Catégorie : La ronde et les enfants

Vacances à Kiffos, carte postale #4

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Comme je le mentionnais précédemment, à Kiffos, il y a des chats partout. Je crois d’ailleurs que c’est une constante en Grèce, mais n’ayant de ce pays qu’une connaissance assez lointaine – un camp scout à 12 ans – je ne me baserai que sur ce que j’ai vu ici. Personnellement, les chats, je dois bien l’avouer, j’y suis au mieux indifférente, au pire hostile (la vérité c’est que j’en ai peur), sauf en vacances, parce que bizarrement, il est assez fréquent que nous ayons un locataire félin dans nos résidences estivales et que d’une certaine façon cela assouvit le besoin abyssal des enfants d’avoir un animal de compagnie (la supplique est régulière et se solde immanquablement par un refus catégorique de leur père qui lui, n’y allons pas par quatre chemins, déteste les animaux).

A vrai dire, je n’ai pas toujours été opposée à ce point au concept du chat, en ayant introduit un chez moi enfant par le truchement de ma copine Béa qui m’en avait offert un pour mon anniversaire (je pense que je claquerais sans hésitation la gamine que j’étais alors et je réalise à quel point mes propres parents étaient bien plus cléments que moi même aujourd’hui). Auparavant, il y avait eu le funeste blandinet, trouvé sur le bord d’un chemin en Saone et Loire alors que nous étions en vacances. Il était décharné et grand comme une souris, et mes parents, de guerre lasse, avaient accepté que nous le ramenions chez nous à Lyon.

Bien leur en avait pris, il s’est avéré quelques mois plus tard que le virginal Blandinet avait la tuberculose et qu’il l’avait refilée à mes deux frères alors âgés de 3 et 1 an je crois. Autant vous dire que personne ne paiera la retraite de Blandinet. En lire plus »

Jump !

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Après un mois pour Rose, un peu moins pour les grands, en pension complète cinq étoiles chez mes parents, les enfants sont tous rentrés au bercail. Week-end tout doux, où chacun reprend assez naturellement ses marques sur fond de championnats du monde d’athlétisme (on est aussi passionnés de sport qu’inaptes à l’exercice). Vous dire que je pleurniche plusieurs fois par jour ne vous étonnera pas, pas sûre que mon coeur ne finisse pas par lâcher, d’autant que je suis tout juste remise des exploits des nageurs (la chérie a je crois vécu l’une de ses premières émotions érotiques avec la victoire de Camille Lacourt). En lire plus »

Dos rond

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Il y a trois semaines, la chérie a fait un rappel de vaccin – histoire de ne pas avoir à pipoter grave une fois de plus sur le dossier d’inscription de sa colo. A l’issue de cette visite de routine, la généraliste, toute nouvelle et pleine d’entrain – à priori un peu plus que notre ancien médecin dont j’étais certes un peu amoureuse mais qui se laissait aller sur la fin – a demandé à ma fille de se pencher en avant histoire de vérifier son dos.

Bien lui en a pris.

Un coup d’oeil lui a suffi pour recommander de passer une radio, « rapidement ». Quand le churros est revenu avec cette prescription, moi la mère flippée au moindre bouton suspect et adepte des diagnostics dramatiques de mr google, j’ai balayé ça d’un revers de manche sur le mode « qu’est-ce qu’elle nous fait chier la nouvelle, elle va très bien ma fille, d’où elle a un problème de dos ? » Où le paradoxe d’une mère soupçonnée à maintes reprises d’être atteinte du syndrôme de Munschhausen par les pédiatres mais qui ce jour là avait décidé de se faire un bon gros déni. En lire plus »

Adolescence, patience…

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Vous aurez remarqué que j’ai un peu pris mes quartiers d’été – cette année il faut un paquet d’auto-persuasion pour se convaincre que l’on est réellement en juillet – publiant à des heures quelques peu anarchiques. Il faut dire que mes repères depuis dix jours sont totalement chamboulés, eu égard à la présence des grands ALL ALONG THE DAY. Ils ne sont pas bien pénibles – non non – mais ils sont… présents. Même lorsqu’ils ne le sont pas à vrai dire, qui dit adolescence dit prémices d’indépendance et virées ciné entre copains, organisation en toute autonomie des journées chez les potes etc. = perpétuelle interrogation pour ma pomme: « ils sont où ? » Suivie d’une autre non moins préoccupante: « j’en ai combien à manger aujourd’hui ? ». La réponse pouvant aisément varier de 1 à 5, au gré des invitations lancées au débotté. En lire plus »

