que malgré moi, j'ai, je crois, intégré cette nouvelle donne. Pas tellement pour moi, puisque je ne suis désormais plus vraiment dans une optique d'intégration dans une entreprise – de l'intérêt de la pige, en général on se fout bien de votre trombine, ce qui compte c'est que le papier soit rendu en temps et en heure et si possible écrit en bon français – mais pour mes enfants. 

Et si moi je l'ai intégré, j'imagine que c'est la même chose pour un tas de parents. Qui ne vont donc plus expliquer à leurs enfants comme l'ont fait pour moi mon père et ma mère lorsque j'étais petite, que bien faire leurs devoirs et s'intéresser à ce qui les entoure leur garantira un solide avenir professionnel. En tous cas pas que. S'ils pouvaient également veiller à ne pas être trop vilains, ça serait un gros plus sur leur CV. Bon, d'une certaine manière ça n'est pas si grave vu que dans une quinzaine d'années il n'y aura probablement plus de travail du tout, qu'on soit bien gaulé ou pas. Mais je ne peux m'empêcher de craindre, sérieusement, les effets éducatifs et humains à long terme. 

J'ai eu de la peine aussi pour l'adolescente ingrate que j'ai été. A l'époque, dieu sait que j'en ai bavé. Oui, mes kilos en trop me valaient moqueries cruelles et quelques brimades de la part de certains profs de gym sadiques. Oui, ils m'empêchaient de voir se concrétiser tout un tas d'amours à sens unique. Mais s'il y avait bien un domaine dans lequel je ne pouvais envisager que cela puisse m'handicaper, c'était bien celui du travail. Il me semblait même que ce serait mon terrain de revanche, un jour, qu'il arriverait un moment où mes chances seraient égales à celles de cette saleté d'Astrid, belle comme le jour et méchante comme une punaise. Qu'un jour, on n'en voudrait qu'à mon cerveau et que celui-ci devait peser le même poids que celui des autres. Si à l'époque j'avais lu cet article, je ne sais pas bien comment je l'aurais vécu. Je crois que ça m'aurait bien douchée, tout de même. 

Peut-être qu'en réalité il y a trente ans c'était déjà pareil, peut-être même que du temps des hommes des cavernes, les plus "beaux" mangeaient les meilleurs morceaux du mammouth. Mais ce qui a changé, il me semble, c'est que désormais, non seulement on ne s'en cache plus mais on aurait même tendance à s'en vanter. Un peu comme on n'est plus si gêné que ça de trouver Marine Le Pen sympa.

En refermant ce magazine, je me suis demandé quand est-ce que c'était arrivé.

Je veux dire, depuis quand exactement c'est devenu secondaire d'être juste quelqu'un de bien ?

En vrac et pas dans l’ordre

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Samedi soir, la baby sitter a oublié son téléphone en repartant chez elle. Quand je m'en suis aperçue, je me suis empressée de lui envoyer un texto pour la prévenir. Et réalisant que ça n'était pas la plus brillante des idées, j'ai essayé de l'appeler. 

J'ai ensuite couru pour décrocher son téléphone quand il s'est alors mis à sonner. 

J'ai fait sciences-po vous savez.

A part ça, un billet en vrac et pas dans l'ordre.

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– Dix jours que je veux vous en parler, Isa, de Mon blog de Maman vient d'écrire un petit bouquin super pour les mamans débordées, avec plein de listes hyper malignes, du genre quoi mettre dans le sac du pique nique, quels produits choisir contre les poux, les indispensables du sac à langer ou comment optimiser la valise avant un départ à la montagne. Franchement, ça va devenir ma bible tant personnellement j'oublie systématiquement le plus important dans mon propre sac à main (à savoir le paquet de kleenex par exemple alors que j'ai trois enfants pathologiquement enrhumés 365 jours sur 365) (le jour où un scientifique découvrira les vertus énergétiques de la morve, je vous le dis, je n'aurai plus besoin de faire des billets sponsos). Bref, un chouette bouquin écrit par une – très – chouette fille.

