Portnawak

Demain, la France affronte l’Uruguay et mes enfants auront le résultat de leur bac. Je le pose dans cet ordre là parce que très honnêtement je suis plus inquiète des performances de l’équipe de France que de celles de mes rejetons. Cela ne m’empêchera pas d’avoir le coeur qui palpite au moment de l’affichage des fameuses listes, mais à moins d’une énorme surprise (non qu’ils soient surdoués hein, mais avec un taux de réussite national de 90%, le suspense n’est pas à son comble), on devrait avoir deux bacheliers à la maison (pour vous donner une idée, mon fils part en vacances avec ses potes dans la foulée, optimisme quand tu nous tiens). Ceci étant dit, comptez sur moi pour pleurnicher. Bref, une fin de semaine riche en émotion (tous les quatre ans, je me transforme en footeuse, hystérique, de mauvaise foi, acariâtre au moindre but encaissé et passablement grossière) (un vrai cadeau). En lire plus »

Chérissons nos fêlures

Ce week-end, j’ai repris deux fois du Biolay. Une petite addiction qui ne fait pas grossir et n’encrasse pas les poumons, moi je dis, pourquoi se priver. Deux soirées délicieuses, donc, l’une avec mon churros, l’autre avec mes copines. Et la voix de velours de Benjamin, accompagné de Melvil Poupaud (on parle du potentiel séduction de ces deux là réunis ?) (chaleur). Bref, comme souvent lorsque je suis dans un concert qui me transporte, mes pensées vont et viennent. Et hier soir, je ne sais pas trop comment, elles m’ont emmenées quelques années plus tôt (je dis « quelques » mais en gros, il y a vingt ans), après avoir lourdement échoué au concours de l’école des conservateurs de bibliothèques. Oui oui, c’était, à un moment de ma vie, mon ambition première. J’imagine que j’ai pensé à ça parce qu’en cette période « parcourssup », les discussions sur l’avenir vont bon train à la maison. Et que la peur de l’échec n’est jamais très loin, surtout lorsqu’on évoque la future première année de médecine de ma grande. Bref, je repensais à cette période, sans doute la plus compliquée de ma vie, qui coïncidait avec mon arrivée à Paris, ville pas du tout fantasmée jusqu’alors et qui m’avait cueillie, voire fauchée, au point de me donner la sensation de m’être noyée, perdue. Ce n’était sans doute pas un hasard d’ailleurs que la fameuse école soit à Lyon, la réussir aurait signifié un retour au bercail rassurant. En lire plus »

Five little things #31

Dans la nuit de vendredi à samedi, sur les coups de 2h du matin, j’ai reçu un texto de mon fils, sorti pour fêter la – presque – fin (ils ont encore SVT aujourd’hui) du bac: « je peux dormir chez toi ? ». Je vous rassure tout de suite, c’était encore ce crétin de correcteur d’orthographe, il fallait lire « je peux dormir chez mon pote ? » (si on change cinq lettres à « chez toi » ça donne « chez mon pote »).

Bref, mes enfants ont presque fini leur bac. Et grâce aux simulateurs de résultats, je sais désormais que mon fils peut avoir une mention assez-bien en ayant zéro en histoire et en philo.

A part ça, cinq petites choses pour aujourd’hui. En lire plus »

Tamara vol. 2: THE feel good movie de l’été

Je vous avais parlé à sa sortie de Tamara, le film adapté de la BD éponyme. Un « teen movie » que nous avions vu avec Rose et énormément aimé. L’histoire d’une fille un peu ronde, qui tombe amoureuse du plus beau garçon du lycée. Le 4 juillet, sortira sur les écrans Tamara vol. 2, la suite, donc, que j’ai eu la chance de voir en avant-première, parce que j’ai mes entrées, moi, madame. Plus sérieusement, au scénario figure, aux côtés d’Alexandre Castagnetti, Béatrice Fournera. Qui se trouve être à la fois ma marraine de scénarios – c’est par elle que je suis venue à ce métier, elle est à l’origine de Parents mode d’emploi – et surtout aujourd’hui une amie. Ce qui explique donc que je l’ai vu avant tout le monde mais qui, je le précise, n’a rien à voir avec tout le bien que j’ai pensé du film. ça n’est pas fréquent d’aimer une suite encore plus que le premier opus et là, c’est le cas. Tamara vol. 2, c’est un peu la fille cachée que La Boum aurait eue avec L’Etudiante, pour paraphraser Poupette (ceux qui savent, savent). En lire plus »