Kiffe tes ados

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Hier, à 20h36 – heure à laquelle nous ne sommes officiellement plus en service leur père et moi – les twins arrivent la bouche en coeur avec un dossier long comme le bras à remplir pour vendredi dernier. Au programme, douze mille cases à renseigner dont 45 numéros introuvables à fournir, celui de la caf, de la sécu, de la mutuelle, de la police d’assurance et j’en passe. Autant de données difficiles à mémoriser mais que l’on peut aisément obtenir sur les sites internet des services idoines, à condition de posséder les codes secrets et identifiants, eux mêmes dans un dossier dont la clé a été jetée au fond d’un puits. Sans parler des vaccins, qui pour une fois sont à jour – après l’avoinée reçue aux urgences lorsque la chérie a eu l’appendicite, on a fait un traitement par lots et injecté tout un tas de substances dans les fesses des trois, on dirait des junkies. A jour, oui, mais toujours aussi indéchiffrables. Serait-il possible qu’un jour les médecins, au lieu de griffonner de manière totalement illisible sur le carnet de santé des noms abscons de vaccins, mettent ceux des maladies ? Parce que NON JE NE SAIS PAS A QUOI CORRESPOND PRÉCISÉMENT l’eugénix, ou le inter*$???geron.

« Maman, on n’a pas fait la polio ? Jamais ils ne nous prendront en 4ème si on n’a pas fait la polio, c’est HORRIBLE », a paniqué la chérie, jamais avare d’exagération ni d’une petite crise de nerfs au débotté. En lire plus »

Hairspray

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Ce matin, Rose s’est glissée dans mon lit comme un chiot va se blottir sur le flanc de sa mère. J’ai senti ses petites mains dans mon cou et mes cheveux et la chaleur de son corps contre le mien. Je me suis dit que c’était le bonheur et qu’il fallait s’y agripper sauvagement. Jusqu’à ce que je sente ses mains vraiment s’attarder dans mes cheveux et qu’elle finisse par me demander si j’avais prévu d’aller chez le coiffeur aujourd’hui.

 » Dessous, là, c’est très marron ». En lire plus »

24h aux urgences

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Tout a donc commencé mardi soir vers 22h. Je revenais d’une petite dinette bloguerie au demeurant fort sympathique. A peine arrivée, le churros m’informe que la grande a mal au ventre. Forte de ma sérénité légendaire, je pense gastro, je pense puberté, je pense: pas grave.

Par acquis de conscience, je vais tout de même vérifier de moi même la bête. Que je trouve agonisante dans son lit, le teint aussi frais qu’un cheval roumain prêt à partir en barquette.

Disparue ma sérénité légendaire, je pense alors appendicite, je pense hépatite, je pense GRAVE.

Et je suggère gentiment au churros d’appeler SOS médecins.

TOUT DE SUITE.

Une heure après, arrive ledit médecin, que je catalogue immédiatement dans la catégorie des incompétents quand, alors qu’il demande à ma fille de venir dans le salon pour qu’il l’examine et que je lui réponds qu’elle en est incapable, il me toise de manière ultra condescendante sur le mode: « cessez d’exagérer, elle ne va sûrement pas si mal ».

Il finit malgré tout par se déplacer jusqu’à son lit et l’examine en trois minutes, pour déclarer que cette enfant souffre… de constipation. « Je veux bien, docteur, mais elle est constipée depuis sa naissance et jamais je ne l’ai vue souffrir de la sorte », lui dis-je, aimablement, mais fermement. Trop tard, le gars est déjà en train de remplir son ordonnance de Forlax, il est pressé. C’est qu’il a d’autres vies à sauver, aussi.

Je tente un timide « et l’appendicite, non ? », qu’il ignore superbement. Il ordonne à la chérie de se lever, elle obtempère, pliée en deux. « Vous voyez bien qu’elle peut se mettre debout », applaudit-il victorieux. Et puis il part.

Le churros, dont la perspicacité est sur la jauge quand il s’agit d’urgences médicales se range à l’avis du médecin, d’autant qu’il a envie de dormir. Peut-être aussi parce que je l’ai envoyé une bonne trentaine de fois aux urgences en pleine nuit pour rien et que chat échaudé, bla bla bla.

Je me range à la majorité et recouche ma fille, moyennement tranquille.

A deux heures du matin, j’entends les vomissements. Je nettoie (= je demande au churros de nettoyer) et décide de garder la chérie à mes côtés, histoire de voir comment ça tourne. C’est au moment où elle me dit dans un râle: « maman, assomme moi, comme ça je n’aurai plus mal » que je décide d’appeler le Samu. Un peu radical ? Pas pour moi, je les ai déjà dérangés il y a une dizaine d’années parce que mon fils avait pondu une crotte bicolore, puis quelque temps plus tard parce que ma fille avait la migraine (je vous épargne les multiples coups de fil au 15 pour cause de palpitations. « Mon coeur bat très vite, j’ai peur ». « Ce qui serait inquiétant c’est qu’il ne batte pas, madame. Prenez un lexomil et laissez nous travailler »). Qui n’a jamais eu de crises d’angoisses me jette la première pierre. En lire plus »

Emergency

Lou
Après 48 heures d'un combat qui n'était pas gagné d'avance, la chérie est venue à bout la nuit dernière d'une saleté d'appendicite. Ceci expliquant ma désertion soudaine de ces pages. Dès que je suis capable d'en sourire je reviens vous raconter nos tribulations qui valent tout de même leur pesant d'or. Mais pour l'instant, l'heure est à la récupération et aux mots doux.