– Egalement dans les rayons, le deuxième opus de Zoé Shepard, après "Absolument débordée", voici "Ta carrière est fi-nie", la suite, donc, toujours aussi bien écrite et toujours aussi impertinente. Je suis fan de la plume trempée dans l'acide d'Aurélie, puisque c'est ainsi qu'en réalité elle s'appelle. Je suis fan d'elle tout court parce que c'est aussi une très chouette fille, vraiment.

– Je suis allée voir Florence Foresti samedi soir à Bercy avec le churros. Franchement, j'ai été un peu déçue. C'est à dire que personnellement, j'allais voir Florence Foresti, pas un spectacle "à l'américaine" comme on dit, avec danseurs, sons et lumière et effets spéciaux qu'on se serait crus à Las Vegas. Mis bout à bout, à mon avis les sketchs représentent à peine la moitié du show. Ce qui est bien dommage parce qu'en revanche, elle en a sacrément sous le pied et que certaines de ses répliques sont vraiment drôles. Certaines mais pas forcément toutes, ça sentait en effet un petit peu le réchauffé par moments. Bref, j'aurais du aller voir Mother Fucker, le précédent spectacle, qui était sans doute son meilleur. Ça n'empêche qu'elle garde toute ma sympathie, ne serait-ce que pour son imitation de Marion Cotillard, aux petits oignons.

– Samedi après-midi, nous sommes allés voir l'exposition "Histoire de voir" à la fondation Cartier. Outre l'endroit dont j'adore l'architecture et l'atmosphère, c'est une parfaite occasion d'en prendre plein les yeux. Les tableaux et sculptures exposés relèvent de ce qu'on appelle l'Art brut, un art qu'on pourrait qualifier de naïf, peut-être, non soumis à une démarche intello-branleuse de mouches (je ne suis pas critique d'art, ça se voit ?). Le résultat, des peintures hyper colorées, qui peuvent sembler naïves en effet au premier abord mais qui cachent souvent un second degré plus grave, voire macabre. Une expo qui plait autant aux enfants – beaucoup de toiles représentent des animaux de la jungle, d'autres sont entièrement réalisées en sequins brillants – qu'aux grands. Et puis il y a tous ces fauteuils oranges qui claquent, que de loin on pense qu'ils sont moelleux alors que ce sont des moulages en plastique. Il s'en est fallu de très peu (trois vigiles très barraqués à vrai dire) pour que j'en reparte avec un sous le bras.

Fauteuil
– Je ne sais pas bien par quel biais je suis rentrée dans le fichier presse des éditions Atlas. J'avoue que je me suis bien gardée pour l'instant de leur préciser que je n'étais pas à proprement parler chargée des critiques livres de Télérama ou d'Okapi. Parce que depuis quelques jours, donc, je reçois tout un tas de livres disques, pour la plupart des histoires racontées par Marlène Jobert. Autant je ne partage pas vraiment le penchant de Marlène pour ce qui est de la médecine esthétique, autant je trouve sa façon justement de raconter des histoires absolument géniale. Il faut voir Rose écouter Barbe bleue, frémir, trembler, puis soupirer, soulagée, quand la jeune femme est finalement sauvée. J'aime vraiment le principe des livres racontés, entre la vraie lecture et le dessin animé, une porte d'entrée géniale pour les enfants qui pourraient avoir du mal à se lancer.

Shoes
– J'ai acheté une cinquantième paire de boots (en vrai j'en ai actuellement trois en état de marche, mais dans ma vie entière on doit en être à une cinquantaine). Chez Monop (WHAT A SURPRISE). Ce sont les boots designées par Antik Batik, dans le cas de la collection capsule de la marque en vente actuellement chez mon dealeur de fringues préféré. Le churros les déteste, je les adore, tout va bien en somme. (et oui, les pompons font du bruit quand je marche, je crois que ça excite un peu mon époux malgré tout) (ou pas). (pour celles qui me demandent elles sont là)