J’aime #145

A l’heure où vous lirez ces lignes, mes deux grands seront en train de plancher sur la philo. Honnêtement, ni eux ni nous ne misons très cher sur cette première épreuve, ils n’ont eu qu’une poignée de cours cette année, leur enseignante ayant été absente les 3/4 du temps, mais jamais assez longtemps pour être remplacée. Ma fille a tenté de compenser en se boulottant quelques annales, mon fils, lui, y va, « les mains dans les poches » (sic) en « comptant sur ses pensées » (re-sic). Si, en l’occurrence, ses pensées le conduisent  à écrire sa dissertation ailleurs que sur un brouillon (remember le français) on sera déjà très contents. Hier il nous a expliqué à table qu’il n’était absolument pas exclu que nous soyons le résultat d’une simulation informatique, imaginée par des êtres supérieurs et sans doute extra-terrestres. Je présente toutes mes excuses à celui ou celle qui sera chargé de la correction de sa copie. Vraiment.

Bref, mes grands passent leur bac.

A part ça, j’aime… En lire plus »

Le lambeau, la claque

Après m’être fait du mal en regardant « Fluctuat nec mergitur » sur Netflix, je me suis dit que ça n’était pas suffisant, du coup j’ai acheté « Le lambeau », de Philippe Lançon, journaliste de Libération et Charlie Hebdo, gravement blessé durant l’attentat du 7 janvier 2015. Et je l’ai lu en trois jours à peine. Ce livre est puissant, difficile, rugueux et hypnotisant. L’auteur ne cache rien des détails les plus intimes, des ravages imposés à son visage par les balles qui l’ont défiguré. Il parle de l’attaque, de la cervelle de son collègue qu’il continue à voir désormais sous la forme d’une anémone de mer, il parle de ces jambes noires qui hantent son sommeil, de la panique qui l’étreint lorsqu’un jour il est déplacé dans une chambre donnant sur un toit plat (et si « ils » pouvaient l’atteindre ?). Il décrit surtout avec une virtuosité incroyable sa reconstruction, physique et mentale. Une reconstruction qu’on devine inachevée, une histoire qui n’a pas à proprement parler d’happy end. Parce que ça n’est pas une fiction. En lire plus »

Parenthèse enchantée au Palace Es Saadi

Ce fut un week-end doux comme un smoothie, comme cousu sur du velours. Deux jours et demi sans accroc, essentiellement faits de lectures silencieuses, de conversations feutrées, de confidences entrecoupées de thés à la menthe (ou d’autres boissons avec de la menthe dedans mais moins raisonnables), de rires à l’évocation de souvenirs communs. Un week-end dont on revient avec la sensation d’être parties longtemps et loin, loin, loin. Une coupure salvatrice pour nous deux, la possibilité de prendre un peu de recul, de « défocaliser » comme me le conseillait souvent mon quelqu’un lorsque je lui confiais ma sensation d’avoir le nez dans le guidon.

Il faut dire que le cadre fut parfait et que ne pas apprécier le cadeau qui nous était fait aurait été le signe d’une inaptitude totale au bonheur. Comme je vous l’avais expliqué brièvement, il m’a été proposé de visiter le ressort Es Saadi à Marrakech et plus précisément la partie « palace » de l’établissement (qui possède également un hôtel 5 étoiles ainsi que des villas privées). Qu’à cela ne tienne, j’ai courageusement accepté la mission, emmenant dans ma besace ma copine MC. Je crois que je n’avais jamais ressenti une telle douceur de vivre dans un tel lieu. Il est souvent difficile de conjuguer luxe et convivialité et je ne suis généralement pas spécialement à l’aise dans ces endroits où tout est fait pour agrémenter le quotidien des clients, jusqu’à, parfois, l’écoeurement. Là, rien de tout cela. Certes le lieu est majestueux, la décoration extrêmement soignée et de bon goût, mais il y a ce je ne sais quoi qui rend le tout presque familial, une simplicité qui ne vous fait pas redouter de n’être « pas assez » ou « trop quelque chose ». Et puis ces suites vastes comme des appartements, le sol en zellige patiné comme s’il avait mille ans alors que l’établissement n’est pas si ancien, les tapis berbères au sol, les couloirs colorés et les portes en bois monumentales peintes à la main… Sans parler du parc, qui m’a fait penser, comme le reste d’ailleurs, à ce dessin animé adoré de mes enfants, « Azur et Asmar ». Jardin de cocagne avec ses orangers ployant sous les fruits, ces rosiers odorants et les eucalyptus centenaires exhalant leurs essences. Difficile dans un tel contexte de sortir de l’hôtel, d’autant que ce dernier abrite non seulement une piscine lagon mais également un spa incroyable, dont l’accès est gratuit pour les résidents. En lire plus »