Take care

Tribute to my machin

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Samedi soir alors que nous venions de rentrer chez nous, je reçois un texto de mon amie C. : "j'ai embarqué par erreur la brosse à dents du machin, ne le fâche pas".

"Le truc pervers consisterait à attendre de voir au bout de combien de temps il s'en rend compte", j'ai répondu.

Oh wait…

Je suis perverse.

A l'heure où j'écris ces quelques lignes, toujours pas le moindre signe d'étonnement de sa part. N'était-ce le respect du corps enseignant et de ses voisins de table, je ferais durer le plaisir.

Je tairai bien sûr le nombre de fois où j'ai eu droit en revanche depuis samedi à son fameux "tu n'aurais pas vu ?"… sa PSP/son DVD d'Amazing Spiderman/son chargeur de PSP/son jeu Naruto".

Je vous rassure, je n'ai absolument rien vu de tout cela, pour la simple et bonne raison que j'ai décidé une bonne fois pour toutes de ne plus consacrer une once de mon cerveau ni de mon temps à chercher ses affaires disparues. Il se peut que son chargeur soit sous mon nez, sa PSP dans mon sac, son DVD sous mes fesses. Ce qui ne m'empêche absolument jamais de lui répondre que non, pas vu, avant même que sa phrase soit terminée. C'est mieux que "dans ton cul", en même temps.

Je me demande si l'instinct maternel ça n'est pas comme les ovules. On a un capital au départ. Et au bout d'un certain temps, il s'épuise sans pouvoir être renouvelé.

A part ça, je crois que mes enfants arrivent eux aussi au bout de leur réserve d'amour filial. A savoir que désormais dès que je dégaine mon Nikon (placement produit inside), j'ai donc droit à l'attitude ci-dessus. Et que dernièrement, le machin m'a méchamment clashée devant TOUS MES AMIS au motif que soit disant je pipote grave leur vie, juste pour faire rigoler mon lectorat.

Je crois que le moment où il va falloir que je réponde de mes actes devant "quelqu'un" arrive à grands pas. En même temps ça ne pourra jamais être pire que cette fois où justement j'avais emmené mon machin "voir quelqu'un", parce qu'il avait comme qui dirait des terreurs nocturnes. Je n'était pas très inquiète, l'enfant étant par ailleurs du genre bonne nature.

Jusqu'à ce qu'on s'installe dans le cabinet de la psychologue (l'autre mot pour désigner un "quelqu'un").

Genre il avait fait ça toute sa vie. Limite s'il n'a pas direct demandé où il devait s'allonger pour parler de ses rêves. Qu'il avait nombreux et terrifiants. Pas terrifiants au sens "tchoupi a fait un cauchemar".

Terrifiants au sens de l'Exorciste.

Une fois son inventaire bien flippant terminé, il s'est mis, à l'invitation de la dame, à dessiner. Au départ, je ne me suis là non plus pas trop inquiétée, sa spécialité étant jusque là les couchers de soleil plantés d'un arc en ciel très gay pride like.

Pas là.

Au fur et à mesure de ses coups de crayon, une sorte de monstre est apparu, dont la tête, fendue en deux, crachait des flammes. Tout ça dans un dégradé de noirs très Soulages spirit.

C'est à dire que j'ai été tentée de lui arracher sa feuille avant que la dame nous expédie fissa aux urgences psychiatriques, mais j'ai senti que ça pouvait paradoxalement agraver notre cas.

L'air de rien, je tentais du coup de lui fourguer les crayons de couleur, glissant subtilement qu'à la maison il ADORAIT ÇA LES COULEURS, HEIN ?

Plus le tableau prenait forme et plus la dame semblait captivée.

Le coup de grâce fut l'explication fournie par l'artiste une fois son oeuvre terminée: "c'est batman qui s'est divisé en deux personnalités. Elles s'entretuent et pour l'instant je ne sais pas laquelle va l'emporter. Mais la gentille est mal barrée". Puis après un temps de quelques secondes, pour ménager son auditoire sans doute: "Ma soeur aussi".

"Hin hin hin, ils sont marrants à cet âge là", j'ai croassé.

La dame n'était pas d'humeur à rigoler (je crois même qu'elle sanglotait).

Autant vous dire qu'on en a pris pour quelques séances.

Au terme desquelles mon cher enfant allait beaucoup mieux et redessinait dieu merci des drapeaux gays (il aurait peint des orgies de mecs à poil que j'aurais applaudi, tout sauf le batman à deux têtes). Quant au diagnostic, il fut le suivant: j'avais visiblement pondu un gamin "intellectualisant un peu trop les choses et verbalisant à sa manière l'angoisse due à sa géméllité". "Faites lui faire du sport pour qu'il évacue ses émotions", m'a recommandé la gentille dame.

Je peux vous assurer qu'on l'a fait courir.

Depuis tout va bien, sauf qu'il ne se lave donc pas régulièrement les dents. Et que mon instinct maternel est sur la jauge.