Cheveux
– Samedi, surtout, j'ai emmené Rose chez le coiffeur. Totalement contre mon gré, uniquement parce que ça faisait une bonne dizaine de fois qu'elle me glissait qu'elle n'était pas Raiponce. J'ai fini par regarder attentivement le dessin animé éponyme, et réalisé qu'elle me faisait peut-être passer un message. Rapport à la – fausse – mère de Raiponce qui refuse qu'on coupe ses cheveux de sa fille, lesquels ayant le pouvoir de la faire rester jeune, elle. Bien évidemment, il n'y a aucun rapport avec moi, qui voulait tout simplement garder encore un peu ces cheveux de bébé (jamais une paire de ciseaux ne les avait approchés depuis sa naissance). Je veux dire, tant qu'on y touchait pas, moi j'étais pour ainsi dire presqu'encore enceinte d'elle, non ?

Ok, il y avait peut-être un rapport avec l'autre perchée de marâtre.

Il n'empêche que lorsque ses mèches bouclées et ambrées ont échoué sur le carrelage, j'ai très distinctement entendu le bruit de mon coeur se brisant comme un verre sur le sol. Et puis j'ai vu son sourire à elle, celui de cette petite fille si décidée, si pressée de grandir et fière d'avoir "la même coupe que ma loulou" (sa soeur), que j'ai bravement ravalé mes larmes.

Mèche
La prochaine fois par contre, je l'emmènerai chez Michel. Parce que je sais que lui, il aurait fait une tresse et qu'il me l'aurait donnée en souvenir. Il aurait compris que c'était un moment spécial et il lui aurait sûrement fait une vraie coupe. Pas comme cette fille insensible qui y est allée à la tondeuse comme une vulgaire élagueuse, sans même un semblant d'émotion. Michel, j'en suis certaine, il aurait pleuré avec moi. Mais peut-être aussi qu'on aurait mis du pathos là où il n'y avait pour elle que de la joie, va savoir. (en attendant l'autre m'a pris 15 euros pour un coup de tondeuse à sec et de biais, qui plus est) (hyène).

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Bonne journée

 Edit: Il y a un an jour pour jour la douce et jolie B. voyait le jour. Il me semble que c'était hier que j'allais voir sa maman à la maternité pour l'aider à patienter avant que le travail se mette vraiment en branle. Je me souviens de cet après-midi ensoleillée pleine de promesses et de ce joli moment dehors à deviser. Je me souviens avoir pris avant de la laisser prendre cette route qui ne s'emprunte que seule, cette photo de Zaz en me disant que lorsque je la reverrais son ventre ne serait plus rebondi. Happy birthday little B…

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Quand Zermati et Apfeldorfer se paient Dukan

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Cela ne vous a sans doute pas échappé mais les docteurs Zermati et Apfeldorfer se paient enfin Dukan. Pas sur un ring, non, mais dans un petit bouquin, « Mensonges, régime Dukan et balivernes », que j'ai personnellement trouvé jubilatoire, tant il parvient à montrer au grand jour la dimension grotesque – et néanmoins terrifiante – du discours du pape de la minceur protéinée.

 Jubilatoire aussi par le style aiguisé et certaines tournures qui je l'avoue m'ont fait ricaner (je suis une ricaneuse en herbe, il faut dire, de celles qui se faisaient chopper systématiquement en cours pour avoir pouffé aux conneries des plus drôles que moi). Tout le mérite en revient aux auteurs, certes, mais finalement aussi à Dukan, dont les propos, repris et décortiqués dans l'essai sont en eux même une vaste blague. Où l'on apprend par exemple qu'une des solutions à nos kilos mais plus globalement à notre mal être réside dans la prise « à vie » de ce qui est « tout simplement une gourmandise » : les fameuses trois cuillères à soupe quotidiennes de son d'avoine. Mais bon son c'est bien sûr.

 Où l'on découvre aussi que Dukan préconise que l'industrie de la beauté « participe à la prise de conscience du rôle dévastateur du surpoids dans l'équation de la beauté, dans l'épaississement des traits du visage, l'expression du regard, etc », qu'il envisage de créer un « mac-du », « sosie du big mac » avec à l'intérieur… des galettes de son, what else…  Sans parler de « sa future école internationale de cuisine de lutte contre le surpoids », ou d'une « Académie française de cuisine anti-surpoids ». Fais péter le son, one more time…

 Je pourrais vous en parler longuement tant certains passages m'ont également touchée – le livre est drôle par son ironie mais n'en oublie pas d'être sérieux – alors même que je suis désormais familiarisée avec les théories des deux auteurs. 

 Touchée parce qu'il apparaît assez rapidement qu'au delà des délires cosmiques et impérialistes de Dukan, ce qui fait le socle de sa méthode réside dans la stigmatisation de celui qu'il appelle lui même « le gros ». Je n'avais jamais lu ses écrits et si je me doutais qu'il franchissait souvent la ligne rouge, je ne pensais pas qu'il jouait aussi cruellement avec ce qui fait justement l'essence du « gros » : sa mésestime de lui. Dans leur ouvrage, Jean-Philippe Zermati et Gérard Apfeldorfer s'emploient à démontrer cela mais aussi à réhabiliter l'honneur des personnes en surpoids.

 Je pourrais vous en parler longuement, donc, mais j'ai préféré demander au docteur Zermati de répondre à quelques questions, donc après ce long préambule, voici ses réponses.

 

  • Pourquoi ce livre maintenant, pourquoi avoir décidé de le consacrer à Dukan ?

 

Le nombre de patients complètement détruits par la méthode Dukan, que nous recevons tous les jours avec Gérard Apfeldorfer nous a fait réagir. On ne parle plus aujourd'hui d'un épiphénomène, mais de millions d'adeptes, comme il le revendique lui même. Tous ces naufragés nous ont bouleversés, nous ne pouvions plus nous taire.

 

  • Vous avez alors décidé de vous plonger dans son oeuvre, pour comprendre le phénomène ?

 Exactement. Il s'avère qu'en réalité, je n'avais jamais lu ses écrits. Je connaissais sa méthode, je l'avais déjà entendu sur les plateaux de télévision, mais je ne m'étais jamais immergé dans ses livres. Et là, ce que nous avons découvert nous a stupéfiés. Plus que ses préceptes pour maigrir, c'est sa philosophie qui est terrifiante. Cet homme ne se contente pas de vouloir nous faire perdre du gras, il veut en toute modestie sauver la France, pour ensuite partir à la conquête de la planète. Partant du principe que les « gros » le sont parce qu'ils réagissent à leurs émotions en mangeant – un constat que nous partageons -, que propose-t-il ? Rien de moins que d'éradiquer le malheur. On est dans le délire le plus complet, dans une aspiration à une société lisse et « purifiée », sans émotion et peuplée de gens beaux et heureux parce que minces. Une philosophie qui évoque celle d'un gourou, voire des heures plus sombres de l'histoire…

 

  • Qu'est-ce qui est selon vous le plus dangereux dans le régime Dukan ?

 Le véritable danger réside dans la destruction à long terme des sensations alimentaires avec à la clé des troubles du comportement alimentaire difficiles à soigner. Par dessus tout, par sa stigmatisation constante des personnes en surpoids, qu'il décrit comme étant « déshumanisées », Dukan finit par anéantir toute estime d'eux mêmes. Il a très bien compris que la principale angoisse de ses patients est d'être rejetés. Il joue sur ce sentiment de désamour et d'exclusion, en leur promettant de les rendre beaux et donc à nouveau aimables. Et dans un premier temps, il les fait en effet maigrir. Tout en les prévenant que s'ils ne suivent pas à la lettre ses préceptes, ils reprendront du poids. 

  •    Et que ça sera entièrement de leur faute…

 Bien évidemment ! C'est le fondement même de sa théorie et des régimes en général. Le patient maigrit ? C'est grâce au médecin. Il reprend ses kilos ? C'est parce qu'il n'est qu'un minable sans volonté. C'est magique et merveilleux parce que ça marche à tous les coups. 

 

  • Avez vous bon espoir d'être entendus et que cessent enfin ces pratiques ?

 Je crois qu'il y a vraiment actuellement une prise de conscience des acteurs de la santé de l'inefficacité des régimes. Le rapport de l'ANSES sorti en 2010 dénonçant justement l'iniquité des régimes a été un véritable déclencheur, même s'il n'était pas une révélation pour nous qui travaillons depuis 15 ans sur des méthodes alternatives. Mais là encore il y a des malentendus. Beaucoup ont voulu voir dans ce rapport une sorte de comparaison entre bons et mauvais régimes. Or ce que le rapport met en question, c’est le concept même de régimes. Certes nous savons faire la différence entre les délires de purification mondiale de Dukan et la méthode bien plus light de Weight Watchers par exemple, mais il est faux de penser que Weight Watcher n'est pas un régime.

Nous esquissons dans notre ouvrage quelques pistes qui sont le fondement de notre méthode : l'écoute de soi, le respect des sensations alimentaires et le travail sur les émotions. Il y a des solutions. Mais elles impliquent que l'on accepte ce postulat de départ : tout le monde a un poids d'équilibre et ce poids d'équilibre n'est pas modifiable. L'objectif de nos thérapies est de parvenir à retrouver ce « set point », pas d'afficher une perte de poids spectaculaire, même si cela arrive parfois, lorsque le patient est justement bien au dessus de son poids d'équilibre.

Edit: Les docteurs Zermati et Apfeldorfer viennent de mettre en ligne une pétition contre les régimes. Je vous invite à la signer si vous adhérez à cette position. Vous pouvez aussi laisser votre témoignage sur le site. Par ailleurs, vous pouvez retrouver ces deux médecins sur Linecoaching. On y trouve des articles super intéressants, à commencer par celui-ci. (c'est également un portail proposant un suivi en ligne, payant).

Un baiser

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Il y avait ces deux adolescentes sur ce quai de la gare de Lyon. Elles suivaient les parents de l'une, en se donnant la main, comme le font souvent les amies de cet âge. Je ne sais pas bien pourquoi mon regard s'est arrêté sur elles alors que je fumais ma dernière cigarette avant le départ. Peut-être cette grâce propre à cet âge si fragile, peut-être ce qui semblait les lier, ou alors était-ce le hasard. 

Je les regardais, donc, sans vraiment leur prêter attention, comme on laisse sa rétine imprimer malgré soi toutes ces images, dont la plupart disparaitront l'instant suivant.

Et puis soudain, il y a eu ce baiser. Echangé clandestinement dans le dos des parents qui marchaient devant. Il n'a duré que quelques secondes mais le rougissement de l'une et le sourire si complice de l'autre ne faisaient aucun doute. Ces deux là s'aimaient. Fort.

La petite troupe s'est arrêtée devant la voiture 8. Seule l'une des deux filles partait, en réalité. Elle a embrassé les parents de son amie, puis, celle-ci mais chastement cette fois-ci. 

Il n'y a que moi je crois qui ai vu alors la légère pression de leurs mains se frôlant et les yeux brillants de celle qui restait et dont je me suis inventé qu'elle était aussi celle qui aimait un peu plus que l'autre. Lorsqu'elle est repartie avec ses parents, son visage si lumineux à l'arrivée sur le quai était si triste que j'aurais voulu lui dire que ça passerait. Et puis j'ai pensé qu'en réalité, je n'en savais rien, tellement rien. Qu'à la complexité des amours adolescentes, s'en ajoutait une autre. Qu'il y a le discours et la réalité, les milieux parisiens bobos et l'isolement des bourgardes moins habituées tout simplement aux amours peu conventionnelles. Qu'au collège, l'insulte la plus courante reste l'incoutournable "sale pédé". Peut-être que si cette amie avait été un garçon, leur baiser eut été tout aussi furtif et caché, mais peut-être pas.

Elles m'ont serré le coeur ces presque amantes, ce jour là sur un quai de la gare de Lyon. Puissent-elles un jour s'embrasser à pleine bouche à en louper ce damné train…

My essentials à moi que j’ai

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Y'a ce truc qui me fait toujours marrer dans les magazines féminins mais aussi désormais sur les blogs, qui consiste à lister ses "essentials". Etant entendu qu'en général la fille interrogée est ce qu'Inès de la Fesse qualifie de "rock". Entendons par là "qui porte des chaussures Roger Vivier à 500 euros la paire twistées avec un bleu de travail acheté sur un marché de Manosque parce que c'est tellement chic de se saper avec des habits de pauvres laborieux". 

Mais je m'éloigne de mon sujet. Celui, donc, des fameux "essentials". Censés être ces produits dont on ne se passerait pas sur une île déserte (ce qui soit dit en passant pose le ridicule de l'exercice parce que personnellement sur une île déserte la seule chose que je veux avoir avec moi c'est de la flotte et de la bouffe. Et un mec, tant qu'à faire. Le contour de l'oeil de la Prairie, comment vous dire ?). Mais je m'éloigne encore. Ce qui me fait marrer, c'est que ces nanas, leurs essentials sont toujours des produits portant des noms à coucher dehors, importés d'un ashram à Pondicherry ou fabriqués dans une ferme bio en Lozère à partir d'ovaires d'anesses tout juste pubères. Idem pour leurs fringues, qui sont certes des "basiques" (c'est le synonyme d'essentials en fait) mais des basiques ultra pointus, genre des chemises "toutes simples" mais de chez "Equipment" (compter 400 euros en moyenne), des dessous Eres, une jupe droite mais de chez Dries van noten ou un pantalon Céline ("les mieux coupés") (ah bon ?).

Idem pour le parfum. Ces filles ne portent JAMAIS du Coco Chanel ou un trivial Miss Dior (sauf si elles sont égéries, là elles sont obligées) mais des essences de tubéreuse de Joe Malone ou, the must, n'importe quelle eau de Cologne de chez Santa Maria Novella, tellement pratique de s'approvisionner vu qu'elles ne sont en vente que dans la parfumerie d'origine à Florence, "une vraie caverne d'Ali Baba".

Ah et puis elles ont toujours des "trucs" pour l'avion, du style qu'elles se lovent dans une combinaison en cachemire ou qu'elles ont toujours dans leur poche "des gros grains de ruban de toutes les couleurs qui servent aussi bien à nouer les cheveux qu'à se fabriquer une ceinture de fortune" (moi je ressemble assez vite à un roti avec un gros grain de ruban en guise de ceinture, mais c'est une autre histoire).

Le pire, c'est que je lis toujours religieusement ces articles, cruche que je suis, parce que j'ai toujours dans l'idée qu'un jour moi aussi j'aurai mes essentials, qui m'éviteront de gaver ma valise d'un tas informe de fringues pas assorties dont la moitié ne me serviront pas ou d'entasser dans le vide poches de ma salle de bain quantité de crèmes dont les trois quarts me filent de l'eczema. Sans parler de mon parfum que j'adore, certes, mais qui est d'un convenu absolu, vu qu'on le trouve dans la moindre parfumerie de France et de Navarre.

Et le pire, donc, c'est qu'une fois que j'ai potassé ces listes soit-disant réduites à la plus simple expression de l'indispensable, j'ai le tournis étant donné que 1) je n'ai pas les moyens de m'en procurer la moitié et que 2) à moins de passer ma vie dans un avion, je n'aurai jamais l'utilité d'un babygro en poil de chameau. D'autant que je ne voyage pas en première et que donc mon seul luxe dans les longs courriers consiste à enfiler les chaussettes en général oranges fournies par la compagnie, chaussettes qui s'accrochent à la moquette de l'appareil et finissent totalement éfilochées, classe.

Tout ça pour en venir où ?

A ma liste d'essentials pardi. Parce que sur le principe, j'aime assez l'idée de cette tendance à se débarrasser du superflu. Et que j'aimerais avoir la sagesse de m'y astreindre. Parce que si vraiment je réfléchis, voici les seules choses dont j'ai du mal à me passer:

Soins

– Ma crème hydratante (en général c'est Avène mais en gros la seule condition c'est qu'elle soit non comédogène, pardon my sebum)

– Mon eau démaquillante (j'utilise la bioderma en ce moment mais je pense que n'importe laquelle en vérité peut faire l'affaire, c'est juste que j'adore l'idée d'utiliser la même eau démaquillante que les tops models et que les laits me collent de l'acné, ne parlons pas des huiles, excuse my glandes sébacées).

– Mon fond de teint bare minéral ou ma crème teintée (Avène one more time) une fois le bronzage de l'été disparu (à savoir donc 11,5 mois de l'année) (ce n'est pas par snobisme que j'utilise exclusivement ces deux là, c'est juste donc que les autres finissent donc immanquablement par me coller une plaque d'eczema sous l'oeil).

– Ma poudre de soleil (avant je ne jurais que par la terracota de guerlain mais en fait il y en a pas mal d'autres qui font le job).

– Un mascara, si possible ne faisant pas des paquets et ne me brûlant pas les yeux quand je pleure (je pleure beaucoup, dès que je ris en fait) (je ris beaucoup).

– Eventuellement un rouge à lèvres.

– Un vernis rouge ou orangé.

– Un déodorant.

– Mon parfum, Chance de Chanel, donc (désolée).

– N'importe quel gel douche ou savonnette, idem pour les shampoings, franchement je ne vois jamais la différence sur mes cheveux.

Fringues

– Ma robe noire portefeuille Monoprix année 2004 en espèce de nylon qui ne froisse jamais et que j'envisage de faire reproduire en dix exemplaires par une couturière tant c'est la forme qui me va définitivement le mieux.

– Un jean plutôt slim et plutôt brut.

– Des tee shirts qui tombent bien, j'aime ceux d'american vintage ou de chez Zara en lin.

– Une paire de boots, si possible deux pour alterner parce que je pue des pieds et que je nique mes chaussures.

– Une paire de talons, si possible compensés parce que sinon je meurs de la voute plantaire très rapidement.

– Un pull plutôt près du corps parce que moi les grands pulls d'homme ça me tasse et me fait prendre dix kilos.

– Mon grand gilet en cachemire que le churros m'a acheté un jour chez Mark&Spencer et qui me sert d'à peu près tout, robe de chambre, manteau, doudou, couverture, etc.

– Un blouson en cuir type perfecto.

– Un manteau un peu oversize avec de la laine dedans pour ne pas avoir froid.

– Une écharpe et une étole.

– Des dessous qui 1) me tiennent bien les seins 2) ne me serrent pas le ventre mais passent par dessus mon fucking bourrelet.

– Des chaussettes noires qui montent jusqu'en haut du mollet SANS LE SCIER.

Et c'est à peu près tout. Voilà, vous pouvez reprendre une activité normale, genre en allant lire un livre, histoire de regagner quelques neurones après ce billet si profond.

« Camille redouble » et autres douceurs

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Samedi c'était notre désormais traditionnelle brocante de la rentrée. Signe de la crise sans doute, il y avait encore plus de stands que l'année dernière et  beaucoup moins d'acheteurs. Ne participant pas vraiment dans l'intention de faire fortune mais plutôt de libérer un peu de place dans nos placards, le fait de n'avoir récolté que de quoi payer notre soirée au cinéma le soir même – baby sitter compris quand même – m'a entièrement suffi. Au final, Zaz et moi avons surtout distribué à qui les voulait les habits trop petits de nos grumeaux, le coeur un peu serré parfois de nous défaire de ce qui leur allait encore hier. Faute de Merveilleux – Carson, where were you ? – On s'est consolées à coup de cheesecake made by Zaz et officiellement intronisé comme étant THE BEST FUCKING CHEESECAKE EVER.

Le mérite revient à la cuisinière bien sûr, mais aussi, rendons à César ce qui appartient à César, à Nanie, dont la recette est tout simplement génialissime. Je peux d'autant plus le certifier que j'ai immédiatement tenté de reproduire le miracle le lendemain (pardon my personnalité), non sans avoir envoyé le churros rafler une bonne dizaine de boites de Philadelphia au Franprix du coin. C'est que la bête est dense: 900 grammes de fromage frais. Mais pas de crème, ce qui en fait donc un gâteau plutôt léger. (je déconne).

Bref, si ma tentative était un poil moins orgasmique que celle de Zaz, c'est uniquement parce que mon plat était un peu trop grand pour obtenir un gâteau de deux mètres de haut. Mais la texture et le goût, madre mios…

Bravo, donc, à Nanie, qui vient de mettre fin à l'une de mes quêtes désespérées, à savoir celle du cheesecake parfait. Il ne reste donc plus qu'à trouver la part de flan idéale et je pourrai enfin me mettre à la lecture du Temps perdu (je ne peux pas tout faire).

A part ça, samedi soir nous sommes donc allés au cinéma. Voir "Camille redouble". Après "Du vent dans mes mollets", encore un film qui se déroule dans les années 80, même si c'est, avec la présence de Denis Podalydès au générique, le seul point commun.

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Un vrai bijou que cette comédie qui n'en est pas tellement une finalement, réalisée et jouée par la génialissime Noémie Lvovski. Récemment, un article du Elle soulignait combien cette actrice illuminait, voire sauvait toutes les oeuvres dans lesquelles elle apparaissait. J'avais trouvé ça extrêmement juste. C'est fou le charisme de cette femme et c'est fou aussi sa capacité à s'effacer derrière ses personnages. Elle parvient à rendre le moindre second voire troisième rôle plus important que tous les autres, sans pour autant vampiriser le reste des acteurs. 

Là, elle est au centre du film et on savoure sa présence à tous les plans, comme celle également de Judith Chemla, actrice envoutante que l'on peut aussi voir actuellement dans Engrenages. Je pressens qu'on n'a pas fini d'entendre parler d'elle non plus.

Le pitch de "Camille redouble" est à la fois simple et complètement improbable. Après une cuite monumentale et alors que sa vie part en couilles, Camille, 40 ans, actrice courant le cachet et récemment plaquée par son mari, est catapultée 25 ans en arrière. L'occasion peut-être de donner un tour différent à sa vie, en évitant de commettre les erreurs, qui l'ont, pense-t-elle, fait courrir à sa perte.

Qui n'a pas rêvé de pouvoir faire le chemin à l'envers, de revivre cette période trouble mais excitante de ses quinze ans, tout en sachant tout ce qu'on ignorait alors ? C'est la grande force de ce film, qui répond je crois à un fantasme partagé par nombre d'entre nous. J'avais peur que ce soit bizarre, qu'on n'y croie pas (Noémie Lvovsky joue elle même Camille à 15 ans) mais en réalité, je ne sais par quelle magie, il n'y a pas un seul instant où l'on se dit que ça sonne faux. Bien sûr, j'ai reconnu le walkman jaune "sport" dont je rêvais gamine, bien sûr la bande son est omniprésente et parlera d'autant plus aux natifs des années 70. Mais je pense que "Camille redouble" en réalité parle à tout le monde, tant il touche à cette quête universelle: "Et si j'avais pris une autre décision, que se serait-il passé ?".

Je ne veux pas vous dévoiler tout le film, mais j'en ai aimé la – non – morale de l'histoire, le fait qu'en réalité nos erreurs n'en sont jamais vraiment et que la douleur que l'on voudrait s'épargner est celle là même qui nous construit.

En réalité, il y a un autre point commun entre "Du vent dans mes mollets" et "Camille redouble". Dans ces deux films on entend la grande et merveilleuse Barbara. Et à chaque fois c'est une joie mais aussi une souffrance.

Allez-y, vraiment, c'est drôle, c'est fin, c'est brillant, c'est un film pour réfléchir, pour pleurer un peu et pour se souvenir de notre premier baiser.

Je vous laisse avec quelques photos prises durant la brocante puis sur les quais avant le ciné, l'occasion de sacrifier au rituel du Mojito et d'arriver donc à moitié beurré devant l'écran (mais finalement c'était une façon d'être sur le même tempo que l'héroïne du film).

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Edit: Alors que j'avais fini d'écrire ce billet j'ai lu celui de Violette qui parle de la même chose, mais différement. On n'est pas potes pour rien, faut croire…